PORTRAITS ANTITHETIQUES DE LA FEMME ET DE L’HOMME
ARABO-MUSULMANS DANS LES LETTRES FRANÇAISES
DU MOYEN ÂGE A NOS JOURS
Identifiants assimilables ou désidentifiants
inassimiliables, selon le mot de Philippe Sollers, les portraits antithétiques de la femme et de l’homme
arabo-musulmans dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos jours, semblent s’enchaîner culturo-idéologiquement
selon un odre
dialectique remarquable, ayant pour prémisses fictives: “l’éros” (l’amour) et “le thanatos”
(la mort) et pour conclusion leur
impossibilité d’êtres humains inassimilables, sinon
indiscriminables et universels, au
sein de l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale – “L’écriture et
l’expérience des limites”, Paris, Ed. du Seuil, 1968, pp.31,153.
“L’ASSIMILATION DE LA
MATIÈRE D’ORIENT, écrit Jean-François Perrin, est un aspect
déterminant de l’histoire de la littérature française depuis le Moyen Âge
jusqu’à nos jours…” – “L’invention d’un genre littéraire au XVIIIe siècle:
le conte oriental”, www.feeries.revues.org,
p.1. En vers comme en prose, les portraits antithétiques de la femme et de
l’homme arobo-musulmans dans les lettres françaises ne sauraient se comporter
en modèles appropriés, mais en portrait de corps divulgués, dénudés, expropriés
comme le drait Daniel Wilhem: “Ce corps divulgué, dénudé, exproprié, se
comporte non pas en modèle, mais en portrait.” – “Maurice Blanchot: la
voix narrative”, Paris, Ed. UGE, 1974, p.291. Ils s’articuleraient dialectiquement
en: I) Portrait
thèse de la femme musulmane érotico-assimilable
dans les lettres françaises, II) Portrait anti-thèse de l’homme musulman thanato-inassimilable
dans les lettres françaises, III) Portrait synthèse de la femme et de l’homme
musulmans érotico-thanato-inassimilables dans les
lettres françaises.
I- Portrait thèse de la femme musulmane érotico-assimilable
dans les lettres françaises:
Dans le conflit historique ayant opposé
le christianisme et l’Islam, les lettres françaises incarnent fictivement, du
Moyen Âge à nos jours, la volonté de domination de l’idéologie
impérialo-chrétienne occidentale, et ce à travers notamment le portrait thèse
érotico-assimilable de la femme arabo-muslmane, en tant qu’épouse, femme ou
fille de roi ou esclave d’un noble Sarrasin ou Turc (arabo-musulman), captive
de guerre christianisée et épousée par
un roi ou un noble chrétien. Ce dont
Alain Ruscio évoque: “Auparavant, tous les peuples païens d’Europe ou
venus d’Asie [païens] avaient été christianisés un à un. Seuls subsistaient,
masses puissantes au sud-ouest de l’Europe et à l’Est de l’Europe chrétienne,
l’Espagne et l’Empire ottoman qui menaçaient Constantinople, l’«autre Rome» de
la chrétienté. Ces musulmans étaient proprement inassimilables, contrairement
aux autres [assimilables]. «Le Germain, écrit Henri Pirenne, se romanise [se
christianise] dès qu’il entre dans la Romania. Le Romain, au contraire, s’arabise
[s’islamise] dès qu’il est conquis par l’Islam.» Il ya là un danger mortel pour
le Christianisme. « Avec l’Islam, poursuit Pirenne, un nouveau monde
s’introduit sur ces rivages méditerranéens où Rome avait répandu le
synchrétisme [ethno-centrisme] de sa civilisation. Une déchirure qui se produit
jusqu’à nos jours. Aux bords du Mare Nostrum s’étendent désormais deux
civilisations différentes et hostiles.»” – “Des Sarrasins aux Beurs, une
vieille méfiance”, www.lekhalidien.over-blog.com,
pp.2-3. En vérité, on pourrait observer trois types de portraits antithétiques
érotico-assimilables de la femme arabo-musulane, dans les lettres françaises du
Moyen Âge à
nos jours: christianisée, rechristianisée et
ancilarisée.
A- Portrait thèse
érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée dans les lettres
françaises:
Dans le portrait thèse
érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée, dans les lettres
françaises, celle-ci est identifiée comme reine, princesse, ou esclave
arabo-musulmane captive de guerre, christianisée et épousée (Éros assimilable)
par un roi, un prince ou un noble
chrétien, tandis que son époux ou son
père est voués à mort dans la bataille (Thanatos inassimilable). “Mais
l’essentiel, selon Philippe Sollers, est de voir que s’il s’agit dans tous les
cas d’une expérience [historique] qui isole et détruit le sujet [arabo-musulman
inassimilable] en dehors de toute issue, de toute société possible [Éros
assimilable], c’est qu’elle est une expérience nue du langage [les lettres
françaises]qui s’expie, de son économie toujours détournée et cachée (et
dont les deux pôles, ici, sont Eros [la femme arabo-muslmane] et Thanatos
[l’homme arabo-musulman]: Eros qui, comme le dit Freud, «fait tenir ensemble
toutes les choses vivantes [la vie du couple mixte chrétien]», et dont le cri
implique la «clameur muette» de son frère jumeau [la mort du rival
arabo-musulman]).” – Op.cit., p.31. Cela explique donc le portrait thèse
érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane christianisée, dans:
A1- “La Geste de Roland ”,
anonyme (XIe-XIIe siècles):
A Roncevaux (dans les Pyrénées), une
fois les sarrasins (les arabo-musulmans) mis en fuite, l’émir de Babylone (l’Irak) Baligant tué par une intervention du
Ciel en faveur de la chrétienté (le merveilleux légendaire), la femme du roi
(arabo-muslman) Marsile lui, aussi mort mutilé (Thanatos inassimiliable), son
épouse Bramidoine, prisonnière, de guerre convertie et baptisée chrétienne. Elle est épousée par Charlemagne
et devenue reine de France (portrait érotico-assimilable de la femme
arabo-musulmane). S’agit-il de l’imitation d’une influence (d’une mode)
arabo-musulane? Sigrid Hunke explique:
“Car chaque fois qu’à une période de farouche hostilité envers la femme
et l’amour [lors d’une guerre de religions chez les Chrétiens], durant laquelle
la fille d’Ève sera accusée d’entraîner
l’homme au péché [le harem chez les hommes arabo-musulmans], succédera une
période de vénération de «l’éternel féminin», il s’agira en fait du
prolongement de l’infuence érotique arabe [Charlemagne épousant Bramidoine].” –
“Le soleil d’Allah brille sur l’Occident”, Paris, Ed. Albin
Michel, 1963, p.381. D’où dans “la
Chanson de Roland”:
+ “Quand
l’empereur eut accompli sa justice / Et apaisé son grand courroux [contre son
embassadeur Ganelon, islamisé par le roi Marsile],/ Et fait entrer Bramidoine
[l’épouse de Marsile tué au combat] en chrétienté,/ Le jour s’en va, la nuit
s’est assombrie./ Le roi s’est couché en sa chambre voûtée./ Saint Gabriel
[l’Ange], de par Dieu, lui vient dire: «Charles, convoque les armées de ton
empire! (…)/ Les chrétiens te réclament et crient [Thanatos inassimilable].»
L’empereur eût bien voulu n’y point y aller.” – J. Bogaert et J. Passeron, “Le
Moyen Âge”, Paris, Ed. Magnard, 1954, pp.42-43.
A2- “La Geste de Guillaume”,
anonyme (932-1228):
Guillaume
d’Orange, plus souvent identifié au fameux Guillaume, comte de Toulouse
(755-812). Après avoir fait la conquête d’Orange et de la princesse païenne
(femme arabo-musulmane) Orable, qu’il baptise et épouse sous le nom de Guibourc
(Éros assimilable). Vaincu à la bataille d’Aliscans, près d’Arles, par les
Sarrasins, Guillaume d’Orange a réussi à s’enfuir en prenant le cheval et
l’armure du roi païen (arabo-musulman) Déramé qu’il vient de tuer. Tous les
Français sont tués ou faits prisonniers. Il revient seul à la porte d’Orange,
revêtu d’armes sarrasines. Mais, il
n’est pas reconnu par sa femme Gribourc qui gouverne la ville en son nom. Elle
le met en défi d’anéantir les sarrasins
(Thanatos inassimilable) pour libérer les captifs chrétiens vaincus.
Victorieux, elle le reçoit triomphalement
dans la ville (Éros assimilable). En se référant à Edward Saïd
(1935-2003), Keneth Brown cite: “L’idée de l’Autre stéréotypé est développée
dans Culture et impérialisme (éditions Fayard et le Monde
diplomatique, 2000): le regard occidental sur les peuples dits
«primitifs et barbares [arabo-muslmans]» est utilisé pour justifier la gestion
impérialiste de la planète: «Ils ne sont pas comme nous, c’est pourquoi nous
devons les diriger [les assimiler].».” – “Edward Saïd, des racines nommées
exil”, www.humanite.fr,
p.2. La Geste
de Guillaume en raconte:
+ “«Qui
êtes-vous, vous qui criez à la porte?/ - Dame [Guibourc],» dit-il [Guillaume],
«vous me connaissez bien;/ C’est moi Guillaume, le marquis au courb nez.»/
Guibourc dit: «Vous mentez!/ Truand païen, vous savez bien inventer! [Thanatos
inassimilable]/ Avec tels titres, vous n’entrerez pas ici dedans,/ Car je suis
seule; avec moi il n’y a pas homme vivant (…)./ Si vous aviez été Guillaume au
courb nez,/ La sainte chrétienté eût été protégée,/ Ainsi que cette proie [les
chrétiens prisonniers] qu’emmène ces coquins [les arabo-musulmans]./ - Ah!» dit
le comte, «je n’ai jamais rien entendu de tel!»/ En toute vérité elle veut
m’éprouver./ Que je meure ou je vive, il me faut y aller!»/ Alors il pique et
éperonne son destrier fougueux (…);/ Le comte Guillaume [victorieux] descendit
au perron;/ Dame Guibourc reçut son destrier [Éros assimilable],/ Puis le mena
dans une stalle,/ Et frein et selle lui a d’abord ôté.” – Op.cit., pp.48-49.
A3- “Aucassin
et Nicolette”, anonyme (XIIIe siècle):
Le comte de Beaucaire ne consent pas
à donner son fils Aucassin pour femme la jeune esclave sarrasine
(arabo-musulmane) Nicolette qu’il aime passionnément. Dépité, Aucussin refuse
de participer à la guerre [Thanatos
inassimilable], qui oppose son père et Valence (ville andalouse arabo-muslmane).
Sur ordre du comte, Nicolette est jetée en prison par le «vicomte», dont elle
est captive. Aucassin la cherche auprès de ce dernier. Après de dures épreuves,
il finira par l’épouser [Éros assimilable]. “L’islam, affirme Vincent Geisser,
est producteur de fantasmes [chez l’homme chrétien occidental]et «la femme
musulmane» est en quelque sorte le «fantasme dans le fantasme», vecteur d’un
triple imaginaire: érotique: la femme musulmane comme objet sexuel et objet de
soumission – exogame: la femme musulmane excite notre imaginaire matrimonial –
assimilassionniste: la femme musulmane comme vecteur d’intégration.” – “L’Islam:
une peur européenne?”, www.uoif-online.com,
p.4. La chantefable fait le portrait thèse érotico-assimilable de Nicolette
dans la bouche d’Aucassin, dans:
+ “«Sire vicomte, qu’avez-vous fait de
Nicolette ma très douce amie, l’être qu’au monde j’aimais le plus? Me
l’avez-vous enlevée et dérobée? Sachez bien que, si j’en meurs, raison vous en
sera demandée; et ce sera bien justice, attendu que vous m’aurez occis de vos
deux mains, car vous m’avez enlevé l’être de ce monde que j’aimais le plus.
- Beau sire, fait le comte; laissez-la
donc tranquille. Nicolette est une captive que j’ai amenée de terre étrangère
[terre arabo-musulmane], et je l’ai achetée de mon avoir à des Sarrasins
[Thanatos inassimilable], je l’ai levée (sur les fonts baptismaux) et baptisée
et en ait fait ma filleule, je l’ai élevée et pourrai lui donner un de ces
jours un jeune homme qui lui gagnera son pain en tout honneur [Éros
assimilable]; de cela vous n’avez que faire. Mais prenez la fille d’un roi ou
d’un comte. Au surplus, que croiriez-vous avoir gagné, si vous en aviez fait
votre maîtresse et l’aviez mise en votre lit? Vous y auriez peu acquis, car
tous les jours du monde votre ame serait en enfer, et en paradis vous
n’entreriez jamais .»
- En paradis qu’ai-je à faire? Je ne désire
pas y entrer, pourvu que j’aie Nicolette, ma très douce amie que j’aime tant;
car en paradis ne vont que toutes gens comme je vous dirai.” – Op.cit.,
pp.157-158.
Reine
ou esclave arabo-musulmanes, aimée, christianisées
et épousées par un roi ou un comte chrétien (être viable et assimilable) prises à
un roi arabo-musulman tué au combat, ou achetés
à des sarrasins mercantiles (marchand d’esclaves) arabo-musulmans (êtres non viables et inassimilables), voilà surtout le portrait thèse érotico-assimilable
de la femme
arabo-musulmane christianisée, dans les chansons de geste
et les chantefables des lettres françaises du Moyen Âge. “Il prévaut, d’après V. Geisser, une vision
binaire [chez l’homme chrétien occidental] de la femme musulane avec
d’un côté, la femme «objet de désir et
de plaisirs» et de l’autre, «la femme soumise, cloîtrée, victime de la
domination des mâles musulmans.»
“Or, précisément les jeunes françaises
[du XXIe siècle] portant «le foulard» viennent contredire cet imaginaire
érotisant, puisqu’elles refusent cette vision dichotomique de la femme
musulmane (…).
“L’interdit du mariage d’une musulmane
avec un non-musulman «excite» notre imaginaire matrimonial [occidental]. Nous
défendons l’idée que pour conforter notre
«modèle républicain» [français], il faut casser [assimiler] l’endogamie
et libérer la femme musulmane de l’interdit religieux, en se l’appropriant [par mariage chrétien ou laïc] (…).
“Dans notre imaginaire républicain
[français], conclut-il, l’assimilation des «indigènes musulmans» passe d’abord
par les femmes…” – Op.cit., p.5.
B- Portrait thèse érotico-assimilable
de la femme arabo-musulmane rechristianisée dans les lettres françaises:
En
outre, le portrait thèse érotico-assamilable de la femme musulmane
recristianisée, révèle une autre dimension du portrait antithétique de la femme
et de l’homme arabo-musulmans, dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos
jours. Ainsi est-il historiquement, selon S. Hunke, de la fille du calife
arabo-musulman andalous, Al-Motamid, de Séville (m. en 1095) et de l’esclave
chrétienne islamisée Romaïka, mariant leur Saïda, devenue reine rechristianiée
de par sa mère, au roi de Catille Alphonse VI (1042-1109), lui apportant en dot
un cordon de villes prospères de sa patrie. “Et lorsque après une lutte de cinq
années, évoque-t-elle, le roi de Castille conquiert précisément la ville de
Tolède (…), ce prince, qui se nomme, non sans fierté «le souverain des membres
des deux religions», a bu autrefois avec une telle griserie dans la coupe
étrangère qu’il en vient à désirer une arabe pour épouse. Souhait qui se réalise
puisque le calife Al-Motamid (…), lui donne en mariage sa fille aînée Saïda,
âgée de vingt ans à peine (…). La nouvelle reine, convertie au christianisme,
apporte en dot à son époux une guirlande de villes florissantes et insuffle à
la vie de cour castillane le raffinement au sein duquel elle a vécu dans sa
patrie.” – Op.cit., p.375. On enregistre
également à ce sujet des exemples de rechristianisation par mort préventive,
par mort évitée ou par rechristianisation ancilarisée.
B- Portrait
thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane rechristianisée
par la mort préventive ou évitée dans les lettres françaises:
La
rechristianisation par la mort préventive décrit un portrait thèse
érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane occulté historiquement d’avance
par le meutre, dans les lettres françaises du XVIe et XVIIIe siècles, narré
chez Michel de Montaigne. V. Geisser note à cet endroit:
“Nous pourrions avancer la même thèse [de l’antisémistisme] à propos de la peur
de l’Islam: l’islamophobie constitue bien un racisme anti-musulman profondément
moderne qui a été davantage enfanté par l’idéologie révolutionnaire [laïque
française] que par les préjugés religieux hérités de l’âge d’or de la
chrétienté occidentale [la reconquista et les croisades].” – Op.cit., p.2.
C’est le cas dans:
B1-
“Essais II” (1580) de Michel de Montaigne (1533-1592):
En
effet, des lettres françaises du Moyen Âge émane le portrai thèse
érotico-assimilabe de la femme arabo-musulmane rechristianisée par une mort
préventive ou évitée tel que l’illustrent de leurs côtés M. de Montaigne et
Voltaire. “Dans ces textes écrits entre le XIe et XIIe siècles, remarque A. Ruscio selon la thèse de Paul Bancourt
consacrée à “l’image des Musulmans dans la littérature française”, les
poncifs fourmillent: les Sarrasins (terme au demeurant fort vague désignant
tous les Mususlmans de façon indifférenciée), «agents de l’esprit du mal,
semblables aux démons», fourbes, sournois. L’attaque dans le dos, le viol des
femmes sont monnaie courante (…). L’émir fait tuer tous les prisonniers, laïcs
et religieux, femmes et jeunes filles.” – Op. Cit., p.2. Par souci de
prévention contre un tel destin funeste pour les femmes chrétiennes, Montaigne
narre:
+
“L’isle de Goze [proche de Malte] forcée par les Turcs [les Arabo-musulmans],
il y a quelques années, un Sicilien qui avoit deux belles filles prestes à
marier [Éros assimilable], les tua de sa main, et leur mère après qui accourut
à leur mort [futures femmes arabo-musulanes rechristianisées par la mort
préventive]. Cela faict, sortant en rue avec une arbaleste et une harquebouse,
de deux coups il en tua les deux premiers Turcs qui s’approcherent de sa porte,
et puis, mettant l’espée au poing, s’alla mesler furieusement, où il fut
soudain envelopé et mis en pièces, se sauvant ainsi du servage après en avoir
délivré les siens [Thanatos
inassimilable].” (p.27).
B2-
“Candide ou l’Optimisme” (1759) de Voltaire (1694-1778):
De même, le portrait thèse de érotico-assimilable la
femme arabo-musulmane rechristianisée par une mort évitée, dans les lettres
françaises, se préfigure dans Candide de Votaire par des
péripéties extravagantes où la fille du Pape Urbain X, vendue par un chrétien
et islamisée
par le dey d’Alger. Puis, elle est rapatriée en Russie, après le massacre des Turcs algérois par des corsaires chrétiens
russes . “Dans sa magistrale étude, relève V. Geisser en 2004, “Islam
and West: The making of an image”
, traduite en français sous le titre “Islam
et Occident”, l’historien briannique, Noman Daniel, écrit ainsi: «les
premières réactions
chrétiennes [du Moyen Âge] envers l’Islam présentent des points
communs avec des réactions bien plus récentes. La tradition ne s’est jamais
perdue et demeure toujours vivante. Elle
comporte naturellement des variantes; l’Occident européen a depuis longtemps sa vue [son portrait antithétique],
qui s’est fomée entre 1100 et 1300 environ, qui ne s’est lentement modifiée
depuis.» Norman Daniel va même jusqu’à
employer la formule de «psychose
de guerre» qui produirait encore des effets sur nos manières d’appréhender le fait musulman en
France, en Europe et dans le monde [v. littres]” – Op.cit., p.1. D’où cet épisode de la vieille
dans le conte voltairien:
+“«Je
le [le messager d’une puissance chrétienne au Maroc] remerciai
avec des larmes d’attendrissement; et au lieu de me mener au Italie , il me
conduisit à Alger , et me vendit au dey [Thanatos inassimilable] de cette
province. A peine fus-je vendue que cette peste qui a fait le tour de
l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe, se déclara dans Alger avec fureur (…). Je n’en mourus
pourtant pas [femme arabo-muslmane rechristianisée par la mort évitée]; mais
mon ennuque et le dey, et presque tout le sérail d’Alger périrent (…). A peine
les janissaires eurent-ils fait le repas que nous leur avions fourni, que les
Russes arrivent sur des bateaux plats: il n’échappa pas un janissaire (…). Dès que mes compagnes purent
marcher, on les fit aller à Moscou (…): je m’enfuis; je traversai toute la Russie…[la femme
arabo-musulmane rechristianisée par une mort évitée]».” – “Romans et contes”,
Paris, Ed. Garnier Frères, 1960, pp.161-162.
C- Portrait
thèse érotico-assimilable de la femme arabo-musulmane rechristianisée par
ancilarisation dans les lettres françaises:
Voltaire cristallise aussi , dans Candide, le portrait
thèse érotico-assimilable semi-christianisée de la femme arabo-muslmane par
ancilarisation, dans les lettres françaises du XVIIIe siècle. Cela y est incarnée
par les deux filles du vieillard turc qui parfument les barbes des Chrétiens:
Candide, Pangloss et Martin, après leur avoir servi, aidées de leurs deux frères, un jus de cédrat
confis, dans une propriété sur les rivages de la Propontide. “Au XVIIème
et XVIIIème, rappelle V. Geisser, l’on va même voir se développer une vision
relativement fraternelle et compréhensive à l’égard du fait musulman [portrait
antithétique de la femme et l’homme arabo-musulmans]. L’idéologie des Lumières
est surtout «obsédée» par la lutte contre «l’obscurantisme médiéval chrétien»
[un portrait thanato-inassimilable]. Les lumières développent une
représentation «positive» de l’Islam comme religion de modération, de tolérance
et d’ouverture. L’Islam tend à être considéré comme une forme de déisme, proche
de l’esprit des Lumières et éloigné de tout esprit de domination cléricale. Les
musulmans tendent à être perçu comme des «hommes comme les autres [un portrait
érotico-assimilable]».” – Op.cit., p.3.
C1-
“Candide ou l’Optimisme” (1759) de Voltaire (1694-1778):
Il
s’agit du portrait antithétique érotico-assimilable de la femme et de l’homme
idéalisés par les écrivains et libres penseurs du Siècle des Lumières. En
contrepartie, rapporte Geisser énonce: “L’image de l’Islam, de l’Autre
musulman, a incontestablement contribué à forger l’unité idéologique et
théologique de l’Europe occidentale. «Bien longtemps pour l’Occident
chrétien, observe Maxime RODINSON, les Musulmans furent un danger avant
de devenir un problème.
“En
somme, afin de réaliser pleinement son unité idéologique, l’Europe occidentale
a eu besoin de se fixer un ennemi commun, doté de traits bien marqués et bien
spécifique. C’est le développement de l’anti-mahometisme [Thanatos
inassimilable].»…” – Op.cit., p.2. Voltaire en fait le récit comme suit:
+
“Pangloss, Candide et Martin, en retournant à la petite métairie, rencontrèrent
un bon vieillard qui prenait le frais à porte sous un berceau d’orangers.
Pangloss qui était aussi curieux que raisonneur, lui demanda comment se nommait le muphti qu’on venait
d’étrangler. «Je n’en sais rien, répondit le bonhomme; et je n’ai jamais su le
nom d’aucun muphti ni d’aucun vizir. J’ignore absolument l’aventure dont vous
me parlez; je présume qu’en général ceux qui se mêlent des affaires publiques
périssent quelquefois misérablement, et qu’ils le méritent [Thanatos
inassimilable]; mais je ne m’informe jamais de ce qu’on fait à Constantinople;
je me contente d’y envoyer vendre les fruits du jardin que je cultive.» Ayant
dit ces mots, il fit entrer les étrangers [chrétiens] dans sa maison; ses deux
filles et ses deux fils [Éros assimilable]
leur présentèrent plusieurs sortes de sorbets qu’ils faisaient eux-mêmes
(…). Après quoi les deux filles de ce bon musulman parfumèrent les barbes de Candide, Pangloss et Martin [femme arabo-musulmane rechristianisée par
ancilarisation].” – Op.cit., p.220.
C2- “Les
Fourberies de Scapins” (1671) de Molière (1622-1673):
Dans cette pièce de théâtre, Molière campe le personnage de
l’esclave égyptienne (arabo-musulmane) Zerbinette, que l’intrigue va révéler grâce
à un bracelet
qu’elle portait enfant, qu’elle était une chrétienne, fille d’Argante, passée
pour morte après sa disparition à
l’âge de quatre ans [femme arabo-musulmane rechristianisée par la mort évitée].
Enlevée par des
gitans arabo-musulmans d’Egypte [Thanatos inassimilable], elle est revendue, en
âge de se marier, à
Léandre, son amant chrétien [Éros assimilable]. Elle en
fait le récit à Géronte dans la scène suivante:
+
“Zerbienette: La destinée a voulu que je [femme arabo-musulmane supposée morte]
me trouvasse parmi une bande de ces personnes qu’on appelle Egyptiens, et qui,
rôdant de province en province, se mêlant de dire la bonne
fortune, et quelquefois de beaucoup d’autres choses [Thanatos inassimilable].En
arrivant dans cette ville, un jeune homme me vit et conçut pour moi de l’amour [Éros assimilable]. Dès ce moment il s’attache à mes pas, et le voilà d’aord comme tous les jeunes
gens, qui croient qu’il n’y a qu’à parler, et qu’au moindre
mot qu’ils nous disent, leurs affaires sont faites; mais il trouva une fierté
qui lui fit un peu corriger ses premières pensées. Il fit connaître sa passion aux gens qui
me tenaient, et ils les trouva disposés à me laisser
à lui moyennant quelque somme. Mais le mal de l’affaire était que mon amant se
trouvait dans l’état où l’on voit très souvent des
fils de famille, c’est-à-dire qu’ils étaient dénués d’argent; et il a un père
qui, quoique riche, est un avaricieux
fieffé, le plus
vilain homme du monde (…).”
Léandre: Mon père, ne vous plaignez point que
j’aime une inconnue sans naissance et sans bien [Éros assimilable]. Ceux de qui
je l’ai achetée
viennent de découvrir qu’elle est de cette ville et d’honnête
famille; que ce sont eux qui l’ont dérobée à l’âge
de quatre ans; et voici un bracelet qu’ils m’ont donné, qui pourra nous aider à trouver ses parents.
Argante: Hélas! À voir ce bracelet, c’est ma
fille que je perdis à l’âge que ous dites [femme arabo-musulmane rechristianisée par la mort évitée].
– III,3 et 11,
pp.86,94.
Du
fait, le portrait thèse érotico-assimilable
de la femme arabo-musulmane christianisée, rechristianisée par la mort, par la mort évitée
ou ancilarisation, dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos jours, prend l’allure
d’un portrait antithétique, forgé par l’idéologie impérialo-chrétienne
occidental de la femme arabo-muslmane, vouée à la vie (Éros assimilable) à l’encontre de l’homme
arabo-musulman, voué à la mort (Thanatos inassimilable). “Pourquoi
une telle partialité? se demande A. Ruscio. La Chanson de Roland fut
écrite au XIIe siècle. Elle retrace des faits… de la fin du VIIIe! La
destruction de Rome a été rédigée au XIIIe siècle et décrit des événements
de … 846! Comme si nous lisions, dans un journal daté du matin [en 2004], une
description de la bataille de Marignan [1515]. Que pouvait-il y avoir dans
l’esprit des écrivains et des lecteurs des XIe-XIIIe siècles? L’actualité d’alors,
qui avait deux faces: les croisades en Orient, les premières victoires de la Reconquista en
Occident [chrétien]! C’est-à-dire les chocs avec l’Islam.” – Op.ci., p.2.
II-
Portrait
antithèse de l’homme musulman thanto-inassimilable
dans les lettres françaises:
Le portrait antithèse de l’homme
arabo-musulman thanato-inassimilable dans les lettres françaises du Moyen Âge à
nos jours, sérige
à l’envers du portrait thèse de la femme arabo-musulmane érotico-assimilable à l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale pour façonner le portrait de l’homme
musulman réfractaire à, sinon dans la mort, la défaite et la
domination culturelle occidentale. Dans cette optique, Kenneth Brown, explicite
dans “Culture et impérialisme” (2000) d’Edward Saïd: “Il [E. Saïd] développe l’idée de Franz
Fanon que toute domination commence et se renforce par celle des esprits. Sa
formulation en est magistrale: «Les nations sont des narrations
[des littératures]…
Le pouvoir de narrer, ou de bloquer la formation et l’émergence d’autres
narrations, est essentiel à la culture et à l’impérialisme, et
constitue le lien fondamental entre les deux.»” – Op.cit., p.2. De là, le portrait antithèse thanato-inassimilable de
l’homme arabo-musulman méconnu de l’autre s’articule en: un homme
arabo-musulman voué à la mort, un homme arabo-musulman propagateur
de mort et d’esclavage et un homme arabo-musulman indiscriminable et universel.
D’où:
A- Le
portrait antithèse thanato-inassimilable de
l’homme arabo-musulman voué à la mort dans les lettres françaises:
La méconnaissance de l’autre, l’homme arabo-musulman
thanato-inassimilable, dans les lettres françaises du Moyen Âge à nos jours à par l’idéologie
impérialo-chrétienne occidentale est manifeste dans les oeuvres littéraires des
poètes et des écrivains français, tel que le commente A.
Ruscio en ces termes: “L’idée de croisades, guerre sainte, naît précisément à ce moment de contact entre
deux mondes, lorsqu’il devient évident aux yeux des rois et des papes de
l’Occident chrétien que cet ennemi-là est inassimilable (…).
L’esprit des croisades, dès lors, imprègne les mentalités. Et cela
perdure. Chateaubriand cite la croisade comme l’un des seuls sujets épiques qui
vaille (“Génie du Christanisme”, 1816). Victor Hugo écrit dans “La Légende
des siècles”: «Les
Turcs [arabo-musulmans], devant Constantinople/ Virent un géant chevalier/ A l’écu d’or
et de sinople/ Suivi d’un lion familer/…de sous les murailles/ Lui cria: Qui
es-tu? Le géant/ Dit: Je m’appelle Funérailles/ Et toi, tu t’appelles Néant./
Mon nom, sous le soleil, est France/ Je reviendrai, dans la clarté/
J’apporterai la délivrance/ J’amènerai la liberté…»” - Op.cit., p.3. Ainsi
est-il satiriquement de:
A1- “La Geste de
Roland”, anonyme (XIIe-XIIIe siècles):
Voué à la mort et méconnu de
l’autre, son adversaire chrétien occidental, l’homme arabo-musulman
thanato-inassimilable est incarné dans la Geste de Roland par Baligant, l’émir de Babylone
[l’Irak]. Il aura la tête frcassée par l’épée de France de Charlemagne,
aidé en cela par l’ange Gabriel.
Victoire fictive remportée miraculeusement grâce à l’intervention du Ciel christianisé. Le conteur y clame avec
emphase:
+
“L’émir est vraiment de grande vigueur./ Il frappe Charlemagne sur son heaume
d’acier brun,/ Sur la tête il le lui a brisé et fendu;/ Il abat son
épée sur les cheveux fin bouclés (…). / Mais Dieu ne veut pas qu’il soit tué ni
vaincu [Thanatos inassimilable]:/ Saint Gabriel est revenu vers lui,/ Et lui
demande: «Roi Magne, que fais-tu?»/ Quand
Charles entend la sainte voix de l’ange,/ Il n’a plus peur ni crainte de
mourir;/ Il lui revient vigueur et connaissance./ Il frappe l’émir de l’épée de France/
lui rompt son heaume où les gemmes reluisent,/ Tranche la tête d’où se répand la cervelle (…).
Il l’abat sans nul recours [l’homme arabo-muslman voué à la mort].” – “Moyen Âge”, Op.cit., pp.40-41.
A2-
“La Geste
de Guillaume”, anonyme (932-1228):
Du
duel entre le comte Vivien et le roi sarrasin (arabo-musulan) nul ne sort
vivant, l’émir est mort sur le coup et Vivien périt de ses blessures, tel que
le retrouve son oncle Guillaume d’Orange, à l’agonie près d’une source. En voici le
récit chevalesque grandiloquent:
+ “Près de la source dont les filets sont très clairs,/ Sous le feuillage
d’un grand olivier,/ Le baron Guillaume a trouvé le comte Vivien./ Au travers
du corps il reçut quinze blessures [Thanatos inassimilable] telles/
Que de la moindre un émir serait mort [l’homme arabo-muslman voué à la mort]./ ” – Op.cit.,
p.46.
A3- “Le
Cid” (1637), de Pierre Corneille (1606-1684):
Le
portrait antithèse thanato-inassmilable de l’homme arabo-muslman,
voué à la mort par son alter égo chrétien occidental, transparaît aussi dans la pièce de Corneille “Le
Cid”, prêchant l’anéantissement des Sarrasins (les
Arabo-musulans) par don Rodrigue, massacre lui permettant d’accéder au titre
héroïque de noblesse, au grand
souhait de l’infante qui rêve secrètement de pouvoir ainsi
l’épouser. Cette méconnaissance morbide retrace le portrait antithèse thanato-inassimilable de
l’homme arabo-musulman voué à la mort. Et comme le déclare le roi Don
Fernand à Don Rodrigue:
+
“Don Fernand [Roi de Castille]: Le pays délivré d’un si rude ennemi [Thanatos
inassimilable],/ Et les mores défaits [l’homme arabo-musulman voué à la mort] avant qu’en ses
alarmes/ J’eusse pu donner ordre à repousser leurs armes,/ Ne
sont poin des exploits qui laissent à ton roi/ Le moyen ni
l’espoir de s’acquitter vers toi./ Mais deux rois tes captifs feront ta
récompense./ Ils t’ont nommé tous deux leur Cid en ma présence:/ Puisque Cid en leur langue est autant que
seigneur [la domination chrétienne de l’homme arabo-musulman],/ Je ne
t’envierai pas ce beau titre d’honneur./ Sois désormais le Cid: qu’à ce grand nom tout cède;/ Qu’il comble
d’épouvante et Grenade et Tolède [villes encore arabo-musulmanes],/ Et qu’il marque à tous ceux qui vivent sous
mes lois/ Et ce que tu vaux, et ce que je te dois.” – Sc.3, III, p.87.
A4- “Les
Orientales”,“L’Enfant grec”(1828) de Victor Hugo (1802-1885):
De
plus, l’appel aux armes des Chrétiens occidentaux contre
les Turcs
(arabo-musulmans) en Asie Mineure, dans
son poème “L’Enfant grec”, par V.Hugo (XIXe
siècle) relève aussi de la même veine des lettres françaises, forgeant le portrait
antithèse thanato-inassimilale de l’homme arabo-musulman,
voué à la mort. “Au XVème siècle, souligne V.Geisser, les
Ottomans continuent d’incarner un danger pour l’Occident, mais un danger qui
est moins religieux et théologique que temporel. C’est moins la «menace
musulmane» qui est mise em avant que la «menace politique» - on dirait
aujourd’hui [en 2004] géopolitique – incarnée par la puissance ottomane [Thanatos
inassimilable].” – Op.cit., p.3. Il y clame fougueusement:
+ “Les
Turques ont passé là: tout est ruine et deuil./ Chio, l’île des vins, n’est plus
qu’un sombre écueil (…)./ Tout est désert: mais non, seul près des murs noircis [Thanatos
inassimilable],/ Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,/ Courbait sa
tête humiliée (…)./ «Ah! Pauvre enfant, pieds
nus sur les rocs anguleux!/ Hélas! Pour essuyer les
pleurs de tes yeux bleus (…)./ Que veux-tu? Fleurs, beau fruit, ou l’oiseau
merveilleux?/ - Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,/ Je veux
de la pourdre et des balles [l’homme arabo-musulman voué à la mor].»” – Ch.M. Des Granges, “Auteurs
français”, Ed. Hatier, 1938,
pp.947-948.
L’homme arabo-musulman thanato-inassimilable, voué à la mort par l’idéologie
impérialo-chrétienne occidentale, façonne son portrait antithèse de celui de la femme arabo-musulmane
érotico-assimilable, dans les lettres françaises, des
origines à nos jours. “Et de fait, indique A. Ruscio, la bataille de Poitiers a
été présentée à des générations d’écoliers comme comme constitutive
de la nation française [v. lettres françaises]. Elle figure, par
exemple, parmi les «trente journées qui ont fait la France»
de la célèbre collection de Gallimard.
Charles Martel, qui avait pourtant quelques raids contre des églises sur la conscience, est devenu, dans la mémoire
collective, le symbole du rempart de la chrétienté [Thanatos inassimilable].”-
“Des Sarrasins aux beurs”, Op.cit., p.1.
B- Le
portrait antithèse thanato-inassimilable de
l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage dans les lettres françaises:
D’ailleurs, le portrait antithèse de l’homme arabo-musulman
thanato-inassimilable propagateur de mort et d’esclavage se profile, par
exemple, dans les lettres française du XIXe et XXe siècles. C’est ce que préfigure
A. Ruscio dans: “L’image des hordes de barbares «mahométans»
venant se briser, par vagues, sur les solides défenses franques reste imprégnée dans bien
des esprits. Interrogez le plupart des Français qui ont encore quelques
souvenirs scolaires: Poitiers arrive toujours dans le peloton de tête des grandes dates
connues, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en
1515 ou la prise de la
Bastille en 1789. Ce ne peut pas être une coïncidence.” – Op.cit., p.1.
C’est le cas dans:
B1-“Épître v”, “Invitation à
dîner”
(1683) de Jean-François Régnard (1655-1709):
Dans
cet extrait poétique de J.-F.Régnard, le narrateur (chrétien occidental)
racontre sa caplivité chez les pirates (arabo-musulmans) au Bospore (Thanatos
inassimilabe) durant six mois, dans les fers Ottomans [l’homme arabo-musulman
propagateur de mort et d’esclavage], avant d’être libéré contre le
versement d’une rançon. A l’opposé de ce sombre portrait antithèse de l’homme arabo-musulman
(Turc ou Marocain corsaire, négociant ou militaire), le négoce et la guerre
maritimes continent régulièrement leur cours entre
Musulmans et Chrétiens corsaires et croisés en Méditerranée, en dépit des
interdits pontificaux [Thanatos inassimilable], tel que dénote S. Hunk en ces
lignes: “Mais les proclamations apostoliques n’obtiennent guère de résultats. Ne voit-on pas des marins
chrétiens s’offrir à tenir la barre des navires de guerre arabes
[l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage]? Et Gênes ne souligne-t-elle pas
sa scandaleuse amitié pour les musulmans en équipant, à
la requête du sultan du Maroc , dix-huit galères destinées à porter assistance au «Souverain
des Croyants» contre les croisés qui ne rêvent que de pillage?…” – “Le Soleil
d’Allah”, Op.cit., p.27. En contrepartie, Régnard entonne ironiquement:
+
“Depuis trois ans et plus, dans tout le voisinage,/ On ne sait, grâce au ciel, mon nom ni mon
visage./ Mais demande d’abord où loge dans ces lieux/ Un mortel qui, poussé
d’un désir curieux,/ Dès ses plus jeunes ans sait percer où l’Aurore/ Voit de ses
premiers feux les peuples du Bospore;/ Qui parcourant le sein des infidèles mers [Thanatos
inassimilable];/ Par le fier Ottoman se vit chargé de fers [l’homme arabo-musulman
propgateur de mort et d’esclavage];/ Qui prit, rompant sa chaîne, une nouvelle course/
Vers les tristes Lapons que gèle et transit l’Ourse,/ Et s’ouvrit un chemin jusqu’aux bords
retirés/ Où les feux du soleil sont six mois ignorés.” – F.
Brunetière et M. Pellisson, Morceaux choisis,
Du XVI e au XIX e siècle, Paris, Ed. Delagrave, 1922, pp.125-126.
B2- “Itinéraire
de Paris à Jérusalem”, “Voyage en Grèce” (1811) de René de
Chateaubriand (1768-1848):
Le
narrateur-voyageur (au XIXe siècle) s’imagine être devenu le souvrain de
l’Attique, publiant dans toute l’Europe chrétienne un avis à tous ceux que rebutent les
révolutions (Thanatos inassimilable) d’y venir trouver un havre de paix sur les
ruines d’Athènes, en procédant auparavant à l’aménagement touristique
de routes et d’auberges, d’un port sur le golfe de Lépante, facilitant la
traversée d’Otrante vers Athènes, tout en dotant celle-ci de remparts, la
mettant à l’abri du pillage des corsaires turcs (l’homme
arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage). “C’est au XIXème siècle, avise V. Geisser, avec
le triomphe des nationalismes et les entreprises coloniales que l’on voit réémerger une vision péjorative
du fait musulman [le portrait antithétique de la femme et de l’homme musulmans]
– certains diraient une vision régressive [le portrait antithèse de l’homme arabo-musulman
propagateur de mort et d’esclavage] – avec l’invention de l’homo islamicus...”
– Op.cit., p.3. Chateaubriand en évoque le rêve dans ce passage:
+ “Je
figurais qu’on m’avait donné l’Attique en souveraineté. Je faisais publier dans
toute l’Europe [chrétienne] que quiconque était fatigué des révolutions
[Thanatos inassimilable] et désirait trouver la paix vînt se consoler sur les
ruines d’Athènes, où je promettais repos et sûreté; j’ouvrais des chemins, je
bâtissais des auberges, je préparais toutes sortes de commodités pour les
voyageurs; j’achetais un port sur le golfe de Lépante afin de rendre la
traversée d’Orante à Athènes plus courte et plus facile.
On sent bien que je négligeais pas les monuments: les chefs-d’oeuvres de la
cidadelle étaient relevés sur leurs plans et d’après leurs ruines; la ville,
entourée de bons murs, était à l’abri du pillage des Turcs [l’homme
arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage].” (p.202).
A3- “La Nausée”
(1938) de Jean-Paul Sartre (1905-1980):
Tel
que le rapporte Djavâd Hadidi, Voltaire révise en 1739 sa vision
de l’Islam et du portrait antithèse de l’homme arabo-musulman
thanato-inassimilable propagateur de mort et d’esclave, “l’homme au poignard à la main”: “Alors il
[Voltaire] révisera tout ce qu’il avait dit de Mohomet et de Jésus-Christ
[Thanatos inassimilable], et il lui arrivera même de faire leur apologie et
de voir dans leurs disciplines un peu autre chose que des «moines,
poignard à la main [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et d’esclavage]».” – “Voltaire et
l’Islam”, Paris, Ed.POF, 1974, p.71. Ainsi lit-on sous la plume de
J.-P. Sartre:
+
“Cette affaire de Meknès, par exemple, à laquelle je [Roquentin]
pensais tout à l’heure: un Marocain sauta sur moi et voulut me
frapper d’un grand canif [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et
d’esclavage]. Mais je lui lançai un coup de poing qui l’atteignit
au-dessous de la tempe [Thanatos inassimilable]… Alors il se mit à crier en arabe, et un tas
de pouilleux apparurent qui nous poursuivirent jusqu’au souk Attarin.” (p.61).
C’est aussi ce que réitère de son côté Albert Camus dans:
A4-
“L’étranger” (1942) d’Albert Camus (1913-1960):
Dans sa thèse académique sur “l’image des musulmans dans les
chansons de geste médiévales”, Paul Bancourt dégage les cruels traits
fictifs du potrait de l’homme arabo-musulman thanato-inassimilable suivant:
“L’émir [arabo-musulman] fait tuer tous les prisonniers, laïcs et religieux, femmes et
jeunes filles. Les Sarrasins [l’homme arabo-musulman propagateur de mort et
d’esclavage] se livrent aux pires atrocités, coupant les nez et les lèvres, le poing et l’oreille
de leurs victimes innocentes, violant les religieuses (…). Entrés dans Rome,
ils décapitent tous ceux qu’ils rencontrent. Le pape lui-même est décapité
[historiquement mort de façon naturelle] dans la basilique de
Saint-Pierre.” – A. Ruscio, Op.cit., p.2. Le roman “L’Etranger”
d’A. Camus fait écho à ce portrait antithèse de l’homme
arabo-musulman, propagateur de mort et d’esclavage, à travers la bagarre d’un
Arabe, couteau au poing, abattu à coups de revolver (thanatos inassimilable)
par le chrétien Meursault, pour une histoire de femme, sur une plage
algérienne. Cela est manifeste dans cette scène du roman:
+“Je
[Meursault] savais que c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du
soleil en me déplaçant d’un pas. Mais j’ai fait un pas, un seul pas en
avant. Et cette fois l’Arabe a tiré son couteau [l’homme arabo-musulman
propagateur de mort et d’esclavage] qu’il m’a présenté dans le soleil (…). Tout
mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver. La gachette a
cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et
assourdissant, que tout a commencé (…). Alors, j’ai tiré encore quatre fois sur
un cops inerte où les balles enfonçaient sans qu’il y parût. Et c’était comme quatre
coups brefs que je frappais sur la porte
du malheur [Thanatos inassimilable].” – Paris, Ed. Gallimard, 1942, p.6.
En un
mot, corsaire ou simple individu, les lettres françaises perpétuent, du Moyen Âge à nos jours, le portrait
antithèse de l’homme arabo-musulman thanato-inassimilabe, en
tant qu’être propagateur de mort et d’esclavage, voire de
destruction dans l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale hostile à de ce dernier (Thanatos
inassimilable) plutôt qu’à sa femme (Éros assimilable) à son idéologie
impérialo-culturelle planétaire. En ce sens Youcef Girard constate: “Dans sa
relation à la culture occidentale [v. lettres françaises], le colonisé
[arabo-musulman] incorpore le regard
dévalorisant [le portrait antithétique de la femme et de l’homme
arabo-musulans]que l’Occident [chrétien] porte sur sa culture, son peuple ou sa
civilisation [arabo-musulmane] et devient, par la force de ce discours
hégémonique [dominant], un aliéné [méconnu].” – “Intellectuel colonisé,
intellectuel aliéné”, www.saphirnews.com, p.1.
III-
Portrait
synthèse érotico-thanto-inassimilables
de la
femme et de l’homme musulmans dans les
lettres françaises:
Certes, du portrait thèse érotico-assimilable de la
femme arabo-musulmane, au portrait antithèse
thanato-inassimilable de l’homme arabo-musulman, dans l’idéologie impérialo-chrétienne
occidentale, la dialectique du portrait antithétique de la femme et de
l’homme arabo-musulmans aboutit logiquement au portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable
de la femme et de l’homme arabo-musulmans
voués à
l’inscriminable et à l’universel, dans les lettres françaises du Moyen Âge à Nos jours. S. Hunke asserte
la légitimité d’un telle conclusion. “Au premier siècle
de la conquête arabe, les chrétiens s’étaient enfermés dans le fanatisme de leur haine religieuse
envers leurs nouveaux voisins [Thantos inassimilable]. Mais voilà longtemps que le front uni
des chrétiens contre l’Islam s’est désagrégé [Éros assimilable] (…). Il y a
belle lurette que les amères nécessités de la politique,
c’est-à-dire les alliances des princes musulmans, ont
renversé les barrières religieuses [portrai synthèse érotico-thanato-inassimilable
de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à
l’indiscriminable et à l’unversel].” – Op.cit., pp.372-373. Aussi, cela comprend-il
globalement à la fois le portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’indiscriminable et le
portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de
l’homme arabo-musulmans voués à universel. Or, ceci est
observable de façon exemplaire dans:
C- Portrait
synthèse érotico-thanto-inassimilable
de la
femme et de l’homme musulmans voués à l’indiscriminable
dans les lettres françaises:
A vrai dire, de M. de Montaigne à
J.-P. Sartre, l’esprit douverture sur la femme et l’homme arabo-musulmans ne
cesse d’humaniser et d’idéaliser leur portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable dans l’idologie
impérialo-chrétienne occidentale, en tant qu’êtres humains digne de ce
nom, à la fois indiscriminables et universels. Ce dont V. Geisser dit plus
particulièrement: “Au XVIIème et
XVIIIème siècles, l’on va même voir se développer une vision relativement fraternelle et
compréhensive à l’égard du fait musulman. L’idéologie des Lumières
[anti-impérialo-chrétienne occidentale] est surtout
«obsédée»
par la lutte contre «l’obscurantisme médiéval chrétien». Les
Lumières développe
une représentation
«positive» de l’Islam comme religion de modération, de tolérance et
d’ouverture (…). Les musulmans tendent à être perçus comme des «hommes
comme les autres» [portrait
synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme
arabo-musulmans voués à l’indiscriminable].” – Op.cit., p.3. D’où:
C1- “Essais II” (1580) de
Michel de Montaigne (1553-1592):
Cependant, D. Rivet rappelle
le dilemme de l’indiscriminabilité indéologico-impérialo-chrétienne occidentale du
portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de
l’homme arabo-musulmans, dans les lettres françaises, au XVIIIe siècle,
en révélant:
“Le XVIIIe est travaillé par un dilemme qui ne sera tranché qu’à
l’âge du scientisme d’inspiration positiviste [Éros assimilable]. L’Orient
contemporain, ce n’est pas nous ou plutôt ce n’est plus nous: l’Orient homérique et biblique. Mais
c’est notre origine, notre berceau. Et, dans cette perspective, l’Islam fait
figure de tard venu, d’usurpateur [Thanatos inassimilable]. Pour retrouver nos
origines, il faut creuser sous cet écran islamique pour atteindre le tréfonds
commun aux Orientaux et aux Européens [portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable].”
– “Orientalisme/ occidentalisme: un jeu de miroir (1820-1880)”, Op.cit.,
www.eduscol.education.fr,
p.1. De là, lit-on chez Montaigne:
+ “//Voulez-vous voir cela? comparez
nos moeurs à un Mahometan, à un Paÿen; vous demeurez
tousjours au dessoubs: là où, au regard de l’avantage de nostre religion [Éros assimilable],
nous devrions luire en excellence, d’une extreme et incomparable distance
[Thanatos inassimilable]; et devroit on dire: «Sont-ils si justes, si
charitables, si bons? /// Toutes autres apparences sont communes à toutes
religions: esperance, confiance, evenemens, ceremonies, penitence, martyres
[portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable].»”
(pp.108-109).
C2- “La Nausée”
(1938) de Jean Paul Sartre (1905-1980):
Parallèlement, A. Ruscio s’interroge
en affirmant: “Alors, l’islamophobie et le racisme antirabe sont-ils
consubstantiels à la culture française (…)? Il ne faut nullement oublier que,
face à cette hostilité affichée [Thanatos inassimilable], une autre partie du pays s’est en
permanence dressée [Éros assimilable]. Il y eut toujours des Français
pour saluer la majesté de la civilisation musulmane, la beauté de ses réalisations, pour
observer sans a priori les populations arabes ou berbères [portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable]. Il
relire Eugène Fromentin [1820-1876] (“Un été dans le
Sahara”, “Une année dans le Sahel”). Ou cette phrase
de [Alphonse de] Lamartine [1790-1869],
éccrite en 1833: «Il faut rendre justice au culte de …
qui n’a imposé
que deux grands devoirs à l’homme: la prière et la charité.
(…) Les deux plus hautes vérités de toute
religion.» Plus loin, il loue l’Islam «moral,
patient, résigné,
charitable et tolérant de sa nature [portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’indiscriminable]».”
– Op.cit., p.3.
D- Portrait
synthèse de la femme et de l’homme musulmans érotico-thanto-inassimilables
voués
universels dans les lettres françaises:
Pour
ce qui est du portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme
et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel
dans l’idéologie impérialo-chrétienne occidentale, inscrite dans les
lettres françaises, du Moyen Âge à nos jours, V. Geisser
constate en 2004: “A certains égards, nous ne sommes toujours pas sortis de
cette relation au fait musulman qui est moins alimenté par un «imaginaire
théologique»,
inspiré d’une
rivalité religieuse [Thanatos inassimilable] (la controverse chrétienne autour
du mahométisme) que par l’universalisme, produit de notre modernité politique [portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-muslmans voués à l’universel]. En ce sens,
l’islamophobie n’est pas une résurgence de la vieille problématique Croisades/
Jihad - [même si l’on peut relever ici et là des traces théologiques –
mais constitue bien un racisme anti-musulman profondément moderne
Thanatos inassimilable].” – Op.cit., p.3. C’est le cas illustré par les textes
littéraires français de
Voltaire et J.-P. Sartre (aux XVIIIe et XXe siècles).
B1- “Dictionnaire
philosphique” (1764) de Voltaire (1694-1778):
En
se référant à l’Orient islamique basculant entre l’imaginaire et
le vécu, chez V. Hugo (1802-1885), E. Delacroix (1798-1863) et A. Rimbeau
(1854-1891), D. Rivet proclame: “L’Orient islamique (…) est pensé dans
l’ambiance intellectuelle et politique qui prélude à l’ouverture, en 1840, de la
«question d’Orient» [Éros assimilable] qui, de fait, est plutôt la question d’Occident, de
sa place dans le monde et de sa légitimité à imposer un modèle de civilisation [Thanatos
inassimilable]. Tous s’accordent à considérer qu’il y a eu
unmoment islamique dans l’histoire universelle [portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme arabo-musulmans voués à l’universel].” – Op.cit.,
p.1. En contrepartie, Voltaire fait l’apologie de l’apport universelle des
femmes et des hommes arabo-musulmans aux Chrétiens d’Occident après la décadence de l’Empire
romain. Voltaire loue l’Islam en ces termes:
+“…Dans
nos siècles de barbarie et d’ignorance qui suivirent la
décadence de l’Empire romain [Thanatos inassimilable], nous reçûmes presque tout des Arabes
[Éros assimilable]: astronomie, chimie, médecine…[et] dès le second siècle de Mahomet, il fallut
que les Chrétiens d’Occident s’instruisissent chez les Musulmans [portrait
synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme
arabo-musulmans voués à l’universel].” – “Voltaire et l’Islam”,
Op.cit., p.84.
D2- “Qu’est-ce
que la littérature?” (1948) de Jean-Paul Sartre (1905-1980):
Par
contre, le portrait synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme
et l’homme arabo-musulmans voués à l’universel ne manque pas
de faire état, conjointement à leur traditionalisme, de
leur capacité humaine à s’intégrer au monde moderne et à ses réalisations
technologiques, tel que le relate J.-P. Sartre à propos de la femme marocaine
voilée montée à bicyclette, en 1938, sur une route entre Mogador et
Safi. Au dire de Jean-François Perrin reliant l’exotisme à aux “Mille et Une
Nuits” (1704-1717), traduites de l’arabe en français, par Antoine Galland
(1646-1715) et à aux
transferts culturels des croisades ayant marqué le lectorat occidental de
l’époque. “C’est peut-être aussi, avance-t-il, que le lecteur
occidental de cette époque aime à reconnaître dans les récits
exotiques et merveilleux venus du monde arabo-musulman [Éros
assimilable],
une matière à certains égards étrangement proche [portrait
synthèse érotico-thanato-inassimilable de la femme et de l’homme
arabo-musulmans voués à l’universel]: Galland y songe l’année de
publication des premiers volumes des “Mille et Une Nuits”, en
méditant sur les transferts culturels liés aux croisades [Thanatos
inassimilable]…” – Op.cit., p.1. On y lit sous sa plume sonnant le glas de
l’exotisme oriental:
+
“Pour finir, il ne reste plus que le monde, partout semblable et monotone. Je
n’ai jamais mieux senti le sens profond de ce procédé qu’un jour de l’été 1938,
entre Mogador et Safi, lorsque je dépassai en autocar une musulmane voilée qui
pédalait sur un bicyclette [Thanatos inassimilable]. Une Mahométane à vélo, voilà un objet auto-destructif
que peuvent revendiquer tout aussi bien les surréalistes ou Morand [Éros assimilable]. Le
mécanisme précis de la bicyclette conteste les rêves
lents de harem qu’on prête au passage à cette créature voilée (…).
“Dans le
cas de ces écrivains-voyageurs, la ruse est manifeste: ils suppriment
l’exotisme parce qu’on est toujours exotique par rapport à qulqu’un et qu’ils ne veulent pas l’être, ils détruisent les
traditions et l’histoire pour échapper à leur situation
historique, ils veulent oublier que la conscience la plus lucide est toujours
entée quelque part, opérer une libération fictive, par un internationalisme
abstrait, réaliser par l’universalisme une aristocratie de survol [portrait
synthèse érotico-thanato-inassimilable et universel de la femme et de l’homme
arabo-musulmans voués à l’universel].” – Op.cit., pp.236-237.
Il
s’avère ici que le portrait synthèse érotico-thnato-inassimilable
de la femme et
de l’homme arabo-musulmans voués à
l’universel aboutit
à un appel tacite de ces derniers à concilier authenticité
musulmane et modernité européo-humaniste universelle mutuellement
partagée.
Dans ce sens, D. Rivet prône positivement: “Pour retrouver nos origines
[occidentales], il faut creuser sous cette écran islamique [Thanatos inassimilable]
pour atteindre le tréfonds commun aux orientaux [Musulmans] et aux Occidentaux
[Chrétiens]. Cette lecture des origines de l’Europe laisse une chance à l’Islam
[Éros assimilable] s’il veut entrer dans le mouvement de civilisation où
l’Europe avance à grands pas et ainsi rattraper un retard qui n’est pas congénital [portrait synthèse
érotico-thanato-inassimilable et universel de la femme et de l’homme
arabo-musulmans voués à l’universel].”
En
conclusion, il est à reconnaître qu’au sein de l’idéologie
impérialo-chrétienne occidentale dominante, les portraits antithétiques
de la femme et de l’homme arabo-musulmans que perpétuent (en vers et en
prose), les lettres françaises, du Moyen
Âge à nos jours, s’articulent en: portrait thèse érotico-assimilable de la
femme arabo-musulman (viable), portrait
antithèse thanato-inassimilable de l’homme arabo-mulman (non viable) et
portrait synthèse (voué à l’indiscriminable et à l’universelle
humanité).
Or, Daniel Armogathe atteste en ce sens: “Mais dès les premiers romans du
Moyen-Âge, la confusion signalée était déjà patente. Si le mot roman avait
désigné au départ toute oeuvre écrite en Français par opposition aux oeuvres
écrites en Latin, langue, jusque là, officielle et littéraire [du Roi et de l’Eglise],
et non une oeuvre littéraire d’un genre, nous pouvons constater que les «romans
de chevalerie» (en vers) qui paraissent aux lecteurs modernes fort semblables
aux contes de fées et légendes populaires, avaient un caractère
quasi-historique aux yeux des lecteurs contemporains [médiévaux] (…). Ainsi le
roi Arthur [roi légendaire celte, du Ve-VIes.]et ses
féaux chevaliers de la
Table Ronde (…) étaient «historiques» au même titre que
Saint-Louis [Louis IX, 1214-1270] ou Charlemagne [?-742].” D’où obligation est
de démystifier ces portraits antithétiques caducs de la femme et de l’homme
arabo-musulmans que les lettres françaises rabâchent, de par une idéologie
impérialo-chrétienne
occidentale, de nos jours périmée.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED