LA DÉMOCRATISATION
ET LA POÉSIE DE L’ÉCOLE DE
L’ÉCOLIER
ET DU MAÎTRE D’ÉCOLE CHEZ LES POÈTES
ARABES ET FRANÇAIS DU VIIIe AU XXIe siècle
En évoquant «la démocratisation et la
poésie de l’école, de l’écolier et du maître d’école chez les poètes arabes et français, du VIIIe au
XXIe siècles», on embrasse une vision d’une littérature d’enfant et de jeunesse,
visant l’accès à l’école comme indice de promotion sociale par l’école, de
l’écolier et de la société française et arabe, à travers les siècles. Pierre
Bourdieu et Jean-Claude Passeron en disent : « Mais si l’on entend par ‘démocratisation’
ce que le mot suggère toujours implicitement, à savoir le processus
d’égalisation des chances scolaires des enfants issus des différentes
catégories sociales (…), l’accroissement empiriquement constaté des chances de
toutes les catégories ne constitue pas par soi un signe [un indice] de ‘démocratisation’.»
- «L’ACCÈS À L’ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR», in «Sciences
et Philosophie», Casablanca, Dar El Kitab, 1972, p. 293. Or, les poètes arabes
(dès le VIIIe siècle) et français (du XVe
siècle) y ont séculairement contribué. Georges Henein écrit : «C’es à la
faveur de cette réconciliation [avec les mots] que le poète peut voir au-delà
du visible, remettre inlassablement en question les dimensions de sa propre
vie, projeter l’image de son palais sur l’écran pitoyable des autres hommes,
les mener à leur tour vers tout ce qui est bon à désirer, bon à rêver, bon à
posséder, ou à dynamiser, bon à payer la vie.» - «L’esprit frappeur»,
Ed. Encre, 1980, p.25. En est la preuve le legs anciens et moderne des poètes français et arabes suivant :
I. La démocratisation et la
poésie de l’école de l’écolier et du maître d’école chez les poètes français
des XVe – XXIe siècles :
Au sujet de la poésie et la
démocratisation de l’école de l’écolier et du maître d’école chez les poètes
français des XVe – XXIe siècles, Robert Kanters écrivait en 1957 : «Élément
souvent essentiel de la formation à l’école et au lycée, distraction souvent
préférée tout au long de la vie, la littérature [v. ici la poésie] garde
en France une grande importance (…). Presque tous les héritages de la poésie
française, du préclassicisme au symbolisme et au surréalisme sont encore
cultivés. Mais il n’y a plus d’école pour les poètes, sauf l’école
buissonnière, et « les mots font l’amour [par la démocratisation de
l’école de l’écolier et du maître d’école].» - «LA FRANCE AUJOURD’HUI»,
Paris, Hatier, 1957, pp.227, 234. Ainsi en est-il question dans les poèmes français
portant sur :
1- La démocratisation et la
poésie par la nostalgie de l’école de l’écolier et du maître d’école chez
François Villon (1431-1463) :
La démocratisation et la poésie
manifestent ici la nostalgie de l’école, de l’écolier et du maître
d’école, chez le poète français, François Villon qui, déjà au XVe siècle, se
désole, à propos de sa fugue de l’école, le « Frensh Dream » des
Français, selon la formule de Peter Gumbel, qui en dit : «Les Français se
moquent souvent des Américains et de leur «American Dream», cette grande vision
d’un pays où les opportunités se rencontrent à chaque coin de rue. Mais la
France a aussi son propre «Frensh Dream». Il s’appelle l’ «école». »
- «On achève bien les écoliers», www.petergumbel.fr , p.1. Villon clame alors dans :
«AU TEMPS DE MA JEUNESSE FOLLE»
« Hé
Dieu! Si j’eusse étudié
Ou temps de
ma jeunesse folle
Et à bonne mœurs
dédié,
J’eusse
maison et couche molle.
Mais
quoy ! je fuyoië l’escolle
Comme fait
le mauvaiz enffant
En escrivant
cette parolle
A peu que le
cueur ne me fent !»
www.ac-reims.fr ,
p1.
François Villon a vécu approximativement entre 1430 et
1463. On croit savoir qu'encore enfant il perdit son père et qu'un
certain chanoine de Saint-Benoît-le-Bétourné recueillit cet enfant insoumis qui
devait, pour n’avoir pas été à l’école a mal tourné et a commis des méfaits
notoires (vol et assassinat), qu’il relate en des pages éclairantes la poésie
française de tous les temps. Plus immorale encore, la légende veut qu'il dut à
un poète et à la poésie d'avoir la vie sauve. Après avoir agressé un notaire, Pire
encore, il fut arrêté et condamné à la pendaison, pour avoir agressé un notaire
pontifical, mais Charles d'Orléans, Poète et roi, lui aurait accordé sa grâce pour avoir été
enthousiasmé par sa "Ballade des pendus". La démocratisation de
l’école de l’écolier et du maître aurait
sans doute sauvé Villon et ses semblables de la criminalité dans
laquelle, malgré son génie littéraire, celui-ci avait sombré. Roger Dufour
écrit : «Notre première – et parfois notre seule – expérience de la
formation est celle de l’école » - «Formation et langage », in «FORMATION
2», Ed. Payot, 1974, p.145
2. La démocratisation et la
poésie par la perfection du savoir de l’école, de l’écolier et du maître d’école chez Sébastien Brant (1457-1521) :
Au XVIe siècle, le poète
français, Sébastien Brant, fait la satire en appelant à la perfection du savoir
de l’école, de l’écolier et du maître
d’école, savoir qu’il juge défavorable, trop coûteux et sans rapport avec la
vie réelle, tout en en dénonçant les
déboires, dans :
«LA NEF DES
FOUS»
«Je ne veux
pas ménager les étudiants,
Le bonnet
leur revient de droit,
et s’ils
touchent seulement du bout des doigts,
la pointe leur
tombe aussitôt dans le dos.
Car, au lieu
d’étudier sérieusement,
Ils
recherchent plutôt leur amusement…
Aussi
faut-il en faire le reproche aux Maîtres
qui ne
savent enseigner la vraie culture
et qui se
perdent en polémiques stériles…
Voilà le
savoir qui se vend actuellement
dans nos
écoles !»
En
février 1494, durant le Carnaval - la saison des fous -, parut à Bâle,
"Das Narren schyff" du strasbourgeois Sébastien Brant. Le succès du
livre fut foudroyant et durable. Le livre en langue allemande avait connu un
grand succès. Brant, dominé par l'idée que les malheurs des hommes résultent des
défauts de leur éducation, et d’une
démocratisation morale du rapport de l’école, de l’écolier et du maître
d’école. Et comme dit Michel Yoyo : «La formation aurait donc à se
préoccuper des questions de liberté, d’équilibre mental, de langage et de
démocratisation.» - «À propos d’une expérience de formation aux Antilles», in «FORMATION
2», Op. cit., p.202.
3- La démocratisation et
la poésie par la solidarité de l’école de l’écolier et du maître d’école chez Jean de La Fontaine
(1621-1695) :
Solidarité, sens du devoir
citoyen, ou sympathie semblent ici le lieu où se manifeste chez le poète fabuliste
français de l’âge classique, Jean de la Fontaine, exaltant la démocratisation par
la solidarité de l’école, de l’écolier,
et du maître d’école, dans la poésie française du XVIIe siècle :
« L’ENFANT
ET LE MAÎTRE D’ÉCOLE »
D’un certain
Sot la remontrance est vaine.
Un jeune
enfant dans l’eau se laissa choir,
En badinant
sur les bords de la Seine.
Le Ciel
permit qu’un saule se trouva
Dont le
branchage, après Dieu, le sauva.
S’étant pris,
dis-je, aux branches du saule,
Par cet
endroit passe un Maître d’école ;
L’enfant lui
crie : Au secours, je péris...
Le Magister,
se tournant à ces cris,
Ayant tout
dit, il mit l’enfant à bord...
Le Créateur
en a béni l’engeance. »
Dans cette
fable La Fontaine critique la pédagogie dominante de l’école, l’écolier et du
maître d’école et propose, à la place. Il insiste sur l’innocence de la
situation : « un jeune enfant », « en badinant », soulignent que la « faute »
était plutôt inconscience et accidentelle. Il met en cause le manque d’une
démocratisation par solidarité entre
écolier et maître d’école à l’école d’antan.
Le sauvetage de la noyade de l’écolier par le maître d’école est
présenté comme exceptionnel et tenant du miracle. D’où la mise en exergue de l’exemplarité
de la vigilance démocratique de ce maître d’école modèle. Michel Lobrot note
: «L’établissement d’un système de formation entièrement libéré de tout ce qui
peut le vicier suppose une mentalité nouvelle de la part de la majorité des
membres de ce système – élèves et enseignants (…). Un nouveau système de
formation, centré sur l’élève et son développement… » - «Libérer sur la
formation», in «FORMATION 2», Op.cit., p.181.
4. La démocratisation et la poésie
par l’antiélitisme de l’école de l’écolier
et du maître d’école chez Jean-Baptiste Gresset (1709-1777) :
Chez le poète français, Jean-Baptiste
Gresset, la démocratisation et la poésie font alors le procès de l’antiélitisme
de l’école de l’écolier et du maître de l’école aristocratique cléricale, fustigeant
Le Collège Louis-le Grand, ancien collège de Clermont, située rue
Saint-Jacques, sur la montagne Sainte-Geneviève, à Paris, au XVIIIe siècle.
«LA
CHARTEUSE»
« Sur
cette montagne empestée
Où la foule
toujours crottée
De
prestolets provinciaux
Trottent
sans cause et sans repos,
Vers ces
demeures odieuses…
Il est un
édifice immense
Où, dans
loisir studieux,
Les doctes
arts forment l’enfance
Des fils des
héros et des dieux :
Là, du toit
d’un cinquième étage
Qui domine
avec avantage
Tout le
climat grammairien… ».
Ch.-M. Des
Granges,
«MORCEAUX CHOISIS DES AUTEURS FRANÇAIS»,
Paris, Ed.
Hatier, 1938, pp. 843-844.
Jean-Baptiste-Louis
Gresset, est un poète et dramaturge jésuite français. Originaire d'Amiens, il
devient professeur au collège Louis-le-Grand à Paris et publie un poème
satirique, l'histoire du perroquet d'un couvent, «Ver-Vert» (1734). Parmi ses
poèmes, il y a «Chartreuse» où il réclame la démocratisation de l’école par
l’égalité des chances, de l’école, de l’écolier et du maître d’école, ouverts tant au
menu peuple et qu’aux classes nobles privilégiées. En ce sens, M. Lobrot
indique : « Tout notre enfance, on nous a rebattu les oreilles avec l’idée
qu’il ‘faut bien travailler’ [à l’école], car si nous ne le faisons pas, (…), nous serons des vauriens et des bons à
rien, etc. Cette organisation [du travail à l’école] est telle en effet que le
lien entre travail scolaire et la réussite sociale est très étroit, presque
absolu, d’après de nombreuses études récentes. » - in «FORMATION 2»,
Op.cit., p. 146.
5. La démocratisation et la poésie par la promotion de l’adaptation à
la vie de l’enfant de l’école de
l’écolier et du maître d’école chez Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) :
La poétesse française, du XIXe
siècle, Marceline Desbordes-Valmore, prône la démocratisation et la poésie la
socialisation de l’école, l’écolier et du
maître d’école. C’est ce que narre son
poème-fable :
« L’ÉCOLIER »
«Un tout petit enfant s’en allait à
l’école.
On avait dit : Allez! … il
tachait d’obéir
Mais son livre était lourd, il ne
pouvait courir.
Il pleure et suit des yeux une
abeille qui vole…
Un dogue l’observait du seuil de sa
demeure.
Stentor gardien sévère et prudent à
la fois,
De peur d’effrayer retient sa grosse
voix.
«Écolier ! voyez-vous ce
laboureur aux champs ?
Eh bien ce laboureur, dit Stentor,
c’est mon maître.
Allez donc à l’école ; allez mon
petit ange !
Les chiens ne lisent pas, mais la
chaîne est pour eux :
Enfant vous serez homme et vous serez
heureux…
En quittant le bon dogue, il pense,
il marche, il court.
L’espoir d’être homme un jour lui
ramène le sourire.
À l’école, un peu plus tard, il
arrive gaîment,
Et dans le mois des fruits il lisait
couramment.»
Par ce poème qui tient beaucoup du genre
de la fable, Marceline Desbordes-Valmore appelle à
la démocratisation de l’école, de l’écolier et du maître d’école, par la socialisation
de l’enfant, en tant que futur citoyen accompli, ouvert
sur la vie de tous les jours et la société environnante présente et à
venir. M. Lobrot souligne d’ailleurs : «Les enfants [ambitieux] dont il s’agit
sont surtout ceux des catégories supérieures ou des catégories moyennes
aspirant fortement aux niveaux [de vie] supérieurs (…). Le système se referme lui-même
et privilégie certaine catégories sociales sans avoir à faire aucune
discrimination et en restant apparemment tout à fait démocratique » - in
«FORMATION 2», Op.cit., p.149.
6. La démocratisation et la poésie par l’écologie de l’école de
l’écolier et du maître d’école chez Victor
Hugo (1802-1885) :
En villégiature chez un
maître d’école, à la campagne, le grand poète français, Victor Hugo, devenu adulte,
chante la démocratisation par l’ouverture écologique de l’école, de l’écolier et du maître d’école,
sur la nature, dans :
« LETTRE»
«J’aime ces flots où court le grand
vent éperdu ;
Les champs à promener tout le jour
m’envie ;
Chez le maître d’école où je suis
logé,
Comme un grand écolier abusant d’un
congé,
Le ciel rit, l’air est pur ;
tout le jour, chez mon hôte,
C’est un doux bruit d’enfants épelant
à voix haute,
L’eau coule, un verdier passe, et
moi, je dis, « merci !
Merci dieu tout
puissant ! » Ainsi je vis ainsi,
Paisible, heure par heure, à petit
bruit, j’épanche
Mes jours, tout en songeant à vous,
ma beauté blanche! ».
Victor Hugo se veut ici le
défenseur d’une démocratisation de l’école, de l’écolier et du maître d’école
par une écologie généralisée de la vie au contact de la nature tant à l’âge
scolaire que postscolaire. «Il en [des contrôles scolaires extérieurs] résulte
évidemment, ajoute Lobrot, que les examens ne peuvent appréhender ce qui
précisément est le plus important pour l’individu [l’écolier], à savoir sa
capacité d’adaptation dans des situations réelles, son aptitude à résoudre les
problèmes que pose la vie, sa réflexion en face des choses, etc. » -
Op.cit., p.159.
7. La démocratisation et la poésie par le culte de la liberté de
l’école de l’écolier et du maître
d’école chez Paul Éluard (1895-1952) :
La démocratisation et la poésie par le culte
de la liberté de l’école, de l’écolier
et du maître d’école est exaltée ici, par le poète français, Paul Éluard,
à l’aube du XXe siècle, en tant que vide universel à combler en France. Il y fait
échos à cette récrimination de Caroline Brizard : «Comme il est étonnant
de constater à quel point la réalité des écoles française aujourd’hui est
éloignée de ces nobles idéaux [de Jules Ferry]. Bien sûr, la vie n’a pas
toujours l’élan positif qui traverse les choristes ou le Cercle des poètes
disparus. Toujours est-il que le système actuel d’éducation non seulement ne
correspond pas à son image idéale, mais n’atteint pas non plus le même niveau
de résultats que dans une grande partie de l’Europe et du monde développé. »
- « L’école casse-t-elle nos enfants ?», www.tempsreel.nouvelobs.com , p.1. Et Paul Éluard de tonner :
« LIBERTÉ »
«Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur la table sur la neige
J’écrirai ton nom sur toutes les
Pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom…
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Liberté»
Paul Éluard
préconise la démocratisation par le culte généralisé de la liberté à l’école,
de l’écolier et du maître d’école, et dans toutes les circonstances de la vie
scolaire et extrascolaire de la vie humaine. M. Lobrot avance : «En effet,
les élèves [les écoliers] aujourd’hui se trouvent contraints de suivre un très
grand nombre de cours du seul fait de l’obligation scolaire et de réaliser les
obligation du programme. Dans le nouveau système, certains élèves pourraient
travailler seuls, et, de toute façon, éviter les enseignements qui ne leur
conviendraient pas. Ils ne seraient mus que par leurs intérêts et leur présence
dans les établissements ne seraient pas obligatoire, du moins au-delà d’un
certain âge [le culte de la liberté à l’école].» - in «FORMATION 2»,
Op.cit., p174.
8. La démocratisation
et la poésie par l’épanouissement et l’ouverture de la vie à l’école de
l’écolier et du maître d’école chez Jacques
Prévert (1900-1977) :
Ici, Jacques Prévert, poète français du début du XXe siècle, plaide pour
la démocratisation et la poésie par la pédagogie libertaire de la vie à l’école
de l’écolier et du maître d’école. Il en
dévoile l’inexistence génératrice de cancre assoiffé d’air libre et de bonheur,
dans :
« LE CANCRE »
«Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le cœur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les
couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur. ».
«Paroles», Paris, Ed.
Gallimard, 1972, p.65.
Dans ce poème, J. Prévert invite à la
démocratisation par pédagogie libertaire à l’école de l’écolier et du maître
d’école, en dépeignant l’état du cancre, sous l’autoritarisme du maître d’école
répressif et ex cathedra. Il fait un du cancre un être malheureux, un anarchiste et psychopathe en puissance en
révolte contre la société scolaire et la
extrascolaire oppressives, et se crée un monde opposé, démocratique à la mesure
de son bonheur dans le monde du rêve. Michel
Lobrot signale : «À côté de cette catégorie des bons élèves [écoliers] (…),
nous trouvons les élèves pour qui les sanctions finales [les examens] (…) ne
sont pas vécues comme des récompenses (…), mais comme des punitions (…). La
non-réussite signifie pour eux (…) être un ‘laissé-pour compte’ de la société
(…). Il s’agit en fait d’une véritable déchéance sociale, de la réduction à
l’état de déchet de la société.» - in «FORMATION 2», Op.cit., p.149.
9. La démocratisation et la poésie par la responsabilisation personnalisée
et coopérative de l’école de l’écolier
et du maître d’école chez Jean Follain (1903-1971) :
La démocratisation et la poésie chez Jean Follain passe nécessairement par
une responsabilisation personnalisée et coopérative de l’école de
l’écolier et du maître d’école. D’où, Follain,
prône-t-il :
«L’ORDRE»
«L’écolier qui balayait la classe
à tour de rôle était choisi
alors il restait seul
dans la crayeuse poussière
près d’une carte du monde
que la nuit refroidissait
quelquefois il s’arrêtait, s’asseyait
posant son coude sur la table aux
entailles
inscrit dans l’ordre universel.».
La
démocratisation et la poésie chez J.
Follain par une responsabilisation personnalisée et coopérative de l’école de
l’écolier et du maître d’école, se forgent à l’ombre des menus travaux de
balayage de classe, comme au niveau des rêves du monde et des frustrations des
élèves gravées sur les pupitres et dont souvent, il n’est guère question, dans
le système scolaire dominant, fondé surtout sur le bourrage de crâne, la
contrainte physique comme règle absolue. A. Lhotellier assure : «La
formation est affirmation dans tous les sens forts du terme – tels que
attestation, affrontement, témoignage, engagement, présence, décision, action,
création. Ce n’est pas une école de scepticisme généralisé – de relativisme
amusé, de fanatisme sectaire ou de tourisme irresponsable [la responsabilisation].
Se former, c’est découvrir à travers les nombreuses expériences le pouvoir qui
est en soi.» - in «FORMATION 1», Op.cit., p.61.
10. La démocratisation et
la poésie par l’humanisation écologique de la vie et du béton de l’école de
l’écolier et du maître d’école des HLM chez
Jacques Charpentreau (1928- ) :
Encore vivant au XXIe siècle, le poète
français, Jacques Charpentreau, chante la démocratisation et la poésie par
l’humanisation écologique de l’école, de
l’écolier et du maître d’école, de la vie des HLM et du béton, tant en leur
sein et qu’autour d’eux. Il incarne ce
choix privilégié, à travers le poème suivant :
«DANS NOTRE
VILLE»
«Dans notre ville, il y a
Des tours, des maisons par milliers
Du béton, des blocs, des quartiers
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.
Dans notre rue, il y a
Des autos, des gens qui s’affolent.
Un grand magasin, une école.
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Tout bas.
Dans cette école, il y a
Des oiseaux chantant tout le jour
Dans les marronniers de la cour.
Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat
Est là.
Pour Jacques Charpentreau, la démocratisation par l’humanisation écologique de l’école, de l’écolier
et du maître d’école, de la vie
des HLM et du béton, et des nouvelles cités de banlieue est une condition sine
qua none d’une existence communautaire viable. L’urbanisme dédié aux pauvres ne
saurait être démocratique, sans un environnement naturel, rattachant habitation
humaine, école et vie naturelle : faune et flore intimement reliées. Lhotellier
objection aussi : «La formation est une manière de questionner lez réel –
c’est-à-ire le vécu (où le virtuel, le seulement possible, l’entièrement
imaginé se fondent) et le savoir. Non seulement l’homme transforme son donné
(nature et culture), mais il transforme son mode de transformation.» - in «FORMATION
1», Op.cit., p.60.
II. La démocratisation et
la poésie de l’école de l’écolier et du maître d’école chez les poètes arabes,
du VIIIe au XXIe siècle :
Contrairement à certains
critiques qui situent, au milieu du XIXe
et au début du XXe siècles, l’apparition d’une littérature d’enfance et de
jeunesse arabe (dont la poésie), en tant qu’emprunt à l’Occident, et plus
particulièrement à la France, le corpus poétique arabe avaient déjà traité de
la question de la démocratisation de l’école, de l’écolier et du maître d’école,
dès le VIIIe siècle, dont la modernisation s’était poursuivie au contact de
l’Europe coloniale et postcoloniale, du XIXe et XXIe siècles. Selon ‘Jamia
Umm Al Qura’ «Le début de l’apparition, de la littérature de l’enfant, dans le monde arabe, eut lieu, dès milieu du
XIXe siècle, quant à ses premiers prototypes, ils n’apparurent qu’au début du
XXe siècle. Les hommes de lettres arabes reçurent l’influence de la littérature
occidentale, en particulier les écrits du poète français La Fontaine dont ils traduisirent les fables et les poèmes
en langue arabe. » - «Adabu At-Tifl», www.26sep.net , p.1. En fait, la démocratisation et la poésie de l’école,
de l’écolier et du maître d’école chez les poètes arabes s’étend, du VIIIe au
XXIe siècle. Ce dont rend compte le corpus ci-après :
1. La démocratisation et
la poésie par l’anti-mercantilisation de l’école de l’écolier
et du maître chez Abdallah Al Mubarik
(728-791, apr. J.C .) :
Le poète arabe irakien du
VIIIe siècle, Abdallah Al Mubarik, stigmatise la démocratisation et la poésie
par mercantilisation de l’école de
l’écolier et du maître, et ce d’un point de vue éthico-religieux. Il entonne :
«Ô
MERCANTILISATEUR DE LA SCIENCE»
«Ô mercantilisateur de la science tel
l’épervier,
Donnant la chasse aux deniers des
miséreux
Tu as rusé pour le monde et le monde
en soi
Par un subterfuge qui anéantira la vraie
foi!
Où que tu sois n’as-tu pas comme
prédicateur
Tant
appeler à délaisser les portes des sultans?
En disant qu’on t’y oblige ce n’est
guère ainsi
Que trébuche le baudet du maître dans
la boue.»
À propos de la démocratisation
par l’anti-mercantilisation de l’école dans les pays d’Islam, revendiquée ici
par le poète Abdullah Al Mubarik, Sigrid Hunke relate : « Dès l’an
800, les sermons en latin ne sont déjà plus compris du peuple [chrétien], et le
synode de Tours se voit contraint d’ordonner aux prêtres de prêcher dans
l’idiome local (…). Il en va tout
autrement dans les pays d’Islam. L’État arabe, ayant tout intérêt à ce que
parmi ses sujets «les vaches soient bien gardées», prend bientôt l’instruction
publique en main. Les enfants [les écoliers] de toute condition fréquentent les
écoles primaires, ceci moyennant une somme fort modique. Mieux encore, depuis
que l’État paie les professeurs [les maîtres d’école], ceux-ci doivent
instruire gratuitement les indigents.» - «Le soleil d’Allah brille sur
l’Occident», Ed. Albin Michel, 1960, p.
242.
2. La démocratisation et la
poésie par la compétence et l’excellence de l’école de l’écolier et du maître
chez Ibnu Al Aârabî (760-841, apr. J.C
.) :
La démocratisation et la
poésie par la compétence et l’excellence de l’école de l’écolier et du maître
chez le poète arabe irakien, du IXe siècle, Ibnu Al Aârabî vise à mettre en
exergue la maîtrise du savoir et de la perfection comme devise contre la décadence
des mœurs et de la vilenie d’une descendance mal scolarisée. D’où le
poème tonitruant :
«SI PROCHES
SONT LES CHOSES MENÉES PAR UN COMPÉTENT»
«Si proches sont les choses menées
par
Un compétent tant éloignées sans cela
Consulte le maître tu seras comme lui
Qui suit un fait le saisit et
s’habilite
Gère si bien ce à quoi tu
t’intéresses
Nul bien ne résulte d’un fait mal
géré
L’homme faillit alors qu’il est
négligent
Et parfois déçu l’homme non négligent
Les hommes d’actes viables sont
partis
Qui déniaient toutes les faits
indignes
Vivant parmi des descendants se louant
Les uns les autres dit de borgne à
borgne.»
La démocratisation par l’excellence
de l’école de l’écolier et du maître, exaltée par ici par le poète Ibnu Al
Aârabî, était de rigueur dans le monde musulman, et avait pour centre focal la
mosquée. S. Hunke indique : «Le chemin usuel emprunté par celui qui veut
approfondir ses connaissances dans une spécialité bien déterminée afin de
pouvoir un jour l’enseigner lui-même le conduit à la mosquée (…). Dans la cour
de la mosquée, le professeur est assis au pied d’une colonne, ses auditeurs
groupés en demi-cercle autour de lui. Chacun homme ou femme, peut y assister. Et
chacun peut interrompre le professeur pour lui poser une question ou soulever
une objection. Ce qui ne manque pas de contraindre, fort salutairement, le
conférencier à une préparation des plus rigoureuses. Sans doute tout homme qui
s’estime suffisamment compétent peut-il en principe se proposer comme
conférencier, mais un auditoire que l’on sait exigeant et toujours prêt à la
critique empêche les novices et même les demi-savants de prendre la parole.» - «Le
soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., pp.244-245.
3. La démocratisation et la
poésie par l’anti-autoritarisme de l’école de l’écolier et du maître chez Al
Imam Al Chafii (767-820, apr. J.C .) :
L’anti-autoritarisme
constitue chez le théologien musulman et poète arabe palestinien, Al Imam Al
Chafii, du IXe siècle, la pomme de discorde scolaire, à dépasser pour atteindre
la démocratisation et la poésie de l’école de l’écolier et du maître, et
combattre l’ignorance, l’analphabétisme et la licence des mœurs chez les jeunes
comme chez les adultes. Il déclame à cet égard dans :
«LE MAÎTRE,
LA SCIENCE ET LA VERTU»
Supporte l’amertume de la sévérité du
maître
L’acquis de la science est dans ses d’humeurs
Qui n’a goûté l’amertume du maître
une heure
Boira l’humiliation de l’ignorance toute
sa vie
Qui rate l’enseignement durant de sa
jeunesse
Prononce quatre fois la prière sur
son décès
L’égo du jeune par Dieu est la
science et la vertu
Si elles n’y sont pas nulle
considération à son égo.»
La démocratisation par la circulation
multiple et libre des maîtres et des savoirs aux quatre coins de l’empire
musulman assure contre l’autoritarisme
d’un seul maître local était aussi le crédo du poète Al Chafii. Hunke en rapporte :
«Sous les arcades de la mosquée, l’étudiant a toujours l’occasion d’entendre
les conférences d’éminents professeurs de passage, lesquels viennent souvent
des régions les plus éloignées de l’empire arabe (…). Ainsi, point
n’est besoin d’une revue spécialisée pour porter rapidement à la
connaissance des érudits de Basra, de Fès ou de Cordoue les th éories
conçues à Tolède ou à Raj.» - Op.cit., p.245.
4. La démocratisation et la
poésie par la qualification de l’école de l’écolier et du maître chez Al Mutanabbi
(915-965, apr. J.C .) :
Le poète arabe irakien, du Xe
siècle, Al Mutanabbi, figurait la démocratisation et la poésie par la
qualification de l’école de l’écolier et du maître, dénonçant avec ironie
un maître enseignant la généalogie nobiliaire en Égypte, sans en connaître le
milieu, tout étant d’origine bédouine roturière. Il en brosse le profil incapacitant en
s’exclamant :
«QU’Y A-T-IL
DE RISIBLE EN EGYPTE!»
«Qu’y a-t-il de risible en Égypte !
Mais c’est un rire comme le pleur
Un Nabatéen d’entre les roturiers
Y enseigne la généalogie des nobles
Et un noir dont la moitié est jaune
On lui dit qu’il est la lune du soir
En poésie j’ai loué l’hippopotame
Entre versification et parchemin
Ce n’était pas un éloge pour lui
Mais une satire de tous les gens».
La démocratisation par la qualification
de l’école de l’écolier et du maître, était alors de règle dans le monde musulman,
selon le poète Al Mutanabbi. S. Hunke
assure à cet endroit : «Un Arabe ne commet jamais l’indiscrétion de
diffuser des thèses dont il n’est pas l’auteur. Quiconque veut baser sa leçon
sur l’ouvrage d’un tiers doit avant tout obtenir de l’auteur l’autorisation
écrite de le faire (…). C’est dire jusqu’où est enraciné le respect de la
création et de la propriété intellectuelles !» - Op.cit., pp.245-246.
5. La démocratisation et la poésie
par l’intégrité scientifique de l’école de l’écolier et du maître chez Al Imam
Ibn Tymiyya (1263-1328, apr. J.C .) :
Chez le poète et théologien
arabe syrien, du XIIIe siècle, Al Imam Ibn Tymiyya, la démocratisation et la poésie devrait se
faire par l’intégrité scientifique de l’école de l’écolier et du maître. Ainsi
s’adresse-t-il en termes de reproche au maître d’école sans éthique et non
crédible aux yeux de ceux qu’il enseigne ou qu’il prêche en société. D’où le
poème critique suivant :
«Ô HOMME QUI
ENSEIGNE AUTRUI!»
«Ô homme qui enseignes autrui!
Ne t’enseignerais-tu toi-même ?
Tu prescris remède au mal et vil
Qui guérit alors que tu es malade
On te voit réformer nos raisons
Alors que de raison tu es privé
Ne défends pas vice en l’imitant
Quel honte pour toi si tu le fais
D’abord interdis-toi tes défauts
Si ton moi y arrive tu es un sage
Alors on accepte ton fait et suit
Ton savoir utile enseignement».
Concernant la démocratisation
par l’intégrité scientifique de l’école
de l’écolier et du maître dans le monde arabo-musulman, prônée par le poète Ibn
Tymiyya, S. Hunke note : «D’un professeur [maître d’école]
qui délivrait ses licences avec une particulière libéralité, ses étudiants [ses
écoliers] disaient : ‘qu’il couvrait la terre de témoignages sur ce qu’il
avait entendu et de licences d’enseignement’. Car toute autorisation de
propager des idées lues ou entendues équivaut pour l’élève à un certificat
d’aptitude.» - Op.cit., p.246.
6. La démocratisation et la poésie
par l’initiative novatrice de l’école de l’écolier et du maître chez Al Hassan
Al Youssi (1630-1691, apr. J.C .) :
Le poète arabe marocain du
XVIIe siècle, Al Hassan Al Youssi, prône la démocratisation et la poésie par l’initiative novatrice de
l’école de l’écolier et du maître, dans le cadre de l’éthique et de la rigueur de
la critique du savoir au-delà des documents écrits. Ainsi se donne-t-il en
exemple, dans :
«JE ME VOIS
PARTOUT OÙ JE VAIS»
«Je me vois partout où je vais
À trouver ce que je n’ai trouvé
L’intelligent acquiert une science
Nouvelle partout où il s’en va
Pense et tiens pour apprentissage
Des sciences auparavant exactes
Tu appréhendes non ce qui dans
Les archives un jour se transcrit
Soumets-toi et consens au sort
Ne te laisse pas aller à la colère».
Quant à l’initiative novatrice
de l’école de l’écolier et du maître, dans le cadre de l’éthique et de la
critique du savoir au-delà des documents écrits, à laquelle aspire ici le poète
Al Youssi, S. Hunke atteste : «Les universités arabes qui fleurissaient
depuis le IXe siècle et qui, l’avènement de Gerbert à la papauté (…) ont placé
sous les yeux de l’Occident un modèle d’institution scientifique temporelle,
qu’il s’agisse de méthodes d’enseignement, de l’octroi des grades
universitaires ou de la division de l’université en facultés (…). Chaque époque
s’empare du patrimoine scientifique préexistant. Et dans la mesure où il tombe entre des mains
créatrices, celles-ci en modèlent la substance et la transforme selon leur loi.
Par l’observation et l’expérience, les Arabes ont développé les données
scientifiques héritées des Grecs.» - Op.cit.,
p.248.
7. La démocratisation et la
poésie, par l’anti-archaïsme, le progrès qualitatif non quantitatif de l’école de l’écolier et du
maître chez Nassif Al Yazigi (1800-1871, apr.
J.C.) :
Nassif Al Yazigi, poète arabe
libanais, du XIXe siècle, préconise la démocratisation et la poésie, par l’anti-archaïsme,
le progrès qualitatif et non quantitatif
de l’école de l’écolier et du maître. Il entonne :
«DÉLAISSE LA
VEILLE !»
«Délaisse la veille et tiens compte de demain
Et dote-toi par toi-même des meilleurs atouts
Et habille-toi à toute époque de l’habit présent
Jusqu’à ce qu’on te tisse un autre contre le froid
Il y a des hommes dont le nombre est absurde
Dont un seul suffit au lieu d’un grand
nombre».
La
démocratisation et la poésie, par l’anti-archaïsme, le progrès qualitatif et non quantitatif de l’école de l’écolier et du
maître du poète Al Yazigi ici est repris par A. Lhotellier en ces termes :
«Chaque formateur doit réponde de son savoir (…), savoir qu’il n’est pas un
distributeur d’ «avoir futile», emmagasiné en manuels, mais que formation et
information sont liées. C’est cette même mise en question qui entraîne des
confrontations avec d’autres expériences, d’autres cultures, avec des
recherches antérieures, avec des recherches voisines. Nous avons tout à
réapprendre, et le savoir acquis et la synthèse en cours.» - «FORMATION 1»,
Op.cit., p.67.
8. La démocratisation et
la poésie, par l’alphabétisation généralisée et le respect de l’école de
l’écolier et du maître chez Ahmed Chawki (1868-1932, apr. J.C.) :
Ahmed Chawki, poète arabe
égyptien et prince des poètes arabes, du XXe siècle, voit dans la
démocratisation et la poésie, par l’alphabétisation généralisée et le respect
de l’école, de l’écolier et du maître, comme l’unique voie d’accès à la justice
sociale, à l’égalité des genres et à la sauvegarde des enfants en situation
précaire. Il déclame en ce sens :
«LÈVE-TOI PAR
RESPECT AU MAÎTRE!»
«Lève-toi par respect au maître et fais-lui
honneur!
Le maître a bien failli être un véritable
prophète
Connais-tu plus noble et plus digne
que celui qui
Édifie et élève donc autant d’âmes et
de raisons
Soit loué, ô mon Dieu! Tu es le
meilleur des maîtres
Tu as enseigné par la plume les
premiers siècles
Tu as sorti cette raison raisonnable de
ses ténèbres
Et Tu lui as indiqué de clairvoyante
lumière la voie
Dans l’ignorance une communauté ne peut
vivre
Comment la vie serait-elle entre les
mains d’Azrael?
Si le maître n’est pas juste alors il
en résulterait
Un affaiblissement d’esprit de
justice chez les jeunes
Si les femmes grandissent dans
l’analphabétisme
Les hommes s’allaiteront d’ignorance
et d’apathie
Le véritable enfant orphelin est
celui qui ayant
Une mère qui l’a abandonné ou un père
occupé».
La démocratisation et la
poésie, par l’alphabétisation généralisée et le respect de l’école, de
l’écolier et du maître, comme l’unique voie d’accès à la justice sociale, à
l’égalité des genres et des enfants chez Chawki rejoint cette remarque
historique de S. Hunke : «Certainement, lorsqu’on songe qu’aux IXe, Xe,
XIe siècles l’Europe centrale compte pour le moins 95% d’analphabètes (…). Le
désir éprouvé par les convertis à l’Islam de devenir véritables musulmans est à
l’origine de ces écoles. Elles sont nées spontanément, sans que personne n’ait
ordonné leur création. Tout musulman doit pouvoir lire l’Écriture sainte.» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident»,
Op.cit., p.241.
8. La démocratisation et la poésie,
par l’éducation des filles comme une école de l’école de l’écolier et du maître
chez Hafiz Ibrahim (1872-1932, apr.
J.C.) :
Pour Hafiz Ibrahim, poète
arabe égyptien, surnommé Poète du Nil, du XXe siècle, la démocratisation et la
poésie, par l’éducation des filles en tant qu’école de l’école de l’écolier et
du maître, est le moyen de parer à la décadence de tout l’Orient arabe. Il y clame :
«BIENFAIT À
MOI L’ÉDUCATION DES FILLES!»
«Bienfait à moi l’éducation des filles car
Elle est en Orient la cause de cet échec
La mère est une école si tu la prépares
Tu prépares un peuple de racines saines
La mère est un jardin si la vie le recueille
Par l’arrosage il y pousse tant de feuilles
La mère est le maître des premiers maîtres
Elle comble leurs œuvres en tous horizons».
L’appel à la démocratisation
et la poésie, par l’éducation des filles en tant qu’école de l’école de
l’écolier et du maître, est le moyen de parer à la décadence de tout l’Orient arabe par Chawki se
répercute à travers cette indication de Hunke : «Dans la cours de la
mosquée, le professeur est assis au pied d’une colonne, ses auditeurs groupés
en demi-cercle autour de lui. Le cours a lieu, en quelque sorte, toutes portes
ouvertes. Chacun, homme ou femme, peut y assister. Et chacun peut interrompre
le professeur pour lui poser une question ou soulever une objection. » - «Le
soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., pp.244-245.
9. La démocratisation et la
poésie, par la construction des écoles ouvertes sur le marché de l’emploi et la
perfection de l’école de l’écolier et du maître chez Maârouf Roussafi (1875-1945,
apr. J.C.) :
De son côté, le poète arabe
irakien, du XXe siècle, Maârouf Roussafi, préconise la démocratisation et la
poésie, par la construction des écoles ouvertes sur le marché de l’emploi et de
la perfection de l’école de l’écolier et du maître, dont les lauréats
brilleront en génies exemplaires de par le monde. Il chante cet idéal espérance,
dans :
«CONSTRUISEZ
DES ÉCOLE!»
«Construisez des écoles et poursuivez l’espoir
Jusqu’à en atteindre par les édifices Saturne
Aidez-les par ce que vous offrent
vos revenus
Et ayez du mépris quiconque se montre avare
N’ayez pas en elles la science tout votre objectif
Mais apprenez aux jeunes ce qui favorise l’emploi
Donnez aux enfants avec le savoir une éducation
Dont l’écho se fait de par le monde un exemple
Mobilisez une armée de science de notre jeunesse
Nombreuse que le monde peut citer en référence
Ne sommes d’une nation qui dans sa renaissance
Par la science et l’épée a déjà fondé tant d’États».
La démocratisation et la
poésie, par la construction des écoles ouvertes sur le marché de l’emploi et de
la perfection de l’école de l’écolier et du maître dans le poème de M. Roussafi
nous rappellent la pratique dominante en Islam évoquée par S. Hunke : «Plus
d’un fellah confie son fils à un professeur de la ville (…). Le professeur
promet de faire de l’élève, selon ses dispositions, un candidat à quelque
fonction publique : futur cadi ou peut-être officier de cour(…) Plus d’un
père fait instruire ses enfants à domicile par un précepteur.» - «Le soleil
d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., p.243.
10. La démocratisation et
la poésie, par la consécration de l’utilité de la citoyenneté de l’écolier et
du maître chez Mohammad Hraoui (1875-1945,
apr. J.C.) :
Par la voix des écoliers
filles et garçons, le poète arabe égyptien, Mohammad Hraoui, chante la
démocratisation et la poésie, par la consécration de l’utilité de la
citoyenneté de l’école, de l’écolier et du maître, pour la formation des jeunes
servant le bienêtre de leur nation et de leur patrie. Aussi s’exclame-t-il avec
enthousiasme :
«Ô INSTITUT
QUI M’AS INSTRUIT!»
« Ô Institut qui m’as
instruit !
Et par la droiture tu m’as orné
Tu m’as doté encore tout petit
De toutes les bonnes moralités
Combien en ton sein de maîtres
Pieux et aux nombreuses bontés
Par sa science il m’a bien muni
Et par ses conseils il m’a guidé
Salutation ô mon institut
Ô source de ma salubre vie
Tu m’as élevé aussi bien béni
Pour ma nation et ma patrie».
La démocratisation et la
poésie, par la consécration de l’utilité de la citoyenneté de l’école, de l’écolier
et du maître, chez le poète Hraoui, conduit à s’interroger avec Lucien
Mehl : «On peut se demander si la mise en question (…), de la fonction
enseignante, de la fonction administrative et de leurs agents, n’est pas une
tentative plus ou moins consciente de détourner l’attention des citoyens des
véritables problèmes de notre société (…). Mais, bien sûr, le fait scolaire
peut évoluer. L’école et l’université, le centre de formation, ne doivent pas
être séparés de la cité [de la citoyenneté], être ‘ghettos’ ou ‘tours
d’ivoire’. » - «FORMATION 2», Op.cit., pp.61, 63.
11. La démocratisation et
la poésie, par la non-discrimination démocratisation et la poésie, par la
non-discrimination de l’accès égalitaire de l’école, de l’écolier et du maître
d’école, chez Mahmoud Darwich (1941-2008,
apr. J.C.) :
D’après Mahmoud Darwich, poète arabe
palestinien, du XXIe siècle, la démocratisation et la poésie, par la non-discrimination
de l’accès égalitaire de l’école, de l’écolier et du maître d’école, est en
fait un droit humain à universaliser, sans distinction, dans le monde, en
territoires libres comme en territoires occupés, dans les camps des réfugiés,
fuyant les guerres et sinistres. Il en stigmatise le délit contre les siens, dans :
«INSCRITS!»
«Inscrits !
Je suis Arabe
Le numéro de ma carte :
cinquante mille
Nombre d’enfants : huit
Et le neuvième… arrivera après
l’été !
Et te voilà furieux
Inscrits !
Je suis Arabe
Je travaille à la carrière avec mes
compagnons de peine
Et j’ai huit bambins
La galette de pain
Les vêtements, les cahiers d’écolier
Je les tire des rochers…».
La démocratisation et la
poésie, par la non-discrimination de l’accès égalitaire de l’école, de
l’écolier et du maître d’école, est ici réclamée à l’État hébreux, par le poète palestinien M. Darwich en faveur
des siens. Lucien Mehl indique à ce sujet : «Il faut relever enfin que la
généralisation de l’instruction, l’organisation progressive de la formation
continue, demandent à l’évidence (…) l’élaboration d’une législation, la
création d’organismes publics et le contrôle des initiatives privées par les
pouvoirs publics (…). Les progrès en matière d’enseignement et de formation et
surtout, la réduction des inégalités
D’accès à l’éducation et à la culture ne peuvent être obtenus (…) sans que soit créés tout un réseau de droits
et d’obligations, un service public de l’éducation (…) et un appareil
administratif central, régional et local, à la mesure de cette vaste
entreprise.» - «FORMATION 2»,
Op.cit., pp.63, 64.
Pour conclure, il est à
dire en langue française comme en langue arabe, la poésie s’est préoccupée de
façon séculaire, de la question de la démocratisation de l’école, de l’écolier
et du maître d’école. En témoigne en ce sens Michel Yoyo : «La formation [l’école,
l’écolier et le maître d’école] aurait donc à se préoccuper des questions de
liberté, d’équilibre mental, de langage, de démocratisation (…). La
démocratisation de la formation [de l’école, de l’écolier et du maître d’école]
est étroitement liée au langage (mais aussi à la liberté), en ce que celui-ci
pèse sur la démocratie interne de la formation et interroge sur le sens de la
co-formation et concerne les usagers [les enseignants, les écoliers garçons et
filles, la famille et la société]. Ce qui conduit à accepter des niveaux et des
modes de formation différents en liaison avec les demandes [les marchés de
l’emploi] et les individus concernés [les écoliers et les maîtres d’écoles],
avec leurs niveaux et leurs abords spécifiques [cycles de formation et
débouchés].» - «FORMATION 2», Op.cit., pp.63, 64.
Dr.
SOSSE ALAOUI MOHAMMED
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