L’ARCHÉO-HISTOIRE DES VESTIGES ARABO-MUSULMANS
EN FRANCE MÉDIÉVALE ET MODERNE
Partant de cette
objection archéo-historique d’A. Lhotellier citant A. Einstein (1879-1955):
“Mais tout travail de vérité engendre lutte avec le passé, l’acquis, le certain.
«Il est plus difficile de détruire un préjugé qu’un atome, disait Einstein» - “Formation
1 ”, Paris, Ed. Payot, 1974, p.55.”, on n’hésiterais pas
à souscrire au fondement d’une problématique méconnue à ce jour, celle de
“l’archéo-histoire des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et
moderne”.Sur ce point, il est éclairant de rejoindre Michel Faucault
(1926-1984), dans cet citation d’“Encyclopaedia Universalis France”:
“Chez Foucault, le rapport du sujet à la vérité n’est pas réfléchi depuis le lien
intérieur de la connaissance, mais construit à partir du rapport extérieur de
l’histoire [v. l’archéo-histoire] (…). Cette désignation [dite «
archéologique»] a une très forte valeur polémique: par ce concept
d’«archéologie», il s’agit d’abord de s’opposer à la conception traditionnelle
de l’histoire classique des savoirs [consacrés]. Là se décide un premier
rapport important à la vérité (…). La vérité alors a valeur de partage [de
réciprocité], permettant de séparer les
énoncés précurseurs ou intuitions géniales [archéo-historiques] des théories
erronées et autres idéologies
[théologico-politiques].” – “MICHEL FOUCAULT: PHILOSOPHE DE LA LIBERTE”, www.1libertaire.free.fr, p.1.
Or, l’image idéologico-politique de
l’Arabe et du Musulman, appelés “Sarrasins” est évoquée, en France médiéval et
moderne, dans les traités théologiques, les chroniques, les almanachs, les
mythes littéraires, les plaquettes, les guides touristiques, etc., ce que
Christopher Luken relate en ces termes: “«Dans Héros et Sarrasins»,
N. Daniel commence par rappeler que «le “sarrasin”» est entré en usage dans
l’Antiquité grecque et latine et signifiait simplement “arabe”. Après l’essor
de l’Islam et tout au long du Moyen Âge, les auteurs savants et les historiens
employaient “sarrasin” dans le sens d’“arabe” ou de “musulman”, ou dans le
deux, selon le contexte”.- “Les Sarrasins ou la malédiction de l’autre”,
www.medievales.revues.org, pp.7-8. S’ensuit l’archéo-histoire en France de ces vestiges,
articulée comme suit: I) L’arhéo-histoire des vestiges toponymiques
arabo-musulmans en France médiévale et moderne, II) L’arhéo-histoire des
vestiges théologico-politiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne,
III) L’arhéo-histoire des vestiges myho-littéraires arabo-musulmans en France
médiévale et moderne IV) L’arhéo-histoire des vestiges chronico-monumentaux
arabo-musulmans en France médiévale et moderne.
I- L’arhéo-histoire des vestiges
toponymiques arabes en France
médiévale et moderne:
Selon l’historien Edouard Baratier
(1923-1972), il y a une méconnaissance certaine entre autres des vestiges
toponymiques arabes en France
médiévale et moderne dont seules des fouilles archéologiques sauraient en
rendre compte. “D’après les textes, indique-t-il, les bandes sarrasines [sens
péjoratif] étaient installées à poste fixe au Fraxinetum. La commune
actuelle de La Garde-Freinet conserve encore aujourd’hui ce toponyme qui désignait
probablement au Xe siècle, l’ensemble de la région qui s’étend entre
le massif des Maures et la mer, d’Hyères [arr.de Toulon] à Fréjus [ch.l. du
cant. du Var, à l’embouchure de l’Argens] Si la tradition fixe le centre
principal et fortifié des Sarrasins au fond du golfe de Saint-Tropez (peut-être
à Grimaud [ch.-l. de c. (Var), arr. de Draguigan, dans les Maures] qui était au
Moyen Âge le centre le plus important de la région), ils ont pu aussi établir
plusieurs points fortifiés le long de la côte afin de protéger leurs liaisons
maritimes avec les pays musulmans d’outre-mer. Quelques historiens, d’après
certaines descriptions d’ailleurs imprécises, situent dans la presque’île de
Giens, et à l’Almanarre près d’Hyères [petit archipel français de la Méditerranée],
l’établissement principal des Maures [des Musulmans], d’autres leur attribuent
des tours apparemment romanes, sises le long de la côte, et notamment celle de
Sanary et du Revest dans la région toulonnaise (…).
On doit se résoudre à ne rien savoir
durant ces périodes toubles du VIIe au Xe siècle sur les régions provençales à
l’est d’Aix et de Marseille et, de la Durance aux Alpes. Seules des fouilles
archéologiques pourraient peut-être nous éclairer à ce sujet.” – “Histoire
de Provence”, Paris, Ed. Privat, 1969, pp.108-111. Ainsi pourrait-on
évoquer archéo-historiquement les vestiges toponymiques arabo-musulmans en France
médiévale et moderne suivants:
I.1- Les vestiges toponymiques
littoraux arabo-musulmans en France
médiévale et moderne:
En effet, on pourrait malgré tout
esquisser l’archéo-histoire des vestiges toponymiques littoraux arabo-musulmans
en France
médiévale et moderne, tel qu’elle se manifeste à travers:
a-
Le
port sarrasin de Maguelone:
Certes, un article du Net mentionne
le port sarrasin de Maguelone (village de la Ville-neuve-les-Maguelone, arr.
de Montepellier sur la côte du
Languedoc) en précisant: “L’Espagne tombe et, en 715, les Pyrénées sont
franchies par les Arabes. La
Septémanie [Région de Gaule qui s’étend des Pyrénées au
Rhône, vestige de l’Etat wisighotique, depuis 507] passe sous cette domination
en 719. Maguelone, en raison de sa position clef, devient port sarrasin
[musulman] (…). Malgré l’envahisseur [musulman], la liberté du culte [des
religions du Livre: l’Islam, le christianisme et le judaïsme] est maintenue sur
l’île.” – “Invasions des Wisighos et des Arabes”, www.decouvrir-1-herault.com, p.1.
b-
Le
port sarrasin de Saint-Tropez:
Le port de pêche et balnéaire
actuel de Saint-Tropez était, selon E. Baratier, le centre principal fortifié
des Sarrasins et l’un des points de leur liaisons maritimes avec les pays
musulmans d’outre-mer. “Si la tradition, écrit-il, fixe le
centre principal et fortifié des Sarrasins au fond du golfe de Saint-Tropez
(peut-être à Grimaud [arr.de
Draguignan, dans le massif des Maures] qui était au Moyen Âge le centre le plus important de la région), ils ont pu aussi établir
plusieurs points fortifiés le long de la côte afin de
protéger leurs liaisons maritimes avec les pays musulmans d’outre-mer.” –
Op.cit., Ibid.
c-
Le port sarrasin de La
Garde-Freinet:
Aussi découvre-t-on, avec Philippe Conrad,
l’archéo-histoire du port sarrasin de La Garde-Freinet (comm. du Var, arr. du
Draguignan à l’embouchure de l’Argens
sur la Méditerranée)
du IXe et Xe siècles. “Durant les IXe et Xe siècles, répertorie-t-il, la
Provence
subit également les effets des attaques musulmanes. Marseille (en 838 et 848)
et Arles
(en 842 et 850) en sont victimes. En 890, des pirates venus d’Espagne [les
Arabo-Musulmans, sens péjoratif] installent à Fraxinetum – La
Garde-Freinet – à l’ouest du comté de Fréjus,
une base [littorale] analogue à celle établie en Italie à l’embouchure du Liri.” – “La conquête musulmane de
l’Occident”, www.clio.fr, p.7.
I.2- Les vestiges toponymiques
lapidaires arabo-musulmans en France
médiévale et moderne:
Toutefois, les vestiges toponymiques
lapidaires arabo-musulmans révèlent une archéo-histoire autre de la France
médiévale et moderne. C’est ce qu’annonce Pierre Ripert, sur la quatrième
couverture de son “ALMANACH HISTORIQUE”: “C’est la raison de cet
almanach. Vous montrer une autre France,
celle des sites
légendaires, vous raconter des événements historiques oubliés [une
archéo-histoire]…” – été 1998, Ed. Actualité de l’Histoire. On relève dans un
article du Net à ce sujet, les vestiges lapidaires en France: “Quant
aux dolmens et menhirs, caps barrés et enceintes préhistoriques, ils parsèment
toute notre région des Cévennes (Mont-Lozère, Causse-de-Sauveterre et
Causse-Méjean).” – “Le Gévaudon et l’histoire de France à travers les Cévennes”,
www.cevennes.free.fr, p.1. En ce sens, Myriam Philibert mentionne les vestiges
toponymiques lapidaires sarrasins (arabo-musulmans) en France médiévale et moderne tels
que:
a- Le Rocher des Sarrasins du
Lanslebourg-Mt-Cenis dans Le Savoie:
Un amalgame se produit souvent entre le
toponyme lapidaire sarrasins (arabo-musulman) et son corresondant
hagiographique chrétien en France
médiévale et moderne. Ainsi est-il du Rocher des Sarrasins du
Lanslebourg-Mt-Cenis dans le Savoie (Région de France limitrophe de la Suisse et de l’Italie,
correspondant au département de Savoie et de Haute-Savoie, dans la région du
Rhône-Alpes). “Vers Lanslebourg-Mt-Cenis, haut lieu de l’art rupestre
protohistorique, écrit-elle. Citons, le Rocher des Sarrasins [des
Arabo-Musulmans] avec une spirale et une idole gravée; la Pierre des Saints
ou Pierre de Chantelouve où se voit les empreintes en forme de pied (…),
la Pierre du Soleil et son étrange labyrinthe. ” – “ALMANACH”,
Op.cit., p.19. S’ensuit:
b- La Pierre Percée
ou la Pierre
des Arabes de Draché à
Ste-Maure-de-Touraine:
On rencontre à Draché (comm. du Drachiacum, créée en 1080, sise à l’ouest du
site de la bataille de la Chaussée des Martyrs
arabes à Poitiers, en 732), la Pierre Percée ou Pierre des Arabes,
dotée de pouvoirs merveilleux de guérison et de porte-bonheur matrimonial, vers
Ste-Maure-de-Touraine (Région ancienne et province de France, plus vaste que le
département d’Indre-et-Loire, ayant pour capitale Tours). “Draché. Vers Ste-Maure-de-Touraine,
cite M. Philibert, la Pierre Percée ou Pierre
des Arabes est un curieux menhir, de plus de 4 m de haut, et comportant une
perforation naturelle dotée de merveilleux pouvoirs de guérison. On échangeait
aussi des bouquets de fiançailles à travers
ce trou [comme porte-bonheur].” – Op.cit., p.50.
c- Les Grandes Pierres des
Sarrasins de Balbigny à Près-de-Fleurs, dans le Lyionnais:
A Balbigny (comm. Française du département de la
Loire et de la région du Rhône-Alpes), il y a les Grandes Pierres de Près-de-Fleurs, une
allée aujourd’hui disparue dont la construction est attribuée aux Sarrasins
[aux Arabo-Musulmans]. “Balbigny. Près-de-Fleurs,
signale M. Philibert. Une grande allée couverte,
maintenant disparue, Les Grandes Pierres semblent devoir leur
construction aux Sarrasins, bien que certains y voient un tombeau et d’autres
l’oeuvre de druides [les Celtes, anciens habitants de la Gaule].” – Op.cit., p.58.
Il s’avère que l’archéo-histoire des vestiges toponymiques littoraux et
lapidaires arabes en France
médiévale et moderne conservent une réalité sur le terrain dans le Savoie, la Touraine,
le Lyonnais,
etc. Ce qui confirme l’idée d’E. Baratier
d’une archéo-histoire des vestiges arabo-musulmans en France
médiévale et moderne: “On doit se résoudre à ne rien savoir
durant ces périodes de troubles du VIIe au Xe siècle sur les régions provençales
[arabo-musulmanes ou sarrasines] qui s’étendent à l’est d’Aix et
de Marseille et, de la Durance
aux Alpes. Seules des fouilles archéologiques [archéo-historiques] pourraient
peut-être nous éclairer à ce sujet.” – Op.cit., p.2. Or, cela pourrait être plus
éclairant par l’apport d’une archéo-histoire des vestiges théologico-politiques
et hagiographiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne.
II- L’arhéo-histoire des vestiges théologico-politiques
et hagiographiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne:
Il s’agit d’abord d’une image polémique
du Sarrasin (de l’Arabo-Muslmans) véhiculée à travers une archéo-histoire des
vestiges théologico-politiques arabo-musulmans, fondée sur des traités des
chroniques, des almanachs et des hagiographies chrétiens, très répandus en France
médiévale et moderne. Suivant John Tolan, C. Lucken remarque notamment: “Comme
le souligne en effet pour commencer J. Tolan, «la construction d’une image
polémique des Sarrasins [des Arabo-Musulmans] commença avant l’essor de
l’Islam [v. Prophétie biblique]». La description qui en fut donnée préexistait
leur apparition: «les Chrétiens du Moyen Âge qui essayèrent de comprendre, de
définir et de caractériser l’Islam étaient tout sauf des “observateurs
objectifs et détachés”. Leur perception des Musulmans [des Sarrasins] s’appuie
moins sur l’Islam que sur leur préconceptions chrétiennes de l’histoire et de
la géographie divine [chrétienne] (…). Aurement dit, quand les Chrétiens du
Moyen Âge se penchèrent sur l’Islam, ils le firent à travers le filtre de la Bible et d’auteurs
[chrétiens] tels qu’Eusèbe [de Césarée, 265-340], Jérôme [St, 347-420],
Augustin [St, 354-430] et Isidore de Séville [St, 560-636].»” – Op.cit., p.2.
Ainsi pourrait-on observer:
II.1- L’archéo-histoire des vestiges
théologico-politiques arabo-musulmans dans les traités chrétiens en France
médiévale et moderne:
Plus proches des récits légendaires que
de l’histoire sont les traités polémiques chrétiens, ayant traits à
l’archéo-histoire des vestiges théologico-politiques arabo-musulmans en France
médiévale et moderne. “Ces différents traités polémiques [chrétiens], constate
C. Lucken, entendent réfuter les croyances visées à partir de leurs propres
écrits. Ils utilisent pour cela les moyens rhétoriques et dialectiques de
l’argumentation logique et de la disputatio prônés par la
scolastique naissante, sur le modèle
notamment du Cur deus homo d’Anslme de Cantorbéry [1033-1109] (qui met
en scène l’auteur face à un Juif et un Musulman) et des ouvrages d’Abélard
[Pierre, théologien français, 1079-1142] (…). Pourtant, une telle guerre de
mots n’est pas assimilable à un combat armé [contre l’Islam], même si elle y
contribue.” – Op.cit., p.4. Cela est perceptible dans:
a-“Description des derniers temps”
de Méthode de Patara évêque d’Olympe (m.v.311):
C’est un texte écrit en syriaque vers
692, par un pseudo-Méthode référant à la révélation accordée par Dieu à Méthode
de Patara, évêque d’Olympe, mort vers 311, revêt un caractère prophétique et
emblématique de la façon dont la pensée chrétienne a procédé pour répondre à
l’expansion de l’Islam, notamment ici en France médiévale et moderne. Il est
cité et commenté par C. Lucken en ces termes: “Je commencerai par citer la Description
des derniers temps du pseudo-Méthode (…). Ce texte a été écrit en syriaque
vers 692, soixante-dix ans environ après le début de l’ère musulmane (…). Cette
“Description des derniers temps” est précédée d’une
préface affirmant qu’elle provient de la révélation accordée par Dieu à
Méthode de Patara, évêque d’Olympe, mort vers 311: elle est pourvue d’une
origine [présumée] divine, destinée à fonder la vérité de ses propos, et d’un
auteur [clerc catholique] dont la légitimité est capable d’en garantir
l’authenticité. Mais ce dispositif apocyphe [d’auto-légitimation] n’est pas
seulement une stratégie destinée à en justifier la lecture [le message]; il
permet aussi de faire passer ce texte pour un écrit prophétique [un
dogme].
Annonçant ce qui doit arriver, il
l’inscrit du même coup dans le cadre d’une conception théologique
[théologico-politique] de l’histoire [v. l’archéo-histoire]. Les invasions [les
ouvertures] arabo-musulmanes auraient
été prévisibles: elles répondraient à un principe de causalité qui en
prédétermine l’existence et permet d’en expliquer la nature (…). Ils [les
Arabo-Musulmans] correspondent aux nations associées [amalgame péjoratif] à la Bête [cliché de l’Antéchrist]
contre lesquelles le chevalier christique de l’Apocalyse a entrepris de faire
la guerre, le manteau trempé de sang et une épée sortant de la bouche (au lieu
de la parole des apôtres pour répandre l’Évangile [v. le Coran]). L’altérité de
l’Islam est pensée sur le mode de la répétition. L’autre [l’Arabo-Musulman]
n’est pas vraiment différent de ce que l’on connaît [la Bible]: il est toujours plus
ou moins le même [image stéréotypée]– c’est-à-dire, ici le diable [le
méconnu].” – Op.cit., Ibid. C’est aussi un fait de l’archéo-histoire des
vestiges théologico-politiques arabes d’une réfutation apocryphe et d’une
propagande belliqueuse chrétienne contre l’Islam, lors de son expansion en France
médiévale et moderne.
b- La Lettre de Pierre le Vénérable
à l’abbé de Claivaux pour une nouvelle réfutation de l’Islam:
Tout en menant une polémique
théologico-politique contre l’Islam dans son traité Contra sectam
Saracenorum, Pierre le Vénérable, abbé et réformateur de Cluny (1022-1156),
préconise une guerre spirituelle contre les Musulmans, et ce à l’opposé du
militarisme de ses coreligionnaires des
Croisades. C’est ce que restitue C. Lucken, dans sa fameuse boutade:
“«Je vous attaque par la parole, affirme
notamment Pierre le Vénérable, au seuil de son Contra sectam Saracenorum,
non par les armes mais par l’amour [le sophisme].» (…). Pourtant, une telle
guerre de mots n’est pas assimilable à un combat armé, même si elle y contribue
[par diversion] (…). Dans la lettre qu’il envoya à l’abbé de Clarvaux en
compagnie du dossier de textes qu’il avait réuni à Tolède, Pierre le Vénérable
le priait de composer une nouvelle réfutation [coup de fouet dans l’eau] de
l’Islam pour compenser l’échec de la
Risâlat [al-Kindî, 800-870]. Saint Bernard [1090-1153] ne
répondit pas. On ne connaît pas ses motivations, mais on peut supposer qu’il
estimait avoir déjà dit ce qu’il avait à dire dans [traité] Éloge de la
nouvelle chevalerie (composé entre 1129 et 1136), et qu’aux arguments [au
dialogue] qu’il lui aurait fallu avancer pour démontrer la supériorité du
Christianisme sur l’Islam, il devait préférer la croisade [la guerre sainte]
qui mène le Chrétien au martyr (alors que se préparait la deuxième Croisade,
lancée en 1146, suivie en 1150 de la troisième Croisade [le paradoxe]) (…). On
peut alors comprendre les réticences de Bernard de Clairvaux.” – Op.cit., p.5.
c- Le
Livre du Gentil et des Trois Sages de Raymond Lulle pour une campagne spirituelle
contre l’Islam:
Parallèlement aux Croisades, les
traités polémiques des clercs catholiques contre l’Islam tentent une vaine
campagne spirituelle de conversion contre ces prétendus infidèles par le débat
théologico-politique relatif à la foi, comme “Le Livre du Gentil et
des Trois Sages ” (1270-1271) de Raymond Lulle (1235-1315). “Le
Livre du Gentil et des Trois Sages, lit-on dans un article du Net, est
la première oeuvre de Raymond Lulle. Dans le prologue et l’explicit de
la rédaction catalane que nous traduisons, l’auteur signale qu’il rédigea ce
livre d’abord en arabe [public savant arabophone ciblé]. Cette première
rédaction, effectuée en 1270-1271, ne nous est pas parvenue; elle est antérieur
au “Livre de Contemplation” qui date des années 1271-1273, lui
aussi rédigé d’abord en arabe, dans lequel Raymond Lulle cite “Le Livre
du Gentil et des Trois Sages” (…). La période des Croisades [des
guerres chrétiennes armées contre l’Islam] est alors périmée et l’on songe davantage à une entreprise [d’incursion]
spirituelle contre les infidèles juifs ou musulmans [sens péjoratifs]. Dans ce
contexte, Raymond Lulle cherche à
promouvoir une campagne pacifique [un pur pharisaïsme] contre l’Islam.” – www.lyber.eclat.net, p.1.
Pour sa part, C. Lucken en dévoile
l’échec en remarquant: “Celui-ci [Raymond Lulle] affirme avoir voulu consacrer
sa vie à convertir le Sarrasins [les Arabo-Musulmans] (…). Pourtant, l’échec
des débats organisés avec les Musulmans et les entreprises missionnaires
destinées à les convertir, plutôt que d’être attribué aux limites de
l’argumentation logique [le sophisme fanatique] dans sa capacité à fonder en
raison la doctrine chrétienne [en soi], sera imputée au refus des Sarrasins [des
Musulmans] de se soumettre aux arguments [polémiques et unidimentionnels] qui
leur sont opposés. Sans la raison [souveraine], il ne semble plus y avoir de
terrain commun permettant d’instaurer un échange [un dialogue] et de construire
une entente [une coexistence pacifique]. Il ne restera guère que l’usage de la
force [les Croisades].” – Op.cit., p.6. Ainsi se précise l’impact négatif des
traités des clercs catholiques sur l’archéo-histoire des vestiges
théologico-politiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne.
II.2- L’archéo-histoire des vestiges
hagiographiques arabo-musulmans dans les traités chrétiens en France
médiévale et moderne:
Par ailleurs, l’archéo-histoire des
vestiges arabo-musulmans dans les traités des clers chrétiens en France
médiévale et moderne pourrait aussi s’éclairer, selon E. Baratier, par les
récits de la vie des saints chrétiens,
au-delà de tout souci hagiographique
de leurs auteurs. “Ainsi, suggère-t-il, les vies des saints, malgré le souci
hagiographique de leur auteur et leur composition souvent très postérieure aux
événements, peuvent cependant fournir à l’historien [v.archéo-historien]
quelques éléments intéressants. Elles montrent en tout cas comment se sont formés et développés durant les siècles
postérieurs des récits légendaires [des hagiographies] sur l’occupation de la Provence
par les Sarrasins [les Arabo-Musulmans] et leur expulsion [totale présumée].” –
Op.cit., p.7. En témoignent les récits hagiographiques suivants:
a-
“L’Antapodosis”
de Liutprand, évêque de Crémône sur les Sarrasins en Provence:
De plus, E. Baratier poursuit, dans “Histoire
de Provence”, l’évocation du récit hagiographique “Antapodosis”
de Liutprand, évêque de Crémône (ville d’Italie), mort en 972, et qui vécut une
grande partie de son existence à la cour de Hugues de Provence (ou Hugues
d’Arles), roi d’Italie [et de Provence], où il raconte l’installation et le
départ des Arabes par la permission de Dieu du L’oppidum (ville fortifiée),
située aux confins de l’Italie de la Provence, appelé Fraxinetum, ou le mont
Maure (Arabe). Il en commente les péripéties parcellaires par la mort précoce
de l’auteur, comme suit: “Le récit de Liutprand sur l’arrivée des premiers
envahisseurs [des Arabo-Musulmans] est certainement moins authentique que celui
de l’attaque [après la capture présumée, dans le Valais, de Saint-Mayeu, abbé
de Cluny par les Musulmans] du réduit sarrasin [du Fraxinetum] par l’armée de
Hugues et la flotte grecque. Composé d’après une tradition difficile à
vérifier, il est cependant assez vraisemblable dans son allure générale.
L’arrivée par mer d’un petit groupe d’Infidèles [désignation péjorative des
Musulmans] est due au hasard [la permission de Dieu selon Liutprand].” –
Op.cit., p.6.
Liutprand prêcha l’extermination des
hommes criminels [les Arabo-Musulmans] et incrimine le roi Hugues d’en avoir
laisser fuir vers le mont
Maure. “Celui-là seul connaît le nombre de victimes [du seul côté chrétien] qui
est chargé d’écrire leurs noms dans le livre des vivants [l’hagiographie]. De
quelle façon abominable, ô roi Hugues [St.,1024-1109],
tu as tenté de défendre ton royaume! Hérode [roi de Judée, 40-4 av.J.-C.], pour
n’être pas privé de son royaume terrestre, a fait tuer un grand nombre
dinnocents [obscurantisme], toi au contraire, pour obtenir le même résultat, tu
as laissé s’enfuir des hommes criminels [préjugé fanatique] et qui méritaient
la mort [le génocide].” – Op.cit., p.6.
b- La capture de Saint-Mayeul, abbé de
Cluny cause de
l’expulsion définitive des Arabes de Provence:
D’ailleurs, E. Baratier rapporte les
vestiges hagiographiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne, à
travers le récit de la capture contestée de Saint-Mayeul, abbé de Cluny
(1090-1153) par les Musulmans qui mobilisa la chrétienneté contre eux et
aboutit à leur prétendue expulsion définitive de la Provence (du Fraxinetum).
“L’empereur Otton Ier [(912-973), roi de
Germanie et d’Italie (951-973), et premier empereur du Saint Empire romain
germanique (962-973)] avait engagé en 953 des négociations avec le calife de
Cordoue [Abd al-Rahman III, 891-961] pour obtenir le rappel des bandes [les
armées] musulmanes des Alpes. Après avoir réorganisé le pouvoir impérial en
Italie, il se préoccupe à nouveau en 968 d’une action à entreprendre contre les
Sarrasins [les Arabo-Musulmans]. Ce projet ne peut aboutir, mais l’idée était
dans l’air et sa réalisation fut provoquée quatre ans plus tard, à la suite de
la fâcheuse capture par une bande [une armée] sarrasine, au col du grand
Saint-Bernard, de Mayeul, abbé de Cluny [1090-1153] et de plusieurs pélerins et
voyageurs. Mayeul issu d’une illustre famille provençale, était
particulièrement lié avec Gillaume [St, 755-812] comte d’Arles. Sa fonction à
la tête la congrégation clunisienne en faisait un personnage [hagiographique]
de premier plan et sa capture eut un immense retentissement. Les moines
payèrent rapidement l’énorme rançon de 1000 livres d’argent
qui avait été réclamée et des pourparlers s’engagèrent pour organiser une vaste
coalition dans le but de déloger les Sarrasins des Alpes et de Provence.
On n’est pas beaucoup mieux renseigné sur
l’expulsion des bandes [péjoration] que sur leur installation. La date même de
la capture de Mayeul a été contestée: d’après les meilleures estimations, il
semble bien qu’il ait été fait prisonnier la nuit du 21 au 22 juillet 972 et
que ce soit durant les deux années qui suivirent que se déroulèrent les
diverses opérations qui amenèrent le départ des Sarrasins (…). Les vies de
Saint-Mayeul parlent d’une bataille livrée dans les Alpes à la bande qui avait
capturé Mayeul, puis de la prise du Freinet, favorisée par la complicité d’un
traître.” – Op.cit., pp.3-7. Or, il est reconnaître archéo-historiquement avec
C. Lucken citant J. Tolan, le réflexe d’autodéfense des clercs catholiques
contre l’Islam, systématiquement défiguré, pour ôter aux leurs toute envie de
s’y convertir et susciter chez eux celle
de le combattre aveuglément. “Il [Norman Daniel] remarque aussi qu’il s’agissait
pour les clercs [les auteurs de traités et les hagiographes] de fortifier la
foi des Chrétiens exposés au contact de l’Islam en leur présentant une image
dégradée de cette religion qui leur ôtrerait l’envie de s’y convertir et de
discréditer en même temps une civilisation et une culture rivale qui
florissaient à ses frontières ou dans les terres auxquelles le Christianisme
restait attaché [la péninsule ibérique, etc.].” – Op.cit., p.6. Dans optique,
versent également les récits mytho-littéraires arabo-musulmans.
III- L’archéo-histoire des vestiges
mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne:
L’archéo-histoire des vestiges
mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne peut
aussi se retrouver, outre leur caractère polémique et mystificateur, dans les
mythes et légendes littéraires des chroniqueurs et des troubadours, postérieurs
de cinq siècles (au temps des Croisades), aux événements évoqués [VIIIe-XIe
siècles] . Et tel que le remémore un article du Net, il faut reconnaître
la nécessité de cette discipline: “A défaut de traces [vestiges] tangibles
importantes, marquant leur séjour de quarante ans dans notre région [la Septémanie], les
Musulmans en ont, en tout cas, laissé dans l’imaginaire collectif [de la France
médiévale et moderne]. Ce dernier a été abondamment nourri par les chroniqueurs
catholiques qui, souvent plusieurs siècles après ces événements [VIIIe-Xe
siècles], en pleine période de Croisades [XIe-XIIIe siècles.],
les [les Arabo-Musulmans] présentaient systématiquement sous leur aspect destructeur [image polémique], si
bien que maintes légendes villageoises [mythes littéraires] s’y sont référées
pendant des siècles. Par ailleurs, c’est
souvent en prenant comme sujet ces affrontements entre Islam et Christianisme
que les premières chansons de geste [les mythes littéraires], écrites en
français, sont apparues.”– “Septimanie Musulmane”, www.occitania.fr, p.1. Encore verra-t-on l’archéo-histoire des vestiges
mytho-littéraires arabo-musulmans, en France médiévale et moderne.
III.1- L’archéo-histoire des
vestiges mytho-littéraires arabes en France médiévale et moderne:
L’archéo-histoire des vestiges
mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne
montrent le caractère polémique et clérico-centrique qui les anime contre
l’Islam, les Arabo-Musulmans (les Sarrasins) et leur civilisation en général.
Marcel Braunschvig remarque sur ce point, dans “Notre littérature Etudieé
dans les Textes, I ”, les procédés déformateurs usités par les
clercs occidentaux pour les discréditer aux yeux de leurs coreligionnaires, et
ont ainsi orienté la littérature profane de propagande anti-sarrasine, des
Croisades à nos jours. “Suivant la thèse postérieure de Joseph Bédier
[1864-1938], les chansons de geste [les mythes littéraires sarrasins]
n’auraient pas une origine populaire, mais une origine savante: elles auraient
été composées par des poètes de métiers [les troubadours et les trouvères] avec
la collaboration des clercs (l’Eglise serait ainsi le berceau des épopées aussi
bien que des mystères [des hagiographies]). Elles ne seraient pas des oeuvres
historiques contemporaines des événements qu’elles retracent, mais des fictions
qui idéalisent des personnages morts depuis longtemps et qui poétisent des
faits remontant à un passé lointain (les chansons de geste datent toutes du XIIe
siècle et du XIIIe siècles, et les héros épiques réels ont
vécu du VIIIe siècle et du Xe siècle).” - Paris, Ed. Armand Colin, 1962, pp.13-14. D’où
ainsi le recours aux procédés littéraires déformateurs des quiproquos
identitaires, paramilitaires et mythico-légendaires.
a- L’archéo-histoire des quiproquos
identitaires des vestiges mytho-littéraires arabes en France médiévale et moderne:
Du fait, C. Lucken, citant le livre “L’Islam
dans l’imagination européenne au Moyen Âge”, paru en 2002, de J. Tolan,
souligne, dans le sens des quiproquos identitaires, l’image déformée des
Sarrasins et de la religion musulmane en France médiévale et moderne, en
précisant: “Le livre de J. Tolan se veut un complément à “Islam et
Occident” [1984] de N. Daniel. Celui-ci montrait comment, du XIIe siècle
au mileu du XIVe siècle principalement, les clercs du monde
occidental ont construit une image méconnaissable de la religion musulmane (…).
Dans “Héros et Sarrasins”, consacré aux attitudes «non
officielles» envers l’Islam, il répertorie les différentes caractéristiques
[les quiproquos] attribuées aux Sarrasins dans les chanson de geste pour
constater que ce sont principalement des
stéréotypes [des préjugés théologiques] produits par une «convention
littéraire» [une vision cléricale] ignorant complètement les véritables
Musulmans…” – Op.cit., p.6. De là les quiproquos identitaires des vestiges
mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne, dans:
+ “La Chanson
de Roland, dans la geste de Charlemagne” (Fin du XIIe et début du XIIIe siècles ):
A vrai dire, l’archo-histoire du
quiproquo identitaire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans dans la Chanson de Roland, une
séquence de la geste de Charlemagne (742-814), consiste à substituer les
Sarrasins aux montagnards basques en leur imputant tous les crimes narrés
par l’auteur (anonyme) de ce texte. “Ce
poème, qui compte 4000 vers, écrit M. Braunschvig, est divisé en trois parties:
Roland trahi, Roland mort, Roland vengé. Il se rattache à
des faits historiques, modifiés par la légende [v.l’archéo-histoire des
vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans]. Roland, comte de la marche de
Bretagne, tombé dans une embuscade, le 15 août 778, à l’arrière-garde de
l’armée de Charlemagne qui traversait les Pyrénées au retour d’une expédition
victorieuse en Espagne, devient dans le poème le neveu de Charlemagne et le
fiancé d’Aude, soeur de son compagnon Olivier. Les montagnards basques, qui
avaient surpris, pillé et massacré les Francs dans le défilé de Roncevaux, sont
remplacés par les Sarrasins [les Arabo-Muslmans]. Le désastre est attribué à la
trahison de Ganelon.” – Op.cit., pp.16-17.
De ces quiproquos [ou contre-vérités
fantaisistes] identitaires des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France
médiévale et moderne est née une opinion collective chrétienne et occidentale
hostile envers l’Islam que seule une achéo-histoire objective saurait
réellement clarifier. Ce dont C. Lucken, citant N. Daniel, dit: “N.Daniel
consacre pourtant un chapitre entier d’«Islam et Occident» [1960]
à expliquer «la construction d’une opinion collective» commune à l’ensemble de
la chrétienneté médiévale [v. la France]. Il y souligne notamment l’usage répété des
lieux communs [calomnies, préjugés stéréotypés] caractéristiques d’une pensée
fondée sur la tradition et les respect des autorités [cléricales] (…). C’est
pourquoi l’on préférait les données de l’héritage polémique [théologiques des
Croisades] aux fruits de l’observation personnelle. C’est pourquoi légalement,
les hommes [les Chrétiens] qui vivaient en terre d’Islam choisirent ou
acceptèrent des contre-vérités fantaisistes sur les questions islamiques. C’est
pourquoi, encore, l’Occident latin a formé un canon de croyances plus ou moins
invariables sur l’Islam.” – Op.cit., Ibid.
b- L’archéo-histoire des quiproquos
paramilitaires des vestiges mytho-littéraires arabes écrits en France
médiévale et moderne:
Néanmoins,
les quiproquos paramilitaires des vestiges mytho-littéraires
arabo-musulmans en France
médiévale et moderne est perçue parfaitement à travers ce qui les perpétue
mytho-littérairement, dans les mémoires collectives locales et nationales
françaises. “A côté des relations littéraires [v. les chansons de geste], presque
chaque micro-région, dit un article du Net, a son propre souvenir des Sarrasins
[des Arabo-Musulmans] ou des Maures [image polémique], car tel était le nom
sous lequel on [les clercs et troubadours] les connaissait, et maints érudits
locaux [chroniqueurs]ont publié des plaquettes décrivant cette époque dans leur
village, celle qui est consacrée à cette bataille de Meynes [Narbonne,
759] – un village situé près de
Remoulins [ch.-l. de c., arr. de Nîmes, sur le Gard] – qui opposa Francs et
Sarrasins [Arabo-Musulmans], plaquette qu’Emmanuel Leroy Ladurie [historien
français, né en 1929] a voulu bien préfacer.” – “Septimanie Musulmane”,
Op.cit., p.2. Et c’est le cas dans:
+ “La geste de Guillaume d’Orange”
(XIIIe siècle):
De même, les images de “vague
islamique”, de “pirates”, de “pillards”, de “dévastateurs”, de
“pseudo-conquérants” constituent les quiproquos paramilitaires des vestiges
mytho-littéraires arabo-musulmans, dans l’archéo-histoire de la France
médiévale et moderne. “Après avoir balayé l’Afrique du Nord et l’Espagne,
rapporte mytho-littérairement Philippe Conrad, la vague islamique vient se briser
en Gaule sur la résistance franque mais, pendant près de trois siècles
[paradoxe], des bandes de pirates sarrasins vont maintenir l’insécurité sur les
côtes provençales et italiennes tout en réalisant des incursions profondes
dévastatrices à l’intérieur des terres [quiproqos paramilitaires sarrasins]. Il
s’agit désormais davantage de raids de pillage que d’un projet de conquérant
mis en oeuvre au nom de l’expansion et du triomphe de la foi nouvelle [image
dégradé de l’Arabo-Musulman]. Au moment où il [l’Occident chrétien] tente de
faire face par ailleurs aux entreprises des pirates scandinaves et des hordes
magyares [quiproquos indentitaires et
paramilitaires sarrasins] qu’il finira par assimiler, l’Occident chrétien doit
compter avec la persistance de cette menace [quiproquos paramilitaires]
jusqu’au milieu du XIIIe siècle.” – “La conquête musulmane de
l’Occident”, www.clio.fr, p.6. Ce que
justifie dans la chanson de geste les atrocités à sens unique prêtées aux
Sarrasins (aux Arabo-Mustumans), tous punis par le héros chrétien St.
Guillaume, sur incitation de son épouse, Guimourc, la princesse musulmane de
Narbonne, conquise et christianisée.
Comme dans:
“Guillaume, isolé, résument J. Bogaert
et J. Passeron, doit abandonner le corps de Vivien pour faire face à l’attaque
du roi Alderrufe [Abd al-Malik ibn Mughit, à Narbonne, en 793]. Tous les
Français son tués ou faits prisonniers [quiproquos paramilitaires
arabo-musulmans]. Gillaume revient seul à Orange.
Le portier ne le reconnaît pas et appelle Guibourc [sa femme, princesse
musulmane vaincue de Narbonne, Orable, baptisée chrétienne]. Celle-ci vient
elle-même, à la porte, voir qui est ce cavalier,
revêtu d’armes sarrasines [déguisé sous l’armure d’Ablderrufe qu’il a tué].
Tandis qu’il parlemente, Guibourc [plus fanatique que jamais] voit passer à
quelque distance un convoi de cent prisonniers chrétiens malmenés par sept
mille Sarrasins [quiproquos paramilitaires arabo-musulmans]. Son mari aurait-il
supporté pareil spectacle? Guillaume [cavalier miraculé] met en fuite les
païens [les 7000 Arabo-Musulmans] et délivre les [100] prisonniers chrétiens.
Alors, il se fait reconnaître de Guibourc; les portes [de la ville] lui sont
ouvertes aussitôt.” – “MOYEN- AGE”, Paris, éd. Magnard, 1954, pp.48-49. En somme,
l’archéo-histoire des quiproquos paramilitaires des vestiges mytho-littéraires
arabo-musulmans montre bien l’image dégradée des Sarrasins (des
Arabo-Musulmans), façonnée par les clercs catholiques, en réduisant ces derniers
à de simples hordes brigands, sans foi ni loi, dans l’imaginaire collectif de
la France
médiévale et moderne.
b-
L’archéo-histoire
des quiproquos légendaires des vestiges mytho-littéraires arabes en France
médiévale et moderne:
Il en va de
même de l’archéo-histoire des quiproquos légendaires (de héros miraculés
chrétiens) des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne. “Je ne
puis contester ici de façon plus argumentée une telle conception de la
littérature, déclare en interrogativement N. Daniel. Je me contenterai de
demander comment on peut affirmer que les «Sarrasins» des chansons de geste ne
disent rien sur les «Sarrasins» au sens d’«Arabes» ou de «Musulmans» du seul
fait qu’il s’agirait de fictions [quiproquos légendaires arabo-musulmans]. Sans
les réduire pour autant à n’être que des oeuvres [mytho-littéraires]de
propagande, leur emploi de ce terme [de Sarrasin] est-il vraiment différent de
ce que l’on trouve chez les théologiens [les clercs catholiques] (et inversement)?
Les Sarrasins que l’on rencontre chez ces derniers ne sont-ils pas aussi de
pures fictions [des contrevérités fantaisistes chrétiennes]? Enfin, de tels
procédés [quiproquos légendaires sarrasins] sont-ils sans influence sur la
réalité [v.l’archéo-histoire]?” – C. Lucken, Op.cit., p.8. En constitue la
preuve archéo-historique:
+ “La Chanson
de Roland, dans la geste de Charlemagne” (Fin du XIIe siècle-début
du XIIIe siècles ):
Cependant, les héros chrétiens
miraculés de la chanson de geste de Charlemagne ont pour source les légendes
villageoises des chroniqueurs catholiques de l’époque des Croisades, cherchant
à les inciter au martyr, en faisant l’apologie de leur supériorité spirituelle
et de leur victoire sur les Arabo-Musulmans, voués à la défaite par des
interventions divines dans les combats. Ainsi est-il du duel du roi chrétien Charlemagne alors vaincu, soutenu
par l’Ange Gabriel contre Baligant, le roi musulman de Babylone [Bagdad, en 762], dans les vers suivants:
“L’émir est vraiment de grande vigueur [fait
naturel]./ Il farppe Charlemagne sur son heaume d’acier brun,/ Sur la tête il
le lui a brisé et fendu;/ Il abat son épée sur les cheveux fins bouclés,/
Enlève de la chair une grande pleine paume et plus:/ A cet endroit l’os reste
tout à nu./ Charles chancelle, pour un peu il est presque tombé [fait
naturel]:/ Mais Dieu ne veut pas qu’il soit tué ni vaincu:/ Saint Gabriel est
revenu vers lui,/ Et lui demande: «Roi Magne, que fais-tu?»// Quand Charles
entend la sainte voix de l’ange,/ Il n’a plus peur ni crainte de mourir;/ Il
lui revient vigueur et connaissance./ Il frappe l’émir de l’épée de France,/
Lui rompt son heaume où les gemmes reluisent,/ Tranche sa tête d’où s’épand la
cervelle/ Et tout son visage jusqu’à sa barbe blanche,/ Que mort l’abat senz
nule recuvrance [quiproquos légendaires arabo-musulmans]./ «Munjoie!» escret
pur la reconuisance.” – “LE MOYEN-AGE”, Op.cit., pp.40-41.
L’imaginaire collectif en est fortemenent nourri, tel qu’on le lit dans l’article
du Net:
“Ce dernier [l’imaginaire collectif
chrétien français] a été abondamment nourri par les chroniqueurs [v.les
trouvères] catholiques qui souvent plusieurs siècles après ces événements
[l’archéo-histoire des vestiges arabes], en pleine période des Croisades, les
présentaient systématiquement sous leur aspect destructeur [quiproquos
identitaires, paramilitaires et légendaires], si bien que maintes légendes
villageoises [vestiges mythico-littéraires
sarrasins] s’y sont référées pendandant des siècles [la France médiévale
et moderne].” – “Septémanie Musulmane”, Op.cit., p.1. Ou encore dans:
+ “La geste de Guillaume d’Orange”
(XIIIe siècle):
En outre, dans la chanson de geste,
l’archéo-histoire discerne les quiproquos légendaires des vestiges
mytho-littéraires arabes dans la sainteté même de Guillaume d’Orange, présenté
à tort comme l’invincible vainqueur absolu des guerres franques contre les
Sarrasins (les Arabo-Musulmans) en France médiévale et moderne.
“On citera bien sûr, lit-on dans le même
article, le cycle de chansons de geste consacrées à Guillaume d’Orange, prince
franc, nommé comte de Toulouse [755-812] par Charlemagne [742-814], qui passa
toute sa vie à guerroyer contre les Musulmans et qui [après la mort de Guibourc,
sa femme, princesse sarrasine christianisée], en 806, se retitra au monastère
de Gellone, qui au XIIe siècle, prit le nom de Saint Guilhem le
Désert [comm. de l’Hérault, arr. de Montpellier]. Mais ce saint [Guillaume
d’Orange, ou de Toulouse]
que les chansons de geste présentent comme toujours victorieux, fut, dans la
réalité parfois moins heureux. Et s’il entra vainqueur, en 801, à Barcelone libérée, la réalité auparavant, fut
parfois plus dure, comme en 793, où, accouru au secours de Narbonne, il subit
une écrasante défaite, auprès de Villedaigne, des mains d’Abd el Malek [ibn
Mughit], général de l’émir de Cordoue [Abd al-Rahman III] (…). En tout état de
cause, ces incertitudes en disent long sur l’état de connaissances sur cette
époque troublée [v. l’archéo-histoire].” – Op.cit., pp.1-2. Bref, quiproquos
légendaires, ou identitaires et paramilitaires marquent profondément
l’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France
médiévale et moderne.
IV- L’archéo-histoire des vestiges
chronico-monumentaux arabes en France
médiévale et moderne:
Vu la rareté des textes historiques
dignes de foi concernant les vestiges arab-musulmans en France médiévale et
moderne, en l’absence d’une
archéo-histoire chronicale et monumentale, E. Baratier prône en l’occurrence:
“L’installation des Sarrasins [des Arabo-Musulmans] sur la côte Maure pendant
près d’un siècle, les ravages quils firent subir à la Provence (…) tiennent une
grande place dans l’histoire et surtout les légendes [les images polémiques
chrétiennes]. Sur ces événements les textes dignes de foi sont rares et le
mystère [l’ignorance chronicale et monumentale arabo-musulmane] qui recouvre
cette période a suscité des affabulations qui ont frappé et frappent encore
l’imagination populaire [l’imaginaire collectif français]. Les chroniques
arabes et byzantines [les récits chronicaux] ne font aucune allusion à cette
installation des Sarrasins en Provence et les annales franques la mentionnent
très sommairement [par images polémiques dégradées], ce qui ramène l’importance
de ces incursions à leur juste valeur de troubles régionaux [des luttes
politiques dues au couronnement de Louis de Provence et à l’élection de Boson à
Mantille, en 890].” – Op.cit., p.1. D’où le besoin de sonder l’archéo-histoire
chronicale et monumentale des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et moderne.
IV.1- L’archéo-histoire des vestiges
chronicaux arabes en France
médiévale et moderne:
En vérité, les auteurs de chroniques (ou
annales selon l’odre des temps) écrivaient jusqu’au XIIe siècle en
latin. “L’histoire en langue vulgaire [le français national], note M.
Braunschvig, commence avec les Croisades, c’est-à-dire au XIIe siècle
(la première Croisade eut lieu de 1096 à 1099): ceux qui prirent part à ces
expédition lointaines éprouvèrent le désir d’en faire [écrire] le récit.
Jusque-là les chansons de gestes avaient servi d’histoire [populaire] aux
lecteurs profanes qui ne comprenaient pas le latin.”- Op.cit., p.108. Ces
récits chronicaux assimilent conventionnellement les Sarrasins (les
Arabo-Musulmans) aux barbares antiques, idolâtres et dévastateurs du monde
chrétien. A titre d’exemples, citons:
a-
La
chronique de Saint Bède le Vénérable (673-735):
En vérité, il s’agit, selon
J.Tolan, des réactions des auteurs
latins des chroniques à l’arrivée des Sarrasins (des Arabo-Musulmans, en 711)
en Europe. “Si Bède [Saint Bède le Vénérable]
ne les [Arabo-Musulmans] distingue pas véritablement des autres «barares»
[péjoration cléricale] qui envahissent l’Europe, avise C. Lucken, il en va
différemment des chroniques composées en Espagne [islamisée]. Celles-ci tendent
à inscrire les conquêtes musulmanes dans le cadre d’une histoire gouvernée par
Dieu [v. prophétie biblique] (…). Avec les croisades, c’est au nord des
Pyrénées et plus particulièrement en France que se déplace la pointe du
combat contre les Sarrasins [l’archéo-histoire chronicale] (…). Assimilant les
Sarrasins [les Arabo-Musulmans] aux païens du monde antique dont les cultes
paraissent destinés à des statues, la plupart de ces textes considèrent leur
religion comme une forme d’idolâtrie [quiproquos polémiques chrétiens].” –
Op.cit., p.3.
b-
La
chronique de Moissac (1337-1400):
D’après Ph. Conrad, la Chronique de Moissac
(ch.-l. de cant. de Tarn-et-Garonne, arr. de Castelsarrasins) évoque le
massacre des Arabo-Musulmans de Septimanie, où ces derniers, soupçonnés de
future expansion vers l’Aquitaine et la
vallée de la Loire,
furent tous massacrés avec les habitants locaux, devant les murs d’Avignon, par Childebrand et Charles Martel.
Ce que résume l’article du Net, en ces lignes: “Les Musulmans se seraient-ils
bornés à remplacer purement et simplement les Wisigoths de Septimanie [département
des Pyrénées orientales, de l’Aude, de l’Hérault et du Gard], peut-être n’y
aurait-il pas eu de réaction [militaire] franque, mais la multiplication,
depuis leur base de Narbonne, de raids vers l’intérieur de l’ancienne Gaule
[pésomption polémique] – en utilisant le corridor rhodanien, soit le seuil de
Naurouze, vers l’Aquitaine et la vallée de la Loire – n’était, bien entendu, pas acceptable.
Dès 737, ils [le Francs chrétiens du Nord] réagirent donc et une armée, sous le
commandement de Childebrand (m. en 741), le frère de Charles Martel [685-741],
le vainqueur de Poitiers [raid amplifié de 732],
descendit en vallée du Rhône, la
Bourgogne [région de l’est
de la France].
Charles Martel en reprit le commandement devant les murs d’Avignon [ch.-l. du
département du Vaucluse sur le Rhône], où suivant la Chronique de Moissac,
toute la garnison musulmane fut massacrée, ainsi que ceux de ses habitants qui
avaient accepter de pactiser avec les Mahométans.” – “Septimanie Musulmane”,
Op.cit., Ibid.
En un mot, cette vision cléricale négative
des Arabo-Musulmans, ancrée dans les récits chronicaux est radicalement
contredite par l’archéo-histoire et les historiens analystes modernes. “En
fait, dénote l’auteur de l’article, le conquérant nusulman, conformément à ses
pratiques de l’époque, comme rappelé plus haut, et comme cela s’est passé en Espagne [l’Andalousie],
permettaient, aux gens du Livre de pratiquer leur religion contre paiement d’un
impôt spécifique, le dhimi, si bien que les populations locales s’accomodaient
d’un occupant qui ne mettait pas à feu et à sang le pays, comme les chroniques,
écrites plus tard, dans les abbayes carolingiennes, nous le laissaient
entendre.” - Op.cit., p.2. C’est aussi
l’avis de l’historienne Jacqueline Caille et de ses collègues spécialistes du
Languedoc, relatés plus loin en ces phrases: “Quant aux auteurs de la respectée
“Histoire du Langudoc”, parue chez Privat, sous la direction de
Philippe Wolf, ils pensent que «(les Francs), ces barbares venus du Nord, ne
durent pas plaire beaucoup aux populations méridionales habitués à leur sort
[leur convivialité avec les Arabo-Musulmans]. Ce qui explique peut-être la
résistance rencontrée par Charles Martel au Siège de Narbonne» [en 759]…” –
Ibid. Ce que confirme l’archéo-histoire
chronicale des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et moderne. Or,
que dire, par ailleurs, de l’archéo-histoire urbanistique et socio-économique
de ces vestiges?
IV.2- L’archéo-histoire des
vestiges urbanistiques et socio-économiques arabo-musulmans en France médiévale
et moderne:
Parallèlement, l’archéo-histoire des
vestiges urbanistiques et socio-économiques arabo-musulmans en France
médiévale et moderne est à la fois
discernable sous trois angles: urbanistique et socio-économique et
socio-démographique. “Car un savoir [archéo-historique], avant d’être vrai ou
faux, dirions-nous avec M. Foucault dans Universalis France,
existe [est manifeste], c’est-à-dire qu’il distribue, selon des modalités
historiques [vestiges urbanistiques ou socio-économiques sarrasins]
(susceptibles de transformations), des positions subjectives [vision historique
chrétienne], des régimes d’objets [monuments/ réalisations socio-économiques],
des configurations conceptuelles [l’image polémique cléricale des Sarrasins],
et informe des pratiques [économiques, socio-éducatives et
socio-démographiques]. La formation archéologique [l’archéo-histoire] est en
retrait par rapport à la disposition épistémologique: l’archéologie
[archéo-histoire] décrit les conditions d’existence et de réalité du savoir,
quand l’épistémologie en détermine les condition de vérité (ou de
vérification). ” – Op.cit., p.2. D’où notamment:
a-
L’archéo-histoire
des vestiges urbanistiques arabes en France médiévale et moderne:
Certes, l’archéo-histoire des vestiges
urbanistiques arabes en France médiévale et moderne ne manquerait pas de
relever, malgré les dissimulations polémiques cléricales, les quiproquos et les
escamotages théologico-politiques, maints exemples concrets de traces
architecturales de cette présence séculaire des Arabo-Musulmans en France. Même
négativement, on décèle, dans l’article du Net sur les Cévennes, plus d’une
allusion toponymiques à ces vestiges arabes frappés officiellement d’interdit
et d’opprobre cléricaux, tel que le révèle ce passage sur le Gévaudan: “Tout
est langage. Ecoutons celui des châteaux au beau pays de Gévaudan [plateaux
cristallin du Massif central, près de
l’Antrac]. Il raconte et raconte encore, sans jamais se lasser, l’histoire
[l’archéo-histoire] de chaque vallée et de ses hauts plateaux (…). Celle de la reconquête [chrétienne, non de la conquête
sarrasine] sur les Wisigoths [d’Espagnols], les Sarrasins [les
Arabo-Musulmans]…” - “Le Gévaudan et
l’histoire de France
à travers les Cévennes”, www.les.cevennes.free.fr, p.1. C’est ce que dément concrètement:
+ La muraille et le Château des
Sarrasins entre Clermont et Royat :
De la “Revue de l’art chrétien”,
paru en1863, on pourrait décrypter l’archéo-histoire de l’antique muraille
dites des Sarrasins, le Château des Sarrasins entre Clermont et Royat, dans la
région de l’Auvergne. “Le voyageur qui voudra satisfaire ses goût
archéologiques, y désigne-t-on, devra, en se rendant de Clermont [ch.-l. du
département du Puy-de-Dôme et de la région d’Auvergne] à Royat [ch.-l. de cant.
du Puy-de-Dôme, arr. Clermont-Ferrand],
visiter quelques monuments [vestiges urbanistiques arabo-musulmans] que nous
allons indiquer. L’antique muraille dite des Sarrasins est placée au milieu des
jardins des Sables, et le peuple auvergnat, qui a gardé probablement un rude
souvenir de l’invasion sarrasine, ne manque jamais d’attribuer aux Sarrasins
[aux Arabo-Musulmans], si ce n’est à César [quiproquos identitaires chrétiens],
tous les monuments portant un caractère d’antiquité qu’il ne peut comprendre
[suspicion cléricale polémique]. Ce lien est désigné dans d’anciens titres sous
le nom de Château des Sarrasins [des Arabo-Musulmans].” – www.france-pittoresque.com, p.1.
+ La Tour des Sarrasins dans le
faubourg de Chamalière:
De plus, la Tour des Sarrasins de
l’église du bourg de Chamalière [comm. du Puy-de-Dôme, arr. près de Clermont-Ferrand] suscite
la curiosité des archéologues, tel que le soutient l’article de la même revue:
“Au milieu des magnifiques cultures
maraîchères qui alimentent non seulement Clermont [anc. Capitale de l’Auvergne,
ch.-l. du dép. du Puy-de-Dôme, d’où le pape Urbin II décida la Ier Croisade,
en 1095], mais toute la partie montagneuse de l’Auvergne, s’élève une ancienne
église ou chapelle. Sa façade, assez bien conservée, présente le caractère des
édifices de transition du XIIe au XIIe siècle (…). A la
suite des troubles de 1814, ce petit édifice a beaucoup perdu de son caractère
pittoresque; on a cru devoir le fortifier. C’est du reste, le seul échantillon
d’art militaire qui existe dans la division (…). On montrait encore, au XIXe siècle, dans le village, les restes
d’une tour carrée, appelée vulgairement [traditionnellement] Tour des
Sarrasins; elle faisait partie, d’après les Mémoires de du Tillet,
du château fortifié des comtes d’Auvergne, et plus tard des dauphins (…). Les
archéologues s’arrêtent avec intérêt pour étudier l’église de Chamalière, qui,
à travers ses constructions modernes, offre quelques détails curieux (…).
Belleforest dit, en parlant des ruines qu’il a vues à Saint-Mart: «Ce prieuré
de Saint-Mart porte face de grande antiquité, et faut que ce fût jadis quelque
palais de seigneur [arabo-musulman], depuis converti en église, vu que les
masures et reliques des bâtiments en font assez preuve ».” – Op.cit., p.1-3.
+ L’atrium de la Cathédrale de
Narbonne transformé en mosquée:
L’archéo-histoire des vestiges
urbanistiques arabo-musulmans montre effectivement la cohabitation
arabo-musulmane des gens du Livre en France médiévale et moderne. Selon
J. Caille, le régime du protectorat musulman, aurait conduit au partage de la
Cathédrale de Narbonne entre Chrétiens et Musulmans, par transformation de l’atrium de la basilique de
cette ville en mosquée (719-760). “De son côté, Jacqueline Caille, historienne
de Narbonne, considère que (…) l’église de Narbonne [ch.-l. de l’Aude
au pied des Corbières], y lit-on, a bénéficié des avantages du régime de
protectorat réservé aux gens du Livre, que nous évoquions plus haut. Selon
elle, il est vraisemblable que la Cathédrale dut être partagée entre Chrétiens
et Musulmans, l’atrium de la basilique ayant, peut-être, été transformée en
mosquée.” – “Septimanie Musulmane”, Op.cit, p.2. Quant aux vestiges
socio-économiques arabo-musulmans, il faudrait se référer à:
b- L’archéo-histoire des vestiges
socio-économiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne:
Concernant l’archéo-histoire des vestiges
socio-économiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne, il est
reconnaître la convivialité et l’esprit d’entreprise social et économique et
démographique qui avait unifié les Sarrasins [les Arabo-Musulmans] gouvernants
et les habitants gouvernées locaux, chrétiens ou non, durant leur installation
en Septimanie, en temps de paix comme en temps de guerre contre le fanatisme
aveugle de l’armée des Francs du Nord de Charles Martel. “Après la prise
d’Avignon, indique l’auteur de l’article «Septimanie Musulmane», les
Francs vinrent assiéger successivement Nîmes, Agde, Béziers où Musulmans,
Wisigoths et descendants des Gallo-Romains luttèrent coude à coude contre les
guerriers venus du Nord, comme à Nîmes au Château des Arènes, où les pierres
noircies des arènes rappellent encore aujourd’hui [en 2008] les tentatives
d’incendie faites par l’armée franque assiégeante (…). La deuxième hypothèse
nous paraît plus logique car la brutalité de Charles Martel et de ses troupes
[v. quiproquos paramilitaires sarrasins] semble accrue par le dépit de n’avoir
pas pu prendre Narbonne, si bien qu’avant de remonter la vallée du Rhône, ils
détruisirent Agde, Béziers, Maguelone et Nîmes qui leur avaient résisté, toutes
populations confondues, tant leur réputation de férocité les avaient précédé.”
– Op.cit., pp.1-2. Cela présuppose des vestiges socio-économiques et
démographiques arabo-musulmans - projets sauvegardés, camouflés ou
détruits, dans ces domaines.
+ La marine marchande dans le port
de Maguelone en Septimanie:
Contrairement à l’image discréditée
tardive des Sarrasins (des Arabo-Musulmans), traités de vandales, d’idolâtres,
de diaboliques et de brigands, prêchée par les clercs catholiques, les
chroniqueurs et les troubadours chrétiens du XIIe et XIIIe
siècles, on retrouve sous les décombres de l’archéo-histoire les vestiges des
réalisations socio-économiques en France médiévale et moderne.
“Certes, considère C. Lucken, cela est schématique (l’autre [le Musulman], au
Moyen Âge, a aussi sa force de séduction [son image positive civilisatrice],
comme comme le manifestent les pérégrinations chevaleresques [idéal d’un mode
de vie moral et mondain] et autres voyages dans l’Autre Monde [le Monde
musulman]: mais celui-ci [l’Arabo-Musulman] est toujours lié d’une manière ou
d’une autre au monde infernal [l’image cléricale et polémique des Croisades]).”
– Op.cit., p.10. Ainsi pourrait-on relever, les vestiges arabo-musulmans,
concernant l’aménagement portuaire, dans l’article “Invasions des Wisigoths
et des Arabes”:
“La Septimanie (Narbonne) passe sous cette domination [des Arabo-Musulmans] en 719. Maguelone, en raison de sa position clef, devient Port Sarrasin [Musulman]. Les aménagements sont établis pour permettre aux navires d’accoster et de décharger leurs marchandises en toute sécurité [vestige arabo-musulman urbanistique portuaire]. Encore aujourd’hui [en 2008], le lieu dit «la Sarrazine» correspond au grau [chenal] où transitaient les bâtiments.” – Op.cit., p.1.
+
L’art de tapisserie introduit par les Sarrasins à Aubusson (la Creuse) en732:
Archéo-historiquement, le journaliste
Emmanuel Thévenon enregistre, parmi les vestiges socio-artisanaux
arabo-musulmans en France
médiévale et moderne, l’art de tapisserie introduit par les Sarrasins (les
Arabo-Musulmans) à Aucusson (la
Creuse) en 732. “Aubusson [ch.-l. d’arr. sur la Creuse, Ecole Nationale
d’Arts décoratifs, Manufacture de tapisserie fondée par Colbert] (Creuse) est
moins célèbre par son urbanisme – une curieuse petite ville toute en longueur
au bord de la Creuse
– que pour ses manifactures de tapisserie. La légende [tradition populaire]
raconte que cet art y fut introduit par les Sarrazins en 732. Fuyant Poitiers, ceux-ci, auraient trouvé
refuge auprès du seigneur d’Aubusson.” – “Simple et austère”, www.diplomatie.gouv.fr, p.1.
+ Les Universités de Toulouse et de Montpellier
doivent beaucoup aux Arabes:
Dans le cadre des vestiges socio-éducatifs
arabo-musulmans en France médiévale et moderne, l’archéo-histoire dévoilerait
dans l’article “Histoire des Cévennes” que les Universités de Toulouse
[XIe-XIe siècles] et de Montpellier [XIe
siècle] doivent beaucoup aux
Arabo-Musulmans (aux Sarrasins) et aux Juifs, dans les études du droit, de la
médecine et des lettres, comme celles de Bologne [XIIIe siècle] ou
Salerne [XIe siècle] en Italie. “A la croisade même [1095], y
dénote-t-on, les Français du Nord [Francs] remarquent la bravoure et le brillant
des Méridionaux, mais aussi leur légèreté et leur sceptimisme [vestiges
socio-éducatifs arabo-musulmans]. Par contre, bien avant la constitution
régulière des universités de Toulouse et de Montpellier, les études
sont florissantes, surtout le droit et la médecine, en second lieu les
lettres.” – Op.cit., p.6.
+ Une souche démographique de
Musulmans entre Poitiers
et Tours:
Tant du point de vue
psycho-sociologique et que du point de vue démographique, l’archéo-histoire des
vestiges arabo-musulmans en France
médiévale et moderne manifeste, lors de la première Croisade, une différence
spécifique entre les Français du Nord les Méridionaux du Sud. “Par opposition
encore à la France du Nord, relève-t-on dans le même article, la civilisation
toulousaine [la
Septimanie Arab-Musulmane] est laïque [anti-cléricale].
L’Eglise a cependant, ici comme ailleurs, joué son rôle; dans le chaos
[théologico-politique] du haut Moyen Âge, elle a été la seule armature
[référence] du pays (…). A la
Croisade même (1095), les Français du Nord remarquent la
bravoure et le brillant [l’audace et l’intellectualisme] des Méridionaux, mais
aussi leur légèreté [leur vivacité] et leur scepticisme [leur anti-claricalisme
arabo-musulman].” – Op.cit., Ibid. Par
ailleurs, la survivance d’une souche démographique arabo-musulmane (sarrasine),
autour du site de la bataille de Poitiers
[732] est également évoquée dans l’article “Septimanie Musulmane”, cité
ci-dessus.
“Cette armée [d’Abd-el Rahmân al-Ghafiqi]
se dirigea (…) vers le seuil du Poitou [anc.
prov. de France, ayant pour cap. Poitiers], où contrairement à l’image d’Epinal
traditionnelle, Charles Martel n’arrêta pas vraiment les «Arabes» à Poitiers
[732], mais renvoya vers le Sud et la Septimanie [Narbonne] des guerriers musulmans,
chargés de butin, qui n’étaient sans doute pas nombreux. Les Francs semblent
d’ailleurs avoir été si peu sûrs d’eux qu’ils se retirèrent, semble-t-il,
aussitôt au Nord de la Loire…
La légende [la tradition populaire] veut qu’un certain nombre de Musulmans –
blessés ou déserteurs – soient restés aux alentours du site de la bataille et
aient fait souche [socio-démographique] dans le pays entre Poitiers [anc. cap.
du Poitou, ch.-l. du dép. de la
Vienne] et Tours [ch.-l. du département de l’Indre-en-Loire,
cap. de la Touraine],
où certains villages garderaient des traces [vestiges arabo-musulmans] de cette
installation… Les Musulmans [les Sarrasins], après cette expédition, semblent
avoir renoncé à leurs projets sur l’Aquitaine [prov. française, ayant pour cap.
Poitiers, puis Bordeau] pour conforter leur
installation en Septimanie [Narbonne].”
– www.occitania.fr,
p.1.
Du fait, l’archéo-histoire des vestiges
socio-économiques et socio-démographiques indique qu’il existe effectivement
au-delà de l’image d’Epinal négative (polémique) chrétienne des Sarrasins (des
Arabo-Musulmans), une autre concrète et positive des réalisations économiques,
socio-éducatives et socio-démographiques encore vivaces de la conquête
arabo-musulmane, en France médiévale et moderne, en 2008.
En conclusion, l’archéo-histoire, prouve
qu’au-delà de l’image arabo-musulmane des quiproquos et des contrevérités
polémiques cléricales, chronicales et mytho-littéraires des Croisades, il y a
bien une image positive et concrète des vestiges arabo-musulmans (des
Sarrasins) en France médiévale et moderne, voilée par l’enseignement national
clérical et mytho-littéraire occidental
sécularisé. C’est ce que dévoilent encore les oeuvres critiques des historiens
N. Daniel, D. Iogna-Prat et J. Tolan. “Les trois (ou quatres) ouvrages de N.
Daniel, D. Iogna-Prat et J. Tolan, explicite C. Lucken, invite toutefois le
lecteur non pas à condamner simplement une période qui serait heureusement révolue
[v.en apparence] (ce qui reviendrait à diaboliser le Moyen Âge [chrétien
anti-musulman], comme l’autre [l’envers] d’une modernité compréhensive [esclave
du passé]), mais plutôt à en sortir, c’est-à-dire comprendre ce qui a pu fonder
la représentation des autres [des Arabo-musulmans, etc.] dans la société
chrétienne occidentale et à en retrouver du même coup l’héritage [v.les
vestiges arabo-musulmans], plus ou moins dissimulé au sein même de la société
contemporaine [v. la France médiévale et moderne]. Celui-ci continue en effet à
se faire sentir aussi bien dans les phénomènes d’exclusion que dans la manière
d’appréhender les question identitaires [les Sarrasins, etc.]: qu’il s’agisse
de prôner un repli nationaliste ou religieux, ou de revendiquer les respect de
valeurs (apparemment) universelles [v. les Croisades] s’autorisant d’une raison
commune à l’humanité dont les autres seraient dépourvus.” – “Les Sarrasins
ou la malédiction de l’autre”, Op.cit., p.10.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
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