L'ARCHEO- LITTERATURE COMPAREE MATRICE DE
LA
CONDUITE ET DES SCIENCES DE L'HOMME ET
DE LA NATURE
De par une
révision de la pratique canonique de la littérature comparée, je me suis trouvé
en train de réitérer avec Daniel- Henri Pageaux que pour rendre compte de nos
pratiques dans ce domaine, on se me propose d'y dresser une attention à
l'archéologie – "LITTERATURE
COMPAREE ET COMPARAISON", www.vox-poetica.org,
p.1. Or, en citant la
littérature comme matrice formaliste de savoir, Gérard Genette observe:
"La littérature étant œuvre de langage (…). Et le formalisme russe (…),
que l'on considère comme une des matrices de la linguistique, ne fut rien
d'autre qu'une rencontre de critiques [littéraires] et de linguistes sur le
terrain du langage poétique." – "Figures 1",
Paris, Ed du Seuil, 1966, p. 149. Et Emile Durkheim d’aviser : "Avant les
premiers rudiments de la physique et de la chimie, les hommes avaient déjà sur
les phénomènes physico-chimiques des notions qui dépassaient les pures
perceptions; telles sont, par exemple, celles que nous trouvons mêlées à toutes
les religions [v. littératures]. C'est que, en effet, la réflexion est
antérieure à la science qui ne fait que s'en servir avec plus de méthode. L'homme
ne peut vivre au milieu des choses sans s'en faire des idées d'après lesquelles
il règle sa conduite." – "Les règles de la méthode sociologique",
Paris, PUF, 1950, p14-16.
D'où notre postulat hic et nunc d’une
"l'archéo- littérature matrice de la conduite et des sciences de l'Homme
et de la nature". Ainsi va-t-il d’une conceptualisation de composantes,
sous- composantes et de constituants d’une
archéo- littérature comparée matrice de la conduite et des sciences de l'Homme.
Par suite, cette matrice s’articulerait comme suit :
I. Les
composantes de base de l'archéo- littérature matrice de la conduite et des
sciences de l'Homme :
Pour mesurer
l'impact de l'archéo- littérature
comparée comme matrice sur la conduite et des sciences de l'Homme, Edward Sapir
note en particulier: "Les comparaisons exactes obligent à accentuer les
contrastes. Je me suis borné à suggérer qu'il existait, sous les éléments de la
civilisation [v. de la littérature], dont l'étude est le domaine réservé aux
ethnologues et aux historiens des cultures, une culture dont l'interprétation
exacte, hérissée de difficultés, est souvent laissée au soin des hommes de
lettres [v. une archéo- littérature comparée matrice de la conduite et des
sciences de l'Homme]." – "Anthropologie", Paris, Ed. de
Minuit, 1967, p.333. Autrement dit Jean- Marie Blas de Roblès souligne: "Ce
qu'on appelle la stratigraphie en archéologie peut se plaquer (…) sur la
littérature." – "Mon vrai pays est la langue", www.radi.cz , p.1. Ce qui nous conduit respectivement
aux deux composantes de base de l’archéo- littérature comparée suivantes :
1. La première
composante de l'archéo- littérature matrice de la conduite de l'Homme :
En ce qui
concerne la première composante de base de l'archéo- littérature matrice de la conduite
de l'Homme, B. Malinovski atteste : "Lorsqu'il s'agit de l'anthropologie
universitaire d'à présent, 'Etude de l'Homme' est une formule bien
présomptueuse, pour ne pas dire saugrenue (…). Toutefois, ce serait méconnaître
les travaux d'avant-garde sur la culture comparée [v. littérature comparée],
menée par de grands esprits comme Herbert Spencer, Adolf Bastian, E. B. Tylor,
L. H. Morgan, le général Pitt-Rivers et Frédéric Ratzel, W. G. Summer et R. S.
Steinmetz, Emile Durkheim et A. G. Keller. Ce sont eux qui ont posé les jalons
d'une théorie scientifique de la conduite humaine, et c'est à eux que l'on doit
d'avoir mieux compris la nature humaine, la société humaine et la culture
humaine (…). La mission de la science de
la préhistoire et de l'archéologie est de reconstituer dans le vif une culture
éteinte [v. littérature originelle]… [v. la littérature comparée matrice de la
conduite de l'Homme]." – "Une Théorie scientifique de la Nature",
Paris, Ed. Point, 1944, p.9. D'où dérivent les deux sous – composantes ci-
après :
a. La
sous– composante éthique de l'archéo- littérature matrice de la conduite de
l'Homme :
Ainsi la sous–
composante éthique de l'archéo- littérature matrice de la conduite de l'Homme s'inscrit-elle
dans ce que le corpus des littératures des origines à nos jours. "Etablies
de longue date ou de fraîche date, indique B. Malinovski, récente ou
vénérables, les disciplines [v. les littératures] sont multiples qui explorent
la nature humaine, le travail humain, les rapports humains [la conduite de
l'homme]. Elles peuvent toutes prétendre relever de l'étude de l'homme. Les
plus vieilles [les archéo- littératures] ont donné les traités de morale, de
théologie [l'éthique], d'histoire ou de légende, les leçons des coutumes et du
droit ancien. Certaines remontent à des cultures qui perpétuent l'Age de la
Pierre [archéo- littérature comparée]; elles ont certainement fleuri dans les
anciennes civilisations de la Chine, de l'Inde, de l'Egypte, du Proche-
Orient." - "Une Théorie scientifique de la Nature",
Op.cit., Ibid.
Dans cette
optique, Philippe Sollers remarque en particulier : "La relativité de
l'acceptation d'un discours comme 'littéraire' est bien connue (donnons comme
exemple le fait que le Moyen Age considère comme de la littérature des discours
que la modernité traite de didactique ou religieux), et on a pu envisager
plusieurs critères qui rendraient compte de ce fait qu'un discours peut être, à
certaine époque, conçu comme 'littéraire'." – "PROBLEME DE LA STRCTURATION DU TEXTE", in "Théorie
d'ensemble", Paris, Ed. du Seuil, 1968, pp.297-298.
Citons à titre d'exemple de la sous-
composante éthique de l'archéo- littérature comparée matrice de la conduite de
l'Homme, dont notamment:
a1. La sous-
composante éthique et censure pour atteinte à la pudeur de l'archéo-
littérature comparée matrice de la conduite de l'Homme :
La sous- composante éthique et
censure pour atteinte à la pudeur de l'archéo- littérature comparée matrice de
la conduite de l'Homme, par exemple :
+ En France
: "Justine ou les Malheurs de la vertu" (1787), "Juliette
ou les prospérités du vice!" (1791), "La Philosophie dans le
boudoir" (1795), etc., du
maquis Donatien- Alphonse- François de Sade (1740-1814) valurent à leur auteur,
pour y avoir alterné des scènes d'orgie et des dissertations de morale
contraire à la morale usuelle [l'éthique]. Il avait fini par être emprisonné, durant le tiers de son existence,
et par mourir à l'Hospice de Charenton, où l'empereur Bonaparte l'avait fait
interner en 1801. Ses œuvres, alors interdites, avaient circulé sous le
manteau, durant un siècle, et ne furent publiées ouvertement et de façon
fragmentaire qu'en 1956, grâce à la défense de Me Maurice Garçon devant le
Tribunal Correctionnel de Paris – Léon Thoorens, "Panorama des littératures,
7", Parsi, Ed. Marabout, 1969, pp.95-96.
+ Aux USA :
"Sister Carrie" (1900) et The "Genius"
(1915), deux romans de Theodore Dreiser (1871-1945) furent fortement contestés
par les lecteurs et la critique dès leur parution. Carrie raconte
l'histoire d'une fille belle, mais vénale qui, plutôt que de travailler,
choisit de vivre en exploitant son amant. Les critiques le mirent en pièces [en
le qualifiant d’(e)]: "immoral"
(v. l'éthique), "sombre", "philosophe du désespoir".
On n'en vendit que 456 exemplaires avant qu'il fût mis sous le boisseau.
Dreiser sombra dans un désespoir paranoïaque et pensa au suicide. Son
autobiographie "Genius", alors que Dreiser était le héros de
l'avant- garde, il est par ailleurs l'objet de haine des conservateurs qui
dénonçaient The "Genius" comme une ordure littéraire (v.
l’éthique); il obtinrent de le faire bannir par la censure. Vaincu, Dreiser
tomba dans le silence pendant dix ans – "Ecrivains américains du XXe
siècle", Paris, Ed. Nouveaux Horizons, 1973, pp.42-46.
a2. La sous-
composante éthique et censure pour atteinte à la foi de l'archéo- littérature
comparée matrice de la conduite de l'Homme :
La sous-
composante éthique et censure pour atteinte à la foi de l'archéo- littérature
comparée matrice de la conduite de l'Homme, par exemple :
+ En Italie
: "La Divine Comédie" (1306-1308) fut un poème hétérodoxe de
Dante Alighieri (1265-1321) où son auteur évoquait un voyage en enfer, et y
révélait la génération de l'âme et du corps, guidé en cela jusqu’au Purgatoire,
tantôt par le poète païen Virgile, tantôt par Béatrice, la femme qu'il aima
d'un amour platonique. Cela lui en coûta d'être condamné pour immoralisme par
l'Eglise (l'éthique), et d’être mis à mort sur le bûcher avec son livre par les
Florentins – "L'écriture et l'expérience des limites", Paris,
Ed. du Seuil, 1968, pp.14-47.
+ au Maroc : "Le Passé simple"
(1954) roman de Driss Chraïbi (1926-2012)
qui suscita une vive réaction dans les milieux musulmans nationalistes et
populaires par sa révolte contre la morale et les mœurs de la société arabo-
musulmanes marocaines. "Un de ses compatriotes, note Jean Déjeux, écrivit
alors une violente diatribe contre Driss Chraïbi dans l'hebdomadaire marocain 'Démocratie'
(14 janvier 1957). 'Driss Chraïbi, assassin de l'espérance' : 'Non content
d'avoir d'un trait de plume insulté son père et sa mère (l'éthique), craché sur
toutes les traditions nationales, y compris la religion dont il se réclame
aujourd'hui, lisait-on dans cet article, M. Driss Chraïbi s'attaque au problème
marocain. Au nom de l'Islam qu'il a bafoué (…). Driss Chraïbi ébranlé par ces
réactions, fit rapidement son autocritique et rentra dans les rangs en écrivant
une longue lettre, le 28 janvier 1957, au directeur de 'Démocratie' où,
au comble de l'émotion, il se mettait plus bas que terre." – "LITTERATURE MAGHREBINE
DE LANGUE FRANÇAISE", Montréal, Ed. Naaman, 1978, p.280.
a3. La sous-
composante éthique et censure pour atteinte à la politique officielle de
l'archéo- littérature comparée matrice de la conduite de l’Homme :
La sous-
composante éthique et censure pour atteinte à la politique officielle et mœurs
familières de l'archéo- littérature comparée matrice de la conduite de l'Homme,
par exemple :
+ En
Russie : " Guerre et Paix" (1865-1869) fut un roman
historique de Lev Nikolaïevitch Tolstoï (1828-1910) où celui-ci, mettant
habituellement en scène des personnages historiques avec telle ou telle
interprétation des événements, contint tout un rapport stratégique militaire
sur la bataille de Borodino et sur l'incendie de Moscou. Cela provoqua une polémique dans la littérature
spécialisée. Sachant que les œuvres contemporaines dépeignent des mœurs
familières au lecteur mais qui peuvent soulever des problèmes d'ordre moral
(éthique), social, politique, etc., en un mot introduisent des thèmes qui ont
une vie hors de la littérature [v. l’archéo- littérature comparée] –
"Thématique", in "Théorie de la littérature", Paris,
Ed. du Seuil, 1965, pp.288-289.
+ Au Pérou
: "La Ville et les chiens" (1962) de Mario Vargas LIosa
(1936-?) fut considéré comme le roman le plus rattaché au point de vue moral (l'éthique) de ce romancier, car
celui-ci affirmait en plus le radicalisme de son engagement personnel,
approuvant ou rejetant des événements et des positions représentant une vision
morale du monde, ou un choix de normes déterminées pour le juger. Il assura à
cet égard : "La littérature est une forme de rébellion permanente et ne
permet guère de porter des camisoles de force (…). Car il contribue au
perfectionnement humain, en évitant le dépérissement spirituel, la dégradation
intellectuelle et morale. Son souci est la provocation, le tracas, le
dérangement, le maintien des gens en état d'agitation permanent contre
eux-mêmes : sa fonction est de susciter l'envie de changement, de
perfectionnement sans répit au point de devoir se servir les armes les plus
reprochables et les critiques." – "AMERICA LATINA SU LITERATURA", Kuweit, Ed. CNCAL, 1988,
p.308.
Là, on pourrait paraphraser P. Sollers en
objectant Cependant cet égard que cette censure
[archéo- littéraire de la conduite éthique de l’Homme] n'est qu'un moment
nécessaire de l'acte [littéraire comparé] athéologique du mal qui vise à être
un sacré impossible à sacraliser. Etant l'acte [littéraire comparé] sacré à
condition de ne jamais se donner pour tel, traversant le sacré [l'éthique
socio- politique] par une sorte de d'archéologie sémantique, d'anamnèse qui
consiste à recréer les conditions de la sacralisation pour la transgresser
[littérairement]…" - "L'écriture et l'expérience des limites",
Op.cit., pp.64-65. Quant à l'archéo- littérature matrice de la conduite politique
de l'Homme, on aura :
b. La sous- composante politique de l'archéo-
littérature comparée matrice de la conduite de l'Homme :
Eu égard à la
sous- composante politique de l'archéo- littérature comparée matrice de la
conduite de l'Homme, Carl Marx indique, selon Marcelin Pleynet à propos du
roman "les Mystères de Paris" (1843-1844) d'Eugène Sue (1804-1857)
: "Posant face à face le texte de Marx sur les Mystères de Paris et
la préface à la Vigie, - nous voyons bien que l'idéologie [politique] de
Sue est restée la même profondément (…). En ce sens l'évolution de Sue, qui du
Roman Noir au Roman Feuilleton se réclame de ce dualisme comme structure
fondamentale de son œuvre (…) que Marx définit bien lorsqu'il écrit : 'De même
que dans la réalité toutes les différences se confondent de plus en plus dans
la différence entre riche [bourgeois] et pauvre [prolétaire], toutes les
différences aristocratiques se ramènent dans la pensée, à l'opposition entre le
bien et le mal. Rodolphe se considère lui- même bon, et les méchants ne sont là
que pour lui donner la pleine jouissance de son excellence." – "SOUSCRIPTION DE LA FORME", in "Théorie
d'ensemble", Op.cit., p.332.
Ainsi est-il question
de la sous- composante politique de l'archéo- littérature comparée matrice de
la conduite de l'Homme, ce dont nous évoquons :
b1. La sous-
composante politique de la guerre et de la guerre civile de l'archéo-
littérature comparée matrice de la conduite de l'Homme:
La sous- composante politique de
la guerre et de la guerre civile de l'archéo- littérature comparée matrice de
la conduite de l'Homme, par exemple :
+ En Grèce
: "L'IIiade", poème épique d'Homère (v. 850 av. J.-C.) fut un
récit de la guerre de Troie, ou conduite politique. H. Schiliemann, indique
Pierre Quillet, au siècle dernier, dans les années 70 [en 1870], a ainsi
exploré le Site de Troie, y découvrant sept villes entassées couche sur couche
au même lieu, bien entendu, quel que fût le nombre des strates archéologiques
[sous- composante politique de l'archéo- littérature matrice de la conduite de
l'Homme], il a rencontré le sol sans histoire, qui porte le tout. Il est vrai
qu'il avait choisi le parti étrange de prendre pour guide le texte même de l'Iliade,
et d'y prendre tout à la lettre, jusqu'à la moindre indication
topographique – comme si une tradition orale avait porté ces informations
depuis le temps de l'expédition achéenne jusqu'à Homère…" – "Le sans
- histoire de l'histoire", in "Analyses et réflexions… sur l'HISTOIRE - 2", Paris, Ed. Marketing, 1980, p.136.
+ En France
: "L'Education sentimentale" (1869), roman de Gustave Flaubert
(1821-1880) dans lequel Bernard Valette relève en particulier : "Trahison
politique et trahison sentimentale vont de pair : l'histoire n'est qu'une suite
de troubles inutiles et d'agitation vaine; à l'instar de l'adolescence
("histoire d'un jeune homme") c'est une succession de crises, de
révolutions, qui ne débouchent sur rien de nouveau (…). Si le climat politique
du règne de Louis Philippe est longuement décrit dans l'Education
sentimentale ainsi que les émeutes qui ont abouti aux journées de février
et la Révolution de 48 elle-même [sous – composante politique de l'archéo-
littérature comparée], quel est pour Flaubert le sens de cette période? (…) Déconsidérée
par sa bêtise, ses divisions, son manque d'idéal, sa médiocrité généralisée, la
bourgeoisie se trouve donc elle aussi rejetée par Flaubert. Le prolétariat
opprimé par la bourgeoisie réactionnaire : Flaubert refuse de décrire cette
épopée aux fins nobles sous un autre aspect que celui de ses moyens triviaux.
Le souci d'impartialité lui fait renvoyer les adversaires dos à dos." - "Le rôle de histoire dans "l'Education
sentimentale" de Flaubert", in "Analyses et réflexions…
sur l'HISTOIRE - 2", Op.cit., pp.241-243.
b2. La sous-
composante de la politique de la justice
et de la liberté de l'archéo- littérature comparée matrice de la conduite de
l'Homme:
La sous-
composante de la justice et de la liberté de la guerre de l'archéo- littérature
comparée matrice de la conduite de l'Homme :
+ En Tchécoslovaquie : "Le
Procès" (1914-1915), roman de Frantz Kafka (1883-1924), frappé
d'interdiction, fut alors, selon la préface Claude David, introduit sous le
manteau et dans l'anonymat en Union soviétique. "On raconte, écrit-il, que
c'est grâce aux éditions du smizdat – et donc, sans nom de d'auteur – que fut
introduite en Union soviétique la traduction du Procès. Les lecteurs
pensèrent, dit-on, qu'il s'agissait de l'œuvre de quelque dissident [sous –
composante politique de l'archéo- littérature comparée], car ils découvraient,
dès le premier chapitre, une scène familière : l'arrestation au petit matin,
sans que l'inculpé se sût coupable d'aucun crime [de Joseph K], les policiers
sanglés dans leur uniforme, d'ailleurs plus gouailleurs qu'impérieux ou cruels,
eux-mêmes prisonniers du régime [totalitaire] qu'ils servaient, l'acceptation
immédiate d'un destin apparemment absurde, etc. Kafka ne pouvait espérer une
plus belle consécration posthume." – "Préface" de "Le
Procès", Paris, Ed. Gallimard, 1933, p.7.
+ Au
Mexique : "Pasto Verde" (Le pâturage vert), roman de
Parmenides Garcia Saldana (1944-?) est un roman contestataire qui s'inspire des
explosions des jeunes de mai 1968, à Paris, dédaignant les liens familiaux,
toutes les formes d'autoritarisme, prônant le la tolérance sexuelle, la
souplesse idéologique et le mépris profond des formules et des coutumes qui
réfèrent au monde des adultes, en tant que signe révélateurs de conduite
générationnelle; il dénigre la conduite sclérosée des adultes, le poids inerte
des institutions. Ses personnages s'activent à glorifier l'individualisme
anarchique, le retour à l'innocence de la nature sous couvert d'enthousiasme et
confiance en soi inscrit dans un prosélytisme pris comme réquisitoire politique
blessant contre la société des grands [sous – composante politique de l'archéo-
littérature comparée] - "AMERICA
LATINA SU LITERATURA", Op.cit., pp.321-322.
b3. La sous- composante de la politique
de la contestation et de la réforme de l'archéo-
littérature comparée matrice de la conduite de l'Homme :
La sous-
composante de la politique de la contestation et de la réforme de l'archéo-
littérature comparée matrice de la conduite de l'Homme
+ En Algérie
: "Les Chemins qui montent" (1957), roman de Mouloud Feraoun
(1912-1962), écrit en durant la guerre d'Algérie, fut entre autre le ressort colonial
tardif de l'assassinat politique par l'OAS de ce dernier. "Le second
tableau [après "le Fils du pauvre" -1950], note J. Déjeux,
celui des Chemins qui montent (1957), est plus amer. Il correspond à la
différence des mentalités des émigrants dont parlaient Feraoun et, ce qui est
important, il a été écrit en outre, durant la guerre d'Algérie [1954-1962]. Le
romancier va jusqu'à une mise en contestation, prudente, mais celle-ci est
d'ailleurs formulée davantage par le biais d'interrogations que de
dénonciations violentes (…). Ce qui est contesté ici, jusqu'à un certain point
seulement, c'est l'ordre colonial [sous – composante politique de l'archéo-
littérature comparée], implicitement du moins, en tout cas la condition humaine
telle qu'elle est vécue dans une société investie de toutes parts par des
forces massives et accablantes." –
"LITTERATURE MAGHREBINE DE LANGUE FRANÇAISE", Op.cit., p.124.
+ Aux USA
: "La Jungle" (1906), fut le premier roman d'Upton Sinclair
(1878-1968) dont le résultat fut, selon Bernard Dekle, politiquement explosif.
Il y révélait les conditions insalubres et l'exploitation des travailleurs dans
les conserveries. Le président Theodore Roosevelt [1858-1919] lut le livre, fut
impressionné et ordonna une enquête à l'échelon fédéral [sous – composante
politique de l'archéo- littérature comparée]. L'enquête confirma les faits
dévoilés par le roman de Sinclair et il en résulta l'adoption d'une des lois
américaines les plus utiles, la loi sur la qualité des produits pharmaceutiques
et alimentaires de 1906, pierre angulaire des dispositions américaines modernes
en matière d'hygiène – "UPTON
SINCLAIR : Le
pouvoir d'une plume courageuse", in "Ecrivains américains du XXe
siècle", Op.cit., pp.80-81.
Pour reprendre les termes de B. Malinovski,
nous dirions : " Etablies de longue date ou de fraîche date, récentes ou
vénérables, les disciplines sont multiples qui explorent la nature humaine, le
travail humain, les rapports humains [la conduite et les sciences de l'Homme]. L'économie
et la jurisprudence, la science politique, l'esthétique et l'étude des
religions comparées [l'archéo- littérature comparée matrice de la conduite et
des sciences de l'Homme] sont venues plus tard enrichir le patrimoine des
sciences humaines." - "Une Théorie scientifique de la Nature",
Op.cit., Ibid.
D'où par
ailleurs la seconde composante de l'archéo- littérature comparée matrice des
sciences de l'Homme.
II. L'archéo- littérature comparée matrice
des sciences de l'Homme et de la nature :
Pour ce qui
est de la seconde composante de l'archéo- littérature comparée matrice des sciences
de l'Homme et de la nature, il est tout à fait judicieux de reconnaître avec M.
Foucault l'intérêt des documents et de l'archéologie dans les sciences de
l'Homme : "Depuis qu'une discipline existe comme l'histoire, écrit-il, on
s'est servi de documents [v. la littérature comparée matrice des sciences de
l'Homme], on s'est interrogé sur eux; on leur a demandé non seulement ce qu'ils
voulaient dire, mais s'ils disaient bien la vérité, et à quel titre ils
pouvaient le prétendre, s'ils étaient sincères ou falsificateurs bien informés
ou ignorants, authentiques ou altérés (…). Il faut détacher l'histoire de
l'image où elle s'est longtemps complu (…), le travail et la mise en œuvre
d'une matérialité documentaire (livres, textes, récits, registres, actes, édifices,
institutions, règlements techniques; objets, coutumes, etc.), qui présentent
toujours et partout, dans toute société, des formes soit spontanées, soit organisées
de rémanences." – "L'archéologie du savoir", Paris, Ed.
Gallimard, 1969, p.13-20.
De là,
la structuration des deux sous- composantes objet et matrice de l'archéo -
littérature comparée des sciences de l'Homme, ci-dessous :
1. La seconde
composante de base de l'archéo- littérature comparée objet des sciences de l'Homme :
De la seconde composante
de base de l'archéo- littérature comparée objet
des sciences de l'Homme, il faut dire avec B. Eikhenbaum : "Ma
tâche principale est de montrer comment, en évoluant et en étendant le domaine
de son étude, la méthodologie formelle a complètement dépassé les limites de ce
que l'on appelle généralement la méthodologie et comment elle s'est transformée
en une science autonome ayant pour objet la littérature considérée comme série
de faits [v. l'archéo- littérature comparée] (…). Ce qui nous caractérise n'est
pas le 'formalisme' en tant que théorie esthétique, ni une 'méthodologie'
représentant un système scientifique défini, mais c'est le désir de créer une
science littéraire autonome à partir des qualités intrinsèques des matériaux
littéraires. Notre seul but est la conscience théorique des faits qui relèvent
de l'art littéraire en tant que tel." - "LA THEORIE DE LA 'METHODE FORMELLE'", in "Théorie de
la littérature", Op.cit., pp.32-33. D'où la sous– composante de l'archéo- littérature comparée
objet des sciences de l'Homme :
a. La sous– composante de l'archéo- littérature comparée objet
des sciences de l'Homme :
A première
vue, la sous– composante de l'archéo-
littérature comparée objet des sciences
de l'Homme serait, selon B. Eikhenbaum, la conséquence logique d'une faillite de la
science littéraire académique devenue obsolète. Au moment de l'apparition des
formalistes, écrit-il, la science académique qui ignorait entièrement les
problèmes théoriques et qui utilisait mollement les axiomes vieillis empruntés
à l'esthétique, à la psychologie et à l'histoire, avait à tel point perdu la
sensation de l'objet d'étude que son existence même était devenue illusoire
(..). L'autorité et l'influence n'appartenaient plus à la science académique,
mais à la science journalistique [la critique] (…). L'influence des livres et
des articles (…) était infiniment
supérieure à celle des thèses universitaires."– "LA THEORIE DE LA 'METHODE FORMELLE'", in "Théorie de
la littérature", Op.cit., p.35. D'où notamment les constituants
suivants de cette sous- composante :
a1. Le constituant des littérarités ou
littéraité plurielle de l'objet de l'archéo- littérature comparée :
Le constituant
des littérarités ou littéraité plurielle de l'objet de l'archéo- littérature
comparée conduit à cette fameuse formule de R. Jakobson sur la 'littérarité', et
que nous paraphrasons en ces termes : l'objet de l'archéo- littérature comparée
n'est pas la littérature comparée, mais les "littérarités",
c'est-à-dire ce qui fait des œuvres comparées autant de littérarités, ou une
littérarité plurielle. – Op.cit., p.37. "L'objet littéraire, note, G.
Genette n'existe que par lui-même; en revanche il ne dépend que de lui, et,
selon les circonstances, n'importe quel texte peut être ou n'être pas
littérature, selon qu'il est reçu (plutôt) comme spectacle ou (plutôt) comme
message : l'histoire littéraire est faite de ces aller-retour et de ces
fluctuations. C'est dire qu'il n'y a pas à proprement parler d'objet
littéraire, mais seulement une fonction qui peut investir ou délaisser
tour à tour n'importe quel objet d'écriture. Sa littérarité partielle [d'où la
pertinence de la littéraité plurielle de l'archéo- littérature comparée],
instable ambiguë, n'est donc pas propre à la critique : ce qui le distingue des
autres 'genres littéraires, c'est son caractère second…" - "Figures
1", Op.cit., pp. 146-147. Par exemple :
+ G. Genette
indique qu'on pourrait imaginer une sorte de partage de la littérature en littérature
"vivante" susceptible d'être vécue par la conscience critique de
traditions judaïques et helléniques (v. P. Ricœur) et une littérature, non pas "morte",
mais lointaine et difficile à déchiffrer, dont le sens perdu ne serait
perceptible qu'aux opérations de l'intelligence structurale (une archéo-
littérature comparée), comme celui des cultures (v. des littératures)
"totémiques" domaine scientifique exclusif des ethnologues (v. constituant des
littérarités, ou littéraité plurielle de
l'archéo- littérature comparée). De la sorte Fantômas (v. "les
Aventures de Fantômas" (1911-1914) de Pierre Souvestre : 1874-1914) ou
Barbe- bleue (le conte en prose de Charles Perrault : 1628-1703) nous
parleraient d'aussi près que Swann ("Du côté de chez Swann"
(1913) de Marcel Proust : 1871-1922) ou
Hamlet (Hamlet" (1600-1601) de William Shakespeare : 1564-1616), et auront
autant à nous apprendre – Op.cit., pp.159-160.
+ G. Genette
convient avec Chklovski et Tynianov des variations fonctionnelles de la littérarité,
par exemple, d'une même forme littéraire qui passe d'un rang mineur (de non
littéraité) à celui de 'forme canonique' (de littérarité), et qui entretiennent
une transfusion perpétuelle entre la littérature populaire (vulgaire) et la
littérature officielle (noble), entre l'académisme (conservateur) et
"l'avant- garde" (novatrice), entre la poésie et la prose, etc. Ainsi
Pouchkine (1799-1837) importe dans la grande poésie russe les effets des vers
d'album du XVIIe siècle, Nekrassov (1821-1877) emprunte au
journalisme et au vaudeville, Blok (1880-1921) à la chanson tzigane,
Dostoievski (1821-1881) au roman policier (d'où la légitimité du constituant des
littéraités, ou littérarité plurielle de l'archéo- littérature comparée) –
Op.cit., pp.167-168.
a2. Le constituant de la proximité des
œuvres du passé objet de l'archéo- littérature comparée :
En fait, le
constituant de la proximité des œuvres du passé (archéo- littérature comparée)
objet de l'archéo- littérature comparée est essentiel, selon E. Sapir, à
l'expression de l'esprit humain : "La seule raison pour laquelle les
œuvres du passé [archéo- littérature comparée] nous touchent et nous émeuvent
encore, c'est que nous y retrouvons l'expression d'un esprit humain [v. conduite
et sciences de l'Homme] affectivement très proches du nôtre, en dépit de toutes
les différences apparentes." - "Anthropologie", Op.cit.,
p.349. Par exemple :
+ Jean Bugarel
remarque qu'en tant que genre, le Roman
Historique proprement dit fait une entrée en force dans la littérature au XVIIe
siècle. Mais dès les premiers romans du Moyen- Age, la confusion signalée était
déjà patente. Si le mot roman a désigné au départ toute œuvre
(littéraire ou non) écrite en Français par opposition aux œuvres écrites en
latin, langue, jusque-là officielle et littéraire, et non une œuvre littéraire
d'un genre particulier, nous pouvons constater que les "romans de
chevalerie" (en vers) qui paraissent aux lecteurs modernes fort semblables
aux contes de fées et légendes populaires, avaient un caractère
quasi-historique aux yeux des lecteurs contemporains (v. constituant de la
proximité des œuvres du passé objet de l'archéo- littérature comparée) –
"Les différents sens du mot 'histoire'", "Analyses et
réflexions… sur l'HISTOIRE - 2", Op.cit., p.219.
+ E. Sapir
parlant de la géographie de la culture (v. de la proximité des œuvres du passé
objet de l'archéo- littérature comparée), il écrit qu'il lui trouve par exemple
surprenant que ce qu'on appelle "l'histoire de la littérature
française" soit en fait l'histoire de l'activité littéraire parisienne. Il
est vrai qu'une culture étroitement localisée peut étendre son influence bien
au-delà de ses limites propres, et le phénomène n'est pas rare (v. constituant
de littérarité plurielle). Il arrive même qu'elle s'impose à une nation tout
entière ou un vaste empire (v. la francophonie). Mais cette diffusion n'est
possible qu'au prix d'une dilution progressive de l'esprit de la culture (v. de
la littérature); à mesure qu'elle s'éloigne de son foyer originel, elle
dégénère en un système d'attitudes imitatives – "Anthropologie",
Op.cit., p.354.
b. Le
constituant des rapports de la vie réelle objet de l'archéo- littérature comparée
:
Le constituant
des rapports de la vie réelle objet de
l'archéo- littérature comparée, comprend notamment :
b1. Le constituant des rapports de la vie
pratique objet de l'archéo- littérature comparée :
En effet, le
constituant des rapports de la vie pratique à l'objet de l'archéo- littérature
comparée sert de pivot central à l'échange qu'entretient la littérature avec le
monde où elle se déploie elle-même en tant qu'objet de savoir et comme matrice
de la conduite et des sciences de
l'Homme. En ce sens, B. Eikhenbaum rapporte : "Le dernier article de J.
Tynianov "Le Fait littéraire" (Lef, n°2 (IV), 1925), en
témoigne clairement. Ici se pose le problème des rapports entre la vie pratique
et la littérature, problème qui est souvent résolu avec toute l'insouciance du
dilettantisme. On montre sur des exemples que des faits, relevant de la vie
pratique, entre dans la littérature et que, inversement, la littérature peut
devenir un élément de la vie pratique : 'A l'époque de la dissolution d'un
genre, de central qu'il était il devient périphérique, et, un nouveau phénomène
venant de la littérature de second ordre
ou bien de la vie pratique prend sa place'." - "LA THEORIE DE LA METHODE FORMELLE'", in "Théorie de
la littérature", Op.cit., p.74. Citons par exemple ici :
+ Jean Bugarel
dit de l'effet de la littérature sur la vie pratique (les lecteurs) dans le roman
"réaliste" du XIXe siècle, que celui-ci prétend justement décrire
la réalité sociale. Mais nous savons que dès le XVIIe siècle, le
roman de Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves a suscité des
débats sur sa "vraisemblance" (v. le constituant des rapports de la
vie pratique à l'objet de l'archéo- littérature comparée). Le personnage de Mme
de Clèves paraissait invraisemblable; certains critiques littéraires pensaient
en effet que ses sentiments et sa conduite (notamment son aveu à son mari)
étaient inconcevables chez une femme dans sa situation. Plus tard, on a
considéré au contraire que ce roman était très vrai sur ce point (aspect
sentimental) - "Les différents sens du mot 'histoire'", "Analyses
et réflexions… sur l'HISTOIRE - 2", Op.cit., p.218.
+ Jean Bugarel
souligne ensuite que la notion de vraisemblance (rapports de la vie pratique
avec la littérature) est liée à la réalité vécue d'une époque mais aussi à la
vision "mythique" de cette réalité. C'est une banalité de dire que
nous ne voyons pas la réalité et que nous vivons telle qu'elle est mais telle
qu'on nous a appris à la voir, à travers un "filtre" politique,
moral, etc. C'est ainsi les romans de Zola (1840-1902) ont été vivement
critiqués lors de leurs parution parce qu'on leur reprochait notamment de
donner de la réalité sociale une image fausse parce qu'exagérément noircie. De
même, à notre époque, les œuvres de romanciers tels que Molloy (1951) de Beckett (1906-1989) ou Dans le
labyrinthe (1959) de Robbe-Grillet (1922), ou La Modification (1957)
de Butor (1926) suscitent des réactions de refus de la part de certains
lecteurs qui reprochent à ces écrivains de nous peindre des hommes trop
"mauvais", de nous donner de l'humanité (de l'Homme) un image trop
"désespérante" – Op.cit., pp.218-219.
+ Inversement,
il dénote l'effet de la littérature sur elle-même et sur la vie pratique des
lecteurs dans le fait que ce roman historique va se renouveler au XIXe
siècle et ce renouvellement sera marqué par le succès considérable des œuvres
de Walter Scott (1771-1832) en France (comme dans tout le monde occidental). C'est
lui qui va devenir le modèle que s'efforcera de suivre tous les romanciers : de
Hugo (1802-1885) à Balzac (1799-1850), et on sait quelle infuence (v. le modèle
littéraire) il exercera sur les lecteurs (sur la vie pratique), ne ce serait-ce
que par Mme Bovary (1857) : Flaubert (1821-1880) explique l'imagination
romanesque de son héroïne par la lecture des œuvres de Walter Scott – Op.cit.,
p.221.
b2. Le
constituant comme superposition des œuvres littéraires réelles objet de
l'archéo- littérature comparée matrice des sciences de l’homme :
Quant au constituant
comme superposition (ou stratification) des œuvres littéraires réelles objet de
l'archéo- littérature comparée, Jean Ricardou rappelle une intervention de Jean
Rousset au Colloque sur la Critique (de Cerisy), où il dit au sujet de la
lecture critique (v. ici l'archéo- littérature comparée) de Proust : "La
critique [lecture] de Proust est une critique de superposition d'œuvres
[littéraires]. Il emploie, je crois, ce terme à propos de Hardy. C'est, en
effet, une méthode extraordinairement féconde et il est l'un des premiers à
l'employer systématiquement. Elle est couramment employée maintenant, et par
ceux qui ne se réclament nullement de Proust (…). Il n'y a que lui qui ait pu
voir cela, cette critique n'a absolument rien de scientifique, elle implique
l'intuition d'un sujet particulier [v. comparant] qui est Proust." – "FONCTION CRITIQUE", in "Théorie d'ensemble",
Op.cit., p.263. Exemple :
+ "A
la Recherche du Temps perdu" (1913) de Marcel
Proust (1871-1922) témoigne, Gérard Genette, d’une superposition d’œuvres
littéraires (palimpseste) qui en dit : "Chacun des tableaux résume et
concentre une page du Flaubert ou du Chateaubriand le plus substantiel (…)
: deux visions euphoriques peuvent, chez Proust, composer une vision tourmentée
(…). De même que chaque fragment de ses passages [la Recherche
du Temps perdu] « versatiles » pourrait être un tableau de
Chateaubriand, mais que l’ensemble en compose une vision
« déconcertée » qui n’appartient qu’à lui, ainsi chaque apparition de
ses personnages, chaque « état » de sa société, chaque épisode de son
récit pourrait faire matière d’une page de Balzac ou de la Bruyère, mais tous
ces éléments traditionnels sont emportés par une irrésistible force d’érosion."
- "Figures 1", Op.cit., pp. 52-53.
+ "La
Divine Comédie"(1306-1308) de Dante Aleghieri (1265-1321) a pour
source culturelle, suivant P. Sollers, la superposition des œuvres de
l’humanisme proche de l’Eneide, en notant : "Peu d’œuvres sont
aussi séparées de nous que la Divine Comédie : plus proche de dans
l’histoire que l’Eneide, où elle sa source (…). Le style est divisé pour
Dante en fade, sobrement savoureux, savoureux orné (rhétorique à fleur d’eau).
Les modèles sont, parmi les poètes : Virgile, Ovide, Stace, Lucain ;
et parmi les prosateurs : Tite-Live, Pline, Frontin, Paul Orose (…). Ainsi,
dans ce traité que l’on peut regarder comme le creuset et le microcosme de son
grand œuvre, comme sa fiction génétique, sa matrice formelle, Dante ne cesse de
rendre critique, à travers son propre regard, le regard du lecteur (…). Par là
nous entrons dans la dimension scripturale de la Comédie." - "L'écriture
et l'expérience des limites", Op.cit., pp.14-26.
2. La sous–
composante épistémique de l'archéo- littérature comparée matrice des sciences
de l'Homme et de la nature :
La sous–
composante épistémique de l'archéo- littérature comparée matrice des sciences de l'Homme nous fait penser aux "REPONSES DE TEL QUEL aux questions de la NOUVELLE CRITIQUE", affirmant : "Si la
'littérature' est en dialectique avec la science, c'est l'histoire réelle
qui devient accessible aux masses humaines [v. l'archéo- littérature comparée
matrice des sciences de l'Homme]. L'écriture [la littérature] est donc une
traduction de la science, une science de la traduction, ce qui ne
veut pas dire qu'elle vienne après la science, mais qu'elle produit dans
la langue (les langues), ce que la science signifie dans l'ordre des
transformations du réel [v. conduite et sciences de l'Homme dans le monde]."
– "REPONSES A LA NOUVELLE
CRITIQUE", in
"Théorie de la littérature", Op.cit., p.389. D'où en
l'occurrence les constituants de base suivants de cette sous- composante de
l'archéo- littérature comparée matrice des sciences de l'Homme. Cela a pour
principes préalables :
a. Le
principe de la littérature comme condition nécessaire du progrès des sciences de
l'Homme matrice de l'archéo- littérature comparée :
En fait, le
constituant de la littérature comme condition nécessaire du progrès des
sciences de l'Homme matrice de l'archéo- littérature comparée se trouve en
quelque sorte asserté par F. Rastier citant Cuvier : "En France, la
séparation entre lettres et sciences a été et demeure plus sévère qu'ailleurs.
Cuvier [1769-1832], pourtant peu suspect d'effusions littéraires, la déplorait déjà
: 'On raisonne toujours comme si la science excluait la littérature, ou même
s'il était possible qu'un savant ne fût pas lettré. Proposition absurde! Les
connaissances appelées littérature sont une condition nécessaire de tout
progrès réel des sciences." – "HUMANITE ET SCIENCES HUMAINES : POINT DE VUE", www.revue-texto.net, p.2. Exemple :
+ "Tel
Quel" affirme que la force de
la science est d'être un texte anonyme [v. littéraire] marquant de ses
scansions une nouvelle approche du 'réel' la technique. Sur le versant où il
faudrait le considérer, 'la littérature' donne de ce procès scientifique, la
pénétration dans la langue. Il est finalement assez simple de préciser la
littérature qui est, ou non, contemporaine de la science de son temps. Comme le
plus souvent, il s'agit d'une textualité occultée [non reconnue] déclarée
'illisible', il faut déclarer que la manière dont la science est 'vécue'
[v. l'archéo- littérature comparée matrice des science de l'Homme] est l'objet
d'un refoulement constant, d'une dénégation incessante - "REPONSES A LA NOUVELLE CRITIQUE", in "Théorie de la
littérature", Op.cit., Ibid.
+ "Tel
Quel" ajoute encore que si la littérature est en dialectique avec la
science [matrice réciproque des sciences humaines et des sciences exactes de
l'Homme], c'est l'histoire réelle qui devient accessible aux masses
humaines. Lautréamont [Isidore Ducasse : 1846-1870], Mallarmé [Stéphane :
1842-1898], et Cantor [Georg : 1845-1918] par exemple sont contemporains. D'où la
nécessité pour un travailleur 'littéraire' s'il veut échapper aux 'belles
lettres' de travailler le texte scientifique de son temps et en relation avec
lui. L'écriture littéraire se réalise par rapport à son histoire propre
et à l'histoire de la science [l'archéo – littérature comparée matrice des
sciences de l'hommes] – Op.cit. Ibid.
b. Le principe du passage de la comparaison
littéraire à la découverte d'une nouvelle science de l'Homme matrice de
l'archéo- littérature comparée :
Au sujet du
constituant du passage de la comparaison littéraire à la découverte d'une
nouvelle science de l'Homme matrice de l'archéo- littérature comparée, Daniel-
Henri Pageaux rapporte : "Le père Garibay, bibliothécaire de Philippe II [1556-1598],
signale dans son Historia de literatura nuhatl, des traductions en langue
nuhatl des ces fables, l'une des rares manifestations de textes profanes, sans
autre intérêt, à ses yeux, que celui de fournir des informations sur la
mentalité indigène, ce qui nous fait passer, une fois de plus, de la
comparaison [littéraire] formelle à [une science nouvelle] l'anthropologie."
- "LITTERATURE COMPAREE ET
COMPARAISON", Op.cit., p.9. Exemple
+ G. Genette
révèle suivant Blanchot qu'il ne s'agit pas de maltraiter la littérature, mais
de chercher à la comprendre et de voir pourquoi on ne la comprend qu'en la
dépréciant comme chez Valéry et dans la pratique moderne de la littérature
comme passage comparé à la science. Le mérite exemplaire de la mathématique,
selon Valéry, 'ce qui n'est après tout qu'un discours à règles exactes', c'est
d'avoir su poser a priori le système de ses postulats, axiomes et définitions.
Le physicien, le chimiste font œuvre de science dans l'exacte mesure où ils
s'avouent des créateurs. Le philosophe et l'historien sont 'des créateurs qui
s'ignorent.' Le procès fait à l'histoire consiste pour l'essentiel en une
critique cette illusion - "Figures 1", Op.cit., pp.
146-147.
+ F. Braudel
écrit que chacun comprendra qu'il y ait ainsi, un temps court de toutes les
formes de la vie économique, sociale, littéraire (v. archéo- littérature
comparée), institutionnel, religieux, géographique même aussi bien que
politique. Mêmes permanences ou survivances dans l'immense domaine culturel
L'histoire des sciences connaît, elle aussi des univers construits qui sont
autant de d'explications imparfaites, mais à qui des siècles de durée sont
accordés régulièrement. L'univers aristotélicien se maintient sans
contestation, ou presque, jusqu'à Galilée, Descartes et Newton; il s'efface
alors devant un univers profondément géométrisé qui, s'effondre, mais beaucoup
plus tard devant les révolutions einsteiniennes (v. constituant du passage de
la comparaison littéraire à la découverte de nouvelles sciences de l'Homme
matrice de l'archéo- littérature comparée) – "Ecrits sur l'histoire",
Paris, Ed. Flammarion, 1969, pp.45-52.
c. Le principe
d'antériorité de la littéraire à la constitution des sciences de l'Homme matrice de l'archéo-
littérature comparée :
Le constituant
d'antériorité de la littéraire à la constitution des sciences de l'Homme matrice de l'archéo-
littérature comparée revient selon M. Foucault au fait que l'histoire (v. la
littérature) a existé avant la constitution des sciences humaines (v. des
sciences exactes en général), depuis le fond de l'âge grec qui exercé dans la
culture occidentale (v. aussi orientale)
un certain nombre de fonctions majeures : mémoire, mythe, transmission de la Parole
et de l'Exemple, véhicule de la tradition, conscience critique du présent,
déchiffrement du destin de l'humanité [v. de l'Homme], anticipation sur le
futur ou promesse de retour - "L'archéologie du savoir",
Op.cit., Ibid. Exemple :
+ Emile
Durkheim indique qu'avant les premiers rudiments de la physique et de la
chimie, les hommes avaient déjà sur ces phénomènes physico-chimiques des
notions qui dépassaient la pure perception; telles sont, par exemple, celles
que nous trouvons mêlées à toutes religions (littératures sacrée et profanes).
C'est que, en effet, la réflexion est antérieure à la science (constituant d'antériorité de la
littéraire à la constitution des
sciences de l'Homme matrice de l'archéo- littérature comparée) qui ne
fait que s'en servir avec plus de méthode. L'homme ne peut pas vivre au milieu
des choses sans s'en faire des idées d'après lesquels il règle sa conduite.
Mais au lieu d'une science des réalités, nous n'en faisons plus qu'une analyse
idéologique. La réflexion [littéraire] est ainsi incitée à se détourner de ce
qui est l'objet même de la science pour s'élancer d'un seul bon vers l'avenir -
"Les règles de la méthode sociologique", Op.cit., Ibid.
+ Durkheim
note également que cette réflexion ou pente de notre esprit orientée vers les
nécessités vitales est à l'origine des sciences physiques. C'est elle qui
différencie l'alchimie de la chimie, comme l'astrologie de l'astronomie. C'est
par elle que Bacon (1561-1626) caractérise la méthode que suivaient les savants
de son temps qu'il combat. Nous nous moquons aujourd'hui des singuliers
raisonnements [v. littératures] que les médecins du Moyen Age construisaient
avec les notions du chaud, du froid, de l'humide, du sec…, et nous nous ne nous
apercevons pas que nous continuons à appliquer cette méthode à l'ordre des
phénomènes qui le comporte moins que
tout autre, à cause de son extrême complexité – Op.cit., Ibid. D’où les
constituants de base suivants :
3. Les
constituants de base d'œuvres de sciences ayant inspiré de nouvelles sciences
de la nature ou des œuvres littéraires à caractère scientifique matrice de
l’archéo- littérature comparée :
On retrouve ici
plus précisément les constituants de base d'œuvres de sciences ayant inspiré de
nouvelles sciences de la nature ou des œuvres littéraires à caractère
scientifique matrice de l’archéo- littérature comparée, par exemple :
a. Le
constituant d'œuvres littéraires de fiction ayant inspiré la constitution de
nouvelles sciences de l'Homme matrice de
l'archéo- littérature comparée :
Pour ce qui est du constituant d'œuvres littéraires
ayant inspiré la constitution de nouvelles sciences de l'Homme matrice de
l'archéo- littérature comparée, F. Rastier explicite parfaitement ce matriciel
en affirmant : "Les humanistes [les érudits versés dans les langues et les
littératures anciennes] de la Renaissance (…) sont de fait les véritables
initiateurs [les œuvres littéraires ayant inspiré] des sciences humaines :
histoire, philologie, archéologie, anthropologie, linguistique, etc. - – "HUMANITE ET SCIENCES HUMAINES : POINT DE VUE", Op.cit., p.1. Exemple :
a1. Le
constituant d'œuvres littéraires de fiction ayant inspiré la constitution de
nouvelles sciences de l'Homme matrice de
l'archéo- littérature comparée :
Quant au constituant
d'œuvres littéraires de fiction ayant inspiré la constitution de nouvelles sciences de l'Homme matrice de l'archéo-
littérature comparée, il s’illustre à travers des exemples tels que :
+ "L'Iliade"
d'Homère, œuvre littéraire ayant inspiré une science nouvelle l'Histoire,
ce dont Mossef Chelli affirme : "Il y a donc une différence fondamentale
entre l'histoire et les autres histoires, qu'elles soient de l'homme ou de la
nature : l'histoire engendre la ligne idéale que l'homme doit essayer de suivre
des Grecs et une lecture attentive de l'Iliade,
ensuite elle doit s'efforcer de tenir compte de la pesanteur des choses et des
résistances de la réalité; c'est parce que dans sa projection de l'idéal humain
l'histoire rencontre des résistances particulières que naissent les sciences
particulières et, sur le tard, les sciences humaines. L'histoire, à sa racine,
rejoint les histoires de la mythologie, des légendes et des contes. Elle
devient une science quand les hommes comprennent qu'il est préférable de
soumettre le réel au verbe. Mais dans ce cas l'histoire reste liée à la nature
même de l'homme qui est avant tout un animal parlant. C'est par elle que
l'humanité se dote d'un organe permettant d'infléchir le devenir, de le
soumettre à une ligne directrice au lieu de suivre avec fatalisme les méandres
désordonnés d'une avance aveugle, réglée par le hasard des rencontres –
"La place de l'histoire parmi les sciences humaines", in "Analyses
et réflexions… sur l'HISTOIRE - 2", Op.cit., pp.119-120.
+ "Hamlet"
de William Shakespeare, œuvre littéraire ayant inspiré une science nouvelle la
psychanalyse de Sigmund Freud, ce dont Jean – Louis Baudry dit : "C'est le nom d'un personnage [de la
Gradiva de Jansen] qui appartient à la littérature qui va devenir un des
concepts fondamentaux de la psychanalyse et c'est, dès la Traumdeutung,
l'analyse d'un autre personnage de théâtre, Hamlet, qui par comparaison avec le
premier, servira à montrer le renforcement du refoulement dans notre société et
les effets névrotiques qui en résultent. Si la littérature assure des repères
et confirme les hypothèses de la recherche analytique, elle sera amenée par un
pivotement nécessaire à être elle-même objet d'une question." – "Freud
et la création littéraire", in "Théorie d'ensemble",
Op.cit., p.149.
+ "Les
Mystères de Paris" d'Eugène Sue, œuvre littéraire ayant inspiré une science
nouvelle l'économie politique de Carl Marx, ce dont Marcelin Pleynet dit : "Ce qui pour nous
signifie d'abord que la critique des Mystères de Paris n'est pas ce que
vise Marx, ensuite que pourtant ce que vise Marx se trouve mis en
représentation dans les Mystères de Paris : Marx donne pour titre à un
des chapitres (Sainte Famille,
t. II, chap. VII) de la Sainte Famille "la vie terrestre et
la transfiguration de la critique sous les traits de Rodolphe, prince de
Gerolstein). Marx va démonter systématiquement l'idéologie qui ordonne le roman
de Sue comme : "un grand réformateur à tant la ligne" (t.II, p.89). Le
dualisme bien / mal, qui donne son épaisseur à la fiction du Roman Noir (…) va
au début du XIXe siècle servir (…) cette même classe avant de se trouver
réinvesti comme positivité morale. En ce sens l'évolution de Sue (…) joue
exemplairement à travers les divers déplacements, tactiques d'une même forme
littéraire que Marx définit bien lorsqu'il écrit : 'De même que dans la réalité
toutes les différences se confondent de plus en plus dans la différence entre
riche et pauvre, toutes les différences aristocratiques se ramènent dans la
pensée, à l'opposition entre le bien et le mal. Cette distinction est la forme
dernière que l'aristocratie donne à ses préjugés. Rodolphe se considère
lui-même comme bon, et les méchants ne sont là que pour lui donner la pleine
jouissance de sa propre excellence – "Souscription de la forme",
Op.cit., pp.327-332.
+ "Les
Misérables" de Victor Hugo, œuvre littéraire ayant, parmi d'autres,
inspiré une science nouvelle la criminologie, ce dont Francis Debyser dit
: "La plupart des grands romanciers du XIXe siècle, Stendhal, Balzac,
Victor Hugo, Zola, Maupassant, se sont intéressés au crime, aux criminels, aux
personnages en marge de la société, à ceux qui la défendent et à ceux qui
qu'elle écrase (…). A la fin du XIXe siècle, Emile Zola étudie le crime comme
le font les criminologues de l'époque : il y voit d'abord dans Thérèse
Raquin une des conséquences extrêmes de la maladie nerveuse et de
l'hérédité, avant d'en chercher les causes dans la misère sociale." –
"Dix Petits Nègres de Agatha Christie", Paris, Ed. Bordas,
1981, p.66. Emile Durkheim dit : "Toute investigation scientifique porte
sur un groupe déterminé de phénomènes qui répondent à une même définition (…). Par
exemple, nous constatons l'existence d'un certain nombre d'actes (…), que une
fois accomplis, ils déterminent de la part de société cette réaction
particulière qu'on nomme peine. Nous en faisons un groupe (…); nous appelons
crime tout acte puni et nous faisons du
crime ainsi défini l'objet d'une science spéciale, la criminologie" - "Les
règles de la méthode sociologique", Op.cit., Ibid.
a2. Le constituant d'œuvres
littéraires ou scientifiques ayant inspiré la constitution de nouvelles sciences de la nature matrice de l'archéo-
littérature comparée :
Le constituant d'œuvres
littéraires ou scientifiques ayant inspiré la constitution de nouvelles sciences de la nature matrice de l'archéo-
littérature comparée embrasse notamment
:
Au sujet du constituant d'œuvres de sciences
ayant inspiré la constitution de nouvelles
sciences de la nature matrice de l'archéo- littérature comparée, il
y lieu de rappeler ce constat historique
en réitérant de F. Braudel que
l'histoire des sciences [des œuvres de sciences] connaît, elle aussi [à la
manière des œuvres littéraires de fiction] des univers construits qui sont autant
d'explications imparfaites, mais à qui des siècles de durée sont accordés
régulièrement. Ils ne sont rejetés qu'après avoir longuement servi. L'univers
aristotélicien se maintient sans contestation, ou presque, jusqu'à Galilée,
Descartes et Newton; il s'efface alors devant un univers profondément
géométrisé qui, à son tour, s'effondrera, mais beaucoup plus tard, devant les
révolutions einsteiniennes - "Ecrits sur l'histoire", Op.cit.,
Ibid. Exemple :
+ "Introduction astronomique"
d'Albategnius (877-918), nom donné à Al- Battani par l'Occident médiéval, œuvre
de science ayant, inspiré une science nouvelle l'astronomie, ce dont Ingrid
Hunke dit : "Au nombre de ceux dont les traces nous conduisent directement
aux origines de l'astronomie occidentale, figure Al-Farghani (…). Au nombre de
ces astronomes figure également le plus fameux des élèves de Mohammed ben
Moussa, Thabit ben Qourra (…). Mais surtout Al- Battani (877-918), le très
célèbre Albategnius du Moyen Age et de la Renaissance (…). Il écrivit une Introduction
astronomique à ses célèbres tables sabéennes, qui fut traduite en latin.
Regiomontanus la dot d'un commentaire et, conjointement avec Eléments
d'Astronomie d'Al- Farghani, elle fut publiée à Nuremberg en 1337. En 1645,
elle parut de nouveau, seule cette fois, à Bologne sous le titre de : L'ouvrage
de Mohammed Albatenis sur l'astronomie, avec quelques additifs de Johann
Regiomntanus. Copernic, bien entendu, étudia à fond lui aussi les ouvrages
des savants arabes, et en 1780, le Français Laplace utilisa pour ses travaux
les ouvrages d'Ibn Younis du Caire au même titre que Copernic." – "Le
soleil d'Allah brille sur l'Occident", Paris, Ed. Albin Michel, 1963,
p.95.
+ "L'Opticae
thesaurus" d'Al- Hazen (965-1039), nom donné à Ibn Al- Haïtham en
l'Occident médiéval, œuvre de science ayant, inspiré une science nouvelle l'optique,
ce dont Ingrid Hunke dit : "Cet Ibn Al- Haïtham (965-1039) fut, sous le
nom d'Al- Hazen, l'un des maîtres qui ont le plus influencé l'Occident (…). Pas
plus Roger Bacon que lord Verulam- Bacon, pas plus Léonard de Vinci que Galilée
ne sont les fondateur de la science expérimentale. Sur ce terrain les Arabes
les ont devancés. Tout comme les naturalistes modernes, "Al- Hazen"
allie avec plus de bonheur la doctrine théorique à l'expérience méthodique.
Durant toutes ses années de détention volontaire, puis de liberté recouvrée,
Al- Hazen explore les divers domaines de l'optique géométrique et défriche tout
un champ scientifique (…). C'est sur l'Opticae thesaurus d'Al- Hazen
qu'est fondée l'optique depuis les travaux de l'anglais Roger Bacon jusqu'à
ceux de du Polonais Vitellio. En Italie, Léonard de Vinci, considéré comme
l'inventeur de la camera obscura (…) doit en fait beaucoup (…), à
l'ouvrage d'Al- Hazen." – Op.cit., pp.95-98.
+ "Al Haoui" et la
monographie sur "la Variole et le Rougeole" de Rhazes
(854-925), nom donné à Ar-Rasi en Occident médiéval, œuvre de science ayant,
inspiré une science nouvelle la médecine clinique, ce dont Ingrid
Hunke dit : "Cet ouvrage en trente volumes, encyclopédie complète de la
médecine depuis Hippocrate jusqu'à Ar-Rasi, a pour titre Al Haoui (le
Réservoir de la médecine). En Occident, on le nommera : Continens (…). Sa
monographie de forme figurative sur la Variole et la Rougeole s'attire
une renommée durable (…). Ici le clinicien Ar-Rasi a pu, libre de tous préjugés
dogmatiques et de toutes spéculations théoriques, explorer lui-même le livre de
la nature, se fier à ses yeux et à ses expériences personnelles (…). Vrai petit
chef-d'œuvre dont en Occident on a imprimé plus de quarante éditions de 1498 à
1866. A cet ouvrage se rattachent des traités annexes sur le rhumatisme
articulaire, les calculs et les maladies de la vessie et des reins, les
maladies infantiles." – Op.cit., pp.142-143.
4. Le constituant d'œuvres de sciences
ayant inspiré des œuvres littéraires à caractère scientifique matrice de
l'archéo- littérature comparée :
En fait, le
constituant d'œuvres de sciences ayant inspiré les œuvres littéraires de
l'Homme matrice de l'archéo- littérature comparée émane de l'histoire en tant
que confluence née de l'art (v. la littérature) et de la science.
"L'histoire naît, écrit-il, à la confluence de l'art et de la science :
par sa démarche informative et l'objectivité à laquelle elle s'efforce de
tendre, elle relève d'une méthodologie scientifique. Elle reçoit en outre
l'appoint des sciences humaines, sociologie, économie, psychologie… Mais elle
participe aussi de la création littéraire, emprunte bien souvent une route
proche du roman…" – "Pour l'historien, la fausse innocence de
l'écriture", in "Analyses et réflexions… sur l'HISTOIRE - 2", Op.cit., p.156. Exemple :
+ "Introduction
à l'étude de la médecine expérimentale" (1865) de Claude
Bernard (1813-1878) et "le Traité philosophique et physiologique de
l'hérédité naturelle dans les états de santé et de maladie du système nerveux"
du docteur Just Lucas-Champonnière (1843-1913), œuvres de sciences ayant
inspiré le roman "Germinal" (1885) d'Emile Zola (1840-1902),
ce dont Pierre Cogny dit : "A siècle scientifique, littérature
scientifique, sous peine de ne considérer le monde des lettres que comme un
district d'illuminés ou de retardataires. Les naturalistes marchèrent donc avec
leur temps (l'exemple avait été donné par les Berthelot et les Claude Bernard)
: à eux de suivre la voie royale par ces derniers spacieusement tracée, et de
tenter de tout résoudre, comme leurs modèles, par l'expérience pure, dénudée de
tout contenu trop visiblement subjectif. Et, de tâtonnement en tâtonnement, on
parvient à la méthode dite "de la fiche", dont l'outrance devait
faire à la fois le succès et l'échec de l'école (…). Zola, d'esprit proprement
scientifique (…) pourra de la sorte mener jusqu'à son terme une œuvre
gigantesque (…). Germinal devait devenir l'un des grands modèles du roman
naturaliste, et les méthodes "de la fiche" et de la "tranche de
vie" y sont très largement utilisées – "Notice", "GERMINAL", Paris, Lib. Larousse, 1984, pp.5-7.
+ "De la démocratie en Amérique"
(1835-1840) de Charles Alexis Clérel de Tocqueville
(1805-1859) œuvre de science politique ayant inspiré entre autres le
roman "De la Terre à la Lune" (1865) de Jules Verne
(1828-1905) ce dont Léon Thoorens dit : "Jules Vernes n'est pas l'ancêtre
de la science-fiction car il ne rêve pas, mais vulgarise et anticipe à
peine. - "Panorama des littératures, 7", Op.cit., p.266. Herald
Wögerbauer en note : " Enfant de l'Europe, Jules Vernes a vécu dans la
période de la révolution industrielle qui frappa tout l'occident, et plus
particulièrement les Etats-Unis (…). Il y a aussi une étape importante de
l'histoire américaine qui n'est pas étrangère à l'attirance de Jules Verne pour
les Etats-Unis: la guerre de sécession (…) qui tournait autour de
l'esclavagisme des noirs (…). Dans "De la Terre à la Lune", le
Gun- Club est présenté comme ayant été d'une grande importance dans la
fabrication des armes à feu qui servirent aux affrontements de la guerre. Une
fois la guerre terminée, les membres de ce club (…) ont plutôt préféré un canon
capable d'envoyer sur la Lune un projectile habité de trois personnes, Impey
Barbicane, le Capitaine Nicholl et Michel Ardan. Les Etats-Unis sont
aujourd'hui à l'image de ce que Jules Verne prévoyait pour eux – "Jules
Verne", c www.home.pages.at , pp.1-3.
En conclusion, le
postulat hic et nunc de "l'archéo- littérature matrice de la conduite et
des sciences de l'Homme" s'avère être a priori un modèle d'analyse à la fois étendu, opérationnel,
pertinent, productif et généralisable à tout le champ des rapports matriciels comparés
de la littérature et des sciences humaines et naturelles. Bref, on souscrirait
volontiers dans cette perspective à cette réflexion de Tzvetan Todorov : "Les
idées abstraites se situent en deçà de l'œuvre scientifique qui, pour se
constituer, exige d'être reprise dans une expérience personnelle." –
"PRESENTATION", in "Théorie de la
littérature", Op.cit., p.22.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
No hay comentarios:
Publicar un comentario