martes, 30 de septiembre de 2014

LA DEMOCRATIE A L'ECOLE DES POÈTES ARABES ET FRANÇAIS



LA DÉMOCRATISATION ET LA POÉSIE DE L’ÉCOLE DE
L’ÉCOLIER ET DU MAÎTRE D’ÉCOLE CHEZ LES POÈTES
ARABES ET FRANÇAIS DU VIIIe AU XXIe siècle

     En évoquant «la démocratisation et la poésie de l’école, de l’écolier et du maître d’école chez  les poètes arabes et français, du VIIIe au XXIe siècles», on embrasse une vision d’une littérature d’enfant et de jeunesse, visant l’accès à l’école comme indice de promotion sociale par l’école, de l’écolier et de la société française et arabe, à travers les siècles. Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron en disent : « Mais si l’on entend par ‘démocratisation’ ce que le mot suggère toujours implicitement, à savoir le processus d’égalisation des chances scolaires des enfants issus des différentes catégories sociales (…), l’accroissement empiriquement constaté des chances de toutes les catégories ne constitue pas par soi un signe [un indice] de ‘démocratisation’.» - «L’ACCÈS À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR», in «Sciences et Philosophie», Casablanca, Dar El Kitab, 1972, p. 293. Or, les poètes arabes (dès le VIIIe siècle)  et français (du XVe siècle) y ont séculairement contribué. Georges Henein écrit : «C’es à la faveur de cette réconciliation [avec les mots] que le poète peut voir au-delà du visible, remettre inlassablement en question les dimensions de sa propre vie, projeter l’image de son palais sur l’écran pitoyable des autres hommes, les mener à leur tour vers tout ce qui est bon à désirer, bon à rêver, bon à posséder, ou à dynamiser, bon à payer la vie.» - «L’esprit frappeur», Ed. Encre, 1980, p.25. En est la preuve le legs anciens et moderne des poètes  français et arabes suivant :

     I. La démocratisation et la poésie de l’école de l’écolier et du maître d’école chez les poètes français des XVe – XXIe siècles :  

     Au sujet de la poésie et la démocratisation de l’école de l’écolier et du maître d’école chez les poètes français des XVe – XXIe siècles, Robert Kanters écrivait en 1957 : «Élément souvent essentiel de la formation à l’école et au lycée, distraction souvent préférée tout au long de la vie, la littérature [v. ici la poésie] garde en France une grande importance (…). Presque tous les héritages de la poésie française, du préclassicisme au symbolisme et au surréalisme sont encore cultivés. Mais il n’y a plus d’école pour les poètes, sauf l’école buissonnière, et « les mots font l’amour [par la démocratisation de l’école de l’écolier et du maître d’école].» - «LA FRANCE AUJOURD’HUI», Paris, Hatier, 1957, pp.227, 234. Ainsi en est-il question dans les poèmes français portant sur :

     1- La démocratisation et la poésie par la nostalgie de l’école de l’écolier et du maître d’école chez François Villon (1431-1463) :

    La démocratisation et la poésie manifestent ici la nostalgie de l’école, de l’écolier et du maître d’école, chez le poète français, François Villon qui, déjà au XVe siècle, se désole, à propos de sa fugue de l’école, le « Frensh Dream » des Français, selon la formule de Peter Gumbel, qui en dit : «Les Français se moquent souvent des Américains et de leur «American Dream», cette grande vision d’un pays où les opportunités se rencontrent à chaque coin de rue. Mais la France a aussi son propre «Frensh Dream». Il s’appelle l’ «école». » - «On achève bien les écoliers», www.petergumbel.fr , p.1.  Villon clame alors dans :
                                                 
«AU TEMPS DE MA JEUNESSE FOLLE»

« Hé  Dieu! Si j’eusse étudié
Ou temps de ma jeunesse folle
Et à bonne mœurs dédié,
J’eusse maison et couche molle.
Mais quoy ! je fuyoië l’escolle
Comme fait le mauvaiz enffant
En escrivant cette parolle
A peu que le cueur ne me fent !»

                                                            
     François Villon a vécu approximativement entre  1430 et  1463. On croit savoir qu'encore enfant il perdit son père et qu'un certain chanoine de Saint-Benoît-le-Bétourné recueillit cet enfant insoumis qui devait, pour n’avoir pas été à l’école a mal tourné et a commis des méfaits notoires (vol et assassinat), qu’il relate en des pages éclairantes la poésie française de tous les temps. Plus immorale encore, la légende veut qu'il dut à un poète et à la poésie d'avoir la vie sauve. Après avoir agressé un notaire, Pire encore, il fut arrêté et condamné à la pendaison, pour avoir agressé un notaire pontifical,  mais Charles d'Orléans, Poète et roi, lui aurait accordé sa grâce pour avoir été enthousiasmé par sa "Ballade des pendus". La démocratisation de l’école de l’écolier et du maître aurait  sans doute sauvé Villon et ses semblables de la criminalité dans laquelle, malgré son génie littéraire, celui-ci avait sombré. Roger Dufour écrit : «Notre première – et parfois notre seule – expérience de la formation est celle de l’école » - «Formation et langage », in «FORMATION 2», Ed. Payot, 1974, p.145

    2. La démocratisation et la poésie par la perfection du savoir de l’école, de l’écolier  et du maître d’école chez Sébastien Brant (1457-1521) :

       Au XVIe siècle, le poète français, Sébastien Brant, fait la satire en appelant à la perfection du savoir de l’école, de l’écolier  et du maître d’école, savoir qu’il juge défavorable, trop coûteux et sans rapport avec la vie réelle, tout en en  dénonçant les déboires, dans :

«LA NEF DES FOUS»

«Je ne veux pas ménager les étudiants,
Le bonnet leur revient de droit,
et s’ils touchent seulement du bout des doigts,
la pointe leur tombe aussitôt dans le dos.
Car, au lieu d’étudier sérieusement,
Ils recherchent plutôt leur amusement…
Aussi faut-il en faire le reproche aux Maîtres
qui ne savent enseigner la vraie culture
et qui se perdent en polémiques stériles…
Voilà le savoir qui se vend actuellement
dans nos écoles !»

       
       En février 1494, durant le Carnaval - la saison des fous -, parut à Bâle, "Das Narren schyff" du strasbourgeois Sébastien Brant. Le succès du livre fut foudroyant et durable. Le livre en langue allemande avait connu un grand succès. Brant, dominé par l'idée que les malheurs des hommes résultent des défauts de leur éducation,  et d’une démocratisation morale du rapport de l’école, de l’écolier et du maître d’école. Et comme dit Michel Yoyo : «La formation aurait donc à se préoccuper des questions de liberté, d’équilibre mental, de langage et de démocratisation.» - «À propos d’une expérience de formation aux Antilles», in «FORMATION 2», Op. cit., p.202.


      3- La démocratisation et la poésie par la solidarité de l’école de l’écolier  et du maître d’école chez Jean de La Fontaine (1621-1695) :

       Solidarité, sens du devoir citoyen, ou sympathie semblent ici le lieu où se manifeste chez le poète fabuliste français de l’âge classique, Jean de la Fontaine, exaltant la démocratisation par la solidarité de l’école, de l’écolier,  et du maître d’école, dans la poésie française du XVIIe siècle :

« L’ENFANT ET LE MAÎTRE D’ÉCOLE »

D’un certain Sot la remontrance est vaine.
Un jeune enfant dans l’eau se laissa choir,
En badinant sur les bords de la Seine.
Le Ciel permit qu’un saule se trouva
Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
S’étant pris, dis-je, aux branches du saule,
Par cet endroit passe un Maître d’école ;
L’enfant lui crie : Au secours, je péris...
Le Magister, se tournant à ces cris,
Ayant tout dit, il mit l’enfant à bord...
Le Créateur en a béni l’engeance. »


    Dans cette fable La Fontaine critique la pédagogie dominante de l’école, l’écolier et du maître d’école et propose, à la place. Il insiste sur l’innocence de la situation : « un jeune enfant », « en badinant », soulignent que la « faute » était plutôt inconscience et accidentelle. Il met en cause le manque d’une démocratisation  par solidarité entre écolier et maître d’école à l’école d’antan.  Le sauvetage de la noyade de l’écolier par le maître d’école est présenté comme exceptionnel et tenant du miracle. D’où la mise en exergue de l’exemplarité de la vigilance démocratique de ce maître d’école modèle. Michel Lobrot note : «L’établissement d’un système de formation entièrement libéré de tout ce qui peut le vicier suppose une mentalité nouvelle de la part de la majorité des membres de ce système – élèves et enseignants (…). Un nouveau système de formation, centré sur l’élève et son développement… » - «Libérer sur la formation», in «FORMATION 2», Op.cit., p.181.

     4. La démocratisation et la poésie par l’antiélitisme de l’école de l’écolier  et du maître d’école chez Jean-Baptiste Gresset (1709-1777) :

      Chez le poète français, Jean-Baptiste Gresset, la démocratisation et la poésie font alors le procès de l’antiélitisme de l’école de l’écolier et du maître de l’école aristocratique cléricale, fustigeant Le Collège Louis-le Grand, ancien collège de Clermont, située rue Saint-Jacques, sur la montagne Sainte-Geneviève, à Paris, au XVIIIe siècle.

«LA CHARTEUSE»

« Sur cette montagne empestée
Où la foule toujours crottée
De prestolets provinciaux
Trottent sans cause et sans repos,
Vers ces demeures odieuses…
Il est un édifice immense
Où, dans loisir studieux,
Les doctes arts forment l’enfance
Des fils des héros et des dieux :
Là, du toit d’un cinquième étage
Qui domine avec avantage
Tout le climat grammairien… ».

Ch.-M. Des Granges,
«MORCEAUX CHOISIS DES AUTEURS FRANÇAIS»,
Paris, Ed. Hatier, 1938, pp. 843-844.

       Jean-Baptiste-Louis Gresset, est un poète et dramaturge jésuite français. Originaire d'Amiens, il devient professeur au collège Louis-le-Grand à Paris et publie un poème satirique, l'histoire du perroquet d'un couvent, «Ver-Vert» (1734). Parmi ses poèmes, il y a «Chartreuse» où il réclame la démocratisation de l’école par l’égalité des chances, de l’école, de  l’écolier et du maître d’école, ouverts tant au menu peuple et qu’aux classes nobles privilégiées. En ce sens, M. Lobrot indique : « Tout notre enfance, on nous a rebattu les oreilles avec l’idée qu’il ‘faut bien travailler’ [à l’école], car si nous ne le faisons pas,  (…), nous serons des vauriens et des bons à rien, etc. Cette organisation [du travail à l’école] est telle en effet que le lien entre travail scolaire et la réussite sociale est très étroit, presque absolu, d’après de nombreuses études récentes. » - in «FORMATION 2», Op.cit., p. 146.

       5. La démocratisation et la poésie par la promotion de l’adaptation à la vie de l’enfant  de l’école de l’écolier et du maître d’école chez Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) :

   La poétesse française, du XIXe siècle, Marceline Desbordes-Valmore, prône la démocratisation et la poésie la socialisation de l’école, l’écolier  et du maître d’école. C’est ce que  narre son poème-fable :

« L’ÉCOLIER »

«Un tout petit enfant s’en allait à l’école.
On avait dit : Allez! … il tachait d’obéir
Mais son livre était lourd, il ne pouvait courir.
Il pleure et suit des yeux une abeille qui vole…

Un dogue l’observait du seuil de sa demeure.
Stentor gardien sévère et prudent à la fois,
De peur d’effrayer retient sa grosse voix.
«Écolier ! voyez-vous ce laboureur aux champs ?
Eh bien ce laboureur, dit Stentor, c’est mon maître.
Allez donc à l’école ; allez mon petit ange !

Les chiens ne lisent pas, mais la chaîne est pour eux :
Enfant vous serez homme et vous serez heureux…
En quittant le bon dogue, il pense, il marche, il court.
L’espoir d’être homme un jour lui ramène le sourire.
À l’école, un peu plus tard, il arrive gaîment,
Et dans le mois des fruits il lisait couramment.»

                                                www.poesie-française.fr , p.1.

     Par ce poème qui tient beaucoup du genre de la fable, Marceline Desbordes-Valmore appelle à la démocratisation de l’école, de l’écolier et du maître d’école, par la socialisation de l’enfant, en tant que futur citoyen accompli,  ouvert  sur la vie de tous les jours et la société environnante présente et à venir. M. Lobrot souligne d’ailleurs : «Les enfants [ambitieux] dont il s’agit sont surtout ceux des catégories supérieures ou des catégories moyennes aspirant fortement aux niveaux [de vie] supérieurs (…). Le système se referme lui-même et privilégie certaine catégories sociales sans avoir à faire aucune discrimination et en restant apparemment tout à fait démocratique » - in
«FORMATION 2», Op.cit., p.149.  

       6. La démocratisation et la poésie par l’écologie de l’école de l’écolier  et du maître d’école chez Victor Hugo (1802-1885) :

       En villégiature chez un maître d’école, à la campagne, le grand poète français, Victor Hugo, devenu adulte, chante la démocratisation par l’ouverture écologique  de l’école, de l’écolier et du maître d’école, sur la nature, dans :

« LETTRE»

«J’aime ces flots où court le grand vent éperdu ;
Les champs à promener tout le jour m’envie ;
Chez le maître d’école où je suis logé,
Comme un grand écolier abusant d’un congé,
Le ciel rit, l’air est pur ; tout le jour, chez mon hôte,
C’est un doux bruit d’enfants épelant à voix haute,
L’eau coule, un verdier passe, et moi, je dis, « merci !
Merci dieu tout puissant ! » Ainsi je vis ainsi,
Paisible, heure par heure, à petit bruit, j’épanche
Mes jours, tout en songeant à vous, ma beauté blanche! ».

                                                www.poesie-française.fr , p.1.

       Victor Hugo se veut ici le défenseur d’une démocratisation de l’école, de l’écolier et du maître d’école par une écologie généralisée de la vie au contact de la nature tant à l’âge scolaire que postscolaire. «Il en [des contrôles scolaires extérieurs] résulte évidemment, ajoute Lobrot, que les examens ne peuvent appréhender ce qui précisément est le plus important pour l’individu [l’écolier], à savoir sa capacité d’adaptation dans des situations réelles, son aptitude à résoudre les problèmes que pose la vie, sa réflexion en face des choses, etc. » - Op.cit., p.159.
  
       7. La démocratisation et la poésie par le culte de la liberté de l’école de l’écolier  et du maître d’école chez Paul Éluard (1895-1952) :

      La démocratisation et la poésie par le culte de la liberté de l’école, de l’écolier  et du maître d’école est exaltée ici, par le poète français, Paul Éluard, à l’aube du XXe siècle, en tant que vide universel à combler en France. Il y fait échos à cette récrimination de Caroline Brizard : «Comme il est étonnant de constater à quel point la réalité des écoles française aujourd’hui est éloignée de ces nobles idéaux [de Jules Ferry]. Bien sûr, la vie n’a pas toujours l’élan positif qui traverse les choristes ou le Cercle des poètes disparus. Toujours est-il que le système actuel d’éducation non seulement ne correspond pas à son image idéale, mais n’atteint pas non plus le même niveau de résultats que dans une grande partie de l’Europe et du monde développé. » - « L’école casse-t-elle nos enfants ?», www.tempsreel.nouvelobs.com , p.1. Et Paul Éluard de tonner :

« LIBERTÉ »

«Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur la table sur la neige
J’écrirai ton nom sur toutes les
Pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom…
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Liberté»

                                                     www.poetica.fr , p.1.

     Paul Éluard préconise la démocratisation par le culte généralisé de la liberté à l’école, de l’écolier et du maître d’école, et dans toutes les circonstances de la vie scolaire et extrascolaire de la vie humaine. M. Lobrot avance : «En effet, les élèves [les écoliers] aujourd’hui se trouvent contraints de suivre un très grand nombre de cours du seul fait de l’obligation scolaire et de réaliser les obligation du programme. Dans le nouveau système, certains élèves pourraient travailler seuls, et, de toute façon, éviter les enseignements qui ne leur conviendraient pas. Ils ne seraient mus que par leurs intérêts et leur présence dans les établissements ne seraient pas obligatoire, du moins au-delà d’un certain âge [le culte de la liberté à l’école].» - in «FORMATION 2», Op.cit., p174.    

     8. La démocratisation et la poésie par l’épanouissement et l’ouverture de la vie à l’école de l’écolier  et du maître d’école chez Jacques Prévert (1900-1977) :

      Ici, Jacques Prévert, poète français du début du XXe siècle, plaide pour la démocratisation et la poésie par la pédagogie libertaire de la vie à l’école de l’écolier  et du maître d’école. Il en dévoile l’inexistence génératrice de cancre assoiffé d’air libre et de bonheur, dans :

         « LE CANCRE »

«Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le cœur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur. ».

«Paroles», Paris, Ed. Gallimard, 1972, p.65.

     Dans ce poème, J. Prévert invite à la démocratisation par pédagogie libertaire à l’école de l’écolier et du maître d’école, en dépeignant l’état du cancre, sous l’autoritarisme du maître d’école répressif et ex cathedra. Il fait un du cancre un être malheureux,  un anarchiste et psychopathe en puissance en révolte  contre la société scolaire et la extrascolaire oppressives, et se crée un monde opposé, démocratique à la mesure de son bonheur dans le monde du rêve.  Michel Lobrot signale : «À côté de cette catégorie des bons élèves [écoliers] (…), nous trouvons les élèves pour qui les sanctions finales [les examens] (…) ne sont pas vécues comme des récompenses (…), mais comme des punitions (…). La non-réussite signifie pour eux (…) être un ‘laissé-pour compte’ de la société (…). Il s’agit en fait d’une véritable déchéance sociale, de la réduction à l’état de déchet de la société.» - in «FORMATION 2», Op.cit., p.149.


      9. La démocratisation et la poésie par la responsabilisation personnalisée et coopérative de l’école de l’écolier  et du maître d’école chez Jean Follain (1903-1971) :

       La démocratisation et la poésie chez Jean Follain passe nécessairement par une responsabilisation personnalisée et coopérative de l’école de l’écolier  et du maître d’école. D’où, Follain, prône-t-il :

«L’ORDRE»

«L’écolier qui balayait la classe
à tour de rôle était choisi
alors il restait seul
dans la crayeuse poussière
près d’une carte du monde
que la nuit refroidissait
quelquefois il s’arrêtait, s’asseyait
posant son coude sur la table aux entailles
inscrit dans l’ordre universel.».
                                                     www.canalblog.com , p.1.

        La démocratisation  et la poésie chez J. Follain par une responsabilisation personnalisée et coopérative de l’école de l’écolier et du maître d’école, se forgent à l’ombre des menus travaux de balayage de classe, comme au niveau des rêves du monde et des frustrations des élèves gravées sur les pupitres et dont souvent, il n’est guère question, dans le système scolaire dominant, fondé surtout sur le bourrage de crâne, la contrainte physique comme règle absolue. A. Lhotellier assure : «La formation est affirmation dans tous les sens forts du terme – tels que attestation, affrontement, témoignage, engagement, présence, décision, action, création. Ce n’est pas une école de scepticisme généralisé – de relativisme amusé, de fanatisme sectaire ou de tourisme irresponsable [la responsabilisation]. Se former, c’est découvrir à travers les nombreuses expériences le pouvoir qui est en soi.» - in «FORMATION 1», Op.cit., p.61.

      10. La démocratisation et la poésie par l’humanisation écologique de la vie et du béton de l’école de l’écolier  et du maître d’école des HLM chez Jacques Charpentreau (1928- ) :

      Encore vivant au XXIe siècle, le poète français, Jacques Charpentreau, chante la démocratisation et la poésie par l’humanisation écologique de l’école,  de l’écolier  et du maître d’école,  de la vie des HLM et du béton, tant en leur sein et qu’autour d’eux.  Il incarne ce choix privilégié, à travers le poème suivant :

«DANS NOTRE VILLE»

«Dans notre ville, il y a
Des tours, des maisons par milliers
Du béton, des blocs, des quartiers
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans notre rue, il y a
Des autos, des gens qui s’affolent.
Un grand magasin, une école.
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.

Dans cette école, il y a
Des oiseaux chantant tout le jour
Dans les marronniers de la cour.
Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat
Est là.
                                                     www.jacquescharpentreau.fr , p.1.

      Pour Jacques Charpentreau, la démocratisation par l’humanisation écologique de l’école,  de l’écolier  et du maître d’école,  de la vie des HLM et du béton, et des nouvelles cités de banlieue est une condition sine qua none d’une existence communautaire viable. L’urbanisme dédié aux pauvres ne saurait être démocratique, sans un environnement naturel, rattachant habitation humaine, école et vie naturelle : faune et flore intimement reliées. Lhotellier objection aussi : «La formation est une manière de questionner lez réel – c’est-à-ire le vécu (où le virtuel, le seulement possible, l’entièrement imaginé se fondent) et le savoir. Non seulement l’homme transforme son donné (nature et culture), mais il transforme son mode de transformation.» - in «FORMATION 1», Op.cit., p.60.
  

     II. La démocratisation et la poésie de l’école de l’écolier et du maître d’école chez les poètes arabes, du VIIIe au XXIe siècle :

       Contrairement à certains critiques qui situent, au milieu du  XIXe et au début du XXe siècles, l’apparition d’une littérature d’enfance et de jeunesse arabe (dont la poésie), en tant qu’emprunt à l’Occident, et plus particulièrement à la France, le corpus poétique arabe avaient déjà traité de la question de la démocratisation de l’école, de l’écolier et du maître d’école, dès le VIIIe siècle, dont la modernisation s’était poursuivie au contact de l’Europe coloniale et postcoloniale, du XIXe et XXIe siècles. Selon ‘Jamia Umm Al Qura’ «Le début de l’apparition, de la littérature de l’enfant,  dans le monde arabe, eut lieu, dès milieu du XIXe siècle, quant à ses premiers prototypes, ils n’apparurent qu’au début du XXe siècle. Les hommes de lettres arabes reçurent l’influence de la littérature occidentale, en particulier les écrits du poète français La Fontaine  dont ils traduisirent les fables et les poèmes en langue arabe. » - «Adabu At-Tifl», www.26sep.net , p.1. En fait, la démocratisation et la poésie de l’école, de l’écolier et du maître d’école chez les poètes arabes s’étend, du VIIIe au XXIe siècle. Ce dont rend compte le corpus ci-après : 

      1. La démocratisation et la poésie par l’anti-mercantilisation de l’école  de l’écolier  et du maître chez Abdallah Al Mubarik  (728-791, apr.  J.C .)  :

       Le poète arabe irakien du VIIIe siècle, Abdallah Al Mubarik, stigmatise la démocratisation et la poésie par mercantilisation de l’école  de l’écolier et du maître, et ce d’un point de vue éthico-religieux. Il entonne :

«Ô MERCANTILISATEUR DE LA SCIENCE»

«Ô mercantilisateur de la science tel l’épervier,
Donnant la chasse aux deniers des miséreux
Tu as rusé pour le monde et le monde en soi
Par un subterfuge qui anéantira la vraie foi!
Où que tu sois n’as-tu pas comme prédicateur
Tant  appeler à délaisser les portes des sultans?
En disant qu’on t’y oblige ce n’est guère ainsi
Que trébuche le baudet du maître dans la boue.»


     À propos de la démocratisation par l’anti-mercantilisation de l’école dans les pays d’Islam, revendiquée ici par le poète Abdullah Al Mubarik, Sigrid Hunke relate : « Dès l’an 800, les sermons en latin ne sont déjà plus compris du peuple [chrétien], et le synode de Tours se voit contraint d’ordonner aux prêtres de prêcher dans l’idiome local (…).  Il en va tout autrement dans les pays d’Islam. L’État arabe, ayant tout intérêt à ce que parmi ses sujets «les vaches soient bien gardées», prend bientôt l’instruction publique en main. Les enfants [les écoliers] de toute condition fréquentent les écoles primaires, ceci moyennant une somme fort modique. Mieux encore, depuis que l’État paie les professeurs [les maîtres d’école], ceux-ci doivent instruire gratuitement les indigents.» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Ed. Albin Michel, 1960, p.
242.
     2. La démocratisation et la poésie par la compétence et l’excellence de l’école de l’écolier et du maître chez Ibnu Al Aârabî (760-841, apr.  J.C .)  :

      La démocratisation et la poésie par la compétence et l’excellence de l’école de l’écolier et du maître chez le poète arabe irakien, du IXe siècle, Ibnu Al Aârabî vise à mettre en exergue la maîtrise du savoir et de la perfection comme devise contre la décadence des mœurs et de la vilenie d’une descendance mal scolarisée. D’où le poème tonitruant :

«SI PROCHES SONT LES CHOSES MENÉES PAR UN COMPÉTENT»

«Si proches sont les choses menées par
Un compétent tant éloignées sans cela

Consulte le maître tu seras comme lui
Qui suit un fait le saisit et s’habilite

Gère si bien ce à quoi tu t’intéresses
Nul bien ne résulte d’un fait mal géré

L’homme faillit alors qu’il est négligent
Et parfois déçu l’homme non négligent

Les hommes d’actes viables sont partis
Qui déniaient toutes les faits indignes

Vivant parmi des descendants se louant
Les uns les autres dit de borgne à borgne.»


     La démocratisation par l’excellence de l’école de l’écolier et du maître, exaltée par ici par le poète Ibnu Al Aârabî, était de rigueur dans le monde musulman, et avait pour centre focal la mosquée. S. Hunke indique : «Le chemin usuel emprunté par celui qui veut approfondir ses connaissances dans une spécialité bien déterminée afin de pouvoir un jour l’enseigner lui-même le conduit à la mosquée (…). Dans la cour de la mosquée, le professeur est assis au pied d’une colonne, ses auditeurs groupés en demi-cercle autour de lui. Chacun homme ou femme, peut y assister. Et chacun peut interrompre le professeur pour lui poser une question ou soulever une objection. Ce qui ne manque pas de contraindre, fort salutairement, le conférencier à une préparation des plus rigoureuses. Sans doute tout homme qui s’estime suffisamment compétent peut-il en principe se proposer comme conférencier, mais un auditoire que l’on sait exigeant et toujours prêt à la critique empêche les novices et même les demi-savants de prendre la parole.» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., pp.244-245.

    3. La démocratisation et la poésie par l’anti-autoritarisme de l’école de l’écolier et du maître chez Al Imam Al Chafii (767-820, apr.  J.C .)  :

    L’anti-autoritarisme constitue chez le théologien musulman et poète arabe palestinien, Al Imam Al Chafii, du IXe siècle, la pomme de discorde scolaire, à dépasser pour atteindre la démocratisation et la poésie  de l’école de l’écolier et du maître, et combattre l’ignorance, l’analphabétisme et la licence des mœurs chez les jeunes comme chez les adultes. Il déclame à cet égard dans :

«LE MAÎTRE, LA SCIENCE ET LA VERTU»

Supporte l’amertume de la sévérité du maître
L’acquis de la science est dans ses  d’humeurs

Qui n’a goûté l’amertume du maître une heure
Boira l’humiliation de l’ignorance toute sa vie

Qui rate l’enseignement durant de sa jeunesse
Prononce quatre fois la prière sur son décès

L’égo du jeune par Dieu est la science et la vertu
Si elles n’y sont pas nulle considération à son égo.»  

  www.jurry.com , p.1.

     La démocratisation par la circulation multiple et libre des maîtres et des savoirs aux quatre coins de l’empire musulman  assure contre l’autoritarisme d’un seul maître local était aussi le crédo du poète Al Chafii. Hunke en rapporte : «Sous les arcades de la mosquée, l’étudiant a toujours l’occasion d’entendre les conférences d’éminents professeurs de passage, lesquels viennent souvent des régions les plus éloignées de l’empire arabe (…). Ainsi,  point  n’est besoin d’une revue spécialisée pour porter rapidement à la connaissance des érudits de Basra, de Fès ou de Cordoue les th éories conçues à Tolède ou à Raj.» - Op.cit., p.245.

    4. La démocratisation et la poésie par la qualification de l’école de l’écolier et du maître chez Al Mutanabbi (915-965, apr. J.C .)  :

     Le poète arabe irakien, du Xe siècle, Al Mutanabbi, figurait la démocratisation et la poésie par la qualification de l’école de l’écolier et du maître, dénonçant avec ironie un maître enseignant la généalogie nobiliaire en Égypte, sans en connaître le milieu, tout étant d’origine bédouine roturière.  Il en brosse le profil incapacitant en s’exclamant :

«QU’Y A-T-IL DE RISIBLE EN EGYPTE!»

«Qu’y a-t-il  de risible en Égypte !
Mais c’est un rire comme le pleur

Un Nabatéen d’entre les roturiers
Y enseigne la généalogie des nobles

Et un noir dont la moitié est jaune
On lui dit qu’il est la lune du soir

En poésie j’ai loué l’hippopotame
Entre versification et parchemin

Ce n’était pas un éloge pour lui
Mais une satire de tous les gens».


     La démocratisation par la qualification de l’école de l’écolier et du maître, était alors de règle dans le monde musulman, selon le poète Al Mutanabbi.  S. Hunke assure à cet endroit : «Un Arabe ne commet jamais l’indiscrétion de diffuser des thèses dont il n’est pas l’auteur. Quiconque veut baser sa leçon sur l’ouvrage d’un tiers doit avant tout obtenir de l’auteur l’autorisation écrite de le faire (…). C’est dire jusqu’où est enraciné le respect de la création et de la propriété intellectuelles !» - Op.cit., pp.245-246. 

      5. La démocratisation et la poésie par l’intégrité scientifique de l’école de l’écolier et du maître chez Al Imam Ibn Tymiyya  (1263-1328, apr.  J.C .)  :

       Chez le poète et théologien arabe syrien, du XIIIe siècle, Al Imam Ibn Tymiyya,  la démocratisation et la poésie devrait se faire par l’intégrité scientifique de l’école de l’écolier et du maître. Ainsi s’adresse-t-il en termes de reproche au maître d’école sans éthique et non crédible aux yeux de ceux qu’il enseigne ou qu’il prêche en société. D’où le poème critique suivant :

«Ô HOMME QUI ENSEIGNE AUTRUI!»

«Ô homme qui enseignes autrui!
Ne t’enseignerais-tu toi-même ?

Tu prescris remède au mal et vil
Qui guérit alors que tu es malade
On te voit réformer nos raisons
Alors que de raison tu es privé

Ne défends pas vice en l’imitant
Quel honte pour toi si tu le fais

D’abord interdis-toi tes défauts
Si ton moi y arrive tu es un sage

Alors on accepte ton fait et suit
Ton savoir utile enseignement».


     Concernant la démocratisation par  l’intégrité scientifique de l’école de l’écolier et du maître dans le monde arabo-musulman, prônée par le poète Ibn Tymiyya,  S. Hunke  note : «D’un professeur [maître d’école] qui délivrait ses licences avec une particulière libéralité, ses étudiants [ses écoliers] disaient : ‘qu’il couvrait la terre de témoignages sur ce qu’il avait entendu et de licences d’enseignement’. Car toute autorisation de propager des idées lues ou entendues équivaut pour l’élève à un certificat d’aptitude.» - Op.cit., p.246.

       6. La démocratisation et la poésie par l’initiative novatrice de l’école de l’écolier et du maître chez Al Hassan Al Youssi (1630-1691, apr.  J.C .)  :

       Le poète arabe marocain du XVIIe siècle, Al Hassan Al Youssi, prône la démocratisation et  la poésie par l’initiative novatrice de l’école de l’écolier et du maître, dans le cadre de l’éthique et de la rigueur de la critique du savoir au-delà des documents écrits. Ainsi se donne-t-il en exemple, dans :

«JE ME VOIS PARTOUT OÙ JE VAIS»

«Je me vois partout où je vais
À trouver ce que je n’ai trouvé

L’intelligent acquiert une science
Nouvelle partout où il s’en va

Pense et tiens pour apprentissage
Des sciences auparavant  exactes

Tu appréhendes  non ce qui dans
Les archives un jour se transcrit

Soumets-toi et consens au sort
Ne te laisse pas aller à la colère».


     Quant à l’initiative novatrice de l’école de l’écolier et du maître, dans le cadre de l’éthique et de la critique du savoir au-delà des documents écrits, à laquelle aspire ici le poète Al Youssi, S. Hunke atteste : «Les universités arabes qui fleurissaient depuis le IXe siècle et qui, l’avènement de Gerbert à la papauté (…) ont placé sous les yeux de l’Occident un modèle d’institution scientifique temporelle, qu’il s’agisse de méthodes d’enseignement, de l’octroi des grades universitaires ou de la division de l’université en facultés (…). Chaque époque s’empare du patrimoine scientifique préexistant.  Et dans la mesure où il tombe entre des mains créatrices, celles-ci en modèlent la substance et la transforme selon leur loi. Par l’observation et l’expérience, les Arabes ont développé les données scientifiques héritées des Grecs.» -  Op.cit., p.248. 


    7. La démocratisation et la poésie, par l’anti-archaïsme, le progrès qualitatif  non quantitatif de l’école de l’écolier et du maître chez Nassif Al Yazigi (1800-1871, apr.  J.C.) :

      Nassif Al Yazigi, poète arabe libanais, du XIXe siècle, préconise la démocratisation et la poésie, par l’anti-archaïsme, le progrès qualitatif et  non quantitatif de l’école de l’écolier et du maître. Il entonne :

«DÉLAISSE LA VEILLE !»

«Délaisse la veille et tiens compte de demain
Et dote-toi par toi-même des meilleurs atouts

Et habille-toi à toute époque de l’habit présent
Jusqu’à ce qu’on te tisse un autre contre le froid

Il y a des hommes dont le nombre  est absurde
Dont un seul suffit au lieu d’un  grand nombre».

      La démocratisation et la poésie, par l’anti-archaïsme, le progrès qualitatif et  non quantitatif de l’école de l’écolier et du maître du poète Al Yazigi ici est repris par A. Lhotellier en ces termes : «Chaque formateur doit réponde de son savoir (…), savoir qu’il n’est pas un distributeur d’ «avoir futile», emmagasiné en manuels, mais que formation et information sont liées. C’est cette même mise en question qui entraîne des confrontations avec d’autres expériences, d’autres cultures, avec des recherches antérieures, avec des recherches voisines. Nous avons tout à réapprendre, et le savoir acquis et la synthèse en cours.» - «FORMATION 1», Op.cit., p.67.

      8. La démocratisation et la poésie, par l’alphabétisation généralisée et le respect de l’école de l’écolier et du maître chez Ahmed Chawki (1868-1932, apr.  J.C.) :

       Ahmed Chawki, poète arabe égyptien et prince des poètes arabes, du XXe siècle, voit dans la démocratisation et la poésie, par l’alphabétisation généralisée et le respect de l’école, de l’écolier et du maître, comme l’unique voie d’accès à la justice sociale, à l’égalité des genres et à la sauvegarde des enfants en situation précaire. Il déclame  en ce sens :

«LÈVE-TOI PAR RESPECT AU MAÎTRE!»

«Lève-toi par respect au maître et fais-lui honneur!
Le maître a bien failli être un véritable prophète

Connais-tu plus noble et plus digne que celui qui
Édifie et élève donc autant d’âmes et de raisons

Soit loué, ô mon Dieu! Tu es le meilleur des maîtres
Tu as enseigné par la plume les premiers siècles

Tu as sorti cette raison raisonnable de ses ténèbres
Et Tu lui as indiqué de clairvoyante lumière la voie

Dans l’ignorance une communauté ne peut vivre 
Comment la vie serait-elle entre les mains d’Azrael?

Si le maître n’est pas juste alors il en résulterait
Un affaiblissement d’esprit de justice chez les jeunes

Si les femmes grandissent dans l’analphabétisme
Les hommes s’allaiteront d’ignorance et d’apathie

Le véritable enfant orphelin est celui qui ayant
Une mère qui l’a abandonné ou un père occupé».


     La démocratisation et la poésie, par l’alphabétisation généralisée et le respect de l’école, de l’écolier et du maître, comme l’unique voie d’accès à la justice sociale, à l’égalité des genres et des enfants chez Chawki rejoint cette remarque historique de S. Hunke : «Certainement, lorsqu’on songe qu’aux IXe, Xe, XIe siècles l’Europe centrale compte pour le moins 95% d’analphabètes (…). Le désir éprouvé par les convertis à l’Islam de devenir véritables musulmans est à l’origine de ces écoles. Elles sont nées spontanément, sans que personne n’ait ordonné leur création. Tout musulman doit pouvoir lire l’Écriture sainte.» -  «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., p.241.


       8. La démocratisation et la poésie, par l’éducation des filles comme une école de l’école de l’écolier et du maître chez Hafiz Ibrahim (1872-1932, apr.  J.C.) :

       Pour Hafiz Ibrahim, poète arabe égyptien, surnommé Poète du Nil, du XXe siècle, la démocratisation et la poésie, par l’éducation des filles en tant qu’école de l’école de l’écolier et du maître, est le moyen de parer à la décadence  de tout l’Orient arabe. Il y clame :

«BIENFAIT À MOI L’ÉDUCATION DES FILLES!»

«Bienfait à moi l’éducation des filles car
Elle est en Orient la cause de cet échec

La mère est une école si tu la prépares
Tu prépares un peuple de racines saines

La mère est un jardin si la vie le recueille
Par l’arrosage il y pousse tant de feuilles

La mère est le maître des premiers maîtres
Elle comble leurs œuvres en tous horizons».


     L’appel à la démocratisation et la poésie, par l’éducation des filles en tant qu’école de l’école de l’écolier et du maître, est le moyen de parer à la décadence  de tout l’Orient arabe par Chawki se répercute à travers cette indication de Hunke : «Dans la cours de la mosquée, le professeur est assis au pied d’une colonne, ses auditeurs groupés en demi-cercle autour de lui. Le cours a lieu, en quelque sorte, toutes portes ouvertes. Chacun, homme ou femme, peut y assister. Et chacun peut interrompre le professeur pour lui poser une question ou soulever une objection. » - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., pp.244-245.  

     9. La démocratisation et la poésie, par la construction des écoles ouvertes sur le marché de l’emploi et la perfection de l’école de l’écolier et du maître chez Maârouf Roussafi (1875-1945, apr.  J.C.) :

      De son côté, le poète arabe irakien, du XXe siècle, Maârouf Roussafi, préconise la démocratisation et la poésie, par la construction des écoles ouvertes sur le marché de l’emploi et de la perfection de l’école de l’écolier et du maître, dont les lauréats brilleront en génies exemplaires de par le monde. Il chante cet idéal espérance, dans :

«CONSTRUISEZ DES ÉCOLE!»

«Construisez des écoles et poursuivez l’espoir
Jusqu’à en atteindre par les édifices Saturne

Aidez-les par ce que vous offrent  vos revenus
Et ayez du mépris quiconque se montre avare

N’ayez pas en elles la science tout votre objectif
Mais apprenez aux jeunes ce qui favorise l’emploi

Donnez aux enfants avec le savoir une éducation
Dont l’écho se fait de par le monde un exemple

Mobilisez une armée de science de notre jeunesse
Nombreuse que le monde peut citer en référence

Ne sommes d’une nation qui dans sa renaissance
Par la science et l’épée a déjà fondé tant d’États».


     La démocratisation et la poésie, par la construction des écoles ouvertes sur le marché de l’emploi et de la perfection de l’école de l’écolier et du maître dans le poème de M. Roussafi nous rappellent la pratique dominante en Islam évoquée par S. Hunke : «Plus d’un fellah confie son fils à un professeur de la ville (…). Le professeur promet de faire de l’élève, selon ses dispositions, un candidat à quelque fonction publique : futur cadi ou peut-être officier de cour(…) Plus d’un père fait instruire ses enfants à domicile par un précepteur.» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., p.243.  

      10. La démocratisation et la poésie, par la consécration de l’utilité de la citoyenneté de l’écolier et du maître chez Mohammad Hraoui  (1875-1945, apr.  J.C.) :

       Par la voix des écoliers filles et garçons, le poète arabe égyptien, Mohammad Hraoui, chante la démocratisation et la poésie, par la consécration de l’utilité de la citoyenneté de l’école, de l’écolier et du maître, pour la formation des jeunes servant le bienêtre de leur nation et de leur patrie. Aussi s’exclame-t-il avec enthousiasme :

«Ô INSTITUT QUI M’AS INSTRUIT!»

« Ô Institut qui m’as instruit !
Et par la droiture tu m’as orné

Tu m’as doté encore tout petit
De toutes les bonnes moralités

Combien en ton sein de maîtres
Pieux et aux nombreuses bontés

Par sa science il m’a bien muni
Et par ses conseils il m’a guidé

Salutation  ô mon institut
Ô source de ma salubre vie

Tu m’as élevé aussi bien béni
Pour ma nation et ma patrie».


     La démocratisation et la poésie, par la consécration de l’utilité de la citoyenneté de l’école, de l’écolier et du maître, chez le poète Hraoui, conduit à s’interroger avec Lucien Mehl : «On peut se demander si la mise en question (…), de la fonction enseignante, de la fonction administrative et de leurs agents, n’est pas une tentative plus ou moins consciente de détourner l’attention des citoyens des véritables problèmes de notre société (…). Mais, bien sûr, le fait scolaire peut évoluer. L’école et l’université, le centre de formation, ne doivent pas être séparés de la cité [de la citoyenneté], être ‘ghettos’ ou ‘tours d’ivoire’. » - «FORMATION 2», Op.cit., pp.61, 63.  

     11. La démocratisation et la poésie, par la non-discrimination démocratisation et la poésie, par la non-discrimination de l’accès égalitaire de l’école, de l’écolier et du maître d’école, chez Mahmoud Darwich  (1941-2008, apr.  J.C.) :

    D’après Mahmoud Darwich, poète arabe palestinien, du XXIe siècle, la démocratisation et la poésie, par la non-discrimination de l’accès égalitaire de l’école, de l’écolier et du maître d’école, est en fait un droit humain à universaliser, sans distinction, dans le monde, en territoires libres comme en territoires occupés, dans les camps des réfugiés, fuyant les guerres et sinistres. Il en stigmatise le délit contre les siens, dans :

«INSCRITS!»

«Inscrits !
Je suis Arabe
Le numéro de ma carte : cinquante mille
Nombre d’enfants : huit
Et le neuvième… arrivera après l’été !
Et te voilà furieux

Inscrits !
Je suis Arabe
Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine
Et j’ai huit bambins
La galette de pain
Les vêtements, les cahiers d’écolier
Je les tire des rochers…».
  www.asslema.com , p.1.

        La démocratisation et la poésie, par la non-discrimination de l’accès égalitaire de l’école, de l’écolier et du maître d’école, est ici réclamée à l’État hébreux,  par le poète palestinien M. Darwich en faveur des siens. Lucien Mehl indique à ce sujet : «Il faut relever enfin que la généralisation de l’instruction, l’organisation progressive de la formation continue, demandent à l’évidence (…) l’élaboration d’une législation, la création d’organismes publics et le contrôle des initiatives privées par les pouvoirs publics (…). Les progrès en matière d’enseignement et de formation et surtout, la réduction des inégalités
D’accès à l’éducation et à la culture ne peuvent être obtenus (…)  sans que soit créés tout un réseau de droits et d’obligations, un service public de l’éducation (…) et un appareil administratif central, régional et local, à la mesure de cette vaste entreprise.» -  «FORMATION 2», Op.cit., pp.63, 64.  

        Pour conclure, il est à dire en langue française comme en langue arabe, la poésie s’est préoccupée de façon séculaire, de la question de la démocratisation de l’école, de l’écolier et du maître d’école. En témoigne en ce sens Michel Yoyo : «La formation [l’école, l’écolier et le maître d’école] aurait donc à se préoccuper des questions de liberté, d’équilibre mental, de langage, de démocratisation (…). La démocratisation de la formation [de l’école, de l’écolier et du maître d’école] est étroitement liée au langage (mais aussi à la liberté), en ce que celui-ci pèse sur la démocratie interne de la formation et interroge sur le sens de la co-formation et concerne les usagers [les enseignants, les écoliers garçons et filles, la famille et la société]. Ce qui conduit à accepter des niveaux et des modes de formation différents en liaison avec les demandes [les marchés de l’emploi] et les individus concernés [les écoliers et les maîtres d’écoles], avec leurs niveaux et leurs abords spécifiques [cycles de formation et débouchés].» - «FORMATION 2», Op.cit., pp.63, 64.    

                                                                       Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED