viernes, 8 de marzo de 2013

La poésie des califes ... entre l'éros et le thanatos

 LA POESIE DES CALIFES, DES SULTANS, DES PRINCES
ET DES HOMMES D'EPEE ARABO-MUSULMANS :
ENTRE L'EROS ET LE THANATOS
   
      A propos de "La poésie des califes, des sultans, des princes et des hommes d'épée arabo- musulmans : entre l'éros et le thanatos", il est d'emblée à préciser avec André Vergez et Denis Huisman ces derniers termes clés de notre approche : "Eros" en tant que désir, aspiration à un bien qu'on ne possède pas, désir qui pour Jacques Lacan (est lié au fantasme, à l'imaginaire) et qui se distingue du besoin (visant un objet précis) et de la demande (s'adressant à autrui dont elle sollicite l'amour; et "Thanatos", mot grec, s'opposant parfois à Eros pour désigner l'instinct de mort, tendance à nuire, détruire, humilier, relation de conquête et d'agression – "PETIT DICTIONNAIRE DE LA PHILOSOPHIE", Paris, Ed. Fernand Nathan, 1971, pp.10, 38, 48,145. Autrement dit, la poésie de l'homme d'Etat émanerait, selon Georges Henein de l'Histoire : "L'Histoire est la maladie sénile de l'humanité, qui, n'ayant rien à raconter légifère (…). L'homme [d'Etat poète], abandonné pendant trop longtemps à l'insécurité, aux disettes, aux ravages de guerres féodales, au désordre des frontières, supplicié [le thanatos] par les éternels mercenaires du Prince ou de la Foi, l'homme a rêvé [l'éros] d'enracinement, de foyer, de patrie." – "L'Esprit frappeur", Paris, Ed. Encre, 1980, p.113. Pour cerner la portée de cette double vision séculaire de l'homme d'Etat arabo- musulman, poète à ses heures, il serait loisible d'observer, textes à l'appui,
en l'occurrence :

   I. La poésie des califes des sultans des rois et des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines d'expressions arabe, turque et persane face à l'éros :
     
     A évoquer la poésie des califes des sultans des rois et des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face à l'éros, il conviendrait de dire avec Philippe Sollers à cet égard : "L'écriture [v. la versification] ainsi pratiquée (l'érotisme) est le mouvement par lequel aucun mot ne peut être tenu pour 'supérieur' aux autres, comme étant leur rôle ou leur but : tout autre discours pose un Dieu." - "L'écriture et l'expérience des limites", Paris, Ed. du Seuil, 1968, p.136. Du fait, cette vision de la poésie des califes, des rois, des sultans, des princes et des hommes d'épée  arabo- musulmans face à l'éros peut être sondée comme suit : 

     1. La poésie des califes arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face à l'éros :

    Autrement dit, en ce qui concerne la poésie des califes des sultans des rois et des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face à l'éros, il est à souligner plus ou moins avec Pierre Larcher : "La seule raison d'en rendre compte (…) est (…) celle de la poésie, (…) celle des 'trois langues musulmanes' (comme on disait déjà) : l'arabe, le persan et le turc." – "Orient. Mille ans de poésie et de peinture",  www.remmm.revues.org , p.1. D'où notamment :

     a. La poésie du calife omeyyade Yazid ibn Mo'awiyyah d'origine et d'expression arabes face à l'éros (645-683) : 

      Pour ce qui est de la poésie du calife omeyyade Yazid ibn Mo'awiyyah d'origine et d'expression arabes face à l'éros (645-683), il serait judicieux de rappeler avec Philippe Sollers l'essence même de l'éros, ici poétique, en affirmant : "'L'essence de l'érotisme est donnée dans l'association inextricable du plaisir et de l'interdit. Jamais, humainement, l'interdit n'apparaît sans la révélation du plaisir, ni jamais le plaisir sans le sentiment de l'interdit.' L'érotisme est contradiction irréductible (la fureur symbolique/ la délicatesse réelle), il est ce qui doit être caché comme mise en scène de cette contradiction absolue, ce  qui doit être exclu du système social fondé sur l'identité et l'escamotage des contraires. L'érotisme est l'anti- matière du réalisme." – "L'écriture et l'expérience des limites", Paris, Ed. du Seuil, 1968, p.124.

     Commentant la poésie érotique du calife Yazid ibn Mo'awiyyah, le Dr. Husain Mujib al Misri écrit : "Il est dans sa poésie érotique sublime a plus haut degré, mais il manifeste l'orgueil des rois et la coquetterie des femme en se délectant de ce qui lui arrive avec elles, et en ne nous cachant pas sa vantardise de les avoir conquises, lorsqu'il dévoile leur secret, en les séduisant, et vainquant leur refus et en assistant à leur humiliation." – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki : dirasatun fi al Adabi al Islami al Muqaran", le Caire, Maktabat al Nahda al Misria, 1961, p.401.  En sont témoin les vers de ce calife que voici :

    + "Elle vint avec un visage ayant la lune pour voile/ lumineuse sur un léger rameau  modérément mouvant//. De l'un de ses mains me tendit vin rayonnant/ comme sa joue pressée du teint de la pudeur//. Puis elle osa et me dit tout en sachant/ ce qu'elle dit et que le soleil du vin n'en dit//. Ne pars pas tu n'as rien laissé de ma patience/ que je puisse supporter l'adieu d'un partant//. Ni de sommeil qui puisse débrider mon imagination/ ni de pleurs dont je puisse pleurer sur un vestige//." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., pp.401-402. 

    A propos de la fausse pudeur érotique dans cette poésie califale d'El Yazid ibn Mo'awiyyah, il siérait de rappeler avec P. Sollers : "Il n'y aurait pas d'érotisme, s'il n'y avait en contrepartie le respect des valeurs interdites. (Il n'y aurait pas de plein respect si l'écart érotique n'était ni possible ni séduisant)." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.126. 

   b. La poésie du calife ottoman Murad II d'origine et d'expression turques face à l'éros (1566-1603) : 

      Jugeant de la portée de la poésie du sultan ottoman Murad II d'origine et d'expression turques face à l'éros (1566-1603), le Dr. Husain Mujib al Misri souligne : en particulier : "Quant à sa poésie, les significations sensibles y abondent,  et la quantité qu'en rapportent les transmetteurs ne prouve guère qu'il fut un sultan ascétique, mais informe qu'il se passionnait des femmes et s'adonnait au plaisir. Il exprimait une âme tumultueuse pleine d'amour pour la vie (…). Il ressemblait par l'audace de sa franchise au calife  Yazid Ier, toutefois la poésie de Murad II est considérée comme inhabituelle en posant la chasteté et la pudeur en son temps précoce où la coutume fut à la poésie religieuse mystique." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.370. Il en dit :

     + "Je vis hier un être beau, cher tel mon âme en sommeil/ je retrouvais dans le corps inerte la trace de l'âme au moment du réveil/ Par Dieu j'ai embrassé tes lèvres, avec l'ardeur de désir envers toi/ O meilleure âme et meilleur cœur, je vis le remède à mon mal, O mon convive/ C'est 'Adarna' pays des belles créatures, alors que je vis à 'Bursa' plus d'un beau séduisant/ O Murad, tu le roi des horizons, mais je vis que le roi du beau te captiva par ses étangs, que tu en fut l'un des amants/." – Op.cit., Ibid.  

    c. La poésie du calife ottoman Salim Ie d'origine turque d'expression arabo- persane face à l'éros (1642-1691) :

    Certes, la poésie du calife Salim Ie, ibn Sulaiman le Magnifique d'origine turque d'expression  arabo- persane  face à l'éros (1642-1691),  diffère des tous les poètes turques, du fait qu'il avait limité son effort, selon le Dr. Husain Mujib al Misri, à ne versifier qu'en langue persane et arabe, mais jamais en langue turque;  il avait également composé une poésie en langue arabe, dont l'excellence fut reconnu par le poète turc Hafiz Jami." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.371. On pourrait en citer comme prémices ces deux vers qu'il proféra en recevant une délégation des Ulémas, venue le féliciter de sa prise de l'Egypte, où il clame mystiquement son éros sur la crainte de Dieu :

      + "La royauté est à Dieu et celui qui en reçoit une part/ la ressasse par obligation et en atteint après lui le bas de géhenne//. Si j'en avais moi ou quelqu'un d'autre l'espace d'un pouce/ de la terre le fait en serait d'une commune mesure//." – Op.cit., Ibid.

       P. Sollers aurait dit en ce sens : "Cependant la mise à nu de la mystique au sens historique de ce mot) et de l'érotisme, la critique de leurs fondements, sont les armes les plus efficaces contre l'idéologie naturaliste [profane du monde] en tant que celle-ci a mis l'accent sur l'interdit de la mort aux dépens de l'activité génétique [matérialiste et jouissive] prise, elle, à la légère." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.132. 
     
   Puis, en ce qui concerne la poésie des sultans arabo- musulmans, on pourrait observer notamment : 

      2. La poésie des sultans arabo- musulmans d'origine arabe turque et persane face à l'éros :
   
       Parallèlement aux califes, des sultans poètes arabo- musulmans d'origines arabe, turque et persane se sont exercés à manier l'art poétique face à l'éros. A cet égard, le Dr. Husain Mujib al Misri remarque : "Si nous passons en revue certains phénomènes communs dans la littérature des Arabes, des Persans et des Turcs, nous voyons parmi les plus importants la prolifération des poètes califes, sultans, rois et princes [v. ici aussi de ministres et de chefs d'armée]…" - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.364. 

     D'où encore les exemples la poésie  des sultans poètes arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane que voici :

      a. La poésie du sultan andalous Sulaiman Ad-dafir ibn  Mohammad père d'Al Mu'tmid d'origine et d'expression arabes face à l'éros (881-1043) : 

     Concernant la poésie du sultan andalous d'origine et d'expression arabes Sulaiman Ad-dafir ibn  Mohammad ibn Al Mu'tmid face à l'éros (881-1043), nous dirions étonnement avec Ingrid Hunke : "L'Espagne! C'est là que la civilisation arabe a réalisé son accomplissement, son couronnement. C'est en Espagne ou plus précisément en Andalousie qu'elle a atteint son point culminant. Et pas seulement dans le cadre étroit de l'amour courtois mais dans presque la totalité du domaine culturel." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Paris, Ed. Albin Michel, 1963,  p.312.

     De la poésie du sultan andalous Sulaiman Ad-dafir, d'origine et d'expression arabes, face à l'éros, citons donc ces vers :

      + "Etonnant, le lion craint le tranchant de mon sabre/ et je crains le regard des langoureuses paupières [l'éros]"//. – Op.cit., p.14.   
       
      L'influence de la poésie érotique arabe sur l'Europe, fait attester par I. Hunke ce fait : "Au milieu d'un cercle de poètes, l'empereur [Frédéric II] en personne aussi bien que ses fils s'exercent dans l'art du chant et de la versification [notamment érotique] (…). Sans doute s'agit-il simplement d'une mode, d'une brève flambée qui s'éteindra rapidement; elle n'en laissera pas moins une empreinte durable. Car chaque fois qu'à une période de farouche hostilité envers la femme et l'amour [l'anti- éros], durant laquelle la fille d'Eve sera accusée d'entraîner l'homme au péché, succédera une période de vénération de 'l'éternel féminin', il s'agira en fait du prolongement de l'influence érotique arabe [éros sultanesque notamment]." – "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., pp.180-181.

     b. La poésie du sultan ottoman Murad II d'origine turque face à l'éros (1566-1603) : 

      Jugeant de la portée de la poésie du sultan ottoman Murad II d'origine turque face à l'éros (1566-1603), le Dr. Husain Mujib al Misri souligne : en particulier : "Quant à sa poésie, les significations sensibles y abondent,  et la quantité qu'en rapportent les transmetteurs ne prouve guère qu'il fut un sultan ascétique, mais informe qu'il se passionnait des femmes et s'adonnait au plaisir. Il exprimait une âme tumultueuse pleine d'amour pour la vie (…). Il ressemblait par l'audace de sa franchise au calife  Yazid Ier, toutefois la poésie de Murad II est considérée comme inhabituelle en posant la chasteté et la pudeur en son temps précoce où la coutume fut à la poésie religieuse mystique." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.370. Il en dit :

     + "Je vis hier un être beau, cher tel mon âme en sommeil/ je retrouvais dans le corps inerte la trace de l'âme au moment du réveil/ Par Dieu j'ai embrassé tes lèvres, avec l'ardeur de désir envers toi/ O meilleure âme et meilleur cœur, je vis le remède à mon mal, O mon convive/ C'est 'Adarna' pays des belles créatures, alors que je vis à 'Bursa' plus d'un beau séduisant/ O Murad, tu le roi des horizons, mais je vis que le roi du beau te captiva par ses étangs, que tu en fut l'un des amants/." – Op.cit., Ibid.  

    c. La poésie du sultan Chahi d'origine et d'expression persanes face à l'éros (?- m. 1453) :

       Pour ce qui est de la poésie du sultan Chahi d'origine et d'expression persanes face à l'éros (?- m. 1453), le Dr. Husain Mujib al Misri note le pastiche que fit de sa poésie le Sultan ibn Bayazid en ces termes : "Néanmoins, le sultan [Salim] expose un faiblesse en une image où il n'y a aucune beauté dans l'imagination, ni motivation de sa rhétorique dans le goût (…). Il se peut qu'il ait suivi l'exemple d'un poète persan parmi les sultans poètes qu'est l'émir Chahi, mort en 1453. Or, nous ne connaissons nul autre poète persan qui se soit exprimé sur ce sujet." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.371. Le pastiche en langue persane de Chahi par Salim  se présente comme suit :

      + "J'ai conduit l'armée d'Istanbul au pays perse/, et noyé dans le sang du blâme l'homme à la tête rouge//.  Le wali d'Egypte devint esclave de mon ardeur/ quand j'ai rehaussé de neuf étoiles mon étendard//. La  nouvelle se répand de l'Irak au pays des Arabes/ Quand j'ai joué sur la guitare du triomphe à la fête de la victoire//. Et l'arrière du fleuve s'est noyé par mon épée dans le sang/ j'ai élucidé du khôl d'Ispahan l'œil des ennemis//. Le roi de l'Inde par mes forces au bridge je l'ai battu/ Lorsque sur l'échiquier de la royauté je l'ai affronté//. O 'Sulaima' j'ai frappé la monnaie du monde en mon nom/ c'est moi qui ai fondu l'or dans le moule de la fidélité et de l'amour//." – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., pp.378-380.

     P. Sollers, citant Nietzsche, rappelle dans cette optique : "'Le pouvoir nous est donné d'aborder la mort en face, et d'y voir enfin l'ouverture à la continuité intelligible et inconnaissable, qui est le secret de l'érotisme et dont l'érotisme apporte le secret (…). Ce que révélait la violence extérieure du sacrifice était la violence intérieure de l'être perçue sous le jour de l'effusion de sang et du jaillissement des organes. Ce sang, ces organes pleins de vie, n'étaient pas ce qu'y voit l'anatomie : seule une expérience intérieure, non la science, pourrait restituer le sentiment des Anciens." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., pp.121-122.

     Du côté de la poésie des rois arabo- musulmans arabe, turcs et persans face à l'éros, on pourrait mentionner notamment :

    3. La poésie des rois arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe turque et persane face à l'éros :

     En effet, la poésie des rois arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe turque et persane face à l'éros s'est également épanouie comme l'indique le Dr. Husain Mujib al Misri en ces termes : "Si nous passons revue certains phénomènes communs dans la littérature des Arabes, des Perses et des Turcs, nous verrons que par les plus importants et les apparents la pléthore des poètes parmi les califes, les sultans, les rois et les princes…" - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.364. C'est ainsi que nous verrons parmi les sultans poètes arabo- musulmans face à l'éros notamment :

     a. La poésie du roi d'Alep Saif ad- Dawla al Hamadani d'origine et d'expression arabes face à l'éros (915-967) :

     A propos de la poésie du roi Saif ad- Dawla al Hamadani d'origine et d'expression arabes face à l'éros (915-967), le Dr. Husain Mujib al Misri rapporte en particulier : "Saif ad- Dawala était un homme de lettres et un poète, et la plupart de sa poésie en quantité limitée était consacré à la poésie érotique, contrairement à ce qui serait attendu, car ce qu'on attendrait de lui, même en partie, serait consacré à la poésie héroïque, cet art qui dépeindrait sa personnalité et conviendrait à sa biographie sans contradiction avec la finesse de l'éros et la beauté de la description." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., pp.438-439. De son érotisme poétique, citons ici ces vers dédiés à une de ses favorites d'origine byzantine, persécuté par son harem et qu'il logea dans l'une de ses places fortes pour la mettre à l'abri des intrigues de ses rivales :

    + "Leurs yeux me guettent en toi/ et j'en fus apitoyé et ne cesse de l'être//. Je vis les censeurs jaloux de toi/ graves O le plus précieux de mes liens//. Je souhaitai que tu en fusses éloignée/ et que ce qu'il y a entre nous demeure//  Combien d'écart fut de peur d'un écart/ et de séparation de peur d'une séparation!//" - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.439.

    C'est ce que confirme plus éloquemment cette remarque d'I. Hunke à propos de la galanterie arabe héritée par l'Occident : "Et si aujourd'hui encore la signature déposée au bas de votre lettre atteste que vous êtes (…) 'le plus fidèle serviteur' [d'une dame], c'est au mode arabe que par cette formule vous rendez également hommage. Quels que soient le lieu ou le temps où quiconque s'est incliné pour baiser la main d'une dame, il a accompli un geste de déférence que la civilisation arabe lui a légué (…). Ce concept est devenu partie si intégrante de nous-même que des siècles entiers en ont tiré leur beauté, leur noblesse [v. Saif ad- Dawala] et leur richesse. Au point même que de vastes domaines de la poésie et de la littérature occidentales, les plus beaux sans doute, seraient désespérément restés en friche si ce concept arabe n'avaient enthousiasmé nos artistes, poètes et chantres." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., pp. 306-307.
   
    b. La poésie du roi Osman Ier  ibn Artughral d'origine et d'expression turques face à l'éros (1258-1326) :
    Par ailleurs, la poésie du roi Osman Ier  ibn Artughral d'origine turque face à l'éros (1258-1326) se caractérise, de l'avis du Dr. Husain Mujib al Misri par les traits suivants : "Le premier d'entre les sultans poètes [ou rois poètes], ou qui ont composé des vers plus précisément, à qui s'apparentent les Turcs ottomans, du fait qu'il était le premier de leur dynastie qui eut l'audace de déclarer sa totale indépendance [des Seljukides]. Il composa un poème dans lequel il s'adresse à personne  pour l'éloigner de l'injustice, en appelant à la construction des forteresses [l'éros royal chevaleresque de l'amour courtois]…" – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.366. Il y prône notamment :

     + "Tu est le fils d'Artughral O Osman/ de la descendance d'Urguz Kara Khan//. Le plus humble des serviteurs du Clément/ Conquiers Istanbul et fais d'elle un partie d'Eden [v. Adam et Eve soumise]//"– Op.cit., pp.366-367.

     De ce dualisme persan séparant l'homme et la femme subordonnant celle-ci à ce dernier, jusqu'à l'anti-éros voilé, chose que l'Islam va bannir, I. Hunke écrit : "A Bagdad, la cour des Abbassides, le vent souffle d'une autre direction, il vient du Nord. Avec les esclaves grecques et persanes dont on fait des concubines et mères de califes [de rois], voiles et harems envahissent peu à peu le monde arabe, vestiges de l'ancienne servitude profondément ancrée dans le dualisme iranien [du jour et de la nuit] et de la totale subordination de la femme persane." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.309.

    c. La poésie du roi sassanide Bahram V Jur d'origine et d'expression  persanes face à l'éros (378-438) :

     Pour ce qui est de la poésie du roi sassanide Bahram Jur V d'origine et d'expression persanes face à l'éros (378-438), il faut reconnaître avec le Dr. Husain Mujib al Misri : "Et chez les Perses, la poésie jaillit pour la première fois de la bouche du prince des princes sassanides [le roi], Bahram Jur, qui fut dans le giron Nu'man ibn al Mundir, le roi d'al Hira (…)." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.364. Braham Jur clame à l'intention l'une de ses favorites devant sa cour, vantant son amour courtois et sa bravoure chevaleresque face au chef ennemi :

     + "Je lui dis lorsque je dispersai ses rangs/ on dirait que tu n'avais ouï de l'assaut de Bahram//" – Op.cit., Ibid.

     Et I. Hunke de souligner : "Ces poètes [arabo- musulmans] ne cessent de nous éblouir par de nouvelles images : 'Les mains du printemps ont édifié sur de hautes tiges les châteaux de lis, châteaux couronnés de créneaux d'argent où les combattants couvrent [protègent] leur prince de leurs épées d'or [cavalier servant].'" - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., pp.354.

      Ainsi est-il de la poésie des princes et des princesses arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe turque et persane face à l'éros :
    
     4. La poésie des princes et princesses arabo- musulmans d'origines arabe turque et persane face à l'éros :

      Evoquant la poésie des princes et des princesses arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe turque et persane face à l'éros, I. Hunke souligne pertinemment : "Les sciences et les arts plastiques n'étaient pas seuls à trouver chez les petits princes des protecteurs sincères et des mécènes jaloux. La poésie, qui de tout temps fut aussi indispensable que l'air aux Arabes [v. aux Arabo- Musulmans], trouva en eux ses admirateurs les plus sensibles, ses adorateurs les plus dévoués. Elle compta même parmi eux l'un de ses plus grands adeptes [v. les princes poètes et les princesses poétesses]." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.342. D'où les exemples des princes et princesses  arabo- musulmans suivants :

      a. La poésie du prince abbasside Abu Abdillahi ibn Muhammad ibn abi Al Abbas as- Saffah d'origine et d'expression arabes face à l'éros (727-754) :

   Corrélativement à la poésie du prince abbasside Abu Abdillahi ibn Muhammad ibn abi Al Abbas as- Saffah d'origine et d'expression arabes face à l'éros (727-754), le Dr. Husain Mujib al Misri rapporte la mésaventure galante de celui-ci en narrant : "Nous rappelons en premier lieu un de leurs princes [les Abbassides], Abu Abdillahi ibn Muhammad ibn abi Al Abbas as- Saffah. Son oncle Abu Al Abbas as- Saffah l'avait désigné, au début de son califat, à la tête de Bassora. Il a peu de poésie érotique, car il était épris de Zainab  la fille de Sulaiman ibn Ali. Lorsqu'il vint à Bassora comme prince sous l'égide de Jaffar al Mansur (…), il demanda la main de Zainab, mais on ne la lui accorda pas, sans que celle-ci le refuse. Il composait des poésies à son sujet. Et on ne lui connaît d'autre poésie que sur Zainab qui était comme lui malgré son rang et sa parenté." – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.418. Il en parla dans ces vers érotiques :  

    + "Je vous aime éperdument nuits et jours/ comme si j'ai avec vous rendez-vous//. Je m'attachai à elle enfant la peau fraîche/ de naissance proche de propre naissance//. Mon aïeul si elle s'apparente est le mien/ dans la noblesse pénétrante et l'ascendance//." – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., Ibid.
  
    "Les hèmes de cette poésie lyrique [de l'éros princier contrarié ici], avise I. Hunke, sont infinis. Ils expriment tous les sentiments : affliction, désespoir fou, haine violente, et la douce mélancolie aussi bien que l'amour heureux [ou malheureux] et triomphant." – "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.354.

     b. La poésie de la princesse omeyyade Wallada fille du calife  al Mustakfi d'origine et d'expression arabes  face à l'éros (994-1091) :
    
     De l'avis d'I Hunke, la poésie de la princesse omeyyade Wallada fille du calife  al Mustakfi d'origine et d'expression arabes  face à l'éros (994-1091), a pour contexte  son lien érotique avec le poète Ibn Zaidun [1003-1071] ces termes : "La femme [Wallada] qui décida de son destin [Ibn Zaidun] était la charmante princesse omeyyade Wallada, poétesse célèbre dont tous les hommes de Cordoue était épris." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.354, 358. Le Dr. Husain Mujib al Misri écrit plus précisément en ce sens : "Ce fut Wallada fille de Mustakfi bi Allah. C'était une femme de lettres et une poétesse concise dans ses propos, excellente dans sa poésie. Elle  joutait contre les poètes et rivalisait avec les hommes de lettres et surpassait les plus talentueux. Son salon était fréquenté par les hommes de lettres de Cordoue et ses dandys (…). Ibn Zaidun se rendait à son salon littéraire, et correspondait par lettres avec elle…"- "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., pp.506-507. Après la rupture de leur aventure galante, Wallada composa fougueusement à son endroit :

     + "La tribu est à nous près  cette séparation/ une voie que tout amant se plaint de son infortune//. Tu fus du temps de nos visites d'hiver/ Je passais la nuit sur des braises brûlantes de désir//. Les nuits passaient sans que je visse la fin de l'écart/ ni la patience du joug de l'envie me délivrer//. Que Dieu arrose une terre devenue pour ton  logis/ de toutes les nuées d'averses abondantes et fécondes//." – Op.cit., p.507.

       "En somme, écrit I. Hunke, l'érotisme entendu comme la richesse dévoilée et l'aveu du langage – comme son pouvoir de dépense et de gratuité – occupe en un point une fonction de pénétration et de destruction du discours [l'éros contrarié]; 'Il s'agit d'introduire à l'intérieur d'un monde fondé sur la discontinuité [la séparation] toute la continuité dont ce monde est passible [la survie de l'éros poétique]." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.119.

     c. La poésie du prince Jam Ibn Muhammad al Fatih  d'origine et d'expression turques  face à l'éros (1445-1495) :
    
     "Une grande querelle, rapporte le Dr. Husain Mujib al Misri, éclata entre lui  [Jam Ibn Muhammad al Fatih] et son frère Bayazid [1347-1403], ils avaient différé au sujet de la succession sur le trône de la dynastie ottomane, après la mort du sultan Muhammad al Fatih [le conquérant]. Une guerre s'ensuivit entre les deux frères et Jam fut vaincu (…) et capturé. Il fut exilé en France pour habiter l'un des châteaux, dont le propriétaire avait une fille d'une rare beauté, nommée Philippine Hélène. Ils s'aimèrent sincèrement, ce qui lui fit oublier les affres de son infortune. Après son départ du château, ils entretinrent une correspondance épistolaire qui évoque leur passion et ranime leurs souvenirs." – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.49. De là ces vers érotiques dédiés à Philippine Hélène :

     + "L'aimée revient réjouis-toi mon âme/ félicite- toi corps alité du retour de l'aimée/ O Jam ne lésine de sacrifier ton âme à/ cette beauté, elle en sera la meilleure hôtesse." – Op.cit., p.50.     
 
      Là-dessus, P. Sollers dirait : "Nous approchons du point où les contradictions de manifestent au comble de leur intensité, fondent une réciprocité [Jam / Philippine], inconnue jusque-là, entre l'intérieur [l'âme] et l'extérieur [le corps], une indistinction portée par le langage [la poésie érotique] à l'état impersonnel, prophétique [l'amante hôtesse]." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.29.

   De leur côté, des ministres ou vizirs poètes des califes, des sultans et des rois arabo- musulmans avaient aussi taquiné la muse de l'éros. D'où notamment :

    d. La poésie du prince iranien Iradj Mirza d'origine et d'expression persanes  face à l'éros (1874-1926) :
    
    A propos de la poésie du prince royal iranien Iradj Mirza d'origine et d'expression persanes  face à l'éros (1874-1926), on relève dans un article de 'voyageirantour.unblog.fr', spécifiant notamment : "Il [le prince persan Iradj Mirza] avait reçu une excellente éducation et savait l'arabe, le turc, le français et le russe. Il exerça quelque temps la fonction de poète officiel, mais y renonça bientôt pour une carrière de fonctionnaire. Resté à l'écart des luttes politiques, il exprime néanmoins beaucoup d'idées nouvelles et a subi l'influence occidentale. Le problème de la condition féminine lui tient particulièrement à cœur [l'éros militant]. Sa poésie, de style très simple et d'un ton familier, est souvent pleine d'humour." – "LA POESIE PERSANE",  www.voyageirantour.unblog.fr , p.1. Voici l'un de ses poèmes érotiques intitulé "Les larmes de crocodile" :

      + "Dans les mers de l'Inde, dit-on, il est un animal [l'homme]/ Qui ne gagne sa nourriture qu'à force de verser des pleurs/ Il se jette au rivage, reste là insensible, les yeux fixés au soleil [l'entreprise de séduction]/ C'est pour mieux attraper les mouches [les femmes]/ Quand ils sont comme un bol plein d'insectes et de bestioles [de proies]/ La bête baisse les paupières [ferme les yeux] et replonge dans l'océan [l'oubli]/ Les larmes de nos cheikhs [théologiens] ne sont pas d'autre sorte/ Gardez- vous amis [femmes], d'être jamais les moucherons [les victimes]/" – Op.cit., Ibid.

   On pourrait dire ici, avec Marcelin Pleynet : "Le poème érotique se trouve en quelque sorte (…) perverti. Le poème qui évoque le poème érotique (…) retourne celui-ci contre lui-même, lui fait défaut [l'effacement de la femme], et c'est ce défaut qui a finalement pour charge de récupérer, non plus du côté du fantasme compensateur [la fable animalière], mais du côté de la réalité du manque (vers la fiction suspendue, ininterrompue, etc.) l'activité du texte (de l'éros) que le poème érotique censure en une projection fantasmatique [théologique]." – "LA POESIE DOIT AVOIR POUR BUT…", in "Théorie d'ensemble", Paris, "Tel Quel", Ed. du Seuil, 1968, p.109.


      5. La poésie des ministres ou vizirs arabo- musulmans d'origines arabe et d'expression turque et persane face à l'éros :

    En ce qui concerne la poésie des ministres ou vizirs arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe turque et persane face à l'éros, il faut remarque avec I. Hunke : "De beaux vers pouvaient beaucoup, tout de même au près d'un peuple chez la poésie faisait partie intégrante de la vie quotidienne et des relations sociales au même titre que le langage lui-même (…). Mieux vaudrait poser la question inverse : quels sont ceux, qui parmi les rois et les vizirs [les ministres], les hommes d'épée et les hommes de science, qui n'ont pas fait de poésie!" - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., pp.345-346. Ainsi est-il des ministres poètes arabo- musulmans suivants :
    
     a. La poésie du ministre ou le double vizir Lisan ad- Din ibn al Khatib  d'origine et d'expression arabes  face à l'éros (1335-1395) :

   De la poésie du ministre ou le double vizir Lisan ad- Din ibn al Khatib d'origine et d'expression arabes  face à l'éros (1335-1395), on peut lire sous la plume d'I. Hunke : "Le brillant talent de poète du philosophe et médecin Ibn al- Khatib (…) lui valut de compter parmi les amis de son prince. L'élégance de son style mena à la célébrité les documents officiels qu'il rédigea à l'intention d'autres souverains. Mais il rendit de bien plus grands  services encore à son maître, le jeune roi [Muhammad V] de Grenade. Par deux fois en effet [dit vizir au double ministère], grâce à ses poèmes d'une diplomatie et d'un art consommés, il obtint un tel succès auprès du sultan du Maroc [où il fut tué et brûlé par la plèbe], émouvant tout son auditoire jusqu'aux larmes, que les deux fois le sultan se montra disposé à sauver la couronne et le royaume du jeune souverain." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., pp.345. Il pastiche un poème érotique 'muwachah' de Hasan ibn Sahl par son célèbre poème, dont ces vers :

     + "Généreuse fut la pluie quand elle abondait/ au temps de l'union en Andalousie//. Ton union ne fut qu'un simple rêve/ dans le sommeil ou un larcin de voleur//." Lors des nuits qui turent un secret d'amour/ à l'aube nonobstant les soleils du destin//. L'étoile de la coupe se déclina et sombra/ la démarche droite et la trace bienheureuse//. - Muhammad Hasan Zayat, "Tarikh al Adabi al Arabi", le Caire, Ed. Dar Nahdat Misra Li Tabai wa Nachri, 1960, pp.343-344. 
      En quelque sorte, dit P. Sollers : "L'érotisme est contradiction irréductible (la fureur symbolique [la mise à mort du poète érotique]/ la délicatesse réelle [sa diplomatie politique]), il est ce qui doit être caché [l'éros censuré] comme mise en scène de cette contradiction absolue [politico- théologique], ce qui doit être exclu du système social [l'Etat/ la plèbe] fondé sur l'escamotage des contraires. L'érotisme est l'anti- matière du réalisme [la gravité politique]." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.124.

    b. La poésie du ministre ou vizir sans portefeuille de Sulaiman le Magnifique Mahmud Abd al Baqi d'origine et d'expression turques  face à l'éros (1422-1590) :

   Au sujet de la poésie du ministre ou vizir sans portefeuille Mahmud Abd al Baqi d'origine turque  face à l'éros (1422-1590), on relève notamment, dans un article d'edu-prog.com, notamment : "Sulaiman [le Magnifique] succéda à son père Salim Ier en  1520, alors qu'il était âgé de vingt six ans (…). Très peu de gens parmi les habitants savait lire, mais ceux-ci quasiment faisaient des vers, sans compter le sultan Sulaiman lui- même. Les Turcs - comme les Japonais - organisaient en général des concours  poétiques, au cours desquels les poètes récitaient ce que leurs talents leur avaient inspiré. Le sultan Sulaiman prenait plaisir – par civilité et finesse – à présider de tels concours poétiques. Les Turcs honorèrent cents poètes de cette époque. Mais notre absorption par notre grandeur et nos terminologies propres, nous rendit ignorants, ne sachant rien de leur grand poète lyrique Mahmud Abd al Baqi qui vécut quatre règnes, car même s'il avait quarante à la mort de Sulaiman, il survécut trente quatre ans après lui. Il délaissa son ancien métier de cellier pour vivre de sa poésie. Il eut enduré le besoin s'il n'avait eu le soutien de Sulaiman par un poste de ministre [poète] sans portefeuille." – "Sulaiman "Qanuni wa al Gharbu", pp.1-2. www.edu-prog.co. Le poète  Abd al Baqi lui dédia l'oraison funèbre quasi- érotique suivante :

         + "O prince de la chance, O celui dont le coursier prêt au combat/ Où qu'il court ou se replie lié, la terre entière est champ de bataille/ Telle un pétale de rose tendre dépose délicatement sa face sur le sable/  La terre le recueillit, dépôt fiable, et le met telle une perle dans un écrin [l'éros poétique funèbre] / Face au   sable de dessous ses pieds l'univers fait font bas/ tel un lieu de culte sur terre était son pavillon royal/ Sa beauté merveilleuse, comme le soleil et la lune, a répandu une clarté sur la terre/ Que les nues maintenant pleurent goutte à goutte des larmes de sang et s'abaissent!!/ Et que, de ce mal profond et triste, les yeux des étoiles pleurent à chaudes larmes sans cesse/ Que la fumée des soupirs des cœurs fasse paraître les ciel noir qui brûle/." – Op.cit., p.3.

    Sur ce faux éros, P. Sollers dirait : "'L'écriture poétique est un spectacle où l'on voudrait faire tout entrer, où l'on voudrait tout voir en même temps (…). Derrière les descriptions prometteuses (jamais tenues), derrière la femme [Sulaiman le magnifique érotisé] qui (…) semble s'offrir plus totalement au narrateur [le poète éploré], derrière la déception systématique marqué par ce 'faux' spectacle érotique, de 'faux' texte érotique où ne passent que de rares détails (…), derrière tout cela, et avec tout cela s'inscrit un manque [la bienfaiteur mort] qui, bon gré malgré, force l'interprétation." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., pp.106-107.

   c. La poésie du ministre ou vizir de Nizam al Mulk Omar al Khayyam d'origine et d'expression persanes  face à l'éros (1047-1123):
 
     Par ailleurs, la poésie du ministre ou vizir de Nizam al Mulk Omar al Khayyam d'origine et d'expression persanes  face à l'éros (1047-1123), on lit, dans voyageirantour.unblog.fr : "Omar al Khayyam, mathématicien et poète du 12ème siècle, a laissé un grand nombre de quatrain (roba'iyat) dont on a toujours admiré, en Orient, la construction rigoureuse et le ton sceptique. " – "LA POESIE PERSANE",  www.voyageirantour.unblog.fr, p.1. En outre, anreaonnet.artio.fr, en dit : "Invité à Ispahan par Nizam al Mulk, le seigneur des sultans, puis des califes de ce lieu, il croise en chemin un étudiant nommé Hasan ibn Ali Sabah de Qom, l'un et l'autre se découvrent fasciné par l'étendue de leurs connaissances respectives et lient amitié en chemin (…). Comme tout homme de pouvoir, il [Nizam al Mulk] est en butte à la corruption de ses ministres et propose un ministère à Khayyam qu'il juge sage et désintéressé. Nizam et Hasan se déchirent pour le pouvoir et sauvé par Omar, Hasan est banni de Perse." – "Omar Kayyam est son époque", www.andreaonnet.artio.fr , p.1. Voici quelques-uns de ses quatrains érotiques traduits par Ahmed Rami :

     + "Demain c'est l'inconnu aujourd'hui est à moi/ allais-je être déçu par ce qui en adviendra?// Réveille-toi aimable compagnon [l'éros] c'est l'aube/ qui appelle, quitte le sommeil et fais vibrer la corde//. Car le sommeil ne prolonge absolument pas la vie/ ni la longue veille n'abrège le cours des âges//." – Op.cit., p.1.

    Dans cette perspective, P. Sollers indiquerait : "L'affrontement direct et glissant de la mort (la mystique) comme sérieux, le tragique, associés à la sexualité (l'érotisme), sont alors bannis : il est interdit de rire de la mort [comme vision fataliste] mais au dépens de l'activité génétique prise, elle, à la légère [comme jouissance de la vie]." – "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., pp.132.

    Pour ce qui est de la poésie des hommes d'épée  arabo- musulmans d'origines arabe turque et persane, on pourrait évoque ce qui suit :

    6. La poésie des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe turque et persane face à l'éros :

       En effet, la poésie des hommes d'épée  arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe turque et persane face à l'éros rejoint cette remarque d'I. Hunke à propos de la passion du chant chez les arabes : "Car de tout temps les Arabes ont été férus de chant [v. poésie érotique]. La musique les a toujours accompagnés, de leur naissance à leur mort. Ils traduisent en mélodies tout ce qui provoque en eux l'éveil d'un sentiment : le rythme du travail, le plaisir du jeu, les joies et les peines de l'amour [l'éros], l'enthousiasme du combat [les hommes d'épée],  l'assouvissement de la haine, le regret des disparus." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., pp.331. Tel est le cas des hommes d'épée poètes de califes, de sultans, et de rois arabo- musulmans suivants :

     a. La poésie de l'homme dépée dans l'armée du calife de Damas Nur ed-Din Zabaki 1138-1144), Usama ibn Munqid, d'origine et d'expression arabes  face à l'éros (1095-1188) :
 
       En fait, la poésie de l'homme dépée dans l'armée du calife de Damas Nur ed-Din Zabaki 1138-1144), Usama ibn Munqid, d'origine et d'expression arabes  face à l'éros (1095-1188) est, selon le Dr. Husain Mujib al Misri, né dans une famille qui avait hérité la principauté de Chayzer, un ville du Nord- ouest de Hama. Il était le préféré de son oncle, le gouverneur de la ville, sans héritier, qui le prenait pour tel. Il l'avait tant associé à ses guerres contre les croisés pour défendre Chayzer. Dès lors que son oncle eut des enfants il craignit sa concurrence et lui ordonna de quitter le pays avec ses frères. Usama se dirigea vers Mossoul et la dynastie de Imad ed  Eddin Znaki et s'enrôla dans son armée. Puis, il s'en alla à Damas auprès de son dirigeant Mu'in ed-Din Unar, mais les intrigues le firent partir pour l'Egypte chez la calife al Hafidh, puis à Damas, il s'isola et se consacra à l'écriture. Saladin apprécia sa poésie et le prit pour compagnon et conseiller  – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.454. Il dédie un poème érotique à une nommée Lamaia, dont les vers pleins d'affliction que voici :      

     + "O Lamia si la demeure nous a forcément séparés/ ta demeure est sous mes paupières ulcérées et ensocelé// Les caprices nous ont interpellés et le lointain entre nous/ La séparation des amants n'est ni tristesse ni steppe/ mais l'écart séparateur c'est la cendre des plantes/ même en se rapprochant l'écart c'est l'éloignement du cœur//. Que de terre inculte et déserte le soleil a du mal à la traverser/ les désirs l'ont dépassée pour nous et l'amour vers toi /  L'entêtement d'envie m'avait fait  accuser l'éloignement/ en cela jusqu'à ce que le rapprochement accentua le signe//                                                                                                                                                                                                                                                                              Je me persuadai que nul rapprochement ne remédie à la passion d'amour/ que l'amour n'a de cesse ni que cessent les lamentations//." – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.456.     

     M. Blanchot dirait des hommes d'épée poètes arabo- musulmans  tel Usama ibn Munqid : "Ecrire [versifier l'éros] pour ne pas mourir, se confier à la survie des œuvres, c'est là ce qui lierait l'artiste [le poète combattant] à sa tâche (…). Les grands personnages historiques [les califes, les sultans…], les héros, les grands hommes de guerre, non moins que les artistes, se mettent aussi à l'abri de la mort; ils entrent dans la mémoire des peuples; ils sont des exemples, des présences agissantes." - – "L'espace littéraire", Op.cit., p.112.

     b. La poésie de l'homme d'épée  secrétaire dans le divan de l'armée du vizir Ali Pacha, Mesihi  d'origine et d'expression turques face à l'éros (1470-112) :
 
     Du fait, la poésie de l'homme d'épée  secrétaire dans le divan de l'armée du vizir Ali Pacha, Mesihi  d'origine turque face à l'éros (1470-112), nous conduit à dire avec P. Sollers : "'L'éveil silencieux' de l'érotisme – qui est conscience de soi opposée à celle des choses, et se 'révèle dans son aspect maudit [ici guerrier]' – est ce passage par le détour expressif [l'éros poétique] : 'Pour atteindre l'intimité (ce qui profondément est en nous), nous pouvons sans doute, nous devons passer par le détour de la chose [l'aimée] pour laquelle elle se fait prendre.'" - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.331.

    En effet, Mesihi, lit-on, sur le net turque-culture.fr, a commencé sa carrière comme étudiant en droit. Il est remarqué par le vizir Ali Pacha, qui le nomme secrétaire du divan de l'armée. Mais Ali Pacha est tué dans une bataille contre les rebelles chiites de Tekke, en juin 1511 et Mesihi se retrouve sans protecteur. En vain, il tente d'en trouver un auprès de Yunus Pacha, le général des janissaires, de Nishanji Pacha et de Jafer Çelebi, lui-même poète, du futur sultan Selim, occupé alors à lutter contre son frère Ahmet. Il meurt pauvre, le 30 juillet 1512 – "Mesihi, biographie", i www.turquie-culture.fr , p.1. Voici quelques vers du poème érotique sur le printemps, dédié à Jafer Çelebi :
  
     + "Ecoutez le conte du rossignol/, la saison vernale approche/. Le printemps a formé un berceau de plaisir [d'éros] dans tous les bocages où l'amandier répand ses fleurs argentées/. Sois joyeux! Livre-toi à l'allégresse!/ car la saison du printemps passe vite : elle ne durera pas/. La rosée brille encore sur les feuilles du lis/, comme l'éclat du cimeterre [l'épée] étincelant : les gouttes de rosée tombent à travers les airs sur le jardin des roses [le carnage des jeunes militaires]/." – "Mesihi, poète ottoman", www.turquie-culture.fr, pp.1-2.

     "Et bien que les Arabes du désert, écrit I. Hunke, se fussent dispersés à travers les continents et mélangés aux races [turques, ici] et aux peuples qu'ils avaient soumis, la poésie arabe [dont héritent la poésie persane et turque] n'en conserva pas moins partout ses traits. Poésie essentiellement lyrique, elle est l'expression subjective d'émotions [l'éros] et des sentiments personnels qui s'enchaînent, telle une ranger de perles. Le lyrisme règne en maître sur la poésie, comme aujourd'hui chez nous (…) le poème épique et la ballade…" - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.350.

    c. La poésie de l'homme d'épée  chef de bataillon  de l'armée du Khediv Ismail, Mahmud Sami al Barudi d'origine persane et d'expression arabe face à l'éros (1839-1904) :
 
     Concernant la poésie de l'homme d'épée  chef de bataillon  de l'armée du Khediv Ismail, Mahmud Sami al Barudi d'origine persane face à l'éros (1470-112), l'Encylopédie wikipedia rapporte notamment : "Il naquit (…) le 6 octobre 1839, à Damanhur al Bahira, de parents de Zagros [Perse] du lignage de Niruz Atabaki (…). Il fut considéré comme le chef de file de la poésie arabe moderne dont il renouvela le poème fond et forme (..).Lorsque le Khédive Ismail voyagea à la capitale ottomane, après son intrônistation en témoignage de remerciement  au califat, al Barudi fut de sa suite (…). Répugnant au travail de divan, il aspira au à la vie militaire. Il réussit en juillet 1863 à de faire transférer dans la l'armée (…) et se nommer commandant de bataillons de chevalerie, et y fit preuve d'une haute compétence. Il fit part de campagne qui, en 1865, partit pour appuyer l'armée ottomane pour mater la sédition de l'île de Crète, durant deux ans..." – " Mahmud Sami al Barudi",  www.ar.wikipedia.org, p.1. Dans un poème érotique, il pleura la mort de sa femme, alors qu'il était déporté dans l'île de Ceylan, ces vers pathétiques :

     + "Ni le tourment ne quitte le cœur ni ma main/ ne peut ramener l'aimée qui s'en va//. O temps pourquoi m'affliges-tu en une compagne/ qui fut l'essence de mes munitions et de mes armes//. Si tu n'as nulle pitié de ma faiblesse en l'éloignant/ que ne sois-tu clément de l'affliction de mes enfants//. Amoureux éperdu compagne de mon itinéraire/ et les larmes à mon oreiller pour toi fixement se rattachent //." – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., pp.11-112.      

   Au dire P. Sollers : "Cette expérience elle-même a sa discipline… d'abord contraire à toute apologie verbeuse de l'érotisme [martial]. 'Je me déroberai de telle façon que je m'imposerai le silence. Si d'autres reprennent la besogne, ils ne l'achèveront pas davantage et la mort, comme moi, leur coupera la parole." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., pp.137-138.

   Parallèlement, il serait loisible de voir, en un second temps, la poésie califes des sultans des rois et des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines arabe, turque et persane face au thanatos : 

   II. La poésie des califes des sultans des rois et des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines arabe, turque et persane face au thanatos : 

    En contrepartie, la poésie des califes des sultans des rois et des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines arabe, turque et persane face au thanatos pourrait être appréhendée selon P. Sollers du fait que : "L'amour ne possède rien et ne veut rien posséder : sa seule vérité (mais infinie) est de se livrer à la mort [au thanatos]." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.31. Du fait, verra-t-on plus particulièrement :

     1. La poésie des califes d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos : 

      D'emblée, la poésie des califes d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos, revoie en quelque sorte à cette remarque de P. Sollers : "Il faut comprendre ainsi, nous emble-t-il, la poétique secrète des troubadours [v. d'origine arabo- andalouse] (…) qui n'est pas l'idéalisation illusoire d'un être réel, mais le rapport concret, érotique, maintenu entre l'indestructibilité du désir [l'éros] et la mort [le thanatos]." – Op.cit., pp.30-31. Ce dont évoque la thématique les califes poètes arabo- musulmans suivants :

     a. La poésie du calife abbasside Abu Jafar al Mansur d'origine et d'expression arabes face au thanatos (712-775) :
      
    Pour évoquer la poésie du calife abbasside Abu Jafar al Mansur d'origine et d'expression arabes face au thanatos (712-775), il conviendrait de rappeler à ce propos ici l'objection de P. Sollers : "Mais l'essentiel est de voir que s'il s'agit dans tous ces cas d'une expérience qui isole et détruit le sujet [l'homme] en dehors de toue issue, de toute société possible, c'est qu'elle est une expérience nue du langage [la poésie califale] qui s'expie, de son économie toujours détournée et cachée (et dont les deux pôles, ici, sont Eros, Thanatos : Eros qui, comme le dit Freud, 'fait tenir ensemble toutes les choses vivantes', et dont le cri [le chant atterré] implique la 'clameur [la jérémiade menaçante] muette' de son frère jumeau)." - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.31. D'où le sens funeste de ces vers thamnophiles du calife Abu Jafar al Mansur :

    + "Si as une opinion sois d'un volonté ferme/ le vice de l'opinion est dans le fait que tu hésites//. De capacité, n'épargne pas d'un jour  les ennemis/ devance- les pour qu'ils n'en aient pas la même demain//."  – "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.420.      
  
    Parlant de la poésie thatanophile du calife abbasside poète Abu Jafar al Mansur, le Dr. Husain Mujib al Misri écrit : "…le calife al Mansur fut le grand maître des abbassides par sa vénération mêlée de crainte et de bravoure, de fermeté dans l'opinion. L'Orient connut maints dirigeants semblables à al Mansur dans la perfidie, et l'égoïsme désinvolte, mais il y en eut qui le surpassèrent en cela. Pourtant nous ne connaissons guère de dirigeant comme al Mansur. Il eut peu de poésie, mais qui décrit sa personnalité avec minutie (…). Il fut également sans pitié pour ses ennemis et en tua beaucoup pour établir son califat, rusé et cruel par expérience. Il connaissait les tenants et les aboutissants de ses ennemis ce qui lui permit d'en venir à bout." – Op.cit., pp.419-420.

    b. La poésie du calife ottoman Muhamad Ier, dit Galabi, d'origine et d'expression turques face au thanatos (1380-1421) :

    De la poésie du calife ottoman Muhammad Ier  d'origine et d'expression turques face au thanatos (1617-1590), il faut souligner avec : "Après Murad Ier, nous citons Bajazet Ier, surnommé 'Bildrim', c'est-à-dire la foudre, le second Mumammad Ier, surnommé  'Guilbi', c'est-à-dire facile de caractère (…). Quant à Muhammad Galabi qui fut couronné en 1413, il mérita ce surnom pour sa bonté de cœur et l'élévation de son âme (…). On rapporte de lui des vers dans lesquels il s'interpelle parlant de ses adversaires et ses guerres, où il paraît confiant et plein de foi, combattant voulant faire triompher la credo de la justice et de la foi, parce qu'il invoque l'hostilité contre ses nombreux ennemis et sollicitant la bénédiction des grands califes lorsqu'il tire son épée pour combattre les incrédules, en bien citant le martyr d'al Husain à karbala."  - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.370. Il tonne contre son ennemi dans ces vers thanatophiles pleins d'anathème notamment :


     + "Si ta lèvre a soif O méchant homme/, sollicite que l'onde de ce poignard soit ton breuvage [le thanatos] //." – Op.cit., Ibid.      
     
     Dans un commentaire du thanatos, de la thanatophilie poético-politique, dans les sociétés humaines, on lit dans Wikipédia citant Freud : "Les pulsions ne peuvent pas être toutes de la même espèce. A côté de la tendance expansive de l'Eros (tendance à rassembler l substance vivante en unités de plus en plus grandes, à créer des sociétés humaines de plus en plus vastes en liant libidinalement les individus [la paix]), il doit y avoir une autre pulsion, opposée à elle, qui tend à dissoudre ces unités : la pulsion de mort [le thanatophilie guerrière]. La culture est un procès au service de l'Eros. Les foules humaines doivent être liées libidinalement car l'intérêt de travail [le pouvoir politique] ne suffit pas à maintenir leur cohésion. A ce programme s'oppose la pulsion destructrice [le contre – pouvoir politique], rejeton principal de la pulsion de mort (Thanatos)." – "Malaise dans la civilisation", www.wikipedia.org , p.1.

    c. La poésie du calife Abbas, dit Abbas Ier le Grand, d'origine et d'expression persanes face au thanatos (1380-1421) :

    En ce qui regarde la poésie du calife Abbas, dit Abbas Ier le Grand, d'origine et d'expression persanes face au thanatos (1380-1421), nous lisons sous la plume du Dr. Husain Mujib al Misri : "L'histoire dit que le sultan Ahmed Ier (…) ordonna affecta Jighala Zadah Sinan Pacha à la tête d'une autre armée pour combattre les Perses, toutefois les soldats turcs refusèrent d'obéir à leur commandant, ce qui les conduisit à leur défaite face à l'armée du Chah Abbas. Le regret affecta tant Sinan Pacha qu'il en mourut de peine." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.384.  Le Chah Abbas avait auparavant envoyé en vain une épître poétique thanatophile au commandant turc, lui augurant de cette fin tragique :

     + "Les jours se sont succédés ici/ alors qu'on est  entre assaut et retrait/. Après avoir ouvert la porte/ à la lutte et à la résistance/ Il n'est plus dans la capacité de votre bataillon/ après cela d'entreprendre la moindre manoeuvre/." Et le Pacha vaincu de lui répondre par défi, dans une autre épître : "Il est connu que le faucon en chassant la colombe/ ne fait guère cas d'un croassement parmi les corbeaux/. Ni que le lion ne tienne compte d'un  hurlement du chacal/." – Op.cit., p.385.

     "L'angoisse devant l'autorité entraîne, lit-on dans le même article de Wikipédia, un renoncement pulsionnel [un sacrifice thanatophile de soi] (pour ne pas perdre l'amour de cette autorité [le cas de Chah Abbas]). On est alors quitte envers elle, et il ne devrait pas subsister de sentiment de culpabilité [le cas inverse de Sinan Pacha]." - "Malaise dans la civilisation", Op.cit., p.2.
  
      D'où également cette  même vision poétique des sultans arabo- musulmans face au thanatos, que voici :

     2. La poésie des sultans arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos :

     Dans l'optique de la poésie des sultans arabo- musulmans  d'origines et d'expression arabe, turque et persane face au thanatos, François Jost écrit : "Les désignations dd sentiment amoureux [ou d'hostilité thanatophile ici] de ces formes (…) varient selon les cultures et les époques. Elles peuvent se situer sur axes sémantiques ; l'un va de la rêverie spiritualiste (…) des poètes courtois se situant à une extêmité tandis quel l'érotisme progresse vers l'autre [le thanatos]. Un autre axe où l'éros glisse vers la satisfaction personnelle, oppose à une extrémité le lien qui oblige l'individu (…), au débridement orgiaque à l'amour (…), un oxymore si l'on veut, l'éros et le thanatos, 'instinct de vie et de mort' sont étroitement associés (…) par les inventaires lexicaux du Dictionnaire, qu'ils semblent constituer un topos du commentaire sur la littérature amoureuse [ou anti-amoureuse]." – "Eros",  www.flshunilim.fr , p.1. Ainsi est-il de la poésie thanatophile des sultans arabo- musulmans d'origines arabe, turque et persane, suivants :

    a. La poésie du sultan andalou Al Mansur ibn Abi Amir d'origine et d'expression arabe face au thanatos (1002-1068) :

    Pour l'appréhension de la poésie du sultan andalou Al Mansur ibn Abi Amir d'origine et d'expression arabes face au thanatos (1002-1068), le Dr. Husain Mujib al Misri note : "Al Mansur fut un autodidacte, il aspira au sultanat par l'ampleur de sa perspicacité, l'ampleur de sa ruse et sa fermeté et nous avons un exemple (…) de sa cruauté. On dit qu'un soldat au bout du champ de bataille avait tiré son épée, croyant que l'œil d'Al Mansur ne l'atteindrait pas. Il le fit venir et lui demanda la cause qui le fit tirer l'épée en un lieu où il ne le ferait que sur ordre. Il lui répondit qu'il en usa pour désigner son camarade dans son fourré d'où il glissa. Al Mansur n'apprécia pas sa version et ordonna qu'on le décapitât par son épée et qu'on fît défiler sa tête en public en déclamant son délit." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.487-488. Il vanta sa férocité de caractère en ces vers thanatophiles :

     + "Je me suis jeté dans le péril de toute grandeur/ et je me suis risqué et le libre gentilhomme est celui qui risque//. Je n'ai pour compagnon qu'un cœur épanché/ un destrier noir et une épée tranchante//. Et j'ai asservi par moi-même tous les maîtres/ et je me suis vanté au point de ne plus trouver à qui le faire//." – Op.cit., p.488.

     On s'interrogerait volontiers là avec Jean Pierre Vernant en citant Platon : "N'est-ce pas par un entraînement de cette sorte que Platon évoque (…), comme une mélèté thanatou  [inquiétude disparue dans la mort], une discipline ou un exercice de mort [la poésie thanatophile sultanesque d'Al Mansur ibn Abi Amir]…" – "Mythe et pensée chez les Grecs", Paris, Ed. Maspero, 1978, p.114.

   b. La poésie du sultan Sulaiman le Magnifique d'origine et d'expression turques face au thanatos (1494-1566) :
   
    Pour mettre en exergue la poésie du sultan Sulaiman le Magnifique d'origine et d'expression turques face au thanatos (1494-1566), le Dr. Husain Mujib al Misri indique : "Le sultan Sulaiman le Magnifique dédaigne son sultanat méprise sa vie. Il exprimant cela, non par ascétisme pur car il ne préfère  pas la pauvreté à la richesse, mais il opte pour tous les trésors du monde, un moment d'être bien portant. Et c'est un réalisme inhabituel chez les soufis. Son détournement de la vie ne se ramène pas au fait que cette vie soit un mal absolu dont il vaut mieux s'en débarrasser au plus vite, mais il hait dans la vie ce qui trouble son bonheur en tant que charge du trône et méfaits de santé. Nous connaissons que ce grand homme était faible devant son épouse russe qui l'avait contraint à lui organiser les cérémonies d'un mariage inaccoutumées chez les sultans (..). Ce qui amoindrit une part de respect auprès de son peuple." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.382. Il aspira à la solitude, surtout après avoir par sa faute exécuté son fils, en clamant :

   + "Nul parmi les gens qui préfère rien à la fortune/ Rien au monde que le bien-être ne mérite d'être recherché//. Ce sultanat dont parlent tant les agioteurs n'est/ que mal de vivre vanité et peine d'homme affligé//. La joie de vivre pleine ta vie tu ne l'auras qu'en/  t'isolant de cet état et en quittant  plaisir et chant/ car la destinée n'est que néant et impotence [le thanatos]//. Si tu désires un amant éternel, mène-toi vers l'obéissance d'Allah/ Si le nombre d'années de ta vie est égal à celui des grains de sable/ tu n'atteindras guère une heure de cette orbite [la mort]//." – Op.cit., Ibid.

  Ces vers thanatophiles quasi mystiques du sultan Sulaiman le Magnifique nous font penser à cette remarque de P. Sollers commentant Lautréamont : "Dans le système que nous voudrions dégager de l'écriture de Ducasse, un des points essentiels est ainsi l'intégration de la mort du sujet biographique (…) donnant à lire ce qu'il faut appeler alors une thanatographie [v. ici une poésie sultanesque thanatophile] : 'J'écris ceci sur mon lit de mort'/  'Je sais que mon anéantissement sera complet'" - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.143. 

    c. La poésie du sultan Qabus ibn Wachmkir d'origine et d'expression arabo- persanes face au thanatos (m. en 1035) :
   
     Il est clair que la poésie du sultan Qabus ibn Wachmkir d'origine et d'expression arabo- persanes face au thanatos (m. en 1035) reflète plutôt sa vie tumultueuse aux prises sans cesse avec des adversaires politiques qui finissent par avoir raison de lui et de son règne. Ce qui le conduit à jeter son anathème sur l'Etat que bâtissent ses adversaires sur les ruines du sien. "Ce sultan, écrit le Dr. Husain Mujib al Misri,  ne pleure pas son trône, et ne s'afflige pas de son prestige perdu, même s'il a raison d'en pleurer et de s'affliger, mais il affiche l'endurance et trouve dans son apologie le remède de l'embarras de l'orgueil et le soulagement de ce qu'il subit comme malheurs." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.433. Il affronte les vérités en traitant de ceux que les jours ont élevés et honorés après abjection, mais pour désigner celui dont l'apparence trompeuse cache son origine en entonnant :

     + "Par Dieu ne t'élève pas Etat des avilis/ et raccourcis ce que tu as déployé en longueur//. Tu as dilapidé économise quitte/ la précipitation et marche avec lenteur//. Servis et leurs ancêtres ne l'étaient guère/ investis et ils furent les pires investis//." – Op.cit., p.432.     
   
   De l'article de Wikipédia, on pourrait citer mythiquement au sujet de ce thanatos poétique sultanesque de l'envers notamment : "Thanatos avait un cœur de fer, des entrailles d'airain et une âme de bronze (…). Les attributs communs à Thanatos et à la Nuit sont les ailes et le flambeau reversé; mais Thanatos est encore distingué par une urne et un papillon. L'urne est censée  contenir des cendres, et le papillon prenant son essor est l'emblème de l'espoir d'une autre vie [d'un autre Etat]." – "Thanatos",  www.wikipedia.org , p.1.

       En ce qui concerne les rois arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane, voyons précisément :

     3. La poésie des rois arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos :

    Nul n'a mieux cerné la poésie des rois arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos que cette réflexion de J. P. Vernant précisant : "La mélétè thanatou [l'exercice de mort] garde le caractère d'une mélétè mnèmès [l'exercice de remémoration], comme l'atteste le texte du Phèdre où Platon, déplorant l'invention de l'écriture, indique qu'en substituant à l'effort propre de la remémoration la confiance en des empreintes extérieures à l'esprit, elle permettra à l'oubli de s'introduire dans l'âme, par (…) l'absence d'exercice de la mémoire." – "Mythe et pensée chez les Grecs", Op.cit., p.115. D'où nommément :

   a. La poésie du roi al Mu'tamid ibn Abbad d'origine et d'expression arabes face au thanatos (1040-1095) :

    Muhammad al Fasi et alii notent au sujet de La poésie du roi andalou al Mu'tamid ibn Abbad d'origine et d'expression arabes face au thanatos (1040-1095) : "… Sa grande épreuve dans la défense de Séville lui servit à rien qui tomba aux mains de Yusuf ibn Tachafine, qui captiva al Mu'tamid et le déporta avec sa famille à bord de navires en Afrique. Il y passa le reste de sa vie au village d'Aghmat, en captivité jusqu'à sa mort [le thanatos]. Et même si al Mu'tamid ibn Abbad n'est pas considéré parmi les grands poètes qui excellent ou qui abondent, il est le modèle des rois et des princes qui se sont passionnés de littérature, et ont participé à la verve poétique." – "Al Adab al Arabi wa al Nusus, t.6", Beyrout, Ed. Maktabat ar- Rachad, 1971, pp.222, 225. Il entonna lors de l'attaque de Séville par les Almoravides, alors que ses ministres lui conseillaient de se livrer et de demander grâce :

     + "Quand les larmes s'abstinrent / et le cœur brisé s'éveilla//. Ils dirent : la soumission est une politique/ montre- leur obéissance de ta part//. Plus savoureux le goût de la soumission/ dans ma bouche que le venin macéré//. Ma mort s'attarda et il ne fut/ pas de mon for l'humilité et la soumission//. Jamais je n'allais pas à la bataille/ en ayant pour but l'espoir du retour [le thanatos]//." – Op.cit., p.227.

     En effet, rappelons-le avec Charlotte Bousquet : "Pour les Grecs, précise Vernant, le rôle de Thanatos 'n'est pas de tuer, mais d'accueillir la mort, de prendre livraison de quiconque a perdu la vie, rien de terrifiant et encore moins de monstrueux'. Mieux, 'Thanatos viril peut prendre la figure même de guerrier qui a su trouver, dans ce que les Grecs appellent la 'belle mort', le parfait accomplissement de sa vie [v. le roi poète al Mu'tamid mort en exil]…" – "Les visages de la mort dans l'antiquité",  www.charlottebousquet.com , p.5. 

     b. La poésie du roi de Syrie Yughmur ibn Isa d'origine et d'expression turque face au thanatos (XIIe siècle) :
             
      En outre, la poésie du roi de Syrie Yughmur ibn Isa d'origine et d'expression turques face au thanatos (XIIe siècle), porte la marque de sa doctrine fondée sur l'opportunisme politique face à la mort et son néant. "L'enchaînement de ses idées, indique le Dr. Husain Mujib al Misri,  lui fait dire les jours sont des Etats et le temps change. Il décrit le temps et la succession du jour et de la nuit, tout en donnant son opinion et exprimant sa doctrine. Pour lui le temps est injuste envers les gens puisqu'il récompense généreusement la médiocrité et se montre très avare envers le mérite. Le sage est celui qui oublie le lendemain et la veille et s'en tient au présent où il est. Il n'accable pas l'âme de regret du passé et ne l'affame pas de ce qui va venir. Le monde tend vers son anéantissement proche ou lointain. Que l'homme décidé en tire le plus de profit et se délecte de ses biens ses plaisirs, avant de regretter ne l'avoir pas fait. L'homme intelligent est celui qui profite de l'occasion avant qu'elle devienne agonie." - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.436. Ce dont témoignent ces vers :

      + "L'onde claire se trouble et / se mêle pour son buveur de sang"//. Il suffoque ici-bas et ne tient guère/ promesse tout en prêtant serments//. Le médiocre est favorisé dans ce monde/ l'homme plein de vertus y est défavorisé// L'homme ferme est celui qui de ses/ promesses ne s'engage guère//. Il triomphe de la vie des plaisirs/ et de la joie de vivre il profite//. Avant de dormir la nuit et de se/ lever  matin parmi les cadavres [le thanatos]//." – Op.cit., Ibid. 

    "…Eros qui, comme le dit Freud, rapporte P. Sollers, 'fait tenir ensemble toutes les choses vivantes', et dont le cri implique la 'clameur muette' de son frère jumeau [Thanatos]" - "L'écriture et l'expérience des limites", Op.cit., p.31. 

      c. La poésie du roi de Dailam Qabus ibn Wachmakir d'origine et d'expression persanes face au thanatos (m. en 1035) :
     
      A savoir que la poésie du roi de Dailam Qabus ibn Wachmakir d'origine persane face au thanatos (m. en 1035), eut une triste mort. Ses compagnons, au dire du Dr. Husain Mujib al Misri,  se liguèrent contre lui (…), pillèrent tous ses biens avec l'aide de son propre fils Manugahir et l'obligèrent à abdiquer en lui remettant la bague du royaume et passa le reste de ses jours dans l'ascétisme dans une forteresse, où il mourut de froid - "Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., pp.431-432. Il réplique avec dépit à ses détracteurs dans ses vers :

     "Dis à celui qui des vicissitudes du temps nous dénigra/ le temps n'eut-il combattu que celui qui fut un péril/. Ne vois-tu pas la mer sur  laquelle flottent les charognes [le thanatos]/ alors dans sa grande profondeur se stabilisent les perles// Et si les mains du temps nous ont accrochés/ et par son  mal le traquenard de la misère nous a atteint// Dans les cieux il y a des étoiles au nombre incalculable/ alors que seuls s'éclipsent le soleil et la lune//." – Op.cit., p.433.      
     
     "Autrement dit, écrit Charlotte Bousquet, Thanatos s'assure, tout en effectuant l'implacable  travail qui est le sien, que les frontières entre la mort du point de vue des vivants et la mort dans son aspect le plus épouvantable, la mort du point de vue des défunts, pourrions-nous dire, sont respectés." – "Les visages de la mort dans l'antiquité",  Op.cit., p.1.

       Pour ce qui est de la poésie des princes poètes et des princesses poétesses arabo– musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos, nous explorerons ce qui suit :

      4. La poésie des princes et des princesses arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos :

      Indirectement, la poésie des princes et des princesses arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos trouve son écho dans cette remarque générale d'I. Hunke : "Et les petits princes qui, après la chute des Omeyyades en 1031  et la désagrégation du califat de Cordoue, prirent le pouvoir à Séville, Grenade, Almeria et Saragosse, rivalisèrent à leur tour d'efforts pour encourager les sciences et les arts (…). La poésie (…) compta même parmi eux l'un de ses plus grands adeptes."  - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., pp.341-342. De même est-il de :

    a- La poésie du prince de Tamim ibn al Mu'iz Li al  Allahi al Fatimi  d'origine et d'expression arabes face au thanatos (932-975) :

    Toutefois, la poésie du prince de Tamim ibn al Mu'iz Li al  Allahi al Fatimi  d'origine et d'expression arabes face au thanatos (932-975) fut, suivant le Dr. Husain Mujib al Misri, à l'exemple de son sort de déshérité de la succession au trône fatimide  par son père al Mu'iz, à cause de sa vie d'homme dissipé et libertin et demeura à la mort de celui-ci, au Caire, sous la protection son frère al Aziz - Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.462. Sa débauche, le conduit à chanter les plaisirs la vie, mais aussi à s'inquiéter de l'imminence de son anéantissement, comme dans ces vers d'une touche particulièrement désespérément thanatophile :

    + "Mes ardeurs surpassèrent toutes les ardeurs/ avant le sevrage et l'atteinte de l'âge de la puberté//. Et la moindre chose que je sais de mon temps/ est l'élévation de l'ignorant et la chute l'omniscient//. Interroge les affres du temps sur mon endurance [thanatos]/ et les énigmes des choses sur ma lucidité//. Exception faite d'al Aziz c'est un roi/ toute apologie hors de son rang n'est que cécité [anti-thanatos]//."  
     
     Il y a lieu de dire ici avec Charlotte Bousquet : "Thanatos, garant aux yeux des vivants de la belle mort du héros [la résignation du prince poète Tamim], qu'il s'agisse d'une mort glorieuse ou d'un trépas anonyme, sans honneur, la mort dans la Grèce antique est une énigme que les vivants ne peuvent résoudre." - "Les visages de la mort dans l'antiquité",  Op.cit., p.12.
     
    b- La poésie de la princesse abbasside Ulayya sœur d'Ibrahim ibn al Mahdi d'origine et d'expression arabes face au thanatos (746-785) :

     D'après le Dr. Husain Mujib al Misri, la poésie de la princesse abbasside Ulayya sœur d'Ibrahim ibn al Mahdi d'origine et d'expression arabes face au thanatos (746-785) serait en partie consacrée à un serviteur nommé 'Tal' parmi les valets d'Harun ar- Rachid avec lequel elle correspondait en vers. Après l'avoir perdu de vue quelques jours, elle alla à sa rencontre près d'une fontaine et s'adressa à lui en lui disant :

     + "Certes, ce que j'ai enduré un temps/ O tal d'amour pour vous s'en est assez//. Jusque j'en suis venu en visite hâtive/ je marche sur une mort pour une mort [le double thanatos]."- Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., pp.425-426.  

   Cette situation fatale de la poétesse ressemblerait beaucoup à celle des sirènes thanatophiles dont C. Bousquet indique notamment : "Là où Thanatos masque aux vivants, sous l'apparence d'une belle mort,  l'horreur de la finitude – pour leur permettre de poursuivre leur vie d'hommes, les sirènes, femmes- pièges, femmes femmes fatales [Ulayya], ne dissimulent la terreur qu'elles contiennent que pour mieux surprendre leurs proies [Tal] et les anéantir [par Harun ar- Rachid]." – "Les visages de la mort dans l'antiquité, Op.cit., p.9.   

    c. La poésie du prince de Jam ibn Muhammad al Fatih d'origine et d'expression turques face au thanatos (1445-1495) :

    Ce que la poésie du prince de Jam ibn Muhammad al Fatih d'origine et d'expression turques face au thanatos (1445-1495) décrit ici, selon Dr. Husain Mujib al Misri, son état d'âme après expatriation, son désespoir et son mécontentement de la vie et du monde, en quête de l'oubli dans le plaisir jusqu'à l'anéantissement de soi, dans l'amour de Philippine Hélène  - Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.50. Jam dit dans ce poème thanatophile :

     + "Ne laisse passer aucune occasion de plaisir/ Adonne-toi à l'agrément tant qu'à chacun son monde/ Il est prédestiné au néant et rien n'en survivra [le thanatos]/ Jouis de la gaîté au pays du prince des Francs/  C'est le plus beau le plus charmant des hommes/ Sa taille de cyprée et son corps d'argent/ O le plus beau des homme francs!/  Le soleil et la lune sont épris de sa fascinante beauté [l'anti- thanatos/ la femme aimée]/." - Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., Ibid.  

    Et I. Hunke de rappeler : "En même temps qu'il introduit le premier palmier sur le sol andalou, Abd ar- Rahman y sème les fleurs des beaux arts arabes; elles s'y épanouiront et leurs graines : architecture, musique, poésie et art d'aimer, iront germer bien au-delà des frontières dans tout l'Occident."  - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.315.
      
       d. La poésie du prince de Usama ibn Munqid d'origine et d'expression persanes face au thanatos (1095-1188) :

       Le thanatos guerrier est pleinement assumé ici par La poésie du prince de Usama ibn Munqid d'origine et d'expression persanes face au thanatos (1095-1188), puisqu'il chante au nom des Musulmans combattants les croisés et en tant que l'un d'entre eux - Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.459. Et voilà ce que cet état de fait lui inspire poétiquement :

       + "Dieu a tenu à ce que nous tenions les rênes/ pour que le monde vive grâce à nous et l'ère s'en vante//. Et que les cous des rois se plient à notre gloire/ et que terrifiés, ils craignent de loin notre écho//. Il n'y a point de rois combattants musulmans/ à part nous que ne dissuadent ni froid ni chaud//. Le sang des ennemis [le thanatos] nous est plus délicieux que le vin/ et le son des sabres sur eux mieux que la flûte et la corde//."  - Op.cit., Ibid.

     Ici encore, il conviendrait de redire avec C. Bousquet : "Mieux, 'le Thanatos viril peut revêtir la figure du guerrier qui a su trouver, dans ce que les Grecs appellent la 'belle mort' le parfait accomplissement de sa vie…" – "Les visages de la mort dans l'antiquité, Op.cit., p.5.   

    5. La poésie des ministres ou vizirs  arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos :

    D'ailleurs, la poésie des ministres ou vizirs  arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos, ne pourrait se comprendre que si l'on en rappelle le contexte socio- historique comme le suggère si bien I. Hunke : "Sous la domination – longue de près de huit cents ans – de vieilles dynasties arabes, les Omeyyades à Cordoue, les Abbadides à Séville et les Nasrides à Grenade, s'est accompli le plus prestigieux des miracles (…), et que d'autre, après l'extermination de la dynastie des Omeyyades par les Abbassides, des hommes de souches étrangères [v. ministres ou vizirs et hommes d'épée] s'infiltraient de plus en plus dans les sphères gouvernementales." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.313. D'où la poésie des ministres ou vizirs  arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos ci-dessous :

  a. La poésie du double ministre ou vizir de Lisan ad- Din ibn al Khatib d'origine et d'expression arabes face au thanatos (1374-1437):

   La poésie du double ministre ou vizir de Lisan ad- Din ibn al Khatib d'origine et d'expression arabes face au thanatos (1374-1437) est, selon Ahmed Hasan az- Zayyat, celle d'un double ministre ou vizir (…) auprès du roi nasride Muhammad V de Grenade et auprès du sultan mérinide Abu Salim de Fès. Accusé d'hérésie à Fès par ses rivaux, il fut étranglé dans sa prison, puis déterré par la plèbe ameutée et brûlé à Bab al Mahruq (la porte du brûlé), près de laquelle se trouve aujourd'hui son tombeau – "Tarikh al Adab al Arabi", le Caire, Ed. Dar an- Nahda li Tabi iwa an- Nachr, 1950, pp.342-343. Il dit sa nostalgie de l'Andalousie, dans son poème où il pastiche avec verve le poème d'al Hasan ibn Sahl, dont ces vers pathétiques :

    + "La nuée t'embellit si la nuée pleut/ O temps de l'union en Andalousie//. Ta liaison ne fut qu'un songe/ en sommeil ou un larcin de larron//. La parole arbitra l'intellect et se jugèrent/ sans tenir compte des débiles d'âmes//. Le justicier du lésé contre son tyran/ et le compensateur  en cela du bienfait et de l'injuste [le thanatos]//." – Op.cit., pp.343-34.

     "Et si le mâle Thanatos est impitoyable, écrit C. Bousquet, il s'assure de maintenir en place le voile entre l'Hadès [l'enfer] et le monde des vivants." – "Les visages de la mort dans l'antiquité, Op.cit., p.5.

    b. La poésie du ministre ou vizir des affaires étrangères Akif Pacha d'origine et d'expression turques face au thanatos (m. en 1848) :

     Au sujet de la poésie du ministre ou vizir des affaires étrangères Akif Pacha d'origine et d'expression turques face au thanatos (m. en 1848), le Dr. Husain Mujib al Misri indique laconiquement : "La seconde élégie mortuaire est à Akif Pacha pleurant sa petite fille. Il fut considéré comme le premier des poètes turcs de l'époque moderne. Comme il fut chargé du ministère des affaires étrangères turc. Il passa par l'Egypte au cours de son itinéraire pour le pèlerinage. Et on dit qu'il fut solennellement accueilli par Muhammad Al Pacha. Son mal s'était aggravé à Alexandrie et y mourut en 1848, et fut inhumé au voisinage de la tombe du prophète Daniel. Quant son élégie dédié à sa petite fille, elle fut pleine de finesse  et d'affliction. Et l'opinion en fut qu'elle constitua un tournant et l'ouverture d'une ère nouvelle dans la littérature turque." - Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.106. Le grand-père éploré, il y clame plein d'angoisse et de douleur :

    + "Petite fille nul ne te fera oublier le long des jours et des ans/. Ta séparation m'as fait boire l'amertume je ne peux oublier le miel de ta parole/. La destination de ton corps m'est plus chère aujourd'hui, qu'en est-il advenu dans ta tombe [le thanatos]/. Si j'évoquais ta bouche pareille à une fleur du jardin/ J'aurais souhaité que mon souffle brûlât la fleur et le basilic/. Comment est devenu ton corps argenté, le sourcil s'était écoulé sur ton font rose?/ Ta chevelure dorée s'était-elle éparpillée parmi les sables, ce que j'embrassai comme des épis de musc/ Le sort a-t-il su comment déverser sur sa malédiction et le rose de ta joue a-t-il perdu de sa splendeur/. Est-elle devenue poussière dans la poussière la main tendre et potelée que j'embrassai et amusai/" – Op.cit., pp.106-107. 

     Redisons-le encore une fois avec I. Hunke : "Les thèmes de cette poésie lyrique sont infinis, comme l'âme humaine. Ils expriment tous les sentiments : affliction, désespoir fou, haine violente, et la douce mélancolie [le thanatos] aussi bien que l'amour heureux et triomphant [l'éros]." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.354.
 
     c. La poésie du ministre ou vizir Ibn al Amid d'origine et d'expression arabo- persanes face au thanatos (m. en 982) :

     De même la poésie du ministre ou vizir Ibn al Amid d'origine et d'expression arabo- persanes face au thanatos (m. en 982), A.H. Az-Zayyat, présente celui-ci comme suit : "Abu al Fadl Muhammad ibn al Husain dit Ibn al Amid est d'origine persane de la ville de 'Qom'. Il quitta Boukhara pour la pays de la montagne et devint ministre de Rukn al ad- Ad- Dawala ibn Buwaih, en 950." -  "Tarikh al Adab al Arabi", Op.cit., p.234. Il glorifie dans un poème thanatophile son ascendance étrangère rivale de celle des Arabes, en ces vers :

    + "Qui peut informer les Arabes qu'après eux/ J'ai vu Aristote et Alexandre//. Ennuyeux qui égorge sa chamelle pour m'héberger/ Qui tue l'étalon pour nourrir à qui il offre l'hospitalité//. J'ai entendu Ptolémée en l'étudiant de ses livres/ majestueux, augustes et civilisés/ et rencontré tous les nobles esprits comme si/ Dieu les a ressuscités avec leurs époques [l'anti-thanatos]//." – Op.cit., p.234.

    Pour éclairer ce thanatophile poétique inversé, il faut rappeler avec I. Hunke : "Bien que les peuples vaincus (y compris les Berbères et les Espagnols) puissent prévaloir d'une tradition culturelle et civilisatrice très supérieure à celle de leur vainqueur arabe, celui-ci ne fait aucunement figure de parvenu, sinon peut-être aux yeux des Perses, très infatués d'eux-mêmes." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.220.

      Il s'en suit ainsi l'examen de la poésie des hommes d'épée arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos.

      6. La poésie des hommes d'épée  arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos :

     On pourrait mieux comprendre la poésie des hommes d'épée  arabo- musulmans d'origines et d'expressions arabe, turque et persane face au thanatos en remémorant avec I. Hunke les vertus et la grandeur d'âme chevaleresque et historique de ces derniers : "La tolérance des Arabes, on peut même dire leur générosité à l'égard de leurs adversaires et des infidèles, a ses racines naturelles dans le vieux Fatâ arabe, le 'Gentleman- idéal' (…). Même lorsque des maîtres étrangers, tels les Turcs, les Seldjoukides, les Mamelouks ou les Tatars prendront le pouvoir, ils se soumettront corps et âme à la civilisation, à la langue [en général], à la manière de vivre et de penser des Arabes." - "Le soleil d'Allah brille sur l'Occident", Op.cit., p.219-221. A cet égard, Citons notamment :

      a. La poésie de l'homme d'épée al Hajjaj ibn Yusuf ath- Thaqafi  d'origine et d'expression arabes face au thanatos (671-727) :

      A vrai dire, la poésie de l'homme d'épée al Hajjaj ibn Yusuf ath- Thaqafi  d'origine et d'expression arabes face au thanatos (671-727), est inscrite dans sa propre biographie telle que la commente A. H. Az- Zayyat : "Al Hajaj aspirait à l'autorité et au prestige, il y parvint par l'injustice et la cruauté. Il s'arma de l'éloquence et de la force (…). Lorsque al Hajjaj arriva en tant que gouverneur en Irak insurgé. Il entra voilé d'un turban couvrant quasiment son visage. Il monta sur le magistère avec son sabre et son arc et y resta une heure sans parler. Et les genre de dire : Que la honte couvre les Omeyyades d'avoir nommer un tel homme pour gouverner l'Irak!" -  "Tarikh al Adab al Arabi", Op.cit., p.193. Alors, il découvrit son visage et proféra à leur encontre, avant d'ordonner leur massacre :

    + "Je suis fils de la clarté et auteur de dissuasions/ lorsque j'aurai ôté le turban vous me reconnaîtrez//. (O gens du kufa je vois des têtes qui ont mûri, c'est le moment de les cueillir, et j'en suis le maître; j'ai l'impression de voir le sang couler entre les turbans et les barbes [le thanatos]!). C'est le moment de la fermeté et tiens toi ferme/ la nuit l'ensevelit d'un conducteur de ruines//. Ni pasteur de chameaux ni d'ovins/ ni boucher sur le dos d'un billot//. La nuit l'ensevelit d'un nerf de bœuf/ d'un son plus terrifiant que l'écho// Un émigrant non un paysan// Elle retroussa ses chevilles faites-en de même/  la guerre s'aggrave pour vous, prenez  garde//. L'arc y est une corde vivement tendue/ telle la mamelon d'une jeune chamelle ou plus// Ce qui doit arriver est inévitable!" – Op.cit., p.194.

    Mieux, dirions– nous en paraphrasant C. Bousquet, le Thanatos (al Hajjaj poète, homme d'épée) revêt ici la figure du guerrier, qui pour faire régner l'ordre autour de la dynastie omeyyade, doit répandre le sang, la mort malfamée des rebelles, le parfait accomplissement de sa vie, sa carrière de général, de fidèle serviteur de la mort, du point de vue des frontières entre les défunts  et les vivants, pour ainsi dire, respectées – "Les visages de la mort dans l'antiquité",  Op.cit., Ibid.
  
     b. La poésie de l'homme d'épée Chikhi d'origine et d'expression turques face au thanatos (XVe siècle) :

     De sa part, le Dr. Husain Mujib al Misri cite la poésie de l'homme d'épée Chikhi d'origine et d'expression turques face au thanatos (1095-1188) en rapportant notamment : "Si nous tâtons la satire chez les poète ottoman pour en avoir idée, nous trouvons le plus ancien exemple que nous connaissons chez un poète du XVe siècle, nommé 'Chikhi', au sens de doyen des poète. Il exerça la médecine et pratiqua le métier d'alcoolier. Et c'était un poète turc des plus talentueux qui s'était lié au prince Sulaiman ibn Bajazet Ier [1339-1402], ce qui le conduisit au palais. On raconta que le sultan Muhammad souffrit d'une grande tristesse à la suite de la défaite de son armée. En faisant venir Chikhi, il dit que le mal dont souffre le prince n'a de remède que la gaîté. Le hasard fit que l'armée triompha, le sultan guéri, le récompensa d'un fief. Mais ce domaine se révéla avoir un autre propriétaire. Une bataille à l'épée opposa Chikhi et ses hommes à ceux de ce dernier. Le poète y perdit ses hommes et ses biens." - Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.234. Cela lui inspira un poème intitulé 'Kherdamana' (Le livre de la sagesse), dont les vers pleins d'ironie suivants :

      + "Il était une fois un âne harassé et grêle [le poète]/, cambré sous une lourde charge//. Son corps se couvrit de blessures/, il ne s'arrêta ni ne se reposa dans son écurie//. Lui qui ne prêta ouï au rugissement du lion des bois [le thanatos]/, il méprisait de toutes ses forces les loups//. Ses oreilles étaient atterrées du lion/ Il craignait le loup comme le sceptre//. La pitié atteignit son propriétaire, il le mena au pré/ Dès son arrivée, le pauvre baudet y vit brouter des vaches aux cornes de lunes/ du ciel, d'autres pareilles à des arcs dans les parages//. L'âne vit cela et se dit : Que le temps est drôle, comment mit-il sur la tête des vaches des couronnes/ et nous mit-il à l'épreuve de la pauvreté et de la privation!// - Op.cit., pp.235-236.

         De là, dit C. Bousquet : "Thanatos, garant aux yeux des vivants de la belle mort du héros [le poète Chikhi], qu'il s'agisse d'une mort glorieuse ou d'un trépas anonyme, sans honneur, la mort (…) est une énigme que les vivants [le commun des hommes] ne peuvent résoudre." – "Les visages de la mort dans l'antiquité", Op.cit., p.12. 

     c. La poésie de l'homme d'épée  Qabus ibn Wachmkir d'origine et d'expression arabo- persanes face au thanatos (m. en 1035) :

     Traitant de la poésie de l'homme d'épée  Qabus ibn Wachmkir d'origine et d'expression arabo- persanes face au thanatos (m. en 1035), il siérait d'indiquer avec le Dr. Husain Mujib al Misri : "En outre, dans sa poésie persane, Qabus n'exprime un sentiment ni une idée particulière et ne désigne pas un événement précis, mais dit qu'il avait choisi dans son monde  vingt choses dont il fit des desseins qu'il n'échangerait jamais contre d'autres et sans lesquelles il ne passerait pas sa vie. Si on observe ce qu'il demande, on trouve qu'il était attiré par les sources de jouissance et de gaîté, absorbé par le plaisir et le jeu, enclin au libertinage et au sport, entiché de d'héroïsme et de chevalerie et de lutte contre les ennemis sur le champ de bataille." - Fi al Adabi al Arabi wa Turki…", Op.cit., p.433. Ainsi, l'homme d'épée Qabus ibn Wachmkir dit-il dans sa poésie persane :

   + "Les choses du monde n'excluent toutes ni manque et avidité/, certes j'en avais écarté le cœur d'eux et il s'en écarta//. J'ai choisi vingt choses au monde, pour passer la vie s'il m'en reste à vivre/, la poésie et le chant, le vin, le plaisir et la belle femme/, le bridge et le trictrac, la chasse, le fauconnier et la panthère//, la balle et le champ de bataille, l'assemblée de plaisir/ et le divan, les destriers/ la générosité, l'armement, la guerre [le thanatos], la prière et l'invocation//." – Op.cit., p.434.

    Là, Marc Alyn dirait : "Bien des passions passent ainsi du rose bonbon au rouge qui tache [le thanatos], l'idylle ayant tourné entre- temps au vinaigre! Eros [la vie] est (…) rusé, féroce, serré de près par Thanatos [la mort]…" – "L'AMOUR AVEC LES MOTS", www.editionecriture.com , p.11.

     En conclusion, il est à dire que "La poésie des califes, des sultans, des rois, princes et des hommes d'épée arabo- musulmans : entre l'éros et le thanatos", embrasse conjointement ici trois langues privilégiées l'arabe, le turque et le persan, allant du Golfe à l'Atlantique, entre le VIIe et le XXe siècles. Ce qui nous fait attester avec Wikipédia,  l'universalité de l'impact culturel  de ce duo mythique sur cette poésie : "La culture est un procès au service de 'l'Eros' [la vie]. Les foules humaines [les nations et les langues] doivent être liées libidinalement car l'intérêt de travail [v. la paix] ne suffit pas à maintenir leur cohésion. A ce programme s'oppose la pulsion destructrice [la guerre], rejeton principal de la pulsion de mort (Thanatos)." - "Malaise dans la civilisation", Op.cit., Ibid.
  
                                                           Dr. SOSSE ALAMOUI MOHAMMED
    

PERIPLE D'AMOUR (Poème)

Périple d’amour

Âme
Poétique
Du
Monde
Périple
D’amour
Humain
Périple
De
Survie
Naturelle
Conscience
Sentimentale
D’être
Positif
Du
Côté
Lumineux
Des
Choses
Du
Côté
Brumeux
De
La beauté
Cachée
Derrière
La
Laideur
Intrinsèque
Des
Esprits
Malfaisants
Des
Êtres
Des objets
Naturels
Parés
Par
La vue
Intérieure des
Non-voyants
Du
Charme
Sensible
De
L’existence

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
(in Poésie âme du monde)