Dr SOSSE ALAOUI MOHAMMED
PETITE
ANTHOLOGIE DE L’EVOCATION DES NOMS DE
FEMMES DANS
LA POÉSIE ÉLÉGIAQUE ARABE :
DE 482 À 2021
MAROC
2021
Introduction
Afin de révéler la place de la femme dans la
société et civilisation arabo-musulmanes, nous avons opté le faire hic et nunc et
de manière palpable, à travers une : «Petite anthologie de l’évocation des
noms de femmes dans la poésie élégiaque arabe : de 482 à 2021» Il
y va sans dire d’un parcours quasi panoramique d’un corpus recouvrant les
œuvres de poètes élégiaques arabes des pays arabes, allant de l’époque préislamique
à nos jours, manifestes géo-historiquement de l’Arabie, au Moyen-Orient, au
Maghreb, dont le Maroc, en passant par l’Andalousie arabo-islamique de langue
arabe. A cet égard, il y a lieu de constater globalement en l’occurrence :
I. La poésie élégiaque arabe la genèse,
limites interdit et transgression :
Pour évoquer la poésie élégiaque arabe sa genèse, limites, interdit et
sa transgression, on pourrait rappeler avec Banouar Abdelati en ce sens :
« Mais l’élégie de l’amour présente une exception […] Certes, le thème de
l’amour était habituel dans la poésie archaïque [préislamique] mais il a cessé
- chez les poètes du Hidjaz [islamique] - d’être un prélude au service d’autres
thèmes ; il est devenu un thème indépendant et une fin en soi. A cet égard, on
peut distinguer deux sortes de poésies d’amour : La première est en étroite
liaison avec la cité [Médine, la Mekke, Damas, Bagdad, Fès, Grenade] ;
c’est une poésie de plaisir qui a un aspect érotique et charnel. La seconde
respecte la pudeur et les conventions et se réfugie dans un univers idéal,
platonique [Ibn Arabi, Hallaj, Rabia al-Adawiyya]. Ces deux tendances trouvent
leurs origines dans la poésie préislamique. » - «Introduction à la
littérature arabe ancienne», www.google. com, p.10. D’où :
1. La poésie élégiaque arabe et la genèse de l’évocation des
noms de femmes :
Quant à la genèse de la poésie élégiaque arabe,
Monica Balda restitue notamment : «L’écriture de l’amour” [d’abord orale]
dans la littérature arabo-islamique médiévale [v. préislamique] s’est
développée dès une époque ancienne. […] Les poèmes préislamiques (qaṣīda-s)
contenaient déjà un “prélude amoureux”, le nasīb, dans lequel le poète
exprimait […] la séparation de l’aimée. Le poème d’amour devint par la suite un
genre poétique à part entière, le ġazal. L’apparition du concept de l’amour ‘uḏrite
(ou “courtois” [v. platonique]) constitue également une étape importante du
développement la poésie amoureuse […]. Ce genre d’amour
ayant comme trait essentiel la chasteté, est en effet à l’origine des théories
[…], dans des ouvrages en prose. […] Au début de l’époque abbasside, les poètes
bédouins […] préislamique furent transfigurés, avec leurs bien-aimées, en héros
de récits d’amour […] dans le Hidjāz, dans l’habitat de certaines tribus comme
les ‘Uḏra [de Qais et Layla] et aussi à Bassora et à Kūfa […], restés célèbres
non plus seulement pour leur rôle tribal, mais aussi pour quelque aventure
sentimentale. » - «Genèse et essor d’un genre littéraire : les traités
d’amour dans la littérature arabo-islamique médiévale », www.google.com, p.121.
D’où conjointement :
2. La poésie élégiaque arabe
les limites et interdit de l’évocation des noms de femmes :
A voir de plus près la portée de la poésie élégiaque arabe et les
limites de l’évocation des noms de femmes, il y a lieu d’en citer des cas
premiers, objets d’interdit et de limites tant tribales que sociales. Ce dont
Mohammed Bakhouch cite l’évocation élogieuse, par al-Farazdaq, du prénom de la jeune
dignitaire Al-Mulāʼa, en précisant : «Al-Mulāʼa est la fille d’un grand
dignitaire , le qāḍī d’al-Baṣra, elle
est présentée dans le ḫabar qui [par le poète arabe, Hammam ibn Ghâlib,
al-Farazdaq : 640-728] relate sa demande en mariage [par un noble imbu de
soi qu’elle a éconduit d’une manière fort cocasse] […], comme la plus noble
vierge de cette ville [ašraf bikr bi-l-Baṣra] […] C’est ce qu’al-Farazdaq […] fait
incarner au prénom qu’il mentionne dans son vers : «Que d’apparitions
d’al-Mulāʼa me font veiller, au moment où/ la nuit commence à tomber et que ses
ténèbres s’épaississent.» - «Ce que le poème ne dit pas tout en le
disant ou l’art de la concision» www.google.com, pp.14-15. Y prend forme la limite de l’évocation du
prénom d’une jeune fille dignitaire et l’interdit traditionnel de toute
généralisation sociale du genre. D’où enfin :
3. La poésie élégiaque arabe évoquant les noms de femmes la
transgression de l’interdit et le bannissement tribal et social :
A propos de la poésie élégiaque arabe évoquant les noms de femmes par
transgression de l’interdit, relevons deux cas de bannissement tribal et
social, Karima El Jai relève en particulier : « L’histoire de cette
littérature s’œuvre vers le VI siècle de notre ère, dans un climat de virilité
résolue. Les nomades du désert d’Arabie prennent l’amour au sérieux, mais ne
lui concèdent pas le droit [transgression des limites et interdit tribaux et
sociaux], par le plaisir ou la souffrance, de ruiner les principes qui fondent,
à travers le poète héros et héraut de la tribu [interdit et risque de
bannissement tribal], les valeurs de celle-ci. Il n’y a pas à l’origine de
poésie d’amour indépendante. […] A l’époque ‘Umayyade, le ghazal [la poésie
élégiaque] apparaît dans la région du Hidjâz. Certains expliquent son émergence
par l’oisiveté des aristocrates mecquois et médinois. Coupés de la capitale
‘Umayyade Damas, écartés du pouvoir [interdit et risque de bannissement
social], ils auraient trompé l’ennui grâce à la poésie d’amour mise en musique
et chantée. Une telle insertion doit être relativisée quoique les premiers
développements du ghazal, dans le Hidjâz se soient fait en lien avec la musique
et le chant. » - «La poésie galante en Andalousie : l’exemple d’Ibn Zaydùn
(XIe siècle)», www.google.com,
pp.10-16
II. La poésie élégiaque arabe évoquant
les noms de femmes, le cas typique des poètes et leur bannissement tribal et
social :
Pour ce qui est de la poésie élégiaque
arabe évoquant les noms de femmes, le cas typique des poètes et leur
bannissement tribal et social, il se présente, Banouar Abdelati
explicite : «Mais l’élégie de l’amour présente une exception […] Certes,
le thème de l’amour était habituel dans la poésie archaïque [élégiaque tribale]
mais il a cessé - chez les poètes du Hidjaz - d’être un prélude au service
d’autres thèmes ; il est devenu un thème indépendant et une fin en soi [la
poésie élégiaque sociale] . A cet égard, on peut distinguer deux sortes de
poésies d’amour : La première est en étroite liaison avec la cité ; c’est une
poésie de plaisir qui a un aspect érotique et charnel [évoquant le nom de la
femme]. La seconde respecte la pudeur et les conventions et se réfugie dans un
univers idéal, platonique [la poésie élégiaque, évitant d’évoquer les noms des
femmes, pro-tribale]. Ces deux tendances [arabo-islamiques] trouvent leurs
origines dans la poésie préislamique.» - Introduction à la littérature arabe
ancienne », www.google.
com., p.10. D’où les cas de :
1. La poésie élégiaque arabe évoquant les noms de femmes le cas
typique des poètes et leur bannissement tribal :
Concernant la poésie élégiaque arabe évoquant les noms de femmes le cas
typique des poètes et leur bannissement tribal, Mohammed Bennis, Rodrigue
Marques de Souza, cite en exemple tribal le cas typique de Qays ibn al-Mulawwah
et de sa cousine Layla : « Qays ibn al-Mulawwah […] est un jeune poète,
qui vécut lui aussi perdu [poète élégiaque, devenu fou, vagabond banni de sa tribu pour avoir cité le nom de Lyala,
dans sa poésie galante et celle-ci, mariée à un autre membre de la tribu], au
nom du code tribal de l’honneur, dans un poème] au VIIe siècle, au temps des
Omeyyades (661-750). Fidèle à son amour, il erre [en la chantant jusqu’à sa
mort] à la recherche [vainement] d’un moyen pour atteindre Layla, son
aimée. » Il a persisté à l’évoquer par son prénom de Layla, dans ces
vers : «Je me souviens, Layla ! Les années d’autrefois !/ Et tous
ces jours ! Ô joies sans entrave, insouciance ! » - «La poésie
amoureuse arabe et la passion pour l’Autre », www.cairn.info, pp.137. 153
2. La poésie
élégiaque arabe évoquant les noms de femmes le cas typique des poètes et leur
bannissement social :
Par ailleurs, la poésie élégiaque arabe évoquant les noms de femmes le
cas typique des poètes et leur bannissement social, prend pour figure de proue,
le du cas typique d’Imru’al-Qays, dont les mêmes auteurs spécifient : «Depuis
l’ode d’Imru’al-Qays (milieu du VIe siècle) et donc depuis la poésie
antéislamique, la poésie amoureuse [citant le nom des femmes qui lui vaut
d’être banni, vagabond par le pouvoir royal de son père et sa société] est
devenue l’un des registres favoris de la poésie arabe. […] Elle ne s’est jamais
séparée du lyrisme dans les différents lieux de la civilisation arabe, entre
Damas, Bagdad, le Caire, Séville, Cordoue, Palerme, Grenade, Kairouan, Fès et
Marrakech. Il révèle le prénom d’Unayzah : «Oh ! Les belles
journées que toutes t’ont données !/ Une journée surtout, au cercle de
Jouljoul...// « Et le jour où j’entrai dans la cache, /la cache
d’Unayzah qui me dit : « Malheur ! Tu me renverses !». – « La
poésie amoureuse arabe et la passion pour l’Autre », Op.cit., p.1.
III. L’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques arabes par
vertu ou autocensure par métaphores et allégories :
Cependant l’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques
arabes par vertu ou autocensure par allégories, aussi pourrait-on remarquer
avec Régis Blachère notamment : « Le mot ġazal désigne à la
fois la chanson d’amour et la poésie courtoise. […] L’apostrophe au campement
[de la bien-aimée] déserté, […] le détail même du développement tout autant que
les clichés, participe de la même origine ; en une certaine mesure, les
éléments thématiques appartiennent au réel mais sont transposés en une sorte de
fiction par l’usage [métaphorique et allégorique] qui en est fait. La
convention, dès cette époque, pourrait bien avoir été déjà très
puissante ; tout incite à penser que le poète élégiaque, dès ce moment,
dispose d’un vocabulaire, de formules, de clichés dont l’emploi renforce la
tyrannie de la convention. […] On peut donc poser que […] que dans bien des cas
le poète s’est vu obligé de désigner la dame sous un autre nom [v. d’une
métaphore ou d’une allégorie] que le sien. […]
L’amant-poète [citadin], à l’inverse de la dame, émerge […] comme son
frère bédouin, l’élégiaque de Médine et de la Mekke […], en butte à l’hostilité
d’un monde […] ; un assez grand nombre de clichés renforcent les liens si
apparents avec une mentalité toute traditionnelle ; sur bien des points,
l’amant-poète, […]; s’en trouve dans son affirmation du kitmân ou
« discrétion » […] exige un dépassement.» - « Le ġazal ou poésie
courtoise dans la littérature arabe.», www.webcache.googleusercontent.com,
pp. 277-294. D’où à titre d’exemples :
1. L’évocation des noms de femmes par
les poètes élégiaques arabes par vertu ou autocensure par métaphores :
Eu égard l’évocation des noms de femmes
par les poètes élégiaques arabes par vertu ou autocensure par métaphores, il y
a lieu de rappeler Chahrazad Zahi, en ce sens : «La subtilité des poètes
arabes s’érigeait sur des allusions métaphoriques qui, explicitement,
décrivaient avec exactitude le corps féminin. Le poète laisse les initiés, les
déchiffreurs de ses arcanes, profiter d’une jouissance faite de dualité : le
plaisir du littérateur et le plaisir de la chair. La poésie florale ne
dépeignait que rarement un paysage naturel pour sa beauté propre. Elle
réunissait le corps de la bien-aimée et la conformation de la flore. Cette
comparaison est présente dans une grande partie de la littérature arabe. »
- «Les vergers du désir Ou la floraison du Jardin dans la littérature arabe.», www.aemagazine.ma,
Ainsi est-il de ce vers poétique élégiaque d’Ibn Ḫafāğa : «Mon naql [mets
et fruits avec le vin], c’étaient les marguerites de la bouche ou le lis du
cou, / le narcisse des yeux ou la rose des joues. » - «Chapitre II. La
poésie », Afif Ben Abdesselem, www.books. openedition.org, pp.
235-289.
2. L’évocation des noms de femmes par les
poètes élégiaques arabes par vertu ou autocensure par allégories :
Parallèlement, l’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques
arabes par vertu ou autocensure par allégories : prend forme à travers cette notation de
Regis Blachère relevant chez les poètes Ǧarîr et la femme fantôme (650-733)
et Abdelwahab al-Bayyâti et la femme ange (1926-1999), en soulignant : «Sans
dire le nom de la femme en pèlerinage, fantôme, à Médine, ou en tracer le
portrait, Ǧarîr [Ibn 'Atiyya : 650-733] profère ces deux vers
de : «Est venu un fantôme qui/ a ravivé (alamma ḫayâlun ḥâja) /peine
sur peine// et je [lui] ai dit : « Ne saluerez-vous pas ? /, Ô [vous qui]
visitez les voyageurs ! ». Or, dans «Le profil d’Aicha»,
Abdelwahab al-Bayyâti (1926-1999), semble reprendre le thème de la femme
sainte, en ces vers de poésie verlibriste arabe moderne, en évacuant son nom
vers le titre du poème : «Derrière son masque, elle cache le visage
d’un ange/ Et les traits d’une femme mûrie/ Au feu des poèmes/ Elle apparut
dans mes rêves./ Dans l’été de mon enfance/ Une sainte s’insinue au cœur de
l’obscurité/ Pour embrasser l’idole brisée.» - «Le ġazal ou poésie
courtoise dans la littérature arabe», Op.cit., pp. 277-294
IV. L’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques arabes un
pas vers l’amour mystique religieuse ou platonique :
Du fait, l’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques arabes
un pas vers l’amour mystique religieux ou platonique, fait déceler Bruno Paoli
dans cette optique en particulier : « Hassân b. Thabit [H̩assān ibn Thābit, 554-674, poète arabe et
compagnon du Prophète de l’Islam], fait en poésie élégiaque une image
[allégorique] du ciel et du martyr mystique, en y mêlant le vin, l’eau pure de
nuage et le parfum du musc, dans les deux vers suivants : « Une
jeune vierge, dans ton sommeil, t’a fait perdre raison, / Puis t’a guéri, toi,
son compagnon de lit, avec un [vin] frais et souriant//, [Parfumé] comme le
musc, mêlé d’eau de nuage, / Ou un vin vieux et capiteux, rouge comme le sang
du sacrifice .» […] Le mélange symbolise bien entendu l’union avec la
femme aimée [Dieu ainsi adoré]. […] La
description de cette pratique est très courante dans la poésie classique et, en
particulier, dans la poésie mystique, où elle symbolise l’union ou la fusion de
l’Amant et de l’Aimé [Dieu], comme dans ces deux vers du grand poète mystique
al-Hallag (Mansur al-Hallaj : 858-922) […] clamant allégoriquement : « Ton
Esprit s’est mêlé à mon esprit, ainsi/ que s’allie le vin à l’eau pure.
// Aussi, qu’une chose Te touche,
elle me touche !/ Ainsi, Toi, c’est moi, en tout !» - « Deux
études sur la poésie [élégiaque et mystique religieuse] bachique arabe : Les
précurseurs d’al-Hîra », www.google.com, pp.25, 30. D’où plus
précisément les cas de :
1. L’évocation des noms de
femmes par les poètes élégiaques arabes un pas vers l’amour mystique
religieuse :
Le cas de L’évocation des noms de femmes par
les poètes élégiaques arabes un pas vers l’amour mystique religieux, se trouve,
selon Mohammed Bennis, Rodrigue Marques de Souza, cités plus haut, parfaitement
incarné par Ibn Arabi [Muḥammad ibn ʿAlī ibn Arabī, poète mystique andalou
arabe : 1165 - 1240], en en précisant : « L’amour d’une belle femme
amène Ibn Arabi [devenu poète arabe élégiaque mystique] au-delà des confins.
Par le poème, par sa langue, imprégnée de poésie antéislamique, où gazelles et
désert ouvrent l’espace sur l’infini et sur l’impossible, Ibn Arabi atteint
l’altitude d’une parole ineffable, scrute l’immensité de l’univers, embrasse
des peuples et leurs croyances, là où ils sont, tels qu’ils sont, sème un
souffle cosmique à l’état pur de l’extase sur le sens de l’amour [humain
ver le divin], afin de lui donner la force qui éveille l’idée de croire, sans
conditions, à toutes les religions. Il clame : « Mon cœur
devient capable de toute image : / Il est prairie pour les gazelles, couvent
pour les moines, / Temples pour les idoles, Mecque pour les pèlerins, /
Tablettes de la Torah et livre du Coran. / Je suis la religion de l’amour,
partout où se dirige ses montures, / L’amour est ma religion et ma foi. ».
– «La poésie amoureuse arabe et la passion pour l’Autre », Op.cit.,
pp.137. 153
2. L’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques
arabes un pas vers l’amour platonique :
Au sujet de l’évocation des noms de femmes
par les poètes élégiaques arabes un pas vers l’amour platonique, Regis Blachère
indique expressément : « Le type de l’Amant parfait [v. la poésie
platonique élégiaque], tel qu’on va tenter de le représenter, n’est pas une
création des milieux hedjaziens des VIIe VIIIe siècles.
En Arabie comme ailleurs, l’imagination des hommes s’est complue à incarner, […]
les souffrances de l’amour. Les Bédouins ont eu, eux aussi, leur Léandre et
leur Tristan. Des poètes Umayyades ont perpétué le souvenir de deux d’entre eux
: le Nahdite (an-Nahdi, aussi désigné sous le nom d’Ibn ‘Ağlân) et ‘Urwa
ibn Ḥizâm. […] Ce fait tient, sans doute, à ce que, de leur temps, cet idéal
était précisé par la tradition populaire. Urwa ibn Ḥizâm (600-650), poète
élégiaque platonique arabe, aimant jusqu’à sa mort sa cousine ʿAfrāʾ Bint
'Aqqâl, donnée en mariage par les siens à un autre. » On cite ses
vers : « «Si fort palpite mon cœur que l’on dirait une
tourterelle battant des ailes./Ni les sorciers de la Yamâma ni ceux du Nejd
n’ont réussi à me guérir.» De façon comparable, Ğamîl Buṯayna [ou Jamil
ibn Ma mar : 660--680], ayant subi le même sort d’un amour
platonique, dit dans son élégie : « Ordonne ! je t’obéirai en
toute chose : / par Allah ! tu es le plus considéré //des humains, à mes yeux.
O ! Buṯayna !/ tu règnes ! Sois clémente ! » - «Les principaux
thèmes de la poésie érotique au siècle des Umayyades de Damas », www.books.openedition.org,
pp. 333-378.
V. L’évocation des noms de femmes par les
poètes élégiaques arabes tolérée et/ou revendiquée :
En effet, l’évocation des noms de
femmes par les poètes élégiaques arabes tolérée et/ou revendiquée, ce dont Karima
El Ja rapporte : «Dans la société andalouse fondée sur la tolérance et le
respect de l’autre, et qui jouissait d’un niveau culturel appréciable grâce à
la généralisation de l’enseignement pour les hommes et les femmes, la femme
tenait une place très importante, elle était respectée, courtisée, libre
d’accepter ou de refuser celui qui cherchait à la séduire. […] Le nom de
Wallada [1010 -1091, la fille du calife omeyyade, andalou, al-Mustakfi, ou Muhammad
III : 976-1025], est cité […], et ceci dans les poèmes satiriques composés
contre elle et Ibn ‘Abdus. Il en dit : «T’as leurré une promesse de
Wallada/ un mirage apparu et un éclair reflet » […] Dans les
poèmes où il s’agissait de ġazal, le poète s’abstenait de citer le nom de sa
bien-aimée «en une sorte d’hommage» [non évocation élégiaque du nom de la femme
revendiquée], comme le veut la tradition de la poésie arabe [évocation
élégiaque du nom de la femme tolérée] depuis la période antéislamique
[évocation alors réprimée par la tribu et la société]. » -«La poésie
galante en Andalousie L’exemple d’Ibn Zaydun, au XI siècle », Op.cit., pp.40-154.
D’où notamment :
1.
L’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques tolérée :
A parler de l’évocation des noms de femmes par
les poètes élégiaques tolérée, il est à rappeler avec Abdellaziz Kacem :
« La poésie d’Omar Ibn Abi Rabia, peu attiré par l’univers bédouin, est
dominée par le thème de la rencontre dans une atmosphère de galanterie […]. Il
est finalement le poète le plus représentatif de cet amour courtois hedjazien
débarrassé du bédouinisme archaïque et innovant, à travers sa thématique, […]
et son langage, la poésie arabe de l’époque. Dans l’extrait ci-dessous, le
poète célèbre l’une des femmes les plus belles de son milieu [en citant son
nom], Hind Bint al-Harith : «Ah ! Si Hind voulait bien tenir sa
promesse / Et mon cœur soulager d’un si brûlant désir.» - « Poésie
arabe : les dix auteurs classiques et modernes à lire absolument : La
parenté reniée », www.middleeasteye.net, p.1.
2. L’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques revendiquée :
De son côté, l’évocation des noms de femmes
par les poètes élégiaques revendiquée, se manifeste, selon Georgine Ayoub, chez
les poètes arabes modernes tel que le dit le libanais Rachid Nakhlé […] : «Toute
bien-aimée s'appellera Laylā ou Hind. La ʿāmiriyya hante les poèmes de Rachid
Nakhlé [1873-1939] […]. «Tous les noms sonnent à mes oreilles comme le sien
propre », dit Rachid Nakhlé. Cette poésie amoureuse emprunte donc ses
topos à la poésie amoureuse des premiers siècles de l'Islam ; mais elle
s'y apparente aussi par sa sensibilité où l'amour est « exalté et presque
mystique, sans cesser pourtant d'être sensuel» - «L'hyperbole dans la poésie
amoureuse du mʿannā [du sens] », Op.cit.,
Aussi Le poète saoudien (1929-) Yahia Tawfiq Hassan réincarne-t-il Layla
dans ces vers: «Mon trépas de tes paupières Ô Layla est sans nombre/ Ôte
tes regards le trait est dans mon cœur// Assure-toi que s’il m’arrive de périr
à cause de la soif/ Et si l’on me disait:
sans Layla voilà l’eau je n’en boirais.» - «Layla qui a insomnié les
amants et enflammé l’imaginaire des poètes», www.google.com, p.1.
VI. L’évocation des noms de femmes par les
poètes élégiaques arabes bannie au nom de la modernité et de l’innovation
poétique :
Toutefois, l’évocation des noms de femmes
par les poètes élégiaques arabes bannie au nom de la modernité et de
l’innovation poétique, rejoint ce qu’en en dénote Abdul Kader El Janab en ces
termes : «Ainsi, le poème arabe moderne se forge dans d’âpres combats
culturels qui le contraignent à changer les anciennes règles […]. Avec la
poésie libre [arabe élégiaque moderne], le voilà [le poème] qui remonte aux
sources […] et trouve un état neuf de la scansion et du langage. […] La
légendaire audace de Nizâr Qabbânî […] tendit vers l’équilibre entre ses deux
registres : poétique galante [poésie élégiaque arabe bannie au nom de la
modernité] et poésie engagée [...]. C’était là le motif suffisant pour que
conservateurs […] l’accusent […] de vice, accusations […] contre la chape des
traditions [...]. D’aucuns dirons de lui qu’il fut un tribun populaire à la
poésie […] superficielle, répétitive et dogmatique [poésie élégiaque bannie au
nom de la modernité] […]. Les tentatives esquissées dans ce sens furent vaines
non pas en raison de la complexité même de cette expérience poétique [poésie
élégiaque arabe bannie au nom de l’innovation] fondée sur la musicalité du
verbe et l’esthétisme formel.» - «Le poème arabe moderne », www.google.com,
p.21. D’où corrélativement :
1. L’évocation des noms de femmes
par les poètes élégiaques arabes bannie au nom de la modernité :
En ce qui regarde l’évocation des noms de
femmes par les poètes élégiaques arabes bannie au nom de la modernité, le même
auteur Abdul Kader El Janab commente : « Reconnu [Salah Abdel
Sabbour] pour […] (La tragédie d’El Hallag (1965), son rôle de rénovateur de
l’écriture poétique […] lui donne au Moyen-Orient une aura particulière. Sur ce
terrain, en effet, il s’impose […] en puisant à toutes les sources culturelles
de l’héritage arabe et occidental. Il en témoigne dans son livre Ma vie
poétique : « […] On nous accuse de parler de problèmes qui ne nous
touchent point pour imiter Ionesco, Beckett, Elliot, Sartre ou Camus. Veut-on
nous confiner dans le domaine de la poésie courtoise des siècles passés de la
littérature arabe ? Veut-on nous condamner à chanter uniquement la
bien-aimée [v. la poésie élégiaque arabe bannie au nom de la modernité] alors
que le monde est déchiré par les guerres et les conflits mondiaux, alors que
notre siècle voit la remise en question de toutes les valeurs spirituelles et
humaines?» - «Le poème arabe moderne », Op.cit., Ibid.
2. L’évocation des noms de femmes
par les poètes élégiaques arabes bannie au nom de l’innovation poétique :
Néanmoins, l’évocation des noms de femmes par les poètes élégiaques
arabes bannie au nom de l’innovation poétique est manifeste de nos jours, selon
Régis Blachère, en ces termes : « Le mot ġazal désigne à la
fois la chanson d’amour et la poésie courtoise. […] Ces tentatives
[d’innovations poétiques d’abord arabes andalouses du Ve-XIe
siècles] marquaient un effort pour renouer avec les principes mêmes de toute
poésie lyrique [traditionnelle arabe]. Elles ne visaient cependant pas à
l’essentiel, à savoir le renouvellement profond des thèmes traités dans le ġazal
[v. les noms de femmes dans la poésie élégiaque arabe archaïque]. À
l’époque moderne, on assiste dans tout le Proche-Orient [v. le Maroc et le
Maghreb] à des essais [d’innovation de la poésie moderne arabe] qui visent
précisément à opérer cette révolution [contre la poésie élégiaque arabe bannie
au nom de l’innovation]. Les poètes de cette tendance subissent l’influence du
symbolisme, voire du surréalisme, apparus dans des cénacles poétiques d’Europe
Occidentale. Ces efforts sont intéressants, mais il est encore trop tôt pour
dire s’ils seront assez largement suivis pour donner une vie nouvelle au
lyrisme élégiaque [banni au nom de l’innovation poétique arabe actuelle] dans
la poésie arabe. » - «Le ġazal ou poésie courtoise dans la littérature
arabe », Op.cit., Ibid.
Notre plus vif souhait va, au-delà de ce bref parcours panoramique des
noms de femmes dans la poésie élégiaque arabe, entre 482 et 2018, à ce que cela
puisse donner lieu à d’autres parcours de cette thématique spécifique de façon
plus étendue, plus exhaustive et plus profonde quant à ce patrimoine poétique arabo-musulman
de portée humaine universelle.
L’auteur
I. L’EVOCATION
DES NOMS DE FEMMES DANS LA POÉSIE
ÉLÉGIAQUE
ARABE PRÉISALAMIQUE : DE 482 À 763
1. ABDULLAH IBN AJLAN AL NAHDI:
482-763
Né en 482, dans la tribu de kudaa, à Hadramaout, en Arabie, et mort en
574, Abd Allāh ibn al ‘Ajlan et un poète arabe préislamique. Il était follement
amoureux de sa femme Hind, qui l’aime autant, mais bientôt contraint en état
d’ivresse par son père de la répudier à cause leur stérilité. Revenu à lui,
ayant tenté en vain d’annuler le divorce, face à l’opposition de son
ex-beau-père, il l’a tant chantée. Un jour, il rencontre le nouveau mari de son
ex-épouse sentant le parfum de celle-ci, il tombe sur place mort raide de
jalousie. Il est l’auteur d’un dīwān, recueil de poésies (574), etc.
Sache que Hind est devenue pour toi
illicite
Et tu es devenu un de ses proches parents
Sinistre tu es telle une épée sans
fourreau
Retournant des mains un arc et des
flèches.
In Diwan, extrait, www.ar.wikisource.org
, p.1.
ألا إنّ هِنداً أصبحَت منك مَحْرَماً
وأصْبحتَ
من أدنى حُموّتها حَمى
وأصبحتَ كالمقمورِ جفن سلاـهِ
يُقلّبُ بالكَفّينِ قوْساً وأسْهُمَــــــــا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
2.
AL-SAMAW’AL IBN ‘ADIYA
490-560
Né en 490, Khaibar, Médine, et mort en 560, à Tayma Samaw'al, en Arabie, Al-Samaw'al,
ou al-Samaw'al Ibn 'Âdiyâ est un poète arabe juif préislamique. D’une loyauté
est proverbiale, selon la légende, il a préféré voir exécuter son fils au lieu
de céder au phylarque ghassanide al-Hârith Ibn Jabalah les armes déposées par
’Imrou'l Qays, dans son château d'al-Ablaq, près de Tayma. Il est l’auteur d’un
dīwān, recueil de poésies (560),
etc.
Qu’on ôte du clan de
Fatima la braise
On n’est pas le
premier à en manquer
J’ai vu les
orphelins gueux sans appui
N’ayant du besoin d’enfant
nuls effets
Hausse ton faible ne te gêne faiblesse
In Diwan, extrait, www.adabworld.com,
p.1.
عفــــا من آل فاطمة الخبيـــت
ولسنا بأول من فاتــــــــــــــــــه
رأيت اليتامى لا يسد فقورهــــم
لم يقض من حاجة الصبا أربـــا
إرفع ضعيفك لا يحر بك ضعفـه
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
3. IMROU’L
QAYS IBN HUJR
502-650
Né
en 502, à Nejd, et mort en 550, près d'Ancyre, en Arabie, le Roi Errant,
Imrou'l Qays, ou Imrou'l Qays Ibn Hujr Ibn al-Hârith al-Kindî est un poète
arabe préislamique de la tribu de Kinda. Il est probablement né dans le au
début du VIᵉ siècle, et mort aux environs de près d'Ancyre. Banni de la cour de
son pour sa poésie et vie de libertin, il persiste sur cette voie. Son père
assassiné par les Asad, il jure alors de le venger. Il inflige des défaites aux
Banu Asad et commence une vie d'errance de tribu en tribu d’alliés vers Constantinople,
auprès de Justinien. Sur le chemin du retour, l’empereur apprenant qu'il a
séduit sa fille, il lui envoie un émissaire avec un cadeau, une tunique
empoisonnée qu’il vêt et meurt près d’Ancyre. Il est l’auteur d’une Muʿallaqa,
ou Poème suspendu à la Kaaba, et d’un dīwān, recueil de poésies (550),
etc.
Ô Fatima allège un peu de cette
coquetterie
Si tu as décidé me quitter sois si généreuse
Es-tu tant dupe de ce que ton amour me
tue
Et qu’à ce que tu ordonnes mon cœur obéit
In Diwan,
extrait, www.almayadeen.net,
p.1.
أفاطِمَ مهلاً
بعض َ هذا التـــــــــــــلُّل
وإن كنتِ قد أزمعتِ صرمي فأجْملي
أغرّكِ منّي أنّ حُبَّكِ قاتلـــــــــــــــي
وأنكِ مهما تأمُري القلبَ يفعــــــلِ؟
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
4. AMR IBN KULTHUM
502-569
Né en 526, à Nejd, et mort en 584, Amr ibn
Kult̠hūm, ou ʿAmr ibn Kult̠hūm ibn Malik ibn A`tab abu Al-Aswad at-Taghlibi est
un poète préislamique arabe. Il était cavalier, chef de la tribu de Taghlib,
connu dans l'Arabie préislamique pour sa gloire, sa bravoure et sa ténacité
dans les batailles de quarante ans, lors de la guerre d'El Basous entre les
Taghlibs et les Bakrs. Il l'auteur d'une Mu'allaqât, ou Poème suspendu à
la Kaaba, et d’un dīwān, recueil de poésies (629), etc.
Ö hâte-toi avec ta coupe et sers-nous
Ne laisse rien des vins d’Andadarine
Abu Hind ne te rue pas à notre égard
Attends-nous nous t’informerons vrai
In Diwan, extrait, www.ar.wikipedia.org,
p.1.
ألاَ هُبِّي
بِصَحْنِكِ فَاصْبَحِينَـا
وَلاَ تُبْقِي
خُمُـورَ الأَنْدَرِينَـــا
أَبَا هِنْـدٍ
فَلاَ تَعْجَـلْ عَلَيْنَــــا
أَنْظِـرْنَا
نُخَبِّـرْكَ اليَقِيْنَـــــــاَ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
5. ZUHAIR
IBN ABI SALMA
520- 609
Né
en 530, dans la tribu de Ghatafân, et mort en 627, Zouhaïr Ibn Abi Sulmâ est un
poète arabe préislamique. Il travaille ses poèmes durant une année, incarnant
l’excellence la san`a arabe, art ou métier, opposés au tab`
arabe ou don naturel dans la création poétique. Il l'auteur d'une
Mu'allaqât, ou Poème suspendu à la Kaaba, et d’un dīwān, recueil de poésies
(629), etc.
Ô Um Awfa au camp réduit au silence
Au quartier de sable fin et d’ébréchés
In Diwan, extrait, www.edarabia.com, p.1
أمن أم
أوفى دمنة لم تكلــــــــــــم
بحومة
الدراج فالمتثلــــــــــــــــم
قصيدة
وأبيات وشعر عربي قديم
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
6. TARAFA IBN AL-ABD0
523-543
Né en 543, et mort en 569, à Bahrayne, la
partie Est de l'Arabie sur le Golfe, Tarafa, ou Tarafa ibn al-ʿAbd al-Bakrī,
est un poète arabe préislamique. Il est l’auteur d’une Muʿallaqa, ou Poème
suspendu à la Kaaba, et d’un dīwān, recueil de poésies (569), etc.
Khawla a laissé ses ruines à Burkata
Tahmid
Paraissant tel un tatouage au dos de la
main
In Diwan,
extrait, www.arabicmagazine.com,
p.1.
لخولة أطلال ببرقة
تهمـــــــــــــــد
تلوح كباقي الوشم
في ظاهر اليـــد
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
7. ANTAR IBN CHADDAD
525-615
Né
en 525, Oman, au Hedjaz, en Arabie saoudite, et mort en 615, Antar, ou Antara
ibn Chaddad, est un poète chevalier arabe préislamique. Il est le fils de
Chadded, seigneur de la tribu des Beni ‘Abs. D’une mère esclave d'une servante
abyssinienne, il a été sujet de mépris dont il n’échappe que par sa
reconnaissance par son père en acceptant de participer à une contre-attaque
contre les tribus assaillantes des siens. Sa bravoure et sa générosité lui
permettent, d’aimer Abla, sa cousine, amour alors refusé, à cause de sa mère et
de sa peau noire. Il l'auteur d'une Mu'allaqât, ou Poème suspendu à la Kaaba,
et d’un dīwān, recueil de poésies (615), etc.
Rend visite au sommeil le spectre d’Abla
A un amant réjoui et délivré de tous
liens
Ô la maison d’Abla de l’intérieur
parle-moi
Bonjour ô la maison d’Abla et paix sois-tu
In Diwan,
extrait, ww.sotor.com, p.1.
زارَ الخَيالُ
خَيالُ عَبلَةَ في الكَــرى
لِمُتيَّمم
نَشوانَ مَحلولِ العُـــــــــرى
يا دار عـبلة
بالـــجِواء تكلّـمـــــــي
وعِـمي صَبَـاحًا
دارَ عبْلـة واَسْلَمِي
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
8. AL-ACHA
MAÏMUN
590-629.
Né
en 570, dans la tribu arabe des Bakr, en Arabie, et mort en 629, à Ḥîra, al-A‘šâ
Maymûn, ou Abû a1-Baṣîr Maymûn, est un poète arabe préislamique. L’extrait
porte sur Um Khuwaïlid, l’aimée éloignée du poète. Il est l’auteur d’une
Muʿallaqa, ou Poème suspendu à la Kaaba, et d’un dīwān, recueil de poésies
(629), etc.
Fais ton adieu à Hurayra les montures au départ
Pourrais-tu supporter un adieu Ô toi l’homme ?
In Diwan, extrait, www.webcache.googleusercont
ent.com, p.1.
ودﱢع ﻫرﻳرة إنﱠ اﻟرﱠﻛبَ
ﻣُرﺗَﺣِﻝٌ
ﻫﻝ ﺗطﻳق وداﻋﺎ أﻳﻬﺎ
اﻟرﺟــﻝ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
9. QAYS
IBN DARIH
625- 680
Né en 625, au Hedjaz, en Arabie, et mort en 680, Qays ibn Darih est un
poète arabe préislamique. Il était amoureux de sa femme Lûbna, qui l’aime
autant, mais tôt contrariée pour leur stérilité et la famille les contraint à
rompre. Il devient fou d’amour d’elle, chantant sa passion, jusqu’à sa mort. Il
est l’auteur d’un dīwān, recueil de poésies (680), etc.
Tu m’as dit Ô cœur que tu es patient
De l’écart de Loubna que tu vas goûter
Les mouchards ont agi entre elle et moi
Un lien d’union s’est
rompu alors solide
In Diwan, extrait, www.wahe taladb.
com, p.1.
حدَّثـتـني يا قلبُ أنـّك صابــــــــــــــرُ
على الهجر من لبنى فسوف تــــذوقُ
سعى الدّهر والواشون بيـني وبينـها
فقطِّـعَ حبل الوصلِ وهـو وثيــــــــــق
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
10. AL-AKHTAL
AL-TAGHLIBI
640-710
Né 640, dans la tribu de Taghlib, en Arabie, et mort en 710, à
Al-Hira, en Irak, Abu Malik, Al-Akhtal, ou Ghiyath ibn Ghawth al-Taghlibi
est un poète panégyriste, élégiaque et polémiste arabe chrétien. Surnommé dhu al-salib,
l’homme à la croix, sous le calife umayyade Mu‘āwiya (661-680), il est admis en
état d’ivresse, la croix au cou, dans la cour califale. Il est connu surtout
pour sa polémique avec ses rivaux, les poètes de l’époque Omeyyade, al-Akhtal
al-Farazdaq et Jarîr, à travers la Naqaid. Il est l’auteur d’un dīwān, recueil
poétique (710), etc.
Souad est partie et aux yeux un émoi
De son amour et de corps sain affolé
Le cœur de son amour se fait maladie
Si je m’en souviens et le corps maigri
In Diwan, extrait, www.adabworld.com,
p.1.
بانَت سُعادُ فَفي العَينَينِ مَلمـــــولُ
مِن حُبِّها وَصَحيحُ الجِسمِ مَخبولُ
فَالقَلبُ مِن حُبِّها يَعتادُهُ سَقَـــــــــمٌ
إِذا تَذَكَّرتُها وَالجِسمُ مَسلـــــــــــولُ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
11. QAYS
IBN AL-MULAWWAH
645-688
Né en 645, à Nejd, à Oman, et mort en 688, en Arabie, Majnoun Leïla, fou
amoureux de Leïla al-Amiriyya, ou Qays
ibn al-Mulawwah, est un poète préislamique arabe. Orphelin et ayant grandi avec
sa cousine, il ne peut s'empêcher de chanter le nom de son amour pour celle-ci.
Violant le code de l’honneur de sa tribu bédouine, patriarcale il lui est
refusé de l’épouser et celle-ci est mariée à un autre. Il va errer dans le désert à de chanter son
amour, jusqu’à sa mort. Il l'auteur d’un dīwān, recueil de poésies (688),
etc.
N’est-ce pas la nuit m’unit à Layla
Qu’il te suffise ce rapprochement
Elle y voit le jour tel que je le vois
Et le jour la revêt tel qu’il me revêt
In Diwan,
extrait, www.al-ain.com,
p.1.
أليسَ اللَيلُ
يَجمَعُني وَلَيلـــى
كَفاكَ بِذاكَ
فيهِ لَنا تَدانـــــي
تَرى وَضَحَ
النَهارِ كَما أَراهُ
وَيَعلوها
النَهارُ كَما عَلانـي
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
12 JAMIL
BOUTHAYNA
659-701
Né en 659, au Hedjaz, en Arabie, et mort en 701, en Égypte, Jamil ibn
Ma’amar, ou Jamil ibn 'Abd Allāh ibn Ma'mar al-'Udhrī, ou Jamil Buthayna, est
un poète élégiaque islamique arabe. Il est issu de la tribu Banu 'Udhra,
réputée pour sa tradition poétique d'amour chaste. Il grandit aimant sa cousine
Buthayna et lui dédie une élégie, rendue publique, cela suscite la colère des
parents qui la marie à un autre que lui, selon le code de l’honneur. Il en devient poète fou d’amour errant
jusqu’à sa mort. Il l'auteur d’un dīwān, recueil de poésies (701), etc.
Ce qui d’abord a amené l’affection entre
nous
A la vallée de
Baghid Ô Bouthayna les injures
Nous lui avons
dit propos elle en a dit pareils
A toute parole Ô
Bouthayna il y a eu réponse
In Diwan,
extrait, www.aldiwan.net, p.1.
وَأَوَّلُ ما قادَ
المَوَدَّةَ بَينَنــــــا
بِوادي بَغيضٍ يا
بُثَينَ سِبابُ
وَقُلنا لَها
قَولاً فَجاءَت بِمِثلِـهِ
لِكُلِّ كَلامٍ يا
بُثَينَ جَـــــــوابُ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
13. URUA IBN HIZAM
680-763
Né en 680, à Médine, et mort 786, Urwa ibn Hizam, ou Urwa ibn Hizam ibn
Muhāṣir, al-’Udhrī, est un poète arabe islamique. Il est le membre plus jeune
de sa tribu, le plus célèbre représentant des amants udhrites, qui meurent en
martyrs d’une passion d’amour chaste interdite. Il tombe amoureux de sa cousine
ʿAfrāʾ, bien que le père de celle-ci lui ait promis de la lui donner en
mariage, il lui demande une dot au-dessus de ses moyens. Il va se la procurer
chez oncles au Yémen. Mais à son retour, chantant son amour, il apprend que le
père l’a mariée en son absence. Il tombe mort à Oued al-Qurra, près de son
quartier, où il a été enterré. Il est l’auteur d’un dīwān, recueil de poésies
(786), etc.
Un soir non Afraa n’est loin de toi
Tu t’en approches nulle Afraa près
Si le froid de l’eau brûle à en crier
Pour moi amante elle est aimante
In Diwan, extrait, www.almotaliqa.
ahlamontada.com, p.1.
عشيــّةَ لا عفْراء منـك بعيـــــــدة
فتدنُـو
ولا عفراء منــك قريــــــبُ
لئـن كان بـردُ المـاء حرّان صاديا
إلــيّ حبـيـبًا، إنّـها لحبيــــــــــــــبُ
(الديوان)
=֍=֍=֍=֍=֍=֍=֍=
II.
L’EVOCATION DES NOMS DE FEMMES DANS LA POÉSIE
ÉLÉGIAQUE
ARABE ISALAMIQUE : DE 528 À 1191
1. KAAB
IBN ZUHAYR
609-662
Né en 609, à la Mecque, en Arabie, et mort en 662, Kaab ibn Zouhayr est
un poète islamique arabe. Il est le fils du grand poète arabe préislamique et
auteur d’une Mu'allaqat, ou Poème suspendu à la Kaaba, Zuhayr Ibn Abî Sulmâ. Il
nargue dans un poème l'islam et se convertit à la suite de sa mise à mort par
le prophète, suite à une audience, après la prise de la Mecque par les
musulmans, en y clamant une ode élogieuse de l’Islam Baanat Souad. Après
l'avoir entendue, le prophète lui a couvert de son manteau, son burda. Il
l'auteur d’un dīwān, recueil de poésies (662), etc.
Souad est partie et mon cœur en est aujourd’hui
épris
Amoureux d’elle ne
tirant pas ses fers à elle enchaîné
Que Souad au lendemain de l’écart lors de
leur départ
Daigne me faire un regard d’un œil bas
cerné de khôl
In Diwan, extrait,
www.aldiwan.net, p.1.
بانَت سُعادُ فَقَلبي اليَومَ مَتبــــولُ
مُتَيَّمٌ إِثرَها لَم يُجزَ
مَكبـــــــــــولُ
وَما سُعادُ غَداةَ البَينِ إِذ رَحَلـــوا
إِلّا أَغَنُّ غَضيضُ الطَرفِ مَكحولُ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
2. JIRAN
AL OUD NUMAYRI
528-625
Né en
528, en Arabie, et mort 625, Jiran Al Oud al Numayri est un poète arabe
préislamique. Il atteint l’Islam et s’y
convertit. Il a «écouté le Coran et en adopte les termes et le sens qu’il
incorpore à sa poésie. Il est l’auteur
d’un dīwān, recueil de poésies (625), etc.
Que je sois là et avec toi Ô Lamis
En un pays où il n’y a nul convive
In Diwan, extrait, www.almotaliqa
.ahlamontada.com, p.1.
يَـا ليْتَنـي وأنــت يـا لَميـــسُ
فـــي بلد ليــس بـها أنيــــسُ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
3. AL
AKHFACH IBN CHIHAB TAGHLIBI
640-709,
Apr. J.-C., tribu Taghlib,
Né en
640, dans la tribu Taghlib, en Arabie, près de l’Euphrate, en Irak, et mort en
709, Al Akhfach ibn Chihab Taghlibi est un grammairien, philologue et poète
arabe. Il a vécu à Bassora et a été considéré par Qais ibn Tha’laba comme la
première exégèse des interlignes de la poésie. Il est l’auteur d’un dīwān,
recueil de poésies (709), etc.
Bint Hattan ibn Aouf a des traces de gîtes
Tel le scribe grave adresse sur parchemin
In Diwan, extrait, www.kachaf.com, p.1.
لابنةِ حطّان بــن عوف منـــــــــازل
كما رقش العنوان في الرق محرره
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
4. AL-SAMAH IBN ABD ALLAH
640-714
Né en 640, dans la tribu des Banu Amer, en Arabie, et mort 714,
Al-Sammah ibn Abd Allah est un poète arabe islamique, mystique de l’époque
omeyyade. Il a aimé une de ses cousines, nommée Raya al-Amiriyya bint Atif,
qu’il demande en mariage à son père qui la lui refuse, mais il la marie à Amer
ibn Bichr al-Jafari, sur sa demande. Ses parents le marient une femme du nom de
Jabra, mais peu après, il la quitte pour la Grande Syrie, chantant sa passion,
en furie contre eux. Il est l’auteur d’un dīwān, recueil de poésies (714),
etc.
Tu languis pour Raya et ton âme
s’éloignant
Ton lieu de visite à Raya et votre gîte à
deux
Comme c’est mieux d’y parvenir obéissant
Et tu t’affoles d’un appel d’amour entendu
In Diwan,
extrait, www.almotaliqa.ahlamo
ntada.com, p1.
حَنَنْتَ إلى ريّـا ونفسك باعــــدت
مزارك من ريّا وشِـعْـبَاكُـمَا مـعـا
فمـا حسـنٌ أن تأتيَ الأمـر طائـعا
وتجزع أن داعـي الصبابة أسمـَعَا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
5. AL-FARAZDAQ
641-728
Né en 641, au Yamāma, en Arabie, et mort en 728, à Bassorah,
Al-Farazdaq, ou Hammam ibn Ghalib, est un poète satiriste, et panégyriste
arabe, rivalisant contre son adversaire le poète Jarir. Il était membre de
Darim, l'une des divisions les plus respectées des Bani Tamim, et sa mère était
de la tribu de Dabba. Il l'auteur d’un dīwān, recueil de poésies (728), etc.
C’est le Fils de Fatima si tu parais
l’ignorer
De Son Aïeul Sceau des Prophètes
d’Allah
In Diwan, extrait, www.ar.wiki
source.org, p.1.
هذا ابنُ فاطمَةٍ، إنْ كُنْتَ جاهِلَهُ
بِجَدّهِ أنْبِيَاءُ الله قَدْ خُتِمُــــــــــوا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
6. OMAR
IBN ABI RABIA
644 -712
Né
en 644, à La Mecque, en Arabie, et mort en 712, Omar Ibn Abi Rabia est le poète
arabe le plus représentatif du Hedjaz médiéval du ghazal, de la poésie érotique
arabe. Il est issu d’une famille aisée de la tribu mecquoise de Quraych.
Souvent réaliste qui s’écarte du sentimentalisme des amours bédouines pour en
donner un ton aux citadin. Il est l’auteur d’un dīwān, recueil de poésies
(744), etc.
Ö au camp de Nuam tu vas si tôt
Un lendemain ou de retour à midi
Tu t’éprends de Nuam sans union
Sans lien abouti ni cœur méfiant
In Diwan, extrait, www.aldiwan.
net, p.1.
أَمِن آلِ نُعمٍ أَنتَ غادٍ
فَمُبكِـــــــــــــــرُ
غَداةَ غَدٍ أَم رائِحٌ فَمُهَجِّـــــــــــــــــــرُ
تَهيمُ إِلى نُعمٍ فَلا الشَملُ جامــــــــــِعٌ
وَلا الحَبلُ مَوصولٌ وَلا القَلبُ ُمقصِـر
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
7. BACHÂR IBN BURD
714-785
Né en 715, à Bassora, en Arabie, et mort
786, noyé aux marais de la Batiha, à la suite de son incarcération pour
zandaqa, ou hérésie Bashâr Ibn Burd est un poète arabe persan. Issu d’une
famille de l'Iran oriental, son grand-père a été amené à Basra comme esclave.
Affranchi par une dame de la tribu des Banu Uqayl, Bashâr y nait, (715),
dans une famille persane arabisée, cliente des Banu Uqay. Il est l’auteur d’un
dīwān, recueil de poésies (586), etc.
J’ai dit à Suada l’intércessante de mon
amour si
J’ai vu une autre il reste dans mon cœur rutilant
Est-ce que Suada a oublié mon amour après
que
Nous ayons joui une durée elle à rire et à
folâtrer
In Diwan,
extrait, www.almotaliqa.ahlamontada.
com, p.1.
فقلت لِسُعْـدى شافـعٌ من مودّتـي إذا
رُمْـتُ أخرى ظلّ في القلب
يقــــــدحُ
أنــاسيةٌ سُعدى هوائيَ بـعدَمَــــــــــا
لهونـــا بهــا عصـرًا نخفُّ
ونمـزحُ؟
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
8. IBN
ROUMI
836-896
Né en 836, à Bagdad, en Irak, et mort empoisonné, en 896, Ibn Al-Roumi,
ou Abū al-Ḥasan Alī ibn al-Abbās ibn Jūrayj Al-Roumi, est un pote islamique
arabe satiriste. Il est le fils du poète George grec chrétien. Il s’est
converti à chiite. Il penche vers des opposants à la dynastie régnante, en se
faisant protéger par éloges que de satire, pour obtenir la protection de
nombreux mécènes politiques, dont le gouverneur tahiride Il l'auteur d’un
dīwān, recueil de poésies (896), etc.
Ô les deux amis
Wahid m’a séduit
Mon cœur lié à elle
et s’y enhardit
Séduit de sa beauté
décris-la dit-on
Deux choses, ai-je dit
facile et ardu
In Diwan,
extrait, www.ahewar.org,
p.1.
ياخليليّ تيمتني وحيـــــــــد
ففؤادي بها معنى عميــــــد
وغريــر بحسنها قال صفها
قلت أمران، هي وشــــديـد
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
9. ABU
ALA SIJISTANI
932-1000
Né en 910, à Sistân, e, Iran, et mort, en
985, à Bagdad, Abû Sulaymân al Sijistânî, ou Muḥammad ibn Ṭâhir ibn Bahrâm, est
un poète, philosophe iranien arabe. En 939, il va Bagdad étudier la philosophie
et animer un cercle philosophique fameux. Il l'auteur d’un dīwān, recueil de
poésies (985), etc.
Que j’aime la silhouette de Suada venant
Et sa survenue dans d’étranges moments
Elle me rappelle l’ère du levant notre
vie
Parmi les coupoles blanches et plateaux
In Diwan,
extrait, www.diwanalarab.com, p.1
.
أَحْبِبْ إلی بطَيْفِ سُعدی الآتي
وطُرُوقِهِ في أعْجب الأوقـــــاتِ
ذَكَّرْتَنَا عَهْدَ الشآمِ وعَيْشَنــــــا
بَيْنَ القِباب البيضِ والهَضَبـاتِ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
10. AL-CHRIF
RADI
970 –
1015
Né
en 970, à Bagdad, et mort, en 1015, Al-Sharif al-Radi, ou Abul-Hasan Muhammad
ibn Al-Husayn Al-Musawi est un poète et savant chiite arabe. Il est le compilateur de Nahj al-Balagha de
son ancêtre, ’Ali ibn Abi Talib, le gendre du prophète et époux de sa fille
Fatima al-Zahra. Il l'auteur Nahj
al-Balagha et d’un dīwān, recueil de poésies (1015), etc.
Je n’ai point ô Lamia en poésie d’autre
dessein
Excepté que mes poésies sur toi sont
galantes
In Diwan,
extrait, www.diwanalarab.com, p.1.
ومالي يا لمياءُ بالشـعر طائــــلٌ
سوى أنّ أشعاري عليك نسيب
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
11. BUTHAINA BIN AL-MUATAMID IBN ABBAD
1070-
1099
Née en 1070 à Séville, en Al-Andalus, et morte en 1099, à
Séville-Castille, fille d'al-Mu'tamid ibn Abbad, roitelet de Séville, captif
des Almoravides à Marrakech, Buthaina bint al-Mu'tamid ibn Abbad, ou Zaida
femme d’Alphonse VI, Séville-Castille, est une poétesse arabe andalouse. Elle
est l’auteure d’un recueil poétique (1099), dont un parlant d'être vendue en
esclavage après le renversement de son père, a pour titre : "Écoutez
mes paroles", etc.
Il me veut voir épouser un fils vertueux
De bonne moralité fils de nobles aïeux
Et que me le fasses-tu connaître ma fille
S’il est de ceux qu’on espère en union
Et que Rumayka des rois de son mieux
Prie pour notre bienséance et bonheur
In Diwan,
extrait, www.aljazeera.net, p1.
وأرادني لنكاح نجل طاهـــــــــر
حسن الخلائق من بني الأنجــادِ
فعساك يا أبتي تعرفني بــــــــه
إن كان ممن يرتجى لـــــــــوداد
وعسى رُميكية الملوك بفضلها
تدعو لنا باليُمن والإسعــــــــــاد
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
12. HAFSA BINT AL-HAJJ AL-RAKUNIYYA
1135-1191
Née en 1135, à Grenade, en Al-Andalus, et morte en 1191, à Marrakech,
Hafsa bint al-Hajj, dite Al-Rakuniyya, est une des poétesses arabe andalouse.
Fille d'un noble berbère, elle passe son enfance et sa jeunesse dans un
contexte d'agitation politique intense, marquant la chute des Almoravides et
l'instauration du califat des Almohades. Par et sa culture et sa beauté, elle
occupe une place importante à la cour des almohades de Grenade, où elle a
développé une activité littéraire et éducative intense. Elle a été envoyée à
Rabat (1158) en un groupe de poètes et nobles grenadins devant le calife Abd
al-Mumin qui la surnomme Al-Rakuniyya, au nom de son salon littéraire, près de
Grenade. Elle échange Avec le poète grenadin Abu Jafar Ibn Saïd, de la lignée
des Banu Saïd, en relation amoureuse, des poèmes (1154). Elle est l'auteure
d’un dīwān, recueil de poésies (1191), etc.
Visitons l’un l’autre mon coeur
A ce tu désires à jamais incline
Ne puis assurer ta soif et veille
S’il parvient jusqu’à toi ouï-dire
Hâte ta réponse n’est nul beau
D’esquiver Bouthayna
Ö Jamil
In Diwan, extrait,
www.webcache.
googleusercontent.com, p.1.
أزورك أم ﺗزور ﻓﺈن ﻗﻠﺑــــــﻲ
إﻟﻲ ﻣﺎ ﺗﺷﺗﮭﻲ أﺑداً ﯾﻣﯾــــــــل
وﻗد ﻻأﻣﻠت أن ﺗظﻣﺄ وﺗﺿﺣﻰ
إذا واﻓﻲ إﻟﯾك اﻟﻣﻘﯾـــــــــــــل
ﻓﻌﺟل ﺑﺎﻟﺟواب ﻓﻣﺎ ﺟﻣﯾـــــــل
إﺑﺎؤك ﻋن ﺑﺛﯾﻧﺔ ﯾﺎ
ﺟﻣﯾـــــــل
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
13. Ibn
Sahl Al-Israeli
1208-1251
Né en 1208, à Séville, en Al-Andalus, et
mort naufragé, en 1251, près de Tunis, Ibn Sahl Al-Israeli, ou Abu Isaac
Ibrahim Ibn Sahl Al-Israeli le Sévillan, est un poète arabe juif mauresque. Il
est un juif converti à l'islam. Face aux troubles survenus dans la cité, il
part pour Majorque, puis pour Ceuta en tant que scribe, auprès de son
gouverneur, le vizir Abu Ali Ibn khalas. Il est l’auteur d’un dīwān, recueil poétique
(1251), etc.
J’ai pleuré. «Veux-tu, me dit la beauté,
pleine d’ironie acheter
Au prix d’eau de paupières, l’eau de
bouche aux dents étales?»
Je lui déclame mes poésies dans le
dessein de l’attirer à moi
Il manifeste un mépris pour Ibn Hudjr
(Qays et Layla) et Ma’bed
In Diwan, extrait, www.aldiwan.net, p.1.
بكيت فقال الحسن هزءا اتشتـــري
بماء جفون ماء ثغر منضـــــــــــد
وغنيته شعري به استميلــــــــــــه
فأبدى ازدراء بابن حجر ومعبـــــد
(الديوان)
=֍=֍=֍=֍=֍=֍=֍=
III.
L’EVOCATION DES NOMS DE FEMMES DANS LA POÉSIE
ÉLÉGIAQUE
ARABE MODERNE : DE 1830 À 2021
1. ISMAÏL
SABRI BACHA
1830-1895
Né en 1854, à Caire, en Egypte, et mort en 1895, au Caire, Ismāʿīl Ṣabrī
Pasha est un poète arabe égyptien. Il a contribué au réveil de la conscience
nationale, à la fin du XIXe siècle, il subit l’influence de deux cultures arabe
classique et française. Il a été envoyé en mission à Aix-en-Provence pour
achever ses études de droit. De retour licencié en droit en Égypte, il s’adonne
d’abord vers la magistrature (1878). Il est l'auteur d’un dīwān, recueil de
poésies (1895), etc.
Si je ne satisfais ma vue de May demain
Je renie ta matinée ö le jour du mercredi
In Diwan, extrait, www.webcache.google
usercontent.com, p.1.
إنْ لم
أمتّع بميّ ناظريّ غــداً
أنْكرْتُ صُبحَك يا يومَ
الثلاثاء
(الديوان)
2. JAMIL
SIDQI AL-ZAHAWI
1863-1936
Né en 1863, Bagdad, en Irak, et mort en
1936, d'origine kurde, Jamil Sidqi al-Zahawi est un poète et philosophe
scepticiste, anticonformiste, arabe irakien. Il devient professeur de droit à
Istanbul puis à Bagdad (1908), député (1912-1917) et sénateur (1925-1929). Il
est connu pour sa défense des droits des femmes. Il est l’auteur de :
Dîwân al-Zahâwî (1924), Essence (1928) Révolte en enfer (1931), etc.
A l’art d’un verger élégant non lassant
Et tu en es le rossignol ö Um Kulthum
On est une nation proie aux malheurs
Des ères distrais-nous ö Um Kulthum
In Diwan, extrait, www.algardenia.
com, p.1.
لفن روض أنيق غير مسؤوم
وأنت بلبله يا أم كلثـــــــــــــوم
إنا أمة رزحت تحت المصائـب
أجيالاً فسليناً يا أم كلثــــــــــوم
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
3. ABBAS
MAHMOUD AL-AKKAD
1889-1964
Né en 1889, à Assouan, en Egypte, et mort en 1964
au Caire, Abbas Mahmoud Al-Akkad, est un écrivain, poète et philosophe arabe,
polémiste et journaliste défenseur des
libertés. Autodidacte, il s'est doté d’un vaste savoir arabe et anglo-saxon.
Outre ses poèmes, il a écrit un roman Sara (1938). Il est le fondateur d’une
nouvelle école, al Dīwān, de poésie arabe. Il est l'auteur d’un dīwān, recueil
de poésies (1964), etc.
Où est May au forum ô mes compagnons
Elle nous a habitués là à la clarté du mot
Son trône est la tribune d’un si haut rang
L’honorant toute fois conviée et honorée
In Diwan, extrait, www.facebook.com, p.1.
أين في المحفل "مي" يا صحــــــــابْ؟
عودتنا ها هنا فصل الخطــــــــــــــــاب
عرشهـــــــــــــا المنبر مرفوع الجنـاب
مستجيب حين يُدعى مستجــــــــــــــاب
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
4. ELIA
ABU MADI
1890-1957
Né en 1889, au village de Mouhaidatha, au Liban, et mort en 1957, New York, aux USA, Elia Abou
Madi est un poète arabe moderne libano-américain. A onze ans, il quitte le
Liban pour Alexandrie en Égypte pour exercer le métier de marchand de journaux
dans un bureau de tabac. A son temps libre, il se met à écrire des
poésies. Il émigre aux États-Unis en 1911, d'abord à Cincinnati et s'installe à New York (1916). Il adhère à la Pen League, Arrâbita al kalamia (1920), créée par Gibrân Khalîl Gibrân (1883-1931). Il est l’auteur de : Tidhkâr
el Madhi (1911), Diwan (1919), Al-Jadawil (1927), Al-Khama'il (1940), Tibr wa
Turab (1960), etc.
Ô quelle envie de l’âme d’une forêt
Où moi avec Hind
on se rencontrait
Moi suivant l’amour
et la jouvence
Et elle poursuivant
ses espérances
In Diwan, extrait, www.maan-ctr.
org, p.1
يا لهفةَ النفسِ على غابــةٍ
كنتُ وهنداً نلتقي فيهـــــــا
أنا كما شاء الهوى والصّبا
وهي كما شاءت أمانيهــــا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
5. MOHAMMAD
MAHDI AL-JAWAHIRI
1899-1997
Né en
1899, à Nadjaf, en Irak, et mort en 1997, New York, aux USA Muhammad Mahdi
Al-Jawahiri est un poète arabe irakien. Son père, 'Abd al-Husayn était un
érudit religieux de Najaf. Il lit le Coran sans le mémoriser dans son enfance.
Puis son père l'envoie chez des professeurs étudier la lecture, l'écriture, la
grammaire, la rhétorique et la jurisprudence. Il montre un penchant pour la
littérature d'Al-Jahiz, d'Ibn Khaldun et la poésie. Il participe à la
révolution de contre les autorités britanniques (1920). Il travaille, un temps,
à la cour du roi Faysal I, roi d'Irak.
Il est l’auteur de : Entre sentiments et émotions (1928), Les
dangers de la poésie dans l'amour (1924), etc.
Moi j’ai trouvé Anita me fait trembler
Le profil de sa face aux traits si beaux
Le font luisant je faillis frôler sa peau
De ma bouche humer arôme des liens
In Diwan, extrait, www.newsabah.
com, p.1
أنى وجدت “انيتا” لاح
يهزنــي
طيف لوجهك رائع القسمــــــات
ألق الجبين أكاد أمسح سطحــه،
بفمي، وأنشق عطره بشذاتـــــي
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
6. ALI MAHMUD TAHA
1901-1949
Né en
1901, à Mansourah, en
Égypte, et mort en 1949, à Mansoura, Ali Maḥmûd Ṭāhā est un poète
romantique arabe égyptien. Il fait ses études, à la Faculté des Arts (1924). Il
idéalise la beauté et la description des sentiments. Il est l’un des fondateurs
du groupe d’innovation de la poésie arabe Apollo. Il est l’auteur de : al
mallah al-ta’ih, Le marin errant (1934), arwah wa achbah, Ames et fantômes
(1942), ughniatu al-riah al ‘arbae, La chanson des quatre vents (1943), etc.
Cléopâtre quel rêve érige de tes belles nuits
Cerne les flots et clame et les rives chantent
Et tout cœur vibre et toute langue déclame
Là est l’orgie du monde et la belle du temps
In Diwan, extrait, www.arz.wikipedia.
org, p.1.
كليوباترا أيُ حلمٍ من لياليكِ الحسانِ
طاف
بالموجِ فغنّى وتغنّى الشاطئانِ
وهفا كلُّ فؤادٍ وشدا كلُّ لســــــــــانِ
هذه
فاتنةُ الدنيا وحسناء الزمــــــانِ
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
7. MOUFDI ZAKARIA
1908-1977
Né en
1908, à Beni Isguen, près de Ghardaïa, en Algérie, et mort en 1977, à Tunis,
Moufdi Zakaria, ou Slimane Ben Yahia Cheikh el Hadj Slimane ben Hadj Aïssa, est
un poète arabe algérien. Il était un fervent nationaliste et partisan du
Maghreb arabe, il arrêté, trois ans par les autorités coloniales françaises.
Libéré, il fuit au Maroc, puis en Tunisie où il meurt. Après l’indépendance de l’Algérie, Il est
banni, à cause de ses idéaux jugés incompatibles avec la politique que prend le
pays (1962). Il est l'auteur de : Min Wahiy al Atlas, Sous
l’inspiration de l’Atlas (1957), etc.
Et au palais Ballara se pavane
Elle y répand lumière et féérie
S’y est fusionné ruse et beauté
Et leur fusion a sied notre foyer
In Diwan, extrait, www.hin
dawi.org, p.1.
وفي القصر تختال بَــــــلَّارة
تشيع
الضياء، وتفشي السَّنا
تَصَاهر فيها الدها والجمَــال
فضمَّ
انصهَارُهما شملَنـــــــا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
8. ALLAL EL FASSI
1910- 1974
Né en
1910, à Fès, au Maroc, et mort en 1974, à Bucarest en Roumanie, Allal El Fassi,
ou Muhammad Allal al-Fassi, est un écrivain, leader politique du Parti de
l'Istiqlal et poète arabe marocain. Il fait ses études à l’Université
Quaraouiyine (1927) et en sort licencié (1932). Partisan de renaissance de la
pensée islamique, il anime des premiers cercles nationalistes, à Fès (1927). Protestant
contre le « Dahir berbère » (1932), il fonde avec Hassan El Ouazzani
et Ahmed Balafrej, le Comité d'action marocain (CAM), devenu le Parti national
(1937). Face à la répression coloniale, il est exilé neuf ans au Gabon. En
1953, il lance l’appel du Caire à l’insurrection, suite à la déposition du roi
Mohamed V. A l'indépendance, il est ministre d'État chargé des Affaires
islamiques (1961-1963). Il meurt en mission en Bucarest plaidant la cause du
Sahara marocain. Il est l’auteur d’un Diwān, recueil poétique (1998), etc.
Ô Zahra à la lointaine visite salut
Au pays des noirs résident je suis
L’envie du voyage à vous se ravive
Là me retiennent geôle et maladie
In Diwan, extrait, www.alfaisal
mag.com, p.1.
أزهرًا على بعد المزار ســـــــلام
فإنّي بأرض الأسودين مقــــــــام
وقد جدّ بي شوق الرّحيل إليكــــم
وأقعدني حبس هنا وسقـــــــــــام
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
9. OMAR ABU RICHA
1910-1990
Né en
1910, Manbij, en Syrie, et mort en 1990, Riyad, Arabie saoudite, Abu-Richa
était un poète arabe néoclassique pour ses œuvres innovatrices pionnières. Il
est issu dans d’une riche famille littéraire de Manbij, près d'Alep. Il fait
ses études en Syrie et les poursuit à l'Université de Damas. Il était
ambassadeur de son pays au Brésil (1964), en Argentine, au Chili, en Inde, en
Australie, et aux Etats Unis. Il l'auteur d’un recueil poétique,
Khatam-ul-Hub, La fin de l’amour (1949), etc.
Layla je suis seul à scruter les pitons
Je m’oublie et ton souvenir me ravit
Entre moi et toi le monde s’étendant
Je survis sans toi d’imagination peu
Layla ! ton amour n’a nui à mon égo
Un œil portant beauté et rapportant
In Diwan, extrait, www.startimes.
com, p.1.
ليلى أنا وحدي أقلّبُ في الربى
أسهو على ذكراك
حتى انتشـي
بيني وبينك عالمٌ لم يدنــــــــــهِ
أقتاتُ بعدكِ
بالخيال وقلّمــــــــا
ليلى! يكاد هواكِ يجرحُ زهوتي
طرفاً يروحُ به
الجمالُ ويرجـع
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
10. ABDELKRIM BEN THABET
1917- 1962
Né en
1917, à Fès, au Maroc, et mort en 1957, Abdelkarim Ben Thabet est un poète,
romancier et critique littéraire arabe marocain. Il était ministre plénipotentiaire
à l'ambassade du Maroc à Tunis. La plupart de ses écrits ont été publiés dans
les journaux et les revues. Il est
l’auteur de : Diwane a Hourriat, Recueil à Houri (1968), Hadith
Misbah, Causerie avec une lampe (1957), etc.
Mon émoi comment es-tu venu
Et tu as glissé dans ma demeure
Je m’y suis enfermé tout meurtri
De chagrin là depuis ton départ
Comment ma Layla es-tu revenue
A ma chambre et y es-tu rétablie
In Diwan, extrait, www.oudnad.
net, p.1.
فتـنتـي كيـف أتيــــت
وتسربت لبيتـــــــــــي
أنـا فيــه قابع كاــــــم
حزنا منذ غبــــــــــــت
كـيف "يا نينتي" جئت
غرفتي كيف حللـــــــت
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
11. FADWA TOUQAN
1917-2003
Née en
1917, à Naplouse, en Palestine, et morte en 2003, Fadwa Touqan, est une
poétesse arabe palestinienne. Elle est
l'une des rares voix féminines de la poésie palestinienne et la sœur du poète
Ibrahim Touqan. Son père lui refuse la poursuite de ses études ce qui l'a
poussée à fonder plus tard, un centre de recherche sur la situation des femmes.
Son frère, le poète Ibrahim Touqan, l'initie à la poésie et lui apprend les
règles de la prosodie arabe classique. Elle compose des élégies funèbres, où se
conjugue au féminin des thèmes du romantiques : la nature, l'amour, la
solitude, la tristesse, le désarroi, etc. Après 1967, elle s'oriente vers des
thèmes plus nationalistes. Elle est
l’auteure d’un dīwān, recueil de poésies (2003), etc.
J’enfouis Hind sous ma peau
La faim est ma rancune
Bouche ouverte, mais leurs foies non
Rassasient la faim qui colonise ma peau
In Diwan, extrait, www.mawdoo3.com,
p.1.
ألف هند تحت جلدي
جوع حقد
فاغرٌ فاه، سوى أكبادهم لا
يُشبعُ الجوعَ الذي استوطن
جلدي
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
12. NIZAR KABBANI
1923-1998
Né en
1923, à Damas, en Syrie, et mort en 1998, à Londres, Grande-Bretagne, dit le
poète de la femme, Nizar Kabbani est un poète arabe syrien. Il est le créateur
d’une poésie en rupture avec l’image traditionnelle de la femme, En un langage
nouveau, proche de la langue orale et riche d’images. Descendant des
Bendahmane, une riche famille turque. A
seize ans, il écrit une poésie sur des thèmes amoureux. Il obtient un diplôme
de la faculté de droit, à l’Université syrienne de Damas (1945). Sa femme Balkis
al-Raoui, enseignante travaillant à la section culturelle irakienne, trouve la
mort dans un attentat contre l'ambassade d'Irak (1981). Il part habiter entre
Genève et Paris puis Londres. Il est l’auteur
de : La brune m'a dit (1944), L'odeur du jasmin de Damas (1952), La
jeunesse d'un sein (1948), À Beyrouth, avec mon amour (1978), etc.
Sans moi tu ne verras dans les livres
d’histoire
Ni Afraa ni Layla
Ni tu y verras Hind ni Daada
In Diwan, extrait, www.ayyam
syria.net, p.1.
وبدوني لن تري في كتب التاريخ
عفراء وليلى
أوتري هندا ودعدا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
13. BADR SHAKIR AL-SAYYAB
1926 – 1964
Né en
1926, à Bassora, en
Irak, Bagdad, et mort alcoolique et phtisique, en 1936, à Al-Amiri
Hospital, au Koweït, Badr Shakir al-Sayyab est un poète et
traducteur arabe. Il est le fondateur de la poésie arabe moderne et du Vers
libre dans la littérature arabe. Membre du Parti communiste irakien, il
s’installe en Iran puis au Koweït. Il est l’auteur de : Unshoudat
al-matar, Le unchudatu al-matar, Chant de la pluie (1960), Manzil al’
aqnân, La Maison des esclaves (1963), etc.
Iqbal dans mon sang une attente de ton visage
Et dans ma main un sang lié à toi par
nostalgie
Ne m’isole pas les morts sont pas de ma main
En même si y échappant je ne puis m’éterniser
In Diwan, extrait, www.alnoor.se, p.1.
اقبال ان في دمي لوجهك انتظار
وفي يدي دم اليك شده الحنين
لا تعذليني ما المنايا بيدي
ولست ان نجوت بالمخــــــلد
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
14. MUHAMMAD AFIFI MATAR
1935-2010
Né en
1935, dans le village de Ramalat al-Anjab, à Menoufia, dans le delta du Nil, en
Egypte, et mort en 2010, au Caire, Muhammad Afifi Matar est un poète
arabe égyptien. Il est Il va à l'école à Menoufia, puis déménage au Caire où il
étudie la philosophie à l'Université Ain Shams. Il est l'auteur de :
Festivité de la momie sauvage, recueil de poétique (2008), etc.
Ô Laylaï l’âme de la nuit a nourri mes chagrins
Et mes hymnes et mes mélodies
S’exaltent dans les veines du silence les coupes
d’idées
Et dans mes yeux misère versant la nuit illusions
brumes
Et labyrinthes de fantômes et flaques de
gémissements
Flottant sur ses bords fioritures fabuleuses
In Diwan, extrait, www.alqiyady.com , p.1.
ويا ليلاي قد أطعمت روح الليل أحزاني
وأورادي وألحاني
وهاجت في عروق الصمت كاسات من الأفكار
وفي عينييَّ شادوف يصب الليل أوهاماً
ضبابية
ودوامات أشباحٍ وغدران من الآهات
تعوم على حوافيها تصاويرٌ خرافية
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
15. ABDERRAFIE EL JAOUHARI
1943-
Né en
1943, à Fès, au Maroc, Abderrafie El Jaouahri est un poète arabe marocain. Il
préside l'UEM (1996). Il fait ses études
primaires et secondaires, à Fès, avant d’aller pour travailler à la RTM, Radio
puis à la TVM qui émettait à l'époque en noir et blanc. Il obtient sa licence
de droit en 1967 et son DEA en 1970, à la faculté de droit de Marrakech, et
devient avocat. En 1996, il devient le président de l’Union des Ecrivains du
Maroc. En 2002, il est élu membre du parlement du Maroc pour l’USFP, Union
socialiste des forces populaires. Il est l’auteur de : washmun fi
al-kaf, Tatouage à la poignée (1981), Ka'anni Afiq,
Comme si je me réveille (2010), etc.
Elles marchent vers le parc
Avec l’allure de gazelles
S’assoient
Commandent du thé
Un morceau de gâteau
Et bavardent avec amertume
Des récits d’amants
D’Elisa
In Diwan, extrait, www.moutaki
60.
blogspot.com,
p.1.
ويمشين نحو الحديقه
كمشي الغزال
ويجلسن
يطلبن شايا
وقطعة حلوى
يثرثرن في حسرة
عن حكايا المحبين
عن إليسا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
16. MANAHIL FATHI
1979-
Née en
1979, à Abtara, au Soudan, Manahil Fathi est poétesse arabe soudanaise. A l’âge
de sept ans, elle débute à l’écriture poétique. Elle travaille au Centre d‘anatomie de
l’hôpital al-Nour d’Abu Dhabi. Elle est l’auteure de : awja’ al-nissa’,
Les douleurs des femmes (2018), etc.
Se met Debout Maryamtu la pure mon envie
Ses prunelles sont de cérémoniales festivités
J’ai tâté le plafond de son aveu elle
s’éveille
Une fleur de champs flétrie une fois cueillie
In Diwan, extrait, www.abudhabienv.ae,
p.1.
وقفت مريمية الطهر
لهفى
مقلتاها مواسم تتحفـــــى
لامست سقف بوحها فاستفاقت
وردة
في الحقول تذبل قطفا
(الديوان)
=°=°=°=°=°=°=°=°=
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED