lunes, 29 de marzo de 2021

Petite anthologie des écrivains judéo-marocains de langue espagnole, Dr. SOSSE ALAOUI Med

 

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite anthologie des écrivains judéo-marocains de romans,

 récits de vie et contes de langue espagnole entre :

1866 - 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MAROC

2021

Avant-propos

     Il va de soi que, partant de la multiculturalité, de la multiconfessionalité et du multi-linguisme vernaculaire et littéraire du Maroc de se représenter l’une de ses composantes humaines séculaires essentielles, sa communauté juive faute de plus ici, par le biais d’une «Petite anthologie des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de de langue espagnole entre : 1866-2021». En effet, il est à soulever le caractère à priori inclassable du corpus en genres établis, ce dont Marie-Christine Bornes-Varol dénote : «Si l’on prend comme  caractéristique du genre un récit de vie écrit à la première personne, littéraire, romancé, [v. roman, récit de vie] mettant en scène la vie d’un auteur-narrateur animé d’une préoccupation littéraire, disons-le tout net nous ne trouverons rien à part cet exemple. L’autobiographie ne constitue pas un genre en judéo-espagnol. […] Toute la littérature contemporaine judéo-espagnole, qu’elle soit ou non en judéo-espagnol, [] qu’elle soit ou non la revendication d’une expression littéraire personnelle, se trouve marquée par la thématique de la lutte contre la disparition et la finalité de transmission [v. la mémoire]. […]. Les proportions peuvent varier jusqu’à permettre de ranger tel ou tel texte dans tel ou tel genre […] l’essai historique, […] le conte, ou la nouvelle brève ; […] peuvent rendre l’ouvrage inclassable.» - «L’autobiographie en judéo-espagnol», www. hal.archives-ouvertes.fr , pp.2-19. D’où émanent d’emblée : 

 

   I. Archétype historique et éclosion des romans, récits de vie et contes des écrivains judéo-marocains de langue espagnole  entre : 1866-2021 :   

   A propos de l’archétype historique des romans, récits de vie et contes des écrivains judéo-marocains de langue espagnole entre : 1866-2021, Annick Mello, écrit : «Les juifs marocains ayant quitté le Maroc constituent-ils une diaspora ? On peut tout d’abord évoquer à leur propos la diaspora dans son sens historique, c’est-à-dire la dispersion du peuple juif après l’exil à Babylone (587 av. J.-C.) et la chute de Jérusalem (70 apr. J.-C.). […] La diaspora juive en tant que telle constitue une sorte de paradigme, d’archétype voire d’idéal type [v. des romans, récits de vie et contes judéo-marocains], [Hovanessian, 1998 ; Clifford, 1994]. […] Les juifs marocains sont d’ailleurs pour la plupart des Megorachim, c’est-à-dire des juifs expulsés d’Espagne venus se réfugier au Maroc en 1390, puis surtout en 1492. » - «La communauté judéo-marocaine : diaspora et fuite des élites», www.google.com, pp.54-60. Ce dont se profilent notamment :

    1. Historique des romans, récits de vie et contes des écrivains judéo-marocains de langue espagnole entre : 1866-2021 :

    Du fait, l’historique des romans, récits de vie et contes des écrivains judéo-marocains de langue espagnole entre : 1866-2021, nous conduit à rappeler, avec Haïm –Vidal Sephiha le lien des juifs marocains à la langue espagnole : «En 1492 donc, lors de leur expulsion d'Espagne, les Juifs emportèrent ce que le linguiste B. Pottier appelle les variétés de l'espagnol communes aux tenants des trois religions d’alors : le léonais, l'aragonais et surtout le castillan (la langue de la Cour). C'est là le substrat de ce qui allait devenir vers 1620 le judéo-espagnol vernaculaire, ou espagnol tout court […] ou encore […], haketiya dans le Maroc septentrional, tetuani […], tous ces termes désignant le judéo-espagnol vernaculaire qui bien sur évoluera à son tour. […] Liturgique, la littérature ancienne fut rédigée en ladino (...) tant en Orient qu'en Occident (Maroc, Bordeaux, Amsterdam, etc.). […] Profane, elle s'est surtout maintenue sous forme orale : proverbes, romances, 'kantigas', contes, apologues, toutes formes qui perpétueront d'abord l'acquis hispanique […] dans le cadre de l'Empire […] du Maroc septentrional. […] Souvent, […] c'est auprès des grands-parents que les enfants s'initient au judéo-espagnol et s'intéressent à leur passé [v. romans, récits de vie et contes judéo-marocains].» - «Le Judéo-espagnol», www.michel.azaria. free.fr, p.1.

 

        1. Éclosion e des romans, récits de vie et contes des écrivains judéo-marocains de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

     Quant à l’éclosion des romans, récits de vie et contes des écrivains judéo-marocains de langue espagnole entre : 1866-2021, Ieme van der Poel relève en particulier : «Depuis les années 1990 nous assistons à l’éclosion d’une littérature judéo-marocaine écrite par des auteurs dont les parents ont quitté le Maroc pour s’établir dans différents pays du monde. […] La question qui se pose en premier lieu est de savoir comment le passé familial et collectif a été retravaillé dans ces textes. […] L’individu diasporique est représenté comme quelqu’un qui rassemble, qui cherche à unir des mondes, des continents et des pays qui ont été séparés par le cours de l’histoire [v. des romans, récits de vie et contes judéo-marocains de langue espagnole].» - « Vivre avec des racines aériennes : Voix de la diaspora judéo-marocaine », www.google.com, pp.-117. D’où par ailleurs :

 

    II. Statut mémoriel et littéraire linguistique des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

     De façon inhérente, le statut mémoriel et littéraire linguistique des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021, se définit, selon Y. el Haddad relate de façon spécifique : «Comment les auteurs sépharades d’origine marocaine [les écrivains judéo-marocains des romans, récits de vie et contes de langue espagnole]  vivant en exil repensent-ils leur identité et leur héritage culturel et linguistique [v. le statut mémoriel littéraire et linguistique ] dans leur célébration et leur contemplation de Tétouan comme lieu de mémoire? La réponse de mon hypothèse se résume de la façon suivante : d’une part, la littérature marocaine hispanophone célèbre des mémoires individuelles et collectives, et d’autre part, elle négocie ou réinvente le passé—souvent problématique— colonial et postcolonial, de la rencontre historico-culturelle entre le Maroc et l’Espagne. […] Dans les œuvres analysées, le rôle de la mémoire se rapporte surtout à ce riche patrimoine culturel et linguistique. Ceci s’inscrit dans un travail de mémoire collectif et individuel des écrivains qui y sont nés ou y ont vécu. À travers ces œuvres on entend aussi un appel à la préservation des legs culturels et architecturaux, et à la sauvegarde de langues en voie de disparition, comme la hakétia. » - «Le patrimoine revisité : Histoire, mémoire et diaspora », www.google.com, 250. D’où le :

 

    1. Statut de témoin mémoriel des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

     Pour cerner le statut de témoin mémoriel des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021, se révèle selon Nathalie Heinich : «C’est […] l’impérieuse nécessité de faire la part en le récit autobiographique : le premier étant, sous réserve des contrôles évoqués à l’instant, créditable par l’historien d’une véracité, alors que le second relevant sinon du pur imaginaire, du moins de l’invention et de la liberté du narrateur à l’égard des faits, est spontanément considéré comme irrecevable par l’historien [v récit de vie et conte judéo-marocains de langue espagnole].  […]. Dans quelle mesure peut-on et doit-on prendre au sérieux le roman [v. judéo-marocain de langue espagnole], non seulement comme document littéraire mais comme document historique, c’est-à-dire comme témoignage [v. le statut de témoin mémoriel de l’écrivain judéo-marocain de langue espagnole] ? […] Dans un tel contexte, […] la forme romanesque autorise une certaine distance avec le réel, qui est peut-être nécessaire pour donner une forme à l’émotion lorsque l’expression à la première personne n’est guère accessible, tant la compassion éprouvée par le spectateur de la souffrance est incommensurable avec cette souffrance même. » - « Le témoignage, entre autobiographie et roman : la place de la fiction dans les récits de déportation.», www.persee.fr, pp. p.36 -46.

 

         2. Statut littéraire et linguistique des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

     Concernant le statut littéraire et linguistique des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre:  1866-2021, Simon Levy laisse y voir en sous-agence ce statut linguistico-littéraire en relatant : «Les chercheurs espagnols, ou juifs de la zone Nord, avaient naturellement mis en valeur le judéo-espagnol, la haketiya, la littérature populaire séphardi […] Le rapport des parlers juifs à l’espagnol [v. statut littéraire et linguistique des écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes] devait être cerné au plus près, en partant d’une approche historique (essai d’évaluation numérique des communautés au XVe-XVIe siècles sur la base des témoignages d’époque), sociologique, juridique et culturelle : poids des élites sépharades [v. statut littéraire et linguistique des écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes ] […]. L’arabe marocain entretient des rapports étroits avec l’espagnol [v. statut littéraire et linguistique des écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes] depuis la phase de formation historique des deux idiomes [v. L’arabe marocain et l’espagnol].» - «Les parlers arabes des juifs du Maroc » www.cairn.info, pp. 41 à 51. D’où par ailleurs :

 

    III. Patrimoine, diaspora et mémoire des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

   Pour ce qui est du patrimoine, diaspora et mémoire des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre :  1866-2021, Simon Lévy évoque : «Dans le cas du patrimoine judéo-marocain [v. le patrimoine et la mémoire chez écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes], le retard de conscience a été rendu plus destructeur par l’abandon des sites du fait de l’émigration [v. la diaspora chez écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes]. En moins de trente ans (1948-1975), certaines des communautés juives ont disparu (bourgs du Dra, de l’Atlas, Debdou, Sefrou...), d’autres ont abandonné leurs mellahs pour vivre dans des quartiers plus salubres. […] Le judaïsme au Maroc forme aujourd’hui une communauté réduite, mais très vivante et entreprenante, liée à toute une diaspora marocaine [chez écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes] dont elle reste le berceau, la référence [v. des écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes], le but de maints voyages du souvenir, de la foi, du sentiment.» - «Pour répondre à l’urgence, la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain», www. books.openedition.org , p.1. Ce qui revient à revisiter ;

 

      1. Patrimoine des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre 1866-2021 :

 

    Effectivement, le patrimoine des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021, est au centre d’une prise de conscience de son importance nationale primordiale, aussi le même auteur Simon Lévy décrypte l’actualité de ce fait en relevant : «Aujourd’hui, les juifs marocains prennent conscience de la valeur de leur héritage [v. le patrimoine des écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes], le redécouvrent à la lumière de travaux universitaires et de l’intérêt porté par les visiteurs : ceux de la nostalgie, de la deuxième génération, du tourisme juif... En même temps se développe dans la population musulmane un intérêt pour cette "autre forme" de la culture marocaine.» -  «Pour répondre à l’urgence, la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain», Op.cit., ibid.

 

    2. Diaspora et mémoire des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

    Toutefois, la diaspora et la mémoire des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre 1866-2021, Emanuela Trevisan Semi note actuellement : « Il existe aujourd’hui un autre domaine dans lequel les espaces de la mémoire sont en train de se diffuser : il s’agit du secteur littéraire multilingue [v. ici l’espagnol], c’est-à-dire une littérature qui utilise aussi bien l’hébreu que d’autres langues de la diaspora. [...] Il ne s’agit pas d’une nostalgie du passé perdu [mais d’une occasion pour se rapprocher des représentants de ce passé [v. de cette mémoire], pour se confronter avec les générations et reconstruire les liens rompus lors du processus de migration. […] Les auteurs de la diaspora juive marocaine qui ont érigé le Maroc comme leur lieu de mémoire [v. la mémoire chez les écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes] sont dispersés dans différents pays, écrivent dans des langues différentes et partagent un investissement commun dans leur passé marocain ; ils produisent ainsi une sorte d’autobiographie collective qui rappelle les processus d’élaboration d’une mémoire collective. […] L’Espagne [v. ici les écrivains judéo-marocains de romans, de récits de vie et de contes de langue espagnole], lieu de naissance puis d’exil, est ainsi restée, jusqu’à nos jours, un ferme point d’ancrage du sentiment d’identité et d’appartenance des juifs séfarades et des juifs originaires de l’al-Andalus. » - « Espaces de la mémoire et appartenance générationnelle au sein de la diaspora juive en provenance des pays arabo-musulmans», www.journals.open edition.org , pp. 69-76.

 

       IV. Thématique littéraire et perspectives actuelles des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

     Pour apprécier globalement la thématique littéraire et les perspectives actuelles de écrivains judéo-marocains des romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021, limitons-nous à cette esquisse historique perspicace de Haim Zafrani en notant : «Avant d’esquisser l’inventaire de cette production intellectuelle, je voudrais rappeler que la pensée [v. la thématique littéraire] juive au Maroc, […] se définit par deux de ses fonctions dominantes et la permanence de deux de ses finalités primordiales : fonction et finalité de conservation et de sauvegarde [v. perspectives actuelles], d’une part, d’expressivité et de créativité [v. la thématique littéraire] d’autre part. […] Dans ce mode d’expression, la qissa [v. romans, récits de vie et contes des écrivains judéo-marocains de langue espagnole] tient une place de choix ; elle est très en faveur dans le milieu des lettrés comme dans les masses populaires. […] Tel est dessiné à grands traits, le visage de la pensée juive [v. la production littéraire] au Maroc des quatre derniers siècles, […] au prix […] des divers aspects de son histoire […] et de la charge intellectuelle et spirituelle qu’elle porte en en elle. » - « Etudes et recherches sur la littérature écrite et orale des juifs du Maroc des quatre derniers siècles», www.persee.fr, pp. 159-167. D’où notamment :

 

   1. Thématique littéraire des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

     En ce qui regarde la thématique littéraire des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre 1866-2021, Y. el Haddad cite en exemples de ces derniers : « À cet égard, j’ai aussi traité le thème de la mémoire du patrimoine [v. thématique littéraire] historico-culturelle Maroco-espagnol. […] Or, le thème de la relation historique entre le Maroc et Espagne ne s’articule pas de la même façon chez les différents auteurs [v. ici la production littéraire des écrivains judéo-marocains de langue espagnole]. […] Chez Benarroch Pinto, dont l’œuvre se rattache à la période du Protectorat, […] un lien fort avec la littérature hispanophone de l’Amérique latine, à travers les « indianos tetouaníes », qui crée une « ascendance » […] au contexte latino-américain. […] Dans le roman de Bendahan, Déjalo, ya volveremos, le lien Maroc-Espagne représente l’exil des Juifs comme un exil dédoublé en quelque sorte. […] Chez Benarroch, la fiction met l’accent plutôt sur le cosmopolitisme des Marocains-Juifs que sur le rapport spécifique qui rattache cette communauté à l’Espagne. […] Chez Garzón Serfaty on trouve la ville juive […], comme l’accent sur le métier centenaire de dinandier, hérité des ancêtres andalous venus d’Espagne. […] Chez Bendahan, les années après l’indépendance forment le contexte temporel, marquant le départ des Juifs du Maroc en direction de l’Espagne. » - «Le patrimoine revisité : Histoire, mémoire et diaspora dans la littérature marocaine d’expression espagnole 1951-2009.», www.google.com, pp.249-250

 

      2. Perspectives actuelles des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021 :

 

       En outre, les perspectives actuelles des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre 1866-2021, font redire à Yasmina el Haddad précisément : « Le critique espagnol Gonzalo Fernández Parrilla met le point sur l’existence et la place incertaine qu’occupe cette littérature en Espagne, son centre de référence linguistique, et au Maroc, son terroir [….]. Parmi les noms les plus connus de l’hispanisme marocain représenté par la première génération d’écrivains […] d’expression espagnole (souvent bilingues) qui commencèrent à publier pendant cette époque coloniale, à partir de 1939, citons […], Isaac Benarroch Pinto (écrivain), […] Moisés Garzón Serfaty [….]. Pour ce qui est de Tétouan [ville du nord du Maroc], pensons d’abord aux nombreuses dédicaces faites par des écrivains marocains […] de langue espagnole, natifs, ou ayant vécu à Tétouan. […] En témoignent […] Esther Bendahan et Moisés Garzón Serfaty. […] En plus, elle constitue un lieu de mémoires multiples qui est lié à la fois à l’exode des Juifs d’Espagne et au départ graduel des Juifs sépharades du Maroc, à partir des années 1940 du siècle dernier. […] Finalement, Tétouan, lieu de mémoire du Maroc juif, se trouve multipliée encore par un troisième départ douloureux : celui des républicains espagnols […] au Maroc (1939-1975). Dans la formule employée par Paloma Díaz-Mas, ces textes se caractérisent par une fictionnalisation du passé familial et une récupération de la mémoire de l’histoire récente [v. perspectives actuelle des romans, récits de vie et contes judéo-marocains de langue espagnole] […] Quant aux œuvres de la diaspora sépharade-marocaine contemporaine [v. en 2021], l’appartenance et la quête identitaire sont des sujets principaux. », Op.cit. , pp.19-250  

 

   En somme, ce bref aperçu sur l’arrière-plan littéraire et historico-culturel des écrivains judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole, nous aura permis, espérons-le, à servir d’heureux premier pas à la lecture propice de notre modeste : Petite anthologie judéo-marocains de romans, récits de vie et contes de langue espagnole entre : 1866-2021».  Et tel que le note si bien Ieme van der Poel : « L’individu diasporique est représenté comme quelqu’un qui rassemble, qui cherche à unir des mondes, des continents et des pays qui ont été séparés par le cours de l’histoire.» - «Vivre avec des racines aériennes : Voix de la diaspora judéo-marocaine », Op.cit., p.-117

                                                                                                    L’auteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I. Les romans des écrivains judéo-marocains

de langue espagnole entre : 1866-2021

 

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1. Benarroch Pinto

 

    Né en 1920, à Tétouan, et mort en 1956, à Caracas, Isaac Benarroch Pinto est écrivain et romancier juif marocain de langue espagnole. Jeune, il émigre, en Argentine où il devient journaliste. À Caracas, il devient chef de rédaction du quotidien La Esfera. Alors que Maroc est sous tutelle coloniale franco-espagnole, il publie à Tétouan son unique œuvre. Il est l’auteur de : Indianos tetouaníes (1951), El Indiano, el kadí y la luna, L’indien, le qadi et la lune (1592), etc.

 

Indianos tetouaníes, Benarroch Pinto, Ed. Marroqui, 1951, ou

l’ironie coloniale espagnole des Indiens de Tétouan

 

   C’est le récit de la vie d’une jeune modiste, Sira Quiroga, dans les mois agités d'avant la guerre civile espagnole, est empotée par un amour fou pour un homme qu'elle connait à peine. Elle quitte Madrid et s'installe avec lui à Tanger, une ville exotique et pleine de vie où tout peut arriver. Lors de la période du Protectorat, un lien fort se retrouve entre l’Amérique latine, comme une ascendance » avec le contexte marocain hispanophone en contexte latino-américain se référant principalement à la disparition de la communauté juive de Tétouan. Chez, en mettant l’accent sur le cosmopolitisme des Marocains-Juifs et le rapport type qui rattache cette communauté à l’Espagne. - www.Casade llibro.com, p.1.

 

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2. Angel Vazquez

 

    Né en 1929, à Tanger, et mort en 1980, à Madrid, Angel Vazquez, ou Angel Vazquez Molina, est un écrivain romancier et nouvelliste juif marocain de langue espagnole. Après de brèves études aux écoles françaises, italiennes et espagnoles de la ville, il part achever ses études en autodidacte, en occupant divers emplois divers pour vivre. Après l’indépendance du Maroc, il s’exile en Espagne, pays auquel il est resté tout à fait étranger (1965). Solitaire, égocentrique et auto-destructeur, il mène une vie de marginal, comme en lettres, malgré ses admirateurs fidèles. Il est l’auteur de : El cuarto de los niños, La Villa d'été (1956), Se enciende y se apaga una luz (1962),  Fiesta para una mujer sola (1964), La vida perra de Juanita Narboni, Barcelona La chienne de vie de Juanita Narboni (1976), etc.

 

La vida perra de Juanita Narboni, Angel Vazquez, Planeta, 1976,

ou l’autodérision d’une femme et d’une ville à l’agonie

 

    C’est le récit en un monologue de Juanita des différentes étapes de sa vie, confondue avec le destin du Tanger international et cosmopolite et son atmosphère. Elle y mêle les traditions, les langues, prie dans toutes les religions. Drôle et parfois méchante, elle y éprouve un peu de nostalgie. En pauvre fille, elle court les rues de ses mauvaises chaussures derrière la vie qui lui manque. Elle accumule rencontres, événements passés et présents, anecdotes et rêves hallucinant. Elle se voit condamnée à disparaître avec la cité, en pleurant, la narguant, la maudissant et la regrettant, à la fois. - www.journals.openedition.org, p.1.

 

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3. Isaac Chocrón

 

     Né en 1930, à Marrakech, au Maroc, et mort en 2011, à Caracas, Isaac Chocrón, ou Isaac Chocrón Serfaty, est un dramaturge, romancier nouvelliste, traducteur et économiste juif marocain de langue espagnole. Il est issu d’une famille juive dont le père a émigré de Melilla, puis au Venezuela, au début du XXe siècle. Fils d’Elías Chocrón et d’Estrella Serfaty, juifs séfardis, il étudie à l’Ecole Expérimentale au Venezuela de Señora de la Consolacion catholique, au Bordentown Military Institute, en New Jersey, aux USA, où il a eu un Bachelor of Arts de Syracuse University, un master de Littérature Comparée et Relations Internacionales, de Columbia University, un Ph. D. de Manchester University en dramaturgie. Il est l’auteur de : Pasaje (1954), Se ruega no tocar la carne por razones de higiene (1971), Pájaro de mar por tierra (1973), Rómpase en caso de incendio (1975), Cincuenta vacas gordas (1982), Toda una dama (1988), Pronombres personales (2002), El vergel (2005), etc.

 

Rómpase en caso de Incendio, Isaac Chocrón, Monte Avila, 1975,

ou l’impossible voyage identitaire  

 

   Si en arrivant à Tanger Benabel ressent qu’il pourrait passer pour un maure et intégrer la cité sans problèmes majeurs. Jusqu’à la fin de l’histoire, il se rend compte que son assimilation seule était un canular. Même s’il y reste mille ans, il continuera d’être un étranger et l’unique chose qui lui reste, c’est de redécouvrir la cité et le pays qui font partie. Cependant, ironiquement, avant d’entreprendre le voyage du retour, il meurt lapidé par quelques délinquants arabes. Le récit se ferme comme il s’est ouvert, et son cours se termine sans la possibilité de contempler ce qui se serait passé avec lui, une fois qu’il serait revenu, à Caracas.

www.google.com, p.1.

4. Perla Serfaty

 

     Née en 1944, à Marrakech, Perla Serfaty, ou Perla Serfaty-Garzon et Perla Korosec-Serfaty, est écrivaine une universitaire, sociologue, psycho-sociologue, et essayiste juive franco-canadienne marocaine. Elle va en France (1964). Elle fait ses études de philosophie, de psychologie et de sociologie à l’université de Strasbourg et rejoint le laboratoire du professeur Paul-Henry Chombart de Lauwe, à l’École des hautes études en Sciences Sociales, à Paris V - Sorbonne, qui dirige son doctorat d’État ès Lettres et Sciences humaines (1985). Elle est l’auteur de : Enfin chez soi ? (2006), etc.

 

Enfin chez soi ?, Perla Serfaty, Bayard et Montréal, 2006, ou

le double déplacement des femmes juives marocaines émigrées

 

    C’est le récit de femmes juives marocaines émigrées, leur l’exil, à trois des dimensions et du double déplacement du migrant, tant géographique et personnel. La relation du migrant à son nom de famille et son ancrage  local, la perte de sa place dans la société en est la première, la seconde couvrant les témoins d’attachements d’une origine culturelle, d’une foi religieuse ou politique, ou rôle mémoriel. Le choix de subir une situation politique ou sociale très difficile en est la troisième dimension du double déplacement du migrant. Voyage intime et voyage géographique donc se confondent pour nous conter deux émigrations successives, voulues et choisies, du Maroc vers un pays d'élection, la France, puis de France vers le Canada., où  ces femmes pourront-elles chercher et  trouver un « chez-soi ». - www.journals.openedition.org, p.1.

 

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5. Rafael de Cózar

 

    Né en 1951, à Tétouan, au Maroc, et mort accidentellement, en 2014, à Séville, Rafael de Cózar est un écrivain, romancier, poète, philologue, professeur juif marocain de langue espagnole. Il est docteur en philologie hispanique et professeur de Littérature espagnole, à l’Université de Séville et un vanguardismo littéraire. Il vit, durant onze ans, à Cadiz, et meurt asphyxié, en 1996, à Séville. Il est l’auteur de : El corazón de los trapos (1997), Entre Chinatown y Riverside (2015), etc.  

 

El corazón de los trapos Rafael de Cózar, Libertarias, 1997, ou le chasseur de prime égaré dans les districts de Madrid

 

   C’est le récit du linge sale de Manolito Gafotas, le personnage principal, qui à chaque fois, s’agrandit, connaissant l’amour, à la forme de Melody Martínez, sa nouvelle énigmatique compagne, et imaginant son père vêtu en romain. Bien que lamentable spectacle, il le contemple à travers ses lunettes, dans la Cavalcade des Rois. Et ses lunettes regorgent d’anecdotes et de diversions. C’est pourquoi un Noël ensemble tout peut arriver. Avec ses inséparables amis, Pêches séchées López, Yihad, Paquito Medina et Mostaza, il s’aventure chasser dans le quartier pour la prime. Ils y obtiendront beaucoup, mais il se produit une perte irréparable : l’imbécile s’égare dans les ruelles et districts de la ville de Madrid, déguisé en Superman. - www.lecturalia.com, p.1. 

 

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6. Reina Roffé

 

     Née en 1951, à Buenos Aires, en Argentine, Reina Roffé est une écrivaine, romancière et professeure juive, issue d’une famille judéo-marocaine de langue espagnole. Elle étudie le journalisme et la littérature à l’université locale. Elle est l’auteure de : Llamado al Puf (1973), Monte de Venus (1976), La rompiente (1987), El cielo dividido (1996), etc.

 

La rompiente, Reina Roffé, Universitaria de Veracruz, 1987, ou

la chasse d’une identité exclusive dans une société partiale

 

     C’est un récit en spirale entrelacé, autour de deux axes, d’un voyage au cours tronqué dans lequel la narratrice se préoccupe d’une période historique de terreur, des dictatures militaires, mais en en éloignant la représentation brutale, la mention des espaces et des temps, avec la volonté d’en explorer les virtualités sur la répression sexuelle et la discrimination sexiste d’une société partiale et effrayée. Cela tend vers une chasse d’une identité exclusive, fragmentée dont le chasseur est ambigu interlocuteur qui charge l’histoire narrée par le protagoniste avec les restes d‘une histoire de vie en soi. - www.google.com, p.1.

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7. Antonio Lozano

 

    Né en 1956, à Tanger, et mort en 2019, aux Grandes Canaries, Antonio Lozano est un écrivain, romancier, dramaturge et conteur juif marocain de langue espagnole. Sur l'île de Grandes Canaries, il était conseiller municipal, chargé de la culture en y organisant des festivals de théâtre et de conteurs dont il continue de s'occuper jusqu’à son décès. Il y était professeur de français. Il est l’auteur de : Harraga (2002), Donde mueren los ríos (2003), Las cenizas de Bagdad (2008), La sombra del Minotauro (2011), Un largo sueño en Tánger (2015), El desfile de los malditos(2019), etc.            

 

Harraga Antonio Lozano, Latinoir, 2008, ou la

terrible aventure de rejoindre un Eldorado au nord du Détroit.

 

    C’est un récit sur la question de l'immigration clandestine entre le Maroc et le Sud de l'Espagne. Conduit par le personnage principal, un jeune garçon de café tangérois sonde le monde sombre du trafic des êtres humains et des intérêts économiques et politiques agissant des deux rives du Détroit de Gibraltar. Mais il est surtout ce une plongée dans le parcours intérieur de l'émigrant qui se lance désespérément dans une mortelle terrible aventure avec l'espoir de rejoindre un Eldorado au nord du Détroit. - www.babelio.com, p.1.

 

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8. Pilar Quirosa

 

     Née en1956, à Tétouan, au Maroc, et morte en 2019, à Almería, en Espagne, Pilar Quirosa-Cheyrouze est une écrivaine, critique et romancière juive marocaine de langue espagnole. Elle s’installe à Almería (1969). Sœur de l’historien Rafael Quirosa-Cheyrouze y Muñoz, elle est licenciée en philosophie et lettres, en préhistoire et histoire antique, de l’Université de Grenade. Elle collabore aux médias. Elle est l’auteure de : Azul tristeza (2006), El Faro de Nerea (2009), Tiempo de espigas (2012), Séptima Cornisa (2015), etc.

 

Tiempo de espigas, Pilar Quirosa, Tebeos, 2012, ou le drame à

Tétouan d’Almeria d’une mémoire sentimentale du passé

 

   C’est un récit à Tétouan, depuis Almeria, camouflant un drame social et une mémoire sentimental du passé. Dans la Cité de Altea, à Alicante, en un torrent vital se déploie vers d’autres espaces espagnols, dont Madrid, les casernes militaires de Leon et Burgos, lors des convulsions des années soixante-dix. Le narrateur y rend hommage à la femme comme symbole de la douleur d’une société, une femme qui tente de se réconcilier avec elle-même et qui fuit les démons de sa chair, les mêmes démons que  chez beaucoup de femmes, dans la situation du personnage principal poursuivant leurs victimes, en dépit des autres, tirant profit d’un système démocratique et social sensibilisé à la violence du genre et aux droits des enfants. Là, l’amour envers son compagnon sentimental, alors victime d’une calomnie pour abus sexuel, vit le traîne l’humiliation publique des justiciers, dévoilant que les hommes sont l’unique animal au monde à lutter contre eux-mêmes. - www.resenyasliterarias. Blogspot. com, p.1.

 

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9. Mois Benarroch

 

   Né en1959, à Tétouan, au Maroc, Mois Benarroch est un écrivain romancier et poète juif marocain de langue espagnole. A l’âge de trois ans, il émigre avec ses parents en Israël. Il écrit des poésies à l’âge de quinze ans, en anglais, puis en hebreu et finalement dans sa langue maternelle, en espagnol castillan. Il et l’auteur de : En las puertas de Tánger (2016), Raquel Disse (2020), Lucena (2020), etc.

 

En las puertas de Tánger, Mois Benarroch, 2016, ou

la quête d’un frère illégitime héritier perdu

 

   C’est le récit de la famille juive des Benzimra, dont à sa mort, le père laisse un testament lui annonçant l’existence d’un fils illégitime, fruit de sa relation avec une femme musulmane du Maroc. Pour avoir l’héritage, sa famille doit faire son possible pour le trouver. Entreprenant un voyage pout Tétouan, le narrateur découvre des lieux tant distincts comme à Jerusalem, Madrid, New York et Paris, à la quête de son frère perdu, voyage qui lui fait confronter les races marocaines avec son judaïsme, à s’interroger sur son identité, une expérience, après laquelle il ne peut plus revenir à être lui-même. Cette vue lui fait redécouvrir comment vit la société israélite en plein conflit séfardi- asquenazi, les liens et tensions entre le monde arabe et l’Europe, la culture du Moyen-Orient et occidentale, un monde souvent flou, face à nos moyens de communication. - www.amazon.fr, p.1.

 

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10. Esther Bendahan

 

    Née en 1964, à Tétouan, d’une famille séfarade espagnole, Esther Bendahan est une écrivaine, romancière, philologue et psychologue juive hispano-marocaine de langue espagnole.  Elle étudie la psychologie, la philologie française, à Madrid. A présent, elle est sous-directrice du programa de TV2 Shalom et écrivant régulièrement des articles et reportages dans divers médias. Elle est coauteure de : Soñar con Hispania (2002), Déjalo, ya volveremos (2006), La cara de Marte (2007), El secreto de la reina persa (2009), Pene (2011), Tratado del alma gemela (2012), Diario del mes de elul (2019), Si te olvidara, Sefarad (2020), etc.

 

Déjalo, ya volveremos, Esther Bendahan, Seix Barral, 2006, ou

Reina la petite fille juive séfarade de Tétouan

 

   C’est le récit de la petite fille Reina d’une famille juive de Tétouan a en mémoire qu’elle est descendante de séfarades du nord du Maroc souffrant de harcèlements et de tensions sociaux. A sa septième année, son monde se démêle en une crise d’hostilité ambiante et se convertit en spectatrice innocente des secrets de sa famille et de danger incapable d’interpréter la gravité et les conséquences des conflits entre deux cultures. C’est le fait du premier exil d’une famille séfarade en Espagne relatant le maintien d’une grande tension entre forces adverses. Elle évoque par son imagination une vue réflexive, le jeu de faux passeports, inventant la vie des passagers, l’histoire des poissons, un bateau chargé d’exilés dont le naufrage marque la mémoire séfarade, dans un monde difficile d’adultes imposant le repentir à sa famille juive et à son peuple en Espagne. - www.amazon.fr, p.1.

 

II. Les récits de vie des écrivains judéo-marocains

de langue espagnole entre : 1866-2021

 

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1. R. Yishaq bar Vidal Ha-Serfaty

 

    Né en 1866, à Tétouan, et mort en 1941, à Tétouan, Yishaq bar Vidal Ha-Serfaty, est écrivain, rabbin et shekh juif marocain de langue espagnole. Il était le fils du R. Vidal, shekh de la communauté de Tétouan et de Sarah Yaaqob Obadiah. Avec son père, ils doivent avoir préparé par le rabbinat pour le jeune âge à commencer à exercer l’office, près de quinze ans. Ses ancêtres, selon l’œuvre d’un document du Musée Sefardí, remonte à Rabenu Tam, Jacob ben Meïr, dit Rabbénou Tam, c'est-à-dire le parfait, l’intègre. Il est l’auteur de : Libro Registro de Circuncisiones (1941), etc.

 

Libro Registro de Circuncisiones, R. Yishaq bar Vidal Ha-Serfaty, B.  Sefarad, 1941, ou la communauté sous le Protectorat Espagnol

 

     C’est un récit indiquant les circonstances de 1901, à Tétouan, les années d’une meilleure stabilité politique coïncidant avec en grande partie le Protectorat Espagnol, ayant truqué un meilleur équilibre économique et de meilleures conditions d’hygiène et salubrité, facilitées par la scolarisation, assainissement des maisons, diminution des épidémies comme la conséquence des mesures à l’intérieur des cités, facteurs importants qui favorise le nombre de naissances. Pour se référer à l’an 1888, il n’y a pas d’explication fondée de cette politique économique ou sociale, mais la communauté de Tetuán vit à ce moment un période de paix, l’école de la AlU fonctionne pour les garçons et les filles, aussi les le banditisme disparait et d’autres l’arrivée des émigrés positive. Cela laisse penser que pour la communauté, il existe un climat de d’espérance. - www. google.com, p.1.

 

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2.  Isaac Laredo

 

    Né en 1866, à Tanger, et mort 1946, à Tanger, Isaac Laredo Isaac est un écrivain, journaliste, sociologue et dirigeant communautaire juif marocain. Il est l'auteur de : Memorias de un Viejo Tangerino (1935), etc.

 

Memorias de un viejo tangerino, Isaac Laredo, Bermejo, 1935, ou

les portraits des membres de la communauté juive de Tanger

 

    C’est le récit des mémoires restituées par un doyen des journalistes de Tanger, un doyen des journalistes de Tanger, retraçant les portraits des membres de la communauté juive de Tanger, et enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur et d'une carte de visite de celui-ci. Les premiers chapitres décrivent la géographie de la cité et ses monuments, ses personnalités juives musulmanes et européennes, dont les espagnols. Le chapitre XXI y traite de l’apparition de la presse, sous le protectorat et des journaux séfarades y espagnoles. Alors le chapitre XXXI relate la vie de la communauté juive tangéroise. - www.proyectos.cchs. csic.es , p.1.

 

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3.  Solly Lévy

 

     Né en 1939, à Tanger, Maroc, et mort en 2020, à Montréal, Solly Lévy est un professeur et écrivain juif marocain de langue espagnole. Il enseigne dans les écoles de l'Alliance Israélite Universelle, au Maroc. il a mené, durant près de trente ans, une carrière d'enseignant dans une école secondaire de Montréal, au Canada. Il est l’auteur de : El libro de Selomó (2007), El segundo Libro de Selomó (2008), etc.

 

El libro de Selomó, Solly Lévy, Hebraica, 2007, ou

les mémoires de la vie à Tanger et au Canada des Séfardis

 

   C’est le récit, en deux tomes, dont l’un porte sur la prime enfance et l’adolescence du narrateur à Tanger et le second, évoque sa vie adulte au Canada. Ils s’y croisent plusieurs livres. En outre, il évoque des études autour de la langue des séfardis du nord du Maroc : la jaquetía. C’est aussi une exposition des mémoires sur la langue vernaculaire. Il y va de la volonté de raconter le fait en lui-même de la conservation de sa langue maternelle sérieusement menacée d’extinction. - www.google. com, p.1.

 

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4.  Saadía Cohén

 

    Né en 1940, à Tétouan, au Maroc, et mort de la pandémie de covid-19, en 2020, à  Miami, aux USA, Saadía Cohén, ou Saadía Cohén Zrihen, est un écrivain, impresario, philanthrope et homme d’affaires, leader juif marocain de langue espagnole. Il fonde une entreprise commerciale et économique, au Venezuela (1870-1980). Membre attaché à la communauté séfardie de Caracas, et d’Afrique du Nord, au Maroc, et particulièrement de Melilla, sa ville natale, il développe une importante activité de relations internationales. Il est l’auteur de : Tetuán : recuerdos de mi ciudad natal (2000), etc.

 

Tetuán : recuerdos de mi ciudad natal, Saadiá Cohén, S. Cohen,

2000, ou l’amour pour la communauté séfardie de Tétouan  

 

    C’est un récit né de l’amour du narrateur pour sa communauté séfardie et sa ville natale, Tétouan, et se préoccupant de leur situation vénézuélienne et américaine émane son écrit mémoriel décisif et partisan d’un mouvement de reconnaissance de la nationalité espagnole des descendants des juifs expulsés par les Rois Catholiques et par l’Edit de Grenade de 1492. Il relate l’immigration des juifs séfardis du nord du Maroc, après l’indépendance du Maroc en 1956, jusqu’à 1970, dont ses parents, nés à Larache, qui partent pour le Venezuela, parmi la communauté juive et créole, en 1957. Il démontre l’affection qu’il sent pour sa cité d’origine, outre ses liens à l’Espagne, où sévit la faim, la pénurie, la misère sans apercevoir de nostalgie ou de hantise. - www. google.com, p.1.

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5. Solly Lévy Jacobo Israël Garzón

 

     Né en 1942, à Tétouan, Jacobo Israël Garzón est un écrivain, vulgarisateur culturel juif marocain de langue espagnole. Il est président de la Communauté Juive de Madrid (2001-2008). En 2003 préside la Fédération de Comunidades Judías de España.​ En 2011, il reçoit pour son œuvre la Gran Cruz de la Orden del Mérito Civil. Il est l’auteur de : Crónica de una familia tetuaní (2003), En un tiempo sin libertad. Semblanzas de una Sefarad inhóspita (2010), etc.

 

La Crónica de una familia tetuaní, Jacobo Israël Garzón, Hebraica,

2003, ou le monde magique de la judéité de Tétouan 

 

    C’est le récit d’une introduction dans le  monde  magique  de  la  judéité de  Tétouan  de  la  bouche d’une  mère,   une fille cultivée et éduquée que apprend à la maison de son enfance dû à l’importance de la famille  et de l’amour pour  tout  juif,  vœux  qui  perdure  jusqu’à la fin de ses jours. Etre une famille sioniste, pour laquelle il n’est pas étrange que deux progénitures se meuvent à Israël, où vivent quelques-uns de ses fils, et où ils finiront leurs jours comme bons juifs.  Sans ambages est l’étonnante fin de la décision de la Guerre des Six Jours, en 1967, quand elle a laissé sentir la peur de la réaction possible de la population musulmane et dans l’humeur des juifs marocains qui sont toujours restés dans la Royaume Alaoui, alors que se propage la nécessité de partir de là.  Elle relate une relation intime à la vie traditionnelle, tant attachée aux coutumes et traditions juives non sans problèmes, que tant d’événements familiers ont affectée profondément. - www.google.com, p.1.    

 

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6. Elie Benchetrit

 

    Né en 1945 à Tanger, Elie Benchetrit est un écrivain, dramaturge, romancier et poète juif marocain de langue espagnole. En 1945, il quitte le Maroc pour s'installer à Jérusalem avec sa famille. Il se rend en France (1967). Puis il arrive à Montréal des années plus tard, après avoir vécu en Israël et en France. Il est l’auteur de : El Mazal de los pobres, etc.

 

El Mazal de los pobres, Elie Benchetrit, Hebraica, 2017, ou

la chronique sentimentale de Tanger à la fin des années cinquante

 

   C’est le récit attachant du protagoniste David, un juif de Tanger, jouant sur un mélanges de coutumes et une chronique sentimentale de la cité internationale qui fin par disparaître à la fin des années cinquante. Il restitue l’histoire contemporaine de la décomposition de l’ancienne ville internationale et la diaspora juive du Maroc moderne avec les peines et les allégresses de celle-ci inoubliables et exemplaires, point d’un groupe d’amis du protagoniste David, composé de musulman, d’un espagnol et d’un juif riche et d’autres pauvres, sur le  Boulevard Pasteur et à Marshan.

www.esefarad.com, p.1

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7. León Aflalo

 

    Né en 1949, à Tánger, León Aflalo est un impresario et écrivain juif marocain de langue espagnole. Il fait ses études à Paris et réside à Madrid, depuis 1975. Il y poursuit son œuvre dans le monde de l’entreprise avec la publication de livres et d’articles. Il est l’auteur de : Los muertos de Roni Crónicas confusas y antiguas, soñadas y verdaderas, de dos familias judías, entre Tánger y Tetuán (2004), Tucán y otros relatos 2008), etc.

 

Los muertos de Roni Crónicas confusas y antiguas, soñadas y verdaderas, de dos familias judías, entre Tánger y Tetuán, León

Aflalo, Hebraica, 2004, ou la communication magique avec

de grands-parents morts à Tanger et Tétouan

 

    C’est le récit de la restitution par le narrateur de l’histoire de sa famille, spécialement de quelques-uns morts, avec lesquels il paraît tenir une communication magique. Il se centre fondamentalement sur l’histoire de ses grands-parents, Aarón Afriat et Preciada Bendelac. Ensemble, ils sont très jeunes, 1918, elle de surpartum, lui treize mois après de de grippe espagnole, alors qu’ils étaient sur la péninsule à passer une commande de deux pierres tombales en granit. Ensemble défilent les grands-parents, oncles et tantes et ses propres parents. Il reconstitue l’histoire d’une famille tétouanaise qui se transpose à Tanger, racine d’une attente avec une bombe sur la place d’Espagne à Tétouan, qui avait pour objectif le Consulat de Hollande où exerce l’arrière-grand-père du protagoniste et père de Preciada, Samuel Bendelac.- www.google.com, p.1.

 

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8. Sergio Barce

 

     Né en 1961, à Larache, au Maroc, Sergio Barce est un écrivain, romancier et journaliste juif marocain. Il est licencié en droit et membre du Grupo Generación BiblioCafé et membre d’honneur l’Asociación de Escritores Marroquíes en Lengua Española. Il est l’auteur de : En el jardin de las Hesperides (2000), El Libro de Las Palabras Robadas (2016), El Labirinto de Max (2018), En Malabata (2019), Una puerta pintada de azul (2020), etc.

 

Una puerta pintada de azul, Sergio Barce, del Genal, 2020, ou la

nostalgie d’un temps et de personnes qui ne reviendront plus

 

    C’est un récit conjuguant huit histoires ayant pour thème central le souvenir du passé du narrateur-auteur, un souvenir chargé de nostalgie pour un temps et des personnes qui ne reviendront plus. Comme d’habitude, la ville de Larache, au Maroc, accapare toutes ses imageries, où il a vécu son enfance et reçu de ses parents et amis l’information sur les personnes, actes édifices, entreprises, coutumes locales et le reste des activités exercées par eux ou par leurs connaissances. La population, en son temps sous le Protectorat espagnol, réunit une aimable compagnie et amicales relations de trois cultures : chrétienne, musulmane et hébraïque. - www.elplacerdelalectura.com, p.1.

 

III. Les contes des écrivains judéo-marocains de

langue espagnole entre : 1866-2021

 

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1. Jacobo Bentata

 

   Né en 1895, à Tánger, et mort en 1962, à Caracas, Jacobo Bentata est un écrivain, journaliste, animateur culturel, juif marocain de langue espagnole. Il est rédacteur de : El Mogrebí marocain de langue espagnole. A l’indépendance de Maroc, comme d’autres de la communauté hébraïque, il émigre au Venezuela. Il est l’auteur de : Cuentos El juglar de los zocos (1930), Tánger y la política internacional (1932), etc. 

El juglar de los zocos, Jacobo Bentata, C. Iberoamericana, 1930, ou

la hantise d’un un monde fantastique de légendes la nuit

 

    C’est le récit de Rahma, une femme qui se soigne bien, en s’aidant fortement, comme aime le faire les filles à ses yeux : mais cela n’empêche pas son indolence naturelle et sa mollesse de se renforcer, avec plus de fréquence que convenu. Et viennent les heures d’échapper rapidement de soi, où elle se voit vivre dans un monde fantastique de légendes qui la hante tant la nuit.  «Allah est le plus généreux d’entre les généreux – pense-t-elle – si elle prévient manifester son appréhension du señor El Larbi qui lui rendra visite et les merveilles qui seront aussi à prévenir, une eau qui rend visite à tous et tantôt où elle reste nue. Si Allah le veut… » Et sur sa voie, elle se perd dans un labyrinthe de fringale et de discours, se montrant l’eau courante, les cigales et les oiseaux chanter et les chemins de lavande à franchir et à s’y enfermer. - www.google.com, p.1.

 

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2. Dora Bacaicoa

 

     Née en 1928, à Buenos Aires, en Argentine, et morte en 2001, à Malaga, en Espagne, Dora Bacaicoa, ou Dora Bacaicoa Arnaiz, est une écrivaine, conteuse, archiviste bibliothécaire juive, d’une famille séfardie Castillane marocaine de langue espagnole. Etant enfant, ses parents arrivent avec elle, à Tétouan sous le Protectorat espagnole, au Maroc. Elle y fait ses études secondaires avant de partir continuer sa formation, à Grenade, à la Faculté de philosophie et Lettres, et en sort licenciée en philologie Romaine. Depuis 1950, elle devient professeure d’histoire et de géographie du Maroc au Centro des Estudios Marroquíes, puis enseignante du secondaire. Elle fait partie du groupe des intellectuels et littérateurs autour des revues Tamuda et Ketama, à Tétouan. Après 1956, elle revient au Maroc indépendant, pour collaborer à l’organisation des bibliothèques générales, à Tétouan et Tanger (1962-1997). Elle est l’auteure de : El cuento Al-Mus’ura de Sid Ahmed Ben Ad Es-Selam El-Bakkal (1953), Zohora la negra y otros cuentos (1955), etc.

 

Zohora la negra y otros cuentos, Dora Bacaicoa, L. Cremades,

1955, ou l’infidèle à sa femme stérile menacée de répudiation

 

   C’est le récit du conte ‘Carmen Martín de la Escalera’, l’un des contes du recueil, où Abselam qui se sent infidèle à sa femme, cependant, l’accuse d’être la responsable. Il lui dit que si elle avait un fils ou une fille ; non à rester tout son temps à bailler aux corneilles. A son épouse qui n’échappe le soir à la menace de la répudiation, pour lui, n’a qu’à ‘baisser humblement la tête’, sans oser prononcer aucune plainte pour en savoir plus. - www.google.com

 

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3. León Cohen Mesonero

 

    Né en 1946, à Larache, León Cohen Mesonero, sous le Protectorat español. Il est docteur en sciences chimiques de l’Université de Sevilla (1986). Jusqu’à 2017, il est professeur à l’Université, en matière de d’ingénierie chimique recherche de l’Université de Cadiz. Il est l’auteur de : Cabos sueltos (2004), La memoria blanqueada (2006), Relatos sobre los judíos sefarditas de Marruecos (2011), Tributo a dos ciudades : Larache y Tanger (2020), etc.

 

Relatos sobre los judíos sefarditas de Marruecos, León Cohen Mesonero, Hebraica, 2011, ou le pittoresque du paysage

d’enfance retrouvé à Larache

 

    Le pittoresque des contes inspire l’obsession de recouvrer le paysage d’une enfance à Larache et de se représenter en images l’histoire quotidienne qui disparaît avec la mort de ses protagonistes. Lieux et personnes forgent un même objectif, constituant en leur unité une réalité déclarée qui prime le déroulement du récit dépassant l’intérêt de l’action.  Cette identité qu’il renonce à raconter, l’enfonce dans la recherche des vies quotidiennes, en mettant l’accent sur les plus élégiaques et les plus existentielles, comme : Rosa teñido de gris o vice versa : Mi abuela Luna, La muerte del padre : Trilogía, o la enternecedora Carta al padre, Rachid y el señor Levy, El fisonomista o El linotipista de el Heraldo de Marruecos, où réalité et fiction s’entremêlent. - www.tarbutsefarad. com, p.1.