martes, 20 de noviembre de 2012

Portraits antithétiques de la femme et de l'homme arabo-musulmans dans les lettres françaises du Moyen Age à nos jours


 PORTRAITS ANTITHETIQUES DE LA FEMME ET DE L’HOMME

ARABO-MUSULMANS DANS LES LETTRES FRANÇAISES

DU MOYEN ÂGE A NOS JOURS 


       Identifiants assimilables ou désidentifiants inassimiliables, selon le mot de Philippe Sollers, les portraits antithétiques de la femme et de l’homme arabo-musulmans dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos jours, semblent s’enchaîner culturo-idéologiquement selon un odre dialectique remarquable, ayant pour prémisses fictives: “l’éros (l’amour) et “le thanatos” (la mort) et pour conclusion  leur impossibilité d’êtres humains inassimilables, sinon indiscriminables et universels,  au sein de l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale – “L’écriture et l’expérience des limites”, Paris, Ed. du Seuil, 1968, pp.31,153. “L’ASSIMILATION DE LA MATIÈRE D’ORIENT, écrit Jean-François Perrin, est un aspect déterminant de l’histoire de la littérature française depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours…” – “L’invention d’un genre littéraire au XVIIIe siècle: le conte oriental”, www.feeries.revues.org, p.1. En vers comme en prose, les portraits antithétiques de la femme et de l’homme arobo-musulmans dans les lettres françaises ne sauraient se comporter en modèles appropriés, mais en portrait de corps divulgués, dénudés, expropriés comme le drait Daniel Wilhem: “Ce corps divulgué, dénudé, exproprié, se comporte non pas en modèle, mais en portrait.” – “Maurice Blanchot: la voix narrative”, Paris, Ed. UGE, 1974, p.291.  Ils s’articuleraient dialectiquement en: I) Portrait thèse de la femme musulmane érotico-assimilable dans les lettres françaises, II) Portrait anti-thèse de l’homme musulman thanato-inassimilable dans les lettres françaises, III) Portrait synthèse de la femme et de l’homme musulmans érotico-thanato-inassimilables dans les lettres françaises.
       I- Portrait thèse de la femme musulmane érotico-assimilable dans les lettres françaises: 
       Dans le conflit historique ayant opposé le christianisme et l’Islam, les lettres françaises incarnent fictivement, du Moyen Âge à nos jours, la volonté de domination de l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale, et ce à travers notamment le portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-muslmane, en tant qu’épouse, femme ou fille de roi ou esclave d’un noble Sarrasin ou Turc (arabo-musulman), captive de guerre  christianisée et épousée par un roi ou un noble chrétien. Ce dont  Alain Ruscio évoque: “Auparavant, tous les peuples païens d’Europe ou venus d’Asie [païens] avaient été christianisés un à un. Seuls subsistaient, masses puissantes au sud-ouest de l’Europe et à l’Est de l’Europe chrétienne, l’Espagne et l’Empire ottoman qui menaçaient Constantinople, l’«autre Rome» de la chrétienté. Ces musulmans étaient proprement inassimilables, contrairement aux autres [assimilables]. «Le Germain, écrit Henri Pirenne, se romanise [se christianise] dès qu’il entre dans la Romania. Le Romain, au contraire, s’arabise [s’islamise] dès qu’il est conquis par l’Islam.» Il ya là un danger mortel pour le Christianisme. « Avec l’Islam, poursuit Pirenne, un nouveau monde s’introduit sur ces rivages méditerranéens où Rome avait répandu le synchrétisme [ethno-centrisme] de sa civilisation. Une déchirure qui se produit jusqu’à nos jours. Aux bords du Mare Nostrum s’étendent désormais deux civilisations différentes et hostiles.»” – “Des Sarrasins aux Beurs, une vieille méfiance”, www.lekhalidien.over-blog.com, pp.2-3. En vérité, on pourrait observer trois types de portraits antithétiques érotico-assimilables de la femme arabo-musulane, dans les lettres françaises du Moyen Âge à
nos jours: christianisée, rechristianisée et ancilarisée.
        A- Portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée dans les lettres françaises:
         Dans le portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée, dans les lettres françaises, celle-ci est identifiée comme reine, princesse, ou esclave arabo-musulmane captive de guerre, christianisée et épousée (Éros assimilable) par un roi, un prince ou  un noble chrétien, tandis que son époux  ou son père est voués à mort dans la bataille (Thanatos inassimilable). “Mais l’essentiel, selon Philippe Sollers, est de voir que s’il s’agit dans tous les cas d’une expérience [historique] qui isole et détruit le sujet [arabo-musulman inassimilable] en dehors de toute issue, de toute société possible [Éros assimilable], c’est qu’elle est une expérience nue du langage [les lettres françaises]qui s’expie, de son économie toujours détournée et cachée (et dont les deux pôles, ici, sont Eros [la femme arabo-muslmane] et Thanatos [l’homme arabo-musulman]: Eros qui, comme le dit Freud, «fait tenir ensemble toutes les choses vivantes [la vie du couple mixte chrétien]», et dont le cri implique la «clameur muette» de son frère jumeau [la mort du rival arabo-musulman]).” – Op.cit., p.31. Cela explique donc le portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée, dans:
       A1- “La Geste de Roland ”, anonyme (XIe-XIIe siècles):
       A Roncevaux (dans les Pyrénées), une fois les sarrasins (les arabo-musulmans) mis en fuite, l’émir de Babylone  (l’Irak) Baligant tué par une intervention du Ciel en faveur de la chrétienté (le merveilleux légendaire), la femme du roi (arabo-muslman) Marsile lui, aussi mort mutilé (Thanatos inassimiliable), son épouse Bramidoine, prisonnière, de guerre convertie et baptisée  chrétienne. Elle est épousée par Charlemagne et devenue reine de France (portrait érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane). S’agit-il de l’imitation d’une influence (d’une mode) arabo-musulane? Sigrid Hunke explique:  “Car chaque fois qu’à une période de farouche hostilité envers la femme et l’amour [lors d’une guerre de religions chez les Chrétiens], durant laquelle la fille d’Ève  sera accusée d’entraîner l’homme au péché [le harem chez les hommes arabo-musulmans], succédera une période de vénération de «l’éternel féminin», il s’agira en fait du prolongement de l’infuence érotique arabe [Charlemagne épousant Bramidoine].” – “Le soleil d’Allah brille sur l’Occident”, Paris, Ed. Albin Michel, 1963, p.381. D’où dans “la Chanson de Roland”:
        + “Quand l’empereur eut accompli sa justice / Et apaisé son grand courroux [contre son embassadeur Ganelon, islamisé par le roi Marsile],/ Et fait entrer Bramidoine [l’épouse de Marsile tué au combat] en chrétienté,/ Le jour s’en va, la nuit s’est assombrie./ Le roi s’est couché en sa chambre voûtée./ Saint Gabriel [l’Ange], de par Dieu, lui vient dire: «Charles, convoque les armées de ton empire! (…)/ Les chrétiens te réclament et crient [Thanatos inassimilable].» L’empereur eût bien voulu n’y point y aller.” – J. Bogaert et J. Passeron, “Le Moyen Âge”, Paris, Ed. Magnard, 1954, pp.42-43.
       A2- “La Geste de Guillaume”, anonyme (932-1228):
       Guillaume d’Orange, plus souvent identifié au fameux Guillaume, comte de Toulouse (755-812). Après avoir fait la conquête d’Orange et de la princesse païenne (femme arabo-musulmane) Orable, qu’il baptise et épouse sous le nom de Guibourc (Éros assimilable). Vaincu à la bataille d’Aliscans, près d’Arles, par les Sarrasins, Guillaume d’Orange a réussi à s’enfuir en prenant le cheval et l’armure du roi païen (arabo-musulman) Déramé qu’il vient de tuer. Tous les Français sont tués ou faits prisonniers. Il revient seul à la porte d’Orange, revêtu d’armes  sarrasines. Mais, il n’est pas reconnu par sa femme Gribourc qui gouverne la ville en son nom. Elle le met en défi d’anéantir  les sarrasins (Thanatos inassimilable) pour libérer les captifs chrétiens vaincus. Victorieux, elle le reçoit triomphalement  dans la ville (Éros assimilable). En se référant à Edward Saïd (1935-2003), Keneth Brown cite: “L’idée de l’Autre stéréotypé est développée dans Culture et impérialisme (éditions Fayard et le Monde diplomatique, 2000): le regard occidental sur les peuples dits «primitifs et barbares [arabo-muslmans]» est utilisé pour justifier la gestion impérialiste de la planète: «Ils ne sont pas comme nous, c’est pourquoi nous devons les diriger [les assimiler].».” – “Edward Saïd, des racines nommées exil”, www.humanite.fr, p.2. La Geste de Guillaume en raconte:
         + “«Qui êtes-vous, vous qui criez à la porte?/ - Dame [Guibourc],» dit-il [Guillaume], «vous me connaissez bien;/ C’est moi Guillaume, le marquis au courb nez.»/ Guibourc dit: «Vous mentez!/ Truand païen, vous savez bien inventer! [Thanatos inassimilable]/ Avec tels titres, vous n’entrerez pas ici dedans,/ Car je suis seule; avec moi il n’y a pas homme vivant (…)./ Si vous aviez été Guillaume au courb nez,/ La sainte chrétienté eût été protégée,/ Ainsi que cette proie [les chrétiens prisonniers] qu’emmène ces coquins [les arabo-musulmans]./ - Ah!» dit le comte, «je n’ai jamais rien entendu de tel!»/ En toute vérité elle veut m’éprouver./ Que je meure ou je vive, il me faut y aller!»/ Alors il pique et éperonne son destrier fougueux (…);/ Le comte Guillaume [victorieux] descendit au perron;/ Dame Guibourc reçut son destrier [Éros assimilable],/ Puis le mena dans une stalle,/ Et frein et selle lui a d’abord ôté.” – Op.cit., pp.48-49.
         A3- “Aucassin et Nicolette”, anonyme (XIIIe siècle):
          Le comte de Beaucaire ne consent pas à donner son fils Aucassin pour femme la jeune esclave sarrasine (arabo-musulmane) Nicolette qu’il aime passionnément. Dépité, Aucussin refuse de  participer à la guerre [Thanatos inassimilable], qui oppose son père et Valence (ville andalouse arabo-muslmane). Sur ordre du comte, Nicolette est jetée en prison par le «vicomte», dont elle est captive. Aucassin la cherche auprès de ce dernier. Après de dures épreuves, il finira par l’épouser [Éros assimilable]. “L’islam, affirme Vincent Geisser, est producteur de fantasmes [chez l’homme chrétien occidental]et «la femme musulmane» est en quelque sorte le «fantasme dans le fantasme», vecteur d’un triple imaginaire: érotique: la femme musulmane comme objet sexuel et objet de soumission – exogame: la femme musulmane excite notre imaginaire matrimonial – assimilassionniste: la femme musulmane comme vecteur d’intégration.” – “L’Islam: une peur européenne?”, www.uoif-online.com, p.4. La chantefable fait le portrait thèse érotico-assimilable de Nicolette dans la bouche d’Aucassin, dans:
       + “«Sire vicomte, qu’avez-vous fait de Nicolette ma très douce amie, l’être qu’au monde j’aimais le plus? Me l’avez-vous enlevée et dérobée? Sachez bien que, si j’en meurs, raison vous en sera demandée; et ce sera bien justice, attendu que vous m’aurez occis de vos deux mains, car vous m’avez enlevé l’être de ce monde que j’aimais le plus.
         - Beau sire, fait le comte; laissez-la donc tranquille. Nicolette est une captive que j’ai amenée de terre étrangère [terre arabo-musulmane], et je l’ai achetée de mon avoir à des Sarrasins [Thanatos inassimilable], je l’ai levée (sur les fonts baptismaux) et baptisée et en ait fait ma filleule, je l’ai élevée et pourrai lui donner un de ces jours un jeune homme qui lui gagnera son pain en tout honneur [Éros assimilable]; de cela vous n’avez que faire. Mais prenez la fille d’un roi ou d’un comte. Au surplus, que croiriez-vous avoir gagné, si vous en aviez fait votre maîtresse et l’aviez mise en votre lit? Vous y auriez peu acquis, car tous les jours du monde votre ame serait en enfer, et en paradis vous n’entreriez jamais .»
       - En paradis qu’ai-je à faire? Je ne désire pas y entrer, pourvu que j’aie Nicolette, ma très douce amie que j’aime tant; car en paradis ne vont que toutes gens comme je vous dirai.” – Op.cit., pp.157-158.
        Reine ou esclave arabo-musulmanes, aimée, christianisées et épousées par un roi ou un comte chrétien (être viable et assimilable) prises à un roi arabo-musulman tué au combat,  ou achetés à des sarrasins mercantiles (marchand d’esclaves) arabo-musulmans (êtres non viables et  inassimilables), voilà surtout le portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée, dans les chansons de geste et les chantefables des lettres françaises du Moyen Âge. “Il prévaut, d’après V. Geisser, une vision binaire [chez l’homme chrétien occidental] de la femme musulane avec d’un côté, la femme «objet de désir et de plaisirs» et de l’autre, «la femme soumise, cloîtrée, victime de la domination des mâles musulmans.»
       “Or, précisément les jeunes françaises [du XXIe siècle] portant «le foulard» viennent contredire cet imaginaire érotisant, puisqu’elles refusent cette vision dichotomique de la femme musulmane (…).
       “L’interdit du mariage d’une musulmane avec un non-musulman «excite» notre imaginaire matrimonial [occidental]. Nous défendons l’idée que pour conforter notre  «modèle républicain» [français], il faut casser [assimiler] l’endogamie et libérer la femme musulmane de l’interdit religieux, en se l’appropriant  [par mariage chrétien ou laïc] (…).
      “Dans notre imaginaire républicain [français], conclut-il, l’assimilation des «indigènes musulmans» passe d’abord par les femmes…” – Op.cit., p.5.
        B- Portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane rechristianisée dans les lettres françaises:
        En outre, le portrait thèse érotico-assamilable de la femme musulmane recristianisée, révèle une autre dimension du portrait antithétique de la femme et de l’homme arabo-musulmans, dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos jours. Ainsi est-il historiquement, selon S. Hunke, de la fille du calife arabo-musulman andalous, Al-Motamid, de Séville (m. en 1095) et de l’esclave chrétienne islamisée Romaïka, mariant leur Saïda, devenue reine rechristianiée de par sa mère,  au roi de Catille  Alphonse VI (1042-1109), lui apportant en dot un cordon de villes prospères de sa patrie. “Et lorsque après une lutte de cinq années, évoque-t-elle, le roi de Castille conquiert précisément la ville de Tolède (…), ce prince, qui se nomme, non sans fierté «le souverain des membres des deux religions», a bu autrefois avec une telle griserie dans la coupe étrangère qu’il en vient à désirer une arabe pour épouse. Souhait qui se réalise puisque le calife Al-Motamid (…), lui donne en mariage sa fille aînée Saïda, âgée de vingt ans à peine (…). La nouvelle reine, convertie au christianisme, apporte en dot à son époux une guirlande de villes florissantes et insuffle à la vie de cour castillane le raffinement au sein duquel elle a vécu dans sa patrie.” – Op.cit., p.375.  On enregistre également à ce sujet des exemples de rechristianisation par mort préventive, par mort évitée ou par rechristianisation ancilarisée.
        B- Portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane rechristianisée par la mort préventive ou évitée dans les lettres françaises:
         La rechristianisation par la mort préventive décrit un portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane occulté historiquement d’avance par le meutre, dans les lettres françaises du XVIe  et XVIIIe siècles, narré chez  Michel de  Montaigne. V. Geisser note à cet endroit: “Nous pourrions avancer la même thèse [de l’antisémistisme] à propos de la peur de l’Islam: l’islamophobie constitue bien un racisme anti-musulman profondément moderne qui a été davantage enfanté par l’idéologie révolutionnaire [laïque française] que par les préjugés religieux hérités de l’âge d’or de la chrétienté occidentale [la reconquista et les croisades].” – Op.cit., p.2. C’est le cas dans:
        B1- “Essais II” (1580) de Michel de Montaigne (1533-1592):
        En effet, des lettres françaises du Moyen Âge émane le portrai thèse érotico-assimilabe de la femme arabo-musulmane rechristianisée par une mort préventive ou évitée tel que l’illustrent de leurs côtés M. de Montaigne et Voltaire. “Dans ces textes écrits entre le XIe et XIIe siècles, remarque  A. Ruscio selon la thèse de Paul Bancourt consacrée à “l’image des Musulmans dans la littérature française”, les poncifs fourmillent: les Sarrasins (terme au demeurant fort vague désignant tous les Mususlmans de façon indifférenciée), «agents de l’esprit du mal, semblables aux démons», fourbes, sournois. L’attaque dans le dos, le viol des femmes sont monnaie courante (…). L’émir fait tuer tous les prisonniers, laïcs et religieux, femmes et jeunes filles.” – Op. Cit., p.2. Par souci de prévention contre un tel destin funeste pour les femmes chrétiennes, Montaigne narre:
         + “L’isle de Goze [proche de Malte] forcée par les Turcs [les Arabo-musulmans], il y a quelques années, un Sicilien qui avoit deux belles filles prestes à marier [Éros assimilable], les tua de sa main, et leur mère après qui accourut à leur mort [futures femmes arabo-musulanes rechristianisées par la mort préventive]. Cela faict, sortant en rue avec une arbaleste et une harquebouse, de deux coups il en tua les deux premiers Turcs qui s’approcherent de sa porte, et puis, mettant l’espée au poing, s’alla mesler furieusement, où il fut soudain envelopé et mis en pièces, se sauvant ainsi du servage après en avoir délivré  les siens [Thanatos inassimilable].” (p.27).
         B2- “Candide ou l’Optimisme” (1759) de Voltaire (1694-1778):
         De même, le portrait thèse de érotico-assimilable la femme arabo-musulmane rechristianisée par une mort évitée, dans les lettres françaises, se préfigure dans Candide de Votaire par des péripéties extravagantes où la fille du Pape Urbain X, vendue par un chrétien et islamisée par le dey d’Alger. Puis, elle est rapatriée en Russie, après le massacre des Turcs algérois par des corsaires chrétiens russes . “Dans sa magistrale étude, relève V. Geisser en 2004, “Islam and West: The making of an image  ,  traduite en français sous le titre “Islam et Occident”, l’historien briannique, Noman Daniel, écrit ainsi: «les premières réactions chrétiennes [du Moyen Âge] envers l’Islam présentent des points communs avec des réactions bien plus récentes. La tradition ne s’est jamais perdue et demeure toujours vivante.  Elle comporte naturellement des variantes; l’Occident européen a depuis  longtemps sa vue [son portrait antithétique], qui s’est fomée entre 1100 et 1300 environ, qui ne s’est lentement modifiée depuis.» Norman Daniel va même jusqu’à employer la formule de  «psychose de guerre» qui produirait encore des effets sur nos manières d’appréhender le fait musulman en France, en Europe et dans le monde [v. littres]” – Op.cit., p.1. D’où cet épisode de la vieille dans le conte voltairien:
         +“«Je le [le messager d’une puissance chrétienne au Maroc] remerciai avec des larmes d’attendrissement; et au lieu de me mener au Italie , il me conduisit à Alger , et me vendit au dey [Thanatos inassimilable] de cette province. A peine fus-je vendue que cette peste qui a fait le tour de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe, se déclara dans Alger avec fureur (…). Je n’en mourus pourtant pas [femme arabo-muslmane rechristianisée par la mort évitée]; mais mon ennuque et le dey, et presque tout le sérail d’Alger périrent (…). A peine les janissaires eurent-ils fait le repas que nous leur avions fourni, que les Russes arrivent sur des bateaux plats: il n’échappa pas un janissaire (…). Dès que mes compagnes purent marcher, on les fit aller à Moscou (…): je m’enfuis; je traversai toute la Russie…[la femme arabo-musulmane rechristianisée par une mort évitée]».” – “Romans et contes”, Paris, Ed. Garnier Frères, 1960, pp.161-162.
        C- Portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane rechristianisée par ancilarisation dans les lettres françaises:
         Voltaire cristallise aussi , dans Candide, le portrait thèse érotico-assimilable semi-christianisée de la femme arabo-muslmane par ancilarisation, dans les lettres françaises du XVIIIe siècle. Cela y est incarnée par les deux filles du vieillard turc qui parfument les barbes des Chrétiens: Candide, Pangloss et Martin, après leur avoir servi,  aidées de leurs deux frères, un jus de cédrat confis, dans une propriété sur les rivages de la Propontide. “Au XVIIème et XVIIIème, rappelle V. Geisser, l’on va même voir se développer une vision relativement fraternelle et compréhensive à l’égard du fait musulman [portrait antithétique de la femme et l’homme arabo-musulmans]. L’idéologie des Lumières est surtout «obsédée» par la lutte contre «l’obscurantisme médiéval chrétien» [un portrait thanato-inassimilable]. Les lumières développent une représentation «positive» de l’Islam comme religion de modération, de tolérance et d’ouverture. L’Islam tend à être considéré comme une forme de déisme, proche de l’esprit des Lumières et éloigné de tout esprit de domination cléricale. Les musulmans tendent à être perçu comme des «hommes comme les autres [un portrait érotico-assimilable]».” – Op.cit., p.3.
         C1- “Candide ou l’Optimisme” (1759) de Voltaire (1694-1778):
          Il s’agit du portrait antithétique érotico-assimilable de la femme et de l’homme idéalisés par les écrivains et libres penseurs du Siècle des Lumières. En contrepartie, rapporte Geisser énonce: “L’image de l’Islam, de l’Autre musulman, a incontestablement contribué à forger l’unité idéologique et théologique de l’Europe occidentale. «Bien longtemps pour l’Occident chrétien, observe Maxime RODINSON, les Musulmans furent un danger avant de devenir un problème.
         “En somme, afin de réaliser pleinement son unité idéologique, l’Europe occidentale a eu besoin de se fixer un ennemi commun, doté de traits bien marqués et bien spécifique. C’est le développement de l’anti-mahometisme [Thanatos inassimilable].»…” – Op.cit., p.2. Voltaire en fait le récit comme suit:
         + “Pangloss, Candide et Martin, en retournant à la petite métairie, rencontrèrent un bon vieillard qui prenait le frais à porte sous un berceau d’orangers. Pangloss qui était aussi curieux que raisonneur, lui demanda comment  se nommait le muphti qu’on venait d’étrangler. «Je n’en sais rien, répondit le bonhomme; et je n’ai jamais su le nom d’aucun muphti ni d’aucun vizir. J’ignore absolument l’aventure dont vous me parlez; je présume qu’en général ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement, et qu’ils le méritent [Thanatos inassimilable]; mais je ne m’informe jamais de ce qu’on fait à Constantinople; je me contente d’y envoyer vendre les fruits du jardin que je cultive.» Ayant dit ces mots, il fit entrer les étrangers [chrétiens] dans sa maison; ses deux filles et ses deux fils [Éros assimilable]  leur présentèrent plusieurs sortes de sorbets qu’ils faisaient eux-mêmes (…). Après quoi les deux filles de ce bon musulman parfumèrent les barbes  de Candide, Pangloss et Martin  [femme arabo-musulmane rechristianisée par ancilarisation].” – Op.cit., p.220.
       C2- “Les Fourberies de Scapins” (1671) de Molière (1622-1673):
        Dans  cette pièce de théâtre, Molière campe le personnage de l’esclave égyptienne (arabo-musulmane) Zerbinette, que l’intrigue va révéler grâce à un bracelet qu’elle portait enfant, qu’elle était une chrétienne, fille d’Argante, passée pour morte  après sa disparition à l’âge de quatre ans [femme arabo-musulmane rechristianisée par la mort évitée]. Enlevée par des gitans arabo-musulmans d’Egypte [Thanatos inassimilable], elle est revendue, en âge de se marier, à  Léandre, son amant chrétien [Éros assimilable]. Elle en fait le récit  à Géronte dans la scène suivante:
       + “Zerbienette: La destinée a voulu que je [femme arabo-musulmane supposée morte] me trouvasse parmi une bande de ces personnes qu’on appelle Egyptiens, et qui, rôdant de province en province, se mêlant de dire la bonne fortune, et quelquefois de beaucoup d’autres choses [Thanatos inassimilable].En arrivant dans cette ville, un jeune homme me vit et conçut pour moi de l’amour [Éros assimilable]. Dès ce moment il s’attache à mes pas, et le voilà d’aord comme tous les jeunes gens, qui croient qu’il n’y a qu’à parler, et qu’au moindre mot qu’ils nous disent, leurs affaires sont faites; mais il trouva une fierté qui lui fit un peu corriger ses premières pensées. Il fit connaître sa passion aux gens qui me tenaient, et ils les trouva disposés à me laisser à lui moyennant quelque somme. Mais le mal de l’affaire était que mon amant se trouvait dans l’état où l’on voit très souvent des fils de famille, c’est-à-dire qu’ils étaient dénués d’argent; et il a un père qui, quoique  riche, est un avaricieux fieffé, le plus vilain homme du monde (…).”
            Léandre: Mon père, ne vous plaignez point que j’aime une inconnue sans naissance et sans bien [Éros assimilable]. Ceux de qui je l’ai achetée viennent de découvrir qu’elle est de cette ville et d’honnête famille; que ce sont eux qui l’ont dérobée à l’âge de quatre ans; et voici un bracelet qu’ils m’ont donné, qui pourra nous aider à trouver ses parents. 
             Argante: Hélas! À voir ce bracelet, c’est ma fille que je perdis à l’âge que ous dites [femme arabo-musulmane rechristianisée par la mort évitée]. – III,3 et 11, pp.86,94.
         Du fait, le portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée, rechristianisée par la mort, par la mort évitée ou ancilarisation, dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos jours, prend l’allure d’un portrait antithétique, forgé par l’idéologie impérialo-chrétienne occidental de la femme arabo-muslmane, vouée à la vie (Éros assimilable) à l’encontre de l’homme arabo-musulman, voué à la mort (Thanatos inassimilable). “Pourquoi une telle partialité? se demande A. Ruscio. La Chanson de Roland fut écrite au XIIe siècle. Elle retrace des faits… de la fin du VIIIe! La destruction de Rome a été rédigée au XIIIe siècle et décrit des événements de … 846! Comme si nous lisions, dans un journal daté du matin [en 2004], une description de la bataille de Marignan [1515]. Que pouvait-il y avoir dans l’esprit des écrivains et des lecteurs des XIe-XIIIe siècles? L’actualité d’alors, qui avait deux faces: les croisades en Orient, les premières victoires de la Reconquista en Occident [chrétien]! C’est-à-dire les chocs avec l’Islam.” – Op.ci., p.2.
        II- Portrait antithèse de l’homme musulman thanto-inassimilable dans les lettres françaises: 
         Le portrait antithèse de l’homme arabo-musulman thanato-inassimilable dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos jours, sérige à l’envers du portrait thèse de la femme arabo-musulmane érotico-assimilable à l’idéologie impérialo-chrétienne  occidentale pour façonner le portrait de l’homme musulman réfractaire à, sinon dans la mort, la défaite et la domination culturelle occidentale. Dans cette optique, Kenneth Brown, explicite dans “Culture et impérialisme” (2000) d’Edward Saïd: “Il [E. Saïd] développe l’idée de Franz Fanon que toute domination commence et se renforce par celle des esprits. Sa formulation en est magistrale: «Les nations sont des narrations [des littératures]… Le pouvoir de narrer, ou de bloquer la formation et l’émergence d’autres narrations, est essentiel à la culture et à l’impérialisme, et constitue le lien fondamental entre les deux.»” – Op.cit., p.2. De là, le portrait antithèse thanato-inassimilable de l’homme arabo-musulman méconnu de l’autre s’articule en: un homme arabo-musulman voué à la mort, un homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage et un homme arabo-musulman indiscriminable et universel. D’où:
       A- Le portrait antithèse thanato-inassimilable de l’homme arabo-musulman voué à la mort dans les lettres françaises:
        La méconnaissance de l’autre, l’homme arabo-musulman thanato-inassimilable, dans les lettres françaises du Moyen Âge  à nos jours à par l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale est manifeste dans les oeuvres littéraires des poètes et des écrivains français, tel que le commente A. Ruscio en ces termes: “L’idée de croisades, guerre sainte, naît précisément à ce moment de contact entre deux mondes, lorsqu’il devient évident aux yeux des rois et des papes de l’Occident chrétien que cet ennemi-là est inassimilable (…). L’esprit des croisades, dès lors, imprègne les mentalités. Et cela perdure. Chateaubriand cite la croisade comme l’un des seuls sujets épiques qui vaille (“Génie du Christanisme”, 1816). Victor Hugo écrit dans “La Légende des siècles”: «Les Turcs [arabo-musulmans], devant Constantinople/ Virent un géant chevalier/ A l’écu d’or et de sinople/ Suivi d’un lion familer/…de sous les murailles/ Lui cria: Qui es-tu? Le géant/ Dit: Je m’appelle Funérailles/ Et toi, tu t’appelles Néant./ Mon nom, sous le soleil, est France/ Je reviendrai, dans la clarté/ J’apporterai la délivrance/ J’amènerai la liberté…»” - Op.cit., p.3. Ainsi est-il satiriquement de:
       A1- “La Geste de Roland”, anonyme (XIIe-XIIIe siècles):
        Voué à la mort et méconnu de l’autre, son adversaire chrétien occidental, l’homme arabo-musulman thanato-inassimilable est incarné dans la Geste de Roland par Baligant, l’émir de Babylone [l’Irak]. Il aura la tête frcassée par l’épée de France de Charlemagne, aidé en cela par  l’ange Gabriel. Victoire fictive remportée miraculeusement grâce à l’intervention  du Ciel christianisé. Le conteur y clame avec emphase:
        + “L’émir est vraiment de grande vigueur./ Il frappe Charlemagne sur son heaume d’acier brun,/ Sur la tête il le lui a brisé et fendu;/ Il abat son épée sur les cheveux fin bouclés (…). / Mais Dieu ne veut pas qu’il soit tué ni vaincu [Thanatos inassimilable]:/ Saint Gabriel est revenu vers lui,/ Et lui demande: «Roi Magne, que fais-tu?»/ Quand Charles entend la sainte voix de l’ange,/ Il n’a plus peur ni crainte de mourir;/ Il lui revient vigueur et connaissance./ Il frappe l’émir de l’épée de France/ lui rompt son heaume où les gemmes reluisent,/ Tranche la tête d’où se répand la cervelle (…). Il l’abat sans nul recours [l’homme arabo-muslman voué à la mort].” – “Moyen Âge”, Op.cit., pp.40-41.
          A2- “La Geste de Guillaume”, anonyme (932-1228):
          Du duel entre le comte Vivien et le roi sarrasin (arabo-musulan) nul ne sort vivant, l’émir est mort sur le coup et Vivien périt de ses blessures, tel que le retrouve son oncle Guillaume d’Orange, à l’agonie près d’une source. En voici le récit chevalesque grandiloquent:
        + “Près de la source dont  les filets sont très clairs,/ Sous le feuillage d’un grand olivier,/ Le baron Guillaume a trouvé le comte Vivien./ Au travers du corps il reçut quinze blessures [Thanatos inassimilable] telles/ Que de la moindre un émir serait mort [l’homme arabo-muslman voué à la mort]./ ” – Op.cit., p.46.
         A3- “Le Cid” (1637), de Pierre Corneille (1606-1684):
          Le portrait antithèse thanato-inassmilable de l’homme arabo-muslman, voué à la mort par son alter égo chrétien occidental, transparaît aussi dans la pièce de Corneille “Le Cid”, prêchant l’anéantissement des Sarrasins (les Arabo-musulans) par don Rodrigue, massacre lui permettant d’accéder au titre héroïque de  noblesse, au grand souhait de l’infante qui rêve secrètement de pouvoir ainsi l’épouser. Cette méconnaissance morbide retrace le portrait antithèse thanato-inassimilable de l’homme arabo-musulman voué à la mort. Et comme le déclare le roi Don Fernand à Don Rodrigue:
         + “Don Fernand [Roi de Castille]: Le pays délivré d’un si rude ennemi [Thanatos inassimilable],/ Et les mores défaits [l’homme arabo-musulman voué à la mort] avant qu’en ses alarmes/ J’eusse pu donner ordre à repousser leurs armes,/ Ne sont poin des exploits qui laissent à ton roi/ Le moyen ni l’espoir de s’acquitter vers toi./ Mais deux rois tes captifs feront ta récompense./ Ils t’ont nommé tous deux leur Cid en ma présence:/  Puisque Cid en leur langue est autant que seigneur [la domination chrétienne de l’homme arabo-musulman],/ Je ne t’envierai pas ce beau titre d’honneur./ Sois désormais le Cid: qu’à ce grand nom tout cède;/ Qu’il comble d’épouvante et Grenade et Tolède [villes encore arabo-musulmanes],/  Et qu’il marque à tous ceux qui vivent sous mes lois/ Et ce que tu vaux, et ce que je te dois.” – Sc.3, III, p.87.
         A4- “Les Orientales”,“L’Enfant grec”(1828) de Victor Hugo (1802-1885):
          De plus, l’appel aux armes des Chrétiens occidentaux contre les Turcs (arabo-musulmans) en Asie Mineure, dans  son poème “L’Enfant grec”, par V.Hugo (XIXe siècle) relève aussi de la même veine des lettres françaises, forgeant le portrait antithèse thanato-inassimilale de l’homme arabo-musulman, voué à la mort. “Au XVème siècle, souligne V.Geisser, les Ottomans continuent d’incarner un danger pour l’Occident, mais un danger qui est moins religieux et théologique que temporel. C’est moins la «menace musulmane» qui est mise em avant que la «menace politique» - on dirait aujourd’hui [en 2004] géopolitique – incarnée par la puissance ottomane [Thanatos inassimilable].” – Op.cit., p.3. Il y clame fougueusement:
        + “Les Turques ont passé là: tout est ruine et deuil./ Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil (…)./ Tout est désert: mais non, seul près des murs noircis [Thanatos inassimilable],/ Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,/ Courbait sa tête humiliée (…)./ «Ah! Pauvre enfant, pieds nus  sur les rocs anguleux!/ Hélas! Pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus (…)./ Que veux-tu? Fleurs, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux?/ - Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,/ Je veux de la pourdre et des balles [l’homme arabo-musulman voué à la mor].»” – Ch.M. Des Granges, “Auteurs français”, Ed. Hatier, 1938, pp.947-948.
        L’homme arabo-musulman thanato-inassimilable, voué à la mort par l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale, façonne son portrait antithèse de  celui de la femme arabo-musulmane érotico-assimilable, dans les lettres françaises, des origines à nos jours. “Et de fait, indique A. Ruscio, la bataille de Poitiers a été présentée à des générations d’écoliers comme comme constitutive de la nation française [v. lettres françaises]. Elle figure, par exemple, parmi les «trente journées qui ont fait la France» de la célèbre collection de Gallimard. Charles Martel, qui avait pourtant quelques raids contre des églises sur  la conscience, est devenu, dans la mémoire collective, le symbole du rempart de la chrétienté [Thanatos inassimilable].”- “Des Sarrasins aux beurs”, Op.cit., p.1.
      B- Le portrait antithèse thanato-inassimilable de l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage dans les lettres françaises:
      D’ailleurs, le portrait antithèse de l’homme arabo-musulman thanato-inassimilable propagateur de mort et d’esclavage se profile, par exemple, dans les lettres française du XIXe et XXe siècles. C’est ce que préfigure A. Ruscio dans: “L’image des hordes de barbares «mahométans» venant se briser, par vagues, sur les solides défenses franques reste imprégnée dans bien des esprits. Interrogez le plupart des Français qui ont encore quelques souvenirs scolaires: Poitiers arrive toujours dans le peloton de tête des grandes dates connues, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789. Ce ne peut pas être une coïncidence.” – Op.cit., p.1. C’est le cas dans:
        B1-“Épître v”, “Invitation à dîner” (1683) de Jean-François Régnard (1655-1709):  
        Dans cet extrait poétique de J.-F.Régnard, le narrateur (chrétien occidental) racontre sa caplivité chez les pirates (arabo-musulmans) au Bospore (Thanatos inassimilabe) durant six mois, dans les fers Ottomans [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage], avant d’être libéré contre le versement d’une rançon. A l’opposé de ce sombre portrait antithèse de l’homme arabo-musulman (Turc ou Marocain corsaire, négociant ou militaire), le négoce et la guerre maritimes continent régulièrement leur cours entre Musulmans et Chrétiens corsaires et croisés en Méditerranée, en dépit des interdits pontificaux [Thanatos inassimilable], tel que dénote S. Hunk en ces lignes: “Mais les proclamations apostoliques n’obtiennent guère  de résultats. Ne voit-on pas des marins chrétiens s’offrir à tenir la barre des navires de guerre arabes [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage]? Et Gênes ne souligne-t-elle pas sa scandaleuse amitié pour les musulmans en équipant, à la requête du sultan du Maroc , dix-huit galères destinées à porter assistance au «Souverain des Croyants» contre les croisés qui ne rêvent que de pillage?…” – “Le Soleil d’Allah”, Op.cit., p.27. En contrepartie, Régnard entonne ironiquement:
         + “Depuis trois ans et plus, dans tout le voisinage,/ On ne sait, grâce au ciel, mon nom ni mon visage./ Mais demande d’abord où loge dans ces lieux/ Un mortel qui, poussé d’un désir curieux,/ Dès ses plus jeunes ans sait percer où l’Aurore/ Voit de ses premiers feux les peuples du Bospore;/ Qui parcourant le sein des infidèles mers [Thanatos inassimilable];/ Par le fier Ottoman se vit chargé de fers [l’homme arabo-musulman propgateur de mort et d’esclavage];/ Qui prit, rompant sa chaîne, une nouvelle course/ Vers les tristes Lapons que gèle et transit l’Ourse,/  Et s’ouvrit un chemin jusqu’aux bords retirés/ Où les feux du soleil sont six mois ignorés.” – F. Brunetière et M. Pellisson, Morceaux choisis, Du XVI e au XIX e siècle, Paris, Ed. Delagrave, 1922, pp.125-126.
       B2- “Itinéraire de Paris à Jérusalem”, “Voyage en Grèce” (1811) de René de Chateaubriand (1768-1848):
        Le narrateur-voyageur (au XIXe siècle) s’imagine être devenu le souvrain de l’Attique, publiant dans toute l’Europe chrétienne un avis à tous ceux que rebutent les révolutions (Thanatos inassimilable) d’y venir trouver un havre de paix sur les ruines d’Athènes, en procédant auparavant à l’aménagement touristique de routes et d’auberges, d’un port sur le golfe de Lépante, facilitant la traversée d’Otrante vers Athènes, tout en dotant celle-ci de remparts, la mettant à l’abri du pillage des corsaires turcs (l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage). “C’est au XIXème siècle, avise V. Geisser, avec le triomphe des nationalismes et les entreprises coloniales  que l’on voit réémerger une vision péjorative du fait musulman [le portrait antithétique de la femme et de l’homme musulmans] – certains diraient une vision régressive [le portrait antithèse de l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage] – avec l’invention de l’homo islamicus...” – Op.cit., p.3. Chateaubriand en évoque le rêve dans ce passage:
        + “Je figurais qu’on m’avait donné l’Attique en souveraineté. Je faisais publier dans toute l’Europe [chrétienne] que quiconque était fatigué des révolutions [Thanatos inassimilable] et désirait trouver la paix vînt se consoler sur les ruines d’Athènes, où je promettais repos et sûreté; j’ouvrais des chemins, je bâtissais des auberges, je préparais toutes sortes de commodités pour les voyageurs; j’achetais un port sur le golfe de Lépante afin de rendre la traversée d’Orante à Athènes plus courte et plus facile. On sent bien que je négligeais pas les monuments: les chefs-d’oeuvres de la cidadelle étaient relevés sur leurs plans et d’après leurs ruines; la ville, entourée de bons murs, était à l’abri du pillage des Turcs [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage].” (p.202).
        A3- “La Nausée” (1938) de Jean-Paul Sartre (1905-1980):
         Tel que le rapporte Djavâd Hadidi, Voltaire révise en 1739 sa vision de l’Islam et du portrait antithèse de l’homme arabo-musulman thanato-inassimilable propagateur de mort et d’esclave, “l’homme au poignard à la main”: “Alors il [Voltaire] révisera tout ce qu’il avait dit de Mohomet et de Jésus-Christ [Thanatos inassimilable], et il lui arrivera même de faire leur apologie et de voir dans leurs disciplines un peu autre chose que des «moines, poignard à la main [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage]».” – “Voltaire et l’Islam”, Paris, Ed.POF, 1974, p.71. Ainsi lit-on sous la plume de J.-P. Sartre:
          + “Cette affaire de Meknès, par exemple, à laquelle je [Roquentin] pensais tout à l’heure: un Marocain sauta sur moi et voulut me frapper d’un grand canif [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage]. Mais je lui lançai un coup de poing qui l’atteignit au-dessous de la tempe [Thanatos inassimilable]… Alors il se mit à crier en arabe, et un tas de pouilleux apparurent qui nous poursuivirent jusqu’au souk Attarin.” (p.61). C’est aussi ce que réitère de son côté Albert Camus dans:
           A4- “L’étranger” (1942) d’Albert Camus (1913-1960):
            Dans sa thèse académique sur “l’image des musulmans dans les chansons de geste médiévales”, Paul Bancourt dégage les cruels traits fictifs du potrait de l’homme arabo-musulman thanato-inassimilable suivant: “L’émir [arabo-musulman] fait tuer tous les prisonniers, laïcs et religieux, femmes et jeunes filles. Les Sarrasins [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage] se livrent aux pires atrocités, coupant les nez et les lèvres, le poing et l’oreille de leurs victimes innocentes, violant les religieuses (…). Entrés dans Rome, ils décapitent tous ceux qu’ils rencontrent. Le pape lui-même est décapité [historiquement mort de façon naturelle] dans la basilique de Saint-Pierre.” – A. Ruscio, Op.cit., p.2. Le roman “L’Etranger” d’A. Camus fait écho à ce portrait antithèse de l’homme arabo-musulman, propagateur de mort et d’esclavage, à travers la bagarre d’un Arabe, couteau au poing, abattu à coups de revolver (thanatos inassimilable) par le chrétien Meursault, pour une histoire de femme, sur une plage algérienne. Cela est manifeste dans cette scène du roman:
        +“Je [Meursault] savais que c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d’un pas. Mais j’ai fait un pas, un seul pas en avant. Et cette fois l’Arabe a tiré son couteau [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage] qu’il m’a présenté dans le soleil (…). Tout mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver. La gachette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé (…). Alors, j’ai tiré encore quatre fois sur un cops inerte où les balles enfonçaient sans qu’il y parût. Et c’était comme quatre coups brefs que je frappais  sur la porte du malheur [Thanatos inassimilable].” – Paris, Ed. Gallimard, 1942, p.6.
        En un mot, corsaire ou simple individu, les lettres françaises perpétuent, du Moyen Âge à nos jours, le portrait antithèse de l’homme arabo-musulman thanato-inassimilabe, en tant qu’être propagateur de mort et d’esclavage, voire de destruction dans l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale hostile à de ce dernier (Thanatos inassimilable) plutôt qu’à sa femme (Éros assimilable) à son idéologie impérialo-culturelle planétaire. En ce sens Youcef Girard constate: “Dans sa relation à la culture occidentale [v. lettres françaises], le colonisé [arabo-musulman] incorpore le regard  dévalorisant [le portrait antithétique de la femme et de l’homme arabo-musulans]que l’Occident [chrétien] porte sur sa culture, son peuple ou sa civilisation [arabo-musulmane] et devient, par la force de ce discours hégémonique [dominant], un aliéné [méconnu].” – “Intellectuel colonisé, intellectuel aliéné”, www.saphirnews.com, p.1. 
        III- Portrait synthèse érotico-thanto-inassimilables de la femme et de l’homme musulmans dans les lettres françaises:
         Certes, du portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane, au portrait antithèse thanato-inassimilable de l’homme arabo-musulman, dans l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale, la dialectique du portrait antithétique de la femme et de l’homme arabo-musulmans  aboutit logiquement au portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans   voués à l’inscriminable et à l’universel, dans les lettres françaises du Moyen Âge à Nos jours. S. Hunke asserte la légitimité d’un telle conclusion. “Au premier siècle de la conquête arabe, les chrétiens s’étaient enfermés dans le fanatisme de leur haine religieuse envers leurs nouveaux voisins [Thantos inassimilable]. Mais voilà longtemps que le front uni des chrétiens contre l’Islam s’est désagrégé [Éros assimilable] (…). Il y a belle lurette que les amères nécessités de la politique, c’est-à-dire les alliances des princes musulmans, ont renversé les barrières religieuses [portrai synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’indiscriminable et à l’unversel].” – Op.cit., pp.372-373. Aussi, cela comprend-il globalement à la fois le portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’indiscriminable et le portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à universel. Or, ceci est observable de façon exemplaire dans:
        C- Portrait synthèse érotico-thanto-inassimilable de la femme et de l’homme musulmans voués à l’indiscriminable dans les lettres françaises:
         A vrai dire, de M. de Montaigne à J.-P. Sartre, l’esprit douverture sur la femme et l’homme arabo-musulmans ne cesse d’humaniser et d’idéaliser leur portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable dans l’idologie impérialo-chrétienne occidentale, en tant qu’êtres humains digne de ce nom, à la fois indiscriminables et universels. Ce dont V. Geisser dit plus particulièrement: “Au XVIIème et XVIIIème siècles, l’on va même voir se développer une vision relativement fraternelle et compréhensive à l’égard du fait musulman. L’idéologie des Lumières [anti-impérialo-chrétienne occidentale] est surtout «obsédée» par la lutte contre «l’obscurantisme médiéval chrétien». Les Lumières développe une représentation «positive» de l’Islam comme religion de modération, de tolérance et d’ouverture (…). Les musulmans tendent à être perçus comme des «hommes comme les autres» [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’indiscriminable].” – Op.cit., p.3. D’où:
        C1- “Essais II” (1580) de Michel de Montaigne (1553-1592):
         Cependant, D. Rivet rappelle le dilemme de l’indiscriminabilité indéologico-impérialo-chrétienne occidentale du portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans, dans les lettres françaises, au XVIIIe siècle, en révélant: “Le XVIIIe est travaillé par un dilemme qui ne sera tranché qu’à l’âge du scientisme d’inspiration positiviste [Éros assimilable]. L’Orient contemporain, ce n’est pas nous ou plutôt ce n’est plus nous: l’Orient homérique et biblique. Mais c’est notre origine, notre berceau. Et, dans cette perspective, l’Islam fait figure de tard venu, d’usurpateur [Thanatos inassimilable]. Pour retrouver nos origines, il faut creuser sous cet écran islamique pour atteindre le tréfonds commun aux Orientaux et aux Européens [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable].” – “Orientalisme/ occidentalisme: un jeu de miroir (1820-1880)”, Op.cit., www.eduscol.education.fr, p.1. De là, lit-on chez Montaigne:
        + “//Voulez-vous voir cela? comparez nos moeurs à un Mahometan, à un Paÿen; vous demeurez tousjours au dessoubs: là où, au regard de l’avantage de nostre religion [Éros assimilable], nous devrions luire en excellence, d’une extreme et incomparable distance [Thanatos inassimilable]; et devroit on dire: «Sont-ils si justes, si charitables, si bons? /// Toutes autres apparences sont communes à toutes religions: esperance, confiance, evenemens, ceremonies, penitence, martyres [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable].»” (pp.108-109).
         C2- “La Nausée” (1938) de Jean Paul Sartre (1905-1980):
          Parallèlement, A. Ruscio s’interroge en affirmant: “Alors, l’islamophobie et le racisme antirabe sont-ils consubstantiels à la culture française (…)? Il ne faut nullement oublier que, face à cette hostilité affichée [Thanatos inassimilable], une autre partie du pays s’est en permanence dressée [Éros assimilable]. Il y eut toujours des Français pour saluer la majesté de la civilisation musulmane, la beauté de ses réalisations, pour observer sans a priori les populations arabes ou berbères [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable]. Il relire Eugène Fromentin [1820-1876] (“Un été dans le Sahara”, “Une année dans le Sahel”). Ou cette phrase de  [Alphonse de] Lamartine [1790-1869], éccrite en 1833: «Il faut rendre justice au culte de … qui n’a imposé que deux grands devoirs à l’homme: la prière et la charité. (…)  Les deux plus hautes vérités de toute religion.» Plus loin, il loue l’Islam «moral, patient, résigné, charitable et tolérant de sa nature [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable]».” – Op.cit., p.3.
        D- Portrait synthèse de la femme et de l’homme musulmans érotico-thanto-inassimilables voués universels dans les lettres françaises:
        Pour ce qui est du portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à  l’universel  dans l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale, inscrite dans les lettres françaises, du Moyen Âge à nos jours, V. Geisser constate en 2004: “A certains égards, nous ne sommes toujours pas sortis de cette relation au fait musulman qui est moins alimenté par un «imaginaire théologique», inspiré d’une rivalité religieuse [Thanatos inassimilable] (la controverse chrétienne autour du mahométisme) que par l’universalisme, produit de notre modernité politique [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’universel]. En ce sens, l’islamophobie n’est pas une résurgence de la vieille problématique Croisades/ Jihad - [même si l’on peut relever ici et là des traces théologiques – mais constitue bien un racisme anti-musulman profondément moderne Thanatos inassimilable].” – Op.cit., p.3. C’est le cas illustré par les textes littéraires français  de Voltaire et J.-P. Sartre (aux XVIIIe et XXe siècles).
         B1- “Dictionnaire philosphique” (1764) de Voltaire (1694-1778):
          En se référant à l’Orient islamique basculant entre l’imaginaire et le vécu, chez V. Hugo (1802-1885), E. Delacroix (1798-1863) et A. Rimbeau (1854-1891), D. Rivet proclame: “L’Orient islamique (…) est pensé dans l’ambiance intellectuelle et politique qui prélude à l’ouverture, en 1840, de la «question d’Orient» [Éros assimilable] qui, de fait, est plutôt la question d’Occident, de sa place dans le monde et de sa légitimité à imposer un modèle de civilisation [Thanatos inassimilable]. Tous s’accordent à considérer qu’il y a eu unmoment islamique dans l’histoire universelle [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel].” – Op.cit., p.1. En contrepartie, Voltaire fait l’apologie de l’apport universelle des femmes et des hommes arabo-musulmans aux Chrétiens d’Occident après la décadence de l’Empire romain. Voltaire loue l’Islam en ces termes:
      +“…Dans nos siècles de barbarie et d’ignorance qui suivirent la décadence de l’Empire romain [Thanatos inassimilable], nous reçûmes presque tout des Arabes [Éros assimilable]: astronomie, chimie, médecine…[et] dès le second siècle de Mahomet, il fallut que les Chrétiens d’Occident s’instruisissent chez les Musulmans [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel].” – “Voltaire et l’Islam”, Op.cit., p.84.
        D2- “Qu’est-ce que la littérature?” (1948) de Jean-Paul Sartre (1905-1980):
         Par contre, le portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et l’homme arabo-musulmans voués à l’universel ne manque pas de faire  état, conjointement à leur traditionalisme, de leur capacité humaine à s’intégrer au monde moderne et à ses réalisations technologiques, tel que le relate J.-P. Sartre à propos de la femme marocaine voilée montée à bicyclette, en 1938, sur une route entre Mogador et Safi. Au dire de Jean-François Perrin reliant l’exotisme à aux “Mille et Une Nuits” (1704-1717), traduites de l’arabe en français, par Antoine Galland (1646-1715) et à  aux transferts culturels des croisades ayant marqué le lectorat occidental de l’époque. “C’est peut-être aussi, avance-t-il, que le lecteur occidental de cette époque aime à reconnaître dans les récits exotiques et merveilleux venus du monde arabo-musulman [Éros assimilable], une matière à certains égards étrangement proche [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel]: Galland y songe l’année de publication des premiers volumes des “Mille et Une Nuits”, en méditant sur les transferts culturels liés aux croisades [Thanatos inassimilable]…” – Op.cit., p.1. On y lit sous sa plume sonnant le glas de l’exotisme oriental:
          + “Pour finir, il ne reste plus que le monde, partout semblable et monotone. Je n’ai jamais mieux senti le sens profond de ce procédé qu’un jour de l’été 1938, entre Mogador et Safi, lorsque je dépassai en autocar une musulmane voilée qui pédalait sur un bicyclette [Thanatos inassimilable]. Une Mahométane à vélo, voilà un objet auto-destructif que peuvent revendiquer tout aussi bien les surréalistes ou Morand [Éros assimilable]. Le mécanisme précis de la bicyclette conteste les rêves lents de harem qu’on prête au passage à cette créature voilée (…).
      “Dans le cas de ces écrivains-voyageurs, la ruse est manifeste: ils suppriment l’exotisme parce qu’on est toujours exotique par rapport à qulqu’un  et qu’ils ne veulent pas l’être, ils détruisent les traditions et l’histoire pour échapper à leur situation historique, ils veulent oublier que la conscience la plus lucide est toujours entée quelque part, opérer une libération fictive, par un internationalisme abstrait, réaliser par l’universalisme une aristocratie de survol [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable et universel de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel].” – Op.cit., pp.236-237.
          Il s’avère ici que le portrait synthèse érotico-thnato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel aboutit à un appel tacite de ces derniers à concilier authenticité musulmane et modernité européo-humaniste universelle mutuellement partagée. Dans ce sens, D. Rivet prône positivement: “Pour retrouver nos origines [occidentales], il faut creuser sous cette écran islamique [Thanatos inassimilable] pour atteindre le tréfonds commun aux orientaux [Musulmans] et aux Occidentaux [Chrétiens]. Cette lecture des origines de l’Europe laisse une chance à l’Islam [Éros assimilable] s’il veut entrer dans le mouvement de civilisation où l’Europe avance à grands pas et ainsi rattraper un retard  qui n’est pas congénital [portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable et universel de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel].”
          En conclusion, il est  à reconnaître qu’au sein de l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale dominante, les portraits antithétiques de la femme et de l’homme arabo-musulmans que perpétuent (en vers et en prose),  les lettres françaises, du Moyen Âge à nos jours, s’articulent en: portrait thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulman (viable),  portrait antithèse thanato-inassimilable de l’homme arabo-mulman (non viable) et portrait synthèse (voué à l’indiscriminable et à l’universelle humanité). Or, Daniel Armogathe atteste en ce sens: “Mais dès les premiers romans du Moyen-Âge, la confusion signalée était déjà patente. Si le mot roman avait désigné au départ toute oeuvre écrite en Français par opposition aux oeuvres écrites en Latin, langue, jusque là, officielle et littéraire [du Roi et de l’Eglise], et non une oeuvre littéraire d’un genre, nous pouvons constater que les «romans de chevalerie» (en vers) qui paraissent aux lecteurs modernes fort semblables aux contes de fées et légendes populaires, avaient un caractère quasi-historique aux yeux des lecteurs contemporains [médiévaux] (…). Ainsi le roi Arthur [roi légendaire celte, du Ve-VIes.]et ses féaux chevaliers de la Table Ronde (…) étaient «historiques» au même titre que Saint-Louis [Louis IX, 1214-1270] ou Charlemagne [?-742].” D’où obligation est de démystifier ces portraits antithétiques caducs de la femme et de l’homme arabo-musulmans que les lettres françaises rabâchent, de par une idéologie impérialo-chrétienne occidentale, de nos jours périmée.

                                                Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED