domingo, 25 de diciembre de 2016

NOUVEL AN 2017, (POEME), Dr. SOSSE ALAOUI Med



EXODE DU NOUVEL AN 2017

Exode du nouvel an 2017
Abolis terrorisme  et guerres
Serine la paix au planisphère
Cesse les pleurs au cimetière
Vêts d’arcs d’oliviers la terre
Fais chanter l’oiseau des airs
Printemps automne été hiver
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Exode du nouvel an 2017
Fais aux hommes aimer la vie
Le verre de gaîté à faire envie
Dévie la haine des cœurs ravis
Vendetta extrémiste qui sévit
Sois le bal réveillon aux parvis
Minaret et synagogue réunies
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Exode du nouvel an 2017
Sois l’aube à la nuit endeuillée
Que vit l’Homme ici malmené
Sois au Cop 22 un bel banquet
Un SOS de la Terre écologisée
Traversée du désert à Césarée
Fête en l’Homme sa fraternité
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Exode du nouvel an 2017
Ni déluge ni jour apocalyptique
Sol fleuri de l’ère démocratique
Mais la  foi à l’unisson pacifique
Le flux de limon la joie féérique
Non à la  foi fossile et fanatique
Tocsin sinistre de mort tragique
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Exode du nouvel an 2017
Sois hôte des exilés du sol natal
Prière aux morts en file sacrale
Rasés par l’intolérance infernale
Crime monstre contre tout idéal
Lie de forces obscures en cavale
Rendant un ange de la foi chacal
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Exode du nouvel an 2017
Sois pour l’Homme tel un phare
Nie ces crimes subis en fanfares
Mal de donquichottes barbares
Pour qui vivre n’est qu’une tare
Foi de tombeau et de corbillard
Sois pour l’homme vie et espoir
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Exode du nouvel an 2017
Sois la voix des foules sans nom
Tirées en lieu public sans raison
Décrète trêve des bains de sang
Prie à la mémoire des innocents
Hachés par l’extrémisme déviant
L’Islam enseigne de Paix d’antan
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Exode du nouvel an 2017
Sois l’âge d’or des hommes bénis
De la planète paisiblement réunis
Échanges de vœux nulles vilenies
Un lendemain sans exclu ni banni
La paix entre races états et partis
Un éden de vies que nul ne ternit
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Exode du nouvel an 2017
Bannis rideau de fer et état voyou
Fais enfin régner l’Homme partout
Sans sectes fanatiques sans tabous
La foi foyer de vie huis sans verrou
Une filiation d’Adam et Eve en tout
Un homme de foi de raison surtout
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Exode du nouvel an 2017
Ne sois pas une fois simple souvenir
Mais le séjour d’un bon et bel avenir
D’une paix des esprits guéris du pire
Mais déplore toute vie que fait périr
Le fanatisme des camps de vampires
Ôtant à tant de vie présent et avenir
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Exode du nouvel an 2017
Sois la vive crèche de futur bonheur
L’Espoir d’Homme vénéré en chœur
Parant à son prochain ses malheurs
A sa communauté offrir le meilleur
Au voisinage une amitié sans leurre
Crédo d’une foi épurée de rancœur
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Exode du nouvel an 2017
Sois alors l’an d’une paix universelle
Le giron d’une Humanité fraternelle
Le salut futur de toute vie naturelle
La fin des heurts interconfessionnels
La planète d’une Humanité plurielle
L’an de l’Homme vivant interculturel

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
(In « E S P É R A N C E» - Poèmes, 2017)

domingo, 11 de diciembre de 2016

L'enfant violenté d'A. Lamihi par Dr. S. ALAOUI Med



L’ENFANT VIOLENTÉ d’AHMED LAMIHI OU LE ROMAN MYTHIQUE SOCIALISÉ
    Dès son premier roman, « L’Enfant violenté », Ed. Afrique Orient, 2016, Ahmed Lamihi, docteur ès Sciences de l’éducation, enseignant à l’ENS de Tétouan, frappe par l’originalité de sa fiction s’apparentant vivement au roman mythique socialisé, nous faisant remonter à la mythologie grecque et son archétype de l’enfant naturel balloté par l’hostilité des hommes et le hasard des événements jusqu’à sa mort, elle-même accidentelle. Un coup d‘œil sur le destin de son héros enfant Hamdan fils de Fatna, mère abandonnée, avec Kaddour son frère et sa soeur Malika, ses deux aînés, par un mari subalterne, sans cesse absent, ramène à l’esprit l’image d’Héraclès et de son tragique destin. «En tant que fils naturel de Zeus, lit-on dans « Mythologie grecque » : « Héraclès s’attira aussitôt la haine et la rancune d’Héra, qui essaya de le supprimer dès le berceau […]. Plus tard, marié à Mégarée, fille de Créon, roi de Thèbes, il eut d’elle trois fils qu’il tua de ses propres mains dans un moment de folie introduit par Héra. […] Après ses douze travaux [d’expiation], le héros […] finit par épouser Déjanire qui causa sa mort malgré elle. » - www.mythologie. grecque.over-blog.fr  
     Dès les premières pages, le narrateur suggère de manière opportune : « Il est vrai qu’«une mère, on n’en a qu’une », comme l’a écrit un jour, un grand homme, un grand philosophe étranger ! Mais la science avance, et tout le monde sait depuis cette grande découverte, qu’un père, on ne peut en avoir qu’un seul aussi, même si la plus légère des mères multiplie, dans la même soirée, les partenaires à l’infini… Qu’importe ce que je dis ; l’important c’est que Hamdan n’avait plus de père depuis de longues années. » (p.6) Gérard Gengembre définit ce genre romanesque : «Roman mythique […] : il s'agit d'un système de représentation dans lequel toute une série de convergences d'éléments, qui peuvent être empruntés à une simple vie quotidienne, vont être transformés, métamorphosés, transmutés en éléments symboliques qui vont prendre sens et qui vont permettre une lisibilité du réel comme ensemble de fonctions et d'événements qui peuvent être rapportés à de grandes vérités.» - «Roman et écriture du social », www.bmlisieux.com , p.1.
      Le roman de Lamihi semble pleinement installé dans ce cadre de l’enfance malheureuse, mythe qui remonte à la nuit des temps. Agrémenté d’un quotidien semi-campagnard semi-urbain, gorgé de violence et de solitude avec un chien trouvé au hasard, le récit mythique cristallise les maux de l’enfant héros en évoquant ses craintes les plus intimes : « Hamdan souffrait de trois choses, qu’il considérait terreurs étant graves pour lui : « la mort de son père au moment où il avait le plus besoin de lui, comme tout enfant de son âge ; la catastrophe dont seul lui et sa mère en connaissent le secret ; l’attitude, l’agressivité, le mauvais traitement de son frère Kaddour non seulement à son égard ; mais aussi vis-à-vis de sa propre mère et de sa propre sœur… » (p.115) Naissance et enfance précaires, entre quasiment sporadique entre la campagne et la ville de Safi, vie et jeunesse tumultueuses, précocement interrompues par une mort tragiquement accidentelle, Hamdan, notre Héraclès socialisé, est fauché, le jour même de son mariage, par la voiture paternelle d’un jeune nanti chauffard, écervelé, encore mineur, sans permis de conduire, et ainsi la boucle est presque bouclée de cet admirable, saisissant et très instructif roman mythique socialisé (v. en un carrefour commémoratif, symbole  de la mort brutale de J. F. Kennedy), en ces termes : 

      « Le chauffard avait deux copains, l’un devant, l’autre derrière. […]

      - Ralentis, Farid, tu vas finir par nous tuer… […]
      - Non, Farid, ne l’écoute pas ; plus fort la musique, à fond la caisse…
     
      N’écoutant que sa cervelle, le chauffard continue sur sa lancée. Et c’est le choc. Un accident terrible. La mort instantanée.
     
       C’était au rond-point, au très dangereux rond point du boulevard Kennedy.

       Adieu petit Hamdan, adieu hbibou.» (p.141).

        Toutefois, une projection symbolique optimiste se profile à l’horizon, en « Epilogue » de ce drame, car Malika baptise son nouveau-né Hamdan, du nom de son défunt frère un an après l’accident fatal qui l’a emporté :   
      
        «Un an après la mort de Hamdan, Malika donne naissance à un beau bébé. Elle l’appellera Hamdan, pour ne jamais oublier son petit frère, pour ne l’oublier jamais, jamais, jamais. » (p.142). 
      
       En un mot, ce petit roman, «L’Enfant violenté », de Lamihi, issu d’une main de maître, augure d’un futur prometteur du roman mythique socialisé, celui de l’enfant au Maroc et dans le monde actuel, tel que le souligne éminemment Mélina Plante : «L'enfant, dit-on, n'a jamais été autant choyé qu'à partir du XXe siècle. Dans les sociétés occidentales, il est devenu le lieu de toutes les attentions et de tous les espoirs. » - «De l’aurore à aurore : La présentation de l’enfant dans le cinéma québécois de fiction pour adultes 1951-2005», www.archipel.uqam.ca, p.1.

                            Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

Flamenco à El Feddan, poésies profanes, d'A. M. Mgara par Dr. S. ALAOUI Med



CANTE JONDO EN EL FEDDAN, (PROSAS PROFANAS),
FLAMENCO A LA PLACE EL FEDDAN DE TÉTOUAN

     En accueil à ce petit recueil de poésie et de prose profanes ,"Cante Jondo en El Feddán (Homanaje a Chari Expresati Pecino)", Ed.  F.T.L., Tétouan, 2016, paru en proue au spectacle abrité par le Teatro Español de la cité, une première  animée par la Compañía Expresati de Baile Flamenco, de San Roque, ouvrage dédié par l’auteur Ahmed Mohamed Mgara, en hommage à Chari Expresati Pecino, l’idole espagnole du flamenco, art musical danse et chant, du XVIIIe siècle, créé par le peuple andalou, sur la base d'un folklore populaire issu  des diverses cultures, dont celle des Arabo-andalous, au long des siècles en Andalousie, s’est, instantanément, préfiguré dans mon esprit la figure de Federico Garcia Lorca (1899-1936), celui dont G. Ciriot et M. Darbord disent : « On a beaucoup parler de Lorca africain (v. Lorca marocain) ou gitan. […] Son Andalousie est bien la terre du Cante Jocondo […]. En réalité, elle est toute l’Espagne.» - «Littérature espagnole européenne », Ed. Armand Colin, 1956, pp.188-190. 
        En « Preámbulo » (préambule), A. M. Mgara annonce d’emblée : « Cette œuvre, en prose et poésie, est écrite spécialement pour servir de lieu d’inspiration et d’accompagnement à la représentation de la Compañía Expresati de Baile Flamenco aussi magnifique que dirige notre amie Chari Expresati Pecino de la belle localité de San Roque (Cadiz). », p.1. Avec un accent plein de nostalgie, reliant passé et présent de la place el Feddan de Tétouan au flamenco (au Teatro Español avoisinant), il souligne un peu plus loin : « Le but a effleuré le flamenco dans sa seconde terre, à Tétouan, dans la nostalgie marquant la place d’el Feddan, abandonnée il y a trois décennies, en fait l’auteur, dans une interprétation affective du flamenco dans sa perspective hispanique totalement vivante qui affecte tout Espagnol qui peut se fonder dans les us et coutumes artistiques de sa terre natale», ibid.  
     Il met en exergue la fraternité de l’œuvre du poète de l’idole du flamenco en indiquant : « Chari et Mgara, chacun de par son affinité expressive prétend donner un ton de fraternité dans ce mélange de poésie, de musique et de bal gracieux à la magistrale interprétation de « Las Niñas » (des fillettes) de Chari», ibid. L’ouvrage poétique de Mgara compte une vingtaine de poèmes et vers en prose portant chacun en titre l’hommage à un artiste du flamenco (1903-2016), à savoir : Miguel Poveda (1973-), Vicente Amigo (1967-), Manolo Caracol (1909-1973), Niña  Pastori (1978-), Rocío Márquez (1987-), Diego el Cigala (1968-), Estrella Morente (1980-), Poco Lucía (1947-2014), Chano Lobato (1927-2009), Jocé Mercé (1955-), Pepe Marchena (1903-1976), Chari Expresati (vers 1956-) , Camarón (1950-1972), Paco Cepero (1942-), Narjanjito de Triana (1933-2002), et de poètes écrivains (Lole Montoya (1954-), Enriqué Morente (1942-2010), José Sarria Cuevas (1920-2013), etc.
     A titre d’exemples, citons entre autres quelques strophes consacrées à :
     + « A Miguel Poveda » : « De la Maestranza l’âme/ les vers, de riche naïf,/ se font vifs avec flammes// L’arène est mélodie/ de la couleur de chaque jour/ et le soleil lui donne sa couleur », p.3.
     + « A Vicente Amigo » : «Mes joies et mes soupires,/  s’entremêlent avec les pèlerins// se font or les odeurs/ de rares parfums basanés// dans, mon Andalousie bourgeonne/ avec mille vers et aspirations », p. 4. 
     + « A Manolo Caracol » : «Rouge, Tétouan, la sultane,/ et San Roque , le basilic. Robe couronne dorée.// D’or laurier d’argent/ apporte le verger morisque/ flamenco avec fiel et miel », p. 5.
     + « A Niña Pastori » : «Fillette, marche, sur une terrasse/ castagnettes sonnant avec ardeur,/ vibre le corps avec pointe et talon// Joies et accélérations/ par cette rue tu t‘en vas sonnant/ avec art, magie et célérité », p.6.
     + « A Lole Montoya » : «Regardez-moi cloué dans/ les yeux comme une épée/ vous dansez avec votre fée// Tétouan, lys elle vous offre/ par l’art qu’elle mérite/ un grand piédestal vous fait. » , p.18.
      + « Alma de Enrique Morente » : « … Lagune andalouse qui imprègne ma prose de beautés profanes et que le muezzin a donné à la corde du clocher, disent les cendres de mes aïeux qui me manquent, autant que me manque la brise grenadine ; dont rêve la neige de la Sierra et dont, mon âme, enterrée entre les sédiments des paumes d’une gitane.
         « Sacré et eau bénite légendaire que fonde en un soleil embrasé les cœurs des rives lointains rappelant Grenade, dans Tétouan, attendant sa sœur bienaimée. », p.19.
           Pour conclure, je ne trouve pas mieux à dire pour saluer cette belle œuvre flamenco-poétique interculturelle par excellence, que de souscrire à cette pensée de Georges Heneine : «Tout au début de son essai sur Ibn Arabi, Charles Duits inscrit cette phrase d’un penseur arabe : Vérité, nous t’avons pas trouvée./ C’est pourquoi, de notre danse, nous frappons le sol. » - « L’esprit frappeur : Carnets 1940/1973 », Ed. Encre, 1980, p.131. 
                                                           Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED