Dr.
SOSSE ALAOUI MOHAMMED
PETITE
ANTHOLOGIE
DES
POÈTES EN HERBE MAGHREBINS DE
LANGUE
FRANÇAISE
Tétouan
2013
INTRODUCTION
Pour restituer l’expérience des
ateliers ou des clubs d’écriture poétique francophone à l’école dans les principaux pays maghrébins
– le Maroc, l’Algérie et la Tunisie -, manifestement les seuls pays témoignant
d’une telle production, jusqu’à ce jour, sur le net, il y a lieu de souligner
les grands traits de cette pratique didactique, qui a débuté avec l’action de
l’école Freinet, l’Ouvroir de l’Oulipo et la pédagogie des méthodes actives et
créatives du mouvement de la société sans école d’Ivan Ilitch, des années
60-70, du XXe siècle. Cette pratique s’y est caractérisée par notamment :
1) L’intégration
de la poésie à l’école :
Au
sujet de l’intégration de la poésie dans l’enseignement à l’école, Vénus Khouri-Ghata
écrit en s’interrogeant : «Comment inciter les jeunes à devenir
créatifs ? En en formant les enseignants pour qu’ils donnent aux jeunes
l’envie d’écrire de la poésie soit en paraphrasant un
poète connu, soit de décrire en poème
une scène qu’ils ont vécue, conseille le poète irlandais Eavan Boland, et en
invitant les poètes en classe. Ou en créant des clubs [ou ateliers] de poésie,
où les jeunes liront leurs poèmes, compareront leurs textes, se critiqueront au
besoin. Poèmes et textes publiés dans le journal scolaire, dans une revue ou un
journal, dit le poète bulgare Lubomir Levtchev[1].»
C’est aussi ce qui ressort de l’édito de
Driss Louiz directeur du blog du Lycée Ibn Zaïdoun, de Sidi Yahya du Gharb au
Maroc, lorsque son édito affirme : «L’objectif principal de ce blog est de
développer chez l’apprenant des compétences d’écriture, lui offrir quelques
techniques et astuces sous formes de jeux variés en vue de l’inciter produire,
à créer. Se voir publier dans un blog donne plus d’envie à l’apprenant un désir
d’écriture, un plaisir de création, bref une sorte de motivation. L’écrit
aujourd’hui plus que jamais, est devenu un sujet réel d’inquiétude pour
l’enseignant, pour l’élève et pour les parents à l’école[2] [à
l’école].»
2) Les
rôles et les objectifs de l’intégration de la poésie à l’école :
Pour
ce qui est des rôles et des objectifs de l’intégration de la poésie à l’école, Vénus
Khouri-Ghata remarque en particulier : «Tous les poètes interrogés mettent
l’accent sur l’enseignant, son rôle est primordial. C’est à lui, en faisant la
différence entre un texte en prose et un poème, de dire quelle est la
différence entre les deux genres[3].»
Concernant les objectifs de l’intégration de la poésie à l’école, Driss
Louiz du blog de l’école Ibn Zaïdoun indique notamment : «Les professeurs
et les apprenants redoutent les séances d’expression écrite : les uns se
demandant comment motiver l’élève et l’inciter à écrire, comment l’amener à
produire un écrit correct et cohérent ; les autres se disant comment
affronter la phobie de la page blanche et l’extrême indigence de leurs propres
moyens d’expression et de communication à l’écrit. Que faire quand on est si
faible en français pour produire un écrit clair, compréhensible et sans trop de
maladresses?
C’est
à ces questions, ajoute-t-il, que tente de répondre ce modeste atelier, l’objectif
étant de doter l’enseignant de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être lui
permettant de résoudre les nombreux problèmes que pose l’écrit chez nos
apprenants. Et ce en suscitant une attitude réflexive chez l’enseignant par la
valorisation de son expérience et par l’articulation de la théorie et de la
pratique afin d’améliorer les procédés et les procédures pédagogiques[4].» Il
spécifie ensuite les objectifs d’un atelier d’écriture poétique à l’école, et
ce dans le but de faire :
-
trouver et retrouver le goût de l’écrit ;
-
acquérir l’aisance et le plaisir de l’écrit ;
- créer une quantité d’écrits utiles ;
-
faire passer l’élève du mot à la phrase ;
- le
faire passer des jeux de l’écrit poétique à la rédaction ;
-
initier les élèves à l’exploitation des TICES à l’école[5].
3) Les poètes en herbe à
l’école, les ressources et les nouvelles technologies TIC :
Faisant
état des poètes en herbe à l’école, les ressources et les nouvelles
technologies TIC, Jean-Pierre Aubertin, directeur du Centre Départemental de
Documentation Pédagogique de la Moselle, précise à propos du site «LE GRAND ATELIER DES PETITS POETES» :
«LE GRAND ATELIER DES PETITS
POETES» a été mis en ligne en novembre 2000. Ce site illustre l’intérêt
de sélectionner et de fédérer des ressources autour d’une thématique pour les
diffuser librement vers l’ensemble des acteurs et usager du système éducatif.
Chaque
jour, enseignants, élèves, amis de la Poésie peuvent profiter de cet espace et participer
à l’élaboration de son contenu par l’envoi de poèmes, de jeux d’écriture, de
productions multimédias, d’idées pour la classe… Avec des connections en temps
et hors temps scolaires, issues à 78% de France et 22% d’autres pays tels la
Belgique, le Maroc ou le Canada pour en
citer trois parmi les principaux… le site révèle une dimension internationale
au service de la francophonie. Les actuelles 600.000 visites du GRAND ATELIER DES PETITS POETES montrent
qu’il répond à un réel besoin[6].»
4) Les
poètes en herbe à l’école du Maghreb et d’ailleurs en TIC :
Relatant l’interculturalité dans laquelle s’inscrivent les ateliers ou des clubs d’écriture des poètes en
herbe à l’école en TIC, Vénus Khouri-Ghata suggère en l’occurrence : «On
peut sensibiliser les jeunes à la culture d’un autres pays, mais après leur
avoir expliqué le contexte géographique de ce pays, son histoire, ses us et
coutumes. Connaissances qui faciliteraient la compréhension de sa littérature,
même de sa poésie. Pour ma part, je suggère une lecture de « Kalila wa
Dimna » traduit de l’arabe, et duquel s’était inspiré Ésope pour écrire
ses fables (…). Les dialogues de Prévert sont imprégnés de poésie[7].»
Plus
précisément, Jean-Pierre Aubertin rapporte à propos du fonctionnement site des «LE GRAND ATELIER DES PETITS POETES» et de
son audience multi-médiatique en faveur des poètes en herbe à l’école ou
hors d’elle : «Une visite ‘en profondeur’ dans les centaines de pages du GRAND ATELIER DES PETITS POETES montre que
ses contenus proviennent essentiellement de travaux d’écoles primaires, de
classes de 6e et 5e des collèges et d’ensembles scolaires
de l’étranger (la Poésie semble appréciée en Français Langue Étrangère). Les
ressources sont soit ‘repérées’ sur Toile (la publication d’extraits est
demandée à leur auteurs) soit ce sont les enseignants, enfants, poètes qui
sollicitent eux-mêmes le site (dont la notoriété est croissante…) pour livrer
leurs idées ou partager leur créations. Dans les deux cas, et autant que faire
se peut, s’exercent rigueur et vigilance quant à l’authenticité et à la qualité
des productions : aucun contenu ne peut être mis en ligne directement par
l’internaute sans que ce contenu ne soit
validé au préalable[8].»
Pour
conclure, il s’avère que l’expérience exemplaire des poètes en en herbe à
l’école sur le net, illustrée par le site GRAND ATELIER DES PETITS POETES (en France) à laquelle font écho des sites au Maroc, en Algérie et en
Tunisie, offre un modèle à développer au Maghreb dans ce domaine et que
souligne J.-P. Aubertin en ces termes : «Dans ce contexte, en plus de
servir la Poésie à l’École, si les GRAND ATELIER DES PETITS POETES apporte une contribution, si
modeste soit-elle, au développement conjoint des usages pédagogiques des TIC et
d’une précieuse volonté de partager, son existence prendra tout son sens[9]… ».
PREMIÈRE PARTIE
MAROC
POÈTES EN HERBE
DE LANGUE FRANÇAISE
GROUPE
DU LYCEE IBN ZAIDOUN :
Ghizlane Mhaidir
Yassine Bourass
Mohammed Badaoui
Ghizlane Mhaidir
En réponse
à l’appel du blog des poètes en herbe du Lycée Ibn
Zaïdoun de Sidi Yahya du Gharb, dépendant de l’Académie Régionale du Gharb
Chrarda Bni H’ssen (Maroc), Ghizlane
Mhaidir a écrit, le 19 mars 2013, le poème ci-dessous. L’appel du blog était : «A l’occasion de la
Journée Mondiale de la poésie vous êtes conviés à composer des poèmes que vous
diriez devant un public pour célébrer cette journée, à vos plumes alors !».
Ghizlane y exalte l’ouverture, la tolérance et la fraternité humaine.
«Je suis qu’un homme»
Je ne suis
qu’un homme
J’ai frappé à ta porte
J’ai
frappé à ton cœur
Afin de
trouver une grande chaleur
Afin d’oublier
tout le malheur
Pourquoi me repousser ?
Je ne suis
qu’un homme
L’homme qui te ressemble
L’homme qui son cœur est plein de tolérance
L’homme qui ne veut jamais te causer de
souffrance
Si je suis de la Somalie ou de la France, il
n’y a pas une différence
Cher frère,
Tes paroles m’ont brisé le cœur
L’amour, c’est cela ce que doit envahir le cœur
Oublions la tristesse, oublions le malheur
Rejoins-moi et viens m’embrasser avec chaleur.
Yassine Bourass
En réponse à l’appel du blog des poètes en herbe du Lycée Ibn
Zaïdoun de Sidi Yahya du Gharb, dépendant de l’Académie Régionale du Gharb
Chrarda Bni H’ssen (Maroc), Yassine Bourass a écrit, le 19 mars 2013, le poème
ci-dessous. L’appel du blog était :
«À l’occasion de la Journée Mondiale de la poésie vous êtes conviés à composer
des poèmes que vous diriez devant un public pour célébrer cette journée, à vos
plumes alors !». Le jeune poète y dénonce les partis pris et les préjugés
entre les gens.
«Certaines personnes pensent»
Certaines
personnes pensent que vous êtes belle
Même si
vous êtes pleine de problèmes
Même si
vous êtes pleine de dilemmes
Certaines
personnes pensent que vous êtes hypocrite
Car
parfois vous les rendez heureux
Et
parfois vous les rendez malheureux
S’il
vous plaît, excusez-les
Elles ne
savent pas que proférez des leçons
Elles ne
savent pas que vous proférez des dispositions
Afin
d’en bénéficier plus tard comme expérience
Certaines
personnes pensent que vous êtes permanente
Elles ont
oublié que rien n’est permanent
Elles
ont oublié que tout ce que vous avez va mourir
Et vous
aussi
Certaines
personnes pensent que vous êtes une station
Afin de
tester leurs actions
Afin de
tester leurs intentions
Sans
doute c’est la meilleure idée
Vous ne
gagnerez rien de cette vie
Sauf les
bonnes actions qui resteront de vous après la mort
Donc
même si vous êtes belle et fantastique
Vous
êtes qu’une vie
Qui va
expirer dans quelque jour
Mohammed Badaoui
En réponse à l’appel du blog des poètes en herbe du Lycée Ibn
Zaïdoun de Sidi Yahya du Gharb, dépendant de l’Académie Régionale du Gharb
Chrarda Bni H’ssen (Maroc), Mohammed Badaoui a écrit, le 19 mars 2013, le poème
ci-dessous. L’appel du blog était :
«À l’occasion de la Journée Mondiale de la poésie vous êtes conviés à composer
des poèmes que vous diriez devant un public pour célébrer cette journée, à vos
plumes alors !». Le jeune poète y récrimine le poids du temps et le
mauvais sort des victimes et des rescapés des tranchés de la grande guerre
14-18 et de celle qui l’a suivie.
«Terribles et longues sont les minutes»
Terribles
et longue sont les minutes qui s’écoulent sur nous
Réfugiés
dans la terreur, le froid et la boue
Assaillis
sans cesse par l’angoisse, le froid et la douleur
Nourrissant,
à chaque assaut, un peu plus nos peurs
Criant
silencieusement notre souffrance
Horreur
est le mot que nous prononçons à outrance
Énumérant chaque synonyme de la torpeur
Et nos
cœurs se déchirent lorsqu’un de nos frères meurt
C’était
la grande guerre
Ils ont
vécu l’enfer
C’était
la grande guerre
La folie
meurtrière
Par un
beau jour d’été
Sous un
ciel bleu d’azur
Le
clairon a sonné
Pour la
grande aventure
Ils
partirent faire la guerre
Au nom
de la patrie
Ils
étaient jeunes et fiers
Et la
fleur au fusil
Mais du
chemin des dames
Au fort
de Douaumont
Ils ont
perdu leur âme
Sous le
feu des canons
Avec la
peur au ventre
Ils
chantaient le Madelon
En plein
mois de décembre
Quand
ils montaient au font
Ils
tombaient un à un
Fauchés
par la mitraille
De la
Marne à Verdun
Au cœur
de la bataille
Partout
des trous de bombes
Partout
des trous d’obus
Comme la
fin d’un monde
Que leur
tombait dessus
Ils ont
pleuré de joie
Le jour
de l’armistice
Quand
enfin arriva
La fin
de leur supplice
Après un
grand silence
Les
cloches de la paix
Dans le
ciel de France
Se
mirent à sonner
14-18
C’était
la grande guerre
C’était
la der des ders
Mais
cette grande guerre
Ne fut
pas la dernière[10]
PREMIÈRE PARTIE
MAROC
POÈTES EN HERBE
DE LANGUE FRANÇAISE
GROUPEMENT
CULTUREL DE KENITRA :
Jamal Boushaba
Nïma Rachdi
Ali Khadaoui
Saïd Benabbou
Rédouane Benayada
Abdelmajid Mgadmi
Naïma Bentouimou
Jamal Boushaba
Membre
du ‘Groupement culturel de Kénitra’ (Maroc), un atelier de poète en herbe,
formé de lycéens, d’étudiants et de professeurs, animé par Jean-Pierre Koffel,
inspecteur de français, Jamal Boushaba, Lycéen (7eLM), a produit les
poèmes ci-dessous, parus, dans le 2e Recueil de ce groupement, en
décembre 1983, et dont l’auteur remporte le Premier Prix de Poésie de la ville,
décerné par le Gouverneur de la Province de Kénitra, en Juin 1983. Boushaba y
chante le printemps, la détresse du monde déshumanisé et la nostalgie d’un paradis
perdu.
«J’ai bu le printemps»
J’ai bu le printemps à pleines gorgées
De ses parfums je me suis enivré
Je me suis noyé dans son ciel au bleu précieux
Et j’ai vu déferlantes les vagues vertes sur la
plage désertée
Les mouettes blanches tournoyant voligeant
Sur la mer et dans le vent
Puis j’ai vu
Un enfant nu
Courant sur le sable
Vers les châteaux de coquillages où j’avais
caché mes rêves endormis.
«Dans ton regard»
Dans ton
regard adouci
J’ai vu
des poules effrayées
Au son
du muezzin.
Dans ton
regard humide
J’ai vu
la pluie crépiter
Sur les
herbes desséchées.
Dans ton
regard meurtri
J’ai vu
les crimes de toute l’humanité
Les cris
de tous les souffrants.
Dans ton
regard assiégé
J’ai vu
les remparts s’effondrer
Sous les
laves
D’un
volcan réveillé.
«Paradis perdu»
C’était
le temps où l’on savait aimer
Les
fleurs s’unissaient ou s’offraient en bouquets
Aux
mains qui les cueillaient
Les
oiseaux chantaient
Aux
passants qui ne parlaient pas passaient
Et
regardaient
Les murs
s’entrouvraient découvrant des jardins
Sans
pudeur
Les
enfants ne grandissaient plus et riaient
Les
couleurs devenaient amies
Il
pleuvait du soleil à torrents
Parfois
la pluie tombait musicienne
L’eau
comme un cheval courait
C’était
le temps où l’on savait aimer.
Naïma Rachdi
Membre
du ‘Groupement culturel de Kénitra’ (Maroc), un atelier de poète en herbe,
formé de lycéens, d’étudiants et de professeurs, animé par Jean-Pierre Koffel,
inspecteur de français, Naïma Rachdi, étudiante en lettres, a écrit les poèmes
ci-dessous, parus, dans le 2e Recueil de ce groupement, en décembre
1983, et dont l’auteur remporte le deuxième Prix de Poésie de la ville, décerné
par le Gouverneur de la Province de Kénitra, en Juin 1983. Boushaba y chante le
printemps, ses sentiments de la nature et de la belle saison d’été.
«Bonjour le printemps»
Ce matin
l’oiseau m’a chanté des chansons
Des
chansons de fleurs, des chansons d’oiseaux.
Ce matin
il fait bon dans les cœurs
Et la
pluie se fait douce sur les fleurs.
Le ciel s’est
habillé de bleu
Les
soucis m’ont dit adieu.
Le temps
est si bon que les fleurs
D’un
long sommeil se réveillent,
La
rouge, la blanche, la bleue,
Les
roses, les pois de senteur, les fleurs des champs,
Toutes
les dames des jardins
Se sont
faites belles ce matin.
«La jeune fille à l’hirondelle»
La jeune
fille est triste,
Dans son
jardin en fleurs.
Elle
pense au bonheur.
L’hirondelle
bat des ailes et s’en va,
Dans le
ciel tout bleu.
Elle
dessine des lignes et des courbes
Elle
s’éloigne en dansant
Dans le ciel
bleu.
Elle est
malheureuse,
La jeune
fille dans son jardin en fleurs.
Toutes
les plantes se moquent de son chagrin…
Peut-être
pas cette hirondelle
Qui lui
chantait, tout à l’heure,
Une
chanson des pays chauds,
Une
chanson du bonheur.
Et le
soir en rêvant,
Elle
pense à l’hirondelle.
Reviendra-t-elle
demain
Pour me
dire bonjour
Mon
hirondelle du matin?
«Été»
Le ciel
bleu d’azur
À
l’infini s’étend
Et les
oiseaux dans l’air pur
Défient
le temps.
Leurs
cris son des chansons
Gais
comme leur vol insoucieux
Ils
volent dessinent des ronds
Amoureusement
dans les cieux.
Le
soleil rayonne amoureux
De la
vie et de la saison
La
lumière de ce jour heureux
Colore
toutes les maisons.
Les plus
jolies fleurs de mon jardin
Ont la
tête dévêtue
Les plus
vieilles sont mortes ce matin
Et
demain il n’y en aura plus.
Mais le
ciel bleu d’azur
À
l’infini s’étend
Et les
oiseaux dans l’air pur
Défient
le temps.
Ali Khadaoui
Membre
du ‘Groupement culturel de Kénitra’ (Maroc), un atelier de poète en herbe,
formé de lycéens, d’étudiants et de professeurs, animé par Jean-Pierre Koffel,
inspecteur de français, Ali Khadaoui, professeur de français, a composé les
poèmes ci-dessous, parus, dans le 2e Recueil de ce groupement, en
décembre 1983, où il chante le désarroi de l’homme moderne, et le réveil de son
ego face à l’univers stellaire et à lui-même.
«Délire»
Dans ma déréliction
Dans mes pensées désatomisées
Dans mon cœur crépi de créances homographes
Couve une confusion garance
Mon rêve, un peu pochard
Exécute une série de pochades
Sous le porche de mon errance.
Mes stalactites enlacent mes stalagmites
Et à travers cette grille subite
Je vois un sphinx
Embrasser un visage humain.
«Voyage»
Apprivoiser
l’impossible
Courir
vers l’abîme
Qui
m’attend
Faire
danser la terre
En sens
inverse
Dans un
autre univers le matin me réveiller
Je me
vois déjà, debout, tout nu,
Dans la
vallée d’une autre galaxie,
Et à mes
côtés
Celui
que j’ai tant cherché
Celui
que j’ai tant traité
D’ennemi
entêté :
Mon
double.
Saïd Benabbou
Membre
du ‘Groupement culturel de Kénitra’ (Maroc), un atelier de poète en herbe,
formé de lycéens, d’étudiants et de professeurs, animé par Jean-Pierre Koffel,
inspecteur de français, Saïd Benabbou, collégien, a produit les poèmes
ci-dessous, parus dans le 2e Recueil de ce groupement, en décembre
1983, où il y célèbre l’enfance malheureuse, et l’éros de l’adolescence.
«L’Enfant au banjo»
La nuit
il caressait seul ses romances
Assis
sur un trottoir tendant la main
Le 21 du
mois de juin un enfant tout brun
Sonnait
sur son banjo sans corde
Le glas
de son enfance
de sa
misère sans fin
L’enfant
brun criait d’une voix frêle
Vers la
horde des avares
sans pitié
sans foi
Et parlait à son banjo
une langue
spéciale…
Écoutez…
«Alexandrin»
Sur le pont de pierre, sur mon bourrin,
Je l’ai rencontrée.
Elle était jeune, jolie et fière,
Elle s’appelait alexandrin.
J’ai voulu lui parler, je me concentrais,
oh ! moi je me croyais malin !
Elle me sourit. Enfer ou paradis ?
Je m’en souviens, c’était hier.
Alexandrin, tu es mon amour, ma vie, ma prière.
Rédouane Benayada
Membre
du ‘Groupement culturel de Kénitra’ (Maroc), un atelier de poète en herbe,
formé de lycéens, d’étudiants et de professeurs, animé par Jean-Pierre Koffel,
inspecteur de français, Rédouane Benayada, professeur de français, a conçu les
poèmes ci-dessous, parus dans le 2e Recueil de ce groupement, en
décembre 1983, où il y évoque l’exil intra-muros et le rêve idyllique nocturne.
«L’exilé»
J’étais
le temps fuyant
J’étais
le benjamin du paradis
Dans une
cité fabuleuse.
Mais le
sort m’a chassé de mon château
Je suis maintenant
un exilé dans ma demeure.
Un
invité mal venu,
Une
poussière, rien.
«Un songe du matin»
Je
montais vers les cieux lointains,
Sur un
char de nuages gris
Un vent
doux, des anges sages, une rencontre.
C’était
elle !
Je la
vis, sous une échelle étoilée
Cacher
les étincelles du firmament
Avec une robe aux boutons de tendresse,
Et lui dis : »ton nom, douce
sirène ? »
«Moi, me répondit-elle, la nuit, le rêve,
La pluie, le songe, à toi de choisir. »
Une légère brise secoua ma vision,
Les rayons du soleil m’arrachèrent ma joie.
C’était un songe du matin.
Abdelmajid Mgadmi
Membre
du ‘Groupement culturel de Kénitra’ (Maroc), un atelier de poète en herbe,
formé de lycéens, d’étudiants et de professeurs, animé par Jean-Pierre Koffel,
inspecteur de français, Abdelmajid Mgadmi, étudiant en sciences, a créé les
poèmes ci-dessous, parus dans le 2e Recueil de ce groupement, en
décembre 1983, où il chante l’innocence de l’enfance et la vie de la nature
effacée par les ravages du béton.
«Qui a piétiné les roses de mon innocence»
Non, je
ne vous dirai pas qui a piétiné les roses de mon innocence.
Non, je
ne vous dirai pas de quoi ils ont arrosé les jardins de mon enfance.
Non, je
ne vous dirai pas de quelle couleur ils ont
repeint
ma vie, ni de quel pinceau ils ont tracé les
lignes
de mes souffrances.
Non, je
ne vous dirai pas de quel feu ils nourri mon
sort pour
en faire une flamme d’enfer.
Non, je
ne vous dirai pas qui je suis car moi-même je
l’ignore.
Non, je
ne vous dirai rien, car ma gorge se serre et il
n’en
sort qu’une voix cassée à laquelle vous ne comprendriez
pas
grand-chose.
Non, je
ne vous dirai rien. Et puis, vous êtes trop curieux
de
vouloir trop en savoir sur moi, un moi sans existence.
Je me
tarai, j’irai retrouver le silence un silence
Immortel,
exilé du royaume de la paix.
«J’entends la pluie sur le toit»
J’entends sur le toit,
le fracas des feuilles mortes,
un bruit de pas,
le grincement d’une porte,
un chien qui aboie.
Je vois
dans mon jardin de béton,
des êtres bizarres
à travers les buissons,
des silhouettes dans le noir,
des images tachées de sang.
De partout,
des éclairs aveuglants
des tonnerres assourdissants
que je ne peux plus endurer
je crie,
pour ne rien entendre
pour ne plus souffrir
je serre ma tête entre mes mains
et je ferme les yeux
je ferme tout
jusqu’à ma lucarne aux barreaux
et je sens
des regards d’horreur
une main forte sur moi
un pincement au cœur
des fous-rires autour de moi.
Naïma Bentouimou
Membre du ‘Groupement culturel de Kénitra’
(Maroc), un atelier de poète en herbe, formé de lycéens, d’étudiants et de
professeurs, animé par Jean-Pierre Koffel, inspecteur de français, Naïma
Bentouimou, lycéenne (7e SE), a écrit le poème ci-dessous, paru dans
le 2e Recueil de ce groupement, en décembre 1983, où elle glorifie avec
ferveur la faune et la flore de la belle nature.
«Exercice»
Une
rosée en ce matin brillait
Sous les
rayons du soleil rentoileur.
Les
dernières étoiles s’éteignaient,
Elles
quittaient le ciel à contrecœur.
Sur une
branche un rossignol chantait.
Un
canari au loin faisait chœur.
Bientôt,
toute la forêt s’éveillait.
Tous
fêtaient ce nouveau jour de bonheur.
Sur les
fleurs, les papillons voltigeaient.
Les
abeilles travaillaient dans l’ardeur.
Dans son
trou noir, le hibou s’apaisait.
Et se
taisait le grillon rabâcheur.
Dans son
nid un oisillon s’étirait,
Il
rêvait d’explorer cette splendeur.
Une
araignée attentive tressait
Un piège
fin pour ses admirateurs.
Là-bas, le soleil déjà se couchait.
Les étoiles brillaient avec ferveur.
Dans son trou noir, le hibou ululait.
Et le grillon stridulait de tout cœur[11].
DEUXIÈME PARTIE
ALGÉRIE
POÈTES EN HERBE
DE LANGUE FRANÇAISE
GROUPE
DE L’ÉCOLE DALIA :
Fyela Chaoui
Dina Mokrani
Sabrina Larkem
Yasmine Latrech
Yasmine Drici
Bahlouli Mehdi
Leila Saïd
Ryan Kafi
Lilya Brahimi
Soufiane Aït Larbi
Fyela Chaoui
Des poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger
(PE2 à 3e), à partir de 5 ans, Fyela Chaoui (3e) fait
partie du Recueil de poèmes de cette école, publié le 01 mars 2008, et dédié à
leurs professeurs et à leurs parents. Le choix porte ici sur des textes de
poètes en en herbe du CE2 au CM2. Des 8 thèmes traités, Chaoui aborde celui de
«Mon avenir comme je le rêve» dans ce poème exaltant la paix, l’égalité,
l’humanité et la protection de l’écosystème ci-dessous :
«Rêve d’avenir»
Je rêve d’un avenir
Où le monde est en paix
Où les forêts détruites repoussent
Où les guerres disparaissent
Où les cris des malheureux se taisent
Pour laisser place au bonheur
À une joie infinie
À l’égalité, à la tendresse
Un monde sans pollution
Fluide, émerveillé par son habit émeraude et saphir
Son ciel limpide
Afin que l’humanité retrouve sa sérénité.
Dina Mokrani
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Dina Mokrani (CM1) fait partie du Recueil de poèmes de cette école, publié
le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents. Des 8 thèmes
traités, Mokrani aborde également le thème de «Mon avenir comme je le rêve»
dans ce poème rêvant d’un monde convivial
où les gens peuvent vivre heureux et intimement solidaires :
«Le rêve»
Un soir dans mon grand lit bleu
J’ai fermé mes beaux yeux
Et j’ai souhaité faire un rêve
Qui jamais ne s’achève
J’ai souhaité voir le monde heureux
Des gens gais et joyeux
Qui partage les souvenirs
Et les moments de plaisir
On s’amusait si bien
Qu’au petit matin
J’ai voulu les retenir
Et ne pas les laisser partir
Sabrina Larkem
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Sabrina Larkem (CM1) fait partie du Recueil de poèmes de cette école,
publié le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents. Larkem
aborde aussi le thème de «Mon avenir comme je le rêve» dans ce poème rêvant
d’un voyage à la découverte du monde et des autres civilisations pour en
revenir enrichie confier les souvenirs à ses amis :
«Le rêve»
J’aimerai tant voyager
Et partir où je voudrais
Voir l’Allemagne, l’Italie
L’Angleterre et la Russie
J’y découvrirai des civilisations et des trésors enfouis
J’en apporterai des souvenirs pour moi et mes amis.
Yasmine Latrech
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Yasmine Latrech (4e) fait partie du Recueil de poèmes de cette
école, publié le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents.
Latrech aborde aussi le thème de «Mon avenir comme je le rêve» dans un poème
rêvant de liberté, d’espoir d’un destin meilleur et d’un monde où tout le monde
pourrait vivre heureux :
«Oui rêver»
Ma liberté c’est de penser
Rêver est un art qu’il faut savoir réaliser
Moi j’adore rêver
Me croire dans un monde imaginé
Dans mon histoire, j’ai des ailes.
Dans mon rêve, on ne se promet jamais
Rêver ce n’est pas un péché
C’est un espoir pour un destin meilleur
Qui fusionne au fond de notre cœur
À l’intérieur de nos pensées…
C’est pour cela que j’aime rêver
Je vois un monde meilleur
Où tout le monde vit dans le bonheur…
Yasmine Drici
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Yasmine Drici (6e) fait partie du Recueil de poèmes de cette
école, publié le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents.
Drici aborde aussi le thème de «Mon avenir comme je le rêve» dans un poème
rêvant de grandir et sortir pour connaître le monde, s’instruire et acquérir le
savoir du sage :
«Mon avenir comme je le vois»
Je sais qu’un jour
Je sais qu’un jour je serais grande
Je pousserai ma porte et je
connaîtrai le monde
J’observerai par la fenêtre
Et je trouverais la voix du ciel
Je voyagerai au-dessus des voyelles
Ainsi sans besoin de voyage
Sans besoin de regard
J’atteindrai le savoir du sage.
Mehdi Bahlouli
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Mehdi Bahlouli (5e) fait partie du Recueil de poèmes de cette
école, publié le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents.
Bahlouli aborde par ailleurs ici le
thème de «Maman», consacrant la fête des mères, dans un poème témoignant avec
ferveur de son amour, son affection et sa reconnaissance envers sa mère :
«Ma chère maman»
Ton cœur ne souffle que pour moi
Ton affection me peine à foison
Ton adulation n’est qu’envers moi
Tous mes chaleureux sentiments sont pour toi
C’est toi qui as souffert pour mon initiation
Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai.
Oui, chère maman, je ne t’oublierai jamais.
Leila Saïd
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Leila Saïd (6e) fait partie du Recueil de poèmes de cette
école, publié le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents.
Saïd aborde aussi ici le thème de
«Maman», consacrant la fête des mères, dans un poème où, faisant fi du reste du
monde, elle réserve exclusivement son amour filiale à sa mère :
«Maman»
Demande au ruisseau de
Ne plus couler…
Demande au soleil de ne
Plus briller…
Demande au vent de ne
Plus souffler…
Mais ne me demande jamais
De ne plus t’aimer !
Ryan Kafi
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Rayan Kafi (CM2) fait partie du Recueil de poèmes de cette école, publié
le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents. Kafi aborde également
le thème de «Maman», consacrant la fête des mères, dans un poème où il énumère
les soins que lui prodigue sa mère, pour faire de lui un homme d’avenir, tout
en lui avouant son pur amour filial :
«Maman»
Qui se sacrifie chaque jour pour moi ?
Qui me berce dans mon lit chaque soir ?
Qui ne veut que mon bien ?
Qui a peur pour moi ?
Qui m’a donné la vie ?
Qui fait tout pour moi ?
Pour réussir et avoir une vie meilleure ?
Pour être un homme, demain ?
Pour avoir une place dans cette vie.
Voulez-vous le savoir ?
C’est ma mère
Le seul être humain qui puisse faire
Tout ça pour son fils ; c’est la mère
Je t’aime maman.
Lilya Brahimi
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Lilya Brahimi (5e) fait partie du Recueil de poèmes de cette
école, publié le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents.
Brahimi aborde également le thème de «Maman», consacrant la fête des mères,
dans un poème où elle fait le portrait idyllique et vivant de sa mère, tout en
lui avouant son grand amour éternel :
«Maman»
Maman,
quel joli surnom
À mes yeux tu es un diamant
Tes cheveux blonds, comme le soleil
Brillent dans mon cœur ;
Tes beaux yeux verts tel un océan
Me font nager dans le bonheur
Man, tu es mon grand amour
Tu m’as porté neuf mois dans ton ventre lourd
Ta douce voix me faisait rêver
Quand j’étais bébé.
En chantonnant tu me berçais
Maman, je t’aime et je t’aimerai toujours.
Soufiane Aït Larbi
Des
poètes en herbe de l’École Dalia d’Alger (PE2 à 3e), à partir de 5
ans, Soufiane Aït Larbi (CE2a) fait partie du Recueil de poèmes de cette école,
publié le 01 mars 2008, et dédié à leurs professeurs et à leurs parents. Aït
Larbi aborde aussi le thème de «Maman», consacrant la fête des mères, dans un court
poème où elle compare sa mère à l’hirondelle, à la mousse et un chat blanc,
êtres et choses doux, familiers et pleins de tendresse, peuplant son imaginaire
enfantin :
«Maman tu es belle»
Maman tu es belle
Comme une hirondelle
Maman tu es douce
Comme une poignée de mousse
Maman tu es gentille comme un chat blanchi
TROISIÈME PARTIE
TUNISIE
POÈTES EN HERBE
DE LANGUE FRANÇAISE
GROUPE
DE L’ÉCOLE ROBERT DESNOS :
Mehdi B.H.
Josias B.
Selim
Yasmine B.F.
Adam A.
Nadia K.
Sarah G.
Yasmine M.
Mehdi B.H.
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous relevons un
poème de Mehdi B.H. (CM2E), où ce dernier exprime ludiquement le malaise et les
fantasmes d’un être solitaire, angoissé et par hypothèse tourmenté et insociable :
«Ma poésie»
Si
j’avançais comme un escargot
J’aurais
peur de me faire écraser
Si
j’avais un caractère de chien
Je
‘aurais pas de copain
Si
j’avais une mémoire d’éléphant
J’aurais
peur d’être trop grand
Si
j’avais un chat dans la gorge
J’aurais
peur d’avoir trop de sang
Si
j’avais un appétit de moineau
J’aurais
peur d’être anorexique
Et si
j’avais la chair de poule
J’aurais
peur d’être mangé tout cuit !
Josias B.
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous relevons un
poème de Josias B. (CM2E), où celui-ci rend compte par jeu poétique d’une idée
obsédante qui ronge le je et lui ôte le sommeil, au point de transformer son
état d’esprit :
«J’ai dans un coin de ma tête»
Cette
pensée
Qui noue
mon ventre
Qui me
travaille l’esprit
Qui me
donne mal à la tête
Et qui
m’empêche de fermer les yeux la nuit
Qui
m’épuise
Et
m’exaspère
Je l’ai
dans un coin de ma tête
Cette
pensée
Qui
transforme mon esprit.
Selim
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous recueillons un
poème de Selim (CM2E), composé le jeudi 3 février 2011, où il rapporte par
imitation l’affliction d’un je éploré, à la suite d’une mauvaise nouvelle qui
lui brise le cœur et le fait souffrir à en mourir de problèmes :
«J’ai dans un coin de mon cœur»
Cette
terrible nouvelle
Qui me
brise le cœur.
Autant
que de pots de fleurs
qui se
cassent quand ils tombent sur mon cœur.
Tous ces
problèmes
Qui me
brisent la tête
Me font
souffrir.
Au point
d’en mourir.
Yasmine B.F.
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous relevons un
poème de Yasmine B.F. (CM2E), où celle-ci évoque l’enchantement que lui procure
le poème qu’elle avait en tête, qui l’a invitée à entreprendre d’écrire :
«J’ai dans un coin de ma tête ce poème»
Ce poème
qui est
magnifique
et
m’émerveille
qui me
rend heureuse
et
m’inspire
qui me
dit d’écrire
et me le
chante
je l’ai
dans un coin de ma tête
Ce poème
Et grâce
à lui,
Je
commence à écrire.
Adam A.
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous relevons un
poème de Adam A. (CM2E), où il exalte la liberté d’expression contre l’autocensure
et la dictature :
«Liberté d’expression»
J’ai
dans un coin de ma tête
Cette
personne qui me casse la tête
Et qui
me coupe la langue
Qui
m’empêche de m’exprimer
Et je ne
suis pas fière d’elle.
Qui
n’arrête pas de dictaturer
Et
d’exécuter
J’ai
dans un coin de ma tête
Cette
personne
Et je
m’en souviendrai.
Nadia K.
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous relevons un
poème de Nadia K. (CM2E), où celle-ci l’état d’alerte nocturne dans les rues
désertes d’une ville où siège le je :
«Dans l’événement»
Ici, on
est comme coincés dans la gueule du loup
L’ennemi
est partout car… c’est nous même
La peur
a envahi tout le monde
Les rues
étaient désertes
Le cœur
des gens est plein de peur et d’angoisse
Mais,
par chance, le soleil revient
mais
encore caché par un nuage.
Sarah G.
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous relevons un
poème de Sarah G. (CM2E), où il appelle à se détourner du passé en faveur du
présent et du futur :
«Le temps qui passe»
Le passé
est passé
Il
montre le temps qui s’est éloigné
Le
présent est présent
Il
montre le temps qui se passe maintenant
Le futur
est futur
Il
montre ce qui se passera demain
Dans le
futur lointain : c’est peut-être le destin.
Le passé
peut-être représenté
D’une
façon composée, comme le passé composé
Qui
exprime quelque chose qui s’est passé ou… imparfait.
Bon,
assez parler du passé !
Passons
au présent qui a
Des
verbes qui changent tout le temps.
Puis le
futur où les verbes
Ont la
même terminaison
Ah,
quelle allure !
Ce
futur !
Yassine M.
De la
production des poètes en herbe de l’École Robert Desnos, de Tunis, un groupe
élèves du CM2E, écrite en atelier informatique sous forme de poèmes individuels
qui s’inspirent d’un texte de Bernard Friot, et publiée sur le site de cette
école, dont certains sont datés de janvier et février 2011, nous relevons un
poème de Yassine M. (CM2E), où il compatit au sort des morts et exalte la vie, la
fraternité humaine et la réalité vivante :
«Acrostiche»
Je l’ai
dans un coin de mon cœur
La
personne qui meurt
Avec ses
manifestations, regarde la
Vie en
face
Imaginez
que dans la réalité, nous sommes tous frères et sœurs
Et c’est
la réalité !
Table des matières
INTRODUCTION 2
PREMIÈRE
PARTIE
MAROC
POÈTES
EN HERBE
DE
LANGUE FRANÇAISE
GROUPE
DU LYCEE
IBN ZAIDOUN :
Ghizlane Mhaidir 10
Yassine Bourass 12
Mohammed Badaoui 14
PREMIÈRE
PARTIE
MAROC
POÈTES EN
HERBE
DE
LANGUE FRANÇAISE
GROUPEMENT
CULTUREL
DE KENITRA :
Jamal
Boushaba 18
Nïma
Rachdi 21
Ali
Khadaoui 24
Saïd
Benabbou 26
Rédouane
Benayada
28
Abdelmajid
Mgadmi
30
Naïma
Bentouimou
33
DEUXÈME
PARTIE
35
ALGÉRIE
POÈTES EN
HERBE
DE
LANGUE FRANÇAISE
GROUPE
DE L’ÉCOLE
DALIA :
Fyela
Chaoui 36
Dina
Mokrani
37
Sabrina
Larkem
38
Yasmine
Latrech
39
Yasmine
Drici 40
Bahlouli
Mehdi 41
Leila
Saïd 42
Ryan
Kafi 43
Lilya
Brahimi 44
Soufiane
Aït Larbi
45
TROISIÈME
PARTIE
46
TUNISIE
POÈTES EN
HERBE
DE
LANGUE FRANÇAISE
GROUPE
DE
L’ÉCOLE ROBERT DESNOS :
Mehdi
B.H. 47
Josias
B. 48
Selim
49
Yasmine
B.F. 50
Adam A. 51
Nadia K.
52
Sarah G.
53
Yasmine
M. 55
[1] Vénus
Khouri-Ghata Vénus Khouri-Ghata : «POURQUOI FAUT-IL INTEGRER LA POESIE
DANS L’ENSEIGNEMENT SCOLAIRE ?», www.unesdoc.unesco.org , p.1.
[3] Ibidem.
[5] Ibidem.
[7] Vénus
Khouri-Ghata Vénus Khouri-Ghata : «POURQUOI FAUT-IL INTEGRER LA POESIE
DANS L’ENSEIGNEMENT SCOLAIRE ?», Op.cit., p.1-2.
[9] Op.cit., p.3.
[10] Driss Louiz : «Journée mondiale de la
poésie», www.lewebpedagogique.com
/ibnzaidoun/2013/03/12, pp.1-2 et Najat Zaït : «Atelier de
l’écrit», www.lewebpedagogique.com
, pp.1-2.
[11] Jean-Pierre Koffel : «Poètes de
Kénitra», Deuxième Recueil-Décembre 1983, pp.13-37. Le choix s’est limité
aux poèmes en vers individuels, car on y trouve aussi des poèmes en vers de
composition collective et des poèmes en prose de création individuelle.
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