LES MOTIFS THEMES EROTIQUES DU ZAJAL ET DU MOUACHAH ANDALOUS DES TROUBADOURS ET POÈTES PAN-ARABOEUROPÉENS EN PROVENCE EN FRANCE EN ESPAGNE AU MAROC EN EUROPE ET EN OCCIDENT
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
Faisant écho au concert musical multiculturel, tenu en 2017, à Aix-en-Provence, sur le thème : «Les chants judéo-andalous, une tradition méditerranéenne, dont Jérémy Hessas et Pauline Guigou rapportent notamment : «La musique judéo-arabe a résonné dans la synagogue d'Aix-en-Provence samedi soir. Echo lointain d'une époque où juifs et arabes vivaient ensemble en paix et chantaient à l'unisson. Cette association de chanteurs juifs et de musiciens musulmans s'est formée dès le IXe siècle et la tradition qui perdure. Pour cette soirée à la synagogue aixois, un imam, un pasteur, un archevêque ont répondu à l'invitation au voyage et au partage.» - «Les chants judéo-andalous, une tradition méditerranéenne», wwww.france3-regions.francetvinfo.frl, p.1. Nous nous proposons de cerner ici : « Les motifs thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France, en Espagne, au Maroc, en Europe et en Occident». A savoir à cet égard, ce qu’en évoque déjà Richard Lemay, en 1966 : «L’opinion selon laquelle la poésie lyrique provençale, ou poésie des troubadours, serait née grâce aux afflux vivificateurs provenant de la Péninsule Ibérique, n’est pas nouvelle. On la voit déjà poindre chez les Italiens du XVIe siècle. [...] Si l‘utilisation de la rime ne peut plus être considérée comme une caractéristique exclusive de la poésie arabe, il est par contre établi que les combinaisons spéciales de rimes utilisées par les troubadours dans leurs strophes et refrains, proviennent, en plus ou moins droite ligne, des muwashshahas et zajals andalous.» - «A propos de l’origine rabe de l’art des troubadours», www.persee.fr, p..990. Nous verrons en ce sens :
I. Des origines des thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France, en Espagne, au Maroc et en Occident.
II. L’itinéraire et l’expansion des thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence et en France.
III. L’itinéraire et l’expansion des thèmes érotiques du zajal andalous des troubadours
et poètes pan-araboeuropéens en Espagne et au Maroc.
IV. L’état actuel des thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Europe et en Occident.
I. Des origines des motifs théèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France en Europe en Espagne et au Maroc. :
Pour appréhender les origines des thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France en Occident en Espagne et au Maroc, le même auteur Richard Lemay soutient la thèse de la racine arabe du zajal et du mouachah des troubadours, en notant : «Nous nous proposons de verser ici au dossier de la thèse de l’origine de l’art des troubadours une preuve inédite [...] touchant au cœur des relations d’échanges culturels entre l’Espagne et l’Occitanie au XIIe siècle, pourrait contribuer à replacer le problème historique dans son véritable cadre, celui d’un phénomène normal d’acculturation, d’ailleurs attesté dans nombre d’autres domaines. [...] Nous allons essayer d’établir que [...] : trobaire, et trobairitz, trouvère et trovadore, viennent, en ligne droite d’une racine arabe, [tarab : musicien du dawr lyrique] popularisée dans le dialecte roman espagnol au XIIe siècle pour désigne le chanteur-poète qui s’accompagne d‘un instrument de musique. » - - «A propos de l’origine rabe de l’art des troubadours», Op.cit., p. 991. Par ailleurs, Karine Larissa Basset avance en ce sens : «L’arabe comme langue originelle, s’ajoute aux ascendances du latin et du grec exclusivement célébrés au XVIIIe siècle. La civilisation arabe - et c’est là une tendance générale de l’évolution de la thématique sarrasine dans la littérature et l‘historiographie provençales – rejoint la grande civilisation antique dans un même fond culturel méditerranéen, aux sources duquel la nation provençale puise ses racines. [...] Du coup, s’écroule un topo très tenace des récits historiques : l’invasion musulmane dans le Midi n’est plus perçue comme désastre mais au contraire comme un bienfait. » - « La «Provence sarrasine» : Une altérité originelle face à l’histoire », www.persee.fr, pp.128-129.
De cette thématique sarrasine des troubadours et poètes paneuropéens du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France en Occident en Espagne et au Maroc, relevons dans notre corpus les motifs thématiques suivants :
1. A propos du code ou de la loi du fin’amor ou de l’amour courtois :
De façon synthétique, relevons, quant au code du fin’amor ou à la loi de l’amour courtois, les motifs thématiques issus de notre corpus, notamment :
¤- L’évocation de la dame, de la femme, voire de la jeune fille comme sujets humains objets
d’amour;
¤- L’évocation de l’espoir ou du désespoir des amants ;
¤- L’évocation de l’amour passion en quête de remède auprès de l’aimée,
¤- L’évocation de l’amant ou de l’ami et de la mariée et de l’époux ;
¤- L’évocation des yeux et du regard ;
¤- L’évocation du cœur, du sang, du feu, de la flamme et de mort ;
¤- L’évocation du la fontaine, du ruisseau, de la rivière, du fleuve e la mer ;
¤- L’évocation de la colombe ou de la palombe, des oiseaux, du verger, du jardin, des fleurs, des
Arbres, de l’herbe verte, de la gazelle et de la biche ;
¤- L’évocation de la fenêtre, du balcon, de l’attente, de la séparation, de l’éloignement, du fol
amour, de la folie et de l’errance fatale ;
¤- L’évocation de l’amant poète, troubadour ou trouvère, du censeur, du dénonciateur, du
médisant, sujets humains hostiles aux amants ;
¤- L’évocation de l’âme, de la passion, de la compassion, de la tristesse, de la peine, du désir, du
rêve, de la souffrance, de l’ivresse ;
¤- L’évocation du nom tu de l’aimée et du secret, du langage amoureux;
2. A propos de la chronologie et l’univers des troubadours du fin’amor ou de l’amour courtois :
Il y va de la même façon de la chronologie et de l’univers des troubadours du fin’amor ou à la loi de l’amour courtois à travers les motifs thématiques de notre corpus, tels que :
¤- L’évocation du temps d’aimer à travers le jour, la nuit, l’aube et le point du jour;
¤- L’évocation du nom tu de l’aimée et du secret, du langage amoureux;
¤- L’évocation des lieux géographiques de la campagne, de la ville, du domicile d’aimée, porte et
Fenêtre, le balcon, de la rue ;
¤- L’évocation du soleil, de la nuit, de la lune, des étoiles; de la terre, de la pluie, du vent, et de la
tempête ;
¤- L’évocation de la vie voue à la mort, de l’éternité et du temps de l’errance amoureuse de
l’amant poète et troubadour pleurant l’aimée perdue ou inaccessible sans recours.
II. L’itinéraire et l’expansion des thèmes érotiques du zajal et du mouachah des troubadours et poètes panraboeuropéens en Provence, en France :
Dans le cadre de l’itinéraire et l’expansion des thèmes érotiques du zajal et du mouachah des andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France, soulignons notamment, Abel François Villemain remarque l’itinéraire chevaleresque arabo-andalou du zajal et du mouachah vers la Provence et la France, en indiquant : «Les chevaliers arabes, c’est l’expression des chroniques, visitaient les cours des princes chrétiens d’Espagne et de Sicile. Quelques-uns d’entre eux étaient, comme les troubadours, poètes et guerriers. Ils savaient langue des chrétiens méridionaux ; et lus d’une fois le chant mêlé de chant de Calcanssor se renouvela dans le palais d’un roi espagnol, en présence des chevaliers et des dames. [...] J’imagine que les chants rabes et espagnols avaient pu donner, par la musique même, le type de cette poésie provençale, si rigoureusement asservie dans ses mètres. » - «Cours de littérature française», www.books.google.fr, p.563. Certes, pour illustrer textuellement motifs thématiques sus-indiqués en Provence et en France, il est loisible de citer :
1. Des thèmes érotiques du zajal et du mouachah des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence :
Des thématiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, citons en l’occurrence le chant du poète Provence Jean Aicard :
· Jean Aicard, Recueil du Parnasse contemporain III, Alphonse Lemerre, 1866 : sur le thème : l’espoir, dans : «Mourir d’espoir de retour », en Provence :
Né en 1848, à Toulon, dans le Var, et mort en 1921, à Paris, Jean François Victor Aicard est un poète, romancier et dramaturge français. En 1874, il publie Poèmes de Provence (1874). qui font de lui le poète de cette région. En 1876, il collabore au troisième recueil du Parnasse contemporain. Ce dont nus citons :
Mourir dans un espoir
- Je suis le poète qui
t'aime ;
Je veux qu'on dise, ô mon emblème :
Il fut Cigale : il a chanté
Tout l'été.
Tout l'été d'une vie
ardente et sans ténèbres,
Je veux chanter les fleurs, les blés, l'azur, l'amour,
Et quand viendront l'hiver
et les souffles funèbres
Mourir dans un espoir de gloire et de retour !
www.poesie-francaise.fr , p.1.
· Hugo de Mataplana, Les derniers troubadours de Provence, par Paul Meyer, Librairie A. Franck, 1871 : sur le motif thématique : l’espoir, dans : «J’espère vous voir un jour», en Provence :
Né en 1296, à Gombrèn-Zaragoza, et mort en 1296, à Saragosse, Espagne, Muret, Hugo de Mataplana est un, poète provençal et religieux de la Couronne d’Aragón. En 121, il participe à la bataille de Las Navas de Tolosa, en 1212. La bataille de Muret a mis fin à la civilisation hispano-mauresque de Provence.
De grâce voici ma courtoise demande
Je ne peux ni ne veux me cacher de vous
Je suis Arnaut, qui pleure et chante fort
Contraint je revois la folie du passé
Et joyeux j’espère vous voir un jour avant
Toutefois je vous implore par ce pouvoir
Qui vous guide au sommet des étoiles
D’être raisonnable à cesser ma souffrance!
Au sujet de l’itinéraire et l’expansion des motifs thématiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, Éric Brognie indique : «Aujourd’hui, toutefois, il existe un consensus assez étayé sur la question de la Transmission aux régions d’Aquitaine, de la Narbonnaise, du Toulousain et du Languedoc, à travers les califats de l’Espagne arabo-andalouse et les formes poétiques qui caractérisent celle-ci, les cansos, les jarchas, le muwashah et le zajal, d’un certain nombre de traits à la fois techniques mais aussi thématiques, à partir desquels se créent non seulement une poésie originale mais aussi un nouvel art d’aimer, le fin amor ou amour courtois.» - «L’influence des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour courtois chez les troubadours de langue d’oc.», www.webcache.googleusercontent.com, p.2
2. Des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes panaraboeuropéens en France :
Des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en France, évoquons parallèlement l’ode du poète français Victor Hugo :
· Victor Hugo, Odes et ballades, Hector Bossange, 1828: sur le motif thématique : le désespoir, dans : «A une jeune fille», en France :
Né en 1802, à Besançon, et mort en 1885, à Paris. Victor Hugo est un poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. Il est aussi un politique et un intellectuel engagé, dans l'histoire des lettres françaises. Il est l’auteur de : Odes et poésies diverses (1822), Odes et Ballades (1828), Les Orientales (1829), Les Feuilles d'automne (1831), Les Chants du crépuscule (1835), Les Châtiments (1853), etc.
Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.
Laissez venir les ans ! le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
À ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
À ces plaisirs qui font pitié.
www.poesie-francaise.fr , p.1.
De la même manière, concernant de l’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-raboeuropéens , en France, le même auteur Éric Broniet en relate : «Du Languedoc, cette poésie et cet art d’aimer remonteront vers le Nord grâce à l’influence d’Aliénor d’Aquitaine, épouse de Louis VII, roi de France, fille du célèbre troubadour, Guillaume IX, comte de Poitiers, duc d’Aquitaine. Elle encouragea en effet très fortement le développement de l’art poétique de nombreux trouvères. Ce trait culturel, lisible à travers les productions poétiques qui l’engendrent, va durablement façonner une nouvelle sensibilité, créer de nouveaux rapports humains en Europe, entre les hommes et les femmes, et fonder une érotique, dont on perçoit encore de nos jours les conséquences. Mais évoquons d’abord, très loin de l’Europe et d’aujourd’hui, une région qui fut le réceptacle de nombreuses influences et le creuset matriciel de ce que nous léguèrent les troubadours.. » - «L’influence des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour courtois chez les troubadours de langue d’oc », Op.cit., Ibid.
3. Des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours et poètes pan-raboeuropéens en Europe :
Pour ce qui est des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens, en Europe, Denis de Rougemont soutient à juste titre : «Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au douzième siècle, c’est ce dont ,personne ne saurait plus douter. « Oui, entre les onzième et douzième siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande, sicilienne, toscane, génoise, pisane, picarde, champenoise, flamande, anglaise, etc.) était au préalable languedocienne, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que troubadour, était tenu de parler – et de l’apprendre s’il ne le savait pas – le langage du troubadour, qui n’a jamais été que le provençal.» [...] Des travaux plus récents ont décrit en détail l’histoire et l’œuvre, dès le neuvième siècle, dans l’Islam, d’une école de mystiques poètes qui devaient avoir plus tard pour principales illustrations al Hallaj, al Gazali et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divin.» - «L’amour et l‘Occident », www.unige.ch, p.1. A titre d’exemples, des pays d’Europe, citons :
· Émile Verhaeren, Les Flamandes, Michel Otten, 1883, sur le thème : l’espoir, dans : «Des chardons d’espoir», en Belgique :
Né en 1855, à Saint-Amand, en Belgique, et mort en 1916, à Rouen, Émile Adolphe Gustave Verhaeren est un poète flamand belge, d'expression française. Il est l‘auteur de : Les Flamandes (1883), Les Flamandes (1883), Les Moines (1886), Les Soirs (1887), Les Débâcles (1888), Les Flambeaux noirs (1891), etc.
Les Apparus dans mes chemins,
Les Campagnes hallucinées,
Et c’est la paix ardente et vive, avec ses urnes
De régulier bonheur sur ces pays de soir,
Où s’allument, ainsi que des charbons d’espoir,
Dans la cendre de l’air, les grands astres nocturnes.
www.babelio.com , p.1.
· Lord Byron, Poèmes, Allia, 1998, sur le thème : l’espoir, dans : «Charmée par son désespoir», en Angleterre :
Né en 1788, à Londres, et mort en 1824, à : Missolonghi, en Grèce, George Gordon Byron, ou Lord Byron, est un poète classique et romantique anglais. Il est l’auteur de : Hours of Idleness (1807), Bardes anglais et critiques écossais (1809), La Malédiction de Minerve (1811), Childe Harold de Turner (1826), Poèmes (1958), Don Juan (2006), etc.
Tendresse bleue de tes yeux, cheveux au beau choir,
Lustre pâle de tes traits en la rêverie
- Où de la peine, et si sereinement pétrie,
La douceur paraît charmée par son désespoir -
Ont posé sur moi une tristesse si claire,
Que - Mais à ton cœur bienheureux, je sais le don
De parfaites pensées coulant de purs filons -
Je te croirais condamnée aux soins de la terre.
www.babelio.com , p.1.
Lord Byron, Poèmes, Allia, 1998,
· Giacomo Leopardi, Poèmes, Alphonse Lemerre, 1880, sur le thème : l’espoir, dans : «la voie de l’espérance», en Italie:
Né en 1798, à Recanati, et mort en 1837, à Naples Giacomo Leopardi est un écrivain, poète et philosophe italien, considéré comme le deuxième écrivain italien après Dante Alighieri. La qualité de sa poésie lyrique et tragique lui a eu une influence internationale sur des générations. Il est l’auteur de : Discours sur la poésie romantique (1818), L'Infini (1819), Brutus le Jeune (1821), À Sylvie (1828),
Le Genêt ou la Fleur du désert (1836),
Poèmes (1880), etc.
Ö lune gracieuse, je me souviens,
À mes yeux ton visage, car tourmentée
Etait ma vie : et elle l’est, ni ne change,
0 lune, mon amie. Et pourtant il m’est cher,
Au temps de la jeunesse, lorsque s’étend encore
La voie de l’espérance et qu’est courte la mémoire,
De se ressouvenir des choses passées, encore
Qu’elles soient tristes, et que l’angoisse dure !
wwww.poesiemuziketc.fr, p.1.
· J. W. V. Goethe, Flammarion, Poésies, 1992, sur le thème : l’espoir, dans : «De l’orient, espère », en Allemagne:
Né en 1749, à Francfort, et mort en 1832, à Weimar, Johann Wolfgang von Goethe est un poète, romancier, dramaturge, scientifique, théoricien de l'art et homme politique allemand. Il est l’auteur de : Pygmalion (1767), Prométhée, Prometheus (1774), Chansons de société (1776), Ballades (1787),
Élégies romaines (1788), Épigrammes vénitiennes (1790), etc.
Minuit, je dormais, au fond de moi veillait
Le cœur plein d’amour, comme si c’était le jour ;
Parut le jour, c’était la nuit pour moi,
Que m’est le jour, tant qu’il puisse apporter.
Le soleil se coucha ; main dans la main l’un à l’autre engagés,
Nous saluâmes son dernier regard, bénédiction dernière,
Et les yeux dirent, clairement dirigés dans les yeux :
De l’orient, espère, espère, il reviendra.
www.adequations.org , p.1.
III. L’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours en Espagne et au Maroc :
Concernant l’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes panaraboeuropéens en Espagne et au Maroc, Emilio del Pozo remarque avec étonnement l’absence de relation manifeste entre la musique andalusi, au Maroc, et la musique andalouse et le flamenco, pourtant historiquement attestée, en notant : «Le voyageur qui, de passage au Maroc, va s’intéresser à la musique dite andalûsi sera surpris par l’absence de relation entre celle-ci, ce que l’on connaît généralement en Espagne comme musique andalouse, et le flamenco classique. Pourtant, historiquement, ces trois styles sont originaires d’al-Andalus. [...] Au 15ème siècle, ils [des habitants du nord de l’Inde] arrivent en Espagne, où ils sont connus, depuis lors, sous le nom de gitanos (Gitans), une probable distorsion du nom egiptano, puisqu’on pensait qu’ils venaient d’Egypte. Un grand nombre de Gitans s’installa dans la zone sud d’Al-Andalûs., et entra en contact avec la population arabe et juive. C’est au sein de ce creuset de cultures que commencent à apparaître ce que, des siècles plus tard, deviendra l’art flamenco» - «Sur les traces du flamenco», www.persee. fr, p.1. D’où verrons-nous successivement, à titre d’exemples, les thèmes du zajal et du mouachah des troubadours et poètes panraboeuropéens, en Espagne.
1. L’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Espagne :
Sur l’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Espagne, Franck Mallet, dénote en 1998, dans ce sens : « Tout a commencé il y a trente ans par un disque de l'Atrium Musicæ de Madrid, mystérieusement intitulé Musique arabo-andalouse... Depuis, [...], les spécialistes se sont aperçus [...] clairement leur appartenance aux trois communautés religieuses peuplant alors l'Espagne. Aujourd'hui, la collection Hispanica balaie judicieusement pour la première fois l'ensemble de la péninsule ibérique, y compris l'Espagne hispano-musulmane. Arabe pendant plus de sept siècles, l'Espagne chrétienne a hérité d'une pratique populaire musulmane, enrichie de plusieurs instruments, reprenant notamment la forme de la romance [issue de la poésie lyrique du zajal et du mouachah arabes en Espagne] , typiquement orientale. En retour, les Hispano-Arabes expulsés ont conservé un aspect de la tradition savante espagnole, présent encore aujourd'hui dans l'art vocal [...], en particulier au Maroc. » - « Musiques espagnoles et arabo-andalouses », www.webcache.googleusercontent.com , p.1. En suivant le même thème sur : « l’espoir », citons de ce patrimoine poético-lyrique andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens légué à l’Espagne actuelle, travers notamment :
· Pedro Salinas, Poesías completas, Barral, 1971, sur le motif thématique : l’espoir, dans : «Violons des espoirs», en Espagne:
Né en 1891, à Madrid, et mort en 1951, à Boston, Pedro Salinas est un poète espagnol de la Génération de 27. Il suit des cours de droit, de philosophie et de lettres de l’université centrale. Il est lecteur d’espagnol à la Sorbonne (1914-1917). Muni d’un doctorat en langues et lettres, il occupe une chaire, à Séville. Puis, il part enseigner en Angleterre, à l'université de Cambridge (1922-1926).
Il influe grandement sur les jeunes poètes andalous. Sa poésie réunit à la fois l’avant-garde et la tradition. Il est l’auteur de : Poesías completas (1971), etc.
Violons des espoirs
Demain" Le mot allait,
délié, vacant,
de couleur, de baiser,
que j'ai laissé passer
près de moi aujourd'hui
En train ou en gazelles
m'arrivaient aigus,
sons de violons
des espoirs ténus
de bouches virginales.,
depuis des mers distantes,
d'immenses espérances
d'un amour sans final.
www.espacesinstants.blog.tdg.ch , p.1.
2. L’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours et poètes pan-araboeuropéens au Maroc :
Le Melhoun célèbre la poésie marocaine Fouad Guessous affirme notamment : « L’histoire du Malhoun remonte l’époque arabo-andalouse. Les tribus Arabes conquérantes (Banou Hilal et Banou Maâqil) se sont installées dans le Maghreb afin d’y propager l’Islam. La transmission des chants arabes s’est faite durant cette époque et bien plus tard, quand le Maroc faisait partie de l’Empire d’Al Andalous, le Malhoun a commencé à prendre forme et s’est d’abord installé dans la région du Tafilelt avant de se diffuser partout dans le pays. » - «Le Melhoun célèbre la poésie marocaine », www.
culture cherifienne.com , p.1. Evoquons, à cet égard, le poète marocain Mohamed Loakira :
· Mohamed Loakira, L'esplanade des Saints et Cie, Marsam, 2007, sur le thème : l’espoir, dans : «On allait semer l’espoir», au Maroc :
Né en 1945, à Marrakech, Mohamed Loakira est un écrivain et poète marocain. D’une famille marquée des chants et des danses du Haouz, du Malhoun, du zajal, de la musique Gnaoua, il fait ses études primaires et secondaires dans sa ville natale et des études supérieures, en Lettres, puis en Sciences de l’Information, pratique le théâtre, s’initie à la musique et écrit sur la peinture. Il est l’auteur de : L'esplanade des Saints et Cie (2007), etc.
Souviens-toi
On s'en allait dans les champs semer l'espoir
On retournait la ville comme la terre enceinte
on oubliait que la lumière pouvait enfanter une âme étrange;
Nous avons rêvé accroché au dernier espoir
de toi femme dans la demeure fraîche d'une ultime sagesse;
J'ai vu le sang couler J'ai vu le feu.
www.limag.com , p.1.
En fait, de l’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Espagne et au Maroc, Gérard Zuchetto, Louis Aragon indiquent de leur côté : «De nombreux Marocains d’un certain âge chantent encore des romances (ballades) dont on peut retracer l’origine à la poésie espagnole d’antan; on peut aussi entendre des chansons paraliturgiques dans une langue teintée d’hébreu et de judéo-espagnol, de même que des chansons de mariage, de récréation ou des poésies lyriques en « haketiá » (judéo-espagnol marocain) et en «Ladino » (« Dzudez » et « Spaniol »). Séfarade désigne la péninsule ibérique, en hébreu. Les Séfarades s’y sont implantés environ 500 ans avant JC. [...] Lors de la Reconquista, elle a dû fuir l’Espagne. La langue de ces chansons est un espagnol du quinzième siècle qui a peu évolué depuis, en raison de la diaspora. Il s’est toutefois imprégné des différentes cultures où les Séfarades se sont installés (dans le sud de la France, l’Italie, la Grèce, le Maroc, la Turquie et les pays de l’Est). » - «Troubadours Caravane : Cansos de trobar», www.art-troubadours.com, p.1.
IV. L’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours en Europe et Occident :
En ce qui regarde l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France en Occident en Espagne et au Maroc, Marc Terrisse souligne, en 2012, la présence associative manifeste de ce patrimoine commun interculturel, dans ces pays, en dénotant : « L’association Le Regard de l’Autre a été créée en 2012 pour travailler sur la présence de la civilisation arabo-musulmane en France de la période médiévale jusqu’à la fin de l’époque moderne. [...] Cinq thèmes ont ensuite été sélectionnés à l’aide du comité scientifique pour l’exposition. [...] : les événements militaires liés à la conquête arabo-musulmane dans le sud de la Gaule et la démystification de la bataille de Poitiers ; la présence arabo-musulmane en Languedoc au VIIIe siècle et en Provence au Xe siècle ; les échanges commerciaux entre les ports méditerranéens comme Marseille, Agde, Montpellier et l’aire culturelle arabo-musulmane aux XII-XIIIe siècles ; la présence de communautés musulmanes à Marseille et à Montpellier pendant cette période ; enfin, la transmission de la culture arabo-andalouse en Languedoc et en Provence par le biais des juifs séfarades au XIIe siècle.» - « La présence arabo-musulmane en Languedoc et en Provence à l’époque médiévale », www.journals.openedition.org, pp. 126-128. Or, compte tenu des motifs thématiques du code du fin’amor, amour courtois et de sa chronologie, sus-indiqués, une vue panoramique de cette configuration poétique du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens actualisée, nous conduit à en témoigner florilèges respectifs à l’appui, comme suit :
1. Florilège de l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Europe :
En effet, le florilège de l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Europe, Éric Broniet remarque, 2017 : « Le sujet [...] porte sur l’émergence d’une nouvelle vision de la femme et de l’amour : des poètes en furent les témoins sinon les incitateurs. Cette nouvelle vision contribua à la formation d’une civilisation occidentale [d’Europe] originale au XIe siècle de notre ère, mais aussi à la création d’un des axes les plus essentiels de la poésie française : la thématique amoureuse. Cette thématique n’irriguera pas seulement la poésie de la Renaissance, le classicisme français ou le romantisme. Jusqu’au surréalisme [XVIe-XXIe siècles], l’amour figure bien au centre des préoccupations poétiques, ce dont témoigne entre autres Le Fou d’Elsa, où Aragon revisite tout l’héritage arabo-andalou et remonte aux sources de la poésie arabe de l’amour, le Majnoun Leila [Qais ibn al-Mulawwaḥ]. » - «L’influence des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour courtois chez les troubadours de langue d’oc. », Op.cit., p.2. D’où en Provence les troubadours et poètes :
· Cercamon, Poèmes lyriques, Honoré Champion (2009), sur le motif thématique : le fou d’ amour errant, dans : «Quand je la quitte, il me semble laisser mon esprit», en Provence :
Né et mort au XIIe siècle, en Provence, Cercamon était un jongleur dont le nom est un pseudonyme signifiant « Cherche-monde », ce qui rappelle l'itinérance des jongleurs, allant de ville en ville et de château en château pour vendre leur talent. Son activité poétique se situe, dans la première moitié du XIIe siècle, à la cour de Poitiers, entre 1135 et 1152.
Hélas ! De l’amour
Hélas !
De l’amour je n’ai su conquérir
que tourments et chagrins ;
Pour une joie, je chavire.
Si extrême… Je n’ai jamais aimé autant !
Quand je suis avec elle, je suis ébahi
et ne lui dis rien de mon désir.
Quand je la quitte, il me semble
laisser
mon esprit et mon bon sens.
www.babelio.com, p.1
· Guillaume IX d'Aquitaine, Les chansons, E. Langlois, 1914, sur le thème : le code de l’amour courtois, dans : «Ma dame m'éprouve», en Provence :
Né en 1071, au Poitou, et mort en 1086, Guillaume IX d'Aquitaine, ou Guillaume VII, surnommé, depuis le XIXe siècle le Troubadour, est le comte de Poitiers, duc d'Aquitaine et de Gascogne et premier poète connu en langue occitane. À son retour de croisade, il répudie sa femme et prend pour maîtresse une femme mariée, Dangereuse de L'Isle Bouchard, qu'il évoque comme une muse dans ses poèmes sous le nom de Dangereuse, la Maubergeonne. Il est l’auteur de : Les chansons (1914), etc.
Je n'adorerai qu'elle !
Ferai chansonnette nouvelle
Avant qu'il vente, pleuve ou gèle
Ma dame m'éprouve, tente
De savoir combien je l'aime ;
Mais elle a beau chercher querelle,
Je ne renoncerai pas à son lien
Si j'aime ma bonne dame,
Car sans elle je ne puis vivre,
Tant de son amour j'ai grand faim.
www.persee.fr, p.1.
· Gace Brulé, Chansons, Kissinger, 2010, sur le thème : le temps d’aimer, dans : «L’aube», Provence :
Né en 1170, à Champagne, et mort en 1220, à Champagne, dans Île-de-France, Gace Brulé est un trouvère-troubadour chevalier champenois. Réputé de ses contemporains, il crée sa propre interprétation des thèmes classiques des ses zéjeles des troubadours du sud de la France : le désespoir de l'amant ou du poète, le cœur épris d'une dame, les jaloux etc. Ses chants présentent une seule idée centrale, dont sont montrés les côtés négatifs et positifs. Trois en sont citées dans Le Roman de la Rose de Jean Renart. Il est l’auteur de : Chansons (2010), etc.
Quand je vois l’aube du jour venir
Nulle rien ne doit plus tant haïr
Que faire de moi l’abandonné
Mon amie que j’aime d’amours
www.cairn.info, p.1.
· Frédéric Mistral, Œuvres poétique, Marcel C.P.M., 1980, sur le thème : la fontaine, dans : «La fillette à la fontaine était seulette», en Provence :
Né en 1830, à Maillane, Bouches-du-Rhône, et mort en 1914, prix Nobel de littérature (1904), Frédéric Mistral, ou Frederi Mistral, est un écrivain, lexicographe provençal français de langue occitane. Membre fondateur du Félibrige, de l'Académie de Marseille, maître ès-jeux de l'Académie des jeux floraux de Toulouse, Chevalier de la Légion d'honneur (1863). Par son œuvre, il veut réhabiliter la langue d'oc et sa poésie épique : la qualité de cette œuvre est reconnue par de nombreux prix. Il est l’auteur de : Mirèio (1859), Calendau (1867), Coupo Santo (1867), Lis Isclo d'or (1875), Lou Tresor dóu Felibrige ou Dictionnaire provençal-français, (1879), etc. D’où son chant en zajal sur une jeune fille de Provence :
Ce matin d'été la fillette
A la fontaine était seulette.
Elle avait retroussé ses manches, son jupon,
Elle nettoyait les faisselles
Fromagères avec la prèle.
Saintes de Dieu! qu'elle était belle
Quand dans le ruisseau clair
guéaient ses blancs petons
www.cieldoc.comf, p.26
· Louisa Paulin, Poèmes, Revue du Tarn, 1969, sur le thème : la colombe, dans : «Chanson de la colombe», en Provence :
Née en 1888, à Réalmont, dans le Tarn, et morte en 1944, dans la même commune, Louisa Paulin est une institutrice et poétesse française d'expression française et occitane. Malade, elle prend sa retraite anticipée dans son village natal (1932). Lors d’une période d'activité littéraire bilingue, elle étudie l'occitan qu'elle parlait sans l’écrire. Elle obtient deux prix de l'Académie des Jeux floraux (1937) et le prix de poésie du Goéland pour son recueil Airs villageois. (1940). Devenue presque aveugle, elle dicte ses poèmes et ses lettres aux amis Elle a été initiée à l'écriture par Lucien Naves, paysan du Ségala, à Sainte-Gemme, rencontré en 1940.
Colombe, ma colombe
Avec ce cou si blanc
Dis-nous qui t'a blessée
T'a blessée en volant?
D'où est venue la flèche
qui t'a troué le cœur
Nous voyons la blessure
Mais non pas l'oiseleur.
Dites-lui que je l'aime
Et qu'il a mon pardon.
www.booknode.com, p..1.
· Franc Bardou, L'arbre de mèl, Troba Vox, 2010, sur le thème : la fenêtre, dans : «Je vois briller ta fenêtre», en Provence:
Né à Toulouse en 1965, Franc Bardou est u enseignant et poète occitan. En 1989, il collabore aux revues de et Gai Saber. Il est l’auteur de : Filh del Cèrç (1995), Cant del Cèrç - Musicalas (1996), La crida (2003), Atlàs londanh (2006), et d'un manifeste littéraire cosigné par les écrivains de sa génération au sein du Movement Descobertista (1996). Il est l’auteur de : L’arbre de mèl (2010), etc.
Les ruelles tordues, en un jour, une nuit, se sont vidées de bruit.
pour que la clarté brûlante emprisonne nos pas d'or.
En un désert d'été, de silence et de fête mariale,
j'écoute, au vent lumineux, l'écho lointain des clochers.
L'eau pesante du fleuve, en caressant les pierres, murmure :
elle conte à qui sait l'entendre le frisson des certitudes.
Mais, perdu au désert du matin, dans l'attente amoureuse,
je vois briller ta fenêtre comme une dernière étoile.
www.amazon.fr, p.1
2. Florilège de l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Europe :
Toutefois, du Florilège de l’état actuel des thèmes du zajal et du andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens du sud et des trouvères du nord de la France, il y a lieu de rappeler, sans ambages, cette réalité géo-historique poétique française en relatant avec Jean Frappier : « Pour désigner l’art d’aimer qu’ils mirent à la mode, les troubadours usaient d’expressions comme [...] bon’amors et surtout fin’amors. Né à la fois dans le Midi et dans le Nord [de la France] pour d’analogues raisons [v. le zajal et le mouachah arabo-andalous, en Provence] qui paraissent tenir à des transformations sociale et à un mouvement général de la civilisation – élargissement de l’économie et des échanges commerciaux [notamment avec le monde arabo-musulman ibérique et oriental], développement de la vie de cour, tendance de la noblesse et de la chevalerie à se fermer, à se constituer en une classe héréditaire et à codifier ses règles de conduite [sur le mode des taïfas arabo-andalous] . [...] Si la canso-chanson [le zajal et le mouachah arabo-andalous], où s’exalte la conception du fin’amor peut-être regardée comme l’invention des troubadours (Guillaume IXX d’Aquitaine [...], a vécu 1011-1127) que les trouvères ont imitée, vers la fin du XIIe siècle seulement, le roman [v. la sira d’Antar] [...] apparaît comme une création des poètes d’oïl.» - « Vue sur les conceptions courtoises dans les littératures d'oc et d'oïl au XIIe siècle », www.persee.fr, pp.137-138. A cet égard citons en exemples, en France :
· Charles Cros, Le coffret de santal, Tresse, 1879, sur le thème : le fou d’amour errant, dans : «Dans les nuits d’automne, errant par la ville», en France :
Né en 1842, à Fabrezan et mort le en 1888, à Paris, Charles Cros, est un écrivain, poète et inventeur français. Il est l’auteur de : Plainte (1873), Le Coffret de santal (1879), etc.
Le Collier de griffes, (1908), etc.
Dans les nuits d’automne, errant par la ville,
Je regarde au ciel avec mon désir,
Car si, dans le temps qu’une étoile file,
On forme un souhait, il doit s’accomplir.
Enfant, mes souhaits sont toujours les mêmes :
Quand un astre tombe, alors, plein d’émoi,
Je fais de grands voeux afin que tu m’aimes
Et qu’en ton exil tu penses à moi.
www.eternels-eclairs.fr, p.1.
· François-Marie Robert-Dutertre, Les loisirs lyriques, C. Vanier, 1866, sur le thème : le code de l’amour courtois : «Si tu veux répondre à ma flamme», en France :
Né en 1815, à Ernée, dans la Mayenne, et mort en 1898, à Paris, François Marie Robert-Dutertre est, un écrivain poète, homme politique libre-penseur français. Il est l’auteur de : Eloge de Voltaire (1877), Les bataillons scolaires (1884), L'article VII et l'instruction des femmes (1879), etc.
Enfin, si tu veux répondre à ma flamme, Enfin si tu veux
Combler tous mes vœux,
Jusqu'au dernier jour garde-moi ton âme, Jusqu'au dernier jour
Aime-moi d'amour.
www.poesie-francaise.fr, p.1.
· Paul Verlaine, Poèmes Saturniens, Messin, 1890, sur le thème : la fontaine : «Les jets d'eau», en France :
Né en 1844, à Metz, et mort en 1896, à Paris, archétype du poète maudit, Paul Verlaine est un écrivain et poète français. Sa vie est bouleversée quand il rencontre Arthur Rimbaud (1871). Leur vie débouche sur une scène violente, à Bruxelles, où Verlaine blesse Rimbaud d'un coup de revolver, au poignet, jugé et condamné, à deux ans de prison. Il renoue avec le catholicisme. Il est l’auteur de : Sagesse (1880), Jadis et Naguère (1884), Poèmes Saturniens (1890), etc.
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
wwww.jeandelacour.arsene76.f, p.1.
· Louis Aragon, Les yeux d’Elsa, la Baconnière, 1942, sur le thème : le temps d’aimer, dans : «Attendant une aube», en France :
Né en 1897, à Paris, et mort en 1982 dans la même ville, Louis Aragon est un poète, romancier et journaliste français,. Avec André Breton, Tristan Tzara, Paul Éluard, Philippe Soupault, il fut l'un des animateurs du dadaïsme parisien et du surréalisme. La défaite de 1940 marque un tournant dans sa poésie se tourne vers une réinterprétation de la tradition poétique ses zéjeles. Cela se poursuit dans son recueil, Les Yeux d'Elsa (1942), pour montrer le lien entre son lyrisme personnel et son engagement poétique. Aux débuts de la guerre civile espagnole, il demande en vain une entrevue à Léon Blum pour le convaincre d'intervenir auprès de la République espagnole.
Attendant une aube
J'ai tout mon temps d'homme passé
Sans lendemain dans les fossés
Attendant une aube indécise
La mort à mes côtés assise
Enfant-roi du palais chassé
La veille où Grenade fut prise.
www.babelio.com p.1.
· Guillaume Apollinaire, Les calligrammes, Gallimard. 2013, sur le thème : la colombe, dans : «Attendant une aube», en France :
Né en 1880, à Rome, polonais de l'Empire russe, et mort en 1918 , à Paris, Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky, ou Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d'art . il est l'auteur de : La Chanson du mal-aimé (1909), Le Pont Mirabeau (1912), Zone (1913), Les calligrammes, Gallimard (2013), etc.
Cette colombe s'extasie
Annie et toi Marie
Où êtes-vous ô jeunes filles
Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie
Cette colombe s'extasie
Le jet d'eau pleure sur ma peine.
Ceux qui sont partis à la guerre
www.jacquesmottier.online.fr, p.1.
· Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Auguste Poulet-Malassis, 1857, sur le thème : la fenêtre, dans : «La lampe à la fenêtre», en France :
Né en 1821, à Paris, et mort en 1867, dans la même ville, Charles Baudelaire est un poète français.
Tourné vers le classicisme (v. le zajal provençal), nourri de romantisme, à la croisée du Parnasse et du symbolisme, il chante la « modernité », dans un recueil bref ressemblant à une plaquette: Les Fleurs du mal (1857), etc.
Il est doux, à travers les brumes, de voir naître
L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre,
Et la lune verser son pâle enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes
Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
vivelalecture.over-blog.com , , p.1.
· Émile Verhaeren, Les Flamandes, Michel Otten, 1883, sur le thème : l’espoir, dans : «Des chardons d’espoir», en Belgique :
Né en 1855, à Saint-Amand, en Belgique, et mort en 1916, à Rouen, Émile Adolphe Gustave Verhaeren est un poète flamand belge, d'expression française. Il est l‘auteur de : Les Flamandes (1883), Les Flamandes (1883), Les Moines (1886), Les Soirs (1887), Les Débâcles (1888), Les Flambeaux noirs (1891), etc.
Les Apparus dans mes chemins,
Les Campagnes hallucinées,
Et c’est la paix ardente et vive, avec ses urnes
De régulier bonheur sur ces pays de soir,
Où s’allument, ainsi que des charbons d’espoir,
Dans la cendre de l’air, les grands astres nocturnes.
www.babelio.com , p.1.
· Lord Byron, Poèmes, Allia, 1998, sur le thème : l’espoir, dans : «Charmée par son désespoir», en Angleterre :
Né en 1788, à Londres, et mort en 1824, à : Missolonghi, en Grèce, George Gordon Byron, ou Lord Byron, est un poète classique et romantique anglais. Il est l’auteur de : Hours of Idleness (1807), Bardes anglais et critiques écossais (1809), La Malédiction de Minerve (1811), Childe Harold de Turner (1826), Poèmes (1958), Don Juan (2006), etc.
Tendresse bleue de tes yeux, cheveux au beau choir,
Lustre pâle de tes traits en la rêverie
- Où de la peine, et si sereinement pétrie,
La douceur paraît charmée par son désespoir -
Ont posé sur moi une tristesse si claire,
Que - Mais à ton cœur bienheureux, je sais le don
De parfaites pensées coulant de purs filons -
Je te croirais condamnée aux soins de la terre.
www.babelio.com , p.1.
· Giacomo Leopardi, Poèmes, Alphonse Lemerre, 1880, sur le thème : l’espoir, dans : «la voie de l’espérance», en Italie:
Né en 1798, à Recanati, et mort en 1837, à Naples Giacomo Leopardi est un écrivain, poète et philosophe italien, considéré comme le deuxième écrivain italien après Dante Alighieri. La qualité de sa poésie lyrique et tragique lui a eu une influence internationale sur des générations. Il est l’auteur de : Discours sur la poésie romantique (1818), L'Infini (1819), Brutus le Jeune (1821), À Sylvie (1828),
Le Genêt ou la Fleur du désert (1836),
Poèmes (1880), etc.
Ö lune gracieuse, je me souviens,
À mes yeux ton visage, car tourmentée
Etait ma vie : et elle l’est, ni ne change,
0 lune, mon amie. Et pourtant il m’est cher,
Au temps de la jeunesse, lorsque s’étend encore
La voie de l’espérance et qu’est courte la mémoire,
De se ressouvenir des choses passées, encore
Qu’elles soient tristes, et que l’angoisse dure !
wwww.poesiemuziketc.fr, p.1.
· J. W. V. Goethe, Flammarion, Poésies, 1992, sur le thème : l’espoir, dans : «De l’orient, espère », en Allemagne:
Né en 1749, à Francfort, et mort en 1832, à Weimar, Johann Wolfgang von Goethe est un poète, romancier, dramaturge, scientifique, théoricien de l'art et homme politique allemand. Il est l’auteur de : Pygmalion (1767), Prométhée, Prometheus (1774), Chansons de société (1776), Ballades (1787),
Élégies romaines (1788), Épigrammes vénitiennes (1790), etc.
Minuit, je dormais, au fond de moi veillait
Le cœur plein d’amour, comme si c’était le jour ;
Parut le jour, c’était la nuit pour moi,
Que m’est le jour, tant qu’il puisse apporter.
Le soleil se coucha ; main dans la main l’un à l’autre engagés,
Nous saluâmes son dernier regard, bénédiction dernière,
Et les yeux dirent, clairement dirigés dans les yeux :
De l’orient, espère, espère, il reviendra.
www.adequations.org , p.1.
3. Florilège de l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Occident :
Par ailleurs, le Florilège de l’état actuel des motifs thématiques du zajal et du mouachah des troubadours en Occident [pan-araboeuropéens], est aussi décrit quant à sa genèse par Mouna Hachim, en 2010, ainsi : «Dans le sillage de ce rapprochement des frontières, nos pensées voguent naturellement vers deux genres poétiques au destin fabuleux: le Mouachah et le Zajal. Nés tous les deux en Andalousie, ils s’épanouissent non seulement au Maghreb et en Orient mais marquent de leur empreinte l’Occident [en Europe], formant selon le musicologue et philologue espagnol Julián Ribera «la clef mystérieuse qui explique le mécanisme des formes poétiques des divers systèmes lyriques du monde civilisé au moyen âge». [...] Principales caractéristiques: la liberté métrique, la souplesse linguistique et le lien à la musique. Les premiers Mouachahs (nom dérivé de Wouchah, ceinture incrustée) sont attribués au Xe siècle à un poète aveugle de Cabra, Mouqaddam Ibn Mou’âffa se démarquant par un refrain final, appelé khardja, composé en langue romane et caractères arabes (l’aljamiado). » - « Voyage poétique à travers le Mouachah et le Zajal », www.leconomiste.com , p.1. Ce nous nous citerons notamment :
· Juhan Liiv, Poèmes, Pascal Galodé, 2013, sur le thème : le fou d’amour errant, dans : «Cœur malade : Où donc finira le chemin ?», en Estonie :
Né en 1864 et mort en 1913, à , Juhan Liiv est écrivain et poète estonien. D’une famille paysanne pauvre, il fréquente l’école par intermittence, puis devient journalise (1885). une carrière de journaliste. En 1892, il se consacre à l’écriture de nouvelles. Mais des troubles mentaux l’empêchent de poursuivre dans cette voie. Interné dans un établissement psychiatrique, et en t guéri (1894).
La brume noie mes volontés.
Cœur malade, esprit hébété.
Ah si la pluie pouvait cesser !
La brume au vent se disperser !
Où donc finira le chemin ?
Noire et profonde, la nuit vient.
S’il y avait au moins une étoile qui luit !
www.litterature-estonienne.com , p.1 .
· Seamus Heaney, Death of a Naturalist, Faber & Faber, 1953, sur le thème : le code de l’amour courtois, dans : «la petite promise au petit mort», en Irlande :
Né en 1939, en Irlande du Nord, Prix Nobel de littérature (1995), Seamus Heaney est un écrivain et poète irlandais. D’une famille de fermiers pauvres. Il enseigne dans le secondaire puis à l’université à Belfast, Berkeley et Harvard, aux États-Unis. Il occupe la chaire de poésie à l’université d’Oxford. Il est l’auteur de : Death of a Naturalist (1953), etc.
S’aimaient-ils, ces deux enfants !
On eût dit, quand ils se retrouvaient,
La rencontre de deux chardonnerets.
Puis le petit passa, ainsi que passe
Une rose en bouton dans le jardin,
Mais l’autre resta, la petite
Promise au petit mort.
L’autre, il n’a pas poussé. De son tendre
Petit cœur, sans raison maintenant,
Vont fleurissant des marguerites
Et des « ne m’oubliez pas »
www.amazon.fr , p.1.
· Kenneth Rexroth, Les poèmes d’amour de Marichiko, Eres, 2016, sur le thème : l’aube, dans : «Seule lueur dans l’aube», aux USA :
Né en 1905, à South Bend, dans l’Indiana, et mort en 1982, à Santa Barbara, en Californie, aux USA, Kenneth Rexroth est un écrivain, journaliste, traducteur et poète américain. Après une adolescence dans les rues de Chicago, il s’installe en à San Francisco (1927), puis en Californie. Ses écrits en prose et sa poésie empruntent des genres variés, de l’élégie à l’imitation des Anciens, au poème-méditation. Il est l’auteur de : Les poèmes d'amour de Marichiko (2016), etc.
Seule lueur dans l’aube
Le bonheur de notre amour
Est incompréhensible.
Aucun soleil ne brille là, pas de
Lune, pas d’étoiles, pas d’éclair,
Pas même de lampe.
Toutes choses rendues incandescentes
Par l’amour qui illumine le monde.
www.poetpsy.wordpress.com , p.1.
· Pier Paolo Pasolini, Poésies, 1953-1964, Gallimard, 1980, sur le thème : la fontaine, dans : «Fontaine de rustique amour», en Italie :
Né en 1922, à Bologne, et mort assassiné en 1975, Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien. Il est l’auteur de : Poésies, 1953-1964 (1980), Avec les armes de la poésie (1984), Poèmes oubliés, Actes Sud (1996), Où est ma patrie (2002), La Nouvelle Jeunesse, 1941-1974 (2003), Feuilles de langues romanes (2008), Je suis vivant (2011), etc.
Fontaine d’eau de mon village.
Il n’y a pas d’eau plus fraîche que dans mon village.
Fontaine de rustique amour
Fontaine d’eau d’un village qui n’est pas le mien. Il n’y a pas d’eau plus vieille que dans ce village.
Fontaine d’amour pour personne.
www.halshs.archives-ouvertes.fr, p.11.
· Rainer Maria Rilke, Œuvres poétiques et théâtrales, Gallimard, 1997, le thème : la colombe, dans : «Un vol de colombes», en Autriche :
Né en 1875, à Prague, et mort en 1926, à , Rainer Maria Rilke est un poète et écrivain autrichien. D’une famille le destinant à la carrière des armes, il est pensionnaire dans une école militaire avant d'être renvoyé pour inaptitude physique (1891). Il étudie le commerce avant de revenir dans sa ville natale où il devient journaliste et commence à écrire. En 1896, il part pour Munich où il change son prénom René Maria en Rainer Maria. Il vit en Italie, puis en Russie où il rencontre Tolstoï (1899). Après la Première Guerre mondiale, il va en Suisse où il se met à écrire. Il est l’auteur de : Poèmes épars (1884),les Élégies de Duino (1920),
Étonne-toi,
vois comme nulle chose
ne désire le sol, et de fiable appui.
Dans l’Ouvert se jette le monde.
Vois, rayonnant, vois
un vol de colombes faire
demi-tour après avoir éprouvé leur espace.
www.books.openedition.org, p.1.
· Karel Hynek Mácha, Le long poème Mai, Éditeurs français réunis, 1960, sur le thème : la colombe, dans : «Mai du soir où la tourterelle», en République Tchèque :
Né en 1901, Prague et mort en 1986, à Prague, Karel Hynek Mácha est l ́un des représentants les plus importants du romantisme tchèque. Il commence par écrire en allemand, langue de l’Empire austro-hongrois, puis abandonne cette langue pour écrire uniquement en tchèque. C’est un grand lecteur et sa poésie est influencée aussi bien par les chansons de geste que par les œuvres de Shakespeare, Byron ou Goethe. Il est l’auteur de : Le long poème Mai (1836), dont est extrait suivant :
C’était un soir de 1ermai
Mai du soir où la tourterelle
invitait, de sa ritournelle
dans la pinède, au temps d’aimer.
Des rumeurs d ́amour dans la mousse ;
l’arbre en fleurs feint d’amour mourir,
d’autres mondes les soleils clairs
erraient dans les strates d’azur,
comme des larmes d’amour pur.
www.tripadvisor.fr , p.1.
· Rachel Leclerc, Je n’ai pas cessé d’être..., La courte échelle, 2002, sur le thème : la fenêtre, dans : «La fille qui rôde sous ta fenêtre », au Canada :
Née 1955. à la Nouvelle Gaspésie, au Québec, Rachel Leclerc est une écrivaine, romancière et poétesse québécoise. Elle est l’auteur de : Fugues (1984), Vivre n'est pas clair (1986), Les Vies frontalières (1991), Rabatteurs d'étoiles (1994), Je ne vous attendais pas (1998), Demain (2007), etc.
Je n’ai pas cessé d’être l’ourse
la fille qui rôde sous ta fenêtre
qui t’appelle dans l’obscurité
toi le garçon aux yeux pers
mendiant un peu de ta chaleur
tu quitteras peut-être enfin ta demeure
pour prendre la route avec moi
tu me livreras ton inquiétude
je t’imposerai ma bravoure et ma loi
alors nous arracherons des étoiles
www.lesvoixdelapoesie.com , p.1.
· Pablo Neruda, Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée, Gallimard, 1998, sur le thème : la fenêtre, dans : «J'ai vu de ma fenêtre», au Chili :
Né en 1904 à Parral, province de Linares, au Chili, mort en 1973, à Santiago du Chili, Pablo Neruda, ou Ricardo Eliecer Neftalí Reyes Basoalto, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien. Il va au lycée pour garçons de Temuco, au Chili (1910 - 1920). Il étudie la langue et la littérature française à Santiago et la pédagogie (1921.Il est l’auteur de : «Crepusculario », Crépusculaire 1923), « Veinte poemas de amor y una canción desesperada, Vingt Poèmes d’amour et une chanson désespérée (1924), Residencia en la tierra, Résidence sur la Terre (1933), etc.
Nous avons encore perdu ce crépuscule
Et nul ne nous a vus ce soir les mains unies
J'ai vu de ma fenêtre
la fête du couchant sur les coteaux lointains
Et je me souvenais
de toi le coeur serré
triste de la tristesse à moi que tu connais.
Où étais-tu
alors ?
Et parmi quelles gens ?
Quels mots prononçais-tu ?
Pourquoi peut me venir tout l'amour d'un seul coup,
lorsque je me sens triste et te connais lointaine ?
www.tropdamour.com , p. 8.
En conclusion, ce survol plus ou moins sporadique d’un corpus limité, pris au hasard de la rencontre, centrée sur : Les thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France, en Espagne, au Maroc, en Europe et en Occident», n’a pas été sans adéquation ni pertinence quant à l’objet étudié, de l’époque médiévale à nos jours, et à sa portée universelle, il siérait d’en déduire avec Éric Broniet : «Du Languedoc, cette poésie et cet art d’aimer remonteront vers le Nord [des trouvères] grâce à l’influence d’Aliénor d’Aquitaine, épouse de Louis VII, roi de France, fille du célèbre troubadour, Guillaume IX, comte de Poitiers, duc d’Aquitaine [des troubadours]. [...]. Mais évoquons d’abord, très loin de l’Europe [via l’Occident] et d’aujourd’hui, une région qui fut le réceptacle de nombreuses influences et le creuset matriciel de ce que nous léguèrent les troubadours. [...] On retrouvera dans les ballades [ou, métriques du bled] courtoises la forme du zajal, poème avec refrain, et dans d’autres formes poétiques provençales, la forme du muwashaha, avec souvent, dans les poèmes occitans les deux vers argumentés placés au début du poème plutôt qu’à la fin comme dans la forme arabo-andalouse. [...] Les valeurs de l’amour courtois auront permis cette action structurante et civilisatrice au cœur du monde occidental [paneuropéen] à un moment clé de son Histoire et démontrent que l'influence du monde arabe sur celle-ci n'a pas été anodine même si elle ne fut pas la seule à contribuer à cette transformation.» – «L’influence des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour courtois chez les troubadours de langue d’oc.», Op.cit., pp. 2- 15.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED