viernes, 26 de enero de 2018

Les contes dits, écrits et transcrits en traductions croisées au nord du Maroc , Dr. SOSSE ALAOUI Med



LES CONTES DITS ECRITS ET TRANSCRITS EN
TRADUCTIONS CROISÉES AU NORD DU MAROC 
(1847 – 2017)

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

     Tout bien considéré, depuis 1975, la mode des contes, est  saluée par  Jean Verrier, comme une revivification socio- éducative et littéraire de ce genre, dans le monde, en attestant : « La mode des contes que nous saluons, il y six ans [en France] (…) n’a fait que se confirmer. […] On ne distingue pas bien encore « les contes d’auteurs [contes écrits] (…) et les contes de transmission orale (contes dits), anonymes, qui circulent de « bouche à oreilles », de société en société [contes transcrits en traductions croisées]. » - « Le français aujourd’hui : Contes à lire et à conter, n°68 décembre 1984, pp.1-2. C’est ce qui suscite, hic et nunc à nos yeux, l’intérêt local à la question : «Les contes dits, écrits et transcrits en traductions croisées au nord du Maroc ». Y réfère, au Maroc, le site Communiqué marocarchi, en avisant : « Pays carrefour entre l'Afrique sub-saharienne, l'Europe et le Proche-Orient, le Maroc n'a jamais pu vivre coupé du reste du monde […]. Confluent de civilisations, le pays […] a toujours su préserver l'essentiel de sa personnalité en s'adaptant. Cette personnalité plurielle [v. traductions croisées], ouverte sur le monde, se reflète dans la pluralité des langues [arabes, français, anglais, espagnol, etc.], […]  Ses genres sont divers : contes, fables, [etc.] Du fait de l'oralité [v. les contes dits, etc.], […] la littérature marocaine écrite [les contes écrits] est obligée, encore aujourd'hui, de passer par l'intermédiaire de l'arabe classique ou du français  [v. les contes transcrits, etc.]. Le phénomène de traductions croisées contribue à décloisonner une production accrue dans les deux langues grâce à de nouvelles maisons d'édition.» - « Ecritures du Maroc », www.culture.gouv.fr, p.1 C’est ce dont nous traiterons, à travers le corpus des traits génériques des contes suivants :  

    I. Les traits génériques des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction croisée  en anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc : 1972-2010.
    II. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers résidents au Nord du Maroc : 2007-2011.
    III. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs natifs au Nord du Maroc : 1987-2000.
    IV. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français en prose ou en vers par des auteurs marocains francophones au Nord du Maroc : 2001-2015.
    V. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au Nord du Maroc : 2006-2011.
     VI. Les traits génériques des contes oraux dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction croisée au Nord du Maroc : 2013-2017.
     VII. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers voyageurs  au Nord du Maroc : 1952-2009.
    VIII. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc : 1847-1980.
 
       I. Les traits génériques des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc : 1972-2010 :

       En ce qui concerne les traits génériques des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc, 1972-2010, Luc Viatour  note en particulier : « Il s‘agit du conteur qui prend place dans nos espaces de vie, ouverts ou fermés, intimes ou publiques pour nous enchanter, nous émouvoir, nous troubler, nous enseigner, nous aider à grandir, nous ouvrir les sentiers inexplorés de notre humanité. […] La dimension humaine et universelle des contes est indéniable : les contes recèlent ce que nous avons d‘humain et de commun en et entre nous quel que soient nos origines, notre culture, notre langue [v. leurs transcriptions en anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc]  ou autre aspect de nos identités multiples et singulières. Le conte transcende nos spécificités passagères, nos tempéraments éphémères pour se placer sous le signe de l‘éternel humain. La valeur du conte populaire réside en partie dans cette aptitude qu‘il a à traverser les époques, à transcender les frontières et à voyager avec les êtres dans leurs immigrations multiples [v. leurs traductions croisées]. Pourtant, sa fragilité est grande tant il demeure vulnérable devant les changements divers qui peuvent altérer sa viabilité. » - « Conteries …. Fatima Zahra Salih »,

     Or, ces traits génériques des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction croisée ne vont pas sans risques ni limites, selon Bernadette Bricout qui en dévoile les effets négatifs, en remarquant : «Transcrire le conte, c’est immanquablement le priver de tissu de gestes, de regards, de mimiques, de silences qui sous-tendent le texte et qui lui donnent unité et sens ; c’est l’arracher à la mémoire collective pour en faire un document étiqueté, daté, classifié dans le catalogue raisonné d’une édition savante. »- -« Le pouvoir des contes», in Le français aujourd’hui, Op.cit., p.73. Dans ce sens, sur un corpus de 20 recueils et auteurs (parus entre , 3 figurent les traits génériques des contes oraux des conteurs marocains transcrits par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers au Nord du Maroc, tels que : «L’amour de quelques cheveux» (1972) de Mohamed Mrabet (né en 1936-, à Tanger), Une vie pleine de trous (1998) de Larbi Layachi (Né en 1937,  et mort en 1986, à Bab Taza), Sortilège et Èves marocaines d’Elisa Chimenti (née en 1883, à Naples et morte à  Tanger 1969.Citons à tire d’exemples :

        + Pour l’amour de quelques cheveux, Mohamed Mrabet (1936-, à Tanger), Ed. Gallimard, 1972 :

      C’est la chronique des faits réels et fictifs, retraçant les effets du poids de la société occidentale sur le menu peuple arabe de Tanger. Il y mêle  les mésaventures entre  traditions, superstitions, naïvetés et perfidies, évoquant sa vie de barman, à dix-sept ans, dans un hôtel européen, avec le recours à une sorcière pour obtenir les faveurs de son amie d'enfance. Son bonheur passager sera détruit par un autre sortilège. C’est la somme des échos de sa propre vie, lui, l’alphabète, né  1936, à Tanger, sa rencontre, adoslescent avec des Américains au port de la ville internationale, et lors de son voyage aux USA, qui de retour au pays, retrouve la rue, la pauvreté et le chômage. Il fait y connaissance de l’écrivain américain, Paul Bowles (1910-1999), qui transcrira ses contes de l’arabe  dialectal, en anglais, et les diffusera, dans le monde anglo-saxon. Il est l’auteur de : Love with a few hairs (L'Amour pour quelques cheveux),  Le Dernier Terrain vague (1978)  The Lemon  (Le Citron) (1989), Le Café de la plage (1989), La Voix (1989),  The Big mirror (Le Grand Miroir), (1989),  Pour l’amour de quelques cheveux (1997), Mémoires fantastiques (2011), etc. - www. Biblio monde.com . Citons-en donc, à titre d’exemples :

        + Pour l’amour de quelques cheveux, Mohamed Mrabet (1936-, à Tanger), Ed. Gallimard, 1972 :

       Il s’agit  de la vie pleine d’oublis  d’un jeune Marocain de Tanger, Si Hamed, qui  raconte, en arabe dialectal, à  Paul Bowles (1910-1999), qui va la transcrire en anglais.  Un récit plein de la naïveté, de la misère de sa famille, de son séjour  à l'orphelinat, de sa vaine recherche d’emploi, du chômage, de la prison, des aventures sentimentales, et de la faim. Le conteur héros a été contraint de voler pour manger, battu et humilié, toujours pour manger. Ce sont autant d'épisodes tristes, et comiques, sujet d’un fatalisme absolu. C’est aussi le reflet de Driss ben Hamed Charhadi (1937-1986), né à Bab Taza, au nord du Maroc, à la fois serviteur, marchand ambulant, sous le  pseudonyme de : Larbi Layachi, conteur d'histoires marocaines orales , dont celles traduites par Paul Bowles de l'arabe marocain en anglais. Sa vie enregistrée et traduite par Bowles au cours de visites à son domicile. Il est l’auteur de : Une vie pleine de trous (1998), etc.- www. gallimard.fr , p.1

          + Le sortilège et Èves marocaines d’Elisa Chimenti (1883-1969), Ed. du Sirocco & Senso Unico, 2010 :
          C’est le conte d’un savant marié à une femme jeune et belle femme, Yamna, qui s’entraimaient pleinement. Assoiffé de sciences occultes, il néglige sa femme pour l’étude. Il veut dominer les démons, trouver l’élixir de l’immortalité.  Il  voit  des monstres qu’il prend pour des anges. Un jour, une djenia (diablesse), Nejma d’une grande beauté le séduit. Il   divorce de Yamna et se lie à celle-ci, toute dévouée. Il a d’elle de beaux enfants et reste  jeune et belle. Vingt ans après, il va consulter la société des sages. Un jour, la soif le conduit à une source pour boire. Là, alors dans l’eau, il voit son image, un vieil homme aux cheveux blancs. Il n’ose affronter, Nejma et désire revoir Yamna, mais en vain. Ce récit est transcrit en français, par Elisa Chimenti, née en 1883, à Naples, et morte en1969, à Tanger. Son père, médecin, se réfugie à Tunis, où elle apprend l’arabe, puis à Tanger (1890-1899), où son père est appelé auprès du sultan Moulay Hassan 1er. Elle est l’auteure de : Le sortilège et autres contes séphardites  (1935), Le Sortilège et Èves marocaines (2010), etc. - www.editions dusirocco.wixsite.com.

         II. Les traits génériques des contes écrits par auto-traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers résidents au Nord du Maroc : 2007-2011 :

     Des traits génériques des contes écrits par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers résidents au Nord du Maroc : 2007-2011, Catherine Mazauric révèle notamment : « Tout canon, cependant, est affaire de frontière, et l’on terminera cette revue sur le propos prêté à Vénus Khoury-Ghata, « écrivaine et migrante », dont la « parole doublement déplacée » (p. 61), en un parcours « bâti sur une frontière entre deux langues et deux pays [v. traduction croisée]», porterait le projet de « transgresser et subvertir les démarcations géographiques et symboliques .» - « Écritures postcoloniales en Méditerranée : interface ou réseau en mouvement », www.fabula.org  , p.1. Cette mise en évidence se traduit, en fait, en une auto-traduction croisée des contes au Nord du Maroc, comme source d’inspiration de ces auteurs, venus d’ailleurs. Ces traits génériques des contes écrits par des auteurs étrangers au Nord du Maroc font dire à Edith Montelle avec raison : « Dans ce Maroc de naguère, les soirées étaient occupées en famille ou entre amis, à l’écoute des contes des Anciens ; enfants et adultes réunis, tout le monde riait aux histoires de Djoha, enregistrait et commentait la morale des aventures du lion et de l’âne ou soupirait en découvrant les déboires amoureux d’Atiq’. » - « Les contes marocains en famille », www.e-taqafa.ma, p.2.

      Jean Verrier observe en ce sens : « On ne distingue pas bien encore « les contes d’auteurs » (Anne Giard, Cahiers de littérature orale, n°8, 1980) et les contes de transmission orale, anonymes, qui circulent de « bouche à oreilles », de société en société. […] Ces derniers obligent à un travail du texte différent de celui auquel nous ont habitué les textes « littéraires ». […] La lecture d’un conte de transmission orale est inscrite dans la façon dont il est redit [v. contes dits], avec sa « permanence » et ses « métamorphoses » (G. Clame-Griaule, Publications Orientalistes de France, 1975.» - Op.cit., p.6. Aussi, verrons-nous des traits génériques des contes écrits par traduction croisée en anglais et en français par des auteurs étrangers résidents au Nord du Maroc, les exemples suivants :

      + Réveillon à Tanger de  Paul Bowles (1910, à New York et mort en 1999), Ed. Gallimard, 2007 :

      C’est l’histoire d’un vagabond qui dort la nuit dans des cafés, sous les arbres, n'importe où le sommeil le surprend. Un jour, il va sur la place du marché où il croise un vieux mejdoub (un fou), en loques qui gambade sous le regard d’une foule de curieux, en hurlant à tue-tête. Il s’arrête pour l’observer, jusqu'à ce qu’il ait cessé de folâtrer gigoter et ramasser toutes les aumônes de l’assistance. Alors, tout étonné de le voir récolter tant  d'argent, comparé, lui qui n'avait rien à faire ni à manger, il décide de le suivre son exemple. C’est un conte écrit par l’écrivain et musicologue américain Paul Bowles (Né en 1910, à New York et mort en 1999, à Tanger), qui s’est installé, en 1947, à Tanger avec sa femme Jane Auer, pour étudier la musique rifaine. Ils y passeront leur vie, après premier court séjour durant les années 1930. Il est l’auteur de : Thé au Sahara, roman (1949), Réveillon à Tanger, contes (1987/2007), etc. -  www.bibliomonde.com .

     + Contes de Tanger de   Juan Vega Montoya (en 1932-, à Utrera, à Séville),  Ed. Paquebot, 2011

       Le recueil de contes comprends 11 récits tirés des us et coutumes de la ville de Tanger, par le biais de plusieurs personnages, à travers les ruelles de la Médina (l’ancienne ville), le boulevard Pasteur, le café de l'Univers (la nouvelle ville). Il englobe les aventures de  Hamido, le cireur, depuis 20 ans, dans la ruelle des cireurs, au Petit Socco, au Café España et au bureau de tabac, dont une douzaine d’entre eux rodant  autour de lui,  sous les rafales vents d'Est et d’Ouest. Il est le chef de la corporation. Chaque conte explore les lieux et le vécu de l’un d’entre eux, leurs mises et leurs cuisines, les hauts et les bas de son existence. C’est l’œuvre de Juan Vega Montoya (Né en 1932-, à Utrera, à Séville). Il a suivi ses parents à Tanger, à l’âge de 4 ans, où il fait ses études primaires à l'école de l'Alliance Israélite et obtient un diplôme d'Études Commerciales, au Lycée Regnault. Il mène sa vie professionnelle à Tanger, Casablanca, Tétouan, au Maroc, et Pau dans les Pyrénées Atlantiques, avant de se consacrer entièrement  à l’écriture. Il est l’auteur de :  Comme un coup de vent, récit court, premier prix du concours littéraire, Un chemin, une histoire (1998),  El último verano en Tánger , roman en espagnol (2000), Il était une fois Tanger , roman en français (2002), Contes de Tanger (2011), etc. - www.mollat.com.
         III. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs natifs au Nord du Maroc : 1987-2000 : 

         Les  traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs natifs ou francophones, au Nord du Maroc : 1987-2000, trouvent écho dans ces remarques critiques des effets négatifs des contes que Paul Larivaille résume ainsi : «Le drame, pour l’avenir, du conte populaire, est qu’il [l’auteur natif des contes écrits] le fait avec les préjugés culturels […], pour des destinataires  d’un autre milieu et, qui pis est,  pour des lecteurs et et non plus pour un auditoire. […] Cela dit, tout auteur, conteur ou autre, est légitimement  libre de puiser sa matière aux sources [en tant qu’auteur natif de contes écrits] qui lui conviennent et de l’adapter à ses propres idées et à celles de  son public […]. Il s’ensuit un brouillage terminologique qui ne peut demeurer sans incidences tant sur la forme que sur les contenus. […] D’autre part, l’hyperspécialisation du conte «merveilleux» […] ne peut que susciter chez tous ceux qui prétendent écrire des contes pour les adultes un désir de se démarquer : d’où une  floraison d’adjectifs plus moins explicitement mis en avant dans les titres et les préfaces (contes philosophiques sophistiqués, moraux, drolatiques, fantastiques, etc.) qui achève de reléguer le conte dans le ghetto de la littérature enfantines, pour ne pas dire infantile. » - « De l’effet   Perrault à l’effet Jules Ferry », in Le français aujourd’hui, Op.cit., pp.14-15.

       D’ailleurs, le conte populaire est un genre commun à toute l’humanité tel que l’explicite un communiqué de l’institut ICI : « Le conte populaire est un genre littéraire, avant tout oral commun à l’humanité, tant par sa forme que par son contenu. C’est un objet modifiable et transmissible bien au-delà des frontières culturelles et politiques. Au Maghreb [v. au Maroc] un ensemble de récits existe aujourd’hui sous de nombreuses variantes. [ …] Malgré les évènements fantastiques qui s’y déroulent, la plupart des contes prennent place dans un cadre réel […]. Ces contes populaires ont ainsi pour ambition de renseigner le lecteur sur les mœurs et le fonctionnement des sociétés. » - « Fonction dans l’imaginaire collectif et ancrage culturel des contes populaires », www.institut-cultures-islam.org , p.5. Ainsi verrons-nous les  traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs natifs ou francophones, au Nord du Maroc, voir à titre d’exemples :

        + Un privé à Tanger d’Emmanuel Hocquard (Né en 1940-,  à Tanger), Ed. POL., 1987 :

         Il s’agit d’un conte policier, relatant une enquête menée par Thomas Möbius, à  Tanger, dans  l’arrière-pays,  dans le cadre d’un paysage  de terrasses, avec une vue sur le détroit de Gibraltar. A la maison, on parle l’arabe dialectal, la langue de tous les jours, sans rapport avec le français, appris à l’école, une première énigme relative au langage. Le narrateur revient souvent à l’écriture et à la lecture, en  résumant, dans l’épilogue, les métamorphoses du  «cancre » en écrivain, puis en « détective privé ». On doit ce conte écrit à Emmanuel Hocquard (Né en 1940-,  à Tanger), un poète, traducteur et conteur français. Il est l’auteur de : A Tanger, c’est aussi  l’arrière-pays,  incluant, le cadre de vie où l’auteur, lui- même, a passé son enfance et son adolescence (1945-1956). Il est l’auteur notamment de : Un privé à Tanger (1987), etc. - www.pol-editeur.com.

      + Au pays des ogres et des horreurs, Najima Thay Thay Rhozali (Née en 1960, à Zellija Boubeker, près d'Oujda.), Ed.  L'Harmattan, 2000 :

    Ce conte évoque le destin fatal de l’un des fils du calife Haroun Al-Rachid qui, se détourne des fastes et des vanités de la vie de palais , en choisissant de suivre une voie pieuse et laborieuse, qui faute de qui va lui coûter la vie. Il nous fait cependant découvrir fictivement une facette  peu connue des Mille et une Nuits – dont la variété d’inspiration et de versions des thèmes est inépuisable. L’auteur de ces contes écrits n’est autre que l’écrivaine marocaine Najima Thay Thay Rhozali (Née en 1960-, à Zellija Boubeker, près d'Oujda). Elle est nommée Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, chargée de l’alphabétisation et de l’éducation informelle dans le Gouvernement Driss Jettou. Elle est l’auteure de : Au pays des ogres et des horreurs (2000), etc. - www.francophonie1. blogspot.com.  

     IV. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français en prose ou en vers par des auteurs marocains francophones au Nord du Maroc : 2001-2015 :

     Pour ce qui est des traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français en prose ou en vers par des auteurs marocains francophones au Nord du Maroc : 2001-2015, Samia Saidi énonce notamment : « La littérature orale se présente sous la forme de prose ou de poésie. L'art poétique était un art essentiellement chanté, avec ou sans accompagnement musical. L'amour, les sujets de société, la politique, la religion, la morale ou encore la mort, les poètes ont un large choix de thèmes à aborder. Les représentations s'ouvrent avec des introductions et se ferment sur des conclusions toutes deux codifiées en n'oubliant pas d'invoquer Dieu, en arabe ou dans un des dialectes marocains. […] Les histoires sont narrées par épisode pendant plusieurs semaines ou même plusieurs mois. Surprenant à chaque fois leurs spectateurs par une nouvelle histoire ou une nouvelle devinette, les hlaïqya n'ont jamais manqué d'inspiration. » - « Maroc : la halka au service de la mémoire »,  www.le journalinternational.fr , p.1

      Quant au mode traditionnel de transmission, Samia Saïdi précise : « La plupart des contes et légendes marocains sont transmis de manière orale. Les grands-mères racontent de mémoire leurs histoires à leurs petits-enfants pour qu'à leur tour, ils bercent leurs enfants des comptines marocaines, comme les hlaïqya qui transportent les auditeurs dans un monde irréel et merveilleux. Peut-être, connaissez vous les contes des Mille et une nuits, les fables animalières écrites par Ibn al-Muqaffa Kalila et Dimna, ou encore le récit fabuleux de la vie du célèbre chevalier arabe Saïf Dou Yazzan. Et comme l'a très bien dit le dramaturge, calligraphe et écrivain marocain Tayeb Saddiki, « Nous avons tous appris quelque chose de la halqa ». – Op.cit., p.2. Aussi le Communique du G.F. de souligner  à propos des contes écrits par des auteurs marocains francophones : « Du fait de l'oralité, […] la littérature  [orale] marocaine écrite est obligée, encore aujourd'hui, de passer par l'intermédiaire de l'arabe classique [les contes d’auteurs écrits en arabe] ou du français  [v. les contes d’auteurs écrits en français]. Le phénomène de traductions croisées contribue à décloisonner une production accrue dans les deux langues grâce à de nouvelles maisons d'édition. » - «Ecritures du Maroc », Op.cit., p.1.
    + Mes contes de Perrault de  Tahar Ben Jelloun, (né en 1944 à Fès, vivant  à Tanger et à Paris), Ed. Points,  2015

      Cet un conte tiré de  Mes contes de Perrault de Tahar Ben Jelloun,  une  parodie du Petit Chaperon Rouge et des contes réunis dans Les Contes de ma mère l'Oye  (1697), écrits par Charles Perrault (1628 -1703), ainsi qu’une version nouvelle des et Mille et Une Nuits, réactualisées.  Il y est question d’une petite paysanne nommée Soukaïna. Elle était si belle que les oiseaux et les animaux de la forêt accouraient à son passage. Sa grand-mère était souffrante alors elle s'enveloppe d'une burqa rouge (foulard) pour lui porter des crêpes et un pot de gelée royale. Un conte modernisé à sa manière des contes de fée et des Mille et Une Nuits, renouvelées. C’est l’œuvre fictive de l’écrivain et poète marocain de langue française (Né en 1944-, à Fès, au Maroc). Il vit périodiquement à Tanger avec sa femme et ses enfants. Il est l’auteur de : L’enfant de sable, roman (1972),  etc., ainsi que des contes : Mes contes de Perrault (2015), etc. - www.mediatheques.paristde.fr.

       + Contes d’une tête tranchée, Rachida Madani (née en 1951-,  à Tanger), Ed. Al Forkane, 2001 :

      Il s’agit d’un conte écrit en libres fait par retouches allusives scandées narrant  la vie d’aventure d’une femme et son suicide du haut d’une falaise à Tanger, à la suite d’une déception amoureuse avec un jeune homme noyé, lors d’une tentative d’émigration la clandestine, la nuit, avec d’autres. «Elle a perdu tous ses tatouages / La femme qui marche sur la falaise / Elle a vendu ses bracelets / vendu sa chevelure / […]. Quelle ville, et quelle nuit / comme il fait nuit sur la ville / quand une femme et une gare se disputent / une même moitié d'homme qui s'en va / Il est jeune, beau / il s'en va pour un peu de pain blanc [...]. Ici c'est le spectacle ordinaire à Tanger des cadavres de ceux qui voulaient fuir la misère refoulés sur les plages « La nuit descend sur l'océan / et les noyés nous guident... / Combien êtes vous morts / pour avoir rêvé d'une autre rive / d'une autre aube / D'une autre justice? »
C’est  un conte écrit par Rachida Madani (Née en 1951-, à Tanger) où elle vit toujours. Elle est l’auteure de Femme je suis (1981), Contes d’une tête tranchée (2001), L'Histoire peut attendre  (2007), etc. - www.webcache.googleusercontent.com.

    V. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au Nord du Maroc : 2006-2011 :

      Ainsi, les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au Nord du Maroc : 2006-2011, préoccupent les esprits face à la menace d’extinction de ce genre littéraire oral au Maroc. C’est qu’avance un article du Wordpress. Com , en prônant : «Cet intérêt pour le conte populaire s‘est poursuivi dans les années 30, 40 et 50 avec Georges Colin, Recueils de textes en arabe marocain : Contes et anecdotes 4, E. Destaing, Textes berbères en parler des chleuhs du Sous (Maroc) ; Emile Laoust, Contes berbères du Maroc 6; François Bonjean, Contes de Lalla Touria ; du côté hispanophone, Arcadio De Larrea Palacin, Contes populaires des juifs du Nord du Maroc. Dans les années 70 et 80, d‘autres publications eurent lieu : c‘est le cas du recueil en espagnol de Mohammed Benazzouz et Rodolfo Gil intitulé. Pour la rose rouge mon sang a coulé.» - «Le conte populaire marocain entre sauvegarde et renouveau »,  www.conteries.wordpress.com , p.1.
       D’ailleurs, tel que le rapportent Vicente, Angeles Caubet, Dominique Naciri-Azzouz, Amina, le patrimoine de contes oral, non celui des auteurs a été l’objet de collectages, dès 1917, à Tanger et Larache, etc., au nord du Maroc : « Dans les années vingt du 20ème siècle, les linguistes européens commencent à étudier les parlers arabes villageois  du nord du Maroc. […] Textes arabes de l’Ouargha, dialecte des Jbala (Maroc septentrional) fut publié par Évariste Levi-Provençal  en 1922 à Paris. L’introduction de l’ouvrage nous donne des informations  intéressantes. Pendant  trois ans, de 1917à 1919,  par Évariste Levi-Provençal  était officier des affaires indigènes dans la vallée du Ouargha, une vallée marocaine entre le Rif et Fès. L’auteur explique que  dans les années précédentes, les arabisants avaient presque uniquement recueilli des textes dans les villes du Maroc : dans les villes du littoral méditerranéen  et de la côte atlantique. Au nord du Maroc, nous pouvons penser aux travaux sur Tanger et Larache.  […] La plupart des textes recueillis par Levi-Provençal  dans cet ouvrage sont « des contes d’animaux ». – «Levi-Provençal  et les contes d’animaux au nord du Maroc », www.books.google.fr , pp. 73-74. Des traits génériques des contes écrits par traduction croisée en espagnol par des auteurs marocains natifs au Nord du Maroc, citons comme exemples :
      + Un meravellos llibre de contes Arabs per a nens i nenes, Laila Karrouch (1977, à Nador), (Un merveilleux livre de contes arabes destinés aux enfants),  Ed. Columna, 2006 :

      Ce livre de livre de contes arabes destinés aux enfants, écrit en catalan  par Laila Karrouch est un recueil de contes a publié, en 2006, Un merveilleux Ce livre est le recueil des contes oraux de son enfance marocaine, pour de léguer sa culture amazighe à ses filles. Il comprend 19 contes en tout. Ses personnages sont souvent la vieille Tamza et le garçon Jaha, s’achevant par un enseignement moral et sert de pont entre la culture catalane et celle de Nador. En 2007, la Municipalité de Vic l’a publié pour faire connaître les traditions des immigrés aux enfants catalans, et ce dans une anthologie de contes des nouveaux venus. L’auteure ces contes écrits en espagnol catalan, Laila Karrouch (Née en 1977-, à Nador). En 1985, elle a émigrée, à l’âge de 8 ans, avec sa famille à Vic, en Catalogne. Licenciée de l’Université de en Education sociale, elle l’auteure de : De Nador à Vic, autobiographie, prix littéaire Columna Jove  (2004), Un meravellos llibre de contes Arabs per a nens i nenes, Un merveilleux livre de contes arabes destinés aux enfants : (2006). -  www.casadellibro.com .  
      + Contes de Tanger de   Juan Vega Montoya (en 1932-, à Utrera, à Séville),  Ed. Paquebot, 2011

       Le recueil de contes comprends 11 récits tirés des us et coutumes de la ville de Tanger, par le biais de la vie de plusieurs personnages progressant, à travers les ruelles de la Médina (l’ancienne ville), le boulevard Pasteur, le café de l'Univers (la nouvelle ville). Il englobe les aventures de  Hamido, le cireur, depuis 20 ans, à la ruelle des cireurs, au Petit Socco, au Café España et au bureau de tabac, dont une douzaine d’entre eux cohabitant  autour de lui,  sous les rafales vents d'Est et  d’Ouest. Il est le chef de la corporation. Chaque conte explore les lieux et le vécu, l’un d’entre d’eux, leurs mises et leurs cuisines, les hauts et les bas de son existence. C’est l’œuvre de Juan Vega Montoya (Né en 1932-, à Utrera, à Séville). Il suit ses parents à Tanger, à l’âge de 4 ans, où il fait ses études primaires à l'école de l'Alliance Israélite et obtenu le Diplôme d'Études Commerciales au Lycée Regnault. Il mène sa vie professionnelle  Tanger, Casablanca, Tétouan, au Maroc, et Pau dans les Pyrénées Atlantiques, avant de se consacrer à l’écriture. Il est l’auteur de :  Comme un coup de vent récit court, premier prix du concours littéraire Un chemin, une histoire,  par l'hebdomadaire Le Point (1998),  El último verano en Tánger , roman en espagnol (2000), Il était une fois Tanger , roman en français (2002), Contes de Tanger (2011), etc. - www.mollat.com.
    VI. Les traits génériques des contes oraux dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction croisée au Nord du Maroc : 2013-2017:

    En effet, les traits génériques des contes oraux dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction croisée au Nord du Maroc : 2013-2017, font écarts et changement par rapport à la version orale. A cet égard,  A. Bounfour et D. Merolla dénotent en particulier : «Les […] textes narratifs [v. les contes écrits d’auteurs marocains natifs] présentent des changements dans le style et dans la logique narrative par rapport aux versions orales. […] Par exemple, en comparant une version orale et une version écrite d’une même histoire, Lacoste-Dujardin (1979) souligne que, si la version orale est axée sur la fécondité et l’agrandissement de la famille, la version écrite dans le Recueil, au contraire, est ancrée dans un système d’investissement de production et d’accumulation de fonds. […], Par rapport à la logique narrative, on remarque des modifications dans la référence aux différents contextes de production ou par les commentaires. […], Il convient de mentionner également que le « passage à l’écrit » s’est réalisé aussi bien par la transcription […] que par l’utilisation du français : de nombreux écrivains ont donné en français une version personnelle [auto-traduction]. » - « Contes », www.encyclopedieberbere.revues.org, pp.2081-2088.

      Les contes écrits par des auteurs marocains  natifs sont donc distants  de  leurs versions orales originelles, celle des veillées et des séances d’écoute familiales ou publiques. Ce dont Edith Montelle décèle précisément : «Patrimoine oral immatériel [v.des contes], cet héritage, qui a traversé toute l’histoire du Maroc depuis la préhistoire, ne doit pas être oublié ni se diluer dans une mondialisation qui nivelle toutes les cultures. Après une comparaison  rapide entre la société marocaine des années soixante et celle d’aujourd’hui, nous nous interrogerons sur ce qu’est le conte populaire marocain, en quoi il peut apporter un éclairage nouveau sur les problèmes du XXIe siècle et l’importance que revêt la connaissance de ces récits pour la fondation et l’équilibre de nos enfants, qui seront plus solides dans la vie en connaissant mieux toutes les cultures populaires qui constituent le terreau sur lequel ils s’élèvent. […].  En ce temps-là de culture orale, les Marocains et les Marocaines se sentaient viscéralement liés à leur pays et à leur région, à leur village, grâce à ces contes qui constituaient leur culture commune, et qui leur permettaient de se reconnaître comme rifain, soussi, rguibat ou chleuh, rbati ou bidaoui, fassi ou marrakchi, arabe ou berbère. Ils étaient fiers de leur originalité et de leur identité. » - « Les contes marocains en famille »,  Op.cit., pp. 1-2. , Des traits génériques des contes oraux dits des auteurs marocains natifs auto-traduits par traduction croisée, citons à propos ce qui suit :


     + Contes de Tétouan,  Siham Benchekroun  (Née en 1950,  à Fès), Ed. Terre Rouge, 2013
      
        C’est un conte situé, dans le pays des fées, où une jeune princesse nommée Siham, d’une très grande beauté, gentille et charmante aux cheveux longs châtains. Elle aime le chevalier Oussama qui le lui rend. Un jour, le roi annonce aux princes que celui qui rapportera  la fleur d'or épousera de sa fille. Le premier c’est Fouad traverse en navire  le fleuve de crocodiles, le pont, de la forêt. Là il grimpe aux  arbres, y trouve un parachute, qui le mène à la prairie des fleurs d’argent. Etant sourd, il a mal entendu le, il se fait renvoyer. Le second était Mustafa traverse la forêt des brouillards, des  loups et des monstres et atteint le jardin de fleurs d'or pailletées de bleues. Il est à son tour écarté par le roi. La fleur d’or devrait en massif. Seul celui qui la rapportera d’or aura la main de la princesse. Ce conte auto-traduit en français par Siham Benchekroun (Née en 1950,  à Fès), qui, après un Baccalauréat scientifique et fait des études de médecine, au Maroc, à Rabat puis à Casablanca. Pionnière de la presse médicale, elle  devient  romancière, nouvelliste, conteuse et poétesse marocaine. Elle est l’auteur de : Contes de Tétouan (2013), etc. -www.mediatheque tetouan.institutfrancais-maroc.com.

    + Contes au jardin, Hamed Bouzzine (Né en 1945-, au Sahara marocain), Ed. La mairie de
Villefontaine, 2017

    Ce conte contient le récit d’histoires et de contes sur le voyage et la mer. Il contient à sa source le répertoire oral des  troubadours berbères, histoires  d’hommes libres, des contes drôles, poétiques, merveilleux qui sentent le soleil, le sable, le désert, les montagnes et la mer, dans le pays nomades Touaregs. Il fait narre un fantastique voyage au Maroc d’aventures s, de Tanger à Tombouctou sur les routes de la sagesse, de la tolérance et de l’humanité. Il est l’œuvre d’un conteur  et musicien marocain, Hamed Bouzzine (Né en 1945, au Sahara marocain), d’origine berbère nomade des Aït ou Moussa. Le conte l’a passionné, depuis sa plus tendre enfance, en écoutant  les "Rways", maîtres-musiciens conteurs et des "Yghawins", griots berbères, héritiers d’un legs depuis la Haute Antiquité. Depuis les années quatre-vingts, il parcourt la planète, en participant à la renaissance de l'art du conte, dans les pays francophones et réside aujourd’hui à Villefontaine, à Lyon, en France. Oralement, il auto-traduit en français ses contes Il est l’auteur de : Contes au jardin « De Tanger à Tombouctou » (2017), etc.- www.4clons.eclajura.fr.
      + Contes sémitiques de Tanger Suivi de Papillon bleu: la Rue d'Italie, Hola Humeya Infante, Ed. L’Harmattan, 2002
    Ce conte auto-traduit se déroule dans la Rue d'Italie, à Tanger, où l'honorable fonctionnaire du Maghzen, le Cadi Gziel, fréquente en toute harmonie son ami Rabbin Bengio, au sein de  la société tangéroise, nourri de l’histoire du Maroc du XXe siècle.  L’ensemble de ces contes reflète la vie, à Tanger, la cosmopolite, en liaison avec Grenade,  Jérusalem, et d'autres lieux, à travers  des aventures fantastiques, d'une émouvante, à l'image des  humanités: déchirées ou pacifiées, misérables ou merveilleuses. Ils tissent lien entre deux communautés, à l’image des deux ailes du Papillon Bleu, d’une harmonie familiale, figurant  symboliquement, l'une, Marie, la chrétienne, l'autre, Fatima, la musulmane. L’auteur Hola Humeya Infante (Né en 1949- en France, résident au Maroc et Maghreb) est un écrivain et universitaire, chargé de fonctions académiques et d’enseignement, dans le domaine de la géopolitique et de l’histoire des relations internationales. Ses récits tissent une chaîne vitale entre ces deux communautés, comme les deux ailes du Papillon Bleu, représentant symboliquement, l'une, Marie, la chrétienne, l'autre, Fatima, la musulmane Il est notamment l’auteur de : Contes sémitiques de Tanger  (2002), etc. - www. decitre.fr .
     VII. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers voyageurs  au Nord du Maroc : 1952-2009 :

    Toutefois, les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers voyageurs  au Nord du Maroc : 1952-2009, se présentent comme un bien commun de tous les hommes sédentaires et nomades. C’est ce que souligne  Natacha Potier en ces termes : « De tous les auteurs […] analysés, aucun n’est un véritable résident du Maroc, aucun n’y a passé sa vie entière : c’est véritablement un "ailleurs" qu’ils décrivent, avec une adhésion plus ou moins grande. Tous voient le Maroc de l’extérieur, à travers leur culture européenne  […]. Le seul qui fasse exception est  François Bonjean résident permanent au Maroc, arabophone et même, asse-t-on, converti à l’Islam.» - « Dix-sept regards sur le Maroc. », Op.cit., p.1. D’ailleurs, les conteurs marocains natifs en se muant en auteurs marocains de contes oraux s’auto- traduisent  en substituant   le français à l’arabe dialectal, face à un auditoire en France.  A ce sujet, le texte de Wordpress.com, stipule : «Les années 30, 40 et 50 avec Georges Colin, Recueils de textes en arabe marocain : Contes et anecdotes, E. Destaing, Textes berbères en parler des chleuhs du Sous (Maroc) ; Emile Laoust, Contes berbères du Maroc; François Bonjean, Contes de Lalla Touria ; du côté hispanophone, Arcadio De Larrea Palacin, Contes populaires des juifs du Nord du Maroc. Dans les années 70 et 80, d‘autres publications eurent lieu : c‘est le cas du recueil en espagnol de Mohammed Benazzouz et Rodolfo Gil intitulé Pour la rose rouge mon sang a coulé. » - « Le conte populaire marocain entre sauvegarde et renouveau », Op.cit., p.1.
     De la même manière, nous pouvons évoquer A. Bounfour et  D. Merolla les contes d’auteur-conteurs marocains à travers le même article : « Les  […] textes narratifs [v. les contes écrits d’auteurs étrangers voyageurs] présentent des changements dans le style et dans la logique narrative par rapport aux versions orales. […] Par exemple, en comparant une version orale et une version écrite d’une même histoire, Lacoste-Dujardin (1979) souligne que, si la version orale est axée sur la fécondité et l’agrandissement de la famille, la version écrite dans le Recueil, au contraire, est ancrée dans un système d’investissement de production et d’accumulation de fonds. […], Par rapport à la logique narrative, on remarque des modifications dans la référence aux différents contextes de production ou par les commentaires. […], Il convient de mentionner également que le « passage à l’écrit » s’est réalisé aussi bien par la transcription […] que par l’utilisation du français : de nombreux écrivains ont donné en français une version personnelle [auto-traduction]. » - « Contes », Op.cit., p.1. Là, les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers voyageurs  au Nord du Maroc se profilent, à titre d’exemples, dans :
      + Djinou, le léopard de l'Himalaya, Pierre Boussel (Né en 1963, à Paris, et établit à Tanger), Ed. L’harmattan, 2009 :                              
   
     Ce conte écrit par traduction croisée par un auteur voyageur au Nord du Maroc se déroule aux abords de l'Himalaya, où Djinou, un léopard des neiges, souffre d’insomnie. Il  rêve d’une vie de drôleries et d'insouciance. Mais il se rendre compte que les exigences de la vie n’épargnent personne. Outre les dangers de la montagne, il craint fort les hurlements de sa mère, Aka. D’ailleurs, l’hiver n’est pas loin, et la horde des léopards se prépare entreprendre le long voyage annuel qui la conduira vers la vallée d'Alshing, un si  long  périple et plein de risques, d’imprévus et de dangers. C’est un conte de Pierre Boussel (Né en 1963, à Paris) un journaliste spécialiste du monde arabe, et auteur français de polars, de romans d'aventure, de contes poétiques et philosophiques animaliers pour la jeunesse.  Depuis, 1999, il réside à Tanger,  travaillant pour Radio Méditerranée Internationale - Médi 1, en tant que collecteur analyste spécialiste de l'actualité internationale, et auteur de la chronique de politique Sans détour et membre de l'Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient (IREMMO). Il est l’auteur de romans polars : Pulsion de vie (1997), Le Royaume des sables (2009),  de BD et contes : Ainsi va le conte (2005),  Djinou, le léopard de l'Himalaya (2009), etc. - www.klibre.fr/klibre-ve .
  
      + Le petit âne blanc
Contes, Joseph Kessel, Ed. Gallimard, 1952 :

      Ces contes  écrits par traduction croisée par un auteur voyageur au Nord du Maroc narre sur la place du Marché, sous les remparts du Vieux Tanger, à une foule grouillante, parmi les  charmeurs de serpents, d'écrivain publics, de vendeurs d'épices et de paysans venus des douars lointains. Là, apparaît Bachir, le petit bossu, l'enfant pauvre, à la voix d'or, pour  chanter, puis raconter des histoires étonnantes qu'il a vécues. Devant la foule admirative, il  fait quatre récits sur le mode des contes orientaux. Il est l’auteur de : Le Tain bour-major, Le Rezzou, Le Petii Ane blanc (1952), etc.". Il a pour auteur voyageur par traduction croisée  Joseph Kessel (né en 1898 en Argentine, mort  1979 en France). D’un père, juif lithuanien, il vit avec sa famille, trois ans, avant de s'installer en France (1908). Il est l’auteur de romans : L'équipage (1923/1969), etc. et de contes : Au Grand Socco (1952), etc. - www.babelio.com.

        VIII. Les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc : 1847-1980 :

       A propos des traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc : 1847-1980,  nous pouvons en témoigner avec Samia Saidi en rappelant : « De tous les auteurs […] analysés, aucun n’est un véritable résident [donc des voyageurs] du Maroc, aucun n’y a passé sa vie entière : c’est véritablement un "ailleurs" qu’ils décrivent, avec une adhésion plus ou moins grande. Tous voient le Maroc de l’extérieur, à travers leur culture européenne  […]. Le seul qui fasse exception est  François Bonjean résident permanent au Maroc, arabophone et même, asse-t-on, converti à l’Islam.» - « Dix-sept regards sur le Maroc », Op.cit., p.1.
     « Pays carrefour entre l'Afrique sub-saharienne, l'Europe et le Proche-Orient, le Maroc n'a jamais pu vivre coupé du reste du monde malgré ses barrières naturelles. La position stratégique du Maroc, à l'entrée de la Méditerranée, a tantôt favorisé son expansion, tantôt suscité des convoitises. […] Confluent de civilisations, le pays […] a toujours su préserver l'essentiel de sa personnalité en s'adaptant. Cette personnalité plurielle, ouverte sur le monde, se reflète dans la pluralité des langues, […] les écritures marocaines. […]  Ses genres sont divers : contes […]. Du fait de l'oralité, […] la littérature  [orale] marocaine écrite est obligée, encore aujourd'hui, de passer par l'intermédiaire de l'arabe classique [contes dits par des auteurs marocain natifs] ou du français  [contes écrits par des auteurs étrangers voyageurs , non - résidents]. Le phénomène de traductions croisées contribue à décloisonner une production accrue dans les deux langues grâce à de nouvelles maisons d'édition. » - « Ecritures du Maroc », Op.cit., p.1.
         Les contes des auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc se répercutent, aussi, selon Catherine Mazauric,  les traits des  contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc, en soulignant : « C’est en somme bel et bien le discours colonial [les contes écrits] qui continue de configurer l’appréhension du pourtour méditerranéen comme lieu de déploiement du voyage (exotique puis touristique), de dynamiques d’extraversion et de domination européennes et notamment françaises (coloniale puis francophone), de migrations suivant des trajets vectoriels [v. les auteurs de contes marocains à l’étranger], du Nord au Sud durant la phase d’expansion coloniale, puis du Sud vers le Nord en ces temps de mondialisation. » - « Écritures postcoloniales en Méditerranée : interface ou réseau en mouvement », Op.cit., p.3. De la même façon, les traits génériques des contes écrits par traduction croisée en français par des auteurs étrangers non résidents au Nord du Maroc peuvent être illustrés à travers les exemples suivants :
        + Contes de la Perse, Ed. Clara Malraux (Née en 1897 à Paris, et morte 1982, à Andé , Eure),  Librairie Le Galet, 1947 :
       Des contes écrits à partir d’une traduction croisée en français,  par une écrivaine non résidente, ils constituent  une compilation de mythes, de légendes, et autres contes de la Perse ancienne, sélectionnés et traduits les textes originaux en Avesta, la plus ancienne écriture du zoroastrienne, pahlavi et de nombreuses autres écritures. Le recueil  propose  des contes de différents pays et époques, tel que  Persée vit sur l'île de Sériphos avec sa mère Danaé, qui  ignore qui est son père. C’est l’œuvre de Clara Malraux, née Clara Goldschmidt, en 1897 à Paris, et morte 1982, à Andé, Eure), qui a visité le Maroc, avec son mari, André Malraux  (1920). Elle est l’auteure de : de romans : La Maison ne fait pas crédit (1947- 1981),  Par de longs chemins (1953),  La Lutte inégale (1958), etc., et  de contes : Contes de la Perse (1947), etc. - www.amazon.fr

        + Au Maroc, Pierre Loti, ou Louis Marie Julien Viaud (Né en 1850, à Rochefort et mort en 1923 à Hendaye), Ed. Calmann Lévy, 1890

        C’est un recueil de contes du périple de l’auteur,  à Fez et à, au printemps (1889), lorsque  que celui-ci  était en ambassade, au service du ministre Patenôtre.  Il y rapporte le récit du Supplice du sel affligé à trois pillards au moyen d’un rasoir, on taille la paume du coupable de quatre fentes, et on les remplit de sel. On referme la main, et, on coud par-dessus cela une sorte de gant en peau mouillée qui se rétrécit en séchant. Certains  en réchappent, d’autres meurent du tétanos. L’auteur voyageur de ce conte est Pierre Loti, ou Louis Marie Julien Viaud (Né en 1850, à Rochefort et mort en 1923 à Hendaye). C’était un écrivain et officier de marine française. Il est l’auteur de romans : Le Mariage de Loti (1882), Le Roman d'un spahi (1881), etc., et de contes et récits, tels que : Supplice du sel, (1889), que : De Tanger à Fez : Au Maroc (1889), etc. - www.fr.wikipedia.orgi .

        En conclusion, ce tour d’horizon esquissé autour de la question : «Les contes dits, écrits et  transcrits en traductions croisées au nord du Maroc : 1847-2017», s’avère tout à fécond et nous a permis d’en connaître les  divers traits génériques et  perspectives orales et écrites dont les limites du conte dit, du conte transcrit et du conte écrits en traduction croisée,  objets d’étude, à peine entamés par la recherche littéraire des genres, ce dont  Catherine Mazauric pose les jalons, encore à  interroger, de l’immense corpus s’inscrit ici partiellement  évoqué ici dans le cadre des traits génériques des contes dits, transcrits en traduction croisée, au Nord du Maroc, en soulignant : « Des expériences menées par des conteurs en France et aux USA, depuis plus de quarante ans, en Belgique et dans d‘autres pays occidentaux, depuis plus de vingt-ans, donnent à réfléchir sur les possibilités incommensurables dont dispose cet art à se régénérer, à ressusciter de ses cendres quand bien même on le croirait agonisant. Une chose est sûre: la demande et le succès que le conte connaît ces derniers temps, dans les pays où il vit un renouveau, attestent du besoin que nous perpétuons, hommes, femmes et enfants, d‘écouter ces histoires séculaires (épopées, mythes, contes…). » - « Écritures postcoloniales en Méditerranée : interface ou réseau [v. des contes au Nord du Maroc] en mouvement », Op.cit., p.3.
                                                                      Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED