lunes, 19 de agosto de 2024

Pte. anthologie des générations de poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde : 1968-2022, Dr. SOSSE ALAOUI Med.

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite anthologie des générations de poètes et poétesses

 marocains immigrés dans le monde

1968-2022

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maroc

2024

 

 

 

 

 

 

Introduction

 

        Désignée périodes, vagues ou générations de poètes et poétesses plurilingues immigrés par les théoriciens et les critiques, nous nous proposons ici, corpus à l’appui, d'en constituer une : «Petite anthologie des générations de poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde : 1968-2022». Dans ce cadre, Kenza Sefrioui décrypte notamment : «Depuis une quinzaine d’années [v. d’avant 2013], la littérature [v. poésie marocaine de poètes et poétesses immigrés] marocaine s’est enrichie de nombreuses plumes issues de sa diaspora en Europe. [v. et ailleurs]. […] Saphia Azzeddine [v. poète et poétesse marocaine immigrée en France] ont grandi en France, Rachida Lamrabet en Flandre belge, Hafid Bouazza, Saïd El Haji Abdelkader Benali [v. poète marocain immigré]et Mustafa Stitou [v. poète marocain immigré], aux Pays-Bas [v. poètes et poétesses marocain immigrés en Hollande], et Najat El Hachmi [v. immigrée] en Espagne. Tous, émigrés ou enfants d’émigrés, viennent souvent au Maroc et sont en contact avec les écrivains qui y vivent. Ils sont aussi très courtisés aujourd’hui par le […] Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) […] aux salons du livre de Casablanca et de Tanger, ainsi qu’à des colloques au Maroc ou dans les pays de la diaspora. […] Si l’arabe et le français continuent d’être les deux principales langues d’expression de la littérature marocaine, ainsi que, dans une moindre mesure, l’espagnol, d’autres langues ont donc fait leur apparition à leurs côtés : le néerlandais et le catalan. » - «Consciences babéliennes - Littératures du Maroc», www. academia.edu, p.1. Aussi verrons-nous respectivement :

 

I. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Maroc et dans le monde : 1968-2022.

II. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Europe et dans le monde : 1968-2022.

III. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés par pays en Europe et en Amérique : 1968-2022.

IV. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde un modèle rénové de diplomatie culturelle et le rôle des institutions littéraires : 1968-2022. D’où en l’occurrence :

 

     I. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Maroc et dans le monde : 1968-2022 :

 

      A propos des générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Maroc et dans le monde : 1968-2022, observons :

 

    1. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Maroc : 1968-2022 :

     Des générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Maroc : 1968-2022, Fouad Laroui considère : « En m’appesantissant sur Sefrioui [né en 1913] et sur Chraïbi [né en 1926], [au Maroc] […], je viens de présenter […] deux écrivains majeurs de la première génération de ce qu’on a commencé à appeler, dans les années soixante, les écrivains marocains d’expression française. […] Ceci m’amène maintenant à préciser qu’il y a eu, à mon avis, cinq générations successives. […] Ce fut celui de la deuxième génération des écrivains marocains d’expression française. Cette deuxième génération eut un organe qui lui servait de phare. Il s’agit de la revue Souffles [v. en 1966]. […] En effet, cette revue littéraire et devenue très rapidement politique. […] La troisième génération apparaît après la Marche Verte (1975) […]. C’est […] dans ce cadre politique qu’apparaît la quatrième génération. Deux figures la dominent, celles d’Abdelhak Serhane [v. poète marocain immigré] […]. Outre Serhane, il est assez facile de trouver d’autres exemples pour illustrer cette thèse. […] Et c’est ce qui a pu être un des projets de la cinquième génération des écrivains d’origine marocaine. […] Dans la production la plus récente, certains textes ont une valeur littéraire certaine et d’autres non. […]. Appartiennent à cette cinquième génération d’autres écrivains comme […] Rajaa Benchemsi [v. poétesse marocaine immigrée] a publié, outre ses poèmes, […] La controverse des temps, plus récemment Houda et Taqi. […] Pour le reste, la question reste ouverte […] sur le plan littéraire. » - « La littérature marocaine d’expression française. Point de vue d’un écrivain », www.persee.fr, pp.104-109.

 

       2. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde : 1968-2022 :

 

     Sur les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde : 1968-2022, Farid Zahi évalue : «Il est tout aussi difficile de retracer l’histoire et l’évolution de la marocaine moderne culture [v. ici de la poésie des poètes marocains immigrés dans le monde] […] et par-là, de l’absence de parallélisme et d’équilibre dans […] l’évolution de ses composantes. […] En retour, les […] poètes marocains de la génération des années 70, et même avant, s’exprimant en langue française, ne cessent d’affermir leur présence sur la scène culturelle, publiant leurs œuvres le plus souvent chez des éditeurs français. Ainsi, les œuvres de Tahar Benjelloun [v. poète marocain immigré] […] et Abdellatif Laâbi [v. poète marocain immigré en France] continuent à marquer leur présence, et le prix Goncourt de poésie décerné à ce dernier en 2009 prend les traits d’une reconnaissance de la poésie marocaine et d’un hommage à une expérience qui a débuté dans les années 60 avec la revue Souffles. D’autres poètes, enfin, comme Mohamed Loakira [v. nommé Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, en France, 1999], poursuivent leur expérience poétique […], éminemment prolifique et innovante. C’est à cette période que de nouveaux noms émergent, assurant la continuité de cette littérature […] comme […], Fouad Laroui [v. poète marocain immigré en Hollande] [...], etc. Plus encore, les maisons d’édition marocaines vont publier plusieurs femmes qui se sont engagées passionnément dans l’aventure de l’écriture romanesque et poétique.» - «La culture marocaine contemporaine à l’épreuve des mutations», www.books.openedition.org, p.1.

 

     II. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Europe et dans le monde : 1968-2022 :

 

     Au sujet des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Europe et dans le monde : 1968-2022, relevons :

 

     1. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Europe :

 

     Ainsi, au sujet des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Europe : 1968-2022, le site web Yabiladi.com constate : « A partir de 2002, une idée simple s'est imposée : la France [v. en 1905] est l'unique pays d'immigration en Europe [v. de la première génération] jusqu'aux années 50 ! C'est donc après un demi-siècle d'émigration de peuples vers la France que d'autres pays européens comme la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, l’Italie ont commencé à connaître l'immigration. […] Parmi les communautés marocaines à l'étranger les plus dynamiques, il y a celle de Hollande. Déjà une image forte a été donnée par Dominique Caubet dans son livre «Shouf shouf Hollanda» (Tarik Editions, Casablanca, 2005) sur la richesse de créativité de la deuxième génération des Marocains de Hollande avec des écrivains [v. ici des poètes et poétesses marocains immigrés en Europe], […] génération qui en a étonné  plus d'un avec une surprenante intégration au sein de la société d'accueil. Faisant partie de cette deuxième génération de Marocains de Hollande, Nadia Bouras, très jeune historienne des migrations marocaines aux Pays-Bas venue participer au salon du livre, parle […] de la «féminisation de l'immigration». […] Pour Nadia Bouras, il s'agit de restituer l'histoire de l'immigration marocaine en Hollande de 1960 à aujourd'hui, en se ressourçant auprès de ceux de la première génération, […] attachée au Maroc, pays d'origine. […] Il s'agit de jeunes nés en Hollande ou nés au Maroc et partis encore très jeunes s'établir dans ce pays dans le cadre du regroupement familial.» - «Il y a en Belgique au moins trois générations de Marocains», www.ccme.org.ma, p.1.

 

      2. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde : 1968-2022 :

 

       Quant aux générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde : 1968-2022, Taha Adnan, poète marocain immigré en Belgique, en 1996, en témoigne dans un entretien avec Yabiladi.com, disant : « Lorsqu’on parle ici d’insertion ou d’intégration cela présupposait, la nécessité pour l’immigré d’oublier son identité première ou tout-au-moins d’adhérer à un certain cosmopolitisme, défini selon le pays d’accueil. Mais on oublie souvent que les migrants sont d’abord des citoyens, citoyens d’ici et d’ailleurs, citoyens du monde qui sont capables de raconter […] leur spécificité et leur universalisme. […] C’est ainsi que j’ai abordé le concept d’exil dès mon arrivée à Bruxelles. Je me suis vite trouvé partisan d’une conception de l’exil, comme de la patrie» d’ailleurs […]. Bien que Cervantès m’ait précédé en disant que là où il met les pieds est son pays, ceux qui sont épris d’exil trouveront quelque consolation dans le fait que le premier homme à marcher sur terre fut un exilé du paradis divin. Dans ce sens, la Terre toute entière [v. le monde] s’érige en exil de toute la création. […] Permettez-moi d’abord de rappeler la parution cette année de mon dernier recueil de poèmes intitulé "Akraho Al Hob" (Je hais l'amour) chez Dar Nahda Al Arabia à Beyrouth [v. au Liban]. Une traduction française signée Siham Bouhlal [v. en France] et une version espagnole signée par Antonio Lopez-Pena verront le jour dans le courant de 2010 [v. en Espagne et l’Amérique latine]. Je vais aussi proposer des poèmes de ce recueil au public de Bucarest [v. en Roumanie] où je participe à la 13ème édition du festival international de poésie du 8 au 14 juillet.» - « Taha Adnan : L’exil, comme la «patrie » d’ailleurs », www.yabiladi.com, p.1.

 

      III. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés par pays en Europe et en Amérique : 1968-2022 :

 

      En ce qui concerne les générations des poètes et poétesses marocains immigrés par pays en Europe et en Amérique : 1968-2022, observons :

 

       1. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés par pays en Europe : 1968-2022 :

 

       Des les générations des poètes et poétesses marocains immigrés par pays en Europe et en Amérique : 1968-2022, Najib Refaif rapporte : « Il va de soi que l’on ne peut pas ne pas relever, en trente ans d’écart, l’émergence de nouveaux auteurs [v. ici les générations de poètes et poétesses marocains immigrés en Europe] toutes langues confondues et dont les œuvres marquent de leur empreinte la littérature marocaine, autant qu’ils sont marqués à leur tour par l’air du temps qui passe au Maroc et ailleurs. […]. C’est en ce sens que l’on peut parler d’émergence de nouvelles voix d’une diaspora littéraire dispersée à travers une partie de l’Europe, tant en Belgique et aux Pays-Bas qu’en France ou en Espagne, pays d’accueil des premières vagues de l’émigration marocaine. A ce propos, l’année 2014 sera célébrée partout en Belgique sous le thème : «Mémoire de l’immigration marocaine» et afin de marquer le cinquantenaire de l’arrivée de la première vague [v. la première génération] d’ouvriers marocains en terre belge. Là aussi, nul doute que l’on retrouvera quelques auteurs [poètes et poétesses marocains immigrés] belgo-marocains, d’expression francophone ou flamande, qui sont les descendants de ces ouvriers […]. Mais si l’on ne peut encore parler de relève, ni même de rupture avec les littératures d’il y a trente ans (puisqu’on en est à comparer les deux numéros [v. de la revue Europe] 1979 et fin 2013), force est de constater que les […] nouveautés essentielles sont l’arrivée des femmes, en grand nombre, dans cette «nouvelle littérature» marocaine, et ce, dans les deux langues, l’arabe et le français […]. Autre constat, les […] poètes francophones et arabophones de renom qui ont marqué les quarante dernières années sont toujours là, […] : Tahar Ben Jelloun […], Abdellatif Laâbi [v. immigrés en France] […], Abdelhak Serhane [v. immigré en France, puis en Amérique], auxquels s’ajoute, le vent en poupe, un Fouad Laroui [v. immigré en Hollande] plein de fougue et de talent. » - «La littérature marocaine vue et revue d’Europe», www.lavieeco.com, p.1.

 

     2. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés par pays en en Amérique : 1968-2022 :

 

       Pour ce qui est des générations des poètes et poétesses marocains immigrés par pays en en Amérique : 1968-2022, Daniel Chartier relate : « Avec 900 000 immigrants qui correspondent à plus de 9 % de la population, la fédération belge [v. en Europe] est une autre terre de migration où sont venus s’installer aux côtés des « vieilles communautés » […] polonaises, les immigrants italiens, puis marocains et turcs. [..] Si les premières [v. générations] ont donné des poètes et des dramaturges, marqués par […] l’accentuation de la thématique de l’exil, ou encore la prise de conscience d’une authentique singularité […], les immigrants plus récents se détachent progressivement du témoignage […]. Aujourd’hui c’est tout le dilemme de la littérature québécoise [v. en Amérique du Nord] partagé entre le repli vers l’ethnie fondatrice proposée comme une américanité [v. aux USA] enfin dédouanée du modèle européen [v. en Europe] […]. Quoiqu’inégale, il n’en reste pas moins que la contribution littéraire de cette deuxième génération pose les jalons d’une redéfinition inédite des littératures nationales de langue française. Il se n’agit ni plus ni moins de déterritorialiser la langue, de la méridionaliser, d’orientaliser de Bruxelles à Tanger [v. au Maroc], de Paris à Genève, de Port-au-Prince à Montréal [v. au Canada]. » - «Les origines de l’écriture migrante : L’immigration littéraire au Québec au cours des deux derniers siècles», www.erudit. org/fr, p.1.

 

    IV. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde un modèle rénové de diplomatie culturelle et le rôle des institutions littéraires :

     Toutefois, à propos des générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde un modèle rénové de diplomatie culturelle, nous observons :  

 

     1. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde un modèle rénové de diplomatie culturelle :

 

      De façon inhérente aux Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde un modèle rénové de diplomatie culturelle, Ahmed Aydoun et Mohammed Kenbib relève : «Depuis le début des années 1950, le roman marocain [v. aussi la poésie des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde] d’expression européenne [v. en Europe] s’est manifesté, à travers une accumulation continue en la matière. […] Il en est ainsi des […], Mohamed Khair-Eddine, Tahar Benjelloun [v. poètes marocains immigrés en France], Fouad Laroui [v. poète marocain immigré en Hollande], Abdelhak Serhane [v. poète marocain immigré aux USA], […] Ainsi que cela a été mentionné supra, la littérature représente potentiellement un excellent vecteur en matière de diplomatie culturelle. […] Les Marocains de la 3ème et 4ème génération, bénéficiaires le plus souvent de la double nationalité et nettement plus et mieux instruits, représentent un potentiel considérable susceptible de contribuer efficacement aux objectifs assignés à la diplomatie culturelle. […] Il convient d’ajouter à cet ensemble les enfants d’émigrés nés après les premières vagues [v. générations] d’émigration en Europe, qui sont qualifiés de 2ème, 3ème et même 4ème génération et sont plus ou moins intégrés dans les pays d’accueil. […] Dans ces études […], l’une des dimensions […] pourrait utilement avoir pour objet non seulement "l’offre" [v. la production poétique immigrée] marocaine en matière de culture, mais aussi, et peut-être surtout, les "attentes" de l’étranger et sa perception du Maroc en tant que pays (ou territoire) et civilisation. […] C’est sur cette base que la réflexion sur "l’attractivité" de la culture [v. ici de la poésie] marocaine et les usages qui pourraient s’ensuivre en matière diplomatique devrait sans doute être approfondie.» - «La diplomatie culturelle marocaine : Proposition d’un modèle rénové», www.ires.ma,  pp.35-96.

 

       2. Les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde et le rôle des institutions littéraires :

  

        Concernant les générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde et le rôle des institutions littéraires, Said Youssi estime : «Abdelakader Benali [v. poète marocain immigré], Mostapha Stitou [v. poète marocain immigré], Hafid Benbouazza et Naima Bezzaz, des écrivains marocains d’expression néerlandaise, parmi d’autres, très connus aux Pays-Bas [en Hollande]. Leur notoriété n’est pas le fruit du hasard mais due en partie à “une percée” rendue possible […] par la fondation El Hizjra, créée fin des années 1980, par un couple maroco-néerlandais. C’est pour rendre hommage à cette institution, initialement un espace pour la promotion de […] la culture arabe dans le royaume batave, qu’une rencontre a été animée mercredi dernier par l’écrivain marocain Fouad Laroui et l’universitaire néerlandaise Marjan Nijborg sur le rôle de la migration dans la scène littéraire néerlandaise. Fouad Laroui, lauréat en 2013 du Prix de l’Académie Goncourt […] a expliqué le rôle de plus en plus grandissant des institutions littéraires tel Al Hizjra, dans l’émergence des talents d’écrivains, de poètes […], où le succès d’un écrivain n’est pas déterminé par son seul travail mais par […] des institutions littéraires. “Si ces jeunes écrivains de 2-ème génération d’immigrés étaient allés à l’époque chercher un éditeur, ils ne l’auraient pas probablement trouvé”, a confié à la MAP l’essayiste […], soulignant le rôle d’Al Hizjra dans l’émergence d’une littérature néerlandaise, écrite par des Marocains, de “très bonne qualité”. » - « El Hizjra ou l’histoire de l’émergence de toute une génération d’écrivains marocains d’expression néerlandaise», www.map express.ma, p.1.

 

     Pour conclure cette introduction à cette : Petite anthologie des générations des poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde : 1968-2022», à développer à l’avenir, notons avec Tahar Ben Jelloun : «Le Maroc se dit et s’écrit dans autant de langues que de pays d’exil ou d’immigration. Ce serait intéressant et même passionnant de réunir tous ces écrivains éparpillés dans le monde et de les faire parler de leur rapport à la langue et au pays natal. […] Je me suis trouvé la semaine dernière [v. le mardi 13 août 2024] à Alicante où La Casa Mediterraneo [v. en Espagne] organisait une rencontre d’écrivains [v. de poètes et poétesses marocains immigrés] marocains en langue espagnole. […] J’ai découvert à cette occasion qu’il existe une dizaine d’écrivains, hommes et femmes [v. poètes et poétesses marocains immigrés], nés pour la plupart dans le nord du Maroc, qui écrivent en castillan. […] J’ai fait là, la connaissance d’un jeune auteur. Mohamed El Morabet [v. poète marocain immigré en Espagne], né à El Hoceima, vit et travaille à Madrid dans le musée El Prado. […] Leur rapport avec le pays natal est quasi le même que celui des écrivains [v. des poètes et poétesses marocains immigrés] francophones. […] Cela me rappelle les écrivains marocains qui écrivent en néerlandais, comme Mustapha Stitou, poète [v. en Hollande] né en 1974 à Tétouan. Il a publié en néerlandais un recueil de poésie «Les Formes» (1994) qui a été remarqué et distingué.  Le plus fameux est Abdelkader Benali qui a obtenu le Prix de la meilleure première œuvre «Noces à la mer» (traduit en France). Son compatriote, Hafid Bouazza, né en 1970, à Oujda, est connu pour […] sa critique acerbe de la société. Notre ami Fouad Laroui […] est un poète aussi ; il réserve sa poésie à la langue néerlandaise. […]. En Amérique, Laila Lalami, née en 1968, à Rabat, [au Maroc] écrit en anglais.» - «Diaspora littéraire», www.fr.le360. ma, p.1.

 

                                                                                                             L’auteur

     I. Extraits textuels illustratifs des générations de poètes et poétesses

 marocains immigrés du Maroc dans le monde,

en Europe : 1968-2022 :

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      Des extraits textuels illustratifs es générations des poètes et poétesses marocains immigrés du Maroc dans le monde en Europe : 1968-2022, un article du site web lematin.ma rapporte : «La 16e édition du Salon «des livres», organisé le weekend à Paris […] a été marquée par un engouement des visiteurs pour les auteurs [v. poètes et poétesses immigrés en Europe] marocains, venus présenter ou dédicacer leurs dernières créations. […] Le Salon, qui s'est tenu pour la première fois aux locaux spacieux de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI) au lieu du siège de la Mairie de Paris, a vu la participation de plus d'une dizaine d'écrivains et poètes marocains, tels […], Rachid Tafersiti (établis en Europe), Abdelatif Laâbi, Mahi Binebine, Siham Bouhlal, [v. poètes et poétesses marocains immigrés en France], Fouad Laroui [v. poète marocain immigré en Hollande] … Outre les séances de dédicaces, les auteurs marocains ont participé à des rencontres et des lectures autour de leurs œuvres. Abdelatif Laâbi, qui a reçu en janvier 2010 le Prix Goncourt de la Poésie 2009, a participé à une rencontre autour de ses dernières créations, à savoir son deuxième volume d'«Oeuvre poétique» qui reprend les recueils qu'il a produits depuis le début des années 90 jusqu'au milieu de la présente décennie. […] L'exposition «Générations: un siècle d'histoire culturelle […], en France», conçue et réalisée par Driss El Yazami, président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME), et qui se déroule de novembre 2009 à avril 2010, a été également intégrée dans le programme du salon.» - «La littérature marocaine à l'honneur à Paris», www.lematin.ma, p.1. D’où en Europe, à titre d’exemples :

 

       1. En France : 1968-2022 :

 

        Des extraits textuels illustratifs des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France : 1968-2022, citons :

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue française : «Sur le voile du regard», Tahar Ben Jelloun, en 1968 :

 

      Né le en 1947, à Fès, au Maroc, Tahar Ben Jelloun est un poète, écrivain, et peintre franco-marocain. Après une école primaire bilingue arabo-francophone, il étudie au lycée français Regnault de Tanger, jusqu'à son baccalauréat à l'âge de dix-huit ans. Puis fait des études de philosophie à l'université Mohammed V de Rabat, où il ‘est mis à écrire ses premiers poèmes. Il enseigne ensuite la philosophie au Maroc. Mais, en 1971, à la suite de l'arabisation de la philosophie, il part pour la France, n'étant pas formé pour la pédagogie en arabe. Il s'installe à Paris et poursuit ses études de psychologie. En 1975, il obtient un doctorat de psychopathologie sociale. Il est l’auteur de : L’aube des dalles (1968), Hommes sous linceul de silence (1971), Les Cicatrices du soleil (1972), Les amandiers sont morts de leurs blessures (1976), À l’insu du souvenir (1980), etc. D’où :

Sur le voile du regard

 

Déposées sur le voile du regard

elles fument des pensées de sable

c’est la chute

la parure.

Suspendues au sommeil séculaire

elles retournent les racines d’une saison.

La terre

de connivence avec le ciel

retient la mer

délivre l’écume

retourne l’étoile tatouée sur notre front

«le front c’est le Sud ».

Un siècle en faux

labouré par l’écriture du ciel

un livre radié de toutes les mémoires :

l’imposture;

l’œil recueilli dans une cuiller

donne au matin

la mort douce, www.francais.agonia.net, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue française : «Sans boussole», Abdellatif Laâbi : 1980 :

 

        Né en 1942, à Fès, au Maroc, Abdellatif Laâbi, est un poète, écrivain et traducteur immigré, de langue française, marocain. Il a fondé la revue Souffles (1966) qui a joué un rôle considérable dans le renouvellement culturel au Maroc et au Maghreb. Il est établi à Strasbourg (2011). Son dissidence lui a valu la prison (1972-1980). Il est l’auteur de : Le Règne de barbarie (1980), Le soleil se meurt (1992), Le Spleen de Casablanca (1996), Poèmes périssables (2000), Mon cher double (2007), Tribulations d'un rêveur attitré (2008), Zone de turbulences (2012), La Saison manquante, suivi de Amour jacaranda (2014), Le Principe d'incertitude (2016), L'Espoir à l'arraché (2018), Presque riens (2020), La poésie est invincible (2022), La Terre est une orange amère (2023), etc. D’où :

Sans boussole

 

Je n'ai jamais cessé de marcher

vers mes racines d'homme

sans sourciers, sans boussole

sauf ma colère puisée dans le poumon du peuple

et les clameurs inédites de l'histoire

sauf mes yeux

n'ayant rien perdu

du désastre des ruelles

et de la rareté du pain

J'avais mal à mes racines, www.radiofrance.fr, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue française : «Dans une gare», Leïla Houari : 1995 :

 

        Née en 1958, à Casablanca, au Maroc, Leïla Houari, est une poétesse, journaliste, dramaturge, et restauratrice marocaine. Elle s'installe à Paris en 1996, où elle tient un restaurant À la Vierge de la Réunion avec son mari, en s’arrêtant l'écriture pendant douze ans. Elle est parfois classée dans la littérature féminine beure. Dans les années 1990 elle s'implique dans des ateliers d'alphabétisation avec des femmes du Maghreb au centre des Étangs noirs de Bruxelles. Son œuvre est marquée par son expérience de l'immigration en Belgique et son déchirement entre sa culture marocaine et celle de la Belgique. Elle est l’auteure de :  Poème-fleuve pour noyer le temps présent (1995), Elle irait dans l'île (2020), etc. D’où :

Dans une gare

  

Je suis aux abois crie-t-elle encore

tant de tristesse dans les yeux de cet enfant

je l’ai croisé dans une gare

il cherchait un pays

une mère

une terre

des amis

un peu de pain

la paix

presque rien

ses yeux égarés perturbent mon sommeil

il a disparu dans la foule

son rire joyeux a l’écho solitaire

les lumières de la ville dévoilent la misère

la vie continue

il n’y a rien à faire, www.academia.edu, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue arabe traduit : «Sur le mur», Mohammed El Amraoui: 1997 :

 

    Né en 1964, à Fès, au Maroc, Mohammed El Amraoui est un poète romancier, de langue arabe, traducteur, linguiste et philosophe de formation marocain. Il vit à Lyon depuis 1989. Il anime depuis 2001 la revue Les Cahiers de Poésie et participe depuis plusieurs années à des lectures publiques de poésie, seul ou accompagné de musiciens, dans différents lieux en France : bibliothèques, centres poétiques, festivals, au Maroc ou ailleurs. Il anime des ateliers d’écriture, depuis 1991, dans des centres sociaux, des écoles primaires, des collèges, des lycées et à I’IUFM, des ateliers de traduction et a récemment créé un spectacle poétique et musical pour enfants, Une tortue dans ma tête. Il est l’auteur de : La Lune, les divisions (1997), Tessons, un CD (2003), De ce côté-ci et alentour (2006), La fenêtre, dimanche et autres jours (2007), Accouchement de choses (2008), etc. D’où :

 

على الجدار

           

أقول ربما، أقول ربما الفكر مثل الجرح،                  

أقول ربما الفكر مثل الجرح الذي أراه                

على الجدار، كل صباح يزداد حجم شفتيه            

انتفاخا، وأحيانا تسيل بين أسنانه كلمات لم         

تعتدها عيناي، تسيل حتى قدمي، وأرسم             

بقدمي خطوطا ـ هيروغليفية تجدد معانيها           

كل يوم. أقول ربما الجدار لا يوجد إلا                 

داخل نفسي، أقول الجدار جدار نفسي، أو            

مرآة تخرج منها كلمات لتتحول إلى واقع             

زئبقي. فكرة الجدار، لا وجود ولا جدوى             

لها إلا بفضل الجرح الذي تخرج منه                  

 الكلمات                                                             

Sur le mur

 

Je dis peut-être, je dis peut-être la pensée est

comme la blessure, je dis peut-être la pensée

est comme la blessure que je vois sur le mur ;

chaque matin, le volume de ses lèvres grossit,

et quelques fois des mots, que mes yeux n’ont

pas l’habitude de voir, s’écoulent entre ses

dents jusqu’à mes pieds. Mes pieds dessinent

des traits – hiéroglyphes qui renouvellent leurs

sens chaque jour. Je dis peut-être,

je dis peut-être le mur n’existe-il qu’en moi-même, je dis

le mur est le mur de moi-même, ou un miroir

d’où sortent les mots pour se changer en un

réel mercuriel. L’idée du mur n’a d’existence et

d’importance que grâce à la blessure d’où

sortent les mots, www.journals.openedition.org, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue française : «Marche exilée», Jamila Abitar: 2000 :

 

          Née en 1969, à Marrakech, Jamila Abitar est une poétesse immigrée de langue française franco-marocaine. Elle vit aujourd’hui, à Paris, en France. Elle a fait des études juridiques, travaillé dans les services administratifs universitaires ainsi qu’à l’UNESCO. Elle est chargée des trois bibliothèques de la ville de Cachan, Val-de-Marne. Elle est l’auteure de : L'Aube sous les dunes (2000), L'Oracle des fellahs (2001), Le Bleu infini (2009), Marrakech, derrière la Koutoubia (2012), Chemin d'errance (2022), etc. D’où :

Marche exilée

 

De tout temps, j’ai porté des voiles

pour assurer à ma démarche,

une part de féminité.

Je porte toujours l’habit qui rappelle le dernier instant.

Une rencontre du corps et de l’esprit sur une terre sans nom.

J’ai vu mes semblables courir après le vent,

trahir la lumière, par la force,

ils sont entrés dans ma chambre.

J’ai vu mes cahiers d’écolière rompre avec ma jeunesse.

Mon corps ne se souvient d’aucune rue,

je suis exilée à l’aube de l’éternité, www.jamilaabitar.blogspot.com, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue arabe traduit : «Regarde comme il vole ! », Miloud Gharrafi : 2002 :

 

         Né en 1966, à Oujda, au Maroc, Miloud Gharrafi est un poète romancier, traducteur et universitaire immigré de langue arabe marocain. Il y fait ses études et obtient un Baccalauréat Lettres modernes bilingues (1986), un Baccalauréat arabisé (1987), une maîtrise de langue et littérature arabes, Université Mohamed 1er (1990). Il est également titulaire d’une maîtrise en langue et littérature arabes (1990), d’un D.E.A. Langues, littératures et civilisations orientales, Université de Paris III (1991), d’un doctorat nouveau régime en sémiotique et sciences de communication, Université de la Sorbonne nouvelle, Paris III (1997) d’une habilitation à diriger des recherches en études arabes, à l’Université Rennes 2 (2018). Il a été maître de conférences, Université de Toulouse (2001-2007), enseignant d’arabe vacataire en classe préparatoire, lycée Saliège, Balm (2005-2007), professeur des universités, Université Jean Moulin, Lyon 3, (2007-2019), maître de conférences détaché auprès des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (2008-2010), Chargé d’enseignement au département d’études arabes, Rennes 2 (2010-2019).  Il est l’auteur de : Ḥarā'iq al-ᶜišq, Brûlures de la passion (2002), Amḍaġuhā ᶜilk-an aswad, Je la mâche comme un chewing-gum noir (2009), Lā ušrik-u bi-l-ᶜuzlat-i aḥad-an, Je n'associe personne à ma solitude (2014), etc. D’où :

 

انظر كيف يطيرُ!

 

قالتْ أمّي: أَصْلِحْهُ!                                 

سرْتُ بهِ عندَ الإسكافيِّ. رتَقَ الجلْدَ ودقَّ بزهو   

مسماراً في الكعبِ وآخرَ في وسْط الراحةِ. كانَ   

يُلمّعهُ ويقولُ ستمضي أنتَ ويبقى هُوَ في عزِّ     

إمارتهِ. لا ضيْر َإذا أنتَ مشيتَ بهِ فوقَ الماءِ.     

ولا نفْعَ إذا لم تعتزَّ بهِ. اِضربْ ما شئتَ             

الأرضَ بهِ في رقْصٍ غجريٍّ أو ثِرْ نقعَ غبار       

في رقصٍ ركّادِيٍّ وامشِ بهِ فوقَ بَلاطٍ أو           

حجرٍ. هوَ لا يتعبُ. اُنْظرْ! أَطْويهِ كما شئتُ          

ولا يُكْسرُ. اُنظرْ كيفَ يطيرُ! (ويلقي بهِ نحوَ       

السقفِ). أتعرفُ؟ اَلحكمةُ ليستْ في الجِلدِ ولا      

في كَعْبٍ فولاذيٍّ. اَلحكمةُ في الخطوةِ.               

فيما بينَ شرايينِ التُّربةِ والقدَمِ لحكمةُ              

 فيما أنتَ تفعلُ بهِ                                       

 

Regarde comme il vole !

 

Ma mère me dit : « Répare-le ! »

Je l’emmenai chez le cordonnier. Il en recousit le

cuir et frappa avec fierté un clou dans le talon et

un autre dans la plante. Il le polissait en disant :

tu partiras et il restera au plus haut de sa

gloire. Tu ne risques rien si tu marches avec sur

l’eau. Et ce serait dommage de ne pas en être

fier. Frappe le sol autant que tu veux avec dans

une danse gitane ou soulève la poussière dans

une danse de Reggada et marche sur un carrelage

ou sur des pierres. Il ne se fatigue point.

Regarde ! Je le tords comme je veux et il ne se

casse point. Regarde comme il vole ! (Et il le

lança vers le plafond). Tu sais ? Le secret est non

dans le cuir ni dans le talon en acier. Le secret est

dans le pas. Entre les artères de la terre et celles

du pied. Le secret est dans ce que tu en fais,

www.journals.openedition.org, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue arabe traduit : «Solitude», Abdel-ilah Salhi : 2004 :

 

         Né en 1968 à Beni Mellal, au Maroc, Abdel-ilah Salhi est un poète de langue française immigré marocain. Il a passé une partie de son enfance et de son adolescence, à El Jadida où il a achevé ses études (1990). Il s’est mis à écrire et à publier de la poésie encore étudiant à l'université et a dirigé et a noué de fortes relations avec la des représentants de la génération de la « nouvelle poésie » au Maroc. Après l’obtention de son baccalauréat d’anglais (1990), il part pour Bordeaux, en France, poursuivre ses études de troisième cycle en littérature anglaise. Il y explore la scène littéraire française et se familiarise avec la littérature arabe moderne d’exil des écrivains arabes expatriés en France. Il fait la connaissance du poète irakien Abdelkader Al Janabi et fréquente le cercle surréaliste arabe à Paris. Il crée sa propre revue littéraire Israf (l'Excès), qui a eu un grand impact sur la promotion du poème en prose surréaliste au Maroc. Depuis 1987, il est largement publié dans plusieurs magazines. Il est l’auteur de :  Wahda, Solitude (2004), Front d'amour (2005), Hubbun tahta al sifr, Amour au-dessous de zéro (2009), Juste une autre nuit (2010), etc. D’où :

 

وحدة

 

سبعمائة ألف امرأة تعشن وحيدات في باريس                            
أعمارهن تتراوح بين الثلاثين والأربعين                                       
عازبات أو مطلقات أو                                                                                            
أمهات                                                             
كان صوت المذيع في غاية الحياد                                                               
وهو يلوك هذا الرقم العادي من تفاصيل المدنية الحديثة      
مختتما نشرة الأخبار                                                                                                
سبعمائة ألف امرأة وحيدة                                                                                
يا رجل                                                                                                                                     
وأنت تعذب نفسك أمام شاشة الكمبيوتر منذ ساعتين                 
باحثا عن جملة مناسبة تعكس بؤس العيش بدون امرأة      

 

Solitude

 

Sept cent mille femmes vivent seules à Paris.
Elles ont entre trente et quarante ans.
Célibataires, divorcées ou
mères.
La voix de l'annonceur était si neutre.
Mâcher ce simple chiffre parmi les nombreux détails de la vie moderne.
Clôturer l'actualité avec lui.

Sept cent mille femmes vivent seules

 mec,
et tu te tortures depuis deux heures devant l'écran de l'ordinateur,
à la recherche d'une phrase appropriée qui reflète la misère de vivre sans femme,
www.jehat.com, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue française : «Dis-moi…», Siham Bouhlal : 2005 :

 

        Née en 1966, à Casablanca, au Maroc, d’une famille originaire de Fès, Siham Bouhlal est une poétesse et traductrice de langue française marocaine. Elle est installée en France, depuis 25 ans où, elle a reçu l'enseignement du poète et médiéviste Jamel-Eddine Bencheikh. Elle est titulaire d'un doctorat en littérature de l'Université Paris-Sorbonne, elle se consacre à la traduction de textes médiévaux du Le livre de brocart ou la société raffinée de Bagdad au Xe siècle, Connaissance de l'Orient (2004), la composition et à la traduction de poésies Printemps des poètes à l'Institut du Monde Arabe (2003-2004). Elle est l’auteure de : Poèmes bleus (2005), La tombe d'épines (2007), Corps lumière (2008), Le sel de l'amour (2009), Et ton absence se fera chair (2015), Mort à vif (2024), etc. D’où :

 

Dis-moi…

Dis-moi des mots
Plus légers
Que la caresse de brise ...
Dis-moi des mots
Que je voie
Ton miroir réfléchir le son de mes soupirs
Que la poésie soit
En ma chair, en mon sang
Passion et joie
Dis-moi ces mots que mes lèvres
Sont venues inscrire
Dans le secret de tes songes
Ces mots gardés
Sur l'envers de tes paupières,  
www.babelio.com, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue française : «Faim», Rim Battal : 2015 :

 

         Née en 1987, à Casablanca, au Maroc, Rim Battal est une poétesse, artiste, et journaliste de langue française marocaine. En 2013, elle est artiste résidente à la Cité internationale des arts de Paris et au Studio IWA de Casablanca. Elle vit actuellement entre Paris et Marrakech. Elle commence par se consacrer à la photographie artistique et à l’écriture poétique après des études de journalisme à l’Institut supérieur de l’information et de la communication, ISIC, de Rabat. Elle est l’auteure de : Vingt poèmes et des poussières (2015), Latex (2017), Transport commun (2019), etc. D’où :

 

Faim

Des corps ont passé et ton poing
Nu de tout poids
S’obstine à croire à la pertinence
Du coup qui part seul
Comme seul argument

C’est la table qui le reçoit
Il n’y a pas mort d’homme

Quel dommage ! Nous aurions
Eu peut-être un nouveau jour
Férié pour servir au dehors
Une soupe à la rue pleine
De dents qui croient
À la morsure comme seul argument,
www.souffleinedit.com, p.1.

 

      2. En Hollande : 1994 :

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en France, en langue néerlandaise traduit : «Leur charité», Mustapha Stitou : 1994 :

        Né en 1974, à Tétouan, au Maroc, Mustapha Stitou est un poète et dramaturge marocain immigré de langue néerlandaise, en Hollande. Il a déménagé à Lelystad alors qu'il était encore très jeune. Il a étudié la philosophie et a achevé ses études par une thèse sur le sublime dans l'art. a publié son premier ouvrage de poésie à l’âge de 19 ans, publié, dans Waar is het lam. Il est l’auteur de :  Mijn Vormen, Mes Formes (1994), Tempel (2013), Two Half Faces (2020), etc. D’où :

Hun liefdadigheid

Hun liefdadigheid berooft mij van

de vrijheid
te doen en laten wat ik wil, verplicht voel

 ik me
dankbaar te zijn en mezelf het recht te

ontzeggen
af te wijzen wat mij geschonken wordt.

Heb ik ze er niet keer op keer aan

 herinnerd
dat de armen en wezen mijn dierbaarste
kinderen zijn, in wier aangezicht ik mij onthullen zal
aan wie zich over hen ontfermt?

Leur charité

Leur charité me prive de la liberté
d'agir ou non selon mon bon vouloir, je
deviens leur obligé et ne me sens plus
le droit de refuser ce qui m'est offert.

Ne leur ai-je pas dit et redit que les pauvres
et les orphelins me sont les plus chers
des enfants, en présence desquels je me révélerai
à qui aura pris leur sort en pitié?

Ils se sont affranchis de la menace
qui émane de moi et ils ont fait de moi, tant que
je supporte cet amour et ne leur commande pas
d'affûter les couteaux, leur esclave exalté
, www.google.com, p.1.

        3. En Belgique : 2006 :

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Belgique, en langue arabe traduit : «Des volcans dans ma tête», Taha Adnan : 2006 :

 

         Né en 1970, à Safi et a grandi, à Marrakech, au Maroc, Taha Adnan est un poète et dramaturge immigré de langue arabe marocain. Il réside, depuis 1996, à Bruxelles, en Belgique, où il travaille à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cofondateur de la revue 'L'Algarade poétique' des années 90, il est membre de l'Union des écrivains du Maroc et du Collectif de poètes bruxellois. Il est l’auteur de : Transparences (2006), Je hais l'amour (2009), Ton sourire est plus beau que le drapeau national (2016), etc. D’où :

 

براكين في رأسي

 

البراكين تكاد تنفجر في رأسي             

حتى أني لم أعد أحتمل الجلوس           

أمام مكتب أخرس                              

لأكتب ما قد يسميه البعض شعراً          

إنما كالآخرين                                    

تجذبني اللعبة إلى غنجها                     

كالآخرين                                           

تراودني الكتابة عن يميني                   

وعن خدر الارتخاء فوق سرير العاشرة  

في صباحٍ أحديٍّ متعَب                         

     وكممثلٍ لم يختر دوره                           

أهيئ نفسي لفصل الكتابة                      

أعفو عن لحيتي وأفكاري                      

أترك شعري منكوشاً كقصيدة نثر            

أُقطِّب جبيني مبالغةً في التّركيز               

وأقوّس حاجبي افتعالاً للجدّية                  

ها إنّي أبدو مهموماً                              

وغامضاً كشاعرٍ كوني                             

 

Des volcans dans ma tête

 

Des volcans sont sur le point d’entrer en éruption dans ma tête

Si bien que je ne supporte plus de me tenir

Assis là devant ce bureau muet

En vue de pondre ce que certains appelleraient poésie

Mais comme les autres

je me laisse séduire et cajoler par le jeu

Comme les autres

l’écriture m’aborde à ma droite

et m’arrache à la torpeur du lit de dix heures

par une matinée dominicale languissante

Et tel un acteur qui n’a pas choisi son rôle

je me prépare à la scène de l’écriture :

Je laisse pousser ma barbe et donne libre cours à mes idées

Mes cheveux ébouriffés tel un poème en prose

Je ride le front dans un excès d’attention

Arque les sourcils feignant le sérieux :

Me voici paraissant préoccupé

Et aussi obscur qu’un poète universel…, www.jehat.com, p.1.

 

        4. En Espagne : 2015 :

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Belgique, en langue arabe traduit : «Mon Seigneur... !», Najat Temsamani :  2015 :

 

        Née en 1987, à Casablanca, au Maroc, Najat Temsamani est une poétesse immigrée de langue arabe marocaine. Elle y a fait ses études primaires et secondaires, puis ses études universitaires en France, où elle a obtenu une licence en économie. Elle a aussi étudié le tourisme en Espagne, où elle installée. Elle travaille actuellement dans le secteur du tourisme en se déplaçant entre la France et l'Espagne dans le cadre de son emploi... Elle parle quatre langues aimant écrire, lire, la poésie et le sport. Elle est l’auteure de : kayfa tukassiru zujaj al-samti ? Comment briser le verre du silence... ? (2015), etc. D’où :

 

مولاي...!                       

مولاي...!                                     
حينَ نَسَبَتْ شَفَتاكَ اسمي              
كأنَّ ما ذُكرَ في الاْحياء                 
أَشْعَرْتَني تَفَرُّدي بين كل النساء..!
عيْناكَ المُتَمَرّدَتان أَوْمَأَتا لي          
ثَوْرَة عشْق وَليد..بين كُره و حُب 
صَدَّقْتُكَ و السَّراب...                   
عَصَيْتُ تَحَفُظَ الصَّبر                     
حَفَرْتُ لاْجْلكَ الصَّخْر                     
رَكبْتُ هائمة البحر                        
سَلَّمْتُكَ مفْتاح قلْبي..                  

مَلاْتَ كَفَّيْكَ من دمائه                    
عَصَفْتَ بورودي الحَمْراء              
عَبَثْتَ في بُسْتان الشَّقراء               
أَدْرَكْتُ تلاوينَكَ الحَمْقاء                 
يا للْغباء !!!...                             

Mon Seigneur... !


Quand tes lèvres attribuaient mon nom
comme s'il était mentionné dans la vie,
tu m'as fait me sentir unique parmi toutes les femmes..!
Tes yeux rebelles m'ont fait signe
une révolution de l'amour naissant.. Entre haine et amour,
je t'ai cru et le mirage...
J'ai désobéi à ta patience
, j'ai creusé le rocher pour toi,
j'ai chevauché la mer, je
t'ai remis la clé de mon cœur,
tu as rempli ma paume Combien de son sang
a taché mes roses rouges
Tu as gâché le jardin blond
J'ai réalisé tes récitations stupides !!! ,
www.hamsat-hanan.blogspot.com, p.1.

 

        4. En Italie : 2022 :

 

·   Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Belgique, en langue arabe traduit : «Mon exil est sur mon épaule», Rachida El Ansari Zaki :  2022 :

 

        Née en 1975, à Méknès, au Maroc, Rachida El Ansari Zaki est une poétesse immigrée de langue arabe maroco-italienne. Elle vient de commencer sa carrière poétique (2017). De formation autodidacte, elle a su se démarquer par un style riche en émotions, évoquant la noirceur de son vécu amer, l'abandon et l'exil. Ce collectif de chercheurs universitaires marocains des Etats-Unis, du Canada et du Maroc, vise à mettre en valeur de cette écrivaine qui est parvenue à construire son image de soi dans et par l'écriture. Elle est l’auteure de : Rihlatu Ah bayna ghiabin wa intidhar, Voyage d'un soupir (2022), etc. D’où :

 

منفاي على كتفي

 

فعِموا مساء أسياد الكون       

واتركوني أسجل بصمة              

منفاي على كتفي وأمضي      
مهرولة إلى حتفي أسابق       
ظلي المخطوف إذ                 
الأجساد تتساوى في فم          
  الديدان وعفونة الأرض         

تحت سنابل النسيان!!              
حين تتعب الحقائب               

تتجشَّأُ ذاكرتها ...               

    

Mon exil est sur mon épaule

 

Et bon soir maîtres de l’univers

Et laissez-moi inscrire l’empreinte

de mon exil sur mon épaule et aller

galopant à ma perte en courant

contre mon ombre kidnappé car

les corps s’égalisent à la bouche

des vers et la moisissure de la terre

sous les épis de l’oubli !!

quand les valises sont lasses

elles éructent leur mémoire, www.ahewar.org, p.1.

 

II. Extraits textuels illustratifs des générations des poètes et

 poétesses marocains immigrés du Maroc dans

 le monde, en Afrique : 1992

=================

 

     Parallèlement aux extraits textuels illustratifs es générations des poètes et poétesses marocains immigrés du Maroc dans le monde, en Afrique : 1992, évoquons avec Mohamed Berriane : «Petite par ses effectifs, la migration marocaine vers l’Afrique de l’Ouest se distingue cependant par son ancienneté. […] Les relations économiques densifiées s’accompagnent d’une intensification des circulations et des échanges entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest […]. En même temps, c’est au Sénégal et en Côte d’Ivoire qu’on retrouve aujourd’hui les plus grandes communautés marocaines d’Afrique subsaharienne, ce qui nous pousse à nous interroger sur l’effet de ces nouvelles configurations régionales sur les mobilités marocaines vers cette région. […] Rappelons que les foyers d’origine des premiers migrants marocains vers le Sénégal avaient été les régions de Fès [v. capitale littéraire, intellectuelle et spirituelle du Maroc] et du Sud marocain. Cette tendance s’est maintenue jusqu’au milieu du XXème siècle. […] D’abord, dans les deux pays, le taux de femmes est relativement élevé aujourd’hui. […] Le taux considérablement élevé des femmes âgées entre 20 et 35 ans s’explique avant tout par le taux très élevé des étudiantes qui viennent poursuivre leurs études au Sénégal. […] Actuellement, environ quatorze associations marocaines existent au Sénégal. […] L’Association des Etudiants Marocains au Sénégal (AEMS), s’engage pour les intérêts des étudiants. Réactivée en 2009, […] se charge […] des nouveaux-venus et organise des activités sportives et culturelles [v. poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde] pour ces étudiants.»  - «Marocains de l’extérieur 2017 », www.fh2mre.ma, pp.571-605. Ce dont nous citons à titre d’exemple

parcellaire :

 

        4. En Egypte : 1992 :

 

·   Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Egypte, en langue française : «Un ordre poétique», Mohamed Leftah :  1992 :

 

       Né le 14 mai 1946 à Settat, au Maroc, et mort le 20 juillet 2008 au Caire, en Égypte, Mohamed Leftah est un poète, romancier, journaliste et critique littéraire immigré marocain. Il a fait ses études à Casablanca et s’oriente ensuite vers une branche scientifique. Il part étudier à Paris, dans une école d'ingénieurs de travaux publics et y a été témoin des événements de Mai 68. De retour au Maroc, il suit une formation en informatique et devient critique littéraire dans des journaux marocains, tels le Matin du Sahara et le Temps du Maroc. Incompris des éditeurs, ignoré des critiques, à cause de la violence de son œuvre, il s’exile au Caire (2000) et y cancéreux (2008). Il est l’auteur d’extraits inédits ou traduits de sa part de soi, de Baudelaire, Rimbaud, Abu Firas, dans : Demoiselles de Numidie (1992), etc. D’où :

 

Un ordre poétique.

 

De cette violence, de cette nuit, de quelques mots matriciels et

mystérieux : fleurs, filles, chancre, pollen, stigmates ; de certains noms enchantés :

Yasmine, Zoumourrod, arriverai-je à tirer un chant ? À dégager un ordre ?

Poétique.

Le seul ordre acceptable, www.journals.openedition.org, p.1.

 

III. Extraits textuels illustratifs des générations des poètes et

poétesses marocains immigrés du Maroc dans

 le monde, en Asie : 2016

=================

 

  Au sujet des Extraits textuels illustratifs es générations des poètes et poétesses marocains immigrés du Maroc dans   le monde, en Asie : 2016, notons distinctement avec Claudia Astarita, Mustafa Poyraz, Vasoodeven Vuddamalay : «Dix ans après le discours de Xi Jinping en septembre 2013 à Astana, qui a officialisé le projet géopolitique et géoéconomique chinois des Nouvelles routes de la soie, ce dossier de la revue Hommes & Migrations confronte ce projet aux migrations chinoises. […] L’émergence de plusieurs notions, telles que l’Eurasisme, le Chindia et l’afro-asiatisme, marque la fin du XX e siècle et le début du XXIe. […] Ces perspectives animent ainsi les débats qui mobilisent des concepts venus d’Asie, d’Afrique [v. les poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde], d’Amérique latine, et les agents sociaux qui y contribuent sont des points clés. […] Du point de vue spatial, les Nouvelles routes de la soie couvrent l’Afrique [v. les immigrés et descendants d’immigrés du Maroc], l’Europe et l’Asie avec des corridors terrestres traversant l’Asie centrale, le Moyen-Orient, la Turquie et la Russie, du Kazakhstan aux villes turques d’Izmir et d’Istanbul, de l’Asie du Sud-Est à Dakar. […]  En outre, les corridors maritimes de l’océan Indien, du golfe Persique, de la Méditerranée [v. les immigrés et descendants d’immigrés du Maroc], et de l’océan Pacifique vers l’Amérique latine, tout aussi importants, sont peu abordés dans les recherches sur les Nouvelles routes de la soie. Quant aux disciplines, ce sont les approches politiques qui prédominent en France, les relations internationales se combinant aux sciences politiques et à la géopolitique critique. Sans oublier la contribution de la presse et des autres médias. En revanche, l’anthropologie et la sociologie [v. les poètes et poétesses marocains immigrés dans le monde] participent peu à ces connaissances, ainsi que le courant orientaliste et les postcolonial studies restés en arrière-plan. » - «Nouvelles routes de la soie et migrations», www.shs.hal. science, p.1. Citons à titre d’exemple :

 

        1. En Jordanie : 2016 :

 

        Née en 1983, à Oujda, au Maroc, Sanaa El Hafi est une poétesse et journaliste de langue arabe immigrée marocaine. Elle réside en Jordanie. D’un père médecin à l’hôpital public et d’une mère enseignante de la littérature française, elle a obtenu son baccalauréat en sciences appliquées, classant au premier rang, à l’académie d’Oujda-Ankad (2002). Elle a rejoint Khartoum, la capitale du Soudan pour poursuivre ses études universitaires, à l’université Ifriquia où elle obtient une licence relations internationales, en parallèle avec ses missions humanitaires au sein d’une organisation onusienne. Puis, elle effectue son périple de Khartoum à Amman, en Jordanie, pour se faire réfugié entre l’écriture journalistique et littéraire de ses rêves et intégrer l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens au le Proche-Orient, UNRWA (2008). Elle est l’auteure de : Chamso Nisae (2016), Arrous al Ramad (2017), Horiat al Manafi (2018), Ghiwayato Imraa (2020), etc. D’où :

 

·   Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Egypte, en langue arabe traduit : «Tyrannise mon cœur», Sanaa El Hafi :  2016 :

 

        Née en 1983, à Oujda, au Maroc, Sanaa El Hafi est une poétesse et journaliste de langue arabe immigrée marocaine. Elle réside en Jordanie. D’un père médecin à l’hôpital public et d’une mère enseignante de la littérature française, elle a obtenu son baccalauréat en sciences appliquées, classant au premier rang, à l’académie d’Oujda-Ankad (2002). Elle a rejoint Khartoum, la capitale du Soudan pour poursuivre ses études universitaires, à l’université Ifriquia où elle obtient une licence relations internationales, en parallèle avec ses missions humanitaires au sein d’une organisation onusienne. Puis, elle effectue son périple de Khartoum à Amman, en Jordanie, pour se faire réfugié entre l’écriture journalistique et littéraire de ses rêves et intégrer l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens au le Proche-Orient, UNRWA (2008). Elle est l’auteure de : Chamso Nisae (2016), Arrous al Ramad (2017), Horiat al Manafi (2018), Ghiwayato Imraa (2020), etc. D’où :

 

تجبّر على قلبي

 

تجبّر على قلبي …

بعدما شقّتني عصا الصبر

ونفخ البحر في روحي الكبرياء

وانتحر الصقر غمــًّا …

من بعدي

تجبّر...

كي يرتدّ الصدى المتعب جسدًا

في ظلّ تحوّلي

ومن غبار الأكاذيب

أتألم …كي أتعلّم

                        Tyrannise mon coeur

 

                        Tyrannise mon cœur...

         Après que la patience m'ait rompue

   Et la mer ait insufflé de la fierté en mon âme

        Et le faucon s'est suicidé de chagrin...

                              Après moi…

                               Tyrannise...

    Pour que l'écho se répercute en corps fatigué

               À l’ombre de ma transformation

               Et de la poussière des mensonges

                   Je souffre... pour apprendre,

                www.allaylwachi3ro-home-blog, p.1.

 

IV. Extraits textuels illustratifs des générations des poètes et

poétesses marocains immigrés du Maroc dans

le monde, en Océanie : 2018

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     Pour ce qui est des extraits textuels illustratifs des générations des poètes et poétesses marocains immigrés du Maroc dans   le monde, en Océanie : 2018, un article du site web refugeesmigrants.un.org, indique : «La migration intracontinentale, extracontinentale et l`exode rurale s`accentuent dans ce 21ème siècle. Les causes sont multiples et multiformes : Ces causes sont économiques, politiques, naturelles, éducationnelles, psychologiques, institutionnelles, volontaires, diplomatiques, d`affaire ou de réunion. […] Beaucoup de pays n`ont pas d`Institutions spécialisées chargées des problèmes migratoires avec des centres sociaux d`accueil pour la collecte des données, d`assistance et de protection. […] La non domestication de ces conventions et ces déclarations des Nations Unies fait que la migration intracontinentale, extracontinentale et l`exode rurale sont devenues aujourd`hui pour les jeunes un moyen de se sauver de la pauvreté. […] La migration intracontinentale est aussi accentuée dans le monde et particulièrement en Afrique. […] Les enfants migrants représentent une forte proportion de tous les enfants d’Océanie. Six enfants de la région sur 100 sont des migrants.  […] Les enfants représentent une proportion relativement faible de la population migrante en Océanie, constituant à peine 8 % du total.   […] À peine plus de 48 000 réfugiés vivent en Océanie. […] L’Afrique a l’un des taux de migration d’enfants les plus faibles, car à peine un enfant africain sur 90 vit hors de son pays de naissance.  […] La migration extracontinentale devient plus récurrente vers l`Europe, vers l`Asie, vers l’Australie et vers l`Amérique. […] Pour résoudre les problèmes migratoires forcés et massif il faut adopter des mesures appropriées.   […]   Le partenariat mondial doit viser la lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes et partout, éliminer la faim et la malnutrition, prévenir des catastrophes naturelles, réduire les inégalités à l`intérieur des nations et entre les nations et combattre le changement climatique.» - «La migration, ses causes, ses conséquences et ses remèdes», www.refugeesmigrants.un.org, p.1.

 

 

        1. En Indonésie : 2018 :

 

·   Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés en Egypte, en langue arabe traduit : «Mon origine», Anissa Taouil :  2018 :

 

         Née en 1945, à Casablanca, au Maroc, Anissa Taouil est une poétesse, peintre et photographe de langue indonésienne marocaine. Elle est la première femme arabe à écrire de la poésie en indonésien et dans quatre autres langues : l’arabe, l’anglais, l’espagnol et le français. Elle a été lauréate du prix de «La Créativité et la Tolérance», à l’occasion de la Journée internationale de la poésie, organisée, du 5 au 7 octobre 2018, à la ville de Banjarmasin, en Indonésie. Car, par sa poésie, elle transmet la profondeur de l'expérience humaine, à travers des événements historiques, sociaux et culturels survenus au Maroc et dans le monde. Elle est l’auteure de : Asly, Mon origine (2018), etc. D’où :

أصلي

 

سألني الغريب عن الأصل والنسب                                   

فاجبته بحزم وعزم أنا مـن        المغرب                                    

 وطن يسكن قلبي ليملأ شرييني    ويقويني                                   

 سواء أبحرت عبر عوالم الغربة                                      

 حيث الهجر لا يعنيني                 

 أم أثناء تواجدي فوق ترابه المبارك الميمون                        

 بلد يعانق حدود إفريقيا وأوروبا   وبحرين                                    

 

Mon origine

 

M’a enquis l’étranger sur l’origine et la parenté

Et je lui ai dit avec fermeté et détermination

Je suis du Maroc

Une patrie habitant mon cœur pour remplir

artères et me fortifier

Même si je navigue parmi des mondes de

migration où de l’abandon je ne me soucie

Ou lors de ma présence sur sol béni

de bon augure

Un pays embrassant les frontières d’Afrique

d’Europe et deux mers,  

www.lobservateur.info, p.1.

 

V. Extraits textuels illustratifs es générations des poètes et

poétesses marocains immigrés du Maroc dans

le monde, en Amérique : 1989-2020

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         Par ailleurs, les extraits textuels illustratifs des générations des poètes et poétesses marocains immigrés du Maroc dans le monde, en Amérique : 1989-2020,

Marie-Claude Haince observe : «L’important taux de chômage chez les jeunes reste un phénomène qui prend chaque année de l’ampleur et qui fait partie des nombreuses raisons poussant la jeunesse marocaine vers l’exil, en quête d’un avenir meilleur. Au Maroc comme partout ailleurs, l’on estime souvent que le chemin de l’exil est la voie privilégiée pour donner libre cours à ses aspirations – qu’elles soient professionnelles, économiques ou personnelles. […] Du rêve à la désillusion, de la stabilité à la précarité, la plupart des migrants marocains qui tentent leur chance au Canada dans l’espoir d’une vie meilleure finissent par dire que le Canada est plus une terre d’écueils qu’une terre d’accueil. […] Malgré cela, des milliers de jeunes Marocains continueront au cours des prochaines années à se ruer vers le Canada, car après tout, dans la conjoncture actuelle du Maroc, il faut tout de même tenter quelque chose pour améliorer son sort. Dans ce contexte, l’émigration est l’une des possibilités souvent privilégiées, et puisque la forteresse Europe est de moins en moins attrayante, l’Amérique devient une option à envisager. Depuis les années 2000, le Canada accueille près de 4 000 immigrants marocains chaque année, le Maroc se classant parmi les 15 premiers pays de provenance des immigrants permanents La ruée vers l’Amérique, et plus particulièrement vers le Canada, est ainsi un phénomène qui ne cesse de gagner de l’ampleur. […] Au Québec, le Maroc occupe depuis 2002 alternativement les premiers et deuxième rangs des pays de naissance des nouveaux arrivants.» - «La ruée vers l’Amérique… avec quelques obstacles : parcours d’immigrants marocains au Canada»,

www.books.openedition.org, p.1.

 

        1. Au Canada : 1989- :

 

·   Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Canada, en langues française : «Je suis de ce voyage», Abdelhak Serhane :  1989 :

 

        Né en 1950 à Azrou, Abdelhak Serhane est un poète, romancier, immigré de langue française, marocain. Il vit à Lyon depuis 1989 où a fait des études de psychologie et de littérature française à Toulouse. Il a été professeur à la faculté des Lettres et des Sciences Sociales de l’université de Kénitra, au Maroc. Il a émigré avec sa famille à Montréal, au Canada (2000). A présent, il partage son temps entre le Maroc, le Canada et les États-Unis où il enseigne la littérature française, à l’université Lafayette de Louisiane et dirige la revue Études Francophones, aux États-Unis. Il est l’auteur de : L'Ivre poème (1989), La Nuit du secret (1992), Chant d'ortie (1993), etc. D’où :

 

Je suis de ce voyage

 

Je suis de ce voyage
le tien
à vivre en errance
en avance de mon temps
de mon lieu
de ma naissance
enroulé dans la nacre du silence
je suis de ce rêve
à rêver de vide et d'inconnu
d'écriture en promesse de Désert
que j'écoute
dans la béatitude des mots
ces signes que nul n'efface
le doigt pointé
dans la direction de nos traces
de nos cris
nos oublis,
https://fr.wikipedia.org, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Canada, en langues française : «Les ormes…», Kamal Benkirane:  2005 :

 

       Né à Casablanca en 1970, au Maroc, Kamal Benkirane est un poète, enseignant et éditeur de langue française maroco-canadien. Il vit au Québec, à Montréal, au Canada. Après avoir obtenu une licence en littérature française. Il devient enseignant et se met à écrire dans des revues et journaux locaux, marocains. Il se joint à plusieurs associations littéraires, dont Les amitiés poétiques et littéraires du Maroc, et obtient plusieurs prix en poésie classique et néo-classique en France, dont le prix Verlaine en poésie néo-classique. En 2001, il s’installe au Québec, pour étudier les sciences de l’éducation, à l’université de Montréal. Il obtient une maîtrise en sciences de l’éducation et rejoint l’Alliance des Professeurs de Montréalais. Il est devenu citoyen canadien (2005). Il est l’auteur de : Les Ormes diaphanes (2005), Dans la chair du cri (2009), Feuillets des matins roses (2013), etc. D’où :

 

Les ormes…

Du bleu outre-mer

Réinventent

La pensée unique

Du souvenir….

 Une étoile de soie

Déchire le silence

Et frôle le regard

Que l’espérance blanchit

Sur la parcelle la plus diaphane de l’amour

Vécu un jour…, www.manuscritdepot.com, p.1.

 

        2. Aux USA : 2017-2020 :

 

·   Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Canada, en langue anglaise traduit : «Petits rêves», Bouchaib Gadir :  2017 :

 

         Né en 1980, à Casablanca, au Maroc, Bouchaib Gadir est un poète de langue anglaise maroco-américain. Il s’est installé à la Nouvelle-Orléans, aux USA (2008). Il est professeur au Département de français et d'italien à l'Université de Tulane et s’intéresse à la langue et l’étude des théories de la littérature médiévale arabe. Ses poèmes sont également publiés dans Al-Araby Al-Jadeed, un journal basé à Londres. Il déclare écrire sur la Nouvelle-Orléans, sa patrie d'adoption, de la même façon que Paul Bowles a écrit sur Tanger et Juan Goytisolo sur Marrakech. Il est l’auteur de : La Nouvelle-Orléans (2017), Petits rêves, small dreams (2021), etc. D’où :

 

Small dreams

 

I don’t know if what I heard while I was sleeping
Was real
Or just a dream:
My grandmother whispered in my ear,
“Your secrets are here, don’t take them
To another land.”
When those who resemble me cross the sea,
What becomes of them?
Nothing,
They simply die.
A wave appears, towering, thunderous:
It crashes down on their small dreams
And fills their mouths with salt.

 

Petits rêves

 

Bouchaïb Gadir

Je ne sais pas si ce que j'ai entendu pendant que je dormais était
une réalité ou une fiction ,

mais j'ai entendu ma grand-mère me murmurer à l'oreille :
Tes secrets sont ici,
alors ne les porte pas dans un autre pays
Quand ceux qui ressemblent Si je traverse la mer,
que leur arrive-t-il ?
Rien, ils meurent.
Une vague bruyante et turbulente arrive, balaie leurs petits rêves
et leur remplit la bouche de sel,
www.google.com, p.1.

 

·  Extrait textuel illustratif des générations des poètes et poétesses marocains immigrés au Canada, en langue anglaise traduit : «A la maison», Mbarek Sryfi :  2020 :

 

         Né en 1960, à Ben Ahmed, au Maroc, Mbarek Sryfi est un poète, traducteur translingue, migrant de langue anglaise marocain. Il est maître de conférences et coordinateur du programme arabe à l'université de Pennsylvanie, aux USA. Il est titulaire d'une maîtrise en éducation, d'une licence en langue et littérature anglaises et d'un doctorat en littérature arabe et études islamiques de l'UPenn. Ses recherches portent sur la littérature arabe moderne, l'espace et la mémoire, et la littérature des migrants. Il a publié dans CELAAN Review, Metamorphoses, World Literature Today, Banipal, The Markaz Review, Translation Review, Middle Eastern Literatures, the Journal of North African Studies, et Al-'Arabiyya, ainsi que dans The Journal of the American Association of Teachers of Arabic, et dans les anthologies Poetry Ink, Poetry & Resistance, et Philadelphia Says : Struggle for Freedom. Il est l’auteur de : City poems (2020), Chasing a Moving Landscape (2022), etc. D’où :

 

At Home

 

Through the drapes

I contemplate the snowflakes falling

Dance as they catch the light

Providing me relief

In the moment,

Lost for words,

I marvel at the sight

Lingering on the memory of all I have lost.

 

A la maison

 

A travers les rideaux

Je contemple les flocons de neige qui tombent

qui dansent en attrapant la lumière

Me procurant un soulagement

Sur le moment,

Les mots me manquent,

Je m'émerveille de la vue

s'attardant sur le souvenir de tout ce que j'ai perdu, www.themarkaz.org, p.1.

 

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