miércoles, 29 de mayo de 2013

LA FEMME ET L'EXOTISME DANS LE ROMAN OCCIDENTAL



LA FEMME SAUVAGE OU L’EXOTISME DE PROXIMITE ET L’EXOTISME
DE L’ALTÉRITÉ  DANS LE ROMAN OCCIDENTAL
   Ce qui caractérise la problématique de "la femme sauvage ou l’exotisme de proximité et l’exotisme de l’altérité dans le roman occidental", c’est à première vue d’abord la conception de la littérature du genre tel que le décrit  récemment René Audet : "L’Humanité vit dans ce début du vingt et unième siècle une explosion sans précédent de la communication, mais paradoxalement  l’échange symbolique entre les nations se trouve au degré zéro. La divergence dans l’appréciation du réel conduit inéluctablement à des malentendus car la récurrence du fonctionnement de l’imaginaire selon des schémas préétablis [l’exotisme de proximité et l’exotisme de l’altérité] est dominante. C’est dans ce climat d’incompréhension que naissent et se développent les stéréotypes, comme repères d’indentification fondant  l’altérité [v. et la proximité]. " – "Le roman moderne : Ecriture de l’autre et de l’ailleurs",  www.fabula.org,  p.1.   
      D’où l’opportunité hic et nunc d’expliciter la problématique de : "la femme sauvage ou l’exotisme de proximité  et l’exotisme de l’altérité dans le roman occidental". Cela nous conduit donc à aborder successivement :
I.     La femme sauvage ou l’exotisme de proximité dans le roman occidental :
      
     Pour ce qui est de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité dans le roman occidental, il y a lieu d’observer avec R. Audet  notamment : "La littérature [v. le roman occidental], étant le lieu par excellence où s’énonce la rencontre avec l’autre dans l’ici [la proximité] ou l’ailleurs [l’altérité], participe dans la formation de cet imaginaire préconçu [l’exotisme]. Cette rencontre qui est certaine se fera forcément selon des opportunités, se réalisera nécessairement dans l’ambiguïté [problématique], arbitrairement ou par procuration [le roman occidental], mais elle sera motivée comme toujours par un double sentiment d’attraction [proximité]/ répulsion [altérité]. Dans ce sens le genre romanesque [occidental], comme espace du langage qui  évolue perpétuellement, subit les aléas de cet imaginaire ambivalent, qui est à la fois semblable et foncièrement distinct, car il hésite entre un dessein de repli et une volonté d’ouverture [sur l’Autre] (…). Le roman devient pour ainsi dire le laboratoire de ces imaginaires où foisonne des thèmes tels que la différence, la déviance, l’exil, l’exotisme, la peur de l’Autre, le bouc émissaire…, sous-tendu par des mythes, des stéréotypes et des images virtuelles de Soi et des Autres          " – Le roman moderne : Ecriture de l’autre et de l’ailleurs", Op.cit.,  p.1

      C’est alors qu’apparaît une double articulation de la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité dans le roman occidental qui se  répartit  en : un exotisme de proximité  intra-muros et un exotisme de proximité extra-muros de la femme sauvage dans le roman occidental.

1.       La femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental :

        Toutefois, il est à préciser que dans le cas de la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental, l’héroïne et le lieu de l’action comme l’auteur du roman sont exclusivement occidentaux, et exclut toute référence au non-occidental. A cet égard, l’on peut définir avec Wikipédia : "Dans le domaine des Lettres [v. le roman occidental] ‘l’exotisme  peut se définir comme l’intégration (…) de l’insolite géographique [v. l’exotisme de proximité intra-muros], ethnographique et culturel ; il traduit le goût de l’écrivain pour des contrées [surtout occidentales] qui lui apparaissent comme étranges et étonnantes, féériques ou légendaires, qui contrastent avec la sienne propre [v. son pays] par le climat, la faune, la flore, les habitants (leur apparence physique, leurs costumes et traditions). En ce sens, et très vite lors de son apparition, l’exotisme [de proximité intra-muros] est proche du surnaturel et ce, dès la Renaissance avec Rabelais [1483-1552] dans Pantagruel et Gargantua"[1535]. Le goût pour l’ailleurs naît ave la découverte des Amériques [1492] surtout, mais aussi en raison de la redécouverte des cultures arabes et proche-orientales [l’exotisme de l’altérité extra-muros]."- "Littérature exotique et exotisme en littérature",  www.wikipedia.org, p.1.

        Or, cela nous amène à constater l’interaction définitoire entre l’exotisme de proximité intra-muros et l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental.  A ce titre, citons en guise d’exemples :
        A. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Eugénie Grandet» (1833) d’Honoré de Balzac (1799-1850) :
          Pour caractériser la  problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Eugénie Grandet» (1833) d’Honoré de Balzac (1799-1850), il suffit de se rendre à l’avis de Pierre Citron dans la préface de ce roman où il souligne notamment :
         "Depuis le début de 1832, Balzac avait entrepris, selon l’expression de Bernard Guyon, d’inventer les Scènes de la vie de province (…). En même temps des romans : Louis Lambert, dont  le début transposait  à peine les années de collège passées par Balzac à Vendôme, et le Médecin de campagne, situé en Dauphiné. Mais la province n’y figurait pas à l’état pur (…). Paris (…), c’est là que se rendait Louis Lambert (…). La grande ville manifestait par moment sa grandeur et sa puissance. Rien de tel dans Eugénie Grandet. Tout y est provincial [v. exotisme de proximité intra-muros]. A Saumur [exotisme de proximité intra-muros] vit le père Grandet Riche et avare, il impose à sa famille une vie de pauvreté. Eugénie, beau parti, est convoitée par les Cruchot et les Desgrassins. Un jour arrive de Paris un cousin germain de la jeune fille, le jeune et beau Charles Grandet ; il apprend à Saumur, la faillite et le suicide de son père ; une idylle s’ébauche entre les deux jeunes gens : promesses de mariage. Charles va partir au-delà des mers [pirater aux Indes, dans les régions intertropicales, en Europe, en Afrique], pour faire fortune, et Eugénie lui donne les pièces d’or qu’elle recevait en cadeau de son père [la femme sauvage]  (…). Mme Grandet, puis son mari meurent de vieillesse et de maladie. Neuf ans après (…), Charles rentre en France, fortune faite. Il projette d’épouser une noble héritière [de Paris]. Eugénie (…) fait un mariage blanc avec un des Cruchot qui meurt peu après. Elle consacrera sa vie à la piété et aux bonnes œuvres." – «Eugénie Grandet», Paris, Ed. Flammarion, 1964, pp.11-12. 
         Autrement dit, Jean-François Staszak remarque à propos de l’exotisme de proximité : "Les mots «lointain» ou «bizarre» qui ont l’air de faire sens en soi ne le font que par rapport à un implicite, relatif au locuteur [Balzac], à sa situation [Paris]  et ses normes [province]. C’est lui qui définit le proche et le normal dont l’exotisme [l’exotisme de proximité intra-muros] se démarque". – "QU’EST-CE QUE L’EXOTISME ?", www.unige.ch , p.1.
          B. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Graziella» (1852) d’Alphonse de Lamartine (1790-1869) :
          La problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Graziella» (1852) d’Alphonse de Lamartine (1790-186) est parfaitement soulignée par Wikipédia en ces termes :
          "D’abord intégré à l’ouvrage autobiographique Les Confidences (Livres VII à X), en 1849, ce roman fut publié en 1852 et fut dès lors le livre le plus lu de son auteur. Lamartine y évoque l’Italie et surtout la région napolitaine [exotisme de proximité intra-muros], où il séjourna à deux reprises, d’abord durant sa jeunesse, en 1811 et 1812, ensuite en 1844, en compagnie de sa femme et de ses nièces.
           Reprenant certains thèmes chers au romantisme (l’ennui, le vague des passions, le voyage, l’harmonie de l’homme et de la nature [l’exotisme de proximité intra-muros]), il romance son premier séjour, et dessine le portrait charmant d’une adolescente amoureuse, d’une "Eve naïve", meurtrie par l’abandon [la femme sauvage]. Ce roman vaut surtout pour la description de la jeunesse romantique et pour la poésie pittoresque de ses descriptions, notamment celle de l’île d’Ischia, de la Naples populaire (l’astrico) et du Vésuve. L’’Episode de la tempête’ en mer reprend enfin habilement un véritable topo épique. Lamartine y exprime également son amour de la littérature romantique (il y mentionne Corinne de Mme de Staël [1766-1817], Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister ou Les Souffrances de Werther de Goethe [1749-1832], Les Dernières Lettres de Jacopo Ortis d’Ugo Foscolo [1778-1827]) et avoue son admiration pour Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre [1737-1817], roman qui se trouve au centre du récit." – "Graziella d’A. de Lamartine", www.wikipedia.org , p.1.           
                   J.-F. Staszak argue en ce sens : "Parler d’exotisme, c’est moins analyser un objet que le discours d’un sujet à son endroit. La question « qu’est-ce qui est exotique ? » est en ce sens seconde par rapport à la question « « pour qui ? » (…). Si on ne dit pas de quel point de vue tel lieu est exotique [v. l’exotisme de proximité intra-muros], c’est qu’il l’est du point de vue occidental ou européen, supposé être objectif et universel et qui a, en tout cas, réussi à s’imposer. Ce qui est exotique ne l’est donc que dans la bouche et aux yeux de l’Occidental. Tel fruit, tel bois, tel poisson exotique n’ont rien de lointain ni d’étrange pour les habitants [v. la femme sauvage] des pays où on les trouve." - "QU’EST-CE QUE L’EXOTISME ?", Op.cit. , p.1.  
           C. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Maggie, Fille des rues» (1893) de Stephen Crane de (1871-1900) :
           Quant à la femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Maggie, Fille des rues» (1893) de Stephen Crane de (1871-1900), Bernard Dekle remarque laconiquement à propos de cet auteur américain mort précocement : "Le génie de Crane devait transformer le matériau brut de ses observations en un premier roman : Maggie : A Girl of the Streets (Maggie, fille des rues), histoire d’une jeune fille [émigrée de la campagne à New York] conduite à la prostitution et au suicide par une vie de pauvreté et de travail épuisant [la femme sauvage]. Le livre dépeignait si brutalement une famille dégénérée des taudis [l’exotisme de proximité intra-muros américain] qui choqua la société élégante d’alors et que Crane fut contraint d’en publier le texte à compte d’auteur sous un pseudonyme. Bien que Maggie ait été,  à l’époque un échec financier et que le livre soit un peu gâché par manque de métier, il marquait l’entrée de l’Amérique dans l’arène du roman naturaliste et lançait Crane dans une carrière d’écrivain sérieux." – «Ecrivains américains du XXe siècle», Paris, Ed. Internationales, 1973, p22.
         A propos de Hamlin Garland (1860-1940), John Brown commente : "Né dans le Middle West, dans une petite communauté de pionniers, il a vu s’évanouir peu à peu le vieux «rêve de la frontière» - c’est-à-dire de l’évasion vers de nouveaux horizons, surtout vers ces terres encore vierges de l’Ouest [l’exotisme de proximité intra-muros] (…). Garland, dans Crumbling Idols, [1894] a reconnu immédiatement et généreusement l’importance de Stephen Crane dans le nouveau mouvement naturaliste  en Amérique [v. l’exotisme américain] (…). Son premier livre : Maggie, a girl of the Streets, publié en 1893, visiblement inspiré de L’Assommoir [1877] de Zola [1840-1902], a constitué le premier monument de cette nouvelle école, en Amérique. Maggie raconte les aventures, dans les bas-fonds de New York [exotisme de proximité intra-muros], d’une fille de la campagne." – «PANORAMA DE LA LITTTERATURE CONTEMPORAINE AUX ETATS-UNIS», Paris, Ed. Gallimard, 1954, pp.66-67. 
           D. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Koenigsmark» (1918) de Pierre Benoit (1886-1962) :
           Concernant la femme sauvage ou l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental «Koenigsmark» (1918) de Pierre Benoit (1886-1962), PPG explicite  en l’occurrence : "Dès ce tout premier roman publié en 1918 (qui servira de lancement à la toute nouvelle collection ‘Livre de poche’ en 1953), nous avons un aperçu assez représentatif du style littéraire et des thèmes chers à l’auteur qui parsèmeront sa très féconde œuvre (46 romans en presque autant d’années). Ainsi une femme, l’héroïne dont le prénom commence très souvent par ‘A’, revêt une place centrale aux yeux d’un homme (…) pour laquelle il éprouve une grande fascination du fait de sa beauté et de sa grâce, mais aussi pour son charisme et sa destinée tragique, tout du moins romanesque. Pour faire court, nous pouvons également observer une fréquente opposition entre l’exotisme des lieux où se situe l’action (qui fait voyager le lecteur et le charme) et la progressive, voire  tragédie qui s’y opère du fait d’une quête, d’un idéal ou d’un amour naissant rendu souvent impossible, tant les obstacles de tout ordre sont pléthores et que les protagonistes subissent les affres de leurs catégories sociales, les effets (…) des traditions ou coutumes les emprisonnant…" - "Koenigsmark de Pierre Benoit", www.critiqueslibres.com , p.1.
          Wikipédia en résume l’intrigue ainsi : "L’histoire est celle de l’amour d’un jeune professeur français, Raoul Vignerte, pour le fils d’Aurore, grande duchesse de Lautenbourg-Detmold. En 1912, Aurore, originaire des steppes russes [la femme sauvage], épouse le grand duc Rodolphe de Lautenbourg, héritier d’une petite principauté allemande [v. l’exotisme de proximité intra-muros]. Mais celui-ci meurt mystérieusement à l’occasion d’une mission en Afrique. Vers 1913, Raoul Vignerte arrive au palais en tant que précepteur du fils du grand duc Frédéric de Lautenbourg, beau-frère et deuxième mari d’Aurore, qui a hérité le Grand Duché. Vignerte va s’éprendre de la fascinante Aurore, qui semble apprécier sa compagnie autant que celle de sa dame de compagnie, Mélusine. A l’intrigue amoureuse, s’ajoute celle, politique et policière, la disparition de Rodolphe. Au moment où tout semble se dénouer, été 1914, la guerre éclate entre la France et l’Allemagne." – "Koenigsmark (roman)", www.wikipedia.org, p.1.
         Or, J.B. Mathieu dirait dans l’exotisme de proximité intra-muros dans le roman occidental notamment : "La pensée du roman [occidental] passe de l’anthropologie générale, fondée sur des considérations normatives universelles, à l’anthropologie comparative, dont l’objet est la diversité des liens normatifs établis par les communautés humaines [v. la femme sauvage] (…). C’est ce que Pavel nomme la ‘méthode de l’enracinement’. A la recherche de milieux propices aux belles âmes dans le passé, s’ajoute leur recherche dans l’espace  – c’est l’exotisme [v. l’exotisme de proximité intra-muros] – ou certaines strates de la société occidentale moderne, ce qui donne naissance, notamment, au monumental inventaire de celle-ci opéré par Balzac dans La Comédie humaine (…). Hugo [1802-1885], dans Les Misérables [1862], mais aussi Dumas [1802-1870] ou Eugène Sue [1804-1857] procèdent de même." – "LE ROMAN, L’IDEAL, L’INDIVIDU", www.fabula.org , p.12. Parallèlement, se profile l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental.
        2. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental :

                 Au sujet de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental, J.B. Mathieu révèle en particulier : "Au XVIIIe siècle se parachève le mouvement d’intériorisation de l’idéal moral [v. l’exotisme de proximité extra-muros], ‘désormais inscrit dans le cœur de l’homme’ (…). Elle [l’intériorisation de l’idéal moral] a pour corollaire l’affirmation de la dignité de l’individu indépendamment de sa condition sociale, ouvrant ainsi la voie à des œuvres romanesques célébrant des héros ou des héroïnes d’humble condition [v. la femme sauvage]. Selon Pavel, la première d’entre elles est Pamela ou la vertu récompensée (1741), de Samuel Richardson [1689-1761]." – "LE ROMAN, L’IDEAL, L’INDIVIDU", Op.cit., p.10. D’où les illustrations suivantes :
          A. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Moll Flanders» (1722) de Daniel Defoe (1660-1731) :
           A propos de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Moll Flanders» (1722) de Daniel Defoe (1660-1731), on en peut constater les traits dans le résumé qu’en fait Wikipédia : "Moll Flanders est l’histoire d’une jeune femme née et abandonnée [v. la femme sauvage] dans la prison de Newgate (prison de Londres au XVIIIe siècle), et qui est forcée de se débrouiller seule pour faire sa vie. Ainsi, elle se mariera cinq fois dans l’espoir à chaque fois d’acquérir une certaine sécurité, notamment économique, partira s’installer dans la colonie britannique de Virginie, en Amérique [v. l’exotisme de proximité extra-muros], et ne la découvrant que par un hasard malencontreux, elle s’est mariée à son propre frère. Elle reviendra alors en Angleterre, et entamera une vie de voleuse des bas-fonds londoniens du XVIIIe siècle. Finalement, après avoir été emprisonnée à Newgate, échappant de peu de la peine capitale, elle se retrouvera déportée dans la colonie britannique de Virginie, où elle reconstruira sa vie repentie et enfin prospère, aidée par son fils issu de sa relation incestueuse." – "Heurts et malheurs de la fameuse Moll Flanders", www.wikipedi.org , p.1.
        Déjugeant de l’œuvre et de Marcel Schwob, son traducteur, Léon Daudet écrit : "Schwob [1867-1905] avait une intelligence minutieuse, fragmentaire, notatrice, qui n’atteignait jamais un ensemble, mais qui prêtait à toute chose, notamment aux textes et aux auteurs, une puissante saveur de reviviscence (…). Il fallait l’entendre lire Daniel de Foe – dont il traduisait à l’époque [en 1906] Moll Flanders,  histoire d’une voleuse dans Londres [v. l’exotisme de proximité extra-muros] (…). C’est dommage que ce soit une prostituée [la femme sauvage], ou de tel autre contemporain de Shakespeare [1564-1616]." – «Souvenirs littéraires», Paris, Ed. Bernard Grasset, 1968, p.183.   
          B. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Atala» (1799) de François-René de Chateaubriand (1768-1848) :
           De la femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Atala» (1799) de François-René de Chateaubriand (1768-1848), un article de romanis.free le présente et le résume comme suit : "Les amours de deux sauvages paraissent au moment où sévissait la mode des romans sombres et terrifiants, le public fut conquis par cette simple histoire d’amour. Le thème exotique [v. l’exotisme de proximité extra-muros] n’était pas nouveau, parmi d’autres romans, Paul et Virginie [1787]." - "CHATEAUBRIAND : ATALA (1801)", www.romantis.free.fr , p.1. Il résume par ailleurs l’histoire du roman en ces termes :
        "Sur les rives du Meschacébé, en Louisiane, est fixée la tribu des Natchez, qui accueille le français René. Chactas, un vieil indien de cette tribu qui sous Louis XIV, a visité la France [l’exotisme de proximité extra-muros], prend René en amitié au cours d’une chasse au castor et entreprend de lui conter les aventures de sa jeunesse. Il avait 20 ans lorsqu’il fut fait prisonnier par une tribu ennemie et sauvé par Atala, une jeune indienne élevée dans la religion chrétienne. Tous deux ont fui longtemps à travers la forêt. Au cours d’un orage, ils ont rencontré le père Aubry, qui veut convertir Chactas et l’unir à Atala. Mais Atala a été consacrée par sa mère à la vierge et elle croit que son vœu l’engage sans retour. Pour ne pas succomber à Chactas, elle se donne la mort [la femme sauvage]." -  "CHATEAUBRIAND : ATALA (1801)", Op.cit., p.1.   
         Le même article ajoute en commentaire : "Chateaubriand s’inspire des récits du XVIIe siècle, de Bougainville qui nous avaient révélés les mœurs candides  des peuplades sauvages  [v. la femme sauvage]. Chateaubriand prête à Atala, les charmes d’une jeune anglaise qu’il a aimée. Il se dépeint parfois avec ses désirs, ses passions, ses rêves, sous les traits du nostalgique du sage Chactas." – "CHATEAUBRIAND : ATALA (1801)",  Op.cit., Ibid.   
         C. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Colomba» (1840) de Prosper Mérimée (1803-1870) :
          A propos de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Colomba» (1840) de Prosper Mérimée (1803-1870), A. Durand  en résume le récit en relatant : "Au retour d’un voyage en Italie, Sir Thomas Nevil et sa fille, Lydia, font escale à Marseille. Lydia est déçue : elle aurait voulu connaître plus d’aventures et son père, chasseurs invétéré, a manqué de gibier. A l’hôtel, un voyageur de rencontre leur parle avec enthousiasme de la Corse [v. l’exotisme de proximité extra-muros]. Le passager, qui n’est autre qu’Orso della Rebbia, interdit cette complainte que chante un autre Corse sur l’assassinat de son père sur l’île. A leur arrivée à Ajaccio, une jeune fille de type assez farouche et sauvage [la femme sauvage] se présente : c’est Colomba, la sœur d’Orso. Les Anglais lui font bon accueil, ils lisent ensemble des vers de Dante, Colomba est très émue et se met à improviser une poésie car elle est « vocératrice ». Le narrateur explique le drame. Depuis le XVIe siècle, les Barricini et les della Rebbia rivalisent pour dominer le village. Durant son mayorat Barriccini, interdit d’enterrer l’épouse du colonel et entraîne la colère de père d’Orso et de Colomba. Peu  après  celui-ci  est assassiné. Colomba en accuse Barriccini  et écrit à son frère, en France,  pour venger leur père [la vendetta corse].
          Or, au cours de la  veillée  d’un ami,  Colomba improvise une ‘bellate’ et les fils de Barricini se moquent d’elle. Orso fait appel au préfet qui prêche la modération. Orso se met en route sans escorte pour empêcher les Anglais de venir à Piétranéra. Des coups de feu sont tirés et Orso et blessé ; il riposte deux fois et  tue les deux fils Barriccini. Il allait prendre le maquis et renoncer à l’amour de Miss Nevil. Mais Colomba avec Lydia font établir la légitime défense. Le mariage de Lydia et d’Orso a lieu à Pise où Colomba reconnaît et  nargue le vieux Barriccini, devenu fou de douleur, après la mort de ses fils. - "Prosper Mérimée : André Durand présente ‘Colomba’", www.comptoirlitteraire.com , p.1.
          D’ailleurs, au sujet des sources d’inspiration de  «Colomba», de P. Mérimée, le même auteur  dénote en particulier:
           "Le roman trouva son origine dans un voyage que fit en Corse, en mai 1839, Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, chargé d’une mission d’inspection sous prétexte d’ «explorer sous le rapport archéologique cette contrée si peu connue». En réalité, il était enchanté de retourner dans un pays qu’il avait déjà visité lors d’un précédent voyage et dont il voulait approfondir la connaissance. Il logea à Marseille, à l’hôtel Beauvau comme les Anglais de ‘Colomba’, traversa des régions, des villes et des villages qu’il décrira dans la nouvelle (…) … Il utilisa sa connaissance de la langue corse juste assez pour créer une impression une impression de vérité et d’authenticité." – "Prosper Mérimée : André Durand présente ‘Colomba’", Op.cit., p.2. 
         D. La femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Jane Eyre» (1847) de Charlotte Brontë (1816-1855) :
         A vrai dire, l’histoire de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité extra-muros dans le roman occidental «Jane Eyre» (1847) de Charlotte Brontë (1816-1855) se résumerait suivant Ciao.fr en ces termes : "Jane Eyre est une petite fille anglaise orpheline. Elle est accueillie par une famille une branche de sa famille chez laquelle elle vit comme une étrangère maltraitée [la femme sauvage]. Elle est  finalement envoyée en pension de charité, où elle trouvera enfin quelques amies, et où les règles trop sont strictes et dures. Malgré cela, elle en sortira avec un caractère fort et volontaire et accepte un poste de gouvernante, à Thornfield [v. l’exotisme de proximité extra-muros] pour éduquer la jeune Adèle la fille de Mr Rochester, un homme sévère et brusque, mais généreux et juste. En faisant ample connaissance avec elle, il finit par la demander en mariage. Un étranger lui apprend que celui-ci était encore marié à une femme aliénée qu’il tenait enfermée à l’étage du la propriété. Jane décide de fuir et intègre une école semblable étrangement à la sienne, dirigée par un pasteur. Elle retrouve une branche de sa famille paternelle et décide de retourner à Thornfield. Elle la retrouve en ruine, après un incendie causée par l’épouse aliénée. On lui donne la nouvelle adresse de Mr Rochester où elle le trouve à moitié aveugle. Et comme plus rien ne s’oppose à leur union, ils se marient." – "Jane Eyre", une leçon de vie et de rêve", www.ciao.fr , pp.1-2.
           Un commentaire d’andret.free souligne à propos de l’exotisme (l’exotisme de proximité extra-muros) dans Jane Eyre de Ch. Brontë : "Les sœurs Charlotte (1816-1855) et Emily (1818-1848) Brontë confèrent à leurs romans respectifs leur sens du lyrisme et du tragique (…). Dans Jane Eyre  (1847), Charlotte relate l’histoire d’une femme indépendante [la femme sauvage] qui refuse de devenir maîtresse de l’homme qu’elle aime. En pleine ère victorienne, le roman explore toutes les directions, y compris l’analyse psychologique, le drame, l’exotisme [v. exotisme de proximité extra-muros], etc., et adopte une construction de plus en plus complexe." – "LITTERATURE ANGLO-SAXONNE", www.andret.fr , p.1.      
        Aussi aurions-nous à aborder, le second volet de cette problématique qu’est : la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros et extra-muros La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité dans le roman occidental dans le roman occidental.
II.  La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité dans le roman occidental :
     De la même façon, la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité dans le roman occidental s’articulera doublement en : exotisme de la l’altérité intra-muros et exotisme de l’altérité extra-muros. Ce qui se répartit en notamment :
    1.  La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental :
     Ainsi la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental, dont héroïne et auteur sont occidentaux, s’expliciterait davantage à travers cette remarque de René Audet : "Il s’agit pour nous à travers cette rencontre (…) de dévoiler les voies de la narratologie moderne, d’interpréter le sens latent du texte romanesque qui structure l’imaginaire [v. occidental] et travaille les esprits des lecteurs et de révéler les égocentrismes [les exotismes de proximité de proximité intra et extra-muros], les identifications avec l’altérité [intra et extra-muros], ainsi que l’espace socio- culturel de l’Autre [v. la femme sauvage] et sa manière d’être." - "Le roman moderne : Ecriture de l’autre et de l’ailleurs",  Op.cit.,  Ibid. Ce qui transparaît par exemple à travers ce qui suit :
          A. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «Paul et Virginie» (1787) de Bernardin de Saint-Pierre (1737-1844) :
     Pour illustrer la problématique la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «Paul et Virginie» (1787) de Bernardin de Saint-Pierre (1737-1844, citons la présentation qu’en fait ‘alalettre.com’ : "Dans une plaine de l’Ile de France (future île Maurice), le narrateur découvre les ruines de deux petite cabanes. Il rencontre un vieillard venant ‘à passer aux environs et lui adresse la parole : "Mon père, lui dis-je, pourriez-vous m’apprendre à qui ont appartenu ces deux cabanes ?" Le vieil homme, à la fois conteur, témoin de ce paradis perdu [v. l’exotisme de l’altérité intra-muros], et unique survivant va lui conter l’histoire de Paul et Virginie [v. la femme sauvage] : "Mon fils, ces masures et ce terrain inculte étaient habités, il y a environ vingt ans, par deux familles qui y avaient trouvé le bonheur." Puis, s’ensuit le sommaire résumé que voici:
     "Deux françaises, Mme de la Tour, la jeune veuve d’un aristocrate libertin, et Marguerite, une paysanne bretonne séduite et abandonnée ont fui la métropole et sont venues cacher leur déshonneur dans cette colonie [l’exotisme d’altérité extra-muros]. Elles mettent au monde, vers 1726, Virginie et Paul. Mme de la Tour, avec sa fille Virginie, et Marguerite, avec son fils Paul, sont aidées par un couple noir, Marie et Domingue. Les deux femmes unissent leur détresse et leur pauvreté et exploitent la terre. Leurs enfants grandissent comme frère et sœur. Les deux mères et leurs enfants goûtent sur cette île un bonheur simple qui semble effacer leurs malheurs passés. Virginie est devenue une adolescente et elle découvre que ses sentiments pour Paul changent de nature. Elle l’imagine comme compagnon et époux. Un mal n’arrivant pas seul, un ouragan ravage l’exploitation. C’est alors qu’un nouveau danger apparaît ; la tante de Mme de la Tour écrit à sa nièce lui enjoignant de lui envoyer Virginie. Emmenée de nuit par le gouverneur, Virginie embarque à contrecœur pour la France [v. la femme sauvage]. Loin de se réjouir de cette fortune que sa tante désire lui léguer, elle souffre de cette vie européenne. On annonce son retour imminent. Sur le chemin du retour, au moment d’aborder son île natale, le Saint-Géran est pris dans la tempête et fait naufrage sous les yeux de Paul impuissant sur le rivage. Le vieillard entreprend de le consoler. Paul succombe au poids de sa douleur, bientôt suivi dans la mort par les mères des deux jeunes gens."– "Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre", www.alalettre.com, pp.1-3.       
           B. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «Sister Carrie» (1900) de Theodore Dreiser (1891-1945) :  
          Pour présenter la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «Sister Carrie» (1900) de Theodore Dreiser (1891-1945)  John Brown écrit : "De bonne heure, Dreiser quitta sa famille pour se lancer dans le journalisme, à Chicago, à Pittsburg et New York. Expérience qui lui sera précieuse pour sa formation littéraire : il a eu la possibilité d’observer de près la vie quotidienne des gens pauvres [v. la femme sauvage], harcelés par le besoin, victimes d’un système économique.  Il lisait énormément, surtout les philosophes positivistes : Huxley [1825-1895], Spencer [1820-1903]  et Darwin [1809-1882 : v. l’exotisme de l’altérité intra-muros]. A vingt ans, il avait découvert Balzac [1799-1850] avec enthousiasme.  Son premier roman, Sister Carrie, a paru en 1900 – une date à noter dans l’histoire du roman contemporain. Grâce à l’intervention de Frank Norris, la maison Doubleday avait accepté son manuscrit, mais la femme du directeur ayant trouvé le livre choquant, Doubleday ne le mit pas en vente. Pourtant, le sujet ne nous paraît pas aujourd’hui bien scandaleux. " - «PANORAMA DE LA LITTTERATURE CONTEMPORAINE AUX ETATS-UNIS», Op.cit., p.72. 
          En résumé de "Sister Carrie", J. Brown note : "C’est l’histoire d’une jeune fille de la campagne [v. la femme sauvage] qui arrive d’un petit village de l’Ouest [v. l’exotisme de l’altérité intra-muros] pour travailler à Chicago. Dans la solitude de la grande ville, elle se lie avec un commis voyageur. Plus tard, elle le quitte pour un homme marié et père de famille, George Hurstwood, qui abandonne les siens pour elle. Ils vont d’abord à Montréal, puis à New York où Carrie se détache de plus en plus de son protecteur. Elle devient par hasard actrice, puis vedette, mais ses succès ne la satisfont pas : à la fin du livre, elle est toujours une femme inquiète qui cherche une signification à sa vie." – Op.cit., Ibid.
           Pour le commenter, J. Brown ajoute : "Ce livre étouffé par le silence aux Etats-Unis, a connu une presse enthousiaste à l’étranger où les critiques l’ont appelé le Nana [v. Zola : 1840-1902] américain." - «PANORAMA DE LA LITTTERATURE CONTEMPORAINE AUX ETATS-UNIS», Op.cit., p.73. 
          C. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «Suzanne et le Pacifique» (1921) de Jean Giraudoux (1882-1944) :  
      En ce qui regarde la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «Suzanne et le Pacifique» (1921) de Jean Giraudoux (1882-1944), le Club su Livre Edition rend compte de l’histoire de cet ouvrage en relatant : "Suzanne et le Pacifique est l’histoire d’une jeune femme habitante de Bellac [Poitiers], Suzanne, qui, ayant gagné un voyage autour du monde, s’embarque sur un bateau qui fait naufrage. Suzanne échoue sur un archipel [v. la femme sauvage] dont la seule identification qui convienne est celle d’un ailleurs paradisiaque [v. l’exotisme de l’altérité intra-muros], d’un monde originel. C’est Suzanne qui, de retour à Bellac, raconte son aventure. Si ce récit rappelle la trame de Robinson Crusoë, il s’en écarte nettement par le regard féminin et pleinement disponible que Suzanne, à la fois écrivain et personnage, porte sur ce qui l’entoure, sur elle-même, et sur l’écriture : dans cet univers inconnu et solitaire, Suzanne perd les traces de sa mémoire passée; elle va alors s’éveiller à un langage nouveau ‘une langue à moi seule’, écrit-elle, langue dont la force poétique nomme et crée simultanément. De retour en France, Suzanne [v. la femme sauvage] voit ‘comment on ne sait plus voir’. Voyage réel ou voyage immobile, ce roman régénère l’œil du lecteur et l’entraîne dans une aventure insulaire proprement initiatique [v. l’exotisme de l’altérité intra-muros]. » - «Suzanne et le Pacifique», www.soukesalpes.fr , p.1.  

     Commentant «Suzanne et le Pacifique» de J. Giraudoux, A. Larde et L. Michard  avisent : "Quelque temps avant la guerre de 1914, une jeune fille de Bellac, SUZANNE, échappe seule à un naufrage [v. la femme sauvage]  et trouve refuge dans une île déserte, mais accueillante, du Pacifique où elle vit agréablement parmi les oiseaux. Mais un jour, elle entend au loin tonner le canon (c’est le combat de Coronel, du 1er novembre 1914) ; puis un noyer aborde son île, et bientôt sa solitude va être peuplée de corps rejetés par la mer… Etonnant Giraudoux à qui les morts parlent encore le langage de la vie, comme les noyés apportent à Suzanne le message des vivants et le témoignage que la vie des hommes continue là-bas loin d’elle, toujours aimable et attirante, en dépit même de la guerre [v. l’exotisme de l’altérité intra-muros]." – «XXe siècle», Paris, Ed. Bordas, 1966, p.448.   
      D. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «La Garçonne» (1922) de Victor Margueritte (1882-1944) :
           Pour présenter la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité intra-muros dans le roman occidental «La Garçonne» (1922) de Victor Margueritte (1882-1944), Lionel Labosse résume le roman en ces termes : "Un roman culte diffusé à grand nombre d’exemplaires, auréolé d’un succès à scandale, introuvable et relativement difficile à lire sans précautions aujourd’hui. L’histoire de Monique Lerbier, riche héritière d’un couple bourgeois d’industriel enrichis par la guerre, qui rebelle pour raisons idéologiques, et dont la rébellion prend une tournure féministe (…), sans se soumettre à quiconque, surtout pas à des parents ou à des hommes, bref, à ce qu’on pourrait appeler le patriarcat [v. la femme sauvage] (…). Dans une perspective de matérialisme historique, il [l’auteur] cherche comment Monique peut s’accommoder du mariage dans l’étroite marge de manœuvre que lui laissent les lois et moeurs de l’époque, sans rien abdiquer de sa liberté, en trouvant enfin un compagnon qui soit son égal. Cela fait du roman une étude de cas à lire en parallèle avec Le deuxième sexe [1949] de Simone de Beauvoir [1908-1986]." - "La garçonne, de Victor Margueritte", www.altersexualite.com , p.1.
           Nous en résumons avec L. Labosse la trame : "A l’instar de l’Antigone d’Anouilh [1942] d’Anouilh [1910-1987], Monique n’a pas le droit de courir sur la plage, ni même de lire.  Ses parents la confient sans regret durant toute son enfance à sa tante bien aimée. Pendant la guerre, Monique se dévoue comme infirmière pour soigner les soldats ; elle se révolte [v. la femme sauvage] ‘contre le mensonge social’, sans comprendre encore que ‘l’usine Lerbier travaille pour la guerre et gagne, paraît-il, des millions à fabriquer des explosifs…’ C’est pour sauvegarder l’usine familiale que ses parents négocient un mariage avec Lucien Vigneret, qui accepterait que sa dot fût confondue avec sa participation dans l’entreprise. Monique ne se doutait pas de ces tractations et accepte. Mais le hasard la fait tomber sur son futur mari dînant avec sa maîtresse. Elle décide aussitôt de renoncer  à ce mariage, quitte ses parents et  s’établit à son compte. L’auteur signale qu’à cause de la guerre les filles sont ‘devenues des garçonnes’. La drogue n’est pas oubliée. Monique plaide pour les enfants naturels, lors d’une tentative infructueuse d’avoir un enfant et adopte la fille de son amie Mme d’Ambrat.  Elle fréquentera des amis débauchés [v. l’exotisme de l’altérité intra-muros]. Puis, Monique semble trouver en Georges le compagnon qui l’acceptera comme son égale. Mais, le récit les abandonne au moment prudemment au moment des aveux" - "La garçonne, de Victor Margueritte", Op.cit., p.1.
       Inversement, nous expliciterons, en dernier lieu, la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental. 
    2.  La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental :
         Pour parler de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental, il faut rappeler avec  Shafagh Shahabi : "Le sentiment exotique est si riche que, depuis le Grèce antique, il crée des œuvres littéraires et prend l’allure d’une mode. Les œuvres du XVIIIème siècle se colorent volontiers d’exotisme [v. exotisme d’e l’altérité intra-muros]. L’écrivain parle d’un pays qu’il n’a jamais vu et qui lui est révélé par des lectures et des recherches des récits de voyageurs. Il s’agit moins d’un goût personnel que d’une satisfaction donnée au public épris d’un pays étranger et d’une forme de vie étrange. Ni Molière, ni Racine, ni Hugo n’ont voyagé au Proche-Orient. Ils ont de ces régions et de leurs habitants [v. la femme sauvage] des connaissances livresques. Cet exotisme donc est un exotisme gratuit. A l’opposé, au XIXème siècle, il existe une forme d’exotisme plus concret [exotisme de l’altérité extra-muros] car vécu. C’est l’exotisme des voyageurs quand ils sont écrivains : Chateaubriand en Amérique, en Orient. Lamartine, Nerval, Gautier, sur les rives de la Méditerranée, Flaubert en Egypte, Loti au Sénégal, à Tahiti…" – "L’exotisme dans la littérature", www.serieslitteraires.org , p.1.
      Or, la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental  se caractérise par le fait qu’à un auteur et un lieu occidentaux correspondant à un personnage résident ou expatrié en un lieu exotique ou occidental. Ainsi, pour ce qui est la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental, citons par exemple :
       A. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «L’histoire d’une parisienne convertie à la ‘vie naturelle’, in «Les Aventures de M. Robert Chevalier, dit de Beauchêne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France’, Livre IV» (1734) d’Alain-René Lesage (1668-1747) :
     Au sujet de la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «L’histoire d’une parisienne convertie à la ‘vie naturelle’, in «Les Aventures de M. Robert Chevalier, dit de Beauchêne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France’, Livre IV» (1734) d’Alain-René Lesage (1668-1747),  Léon Thoorens donne de «L’histoire d’une parisienne convertie à la ‘vie naturelle’ » le compte rendu suivant : "Le quatrième livre introduit un thème lié déjà aux précédents et qui, comme eux, ne reparaîtra en France que bien plus tard : "L’Histoire d’une Parisienne convertie à la ‘vie naturelle’" et devenue reine parmi les bons sauvages [au Canada]. Lesage ouvrait ainsi une veine romanesque qui tarit avec lui, et ne se ranima qu’avec Paul et Virginie [1787], les Natchez [1826], les romans maritimes et exotiques d’Eugène Sue [1804-1857].  «Les Aventures de Beauchêne» [dont l’Histoire d’une Parisienne…] remporta un immense succès à sa parution (1734), et puis fut oublié. Après le traité de Paris (1763), qui sacrifiait le Canada, Louis XIV [1638-1715], Voltaire [1694-778], et même les lecteurs des romans populaires ne désiraient plus entendre parler d’une épopée avortée." - «PANORAMA DE LA LITTTERATURE CONTEMPORAINE AUX ETATS-UNIS», Op.cit., p.18. 

     Parallèlement, on pourrait souligner avec Wikipédia : « L’exotisme apparaît avec Pierre Loti [1850-1923] et d’autres motifs autorisant le mélange des genres et en quelque sorte, du point de vue littéraire, un métissage [l’exotisme de l’altérité extra-muros]. La science avec Jules Verne donne davantage de profondeur à l’exotisme (intégration de termes étrangers, d’espèces alors inconnues, popularisation géographique). Les naturalistes n’utiliseront pas l’exotisme qui, très vite, à la fin du XIXe siècle va se confondre avec le nationalisme en littérature (…) et diverger en deux sous-courants : celui accusant la Colonisation [l’exotisme de l’altérité extra-muros] et celui en faisant l’éloge [l’exotisme de l’altérité intra-muros]. Dès lors le thème du voyage modèle le genre exotique des écrivains comme Blaise Cendrars [1887-1961] (La Prose du transsibérien et la petite Jehanne de France) (…). Avec la colonisation, l’exotisme perd définitivement toute prétention de convention (…). Les auteurs occidentaux vont alors s’imprégner par la colonisation de cette ouverture sur le monde (…). L’exotisme devient avec la Décolonisation l’expression authentique des peuples souverains et l’affirmation d’une recherche de la vérité historique et une dénégation de la couleur locale. Des écrivains comme Jean Marie Gustave Le Clézio [1940-] cherchent, dès lors, à utiliser le charme exotique plus palpable et les cultures lointaines et les caractéristiques géographiques." -  "Littérature exotique et exotisme en littérature",  Op.cit., pp.1-2.
      B. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «Ourika» (1823) de Claire de Duras (1777-1828) :
     Pour expliciter davantage la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «Ourika» (1823) de Claire de Duras (1777-1828), Wikipédia présente son auteur comme suit : "Claire Louisa Rose Bonne, duchesse de Duras, est née de Coëtnempren de Kersaint, le 23 mars 1777 à Brest et morte me 16 janvier 1828 à Nice. C’est une écrivaine française, surtout connue pour son roman ‘Ourika’, publié en 1923, qui analyse les questions d’égalité raciale [l’exotisme de l’altérité extra-muros] et sexuelle [la femme sauvage dans le roman occidental]. Elle est considérée par certains comme féministe. "Ourika" est un roman publié anonymement, en 1923, par Claire de Duras. Elle ne comptait pas faire carrière dans la littérature et c’est à contrecœur et afin d’empêcher les possibilités de plagiat, qu’elle cédât aux pressions de Chateaubriand [1768-1848] en publiant ce roman, tombé de sa plume alors qu’elle s’était retirée à la campagne lors d’une maladie contractée vers 1820. " – "Claire de Duras", www.wikipedia.org , p.1.
     Le même article résume l’histoire de «Ourika » ainsi : "Retirée de la vente sur le marché des esclaves par le gouverneur du Sénégal qui l’amène à Paris pour l’offrir à une amie, la jeune  africaine Ourika  reçoit une bonne éducation. A l’âge de quinze ans, elle se rend compte du préjudice que lui suscite sa couleur de peau [v. la femme sauvage]. Après le mariage de Charles, dont elle est amoureuse, avec une Française, elle se retire au couvent où elle finira par mourir prématurément. On pense que ce roman est le premier dans la littérature française à étudier le problème des relations interraciales et, en particulier, de l’amour entre ceux qui appartiennent à différentes races [l’exotisme de l’altérité extra-muros] ; c’est la raison pour laquelle l’intérêt littéraire et scientifique pour ce roman s’est beaucoup accru, à partir de la deuxième moitié du XXe siècle." – "Ourika (roman)", Op.cit., Ibid.
     C. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «Aycha ou le retour d’"Elle"» (1886) de Henry Rider Haggard (1856-1925) :
          Selon linternaute.com, la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «Aycha ou le retour d’"Elle"» (1886) de Henry Rider Haggard (1856-1925) explicite dans son article consacré à ce roman : "Sir Henry Rider Haggard (1856-1925) est un des plus remarquables conteurs d’aventures que le monde ait produit. De son abondante production émergent «Les Mines du roi Salomon» et, surtout  «Le Cycle de l’Immortelle» [dont « Aycha »]. Paru en 1886, « Elle » devint un succès  un succès de librairie pour bien des raisons : dépaysement des décors, narration haletante et, surtout création d’une héroïne fantasque qu’Henry Miller [1891-1980] adorait." – "Aycha ou le retour d’Elle",  www.decitre.fr , p.1.
          Le résumé du roman « Aycha ou le retour d’"Elle" » survient dans le même article en ces termes : "Aycha, l’immortelle, l’omnisciente recluse dans sa ville souterraine de Kôr [v. la femme sauvage] est contradiction totale : puissante est faible, bourreau et victime, maîtresse et esclave, elle retrouve l’amour qu’elle attend depuis 2000 ans, et une fontaine de feu le lui arrache. Avant de mourir, elle avait promis de revenir. La voici, plus superbe, plus contradictoire, dans Aycha qui, avec Elle, se déroule dans les neiges éternelles. Les années ont passé, mais elles ont coulé sur Aycha sans laisser de trace… C’est la femme que l’on idolâtre, dont on rêve et que l’on craint.  En quelques mots : un linguiste britannique et son neveu se découvrent une étrange filiation avec une princesse d’Egypte ayant vécu il y a 2000 ans. Parant à la recherche de son royaume en Tanzanie [v. l’exotisme de l’altérité extra-muros], ils feront la rencontre de la princesse, rendue immortelle grâce à une source magique." –« Elle de H. Rider Haggard : un classique oublié», www.linternaute.com , p.1.
      D. La femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «Doudja» (1930) de Lucienne Favre (1894-1958) :
     Décryptant la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de l’altérité extra-muros dans le roman occidental «Doudja» (1930) de Lucienne Favre (1894-1958), Lucienne Martini remarque en particulier : "Bien qu’elle soit à peu près contemporaine du mouvement algérianiste et des débuts de l’école d’Alger, Lucienne Favre n’appartient ni à l’un ni à l’autre (…). Après Tout l’inconnu de la Casbah, elle publiera  sous le titre Dans la Casbah, deux nouvelles éditions remaniées du même «documentaire romancé», tel qu’elle le désigne elle-même. En tant que femme – et elle ne partage ce privilège qu’avec quelques romancières -, il lui a été donné de pénétrer des milieux interdits aux hommes [v. l’exotisme de l’altérité extra-muros] et elle consacre de nombreuses pages à montrer ces figures féminines [v. la femme sauvage] si souvent méconnues parce que oubliées de la littérature des Européens." – "Un regard de femme, Lucienne Favre (1894-1958) : Orientale (1930)", www.sielec.net , pp.1-2. 
     L. Martin en résume l’intrigue en indiquant : "Deux romans retracent une vie de femme : « Doudja » conte l’itinéraire d’une jeune et belle Kabyle [v. la femme sauvage] qui, pour échapper à un vieux mari brutal, se sauve vers Alger et trouve refuge dans la Casbah où elle exerce, en tout honneur, le métier de danseuse. Diverses péripéties bien romanesques lui amèneront l’amour dans le mariage et l’enfant, consécration de toute vie de femme au Maghreb [v. l’exotisme de l’altérité extra-muros] (…). Doudja (…) entre dans  un ensemble intitulé Mille et un jours."- "Un regard de femme, Lucienne Favre (1894-1958) : Orientale (1930)", Op.cit., p. 2. 
        En conclusion, l’explicitation de la problématique de la femme sauvage ou l’exotisme de proximité et de l’altérité intra ou extra-muros dans le roman occidental s’était avérée fort féconde au regard de la recherche littéraire comparée, et non sans nuance dans le jugement définitif, et comme le stipule de son côté  J.-F. Staszak : "Par ailleurs, l’Occident ne détient pas le monopole de l’impérialisme et de la colonisation ; il est ainsi possible que l’exotisme puisse ou ait pu se dire et se penser de façon spécifique en turc, en russe ou en japonais, par exemple, sur la base d’autres centres et d’autres normes. Il est possible que l’émergence d’une superpuissance chinoise s’accompagne dans le moyen terme  de l’affirmation et la diffusion d’une nouvelle vision du monde. Mais, pour l’instant, seul l’Occident est parvenu à imposer ses valeurs et sa puissance avec une telle efficacité, sur une telle échelle et sur un pareil laps de temps : le phénomène et sans précédent et sans équivalent. Il est assez réaliste de présenter le point de vue occidental comme ayant une portée universelle – pour le meilleur et pour le pire." - "QU’EST-CE QUE L’EXOTISME ?", Op.cit. , p.1. 
                                                            Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

lunes, 13 de mayo de 2013

TERRE EN RUINES D'HOMMES PELERINS (Poème)


Terre en ruines d’hommes pèlerins

Terre en ruines
D’hommes
Pèlerins
Terre bûcher
Giron de génocides
Éclats de songes
Agonie sans fin
De rescapés sur tag
***
Planète terrorisée
De kamikazes de prises
 D’ôtages sur Web
  Glas d’États voyous
Ire sur face book
Cycle de vampires
Autres  printemps
De Prague
***
Grand  cri
De détresse
D’hommes cassés
En deux
Sur le trottoir
D’une aide
Humanitaire
Qui divague
***
Du Kossovo
À Gaza à la Syrie
Au Sahel au
Sahara un chaos
Of Human Rights
Sinistre SOS  
D’une humanité
De coulag

 Dr. MOHAMMED SOSSE ALAOUI
(in : «PARADIGME D’UNE VIE D’HOMME»)