L’IMAGE
DE L’ISLAM DANS LA POÉSIE MONDIALE
(DU
MOYEN ÂGE À NOS JOURS)
Pour explorer «l’image de l’Islam dans la
poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours», il y a lieu de constater d’emblée
avec l’article d’Islam Web la
parité d’une telle problématique pluriséculaire : «L’Islam est redevenu une
source d’intérêt [image globale] pour les Occidentaux, et ce, que ce soit
dans le domaine académique, scientifique, politique ou stratégique. Malgré une
campagne occidentale généralisée contre l’Islam, faite de partis pris et
d’hostilité déclarée [image dépréciative], il apparaît ici ou là des tentatives
sincères de la part de certains Occidentaux de comprendre cette religion [image
méliorative]. L e livre du docteur Muhammad ‘Ammâra, intitulé L’Islam selon
l’Occident, donne des exemples de deux visions [deux images ici poétiques] occidentales
de l’Islam, la négative [la dépréciative] et la positive [la méliorative], qui
constituent un bon résumé pour qui veut obtenir des informations justes et
équilibrées concernant la question des rapports entre l’Islam et l’Occident [v.
le monde] et souhaite ne pas rester prisonnier des clichés, amalgames et partis
pris. » - «La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis pris»,
www.islamweb.net , p.1. C’est ce que nous projetons de cerner ici à travers la poésie
mondiale, du Moyen Âge à nos jours. D’où l’exploration notamment de :
I. L’image dépréciative de l’Islam dans
la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours :
Pour se rendre compte à priori de l’image
dépréciative de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours, on
pourrait relever sous la plume de Marcel Braunchvig en l’occurrence : «Notre
littérature du Moyen Âge [v. en France], comme toutes les littératures
[mondiales] débutent par la poésie ; et notre poésie débute par l’épopée
(…). C’est aux poèmes français qu’il faut réserver le nom de chansons de geste
(…). Suivant la thèse de Joseph Bédier, les chansons de geste n’auraient
une origine populaire, mais une origine savante : elles auraient été
composées par des poètes de métier avec la collaboration des clercs (l’Église
serait ainsi le berceau des épopées aussi bien des mystères) (…). La plus
célèbre de ces chansons est la Chanson de Roland (…). Il [ce poème] se rattache
à des faits historiques modifiés par la légende (…). Les montagnards basques,
qui avaient surpris, pillé et massacré les Francs [dont Roland] dans le défilé
de Roncevaux, sont remplacés par les Sarrasins [les Musulmans].» - «NOTRE
LITTÉRATURE ÉTUDIÉE DANS LES TEXTES», Paris, Lib. Armand Colin, 1925,
pp.12-17. Il y va ainsi de :
1. L’image dépréciative de l’Islam
dans la poésie européenne du Moyen Âge à
nos jours :
Concernant l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie
européenne du Moyen Âge à nos jours, l’article d’Islam Web d’Islam
Web rappelle notamment : «L’orientaliste anglais Gibb a dit quant à
lui : « Est parfaitement justifiée l’allégation selon laquelle la
poésie arabe a joué un grand rôle dans la création de la nouvelle poésie en
Europe, à ce propos, même si nous ne pouvons pas adhérer à toute sa pensée,
voici ce que dit très justement le professeur Makial : «S’il est reconnu
que l’Europe médiévale était endettée économiquement auprès de ses Juifs ,
il est tout aussi vrai que cette Europe avait une grande dette envers les
Arabes dans le domaine de la poésie narrative. Peu de gens nient [l’image
dépréciative de l’’Islam] que l’imaginaire qui imprégnait la littérature occidentale du
Sud de l’Europe venait incontestablement du milieu culturel arabe de l’Andalousie des premiers siècles de
présence musulmane dans cette région ainsi que de la pensée qu’a pu produire
cette civilisation chez l’homme andalou.» « La vision occidentale
de l’Islam, entre équité et partis pris », Op.cit., Ibid. C’est
ce dont témoigne la poésie européenne des pays suivant :
A- L’image
dépréciative de l’Islam dans la poésie en France du Moyen Âge à nos jours :
À propos de l’image dépréciative
de l’Islam dans la poésie en France du Moyen Âge à nos jours, Sigrid
Hunke dépeint le climat culturel ambiant en ces termes : «C’est, e, effet,
pendant sept cents quatre-vingt-un ans exactement que la civilisation arabe
s’étendit sur la péninsule ibérique. Mais l’Occident ignora délibérément
celle-ci. Au-delà des Pyrénées, les populations vivaient sourdes et aveugles
aux portes du paradis des architectes, des poètes, des musiciens, des hommes de
sciences et… de femme. Les peignant même sous le jour le plus sombre, elles le
qualifiaient d’antre de sorciers et de nécromanciens, de pays où l’on offrait
des sacrifices humains à Mahomet gardé par une légion de diables et de faux
dieux [image dépréciative de l’Islam]. Pourquoi ? Par crainte sans doute
de la dangereuse séduction que la vérité pourrait exercer. Ces populations ne
purent cependant se boucher complètement les yeux et les oreilles. Elles furent
touchées et séduites à plus d’un titre ...» - «Le soleil d’Allah brille sur
l’Occident», Paris, Ed. Albin Michel, 1963, p.314. A titre d’exemple citons les poètes français
illustrant cette image négative de l’Islam :
+ Anonyme (XIe siècle) : « La
chanson de Roland, LXXXVI» :
« Olivier
dit : « A cela je ne vois pas de blâme.
J’ai les
Sarrasins d’Espagne :
Les vallées
et les montagnes en sont couvertes
Les landes
et les plaines tout entières.
Grandes
sont les armées de cette race étrangère.
Ici nous
avons une bien petite troupe. »
Roland
répond : « Mon ardeur s’en accroît.
Ne plaise
au Seigneur Dieu ni à ses anges
Que jamais
par moi France perde sa valeur!
J’aime
mieux mourir plutôt que le déshonneur m’atteigne.
Pour bien
frapper l’empereur nous aime davantage.»
(in
MOYEN-AGE, Paris, Ed. Magnard,
1954, p.13)
+ Agrippa
D’Aubigné (1552-1630) : « Les tragiques » :
«… Les
temples des païens, du Turc, de l’idolâtre,
Hausse au
ciel l’orgueil du marbre et de l’albastre,
Et Dieu
seul, au désert pauvrement hébergé,
A basti le
monde et n’i est pas logé ! »
(in Anthologie de
la Poésie française
Paris,
Ed. Stock, 1941, p.265)
+ Mathurin Régnier (1573-1613) :
« Sayre X » :
«Son teint jaune, enfumé, de couleur malade,
Feroit donner au diable et ceruze et pommade
Et n’est blanc en Espaigne
qui ce cormoran
Ne fasse renier la loy de l’Alcoran.»
(in Anthologie de la Poésie française
Op.cit., p.290)
+ Max Jacob (1876-1944) : «La rue
Ravignan» :
Cassez le
tourniquet où je suis mis en cage !
Adieu !
barreaux, nous partons vers le Nil ;
Nous
profitons d’un Sultan en voyage
Et des
villas bâties avec du fil.
L’orange et
le citron tapisseraient la trame
Et les
galériens ont des turbans au front.»
(in Anthologie de la
Poésie française
Op.cit., p.623)
B.
L’image dépréciative de l’Islam dans
la poésie en Russie du Moyen Âge à nos jours :
Pour ce qui est de
l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en Russie du Moyen Âge à
nos jours, il faudrait rappeler son lien ombilical avec le reste de l’Europe,
tel que le souligne Dimitri Sorokine : «Les premières lueurs d’une
littérature russe originale, nationale, libérée du Slavon et de l’imitation
servile des modèles occidentaux, d’une littérature qui attirera rapidement
l’attention du monde entier, ne se manifestent à l’horizon de la culture russe
qu’au début du XIXe siècle.» - «Napoléon dans la littérature russe»,
Paris, Ed. INLCO, 1974, p.13. Par ailleurs, comme l’indique S. Hunke l’Islam ne
fut seulement la foi des Arabes : «Mêmes lorsque des maîtres étrangers,
tels les Turcs, les Seldjoucides, les Mamelouks ou les Tatars [dont
Gengis Khan, Attila] prendront le pouvoir, ils se soumettront corps et âme à la
civilisation, à la langue, à la manière de vivre et de penser des Arabes [des
Musulmans].» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit.,
p.221. D’où par exemples :
+ Karamzine (1766-1826) : «Le
héros à la manque» :
«Ils ne sont rien les
Attila, les Gengis Khan,
Ils ne sont rien les
Baty, les Tamerlan
En comparaison avec
lui, avec sa férocité.
Is ont grandi dans les
steppes,
Au milieu des animaux
sauvages,
Aux siècles de la
barbarie !
Mais lui, il n’est pas
un homme mais un tigre féroce,
Car il est né à une
époque éclairée…»
(«Napoléon dans la littérature russe»,
Op.cit., p.26)
+ Alexis Khomiakov (1804-1860) : «La
patrie ingrate» :
Selon
Mircea Eliade avance que le soleil un symbole du christianisme comme la lune est
un symbole de l’Islam lorsqu’il rapporte : «Le pèlerin islandais Nicolas
de Therva, qui a visité Jérusalem au XIIe siècle, écrit du
Saint Sépulcre [le tombeau du Christ] : « Là, c’est le milieu du
Monde ; là, le jour du solstice d’été, la lumière du Soleil tombe
perpendiculaire du Ciel. » - «Le sacré et le profane», Paris, Ed.
Gallimard, 1965, p.37. Et Gérard Genette affirme de son côté : «La langue
étant, de loin, le système de signes le plus élaboré et le mieux connu
(…) : (le Croissant, emblème de l’Islam, la Croix [v. le soleil] symbole
du Christianisme)… » - « FIGURES », Paris, Ed. du Seuil,
1966, p.189. Et c’est le symbolisme qui ressort du poème de Khomiakov :
«Il entra à dans Moscou la sainte…
Mais le feu de la sainteté
Détruisit la force de l’orgueil terrestre.
Celle qui dompte les orages,
Notre force – la croix russe !
………………………………………..
Et que devant le sommeil de sa tombe
Le monde dise en inclinant la tête :
Il n’y a point de grandeur sous la lune…»
(«Napoléon dans la
littérature russe»,
Op.cit., p.210)
2. L’image dépréciative de l’Islam
dans la poésie américaine et antillaise du Moyen Âge à nos jours :
L’image
de la lune symbole de l’Islam, héritée de l’Europe par les poètes américains et
antillais se profile parfois comme une simple métaphore délocalisée, mais ses
connotations culturelles originelles ne demeurent pas moins vivaces et instructives.
John Brown écrit en ce sens : «L’écrivain américain, aurions-nous dit
enfin, a toujours été, et est encore, sollicité par deux traditions : la
tradition nationale de son pays et celle de l’Europe [v. de l’Islam alors déprécié].»
- «PANORAMA DE
LA LITTÉRATURE COMTEMPORAINE AUX ÉTATS-UNIS », Paris, Ed. Gallimard, 1954, p.33. En attestent
les textes des poètes suivants :
A. L’image
dépréciative de l’Islam dans la poésie aux USA du Moyen Âge à nos jours :
L’image
dépréciative de l’Islam dans la poésie aux USA du Moyen Âge à nos
jours pourrait être illustrée à titre d’exemple par :
+ Thomas
Stearns Eliot (1888-1965) : «La patrie ingrate» :
«La lune
d’orage dérive
Vers
l’Occident et Santa-Fe
Aux nues la
Mort, le Corbeau planent
Sweeney
défend l’Huis encornée
Orion
s’enténèbre, et le Chien ;
Les mers
contractées font silence ;
La personne
en cape espagnole
Gravit les
genoux Sweeneyens »
(««PANORAMA DE LA LITTÉRATURE
COMTEMPORAINE AUX ÉTATS-UNIS »,
Op.cit.,
p.483)
+ Edward Estlin Cummings (1888-1965) :
«Les dames de Cambridge» :
«Les dames
de Cambridge qui habitent des âmes meublées
Manquent de
beauté et ont l’esprit confortable
(et aussi,
munies des bénédictions protestantes de l’église
Des filles,
pas parfumées, informes d’esprit)
Elles croient
en Jésus-Christ et en Longfellow, morts tous deux,
S’occupent
invariablement de tant de choses
… les dames
de Cambridge s’en désintéressent, sur
Cambridge si quelquefois dans sa boîte du
ciel,
lavande et arrondi, la
lune
cliquette comme un éclat de bonbon mécontent
(«PANORAMA
DE LA LITTÉRATURE
COMTEMPORAINE
AUX ÉTATS-UNIS »,
Op.cit., p.505)
B. L’image
dépréciative de l’Islam dans la poésie aux Antilles du Moyen Âge à nos
jours :
La diaspora négro-africaine des
poètes noirs des Antilles loin de leur culture africaine originelle dont celle
de l’Islam (v. le Sénégal) se trouve évoquée en ces termes par Jean-Paul
Sartre : «Le héraut de l’âme noire a passé par les écoles blanches [v.
chrétiennes], selon la loi d’airain qui refuse à l’opprimé toutes les armes
qu’il n’aura pas volées lui-même à l’oppresseur ; c’est au choc de la
culture blanche que sa négritude est passée de l’existence immédiate à l’état
réfléchi (…). Un exile double : de l’exil de son cœur de l’exil de son
cœur offre une image magnifique; il est
pour la plupart du temps en Europe (…) ; il rêve à Port-au-Prince, à
Haïti. Mais ce n’est pas assez : à Port-au-Prince il était déjà en exil ;
les négriers ont arraché ses pères à l’Afrique et les ont dispersés (…). Comme
on comprend la plainte du poète haïtien [Léon Laleau] : «D’Europe,
sentez-vous cette souffrance/ Et ce désespoir à nul autre égal/ D’apprivoiser
avec des mots de France/ Ce cœur qui m’est venu du Sénégal.» - «ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE NÈGRE ET MALGACHE», Paris, Ed. PUF, 1969, pp.XV-XIX.
D’où les exemples que voici :
+ Paul
Niger (1917-1958) : «Je n’aime pas l’Afrique» :
«Je leur
foutrai, moi, la paix nazérienne
Et je leur
mettrai, moi, des croix dans le derrière,
Des
romaines, des gammées, des lorraines jusqu’à ce qu’ils
En voient
des étoiles.
Et les
ferai monter par des sentiers arides jusqu’à la porte
Etroite
Et les
laisserai dehors pour qu’ils blanchissent au soleil
Et ceux qui
ne seront pas dignes d’être élus, je m’en vais les
Commettre à
Mahomet.»
(««ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
NÈGRE ET MALGACHE», Op.cit., pp.95-96)
+ Jacques
Roumain (1907-1944) : «Madrid» :
«C’est ici
l’espace menacé du destin
la grève où
accouru de l’Atlas et du Rhin
la vague
confondue de la fraternité et du crime déferle
sur
l’espoir traqué des hommes,
mais c’est
aussi malgré les sacrés-cœurs brodés sur l’étendard
de Mahomet…
tous les
vêtements du mensonge les signes démentiels du passé»
(«ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
NÈGRE
ET MALGACHE»,
Op.cit., p.112)
3. L’image dépréciative de l’Islam dans la
poésie asiatique du Moyen Âge à nos jours
L’image
dépréciative de l’Islam dans la poésie aux USA du Moyen Âge à nos jours remonte
peut-être, selon Bernardo Cervellera à la fin du VIIe siècle lorsqu’il
écrit : « La Grande Mosquée de Xian est peut-être un des lieux les plus
anciens de l’Islam en Chine. Placée dans la zone de l’ancienne cité impériale,
capitale de la dynastie Tang (6018-906), sa fondation remonte même, selon
certains aux proches parents du Prophète de l’Islam. Au-delà des légendes,
reste le fait que la foi musulmane est arrivée en Chine vers la fin du VIIe
siècle, par voie de terre, parcourant la route de la Soie et arrivant à Xian
(l’ancienne Chang’an), ou bien par voie de mer, en arrivant aux ports de Canton,
Hangzhou, Zhangzhou. Contrairement à ce qui s’est passé au Moyen-Orient et en
Afrique du Nord, l’Islam s’est diffusé en Chine de façon pacifique et à travers
la voie du commerce. Quelques accrochages et diatribes avec les milices arabes
du VIIIe siècle [v. image dépréciative de l’Islam] n’ont pas changé la
situation de vie sociale tranquille entre Arabes, Persan musulmans et
population locale.» - «Réalités et étrangetés de l’Islam chinois», www.oasiscenter.eu , p.1.
D’où :
4. L’image dépréciative de l’Islam dans la
poésie contemplative en Chine du Moyen Âge à nos jours :
En ce qui concerne l’image dépréciative
de l’Islam dans la poésie en Chine du Moyen Âge à nos jours, la lune symbole de
l’Islam se retrouve comme image
dépréciative entre autres dans la culture chinoise, tel que l’écrit Jean Marc
Damien : «L a lune est une figure très présente dans de nombreuses
mythologies et croyances folkloriques (…). De même dans tout le monde arabe [v.
musulman], sudarabique, éthiopien (…). Symbole majeure de fécondité, elle était
célébrée lors des fêtes de la Lune, qui était l’équinoxe d’automne et les
hommes ne participaient pas à la cérémonie [v. image dépréciative de la lune].»
- «Symbolisme et réalité : la Lune», www.jeanmarcdamien.unblog.fr , p.1. Ce dont rend compte le poème méditatif classique suivant :
A. L’image dépréciative de l’Islam dans
la poésie lyrique en Chine du Moyen Âge à nos jours :
Il en va de même du poème lyrique classique
ci-après :
+ «Splendeur de la Littérature de Dunhuang»
(1900) : «Sud du Fleuve en contemplation» :
«Lune au zénith
Boule
d’argent vue de loin.
Nuit
avancée, coups du veilleur finissant, se lève le vent,
Pour moi
dissipe la nue autour de la lune
Illuminant
l’ingrat de mon cœur.»
(«Littérature
classique », in «Littérature
Chinoise», Trimestre 1, 1988, pp.31-32)
B. «Splendeur de la Littérature de
Dunhuang» (1900) : «Folklore du Sud» :
Il y va de même donc de même :
«Vieilles lunes, mes épingles d’or séparées
Pour toi, mon jeune
seigneur, j’ai versé des pleurs
Aussi vrais que les
pins des collines du midi,
Plus de cœur à
m’éprendre d’autrui.»
(«Littérature classique»,
in «Littérature
Chinoise»,
Op.cit., pp.33-34)
Du fait, et tel que le constate S.
Hunke : Le fanatisme qu’on leur
impute [aux Musulmans], de même que leur prétendue implacable férocité
[image dépréciative de l’Islam], ne sont que légendes destinées à semer la
frayeur, que pure propagande ennemie [image dépréciative de l’Islam] démentie
par les innombrables preuves de leur tolérance et de leur générosité à l’égard
des vaincus (…). Néanmoins – et cela aussi fait partie du miracle arabe– dans
des pays au destin aussi différent, sur le plan à la fois ethnographique et
historique, que celui de l’Espagne, de l’Irak, c’est une civilisation uniforme et
une remarquable harmonie qui se développa [image méliorative de l’Islam].» - «Le
soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., p.213. Parallèlement, cette
image de l’Islam se traduit, par contre positivement, image méliorative, comme
suit :
II. L’image méliorative de l’Islam dans
la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours :
Pour ce qui est de l’image méliorative
de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours, Hunke
rappelle : «La nature des rapports entre l’Occidents [v. le monde] et le monde
arabe depuis la proclamation de l’Islam jusqu’à nos jours montre de façon
exemplaire à quel point les sentiments et les passions peuvent dicter la façon
d’écrire l’histoire. C’était chose compréhensible en un temps où une influence hétérodoxe
était considérée comme indésirable parce que dangereuse (…). Ne serait-il pas
temps dès lors de nous interroger, au-delà de ce qui nous sépare [image
dépréciative de l’Islam], sur ce qui nous lie, sur ce que nous avons de commun
[image méliorative de l’Islam]?» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident»,
Op.cit., pp.10-11. Cela nous conduit à observer poétiquement par opposition :
1. L’image méliorative de l’Islam dans
la poésie européenne du Moyen Âge à nos
jours :
Dans
l’optique l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie européenne du Moyen Âge à nos jours, Sir Thomas Arnold
(1864-1930) a déclaré : «L’idée répandue se laquelle c’est l’épée
(c’est-à-dire la violence et la force) qui a contraint les gens à embrasser
l’Islam [image dépréciative de l’Islam] est très éloignée de la réalité. En
fait, le dogme islamique est très tolérant envers les autres religions dont il
respecte parfaitement les libertés religieuses. Le fait que de nombreuses
communautés chrétiennes aient pu vivre en paix de longs siècles dans des
sociétés politiquement et socialement dominées par des Musulmans est la
meilleure preuve de la grande capacité de tolérance religieuse de l’Islam [image
méliorative de l’Islam].» - « La vision occidentale de l’Islam, entre
équité et partis pris », Op.cit., p.2. D’où notamment :
A.
L’image méliorative de l’Islam dans la poésie en France du Moyen Âge à
nos jours :
À propos de l’image méliorative de l’Islam
dans la poésie en France du Moyen Âge à nos jours, il est à souligner
avec George Sarton : « L’apparition de l’Islam e est l’un des
événements qui influence le plus positivement l’histoire de l’humanité. La
différence entre le Coran et les Évangiles est extrêmement grande ; en
effet, le Noble Coran contient tous les éléments fondamentaux nécessaires à la
vie du croyant (la religion e, tant que telle, la jurisprudence, la législation
ou encore la langue). Les conquêtes arabes [musulmanes] ne furent pas le
résultat d’une lutte entre les barbares affamés
[les Musulmans] et des populations urbaines policées, les premiers perturbant
la vie tranquille des seconds, mais ce fut plutôt une lutte entre une religion
nouvelle et une culture naissante et des cultures décadentes et aux abois. Le
progrès authentique, c’est-à-dire l’amélioration notable et constante de la vie
des sociétés et des hommes [image méliorative de l’Islam], ne eut se fonder sur
le polythéisme et l’adoration de fausses divinités, mais sur une science basée
sur l’amour de Dieu et de la Vérité ainsi que sur l’amour de la beauté et de la
justice. » - «La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis
pris», Op.cit., p.2. D’où à titre d’exemples dans la poésie française :
+
Florian, Jean-Pierre Claris de (1762-1794) : «LE CALIFE» :
«Autrefois
dans Bagdad le calife Almamon
Dit bâtir
un palais plus beau, plus magnifique
Que ne le
fut jamais celui de Salomon…
Près de ce
beau palais, juste devant l’entrée,
Une étroite
chaumière, antique et délabrée,
D’un pauvre
tisserand était l’humble réduit…
Le vizir
veut d’abord, sans forme de procès,
Qu’on abatte la maisonnette ;
Mais le
calife veut que d’abord on l’achète.
Il fallut
obéir : on va chez l’ouvrier,
On lui porte
de l’or. Non, gardez votre somme,
Répond doucement le pauvre
homme ;
…Cet
insolent discours excita la colère
Du vizir,
qui voulait punir le téméraire,
Et sur le
champ raser sa chétive maison.
Mais le calife lui dit :
non :
J’ordonne
qu’à mes frais elle soit réparée ;
Ma gloire tient à sa durée ;
Je veux que nos neveux, en la considérant,
Y trouvent
de mon règne un monument auguste :
En voyant
le palais ils diront fut grand ;
En voyant
la chaumière ils diront : Il fut juste.»
(F. Brunetière, M.
Pellisson :
«Morceaux choisis : Du
XVIe au XIXe siècle»,
Lib. Delagrave, 1922, pp.191-192)
+ Théophile Gautier (1811-1872) :
«Ce que disent les hirondelles» :
« Elles
s’assemblent par centaines,
Se
concertant pour le départ.
L’une
dit : «Oh ! que dans Athènes
Il fait bon
sur le vieux rempart !
… L’autre :
«J’ai ma petite chambre
À Smyrne
[Izmir], au plafond d’un café.
Les Hadjis
comptent leurs grains d’ambre
Sur le
seuil, d’un rayon chauffé.
J’entre et
je sors, accoutumée
Aux blondes
vapeurs des chibouks,
Et parmi
des flots de fumée
Je rase turbans
et tarbouchs.»
(Ch.-M. DES
GRANGES :
«MORCEAUX CHOISIS DES AUTEURS
FRANÇAIS»,
Op.cit., p.987)
+ Victor Hugo (1802-1885) : «Le poète s’en va dans
les champs…» :
«Le poète
s’en va dans les champs ; il admire,
Il adore,
il écoute en lui-même une lyre…
L’orme au
branchage noir, de mousse appesanti,
Comme les
ulémas quand paraît le muphti,
Lui font de
grands saluts et courbent jusqu’à terre
Leurs têtes
de feuillée et leurs barbes de lierre,
Contemplant
de son front la sereine lueur,
En
murmurant tout bas : C’est lui ! c’est le rêveur!»
(Victor Hugo : «LES
«CONTEMPLATIONS»,
Ed. Bordas, 1966,
p.43)
B. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en Angleterre
du Moyen Âge à nos jours :
Au sujet de l’image dépréciative de l’Islam
dans la poésie en Angleterre du Moyen Âge à nos jours, on pourrait
évoquer le point de vue d’Ezra Pound sur la sagesse humaine et la relativité du
langage humain en rapport avec la poésie anglaise, en affirmant : «Le
lange est dans les mains des écrivains, dans leur pouvoir. «Insulter des
peuples laids et sans langue» mais ce langage ne sert pas seulement à
enregistrer des hauts faits. Horace et Shakespeare peuvent bien proclamer sa
vertu monumentale et mnémonique, cela n’épuise pas le sujet (…). La somme
de la sagesse humaine n’est contenue dans aucune langue, à elle seule, n’est CAPABLE d’exprimer toutes les formes et tous les degrés de
l’entendement humain (…). De temps à autre, les gens se mettent pratiquement,
par fanatisme, à combattre les idées qui ont été «fixées» en une seule langue.
D’une manière générale, ce sont les « préjudices de la nation (n’importe
quelle nation).» - «a.b.c. de la lecture», Paris, Ed. Gallimard,
1966, pp.27-29. Ainsi est-il des exemples suivants :
+ Robert Browning (1812-1889) :
«Le territoire de Mantoue» :
«La sagesse des Arabes
sera partout ; que l’ombre
Cachait d’abord, ces colonnes
finement faites,
Taillées comme un
groupe de palmiers pour soutenir
Le toit, et tous les
sommets s’embrassant,
Penchées
ensemble ; dans l’esprit du sculpteur»
(Ezra
Pound : «a.b.c. de la lecture»,
Op.cit., pp.171-172)
+ Walter Savage Landor (1775-1864) :
«Epithalamium» :
«Loin de Lainot et du
Turc
Au pistolet et
poignard,
Sans palais ni pinasse
sous le feu,
Ni coup sec sur une
corde fatale
La dernière chose
qu’il eut faite
Et un nœud glissant
qui s’arrête
(Ezra
Pound : «a.b.c. de la lecture»,
Op.cit., p.163)
C. L’image méliorative de l’Islam dans
la poésie en Roumanie du Moyen Âge à nos jours :
Partant de l’image
méliorative de l’Islam dans la poésie en Roumanie du Moyen Âge à nos jours,
on pourrait évoque r à cet égard cette remarque de Liviu Călin au sujet de la
poésie roumaine : «Dans la poésie roumaine de l’entre deux guerres, ADRIAN
MANIU fit entendre des cordes lyriques des plus intéressants, au cours
d’une activité de plus d’une cinquantaine d’années. Le poète use souvent de
symboles [la lune symbole islamique] qu’il interprète originalité réelle et
qu’il charge de sentiments humains souvent dramatiques. Amoureux de son pays,
des vestiges qui gardent depuis des siècles l’empreinte d’une tradition de
valeur [v. l’Islam], Adrian Maniu a composé, à l’aide d’éléments folkloriques
fortement stylisés, un tableau polychrome de la physionomie spirituelle du
peuple roumain.» - «VOIX DES POÈTES», in
«Revue Roumaine», N° 3 – 1965, p.12. En ce sens, citons de cette
poésie par exemple :
+
Adrien Maniu (1891- ?) : «LA VIPÈRE» :
«Ta tête virginale et
menue darde un œil de colère
Et sur ta nuque danse
une goutte de lune.
Descendante d’un âge
fabuleux et profond…
Tout ce qui fut et qui
n’est pas encore,
Gardienne des remparts
de rochers foudroyés,
Exempte de haine et de
pitié,
Tu décoches des
questions, et sans réponse
Les crânes
s’amoncellent sous les ronces.
(«VOIX
DES POÈTES», in «Revue
Roumaine», Op.cit., p.13)
+ Adrien Maniu (1891-1968) : «L’ÂNE» :
«Et la bête se prend à penser. Ou pleure.
La croix sur son échine
Frissonne sur les blessures où les mouches butinent
Il sait bien qu’on dit «âne» aux gamins polissons,
Il sait bien qu’il n’apprendra jamais l’alphabet ni la danse,
Il croit aux cieux pleins d’épines que les étoiles lancent
Et à l’avoine d’or que recèle la lune.»
(«L’Âne»,
in «Revue
Roumaine», Op.cit., pp.15-16)
2. L’image méliorative de l’Islam
dans la poésie américaine et antillaise du Moyen Âge à nos jours :
Pour cerner l’image
méliorative de l’Islam dans la poésie américaine et antillaise du Moyen Âge à nos jours, il
faudrait constater avec Henning Cohen notamment : « La recherche de
l’identité américaine avait commencé depuis longtemps, probablement avec le
premier colon [dont des matelots et des esclaves musulmans] qui, riche de son
rêve, avait pris possession du Nouveau Monde encore inviolé. Cependant au cœur
du XIXe siècle, la jeune nation était encore sous le joug des
vieilles idées et des antiques opinions. Whitman remarque dans la préface de
l’édition de 1855 de Feuilles d’herbe : « les opinions, les
mœurs et la littérature ne sont pas encore soties de leur carapace, alors que
la vie où elles plongent leurs racines a pris un aspect nouveau et des formes
nouvelles.» - «AUTEURS AMÉRICAINS CONNUS ET MÉCONNUS : NOUVELLES
PERSPECTIVES», Vanves, Ed Nouveaux Horizons, 1976, pp.192-193. C’est
alors qu’on relève un reflet de cette image méliorative de l’Islam chez des
poètes américains et antillais tels que :
A. L’image méliorative de l’Islam dans
la poésie américaine du Moyen Âge à nos jours :
En fait, parler de l’image méliorative de l’Islam dans la poésie
américaine du Moyen Âge à nos jours revient à reconnaître son fondement religieux
tel que le relate J. Brown : «Le catholicisme américain, lui-même,
porte l’empreinte de l’influence calviniste quant il met l’accent sur
l’importance de l’action aux dépens de la contemplation (…). Le puritanisme,
pourtant, n’est pas la seule tradition d’origine européenne qui ait influencé
l’homme américain. À première vue, même, les doctrines rationalistes du
XVIIe siècle [v. Voltaire et l’Islam] auraient eu une importance plus
grande dans sa formation (…). Le courant puritain nous l’avons dit, est celui
qui apparaît dans la littérature.» - «PANORAMA
DE LA LITTÉRATURE
COMTEMPORAINE AUX ÉTATS-UNIS », Op.cit., pp.30-31.
D’où par exemple en poésie américaine ici l’image méliorative de l’Islam où la
disparition du soleil (v. Christianisme) fait apparaître la pleine lune ou la
boussole (v. Islam) :
+ Walt Whitman (1819- 1892) : «Une scène d’amour
avec la terre» :
«Terre aux arbres ensommeillés
et fluides !
Terre du soleil
disparu – terre des montagnes aux
sommets embrumés!
Terre que baigne le
flot vitreux de la pleine lune à
Peine teinté de bleu!
Terre de lumière et
d’ombre qui marbrent la
Surface du fleuve!
(«Une scène
d’amour avec la terre»,
«AUTEURS AMÉRICAINS CONNUS ET
MÉCONNUS :
NOUVELLES PERSPECTIVES»,
Op.cit., pp.192-193)
+ James Agee (1819- 1892) :
«Une maison de métayer» :
Les deux
parties d’un bouton cassé.
Dans les
angles de bois intérieur, plus clair, une
Poussière
grise ténue et une poussière brune plus
Granuleuse,
non identifiable.
Dans une
fente au fond du tiroir, une aiguille
Brillante
dirigée vers le nord… »
(«Une maison de métayer»,
«AUTEURS AMÉRICAINS CONNUS ET
MÉCONNUS :
NOUVELLES PERSPECTIVES»,
Op.cit., p.368)
B. L’image méliorative de l’Islam
dans la poésie antillaise du Moyen Âge à nos jours :
Pour ce qui
est de l’image méliorative de l’Islam dans la poésie antillaise du Moyen Âge à
nos jours, L. G. Damas note : «À la suite de tous ceux qui, dans la ligne
de Langton Hughes, de Nicolas Guillen, de George de Lima, de Jacques Roumain, de Césaire et de
Senghor avaient pris sur eux, entre les deux guerres, de surmonter les
contradictions d’une forme d’art créé par la ségrégation (…), une nouvelle
génération d’écrivains, de poètes surtout, s’est levée qui reprenant le
flambeau entend garder la flamme allumée. Et ce, non seulement aux USA, à Cuba,
au Brésil, en Haïti, dans les West Indies, aux Antilles et en Guyane française,
mais aussi sur l’ensemble du continent africain.» - « Nouvelle Somme de la
Poésie du Monde noir», Paris, in «Présence Africaine», 1er
trimestre 1966, p.57. A ceci correspond les textes des poètes afro-antillais
suivants :
+ Aimé Césaire (1913-2008) : «Cahier
d’un retour au pays natal, fragment» :
«Ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole
Ceux qui n’ont jamais su dompter la vapeur ni l’électricité
Ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel…
Ceux qui se sont assouplis aux agenouillements
Ceux qu’on domestiqua et christianisa…
Ma lune est ton soleil»
(«ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
NÈGRE ET MALGACHE», Op.cit., p.57)
+ David Diop (1927- 1960) :
«Celui qui a tout perdu» :
«La lune, maternelle,
accompagnait nos danses
Le rythme frénétique
et lourd du tam-tam,
Tam-tam de joie,
tam-tam de l’insouciance
Au milieu des feux de
liberté.»
(«ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
NÈGRE ET MALGACHE», Op.cit., p.174)
3. L’image méliorative de l’Islam dans
la poésie asiatique du Moyen Âge à nos jours :
Toutefois, l’image méliorative de l’Islam dans la poésie asiatique du
Moyen Âge à nos jours est saisie ici
surtout à travers la lune comme symbole de l’Islam, ce dont Jean Marc Damien
écrit : «En Asie, elle [la lune] est Ying par rapport au soleil le Yang
(…). Elle est le froid : le nord quand le soleil est le chaud : le
sud. Symbole majeur de la fécondité, elle [la lune] était célébrée en Chine lors
de la fête de la Lune (…). Les Chrétiens comparent la Lune à Jean Baptiste dont
il est dit « qu’il n’es pas la Lumière, mais le témoignage…». Pour les
Musulmans, la Lune est un des signes de la puissance d’Allah. Tout comme Jean
Baptiste qui est aussi l’un des prophètes chez les Musulmans « le dernier
des prophètes Mohamed reflète Dieu comme la Lune comme la Lune reflète le
Soleil… » - «Symbolisme et
réalité : la Lune», Op.cit., p.2. D’où par exemple cette image méliorative
de l’Islam, dans les poèmes chinois et Japonais suivants :
A. L’image méliorative de l’Islam dans la
poésie en Chine du Moyen Âge à nos jours :
Pour comprendre le caractère mitigé du
poète chinois vis-à-vis de l’image méliorative de l’Islam, il faut se rappeler
la censure et le contrôles exercés par le pouvoir centrale chinois ses adeptes
chinois lorsqu’il remarque : «L’Islam sinisé est typique d’un groupe
ethnique appelé les Hui, répandu au Ningxia (Chine centrale), dans le Shaanxi,
dans le Qinghai et Pékin (…). Leur foi se base sur les enseignements du Coran,
ils pratiquent la prière à la mosquée, mais ne s’intéressent pas à la politique
(…). La police surveille les mosquées, éloigne des écoles les enseignants qui professent
une foi religieuse, censure poètes et écrivains qui traitent des thèmes liés à
la religion, même s’ils le font de façon vague.» - «Réalités et étrangetés de
l’Islam chinois», Op.cit., pp.2-3. D’où l’attitude religieuse perplexe du poète
chinois dans le poème suivant :
+ Yu Pingbo (1900-1990) : «Le
printemps dans le pavillon en jade» :
«Je tue le temps chez
moi nonchalant
Soleil et lune me
pressent mais comme l’âne traîne la meule je languis
Vaguement j’entends
annoncer le déjeuner
Sorti de table je me
couche
En rêvant dans mes
rêves je m’embrouille
Fantastique ou
réel ? et qui suis-je ?»
(«Le
printemps dans le pavillon en jade»,
in «Yu
Pingbo, expert de littérature classique »,
par Lu
Yonpin in «Littérature Chinoise»,
Op.cit., pp.31-32)
A. L’image méliorative de l’Islam dans
la poésie au Japon du Moyen Âge à nos jours :
Il y va de même de l’ambiguïté l’image méliorative de l’Islam
dans la poésie au Japon du Moyen Âge à nos jours chez les poètes
mêmes les plus classiques de ce pays, tel que le révèle cet article
Wikipédia : «À cause des grands troubles politiques que connaît le Japon à
cette époque [Heian et début Kamatura], Saigyō exprime non seulement la peur du
changement (aware), mais aussi la tristesse (sabi) et la solitude
(kanashi) (…). Sa volonté de se détacher de la société et de contempler
avec lucidité lui permet de mieux appréhender les transformations du monde (…).
Sa poésie resta très influente au Japon durant plusieurs siècles… » - «Saigyō
Hōshi», www.wikipedia.org , p.1-2. D’où le pâle reflet de l’image méliorative de l’Islam
autocensurée dans le texte de ce poète :
+ Saigyō
Hōshi (1118-1190) : «Sous les fleurs des cerisiers» :
«puisse le ciel
me faire mourir au
printemps
sous les fleurs des
cerisiers
au deuxième mois
quand la lune est
pleine»
(«Sous les fleurs des
cerisiers»,
in
« Saigyō Hōshi »,
Op.cit., pp. 2)
En conclusion, au bout de ce tour d’horizon très
sommaire sur «l’image de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos
jours», image tant dépréciative que méliorative, franche ou obnubilée, il ne
nous reste qu’à affirmer avec l’orientaliste allemande Sigrid Hunke : «L’Islam
est sans nul doute de toutes les religions la religion la plus tolérante et la
plus juste, nous affirmons cela sans aucun parti pris et en rejetant les
jugements hâtifs et injustes qui tentent de noircir son image. Si nous ne
pouvons pas faire disparaître ces erreurs historiques qui ternissent injustement
la réputation de l’Islam et l’ignorance dont les gens font preuve à son égard,
nous devons accepter ce partenaire et cet ami en le respectant et en le prenant
tel qu’il est.» - «La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis
pris», Op.cit., p.3.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
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