LES PRÉNOMS DE BAPTÊME DES
ESCLAVES FEMMES ET HOMMES
NOIRS ET BLANCS AU MAROC D'ANTAN
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
A observer «Les prénoms de baptême des
esclaves femmes et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan», il y a lieu d’y
voir, tant pour les femmes (ou ‘abda, khadem), que pour les hommes (‘abd, khadim),
le signe, pour la plupart d’entre eux, d’une seconde naissance sociale, par le
biais du maître, après celui de leurs naissances génitales, par leurs parents
biologiques, précédant leur réduction à l’état d’esclaves. Un article de la
revue « Rasif 22 », relate, selon la hollandaise Hekmat Dirba,
en s’interrogeant : « Comment les Arabes [v. ici les Marocains]
nommaient-ils odalisques, ou esclaves-femmes ? Y avait-il des cadres ou
des contextes pour cela ? Et comment cela avait différer suivant le lieu
et le temps arabes ? Le chercheur, Hekmat Dirba, à l’Université
hollandaise Leiden a présenté une étude à
ce sujet, intitulée : « Tasmiyat al Jawari Asma Arabiya »,
Naming of Slave-girls in Arabic: A Survey of Medieval and Modern Sources
(Dénomination des odalisques de noms arabes), [...] L’étude révèle que pour les
odalisques, esclaves-femmes, achetées encore petites, ou mises au monde par des
femmes-esclaves, ce sont les maîtres qui choisissent leurs noms de baptême conformément
à leurs fonctions, qui se diversifient entre travaux ménagers d’une part, et
travaux distractifs, d’autre part, tels que : le chant, le jeu sur les
instruments de musique, le récital poétique, la sexualité, qui est réservée aux
« mahdiyat », les concubines.
Tandis que les femmes asservies à l’âge mûr, conservent souvent leurs
noms d’origine, d’avant l’esclavage. » - «Ismi Nour, Lubna, Warda...Nous
portons les noms d’esclaves-femmes, dans notre histoire : les
odalisques », www.raseef22.com , p.1. Dans le cas du
Maroc, Houria el-Kouhen indique précisément : «Il est tout à fait
clair que le Maroc n’était pas une société esclavagiste dans le sens où
l’esclavage aurait été une institution fondamentale pour son fonctionnement ;
il n’y revêtait qu’un aspect relativement mineur. Les formes de l’esclavage qui
avaient leur place dans la société marocaine étaient celles des services
domestiques et du concubinage, conférant prestige et confort dans les maisons
où elles s’exerçaient. » - « Maroc : Au temps où le Maroc avait
ses esclaves », www.courrierinternational.com,
p.1. Aussi verrons-nous à cet égard :
I. Les prénoms de baptême du maître attribués
aux esclaves femmes et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan.
II. Les catégories des prénoms comme
caractéristique des esclaves femmes et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan.
III. L’espace en mutation des prénoms des
esclaves femme et homme noirs et blancs au Maroc d’antan.
IV. Les prénoms des esclaves femmes et
hommes noirs et blancs et l’abolitionnisme au Maroc d’antan et présent.
I.
Les prénoms de baptême du maître attribués aux esclaves femmes et hommes noirs
et blancs au Maroc d’antan :
Certes,
la question des prénoms du maître attribués aux esclaves femmes et hommes noirs
et blancs au Maroc d’antan nous conduit à constater avec l’égyptien Abbas
Mahmoud Al-Akkad soulignant la volonté des maîtres à attribuer un prénom de
baptême à l’achat de leurs esclaves femmes ou hommes, en précisant : «La
vérité à ce qui paraît, est la volonté des maîtres est ce qui est remarqué dans
la dénomination, non pas celle des esclaves et servantes esclaves vendus. C’est
pourquoi, la dénomination des esclaves se limite à quatre catégories de prénoms :
les choses précieuses et ce qui lui sont comparables les beaux basilics ;
les termes d’optimisme ; les mois et les jours où l’achat a eu lieu
ou a eu lieu la naissance. Sinon, le ‘abd, esclave, joint à l’un des noms sacrés de
Allah, comme Abdallah, Abdelkrim,
Abdelbasset, ce qui inspire l’optimisme ou la supplication en particulier. Les
eunuques et les hommes-esclaves sont prénommés : Jawhar [le jade], Ferouz [la
turquoise], Marjane [le rubis], Lu’lu’a
[la perle], Almas [le diamant], comme s’ils étaient des biens précieux
dont se vante leur acquéreur ; se joint à cela leur appellation :
Rihan [Basilic), Kafur [Camphre], Najisse
[Narcisse], comme ils étaient des ingrédients de beauté et de décor des
maisons. [...] Si ce ‘est ni l’un ni
l’autre, y pullulent les noms des jours,
des mois et des fêtes, tels que : Khemis [Jeudi], Jumua [Vendredi], Chaâbane [le 8ème
mois de l’Hégire], Ramadan [le 9ème mois de l’Hégire], Muharram [le
1er mois de l’Hégire], Aïd [Fête],
Rabii [Printemps], » - «Al
Mahfudhat al Tarikhiya al Misriya, Les archives historiques égyptiennes »,
webcache.
google usercontent.com, p.1.
Plus
précisément, en parlant des prénoms de baptême des esclaves femmes et hommes noirs
ou blanches au Maroc d’antan, Mohamed Saïd Errihani indique notamment :
«Il se pourrait que la grande découverte à ce sujet est la dimension de classes
du nom marocain. Découverte survenue suite à la lecture de nombreux
échantillons des noms d’hommes esclaves et d’odalisques pour en déduire la
règle régissant la formulation des prénoms d’esclaves : le complément
d’agent « mafoul » est-ce qui distingue les prénoms
d’esclaves. Les noms des maîtres sont éloquents, respectés et répandus, tandis
que le dictionnaire des noms propre, selon le tableau, sont peu usités, ou singuliers,
ou formés suivant le complément d’agent. [...]
Le Maroc a commencé, depuis quelques décennies, à sortir d’un système
socio-économique très ancien vers un autre système. Le dictionnaire des noms
propres marocain n’avait qu’à se réformer pour accompagner le changement
social. » - «Al Ismu al Maghribi wa Iradatu al Tafarrud, Le nom marocain
et la volonté individuelle, The will of Singularity (A Study of Moroccan First
Names)», www..books.google.co.ma,
p.1. D’où la classification des prénoms des esclaves femmes et hommes marocains
suivante :
A.
Les prénoms des esclaves femmes et hommes marocains noirs et blancs suivants par
envie et volonté du maître :
Les
prénoms de baptême des femmes et hommes esclaves noirs et blancs marocains par
envie et volonté du maître se répartissent en :
1- Prénoms
par envie et vœu du maître pour :
- Les femmes-esclaves marocaines noires et blanches : Mabruka,
Mbarka, Mbirika (Bénie, Petite Bénie), Zaïda (Porteuse de plus de bien), Khira,
Um al Khair (Bienfaitrice, Mère du Bienfait), etc.
-
Les hommes-esclaves marocains noirs et blancs : Mabrouk, Mbarek, Mbara (Béni),
Bel Khir (Père du Bien), Fateh (Porte Chance), Saleh (Valide), Mahmoud
(Gracié), Masrour (Confiant),
2- Prénoms
par envie et vœu du maître de choses précieuses pour :
- Les femmes-esclaves marocaines noires et blanches :
Anbare (Ambre), Marjana (Corail), Yakouta, Yakout (Rubis), Jawhara, Joumana
(Perle), Kanza (Trésor), etc.
-
Les hommes-esclaves marocains noirs et blancs : Anbare (Ambre), Belal
(Muezzin noir du Prophète), Marjane (Corail), Yakout (Rubis), Jawhara (Perle),
Faraji (Délivrance), etc.
3- Prénoms
par envie et vœu du maître des phénomènes naturels pour :
- Les
femmes-esclaves marocaines noires et blanches : Dawia (Lumière), Um al Ghaït (Mère
de la Pluie), Chams al Dha (Soleil du Matin), Abir (Zéphire), Chhaba
(Météore), Nejma, Njima (Étoile, Petite Étoile), Gamra (Lune), etc.
-
Les hommes-esclaves marocains noirs et blancs : Najm (Étoile), Marjane
(Corail), Riahi (Venteux), etc.
4- Prénoms
par envie et vœu du maître des plantes pour :
- Les
femmes-esclaves marocaines noires et blanches : Fath al Zhar (Fleur
Epanouie), Oud al Ward (Branche de Rose), Khizrane (Bambou), Loubana (Encens), Fath
al Ward (Rose Epanouie), Mesk, Mask al-Lil (Musc, Musc de la Nuit), Rammana
(Grenade), etc.
- Les hommes-esclaves marocains noirs et blancs : Zhar (Fleur
d’Oranger, chanceux), Ward (Rose), Nwar (Lumière), Qamar (Croissant), etc.
5-
Prénoms par envie et vœu du maître des animaux pour :
- Les
femmes-esclaves marocaines noires et blanches : Ghzala, Ghizlane, Ghzali
(Gazelle, Ma Gazelle), Awda (Jument), Brika (Petite Cane), Hmama (Colombe), Jmila
(Petite Chamelle, Belle), etc.
- Les hommes-esclaves
marocains : Ghzal (Gazelle), Brik (Caneton), etc.
6-
Prénoms par envie et vœu du maître des traits physiques et psychiques pour
:
- Les femmes-esclaves
marocaines noires et blanches : Malka (Ange), Samra (Brune), Saïla
(Triomphante), Hasna, Housn (Belle, Beauté), Assalma (Salutaire), etc.
- Les hommes-esclaves
marocains noirs et blancs : Malk, Mallouk (Ange), Saber (Endurant), Hassoun
(Bienfaiteur), etc.
7- Prénoms
par envie et vœu du maître des sentiments pour :
- Les femmes-esclaves
marocaines noires et blanches : Mahbouba (Bienaimée), Radia (Satisfaite),
Mariama (Marie), Sar al Bha (Secret de Beauté), etc.
- Les
hommes-esclaves marocains noirs et blancs : Mahboub (Bienaimé), Mawhoub
(Doué), Bel khir (Père du Bien), etc.
8- Prénoms
par envie et vœu du maître des traits et appellations masculines pour :
- Les
femmes-esclaves marocaines noires et blanches : Um al khir (Mère
du Bien), Al Ghalia (Précieuse), Masouda (Bienheureuse), Ftouha (Grâce),
Marzouka (Source de Subsistance), Saada, Masouda, Um Saoud (Bienheureuse, Mère
du Bonheur), Ghaït, Um al Ghaït (Pluie, Mère de la Pluie), Al Kamla (Parfaite),
Friha (Gaité),
-
Les hommes-esclaves marocains noirs et blancs : Bal khir (Père du Bien),
Ghali (Précieux), Masoud (Bienheureux), Marzouk (Source de Subsistance), Al Kamel
(Parfait), etc. – D’après : « «Ismi Nour, Lubna, Warda...Nous portons
les noms d’esclaves-femmes, dans notre histoire : les odalisques »,
Op.cit., p.1.
B. Les prénoms de baptême des esclaves
femmes et hommes noirs et blancs marocains hérités de leurs origines :
Il y a cependant des prénoms de baptême des esclaves femmes et hommes noirs
et blancs marocains hérités de leurs origines,
tel que stipule même article de la revue « Rasif 22 », en ces
termes : «D’autre part, nous trouvons au Maroc des prénoms qui ne
diffèrent pas de ceux que portent les femmes musulmanes (et les hommes musulmans),
tels que : Fatima, Khadija et Amina, qui reviennent à la vérité que les
femmes qui sont tombées sous le joug de l’esclavage à l’âge mûr. Du fait, elles
ont conservé leurs prénoms originels. Tandis que dans la péninsule arabique,
nous trouvons des prénoms exprimant la chance comme
« Mabrouka », mais ce qui attire l’attention, c’est qu’il ya les noms
d’odalisques [jawari] qui désignent le cheptel et les animaux. »,
Op.cit., p.1.
II. Les catégories fonctionnelles des
prénoms comme statut attribués aux esclaves femmes et hommes au Maroc d’antan :
Des
catégories fonctionnelles des prénoms de baptême comme statut attribués aux esclaves
femmes et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan, Adel Joundi remarque en
particulier : « L’une des caractéristiques de al‘abd
(l’esclave : femme ou homme) est qu’il est le plus souvent sans prénom. Il
est un simple esclave ou asservi ou mamelouk. Le maître est le propriétaire ou
le sire de l’esclave (pour l’esclave affranchi). Et il est possible de donner
le même prénom à plusieurs d’entre eux e même temps, ou leur attribuer des
prénoms fonctionnels, comme wasifa, suivante, dada, nourrice, ou khadima,
servante. Mais avec le temps, certains
prénoms leurs sont devenus spécifiques, tels que Mabrouka [-Mabrouk], Mansour [-Mansoura],
Saïda [-Saïd] ; ou les noms des pierres semi précieuses, ou de fleurs :
Marjana (-Marjane), Yakout (Saphir), Rihan (Basilic), Anbar (Ambre) ; ou
des prénoms conformes à l’origine géographique : Habachi (Ethiopien),
Zinji (Zanzibar). » - «Wa ma Adraka ma al Istirqaq !, Qu’en sais-tu de
ce qu’est l’esclavage ! », www.elaph.com,
p.1. Ainsi parmi catégories des prénoms de baptême comme statut social de
l‘esclave femme-homme, au Maroc d’antan, relevons :
1-
les catégories fonctionnelles comme statut social attribué aux esclaves femmes
et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan :
Pour ce qui est des catégories des prénoms de
baptême fonctionnelles comme statut social attribué aux esclaves femmes et
hommes noirs et blancs au Maroc d’antan, on pourrait lire dans la thèse de M. Mohamed
Ennaji, en particulier : «L'analyse politique de la société marocaine ne
peut donc ignorer l’esclavage et son rôle par le passé. Il convient dès lors de
s'interroger plus en détail, sur les réussites parfois vertigineuses de
certains esclaves qui voyaient leur pouvoir égaler sinon surpasser celui des
principaux dignitaires du pays Quel était leur rapport à l’Etat ? Aux sultans ?
Aux autres fonctions dominantes de l'armée, de la bourgeoisie ? Il va sans
dire que cet aspect différencie fondamentalement la société marocaine des
autres sociétés esclavagistes européennes ou américaines où les noirs étaient
surtout sollicités pour les tâches agricoles Ils le furent ici aussi, mais dans
une mesure beaucoup moindre, et surtout dans les oasis. Guerriers, mais aussi
domestiques et concubines. Les voyageurs européens n'ont pas manqué de
rapporter le grand nombre d'esclaves, dont faisait montre la .bourgeoisie des
villes et les hobereaux dans les campagnes ? » - « Servitude et
rapports sociaux au Maroc au XIXe siècle », www.google.fr, p. 255. On pourrait en
déduire systématiquement le statut social des esclaves hommes et femmes d’Etat
et le statut social des esclaves hommes et femmes privés, répartis comme
suit :
A. Le statut social des esclaves femmes et
hommes d’Etat et du sultan au Maroc d’antan :
Le
statut social des esclaves-hommes noirs et blancs d’Etat et des sultans qui
servent comme :
¤ Militaires (Armée, guerriers, gardes de caravanes des sultans).
¤ Domestiques (des sultans et garde de harems)
¤ Main-d’œuvre agricole et agro-alimentaire (les usines de
sucre).
Le
statut social des esclaves et femmes noirs et blancs d’Etat et des sultans qui
servent comme :
¤ Domestiques (servantes, camérières, odalisques)
¤ Concubines (favorites, concubines, mères, nourrices)
¤ Eunuques
(Gardes des harems)
B- Le statut social des esclaves femmes
et hommes privés au Maroc d’antan :
Le
statut social des esclaves - hommes noirs et blancs privé servent comme :
¤ Domestiques (serviteurs, gardes eunuques aux harems des bourgeois
et des dignitaires).
¤ Agriculteurs (Tâches agricoles dans les oasis, main-d’œuvre à
l’usine de sucre).
¤ Gardes du trafic caravanier (caravanes de commerçants du sultan et
de dignitaires).
Le statut social des esclaves-femmes noirs et blancs d’Etat et du
sultan qui servent comme :
¤ Domestiques (servantes, camérières, odalisques).
¤ Concubines (favorites, concubines, mères, nourrices).
¤ Eunuques (Gardes des harems des
bourgeois et dignitaires).
Quant
aux fonctions des esclaves d’Etat et privés, Youssef Assaket témoigne
historiquement, en notant : «La plupart des denrées exportées de
Tombouctou étaient les esclaves, l’ivoire, l’or et l’encre vers le marché intérieur
du Maroc, comme trafic transsaharien [sous la gardes d’esclaves noirs d’Etat et
privés] qui, à la fin du 18ème siècle, était prospère, malgré
l’expansion européenne le long des côtes atlantiques. On a estimé le volume des
grandes caravanes [des sultans, des dignitaires et des commerçants] partant du
Sahara vers Tindouf en direction du port de Mogador [Essaouira] de 10 mille
chameaux [...]. La catégorie des ’abid, des esclaves [d’Etat], sous le
règne des Saâdiens était utilisée à l’usine de la canne- à-sucre édifiée par les
Saâdiens, à Haha et à Taroudannt, durant le 16ème siècle. » - « Tarikh
al ‘abid fi al Maaghrib ... Asra li Tachghil Maamil al Sukar, Histoire du Maroc
... Captifs pour faire marcher les usines de sucre.», https://assabah.ma, p.1.
III. L’espace en mutation des prénoms des prénoms de baptême des
esclaves femmes et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan :
Pour
embrasser l’espace en mutation des prénoms des prénoms de baptême des esclaves
femmes et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan, soulignons encre avec Rita
El Khayat ce qu’il en est advenu aujourd’hui : «Les esclaves étaient-ils
re-prénommés à leur achat et autant de fois qu’ils étaient achetés et revendus ?
Il semble que ces prénoms aient été apposés dès l’acquisition de l’esclave,
pour permettre à ceux qui l’avaient acquis d’entrer en relation avec lui par son
nouveau prénom, marque de la propriété et ré-éducation de l’esclave aux codes
des nouveaux propriétaires… Les derniers esclaves, aujourd’hui libres, mais
restés dans les maisons ou chez ceux qui les ont achetés, sont des personnes
très âgées ; elles meurent sous nos yeux dans l’ensemble du monde arabe où
l’esclavage domestique était une pratique très courante chez les riches. La
cohorte des prénoms actuels reste centrée sur la religion, Mohamed, Omar,
Hamza, Abdallah, personnages de l’histoire religieuse et de l’hagiographie
musulmane. Cela reste valable pour les filles avec une quête plus importante
dans l’originalité ou la modernité. Cependant les prénoms anciens reviennent
avec force, Zineb, Myriem, Asmaa, Safia, Kenza… Les prénoms féminins sont
infiniment plus nombreux du reste que les prénoms masculins. « - «Approche
multiple : L’apposition du prénom au Maroc »,
www.cairn.info, pp. 65-76. A y noter
les mutations des prénoms des esclaves femmes ou hommes au Maroc actuel ci-après
:
1- Les mutations des prénoms des esclaves femmes et hommes noirs et
blancs au Maroc d’antan et présent :
Des mutations survenues dans les prénoms des
prénoms de baptême des esclaves-hommes noirs et blancs au Maroc actuel,
relevons :
A-
Les mutations des prénoms de baptême des esclaves-femmes noirs et blancs au
Maroc d’antan :
Des mutations survenues dans les prénoms de baptême des esclaves-femmes
au Maroc d’antan, relevons :
- Les prénoms de baptême des esclaves-femmes au Maroc d’antan
consistaient à les re-prénommer à chaque vente et achat, marque de propriété et
de rééducation selon le code du nouveau maître.
B-
Les mutations des prénoms de baptême des esclaves-femmes noirs et blancs au
Maroc d’antan :
Des
mutations survenues dans les prénoms de baptême des esclaves-femmes au Maroc actuel,
notons :
- Les prénoms de baptême des descendantes d’esclaves-femmes noirs et
blancs libérés au Maroc actuel sont en opposition aujourd’hui avec ceux de
leurs parents et choisis librement par leurs propres géniteurs.
- La répertoire des prénoms de baptême des descendantes
d’esclaves-hommes noirs et blancs libérés au Maroc actuel sont ouverts sur ceux
des maîtres et sur la modernité et constituent un amalgame des deux :
Zineb, Myriem, Asmaa, Safia, Kenza…, etc.
2-
Les mutations des prénoms de baptême des esclaves-hommes noirs et blancs au
Maroc d’antan et actuel :
- Les prénoms de baptême des esclaves-hommes noirs et blancs au
Maroc d’antan consistaient à les
re-prénommer à chaque vente et achat, marque de propriété et de
rééducation selon le code du nouveau maître.
- Les prénoms de baptême des descendants d’esclaves-hommes noirs et
blancs libérés au Maroc actuel sont en opposition aujourd’hui avec ceux de
leurs parents et choisis librement par leurs propres géniteurs.
- La répertoire des prénoms de baptême des descendants d’esclaves-hommes
noirs et blancs libérés au Maroc actuel sont ouverts sur ceux des maîtres et
sur la modernité et constituent un amalgame des deux : Mohamed, Omar,
Hamza, Abdallah, etc.
C’est ce qui fait dire à
Mohamed Saïd Errihani : «Le Maroc a commencé, depuis quelques décennies, à
sortir d’un système socio-économique [en partie esclavagiste] très ancien vers
un autre système [sans discriminations esclavagistes]. Le dictionnaire des
prénoms propres marocains n’avait qu’à se réformer pour accompagner le
changement social [v. la mutation des prénoms des esclaves femmes- hommes au
Maroc actuel].», «Al Ismu al Maghribi wa Iradatu al Tafarrud, Le nom marocain
et la volonté individuelle, The will of Singularity (A Study of Moroccan First
Names», Op.cit., p.1.
IV. Les prénoms de baptême des
esclaves femmes et hommes et l’abolitionnisme aux étapes contestatrice initiale
intermédiaire et finale au Maroc d’antan et actuel :
Au sujet des prénoms de baptême des esclaves femmes et hommes noirs et
blancs et l’abolitionnisme aux étapes contestatrice
initiale, intermédiaire et finale au Maroc d’antan et actuel, Luce-Marie
Albigès la carte géohistorique de 1785, en ces termes : « Les captifs
razziés ou achetés dans l'Ouest africain sont conduits vers trois aires
principales où se forment les caravanes avant d'entamer la traversée du désert :
les rives du fleuve Sénégal en amont de
Saint-Louis, la région de Tombouctou et le territoire de Cano. Des bords du
Sénégal, les esclaves sont acheminés vers le Maroc à travers la Mauritanie, M.
Brisson personnage bien réel, naufragé au Cap Blanc en 1785, a été capturé par
un Arabe qui l’a conduit vers le sud, pour le vendre à un autre maître qui l’a remmené vers le Nord jusqu’au au Maroc,
par cette piste. On note que le nom du pays et celui de la ville qui deviendra
Marrakech ne sont pas encore différenciés sur la carte.» -« Les routes de
l'esclavage à travers le Sahara en 1791. », www.histoire-image.org,
p.1. Face à cet état des lieux, un itinéraire d’évolution pacifique vers
l’abolitionnisme s’en est suivi, à travers :
1-
Les diatribes contestatrices initiale de l’esclavage et des prénoms de baptême
des esclaves femmes et hommes noirs et blancs au Maroc d’antan :
A
propos des diatribes contestatrices initiale de l’esclavage et des prénoms de
baptême des esclaves femmes et hommes a noirs et blancs u Maroc d’antan, telquel.ma,
rapporte l’exemple d’un historien marocain du XIXème siècle, en notant : «Nous
sommes au milieu du XIXe siècle. Ahmed Khaled Naciri, savant et historien
Slaoui, publie des diatribes antiesclavagistes. [...] Même si l’islam incite à
libérer les esclaves [v. abolitionnisme, avant le terme], cette pratique était
largement répandue dans le monde musulman, et l’empire chérifien ne dérogeait
pas à cette règle. C’est ainsi que, depuis l’installation de la dynastie des
Almoravides au XIe siècle, des centaines de milliers de noirs — plus de trois
millions selon d’autres sources - sont raflés et acheminés à travers le désert
jusqu’aux marchés de Sijilmassa, Marrakech, Fès ou Rabat. » - « Histoire
: au royaume des esclaves », www.tel quel.ma, p.1.
2- L’étape intermédiaire pacifique du passage de l’esclavage des
prénoms de baptême des esclaves femmes et hommes noirs et blancs à l’abolitionnisme
au Maroc présent :
Sur l’étape intermédiaire pacifique du passage de l’esclavage des noirs
et blancs à l’abolitionnisme au Maroc présent, Rita Aouad Badoual indique :
«Dans les pays du nord de l’Afrique ayant connu la traite transsaharienne,
comme le Maroc jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle, la question du passé de l’«esclavage»
se trouve associée à la situation des « noirs » dans la société. Pour ces pays,
faut-il le rappeler, le rapport au passé de l’«esclavage» et aux «noirs» ne
s’inscrit pas dans le modèle historique qui passe de la violence esclavagiste à
la victoire de l’abolitionnisme, de la ségrégation raciale à l’émancipation, de
la culpabilité au dédommagement moral, voire financier, forgé sur l’expérience
de l’« esclavage » aux Etats-Unis d’Amérique.» - «Esclavage » et situation des
« noirs » au Maroc dans la première moitié du XXe siècle», www.cairn.info, p.1.
3- L’étape finale pacifique du passage
de l’esclavage et des prénoms de baptême des esclaves femmes et hommes noirs et
blancs à l’abolitionnisme au Maroc actuel :
Quant à l’étape finale pacifique du passage de
l’esclavage et des prénoms de baptême des esclaves femmes et hommes noirs et
blancs à l’abolitionnisme au Maroc actuel, contact@quid.ma
rapporte notamment : « Au niveau national,
le Maroc a engagé plusieurs efforts sur le plan législatif pour empêcher la
traite des personnes et ce, à travers l’adoption en juin 2016 du projet de loi
27-14 relatif à la lutte contre la
traite des êtres humains. [...] Célébrée le 2 décembre de chaque année, Cette
Journée internationale, qui commémore l'adoption le 2 décembre 1949 par
l'Assemblée générale des Nations Unies de la Convention pour la répression et
l'abolition de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la
prostitution d'autrui, constitue également une occasion pour rappeler que la
traite des êtres humains n’appartient pas qu’au passé. Sur tous les continents,
des millions d’individus, dont des enfants et des femmes, en sont victimes. »
- « La journée pour l'abolition de l'esclavage déguisé dans ses formes
modernes », www.quid.ma , p.1.
En conclusion, il s’avère que la
question portant sur : « Les prénoms de baptême des
esclaves noirs et blancs au Maroc d’antan », est porteuse de sens et
de perspectives ouverts sur le passé, le
présent et l’avenir des droits humains au
Maroc et dans le monde moderne. Ainsi que le rapporte kawtar Firdaous, selon Chouki
El Hamel, soulignant : «Bien que l’esclavage n’existe pratiquement plus au
Maroc depuis les années 1950, son héritage persiste sous la forme de
discriminations et de marginalisation héréditaire [v. prénoms de baptême,
surnoms d’esclaves femmes et d’hommes noirs et blancs compris].
Traditionnellement, le Maroc a été décrit dans l’historiographie locale comme
une nation homogène du point de vue racial et ethnique, définie religieusement
par la doctrine musulmane, linguistiquement et politiquement par le
nationalisme arabe. L’histoire écrite garde en général le silence concernant
l’esclavage [des
noirs et blancs du Maroc d’antan] et les comportements racistes, la
discrimination et la marginalisation et dépeint un Maroc duquel de tels
problèmes sociaux sont absents, problèmes habituellement plutôt associés à
l’esclavage ses conséquences historiques [v. contemporaines sporadiques dans le
monde et] aux États-Unis.» -
« Le Maroc noir, une histoire de l’esclavage, de la race et de l’Islam», wwww;lobservateur.info, p.1.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED