LES
CONTES DITS ECRITS ET TRANSCRITS EN
TRADUCTIONS
CROISÉES AU NORD DU MAROC
(1847 –
2017)
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
Tout bien considéré, depuis 1975, la mode des contes, est saluée par Jean Verrier, comme une revivification socio- éducative et littéraire de ce genre, dans le monde, en attestant : « La mode des contes que nous saluons, il y six ans [en France] (…) n’a fait que se confirmer. […] On ne distingue pas bien encore « les contes d’auteurs [contes écrits] (…) et les contes de transmission orale (contes dits), anonymes, qui circulent de « bouche à oreilles », de société en société [contes transcrits en traductions croisées]. » - « Le français aujourd’hui : Contes à lire et à conter, n°68 décembre 1984, pp.1-2. C’est ce qui suscite, hic et nunc à nos yeux, l’intérêt local à la question : «Les contes dits, écrits et transcrits en traductions croisées au nord du Maroc ». Y réfère, au Maroc, le site Communiqué marocarchi, en avisant : « Pays carrefour entre l'Afrique sub-saharienne, l'Europe et le Proche-Orient, le Maroc n'a jamais pu vivre coupé du reste du monde […]. Confluent de civilisations, le pays […] a toujours su préserver l'essentiel de sa personnalité en s'adaptant. Cette personnalité plurielle [v. traductions croisées], ouverte sur le monde, se reflète dans la pluralité des langues [arabes, français, anglais, espagnol, etc.], […] Ses genres sont divers : contes, fables, [etc.] Du fait de l'oralité [v. les contes dits, etc.], […] la littérature marocaine écrite [les contes écrits] est obligée, encore aujourd'hui, de passer par l'intermédiaire de l'arabe classique ou du français [v. les contes transcrits, etc.]. Le phénomène de traductions croisées contribue à décloisonner une production accrue dans les deux langues grâce à de nouvelles maisons d'édition.» - « Ecritures du Maroc », www.culture.gouv.fr, p.1 C’est ce dont nous traiterons, à travers le corpus des traits génériques des contes suivants :
I. Les traits génériques des contes oraux
des conteurs marocains transcrits par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs
étrangers au Nord du Maroc : 1972-2010.
II. Les traits génériques des contes écrits
par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers
résidents au Nord du Maroc : 2007-2011.
III. Les traits génériques des contes écrits
par traduction croisée en français par des auteurs natifs au Nord du Maroc : 1987-2000.
IV. Les traits génériques des contes écrits
par traduction croisée en français en prose ou en vers par des auteurs
marocains francophones au Nord du Maroc : 2001-2015.
V. Les traits génériques des contes écrits par
traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au Nord du
Maroc : 2006-2011.
VI. Les traits génériques des contes oraux
dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction croisée au Nord
du Maroc : 2013-2017.
VII. Les traits génériques des contes
écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers
voyageurs au Nord du Maroc : 1952-2009.
VIII. Les traits génériques des contes
écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers non
résidents au Nord du Maroc : 1847-1980.
I. Les traits génériques des contes
oraux des conteurs marocains transcrits par traduction croisée en
anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc : 1972-2010 :
En ce qui concerne les traits génériques
des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction croisée en
anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc, 1972-2010, Luc
Viatour note en particulier : « Il s‘agit du conteur qui prend
place dans nos espaces de vie, ouverts ou fermés, intimes ou publiques pour
nous enchanter, nous émouvoir, nous troubler, nous enseigner, nous aider à
grandir, nous ouvrir les sentiers inexplorés de notre humanité. […] La dimension humaine et universelle des contes est indéniable : les
contes recèlent ce que nous avons d‘humain et de commun en et entre nous quel que
soient nos origines, notre culture, notre langue [v. leurs transcriptions en
anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc] ou
autre aspect de nos identités multiples et singulières. Le
conte transcende nos spécificités passagères, nos tempéraments éphémères pour
se placer sous le signe de l‘éternel humain. La valeur du conte populaire
réside en partie dans cette aptitude qu‘il a à traverser les époques, à
transcender les frontières et à voyager avec les êtres dans leurs immigrations
multiples [v. leurs traductions croisées]. Pourtant, sa fragilité est grande
tant il demeure vulnérable devant
les changements divers qui peuvent altérer sa viabilité. » - « Conteries
…. Fatima Zahra Salih »,
Or,
ces traits génériques des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction
croisée ne vont pas sans risques ni limites, selon Bernadette Bricout qui en
dévoile les effets négatifs, en remarquant : «Transcrire le conte, c’est
immanquablement le priver de tissu de gestes, de regards, de mimiques, de
silences qui sous-tendent le texte et qui lui donnent unité et sens ;
c’est l’arracher à la mémoire collective pour en faire un document étiqueté,
daté, classifié dans le catalogue raisonné d’une édition savante. »- -« Le
pouvoir des contes», in Le français aujourd’hui, Op.cit., p.73. Dans
ce sens, sur un corpus de 20 recueils et auteurs (parus entre , 3 figurent les
traits génériques des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction
croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc,
tels que : «L’amour de quelques cheveux» (1972) de Mohamed
Mrabet (né en 1936-, à Tanger), Une vie pleine de trous (1998) de Larbi
Layachi (Né en 1937, et mort en 1986, à Bab
Taza), Sortilège et Èves marocaines d’Elisa
Chimenti (née en 1883, à Naples et morte à
Tanger 1969.Citons à tire d’exemples :
+ Pour l’amour de quelques cheveux, Mohamed Mrabet (1936-, à Tanger), Ed. Gallimard,
1972 :
C’est
la chronique des faits réels et fictifs, retraçant les effets du poids de la
société occidentale sur le menu peuple arabe de Tanger. Il y mêle les mésaventures entre traditions, superstitions, naïvetés et
perfidies, évoquant sa vie de barman, à dix-sept ans, dans un hôtel européen,
avec le recours à une sorcière pour obtenir les faveurs de son amie d'enfance.
Son bonheur passager sera détruit par un autre sortilège. C’est la somme des
échos de sa propre vie, lui, l’alphabète, né
1936, à Tanger, sa rencontre, adoslescent avec des Américains au port de
la ville internationale, et lors de son voyage aux USA, qui de retour
au pays, retrouve la rue, la pauvreté et le chômage. Il fait y connaissance de
l’écrivain américain, Paul Bowles (1910-1999), qui transcrira ses contes de
l’arabe dialectal, en anglais, et les
diffusera, dans le monde anglo-saxon. Il est l’auteur de : Love with a few hairs (L'Amour pour quelques cheveux), Le Dernier Terrain vague (1978) The Lemon (Le Citron) (1989), Le Café de la plage (1989), La Voix (1989), The Big mirror
(Le Grand Miroir), (1989), Pour l’amour de quelques cheveux (1997), Mémoires fantastiques (2011), etc.
- www.
Biblio monde.com . Citons-en donc, à
titre d’exemples :
+ Pour l’amour de quelques cheveux, Mohamed Mrabet (1936-, à Tanger), Ed. Gallimard,
1972 :
Il
s’agit de la vie pleine d’oublis d’un jeune Marocain de Tanger, Si Hamed,
qui raconte, en arabe dialectal, à Paul Bowles (1910-1999),
qui va la transcrire en anglais. Un
récit plein de la naïveté, de la misère de sa famille, de son séjour à l'orphelinat, de sa vaine recherche
d’emploi, du chômage, de la prison, des aventures sentimentales, et de la faim.
Le conteur héros a été contraint de voler pour manger, battu et humilié,
toujours pour manger. Ce sont autant d'épisodes tristes, et comiques, sujet d’un
fatalisme absolu. C’est aussi le reflet de Driss ben
Hamed Charhadi (1937-1986), né à Bab Taza, au nord du Maroc, à la fois serviteur, marchand ambulant, sous le pseudonyme de : Larbi Layachi, conteur d'histoires marocaines orales , dont celles traduites par Paul Bowles
de l'arabe marocain en anglais. Sa vie enregistrée et traduite par Bowles au cours
de visites à son domicile. Il est l’auteur
de : Une vie pleine de trous (1998),
etc.- www.
gallimard.fr , p.1
+ Le sortilège et Èves marocaines
d’Elisa Chimenti (1883-1969), Ed. du Sirocco & Senso Unico, 2010 :
C’est le conte d’un savant marié à une
femme jeune et belle femme, Yamna, qui s’entraimaient pleinement. Assoiffé de sciences
occultes, il néglige sa femme pour l’étude. Il veut dominer les démons,
trouver l’élixir de l’immortalité. Il
voit des monstres qu’il prend
pour des anges. Un jour, une djenia (diablesse), Nejma d’une grande beauté le séduit. Il
divorce de Yamna et se lie à celle-ci, toute
dévouée. Il a d’elle de beaux enfants et reste
jeune et belle. Vingt ans après, il va consulter la société des sages.
Un jour, la soif le conduit à une source pour boire. Là, alors dans l’eau, il
voit son image, un vieil homme aux cheveux blancs. Il n’ose affronter, Nejma et
désire revoir Yamna, mais en vain. Ce récit est transcrit en français, par Elisa
Chimenti, née en 1883, à Naples, et morte en1969, à Tanger. Son père, médecin,
se réfugie à Tunis, où elle apprend l’arabe, puis à Tanger (1890-1899), où son
père est appelé auprès du sultan Moulay Hassan 1er. Elle est l’auteure de :
Le sortilège et autres contes séphardites (1935), Le Sortilège et Èves marocaines (2010), etc.
- www.editions dusirocco.wixsite.com.
II. Les traits génériques des contes écrits
par auto-traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers
résidents au Nord du Maroc : 2007-2011 :
Des
traits génériques des contes écrits par traduction croisée en anglais et en
français par des auteurs étrangers résidents au Nord du Maroc : 2007-2011,
Catherine Mazauric révèle notamment : « Tout canon, cependant, est
affaire de frontière, et l’on terminera cette revue sur le propos prêté à Vénus
Khoury-Ghata, « écrivaine et migrante », dont la « parole
doublement déplacée » (p. 61), en un parcours « bâti sur une
frontière entre deux langues et deux pays [v. traduction croisée]», porterait le
projet de « transgresser et subvertir les démarcations géographiques et
symboliques .» - « Écritures postcoloniales en
Méditerranée : interface ou réseau en mouvement », www.fabula.org , p.1.
Cette mise en évidence se traduit, en fait, en une auto-traduction croisée des contes au Nord du Maroc, comme source
d’inspiration de ces auteurs, venus d’ailleurs. Ces traits génériques des
contes écrits par des auteurs étrangers au Nord du Maroc font dire à Edith
Montelle avec raison : « Dans ce Maroc de
naguère, les soirées étaient occupées en famille ou entre amis, à l’écoute des
contes des Anciens ; enfants et adultes réunis, tout le monde riait aux
histoires de Djoha, enregistrait et commentait la morale des aventures du lion
et de l’âne ou soupirait en découvrant les déboires amoureux d’Atiq’. » -
« Les contes marocains en famille », www.e-taqafa.ma,
p.2.
Jean Verrier observe en ce sens : « On
ne distingue pas bien encore « les contes d’auteurs » (Anne Giard, Cahiers
de littérature orale, n°8, 1980) et les contes de transmission orale,
anonymes, qui circulent de « bouche à oreilles », de société en
société. […] Ces derniers obligent à un travail du texte différent de celui
auquel nous ont habitué les textes « littéraires ». […] La lecture
d’un conte de transmission orale est inscrite dans la façon dont il est redit [v.
contes dits], avec sa « permanence » et ses
« métamorphoses » (G. Clame-Griaule, Publications Orientalistes de
France, 1975.» - Op.cit., p.6. Aussi, verrons-nous des traits génériques
des contes écrits par traduction croisée en anglais et en français par des
auteurs étrangers résidents au Nord du Maroc, les exemples suivants :
+ Réveillon à Tanger de
Paul Bowles (1910, à New York et mort en
1999), Ed. Gallimard, 2007 :
C’est l’histoire d’un vagabond
qui dort la nuit dans des cafés, sous les arbres, n'importe où le sommeil le
surprend. Un jour, il va sur la place du marché où il croise un vieux mejdoub
(un fou), en loques qui gambade sous le regard d’une foule de curieux, en
hurlant à tue-tête. Il s’arrête pour l’observer, jusqu'à ce qu’il ait cessé de folâtrer
gigoter et ramasser toutes les aumônes de l’assistance. Alors, tout étonné de
le voir récolter tant d'argent, comparé,
lui qui n'avait rien à faire ni à manger, il décide de le suivre son exemple.
C’est un conte écrit par l’écrivain et musicologue américain Paul Bowles (Né en
1910, à New York et mort en 1999, à Tanger), qui s’est installé, en 1947, à
Tanger avec sa femme Jane Auer, pour étudier la musique rifaine. Ils y
passeront leur vie, après premier court séjour durant les années 1930. Il est
l’auteur de : Thé au Sahara, roman (1949), Réveillon à Tanger, contes
(1987/2007), etc. - www.bibliomonde.com .
+ Contes de Tanger de Juan Vega Montoya (en 1932-, à Utrera, à
Séville), Ed. Paquebot, 2011
Le recueil de contes comprends 11 récits tirés des us et
coutumes de la ville de Tanger, par le biais de plusieurs personnages, à
travers les ruelles de la Médina (l’ancienne ville), le boulevard Pasteur, le
café de l'Univers (la nouvelle ville). Il englobe les aventures de Hamido, le cireur, depuis 20 ans, dans la ruelle des cireurs, au Petit
Socco, au Café España et au bureau de tabac, dont une douzaine d’entre eux rodant
autour de lui, sous les rafales vents d'Est et d’Ouest. Il
est le chef de la corporation. Chaque conte explore les lieux et le vécu de l’un
d’entre eux, leurs mises et leurs cuisines, les hauts et les bas de son
existence. C’est l’œuvre de Juan Vega Montoya (Né en 1932-,
à Utrera, à Séville). Il a suivi ses parents à Tanger, à l’âge de 4 ans, où il
fait ses études primaires à l'école de l'Alliance Israélite et obtient un diplôme
d'Études Commerciales, au Lycée Regnault. Il mène sa vie professionnelle à Tanger,
Casablanca, Tétouan, au Maroc, et Pau dans les Pyrénées Atlantiques, avant de se
consacrer entièrement à l’écriture. Il
est l’auteur de : Comme un coup
de vent, récit court, premier prix du concours littéraire, Un chemin, une histoire (1998), El último verano en Tánger , roman en espagnol (2000), Il était une fois Tanger , roman en
français (2002), Contes de Tanger (2011), etc. - www.mollat.com.
III.
Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français
par des auteurs natifs au Nord du Maroc : 1987-2000 :
Les traits génériques des contes écrits par
traduction croisée en français par des auteurs natifs ou francophones, au Nord
du Maroc : 1987-2000, trouvent écho dans ces remarques critiques des effets
négatifs des contes que Paul Larivaille résume ainsi : «Le drame, pour
l’avenir, du conte populaire, est qu’il [l’auteur natif des contes écrits] le
fait avec les préjugés culturels […], pour des destinataires d’un autre milieu et, qui pis est, pour des lecteurs et et non plus pour un
auditoire. […] Cela dit, tout auteur, conteur ou autre, est légitimement libre de puiser sa matière aux sources [en
tant qu’auteur natif de contes écrits] qui lui conviennent et de l’adapter à
ses propres idées et à celles de son
public […]. Il s’ensuit un brouillage terminologique qui ne peut demeurer sans
incidences tant sur la forme que sur les contenus. […] D’autre part,
l’hyperspécialisation du conte «merveilleux» […] ne peut que susciter chez tous
ceux qui prétendent écrire des contes pour les adultes un désir de se
démarquer : d’où une floraison
d’adjectifs plus moins explicitement mis en avant dans les titres et les
préfaces (contes philosophiques sophistiqués, moraux, drolatiques,
fantastiques, etc.) qui achève de reléguer le conte dans le ghetto de la
littérature enfantines, pour ne pas dire infantile. » - « De
l’effet Perrault à l’effet Jules
Ferry », in Le français aujourd’hui, Op.cit., pp.14-15.
D’ailleurs, le conte populaire est un genre
commun à toute l’humanité tel que l’explicite un communiqué de l’institut
ICI : « Le conte populaire est un genre littéraire, avant tout oral
commun à l’humanité, tant par sa forme que par son contenu. C’est un objet
modifiable et transmissible bien au-delà des frontières culturelles et
politiques. Au Maghreb [v. au Maroc] un ensemble de récits existe aujourd’hui
sous de nombreuses variantes. [ …] Malgré les évènements fantastiques qui s’y
déroulent, la plupart des contes prennent place dans un cadre réel […]. Ces
contes populaires ont ainsi pour ambition de renseigner le lecteur sur les
mœurs et le fonctionnement des sociétés. » - « Fonction dans
l’imaginaire collectif et ancrage culturel des contes populaires », www.institut-cultures-islam.org
, p.5. Ainsi
verrons-nous les traits génériques des
contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs natifs ou
francophones, au Nord du Maroc, voir à titre d’exemples :
Il s’agit d’un conte policier,
relatant une enquête menée par Thomas Möbius, à Tanger, dans l’arrière-pays, dans le cadre d’un paysage de terrasses, avec une vue sur le détroit de
Gibraltar. A la maison, on parle l’arabe dialectal, la langue de tous les jours,
sans rapport avec le français, appris à l’école, une première énigme relative
au langage. Le narrateur revient souvent à l’écriture et à la lecture, en résumant, dans l’épilogue, les métamorphoses
du «cancre » en écrivain, puis
en « détective privé ». On doit ce
conte écrit à Emmanuel Hocquard (Né en 1940-, à Tanger), un poète, traducteur et conteur français. Il est l’auteur
de : A Tanger, c’est aussi l’arrière-pays, incluant, le
cadre de vie où l’auteur, lui- même, a passé son enfance et son
adolescence (1945-1956). Il est l’auteur notamment de : Un privé à
Tanger (1987), etc. - www.pol-editeur.com.
+ Au pays des ogres et des horreurs, Najima Thay Thay Rhozali (Née en 1960, à Zellija Boubeker, près d'Oujda.), Ed. L'Harmattan, 2000 :
Ce conte évoque le destin fatal de l’un des
fils du calife Haroun Al-Rachid qui, se détourne des fastes et des vanités de
la vie de palais , en choisissant de suivre une voie pieuse et laborieuse, qui
faute de qui va lui coûter la vie. Il nous fait cependant découvrir fictivement
une facette peu connue des Mille et une Nuits
– dont la variété d’inspiration et de versions des thèmes est inépuisable.
L’auteur de ces contes écrits n’est autre que l’écrivaine marocaine Najima Thay
Thay Rhozali (Née en 1960-, à Zellija
Boubeker, près d'Oujda).
Elle est nommée Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education nationale
et de la Jeunesse, chargée de l’alphabétisation et de l’éducation informelle
dans le Gouvernement Driss Jettou. Elle est l’auteure de : Au pays des ogres et
des horreurs (2000), etc. - www.francophonie1.
blogspot.com.
IV. Les traits génériques des contes
écrits par traduction croisée en français en prose ou en vers par des auteurs
marocains francophones au Nord du Maroc : 2001-2015 :
Pour ce qui est des traits génériques des
contes écrits par traduction croisée en français en prose ou en vers par des
auteurs marocains francophones au Nord du Maroc : 2001-2015, Samia Saidi énonce
notamment : « La littérature orale se présente sous la forme de prose
ou de poésie. L'art poétique était un art essentiellement chanté, avec ou sans
accompagnement musical. L'amour, les sujets de société, la politique, la
religion, la morale ou encore la mort, les poètes ont un large choix de thèmes
à aborder. Les représentations s'ouvrent avec des introductions et se ferment
sur des conclusions toutes deux codifiées en n'oubliant pas d'invoquer Dieu, en
arabe ou dans un des dialectes marocains. […] Les histoires sont narrées
par épisode pendant plusieurs semaines ou même plusieurs mois. Surprenant à
chaque fois leurs spectateurs par une nouvelle histoire ou une nouvelle
devinette, les hlaïqya n'ont jamais manqué d'inspiration. » - « Maroc : la
halka au service de la mémoire », www.le journalinternational.fr , p.1
Quant au mode
traditionnel de transmission, Samia Saïdi précise : « La plupart des
contes et légendes marocains sont transmis de manière orale. Les grands-mères
racontent de mémoire leurs histoires à leurs petits-enfants pour qu'à leur
tour, ils bercent leurs enfants des comptines marocaines, comme les hlaïqya qui
transportent les auditeurs dans un monde irréel et merveilleux. Peut-être, connaissez vous les contes
des Mille et une nuits, les fables animalières écrites par Ibn al-Muqaffa
Kalila et Dimna, ou encore le récit fabuleux de la vie du célèbre chevalier
arabe Saïf Dou Yazzan. Et comme l'a très bien dit le dramaturge, calligraphe
et écrivain marocain Tayeb Saddiki, « Nous avons tous appris quelque chose
de la halqa ». – Op.cit., p.2. Aussi le Communique du G.F. de
souligner à propos des contes écrits par
des auteurs marocains francophones : « Du fait de l'oralité, […] la littérature [orale] marocaine écrite est obligée, encore
aujourd'hui, de passer par l'intermédiaire de l'arabe classique [les contes
d’auteurs écrits en arabe] ou du français
[v. les contes d’auteurs écrits en français]. Le phénomène de
traductions croisées contribue à décloisonner une production accrue dans les
deux langues grâce à de nouvelles maisons d'édition. » - «Ecritures du
Maroc », Op.cit., p.1.
+ Mes contes de Perrault de Tahar Ben Jelloun, (né en 1944 à Fès,
vivant à Tanger et à Paris), Ed. Points, 2015
Cet un conte tiré de Mes contes de Perrault de Tahar
Ben Jelloun, une parodie
du Petit Chaperon Rouge et des contes réunis dans Les Contes
de ma mère l'Oye (1697), écrits par Charles Perrault (1628 -1703), ainsi qu’une
version nouvelle des et Mille et Une Nuits, réactualisées. Il y est question d’une petite paysanne nommée
Soukaïna. Elle était si belle que les oiseaux et les animaux de la forêt
accouraient à son passage. Sa grand-mère était souffrante alors elle s'enveloppe
d'une burqa rouge (foulard) pour lui porter des crêpes et un pot de gelée
royale. Un conte modernisé à sa manière des contes de fée et des Mille et
Une Nuits, renouvelées. C’est l’œuvre fictive de l’écrivain et poète
marocain de langue française (Né en 1944-, à Fès, au Maroc). Il vit
périodiquement à Tanger avec sa femme et ses enfants. Il est l’auteur de :
L’enfant de sable, roman (1972),
etc., ainsi que des contes : Mes contes de Perrault (2015),
etc. - www.mediatheques.paristde.fr.
+ Contes d’une tête tranchée, Rachida Madani (née en 1951-, à Tanger), Ed. Al Forkane, 2001 :
Il s’agit d’un conte écrit en libres fait
par retouches allusives scandées narrant
la vie d’aventure d’une femme et son suicide du haut d’une falaise à
Tanger, à la suite d’une déception amoureuse avec un jeune homme noyé, lors
d’une tentative d’émigration la clandestine, la nuit, avec d’autres. «Elle a
perdu tous ses tatouages / La femme qui marche sur la falaise / Elle a vendu
ses bracelets / vendu sa chevelure / […]. Quelle ville, et quelle nuit / comme
il fait nuit sur la ville / quand une femme et une gare se disputent / une même
moitié d'homme qui s'en va / Il est jeune, beau / il s'en va pour un peu de
pain blanc [...]. Ici c'est le spectacle ordinaire à Tanger des cadavres de
ceux qui voulaient fuir la misère refoulés sur les plages « La nuit descend sur
l'océan / et les noyés nous guident... / Combien êtes vous morts / pour avoir
rêvé d'une autre rive / d'une autre aube / D'une autre justice? »
C’est un conte écrit par Rachida Madani (Née
en 1951-, à Tanger) où elle vit toujours. Elle est l’auteure de Femme
je suis (1981), Contes d’une tête tranchée (2001), L'Histoire
peut attendre (2007), etc. - www.webcache.googleusercontent.com.
V. Les traits génériques des contes
écrits par traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au
Nord du Maroc : 2006-2011 :
Ainsi, les traits génériques des contes écrits
par traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au Nord du
Maroc : 2006-2011, préoccupent les esprits face à la menace d’extinction
de ce genre littéraire oral au Maroc. C’est qu’avance un article du Wordpress. Com
, en prônant : «Cet intérêt pour le conte populaire s‘est poursuivi dans
les années 30, 40 et 50 avec Georges Colin, Recueils de textes en arabe
marocain : Contes et anecdotes 4, E. Destaing, Textes berbères en parler des
chleuhs du Sous (Maroc) ; Emile Laoust, Contes berbères du Maroc 6; François
Bonjean, Contes de Lalla Touria ; du côté hispanophone, Arcadio De Larrea
Palacin, Contes populaires des juifs du Nord du Maroc. Dans les années 70 et
80, d‘autres publications eurent lieu : c‘est le cas du recueil en espagnol de
Mohammed Benazzouz et Rodolfo Gil intitulé. Pour la rose rouge mon sang a
coulé.» - «Le conte populaire marocain entre sauvegarde et renouveau », www.conteries.wordpress.com , p.1.
D’ailleurs, tel
que le rapportent Vicente, Angeles Caubet, Dominique Naciri-Azzouz, Amina, le
patrimoine de contes oral, non celui des auteurs a été l’objet de collectages,
dès 1917, à Tanger et Larache, etc., au nord du Maroc : « Dans les années
vingt du 20ème siècle, les linguistes européens commencent à étudier les
parlers arabes villageois du nord du
Maroc. […] Textes arabes de l’Ouargha, dialecte des Jbala (Maroc septentrional)
fut publié par Évariste Levi-Provençal
en 1922 à Paris. L’introduction de l’ouvrage nous donne des
informations intéressantes. Pendant trois ans, de 1917à 1919, par Évariste Levi-Provençal était officier des affaires indigènes dans la
vallée du Ouargha, une vallée marocaine entre le Rif et Fès. L’auteur explique
que dans les années précédentes, les
arabisants avaient presque uniquement recueilli des textes dans les villes du
Maroc : dans les villes du littoral méditerranéen et de la côte atlantique. Au nord du Maroc,
nous pouvons penser aux travaux sur Tanger et Larache. […]
La plupart des textes
recueillis par Levi-Provençal dans cet
ouvrage sont « des contes d’animaux ». – «Levi-Provençal et les contes d’animaux au nord du Maroc »,
www.books.google.fr , pp. 73-74. Des traits génériques des contes écrits par
traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au Nord du
Maroc, citons comme exemples :
+ Un meravellos
llibre de contes Arabs per a nens i nenes, Laila Karrouch (1977, à
Nador), (Un merveilleux livre de contes arabes destinés
aux enfants),
Ed. Columna, 2006 :
Ce livre de livre de contes arabes destinés aux enfants, écrit
en catalan par Laila Karrouch est
un recueil de contes a publié, en 2006, Un merveilleux Ce livre est le
recueil des contes oraux de son enfance marocaine, pour de léguer sa culture
amazighe à ses filles. Il comprend 19 contes en tout. Ses personnages sont
souvent la vieille Tamza et le garçon Jaha, s’achevant par un enseignement
moral et sert de pont entre la culture catalane et celle de Nador. En 2007, la
Municipalité de Vic l’a publié pour faire connaître les traditions des immigrés
aux enfants catalans, et ce dans une anthologie de contes des nouveaux venus. L’auteure
ces contes écrits en espagnol catalan, Laila Karrouch (Née en 1977-, à
Nador). En 1985, elle a émigrée, à l’âge de 8 ans, avec sa famille à Vic, en
Catalogne. Licenciée de l’Université de en Education sociale, elle l’auteure
de : De Nador à Vic, autobiographie, prix littéaire Columna
Jove (2004), Un meravellos llibre de
contes Arabs per a nens i nenes, Un merveilleux livre de contes
arabes destinés aux enfants : (2006). - www.casadellibro.com .
+ Contes de Tanger de Juan Vega Montoya (en 1932-, à Utrera, à
Séville), Ed. Paquebot, 2011
Le recueil de contes comprends 11 récits tirés des us et
coutumes de la ville de Tanger, par le biais de la vie de plusieurs personnages
progressant, à travers les ruelles de la Médina (l’ancienne ville), le
boulevard Pasteur, le café de l'Univers (la nouvelle ville). Il englobe les
aventures de Hamido, le cireur, depuis 20 ans, à la ruelle des
cireurs, au Petit Socco, au Café España et au bureau de tabac, dont une douzaine
d’entre eux cohabitant autour de lui, sous les rafales vents d'Est et d’Ouest. Il est le chef de la corporation. Chaque
conte explore les lieux et le vécu, l’un d’entre d’eux, leurs mises et leurs cuisines,
les hauts et les bas de son existence. C’est l’œuvre de Juan Vega Montoya (Né en 1932-, à Utrera, à Séville). Il suit ses parents à
Tanger, à l’âge de 4 ans, où il fait ses études primaires à l'école de
l'Alliance Israélite et obtenu le Diplôme d'Études Commerciales au Lycée
Regnault. Il mène sa vie professionnelle
Tanger, Casablanca, Tétouan, au Maroc, et Pau dans les
Pyrénées Atlantiques, avant de se consacrer à l’écriture. Il est l’auteur
de : Comme un coup de vent récit
court, premier prix du concours littéraire Un chemin, une histoire, par l'hebdomadaire Le Point (1998), El último verano en Tánger , roman en espagnol (2000), Il était une fois Tanger , roman en
français (2002), Contes de Tanger (2011), etc. - www.mollat.com.
VI. Les traits génériques des contes oraux
dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction croisée au Nord
du Maroc : 2013-2017:
En effet, les traits génériques des contes
oraux dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction croisée au
Nord du Maroc : 2013-2017, font écarts et changement par rapport à la
version orale. A cet égard, A. Bounfour
et D. Merolla dénotent en particulier : «Les […] textes narratifs [v. les
contes écrits d’auteurs marocains natifs] présentent des changements dans le
style et dans la logique narrative par rapport aux versions orales. […] Par
exemple, en comparant une version orale et une version écrite d’une même
histoire, Lacoste-Dujardin (1979) souligne que, si la version orale est axée
sur la fécondité et l’agrandissement de la famille, la version écrite dans le Recueil,
au contraire, est ancrée dans un système d’investissement de production et
d’accumulation de fonds. […], Par rapport à la logique narrative, on remarque
des modifications dans la référence aux différents contextes de production ou
par les commentaires. […], Il convient de mentionner également que le
« passage à l’écrit » s’est réalisé aussi bien par la transcription
[…] que par l’utilisation du français : de nombreux écrivains ont donné en
français une version personnelle [auto-traduction]. » -
« Contes », www.encyclopedieberbere.revues.org, pp.2081-2088.
Les contes écrits par des auteurs
marocains natifs sont donc distants de
leurs versions orales originelles, celle des veillées et des séances
d’écoute familiales ou publiques. Ce dont Edith Montelle décèle
précisément : «Patrimoine oral immatériel [v.des contes], cet héritage,
qui a traversé toute l’histoire du Maroc depuis la préhistoire, ne doit pas
être oublié ni se diluer dans une mondialisation qui nivelle toutes les
cultures. Après une comparaison rapide
entre la société marocaine des années soixante et celle d’aujourd’hui, nous
nous interrogerons sur ce qu’est le conte populaire marocain, en quoi il peut
apporter un éclairage nouveau sur les problèmes du XXIe siècle et
l’importance que revêt la connaissance de ces récits pour la fondation et
l’équilibre de nos enfants, qui seront plus solides dans la vie en connaissant
mieux toutes les cultures populaires qui constituent le terreau sur lequel ils
s’élèvent. […]. En ce
temps-là de culture orale, les Marocains et les Marocaines se sentaient viscéralement
liés à leur pays et à leur région, à leur village, grâce à ces contes qui
constituaient leur culture commune, et qui leur permettaient de se reconnaître
comme rifain, soussi, rguibat ou chleuh, rbati ou bidaoui, fassi ou marrakchi,
arabe ou berbère. Ils étaient fiers de leur originalité et de leur identité. »
- « Les contes marocains en famille », Op.cit., pp. 1-2. , Des traits génériques des
contes oraux dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction
croisée, citons à propos ce qui suit :
C’est un conte situé, dans le pays des fées, où
une jeune princesse nommée Siham, d’une très grande beauté, gentille et
charmante aux cheveux longs châtains. Elle aime le chevalier Oussama qui le lui
rend. Un jour, le roi annonce aux princes que celui qui rapportera la fleur d'or épousera de sa fille. Le premier
c’est Fouad traverse en navire le fleuve
de crocodiles, le pont, de la forêt. Là il grimpe aux arbres, y trouve un parachute, qui le mène à la
prairie des fleurs d’argent. Etant sourd, il a mal entendu le, il se fait
renvoyer. Le second était Mustafa traverse la forêt des brouillards, des loups et des monstres et atteint le jardin de
fleurs d'or pailletées de bleues. Il est à son tour écarté par le roi. La fleur
d’or devrait en massif. Seul celui qui la rapportera d’or aura la main de la
princesse. Ce conte auto-traduit en français par Siham Benchekroun (Née
en 1950, à Fès), qui, après un Baccalauréat scientifique et fait des
études de médecine, au Maroc, à Rabat puis à Casablanca. Pionnière de la
presse médicale, elle devient romancière, nouvelliste, conteuse et poétesse
marocaine. Elle est l’auteur
de : Contes de Tétouan (2013), etc. -www.mediatheque tetouan.institutfrancais-maroc.com.
+ Contes au jardin, Hamed Bouzzine (Né en 1945-, au Sahara marocain),
Ed. La mairie de
Villefontaine, 2017
Ce conte contient le récit d’histoires et
de contes sur le voyage et la mer. Il contient à sa source le répertoire oral des troubadours berbères, histoires d’hommes libres, des contes drôles, poétiques,
merveilleux qui sentent le soleil, le sable, le désert, les montagnes et la
mer, dans le pays nomades Touaregs. Il fait narre un fantastique voyage au
Maroc d’aventures s, de Tanger à Tombouctou sur les routes de la sagesse, de la
tolérance et de l’humanité. Il est l’œuvre d’un conteur et musicien marocain, Hamed Bouzzine
(Né en 1945, au Sahara marocain), d’origine berbère nomade des Aït ou Moussa.
Le conte l’a passionné, depuis sa plus tendre enfance, en écoutant les "Rways", maîtres-musiciens
conteurs et des "Yghawins", griots berbères, héritiers d’un legs depuis
la Haute Antiquité. Depuis les années quatre-vingts, il parcourt la planète, en
participant à la renaissance de l'art du conte, dans les pays francophones et
réside aujourd’hui à Villefontaine, à Lyon, en France. Oralement, il
auto-traduit en français ses contes Il est l’auteur de : Contes
au jardin « De Tanger à Tombouctou » (2017), etc.- www.4clons.eclajura.fr.
+ Contes sémitiques de Tanger Suivi de Papillon bleu: la
Rue d'Italie, Hola Humeya Infante, Ed. L’Harmattan, 2002
Ce conte auto-traduit se déroule dans la Rue d'Italie, à Tanger, où l'honorable
fonctionnaire du Maghzen, le Cadi Gziel, fréquente en toute harmonie son ami Rabbin
Bengio, au sein de la société tangéroise, nourri de l’histoire du Maroc du XXe siècle. L’ensemble de ces contes reflète la vie, à Tanger, la cosmopolite, en
liaison avec Grenade, Jérusalem, et
d'autres lieux, à travers des aventures
fantastiques, d'une émouvante, à l'image des humanités: déchirées ou pacifiées, misérables
ou merveilleuses. Ils tissent lien entre deux communautés, à l’image des deux
ailes du Papillon Bleu, d’une harmonie familiale, figurant symboliquement, l'une, Marie, la chrétienne,
l'autre, Fatima, la musulmane. L’auteur Hola Humeya Infante (Né en 1949- en France, résident au Maroc
et Maghreb) est un écrivain et universitaire, chargé de fonctions académiques
et d’enseignement, dans le domaine de la géopolitique et de l’histoire des
relations internationales. Ses récits tissent
une chaîne vitale entre ces deux communautés, comme les deux ailes du Papillon
Bleu, représentant symboliquement, l'une, Marie, la chrétienne, l'autre,
Fatima, la musulmane Il
est notamment l’auteur de : Contes sémitiques de Tanger (2002), etc. - www. decitre.fr .
VII. Les traits génériques des contes
écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers
voyageurs au Nord du Maroc : 1952-2009 :
Toutefois, les traits génériques des contes
écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers
voyageurs au Nord du Maroc :
1952-2009, se présentent comme un bien commun de tous les hommes
sédentaires et nomades. C’est ce que souligne
Natacha Potier en ces termes : « De tous les auteurs […]
analysés, aucun n’est un véritable résident du Maroc, aucun n’y a passé sa vie
entière : c’est véritablement un "ailleurs" qu’ils décrivent,
avec une adhésion plus ou moins grande. Tous voient le Maroc de l’extérieur, à
travers leur culture européenne […]. Le
seul qui fasse exception est François
Bonjean résident permanent au Maroc, arabophone et même, asse-t-on, converti à
l’Islam.» - « Dix-sept regards sur le Maroc. », Op.cit., p.1. D’ailleurs, les
conteurs marocains natifs en se muant en auteurs marocains de contes oraux
s’auto- traduisent en substituant le français à l’arabe dialectal, face à un
auditoire en France. A ce sujet, le
texte de Wordpress.com, stipule : «Les années 30, 40 et 50 avec Georges Colin,
Recueils de textes en arabe marocain : Contes et anecdotes, E. Destaing,
Textes berbères en parler des chleuhs du Sous (Maroc) ; Emile Laoust, Contes
berbères du Maroc; François Bonjean, Contes de Lalla Touria ; du
côté hispanophone, Arcadio De Larrea Palacin, Contes populaires des juifs du
Nord du Maroc. Dans les années 70 et 80, d‘autres publications eurent lieu
: c‘est le cas du recueil en espagnol de Mohammed Benazzouz et Rodolfo Gil
intitulé Pour la rose rouge mon sang a coulé. » - « Le conte
populaire marocain entre sauvegarde et renouveau », Op.cit., p.1.
De la même manière, nous pouvons évoquer A.
Bounfour et D. Merolla les contes
d’auteur-conteurs marocains à travers le même article : « Les […] textes narratifs [v. les contes écrits
d’auteurs étrangers voyageurs] présentent des changements dans le style et dans
la logique narrative par rapport aux versions orales. […] Par exemple, en
comparant une version orale et une version écrite d’une même histoire,
Lacoste-Dujardin (1979) souligne que, si la version orale est axée sur la
fécondité et l’agrandissement de la famille, la version écrite dans le Recueil,
au contraire, est ancrée dans un système d’investissement de production et
d’accumulation de fonds. […], Par rapport à la logique narrative, on remarque
des modifications dans la référence aux différents contextes de production ou
par les commentaires. […], Il convient de mentionner également que le
« passage à l’écrit » s’est réalisé aussi bien par la transcription
[…] que par l’utilisation du français : de nombreux écrivains ont donné en
français une version personnelle [auto-traduction]. » - « Contes »,
Op.cit., p.1. Là, les traits génériques des contes écrits par traduction
croisée en français par des auteurs étrangers voyageurs au Nord du Maroc se profilent, à titre
d’exemples, dans :
+ Djinou, le léopard de l'Himalaya,
Pierre Boussel (Né en 1963, à Paris, et établit à Tanger), Ed. L’harmattan,
2009 :
Ce conte écrit par traduction croisée par un auteur voyageur au Nord du Maroc se déroule aux abords de l'Himalaya, où Djinou, un léopard des neiges, souffre d’insomnie. Il rêve d’une vie de drôleries et d'insouciance. Mais il se rendre compte que les exigences de la vie n’épargnent personne. Outre les dangers de la montagne, il craint fort les hurlements de sa mère, Aka. D’ailleurs, l’hiver n’est pas loin, et la horde des léopards se prépare entreprendre le long voyage annuel qui la conduira vers la vallée d'Alshing, un si long périple et plein de risques, d’imprévus et de dangers. C’est un conte de Pierre Boussel (Né en 1963, à Paris) un journaliste spécialiste du monde arabe, et auteur français de polars, de romans d'aventure, de contes poétiques et philosophiques animaliers pour la jeunesse. Depuis, 1999, il réside à Tanger, travaillant pour Radio Méditerranée Internationale - Médi 1, en tant que collecteur analyste spécialiste de l'actualité internationale, et auteur de la chronique de politique Sans détour et membre de l'Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient (IREMMO). Il est l’auteur de romans polars : Pulsion de vie (1997), Le Royaume des sables (2009), de BD et contes : Ainsi va le conte (2005), Djinou, le léopard de l'Himalaya (2009), etc. - www.klibre.fr/klibre-ve .
+ Le petit âne blanc Contes, Joseph Kessel, Ed. Gallimard, 1952 :
Ces contes écrits par traduction croisée par un auteur
voyageur au Nord du Maroc narre sur la place du Marché, sous les remparts du
Vieux Tanger, à une foule grouillante, parmi les charmeurs de serpents, d'écrivain publics, de
vendeurs d'épices et de paysans venus des douars lointains. Là, apparaît
Bachir, le petit bossu, l'enfant pauvre, à la voix d'or, pour chanter, puis raconter des histoires
étonnantes qu'il a vécues. Devant la foule admirative, il fait quatre récits sur le mode des contes
orientaux. Il est l’auteur de : Le Tain bour-major, Le Rezzou, Le
Petii Ane blanc (1952), etc.". Il a pour auteur voyageur par
traduction croisée Joseph Kessel (né en
1898 en Argentine, mort 1979 en
France). D’un père, juif lithuanien, il vit avec sa famille, trois
ans, avant de s'installer en France (1908). Il est l’auteur de romans : L'équipage (1923/1969), etc. et de
contes : Au Grand Socco (1952), etc. - www.babelio.com.
VIII. Les traits génériques des
contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers non
résidents au Nord du Maroc : 1847-1980 :
A propos des
traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des
auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc : 1847-1980,
nous pouvons en témoigner avec Samia Saidi en rappelant : « De tous
les auteurs […] analysés, aucun n’est un véritable résident [donc des
voyageurs] du Maroc, aucun n’y a passé sa vie entière : c’est
véritablement un "ailleurs" qu’ils décrivent, avec une adhésion plus
ou moins grande. Tous voient le Maroc de l’extérieur, à travers leur culture
européenne […]. Le seul qui fasse
exception est François Bonjean résident
permanent au Maroc, arabophone et même, asse-t-on, converti à l’Islam.» - « Dix-sept
regards sur le Maroc », Op.cit., p.1.
« Pays carrefour entre l'Afrique sub-saharienne, l'Europe et le
Proche-Orient, le Maroc n'a jamais pu vivre coupé du reste du monde malgré ses
barrières naturelles. La position stratégique du Maroc, à l'entrée de la Méditerranée,
a tantôt favorisé son expansion, tantôt suscité des convoitises. […] Confluent
de civilisations, le pays […] a toujours su préserver l'essentiel de sa
personnalité en s'adaptant. Cette personnalité plurielle, ouverte sur le monde,
se reflète dans la pluralité des langues, […] les écritures marocaines.
[…] Ses genres sont divers : contes […].
Du fait de l'oralité, […] la littérature
[orale] marocaine écrite est obligée, encore aujourd'hui, de passer par
l'intermédiaire de l'arabe classique [contes dits par des auteurs marocain
natifs] ou du français [contes écrits
par des auteurs étrangers voyageurs , non - résidents]. Le phénomène de
traductions croisées contribue à décloisonner une production accrue dans les
deux langues grâce à de nouvelles maisons d'édition. » - « Ecritures du Maroc »,
Op.cit., p.1.
Les contes des
auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc se répercutent, aussi, selon Catherine
Mazauric, les traits des contes écrits par traduction croisée en
français par des auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc, en
soulignant : « C’est en somme bel et bien le discours colonial [les
contes écrits] qui continue de configurer l’appréhension du pourtour méditerranéen
comme lieu de déploiement du voyage (exotique puis touristique), de dynamiques
d’extraversion et de domination européennes et notamment françaises (coloniale
puis francophone), de migrations suivant des trajets vectoriels [v. les auteurs de contes marocains à
l’étranger], du Nord au Sud durant la phase d’expansion coloniale, puis du Sud
vers le Nord en ces temps de mondialisation. » - « Écritures
postcoloniales en Méditerranée : interface ou réseau en mouvement »,
Op.cit., p.3. De la même façon, les traits génériques des contes écrits par
traduction croisée en français par des auteurs étrangers non résidents au Nord
du Maroc peuvent être illustrés à travers les exemples suivants :
+
Contes de la Perse, Ed. Clara Malraux (Née en 1897 à Paris,
et morte 1982, à Andé , Eure), Librairie Le Galet, 1947 :
Des
contes écrits à partir d’une traduction croisée en français, par une écrivaine non résidente, ils
constituent une compilation de mythes,
de légendes, et autres contes de la Perse ancienne, sélectionnés et traduits les
textes originaux en Avesta, la plus ancienne écriture du zoroastrienne, pahlavi
et de nombreuses autres écritures. Le recueil propose des contes de différents pays et époques, tel
que Persée vit sur l'île de Sériphos
avec sa mère Danaé, qui ignore qui est
son père. C’est l’œuvre de Clara Malraux, née Clara Goldschmidt, en 1897 à Paris, et morte 1982, à Andé, Eure), qui a visité le Maroc, avec son mari, André
Malraux (1920). Elle est l’auteure
de : de romans : La Maison ne fait
pas crédit (1947- 1981), Par de
longs chemins (1953), La Lutte
inégale (1958), etc., et de contes : Contes de
la Perse (1947), etc. - www.amazon.fr
+
Au Maroc, Pierre Loti,
ou Louis Marie Julien Viaud (Né en 1850, à Rochefort et mort en 1923 à
Hendaye), Ed. Calmann Lévy, 1890
C’est un recueil de contes du périple
de l’auteur, à Fez et à, au printemps
(1889), lorsque que celui-ci était en ambassade, au service du ministre
Patenôtre. Il y rapporte le récit du
Supplice du sel affligé à trois pillards au moyen d’un rasoir, on taille
la paume du coupable de quatre fentes, et on les remplit de sel. On referme la
main, et, on coud par-dessus cela une sorte de gant en peau mouillée qui se
rétrécit en séchant. Certains en
réchappent, d’autres meurent du tétanos. L’auteur voyageur de ce conte est
Pierre Loti, ou Louis Marie Julien Viaud (Né en 1850, à Rochefort et mort en
1923 à Hendaye). C’était un écrivain et officier de marine française. Il est
l’auteur de romans : Le Mariage de Loti (1882), Le Roman d'un spahi (1881), etc., et de contes et récits, tels que : Supplice
du sel, (1889), que : De Tanger à Fez : Au Maroc (1889),
etc. - www.fr.wikipedia.orgi
.
En conclusion,
ce tour d’horizon esquissé autour de la question : «Les contes dits,
écrits et transcrits en traductions
croisées au nord du Maroc : 1847-2017», s’avère tout à fécond et nous a
permis d’en connaître les divers traits
génériques et perspectives orales et écrites
dont les limites du conte dit, du conte transcrit et du conte écrits en traduction
croisée, objets d’étude, à peine entamés
par la recherche littéraire des genres, ce dont
Catherine Mazauric pose les jalons, encore à interroger, de l’immense corpus s’inscrit ici
partiellement évoqué ici dans le cadre
des traits génériques des contes dits, transcrits en traduction croisée, au
Nord du Maroc, en soulignant : « Des expériences menées par des conteurs
en France et aux USA, depuis plus de quarante ans, en Belgique et dans d‘autres
pays occidentaux, depuis plus de vingt-ans, donnent à réfléchir sur les
possibilités incommensurables dont dispose cet art à se régénérer, à
ressusciter de ses cendres quand bien même on le croirait agonisant. Une chose
est sûre: la demande et le succès que le conte connaît ces derniers temps, dans
les pays où il vit un renouveau, attestent du besoin que nous perpétuons,
hommes, femmes et enfants, d‘écouter ces histoires séculaires (épopées, mythes,
contes…). » - « Écritures
postcoloniales en Méditerranée : interface ou réseau [v. des contes au
Nord du Maroc] en mouvement », Op.cit., p.3.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED