LE
ROMAN POLAR MAROCAIN MIGRANT, RÉSIDENT
ET SÉDENTAIRE :
1995-2017
En observant
l’intérêt croissant, accordé par la presse
littéraire et les salons du livres au roman
polar marocain, tant au Maroc qu’à l’étranger, cela a piqué notre curiosité pour
nous pencher sur un corpus de 21 auteur(e)s, né(é)s entre 1921 et 1985 et de romans
polars, parus, entre 2001-2017, ce dont a pris forme, à nos yeux, vu la localisation géopolitiques de ces
auteurs, la question : «Le roman
polar marocain migrant, résident et sédentaire : 1995-2017». En
témoigne cette pensée si suggestive, de la mi-avril 2017, de Meriem El Youssoufi :
« Thrillers [v. Romans polars], […] grands espaces ou
lieux confinés, les romans policiers photographient toutes les
couches de la société. […] Cet été, le Ramadan tombe en pleine période
estivale. […] Mais
vous pouvez au moins vous évader en plongeant dans un beau
polar qui meublera vos nuits blanches. » - «Le bel été des
polars », www.Le
canardlibere.com ,1. Et d’ajouter un peu plus loin sur
son émergence : « Au Maroc, la production des romans
noirs commence à émerger. Si vous aimez les thrillers historiques du
genre «da Vinci Code», précipitez vous sur «Les Cinq
gardiens de la Parole perdue» d’Elmehdi Elkourti, paru aux éditions
Casa Express.» - Op.cit., Ibid. Ainsi aurons-nous à explorer :
I. Le roman polar marocain migrant : 2001-2017.
I. Le roman polar marocain migrant : 2001-2017.
II. Le roman polar marocain résident : 1995-2016.
III. Le roman polar marocain
sédentaire : 2014-2017.
I. Le roman polar marocain migrant :
2001-2017 :
Certes,
le roman polar marocain migrant : 2001-2017, qui recouvre un corpus global de 25
romans polars d’apparition relativement tardive, dont 13 auteur(e)s migrant(e)s,
né(e)s entre 1926 et 1982. A cet égard, Meryem Belkaïd indique : «Lorsqu’on
étudie la littérature policière [v. ici roman polar marocain] et plus
précisément la littérature policière du Maghreb, plusieurs angles d’approche
sont possibles. […] Rappelons seulement que les débuts du roman policier
algérien datent de 1970, année de naissance du genre en Algérie. La publication
de romans policiers marocains [1993] et tunisiens [1977] est en revanche assez
marginale, mais il existe, au Maroc, un nombre important de journaux qui
publient régulièrement des romans feuilletons policiers […]. Ces œuvres ne sont
pas toujours disponibles ni en librairie ni en bibliothèque et cela est bien
évidemment lié aux dysfonctionnements des circuits du livre au Maghreb. »
- «Paradigme indiciaire et identités Le roman policier maghrébin francophone
contemporain : une variation originale du genre policier? », www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org, p.1.
Quant au roman polar marocain migrant, il
interpelle, selon Mechtild Gilzmer et d’Elien Declercq, tant une biographie éclatée,
qu’une identité multiple des auteur(e)s, que les frontières géopolitiques et
nationales de ces derniers du corpus retenu. De la sorte, Mechtild Gilzmer opine :
«Les écrivains et leurs œuvres. Ce qui frappe d’abord quand on regarde les
biographies des auteurs qui font partie de ce corpus, c’est que tous sont caractérisés
par une biographie «éclatée», une identité multiple.» - « Littérature
migrante francophone d’origine marocaine au Québec », www.kanada-studien.org, p.14. De
son côté, Elien Declercq remarque qu’au crédo des histoires
littéraires et frontalières géopolitiques : «L’on sait que depuis l’ère des nationalismes, les
institutions littéraires des nations européennes associent «production littéraire»
et «frontières géopolitiques et nationales». D’où la croyance que les
littératures représentent «l’âme» des nations. D’où également la difficulté à
rendre compte des littératures venues d’ailleurs, qu’elles soient traduites ou
transposées telles quelles au sein des littératures d’adoption. Cette
difficulté s’applique en particulier aux productions littéraires de migrants [v. au roman
polar marocain migrant].» - « Écriture migrante », «littérature (im)-migrante», «
migration literature » : réflexions sur un concept aux contours imprécis », www.cairn.info , p. 303.
Des treize auteurs de romans polars
marocains migrants, cités ici, quatre sont des natifs migrants en France :
Jilali Hamham (1979-), avec « 93 Panthers » (2017), Rachid
Santaki (1973-), avec «La légende du 9-3» (2016), David Max Benoliel
(1934-), avec «Mercure rouge» (2017), Nicole Provence (1948-), avec «Le
Secret d'Aiglantine» (2016), auxquels s'ajoutent neuf auteur(e)s
natifs migrant(e)s, au Maroc, à savoir : Driss Chraïbi (1926-2007), avec «L'inspecteur
Ali et la CIA» (2011), Abdelkarim Belkassem (1963-), avec «La bête et le
boss» (2015), Omar Mounir (1947-), avec « S'en sortir ou mourir»
(2001), Anouar El Fakiri (1985-), avec «Malakalmaut» (2017), Imane
Robelin (1965-), avec «Pour tout l’or de Casablanca» (2015), Tito Topin
(1932-), avec «De Gaule n'est pas un auteur de polar » (2016), Kamil
Hatimi (1960-), avec «La houlette»
(2015), Laurent Graev (1969-), avec «Je suis un assassin» (2002), Antonio
Losano (1956-), avec «Harraga» (2017). Or, à titre d’exemples, mentionnons-en
:
+ Des auteurs de romans
polars marocains natifs migrants en France :
- Jilali
Hamham : « 93
Panthers», Ed. Rivages/ Noir, 2017
Né en 1979, à Angers, Jilali Hamham, de
parents d’origine marocaine, installés en France, depuis 1960. Il y suit ses
études primaires et secondaires et des études supérieures en lettres étrangères
appliquées, à l’Université d’Angers (2006). Il est l’auteur de notamment. « 93 Panthers», etc.
C’est le
récit fictif du groupe terroriste des 93 Panthers qui, après une attaque
sanglante sur les Champs-Elysées, à Paris, déclare l’occupation de la
Seine-Saint-Denis, territoire indépendant. S’en suit une contre-offensive des
services secrets français. Cela évoque une question de l’heure sur la scène
politique des débats des campagnes des
présidentielles de mars-mai, 2017, sur l’instrumentation de la religion
par les gangsters, et les enjeux de l'opinion publique, par l'extrême-droite, au
sein de l’Hexagone. www.culturebox.France
tvinfo.fr ,
p.1
- David-Max Benoliel: « 93 Panthers», Ed. Ex Aequo, 2017
Né en 1934, au
Maroc, d’un père de confession juive de Gibraltar et d’une mère espagnole
catholique, citoyen britannique au Maroc sous protectorat français, David-Max
Benoliel est un écrivain et romancier
franco-marocain. Exclu de l’école, par la loi de 1941, il y revient avec la
paix. Il étudie, à Casablanca, obtient une licence en droit (1956) et devient
avocat, à Agadir, lors du séisme de 1960. A la marocanisation du
système judiciaire il va en France sans métier, malgré ses diplômes français et
son lien au Barreau français du Maroc, en tant que britannique. Il est
naturalisé français (1970), inscrit au Barreau d’Aix-en-Provence, et y est
avocat, jusqu’en 2001. Cela le conduit à la Guadeloupe, à New York, à
Rotterdam, à Curaçao et Caracas. Il écrit des romans polars dont : Mercure
rouge (2017) :
C’est le récit plein de
rebondissements de la mission du commissaire Zach Lablanca, cadre supérieur de
la Police Criminelle et Esmeralda Roudani une jeune mariée et novice policière,
en corvée avec lui, pour accroc avec le conseiller du premier ministre. Mais une
nuit, une dame élégante d’un certain âge
vient déclarer avoir tué son mari du Colt qu’elle leur remet. L’enquête est liée
à un stock de «mercure rouge», matière stratégique, radioactive, pour fabrique
de bombes sales, pouvant asphyxier, en
dépit des filtres des masques à gaz. - www.nouveautesediteurs.bnf.fr , p.1.
+ Des auteurs de romans
polars marocains natifs migrants au Maroc :
- Driss Chraïbi, L'inspecteur Ali et la CIA, Ed. Points, 2011
Né en 1926, à El Jadida, au Maroc et décédé en 2007, à Crest,
en France, Driss Chraïbi est un écrivain marocain de langue française. Il
grandit à Rabat et Casablanca, où, il étudie, à l'école coranique, l’École
M'hammed Guessous de Rabat, le Lycée Lyautey, à Casablanca. Bachelier, il étudie
la chimie (1945-1950) et obtient un diplôme d'ingénieur. Il étudie la
neuropsychiatrie et s’adonne à la littérature et au journalisme. Il produit des
émissions à France Culture, enseigne la
littérature maghrébine à l'Université Laval du Québec. Il écrit aussi des
romans polars tel que : L'inspecteur Ali et la C.I.A.
(2011) :
C’est l’histoire
de la mission de l'inspecteur Ali, convoqué par l'ambassade américaine de
Casablanca. Un dangereux terroriste international, soupçonné d'avoir intoxiqué
un sénateur, a déjoué la vigilance de la CIA. Le limier exige un million de
dollars, la carte blanche, un passeport diplomatique pour trouver le suspect.
De Casablanca à Washington, avec un train d’enfer, une enquête cocasse et captivante
sert de prétexte à une critique satirique de l'Amérique et du Maroc. - www.babelio.com , p.1.
- Imane Robelin, Pour tout l'or de Casablanca, Ed.
Henry, 2015
Née en 1969, à Rabat, où elle a
vécu jusqu'à l'âge de dix-huit ans, Imane Robelin est diplômée en économie de la
santé, de l’université de l'université Paris II. À Londres elle est enseigne, tout en élevant ses trois
enfants. Elle suspend son activité, pour se mettre à écrire. Lauréate du Prix de
la Nouvelle Francophone (2015), elle publie des romans polars, dont : Pour
tout l'or de Casablanca (2015), etc.
Le récit porte sur le vol de la ceinture d’or «La «m’damma », dont
le mari a fait cadeau à Madame Ouazzou chez travaille une bonne, repêchée par
elle, un jour, dans la rue. Apparemment, Elle ne l’a détestait, mais elle fera
tout pour la faire arrêter, comme coupable, par le policier Bachir. C’est une misérable
qu’elle a sortie du bas-fond pour l’honorer d’un emploi chez elle. Il y a un
crime, mais nul besoin d’enquête. Le rythme du suspense policier le cède à celui
des tourments intérieurs. L’intrigue suit le fil des confidences révoltées, ou subies
sur les injustices sociales et mobiles des actes du quotidien. Un dénouement qui
ne promet rien de bon. - www.dailynord.fr , p.1.
Du fait, les auteurs de romans polars marocains natifs migrants, tant en
France qu’au Maroc, se révèlent être rebutants à toute tentative d’uniformisation,
suivant Elien Declercq, en ces termes : «Remarquons finalement que, sur un
plan plus historiographique, le concept de «littérature de migration» défie
toute tentative de recentrement national ou monoculturel des histoires littéraires
dites «nationales», puisque la «littérature de migration» ne peut être
juxtaposée à la littérature nationale ni intégrée d’un seul tenant en son sein. »
- «Écriture migrante », «littérature (im)-migrante», «migration literature» : réflexions
sur un concept aux contours imprécis », Op.cit., p.6.
II. Le roman polar marocain résident : 1995-2016 :
Par ailleurs, considérons de la
même manière que le roman polar marocain
résident embrasse une partie de ce corpus global des 25 romans et de leurs auteurs,
assez réduit cette fois-ci, à 5 romans polars marocains, parus, entre 1995 et 2016, et leurs 5 auteurs, nés cette
fois-ci, entre 1910 et 1966. En effet, dans sa définition du polar québécois,
Norbert Spehner nuance le statut géopolitique du roman polar canadien, en une formule
qui pourrait s’appliquer ici, celui des auteurs des romans polars marocains résidents du corpus, en
soulignant, en ce sens : «Cette publication de la série «Documents» est une
brève introduction aux polars québécois, c’est-à-dire des romans policiers ou
d’espionnage écrits soit par des auteurs originaires de la Belle Province, […],
soit par des écrivains qui sont des résidents permanents [v. là au Maroc] et
des citoyens canadiens [v. ici «sédentaires», §,III] […], depuis nombre
d’années.» - «Le polar québécois/Mystery fiction in Québec », www.academia.edu , p.1.
Aussi des auteurs de romans polars marocains résidents répertoriés ici, observons
des natifs résidents au Maroc de différentes origines géopolitiques, notamment :
des USA, de France, de Grande Bretagne, et d’Algérie, tels que : Paul Bowles (1910-1999),
avec «La Maison de l'araignée», «The Spider's House» (1995), Marie-Louise
Belarbi (1929-), avec «Ligne brisée» (2013), Pierre Boussel (1963-),
avec « Sentinelle » (2016), Guillaume Jobin (1960-),
avec «Route des Zaërs» (2015), à savoir :
Mentionnons-en, trois exemples américano-franco-algériens
d’auteurs de romains polars marocains
résidents, à savoir :
+ Un auteur de romans polars marocains résident
américain :
Né en 1910, à New York et mort, en 1999, à Tanger, Paul Bowles est un compositeur, écrivain de romans polars américain. Il réside la
plupart de sa vie au Maroc. En 1947, il s'installe à Tanger, où Jane Auer le rejoint, en 1949. A la fin des années 1940, ils y reçoit
Truman Capote, Tennessee Williams et Gore Vidal, et, au cours des années 1950, la beat generation, Allen Ginsberg et William S. Burroughs. Il est l’auteur entre
autres de : La Maison de l'araignée (The Spider's House - 1995).
C’est le récit d’Amar, un
jeune musulman pauvre qui, en 1954, assoiffé de vengeance se trouve en pleine
cité marocaine de Fès, toute insurgée jusqu’au
sang contre la colonisation française. Il va d'un groupe de militants nationalistes à un
petit cercle d'Américains, du coin. Eux aussi hostiles aux Français, il se sent
de plus en plus sceptique quant à ses
compatriotes, épris de vengeance, pensant pour y arriver, il faut d’abord identifier
l’ennemi occidental et le tréfonds de son âme. - www.babelio.com,
p.1.
+ Un auteur de romans polars marocains résident français :
- Marie-Louise Belarbi, Ligne
brisée, Ed. Zellige, 2013
Née en 1929, à Paris, en France, Marie-Louise
Belarbi, de son nom Marie-Louise Guibal, ex-épouse de Mohammed Belarbi, ex-responsable
au MEN (1960), homme d’affaires, est une
enseignante, romancière, libraire et éditrice franco-marocaine, et une grande
figure des lettres nationales. D’abord assistante de Robert Laffont (1947), établie
au Maroc (1959), elle crée la librairie Carrefour des Livres (1984), à
Casablanca, rendez-vous des intellectuels des années de plomb. Elle est l’auteure
du roman polar social : Ligne brisée (2013) :
C’est
l’aventure rocambolesque de Marie, une enseignante, à Casa, mariée à un haut
fonctionnaire, très occupé et omnipotent
qu’elle adore. Elle s’occupe de son foyer et à veille sur leurs trois enfants.
Un jour, elle reçoit le coup de fil d’un inconnu qui dit qu’il l’admire, et
qu’elle ne mérite pas son sort, et son mari. Elle coupe l’appel. Mais, les multiples
appels avec les jours, l’amènent à dialoguer
avec lui. Consciente du poids du son couple, elle décide de le voir. Mais, il
lui répond qu’il vaudrait l’éviter. Munie son adresse par son numéro de
téléphone, elle trouve sa porte ouverte, donnant sur la porte entrouverte d’une
chambre, où l’inconnu allongé sur un lit, dit au téléphone, à une femme qu’elle
mérite un autre sort et un autre mari, avec deux prothèses gisant par terre. - www.zellige.fr
, p.1.
+ Un auteur de romans polars marocains résident algérien
:
- Rachid
Mimouni, Tombéza, Ed. Stock, 2000
Né en 1945, à ex-Alma, Boudouaou, en Algérie, et mort en 1995, à Paris, Rachid Mimouni est un auteur algérien de romans polars d’actualités. Il a eu une licence en sciences
commerciales, d’Alger (1968). Après un emploi d’assistant de recherche,
il étudie, à l'École des hautes études commerciales de Montréal, au Canada, et enseigne à l'École
supérieure de commerce d'Alger, à l'INPED de Boumerdès (1976), et à l'école supérieure du
commerce d’Alger (1990). En 1993, menacé par intégrisme et l'assassinat de l'intelligentsia, il
part avec sa famille résider, à Tanger, au Maroc. Il y fait une chronique
quotidienne sur Médi 1 Radio, parue en recueil, Chroniques de Tanger
(1995). Il publie Tombéza (2000) :
C'est l’histoire d’un assassinat politique dont le héros Tombéza est un jeune
homme qui, dès l’enfance, sous la colonisation, a résisté pour une Algérie
nouvelle. Mais arrivé, à une place dans l’échiquier, accédant presque aux
honneurs, il est flingué par des plus pourris que lui, donnant lieu à un crime
anonyme, dont l’énigme reste insoluble, impuni comme une fatalité. C’est aussi
la mise en cause d’une société déchue, où
les hommes, aux abois, s’interrogent sur le sens du bien et du mal, et la
puissance obscure qui accable leur être et leur monde, plongés dans les
ténèbres de l’arbitraire. - www.chapitre.com , p.1.
Il va sans dire ici, à propos de ce bref
corpus des auteurs de romans polars marocains résidents, que tout plaide à leur faveur tel que l’affirme
si bien ce jugement critique incitative de Dominique
Jamet, sur l’opus de Pierre
Bayard : « Dans son nouvel opus, Pierre Bayard remet en question
l'obligation de jouer les globe-trotteurs et revisite les chefs-d’œuvre
d'auteurs sédentaires [v. ici les auteurs de romans polars marocains résidents].
Un hymne au dépaysement imaginaire. » - « L'invitation au non-voyage »,
www.marianne.net , p.1.
III. Le roman polar marocain sédentaire : 2014-2017 :
En plus, on constate pareillement
que le roman polar marocain sédentaire concerne un corpus tiers de 7 des 25 romans et auteurs du corpus global
consulté, des romans polars marocains sédentaires, tous parus, entre 2014 et 2017, et leurs 7 auteurs, nés et installés
en permanence, au Maroc, entre 1948 et 1982. En effet, Edilivre note à propos
des écrivains marocains sédentaires célèbres ou non [v. ici notre le sous-corpus
question], ce qui suit : «Si certains auteurs s'avèrent particulièrement
sédentaires, […], d'autres voyagent éternellement,
piqués d'un nomadisme prononcé. […] hommes de lettres,
plus attachés à leur «terroir » d'origine, tels que Chateaubriand, reviennent, quant à
eux, sans cesse dans leur région natale. […] Outre les prosateurs
sédentaires et nomades, d'autres penseurs ont vécu sans véritablement.... avoir
de toit ! » - «Les lieux d'inspiration des écrivains célèbres »,
www.edilivre.com , p.1.
Tel est le cas des 7 auteur(e)s de romans
polars marocains sédentaires du corpus inventorié là et, également peu étendu ci-après :
Bahaa Trabelsi (1966-), avec «La Chaise du concierge» (2017), El Mostapha
Aziz Alaoui (1954-), avec «Deux
cercueils, un cadavre» (2015), Rida Lamrini (1948-), avec «Les Puissants de Casablanca» (2014),
Abdelkhaleq
Jayed (1961-), avec «Une
Histoire Marocaine» (2016), Amine Jamaï (1970-), avec « La conspiration des ombres » (2016), Habib Mazini (1954-), avec «Le Croquis du Destin», (2017), Fatine El Idrissi (1982-), avec «Unis jusqu'à la mort», (2016). Et dont
voici les exemples illustratifs :
+ Des auteur(e)s de romans polars marocains sédentaires :
- Rida Lamrini, Les Puissants de Casablanca, Ed. Marsam, 2014
Né en 1948, à Marrakech, Rida Lamrini est
un écrivain marocain. Il fait ses études
secondaires au lycée militaire de Kenitra, à l'ENSEEIHT de Toulouse, en France, en sort
ingénieur d'Etat en informatique, et de l'Université Mohammed V de Rabat., en tant que juriste en droit public. Il fait le
cycle supérieur de gestion de l'ISCAE. En 1982, il est conseiller économique à l'Ambassade marocaine
au Canada. En 1991, il collabore à la création du microcrédit, , il
préside l'INMAA et la FNAM des Associations de Microcrédit (2001), faisant primer le Maroc, par l’ONU (2005), comme de
l'Etat dans l'INDH, initié le Roi Mohammed VI. Il est l’auteur de
romans polars dont : Les Puissants de Casablanca (2017) :
C’est l’histoire d’une jeune fille et de sa famille hante le monde du
menu peuple qui végète hors de la grande
poussée économique de Casablanca. Le cadavre d'une femme est découvert, dans un
grand domaine de la bourgeoisie d'affaires, un monde parallèle au premier. Un
jour, elle rencontre un homme, dans sa quête d'argent et de plaisir facile,
mais les suites lui en seront fatales. Dans
cet univers, les jeunes entrepreneurs tentent d’imposer leurs valeurs et leurs méthodes de gestion. Ils trônent au
haut du pavé intellectuel, mais finissent par subir de graves inconséquences d’affaires
parce qu’ils ignorent comment agir contre les règlements de comptes inavoués qui
minent la société. Face à quoi, la police s’avère singulièrement impuissante.
www.ridalamrini.blogspot.com
, p.1.
Née en 1966, à Rabat, Bahaa Trabelsi est
une écrivaine et journaliste marocaine. Elle fait ses études secondaires au
Maroc, et supérieures, en France et en revient munie d’un doctorat ès-sciences
économiques de l'Université d'Aix-en-Provence. Elle travaille pour le
gouvernement, puis s’adonne au journalisme comme rédactrice en chef de la revue
marocaine "Masculin". Elle est membre associative pour la
lutte contre le sida. Elle est l'auteur de romans polars dont : « La Chaise du concierge» (2017) :
L’histoire se passe à Casablanca, ville mêlant
modernisme et conservatisme, où un tueur en série signe ses meurtres d'une
citation du Coran, persuadé qu’il est élu par Dieu pour purger la cité de ses incroyants.
Il y est venu incognito du Sud reculé du pays, tout aveuglé par sa foi, débordant
de haine forcenée ceux-ci qu’il sélectionne depuis sa chaise de concierge, tel
un observatoire dans un quartier chic. Un commissaire alcoolique et avachi mène
l’enquête, avec une journaliste Rita, femme émancipée, cultivée à l’occidentale
et la marocaine, tout en servant de proie toute désignée au fanatique psychopathe
en furie. - www.lesinfos.ma, p.1.
- Fatine El Idrissi, Unis jusqu'à la mort, Ed. Marsam, 2016
Née en 1982, au Maroc. Elle est diplômée en langue et
littérature française, option linguistique de l'université Mohamed V de Rabat.
Elle est journaliste, écrivaine et romancière. Elle est l’auteure de roman polars
dont : « Unis jusqu'à la mort», prix littéraire Sofitel Tour
Blanche (2016) :
C’est le récit cauchemardesque de la jeune
amnésique Sarah qui se réveille dans une
rue sans aucun souvenir ni de son identité, ni de siens, ni de ce qui lui est
arrivé jusque-là. Elle ignore si elle était mêlée à quelques forfaits criminels
en liaison avec un trafic de stup, de kidnapping, de meurtre, ou à une affaire critique.
Elle ne sait comment affronter ni son présent, ni son passé, ni son avenir. Personne
ne n’a l’air de vouloir lui prêter secourt. Tout le monde lui cache son vrai visage.
Sa recherche s’avère pleine rebondissements, d’énigmes et de suspense. - www.livre.fnac.com
Du
fait, pour partager une réflexion de Meryem Belkaïd sur la spécificité des
auteurs de romans polars maghrébins, voire ici marocains, on pourrait signaler
globalement un trait commun de leur structure tant chez les auteurs migrants,
résidents ou sédentaires en précisant : «C'est donc un nouveau défi qui se
présente au roman policier maghrébin [v. marocain migrant, résident et
sédentaire]. Il ne se mesure pas seulement à un public beaucoup plus vaste et à
de nouveaux enjeux éditoriaux, mais il entre aussi en résonance avec des romans
policiers français, européens et américains, et notamment avec les codes du
genre. […]
En effet, les enquêtes chez […] Chraïbi
ne mènent pas obligatoirement au rétablissement de l’ordre et la reprise des
codes du genre policier y est très souple. […] – «
Paradigme
indiciaire et identités Le roman policier maghrébin francophone
contemporain :
une variation originale du genre policier ? », Op.cit., p.2.
une variation originale du genre policier ? », Op.cit., p.2.
En
conclusion, il y a lieu d’observer que cette exploration panoramique de la
question sur : «Le roman polar marocain, migrant, résident et
sédentaire : 1995-2017», et ses auteur(e)s, natif(e)s, ou en
provenance, entre (1910-1985), tant : de France, d’Italie, d’Espagne,
d’Angleterre, des Etats-Unis d’Amérique, d’Amérique latine, d’Algérie que du
Maroc, bien que limité, a révélé sa réalité et sa pertinence rejoignant
par-là la vision de Philippe, à cet égard : «À l’intérieur même de la définition du mot
“migration” [v. migrant], se superposent un certain nombre de nuances [v. hic
et nunc : le roman polar marocain migrant, résident et sédentaire] et de
destins humains [v. les statuts géopolitiques des auteur(e)s cités du romans polars marocains : de France,
d’Italie, d’Espagne, des Etats-Unis des USA, d’Amérique latine, d’Algérie et du
Maroc]. […]. Cette considération sur l’écrivain en situation d’exil
[v. migrant, résident, ou sédentaire], qu’il s’agisse d’un choix ou bien d’un
bannissement [d’auteur(e)s migrants, résidents
ou sédentaires], cette suspicion s’applique communément à l’ensemble des
écrivains migrants [ou non ici], faisant l’objet d’une classification
spécifique dans la littérature mondiale.» - «Écrivains migrants, littératures
d’immigration, écritures diasporiques : Le cas de l’Afrique subsaharienne
et ses enfants de la “postcolonie”», www.hommesmigrations.
revues.org, p.1
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED