viernes, 23 de septiembre de 2022

Pte anthologie de la femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue française, Dr. SOSSE ALAOUI Med.

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

 

 

 

                                   

 

 

 

 

 

 

 

PETITE ANTHOLOGIE DE LA FEMME VICTIME ET JUSTICIÈRE

 DANS LE ROMAN SOCIAL ET POLAR MAROCAINS

DE LANGUE FRANÇAISE 

1982 - 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2022

Introduction

      A vouloir interroger l’image de la femme, corpus à l’appui, dans le roman marocain tant social que polar de langue française, nous avons été amenés à dégager le champ thématique suivant d’une : «Petite anthologie de la femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue française».  Nous est témoin d’un point de vue historique, à cet égard, Jean-Christophe Catalon spécifiant : « Le triomphe du roman en Europe entre le début du XIXe siècle et le début du XXe est lié à un projet littéraire qui a fait de cette forme narrative un instrument privilégié d’investigation de la réalité sociale. […] Le roman social [v. ici le roman social marocain de langue française] est également contemporain de l’émergence des sciences humaines, avec Saint-Simon, Fourier, Comte, Le Play, Durkheim, etc., dont il se nourrit, mais auxquelles il fait aussi concurrence, car ses auteurs affichent clairement une intention savante et didactique. » - «Le roman social», www.alternatives-economiques.fr, p.1. De même pour ce qui est ici du polar, Jane Austen note : «Malgré des débuts difficiles, le roman policier a réussi à s’imposer pour devenir l’une des littératures de divertissement les plus populaires au monde : un roman sur quatre vendu dans le monde est un roman policier ! Mais depuis son apparition, il a beaucoup évolué, il a subi des mutations. […] On le confond souvent avec le polar, sauf que le polar, c’est juste le surnom du roman policier, et pas un sous-genre. Le thriller est donc un genre de polar [v. ici le roman polar marocain de langue française].» - «Panorama des différents genres du roman policier», www.alivreouv ert.net, p.1. D’où l’exploration des axes thématiques suivants :

 

I. La femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue    française :

1.  La femme victime dans le roman social marocain de langue    française.

2.  La femme justicière dans le roman social marocain de langue    française. 

I. La femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue    française :

II. La femme victime et justicière dans le roman polar marocain de langue    française :

1. La femme victime dans le roman polar marocain de langue    française.

2. La femme justicière dans le roman polar marocain de langue    française. Aussi verra-t-on notamment :

   I. La femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue    française :

   A inspecter l’axe thématique de la femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue    française, Anissa Benzakour Chami indique : « Dans les romans des Marocains [v. le roman social et polar marocains de langue française], l'apparition du corps féminin reste caractérisée par la faiblesse et la fragilité ; sa description vague reflète la perception masculine de la femme et traduit aussi la réalité de la socialisation de celle-ci. Dans les premiers romans des années cinquante, c'est la mère au détriment des autres femmes qui jouit seule d'une place privilégiée et qui se trouve toujours mise en avant. […] Au-delà de l'intrigue, le corps de la femme fait corps avec l'écriture. Et le roman se révèle enfin une œuvre de chair.» - «La littérature féminine au Maroc : de la posture politique à la poétique de l'Être», www.ub.edu, p.1.

  1. La femme victime dans le roman social marocain de langue    française 

 

   Au sujet de l’axe thématique de la femme victime dans le roman social marocain de langue française, relevons avec Justin K. Bisanswa : «Quelle qu'en soit la perspective, l'analyse du roman francophone [v. ici le roman social marocain de langue française] dégage chez les écrivains [-es] un sens du social qui traduit, d'une part, leur sensibilité aux circonstances et aux contingences singulières de la vie des êtres [v. la femme victime et justicière dans le roman social marocain]. […] Malgré ce qu'en pense une certaine tradition critique, l'intention véritable du romancier francophone n'est pas de copier le monde, à peine d'en imiter la vie, mais de procurer de l'un et de l'autre un équivalent en modèle réduit et d'ériger le roman en vaste duplicata métonymique de l'univers, d'un certain univers.» - «Le sens du social dans le roman francophone», www.fabula.org, p.1.

  2. La femme justicière dans le roman polar marocain de langue    française 

    Quant à l’axe thématique la femme justicière dans le roman polar marocain de langue    française, De la femme justicière dans le roman social marocain, soulignons avec Rachid El Kourri : «L’univers romanesque [v. ici la femme justicière dans roman social marocain de langue française] des écrivaines [-s] marocaines [-s] est meublé de thèmes [v. axes thématiques ] qui relèvent du quotidien difficile de la femme marocaine : l’oppression, la frustration sexuelle, l’injustice [v. la femme justicière], l’inégalité, la marginalisation, le sexisme, la phallocratie...les romancières [-s] […]. L’écriture romanesque n’est pas que littérature pour les écrivaines [-s], mais un outil précieux pour s’affirmer et plaider [v. la femme justicière] pour des droits jugés fondamentaux.» - «Le roman féminin au Maroc : Un Itinéraire de combattantes », www. revues.imist.ma, pp.139-150.

     II. La femme victime et justicière dans le roman polar marocains de langue française :

     Au fait de de l’axe thématique de la femme victime et justicière dans le roman polar marocains de langue française, Angela Daiana Langone remarque en particulier : «Le Maroc semble être, au cours des années 2000, le pays arabe le plus prolifique dans la production des romans policiers. Après un bref tour d’horizon sur le polar arabe en général, notre analyse se focalisera sur les lieux évoqués dans la production marocaine et sur l’interaction entre le réel et la représentation littéraire [v. de la femme victime et justicière dans le roman polar marocains de langue française]. Ancré dans la réalité sociogéographique de la ville, le genre du polar est un véritable sismographe du réel qui enregistre les mutations en cours au Maroc.» - « Le polar marocain du troisième millénaire. Tradition, mondialisation et représentation de l’espace », www.academia.edu, p.215.

 

    1. La femme victime dans le roman polar marocain de langue française :

     Pour ce qui est de l’axe thématique de la femme victime dans le roman polar marocain de langue française, Elsa Zotian observe en général : «Depuis les années soixante-dix du siècle écoulé, […] et l’apparition de nouvelles formes romanesques mi-littéraires, mi- policières, les théoriciens commencent à s’interroger sur l’avenir de la littérature noire et les risques qu’elle court si elle poursuit ses « mues » successives. […] On peut remarquer, d’autre part, que beaucoup d’auteurs de polars ont contribué à la « littérarisation » du roman policier et à son accession progressive à la sphère de la grande littérature [v. la femme victime dans le roman polar marocain de langue française] et ce, en valorisant ou, pour reprendre l’expression de Jean-Marie Schaeffer, en « travaillant » l’une des composantes du genre.» -  «Les nouveaux avatars du roman policier», www.calenda.org/373317, p.1.

                    

  Ainsi est-il de Marc Gontard relevant en ce sens : «Certes, la production [v. du roman polar marocain de langue française] reste encore assez faible et la plupart des romancières [v. et romanciers] n’en sont qu’à leur première publication. Toutefois, depuis Aïcha la rebelle (1982) d’Halima Benhaddou les titres se succèdent […] de manière continue : Leila Houari (1985), Noufissa Sbaï (1987), Nouzha el Fassi (1990), Fatiha Boucetta (1991), Rachida Yacoubi (1995), Hanan El-Cheikh (1995), Bahaa Trabelsi (1995)... Pour ces romancières l’urgence étant de témoigner de la difficulté des relations homme-femme dans une société patriarcale et musulmane. […] Autour du personnage central gravitent généralement d’autres figures de femmes [v. de la femme victime dans le roman polar marocain de langue française] qui expriment, selon les milieux sociaux ou les contextes familiaux, les possibles existentiels de l’être féminin au Maroc.» - «Le Roman marocain de langue française »,

www.limag.com, p.1. Par ailleurs, se profile :

    2. La femme justicière dans le roman polar marocain de langue française :

    Concernant la femme justicière dans le roman polar marocain de langue française, Anastasia Dauriac relate : «Féminisme, néo-féminisme, misandrie [misogynie] : la controverse Alice Coffin relate : « Selon Eva Illouz, sociologie directrice d’études à l’EHESS et auteure de la troisième et dernière tribune, le néoféminisme est de plus en plus attaqué. […] C’est pour cela que selon cette sociologue les réseaux sociaux représentent une aubaine pour les femmes, elles qui étaient habituées à l’indifférence généralisée du corps policier [v. ici la femme justicière dans le roman polar marocain de langue française] […]. Parfois ce type de féminisme [v. des femmes justicières dans le polar marocain de langue française] prend l’aspect de «croisades puristes et de justice sommaire », mais c’est selon elle en partie à cause des faibles moyens dont les femmes disposent pour changer les comportements de domination.» - «Féminisme, néo-féminisme, misandrie [misogynie], la controverse Alice Coffin », www.lycee francois 1.net, p.1.

 

   Pour conclure cette exploration panoramique réflexive en guise d’introduction à cette «Petite anthologie de la femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue française», toujours ouverte sur le futur, extraits du corpus à l’appui, citons cette réflexion appréciative générale d’Ismaël Eluassi : «La violence […] faite aux femmes est devenue un phénomène planétaire !  De même au Maroc, décrire plus particulièrement le statut de la femme renvoie certainement à la problématique de l’égalité de genre [v. ici la femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue française]. Mais pas seulement ! Car, la question de la discrimination et de la violence faites aux femmes marocaines est souvent passée sous silence et rarement prise en charge. […]. Or, le fait de garantir les principes d’égalité et de justice interpelle en même temps le processus de démocratisation de l’espace public et la conscience de toutes les forces vives de la société marocaine.» - «Le statut de la femme marocaine : la situation de et la situation de facto», www.hal.uca.fr, pp. 173-208.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I. La femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue française : 1982-2021

 

   En ce qui concerne le contexte et la situation la femme victime et justicière dans le roman social et polar marocains de langue française : 1982-2021, remarquons notamment avec Salima Massoui et Michaël Séguin à cet égard : «En contexte marocain, ceci permet d’appréhender l’expérience de violence conjugale des femmes [marocaine] de milieux populaires non pas comme l’unique résultat du patriarcat, mais également le produit de rapports intergénérationnels et/ou de classes. En effet, tel que l’ont démontré diverses études […], la domination de l’époux n’est pas qu’affaire d’hommes (père, frères, mari, fiancé ou fils) puisqu’il est un type de femme qui peut fortement accentuer son assujettissement : sa belle-mère.» - «Enquêter sur la violence conjugale au Maroc : les défis d’un féminisme intersectionnel du positionnement»,  www.erudit.org, p.1. Citons-en à titre d’exemples :

 

1. Contexte et situation de la femme victime dans le roman

social marocains de langue française 

 

·  Souad Bahéchar, Ni Fleurs ni couronnes, Ed. Le Fennec, 2000, ou : La fillette victime de sa féminité innée enfant bannie de ses parents et de sa son village :

 

    Née en 1953, à Casablanca, Souad Bahéchar est une écrivaine et romancière marocaine de langue française. Elle vit et travaille à Tanger. Elle fait des études d'art et d'archéologie à l'université Paris-Sorbonne. De retour au Maroc, elle s'installe à Tanger où elle vit et travaille. Elle enseigne l'histoire de l'art à l'Institut supérieur international de tourisme, et est nommée conservatrice du musée d'Al Kasbah, abritant des collections archéologiques et ethnographiques. Elle dirige ensuite une galerie d'art, la galerie Tanjah Flandria (1990-1993). Elle fait un séjour en Allemagne, puis retourne à nouveau à son pays natal. Elle est l’auteure de : Ni fleurs, ni couronnes (2001), Le concert des cloches (2005), etc.

 

Extrait :

 

 (Le récit raconte la vie de Chouhayra, une jeune fille, la troisième fille d'un couple Lemriss qui veut avoir un héritier mâle, est abandonnée pendant son enfance des siens et de son village dans une forêt)

     «La pinède était son abri le plus sûr» et la mer était sa protectrice». [...] La lumière baissait, les trottoirs se vidaient, il lui fallait trouver un gîte pour la nuit. Elle régla ses consommations, [...] suspendit le sac à son épaule et prit la direction de la plage. La fille des Mramda se tournait vers la mer pour Trouver un abri. Elle sortit de la pinède et marcha vers la mer pour s'y laver de leurs mains, de leurs cris. Les vagues allaient et venaient entre ses jambes écartées, détachant de la peau brûlée les résidus du bois carbonisé. La douleur était en elle, lancinante, ininterrompue. Quand elle se sentit purifiée, elle se pencha sur ses blessures.» - www. archipel.uqam.ca, p.47.

 

·   Halima Ben Haddou Aïcha la rebelle, Ed. Jeune Afrique, 1982, ou : la femme victime de sa naissance illégitime adoptée se fait malgré son mauvais sort ange gardien d’autrui :

 

   Née en 1954, à Oran, en Algérie, de parents marocains, Halima Ben Haddou est une écrivaine et romancière marocaine de langue française. À l'âge de 11 ans, elle est atteinte de paraplégie : les médecins diagnostiquent une poliomyélite. Son handicap l'empêchant d'aller en classe, elle doit cesser ses études. La lecture devient alors son refuge. Elle s'adonne aussi à son autre passion, le dessin. En 1973, elle suit ses parents au Maroc, à Oujda d'abord, puis à Monte Arruit, près de Nador. Mariée (1985), elle vit aujourd'hui dans la région parisienne et écrit toujours. Elle est l’auteure de : Aïcha la rebelle (1982), L’orgueil du père (2010), etc.

 

Extrait 

 

   (C’est l’histoire aventureuse d’Aïcha, fille naturelle marocaine, victime d’un couple rejet du rang social de la mère la famille du père, du début du XXe siècle, sous la colonisation espagnole au nord du pays).

 

  «Au  seuil    elle  se  trouvait,  Aïcha  remarqua  un  inculpé  au  visage  tuméfié  et  dont  la tempe  droite saignait.  Il  refusa  de  répondre  à  une  question  que  lui  posait  l’officier. Celui-ci se leva, la figure sévère, donna sur la table un coup de poing rageur et posa de nouveau sa question. Imperturbable, l’inculpé se contenta d’un regard de mépris. Aïcha admirait son sang-froid. » - www.docplayer.fr, p.235.

 

·  Abigail Assor, Aussi riche que le roi, Ed. Gallimard, 2021, ou : la jeune fille étrangère d’une prostituée de bidonville victime à sa sortie du lycée d’un jeune riche, rejetée la mère de ce dernier :

 

    Née en 1990, à Casablanca, Abigail Assor est une écrivaine et romancière marocaine de langue française. Après son baccalauréat, elle quitte Casablanca pour suivre une prépa littéraire à Paris, au lycée Henri IV. Après des études de sociologie et de philosophie, à Londres, elle a travaillé dans la communication culturelle et l'art contemporain, avant de se consacrer à l'écriture. Elle est l’auteure de : "Aussi riche que le roi"  (2021), etc.

 

Extrait 

 

  (C’est le récit de Sarah, aux années 90, une jeune française de seize ans, égarée dans un bidonville de Casablanca avec une mère prostituée, tente de s’en sortir en l’épousant un fils de riche union rejetée par la mère de celui-ci).

 

   «Il y avait l’odeur des brochettes, les gars des tables Coca-Cola qui la sifflaient : t’es belle petite, le bruit sur le terrain d’en face avec les chants du Raja, l’équipe de foot de Casa ; il y avait le vent frais de janvier, le tintement des canettes qui s’entrechoquaient, les insultes, les crachats ; et il y avait Driss, là, sur le côté. […]. Driss, le géant au milieu des pauvres, Driss le géant qu’elle venait d’embrasser, pensait Sarah ; avec son fric, il n’y aurait plus jamais de flic, plus jamais de lois - ce serait eux deux, la loi.» - www.gallimard.fr, p.1.

 

·  Rida Lamrini, Les rapaces de Casablanca, Ed. Marsam, 1999, ou : la jeune fille amie victime d’un meurtre des fils d’un élu puissant magnat impunis d’une société patriarcale :

 

·  Rida Lamrini, Les rapaces de Casablanca, Ed. Marsam, 1999, ou : la jeune fille amie victime d’un meurtre des fils d’un élu puissant magnat impunis d’une société patriarcale :

 

   Né en 1948, à Marrakech, Rida Lamrini, est un écrivain et romancier marocain de langue française. Il a fait ses études secondaires au lycée militaire de Kénitra. Ingénieur d'Etat en informatique de l'ENSEEIHT de Toulouse, juriste en droit public de l'Université Mohammed V de Rabat, il s’adonne au commerce international et suivant le cycle supérieur de gestion de l'ISCAE, Institut Supérieur de Commerce et d'Administrateur des Entreprises, ainsi que des études de droit.  En 1982, il est Conseiller économique à l'Ambassade du Maroc au Canada. En 1991, il participe à l'opération microcrédit. Depuis 2001, il en préside l'association INMAA, partenaire de l'Etat dans le cadre de l'INDH (2005). Il est l’auteur de : Les Puissants de Casablanca (1999), Les Rapaces (2000), Le Temps des Impunis (2004), etc.

 

Extrait

 

(En 1997, Talabi, un arrogant député et président de commune, affiche ses magouilles politiciennes avec Yasmina, dévouée aux enfants de rue. Mais le meurtre d’une jeune fille victime, suspectant son fils et le fils de son beau-frère qu’il réussit à étouffer)

 

    «- Bachir, je suis inspecteur de police. […]

Comme pour marquer qu’il entre dans le vif du sujet Bachir […] réajuste sa veste. […]

- Je suis vos papiers [s’adressant au journaliste Youssef] parce que vous intéressez à un sujet qui me préoccupe. Il y a quelque temps j’ai été chargé d’enquêter sur le meurtre de Lamia, la jeune fille trouvée morte dans la villa de Yamani.

- Vous avez établi que son fils et celui de son beau-frère Talbi étaient impliqués dans le meurtre. Vous étiez à deux doigts de les confondre. Malheureusement vous avez été empêché de poursuivre l‘enquête. L’affaire a été classée. […]

Les deux hommes restaient silencieux.» - www.books.google.co.ma, pp. 101-103.

 

   Né en 1948, à Marrakech, Rida Lamrini, est un écrivain et romancier marocain de langue française. Il a fait ses études secondaires au lycée militaire de Kénitra. Ingénieur d'Etat en informatique de l'ENSEEIHT de Toulouse, juriste en droit public de l'Université Mohammed V de Rabat, il s’adonne au commerce international et suivant le cycle supérieur de gestion de l'ISCAE, Institut Supérieur de Commerce et d'Administrateur des Entreprises, ainsi que des études de droit.  En 1982, il est Conseiller économique à l'Ambassade du Maroc au Canada. En 1991, il participe à l'opération microcrédit. Depuis 2001, il en préside l'association INMAA, partenaire de l'Etat dans le cadre de l'INDH (2005). Il est l’auteur de : Les Puissants de Casablanca (1999), Les Rapaces (2000), Le Temps des Impunis (2004), etc.

 

Extrait

(En 1997, Talabi, un arrogant député et président de commune, affiche ses magouilles politiciennes avec Yasmina, dévouée aux enfants de rue. Mais le meurtre d’une jeune fille survient dans sa villa suspectant son fils et le fils de son beau-frère qu’il réussit à étouffer)

 

   «- Bachir, je suis inspecteur de police. […]

Comme pour marquer qu’il entre dans le vif du sujet Bachir […] réajuste sa veste. […]

- Je suis vos papiers [s’adressant au journaliste Youssef] parce que vous intéressez à un sujet qui me préoccupe. Il y a quelque temps j’ai été chargé d’enquêter sur le meurtre de Lamia, la jeune fille trouvée morte dans la villa de Yamani.

- Vous avez établi que son fils et celui de son beau-frère Talbi étaient impliqués dans le meurtre. Vous étiez à deux doigts de les confondre. Malheureusement vous avez été empêché de poursuivre l‘enquête. L’affaire a été classée. […]

Les deux hommes restaient silencieux.» - www.books.google.co.ma, pp. 101-103.

 

2. Contexte et situation de la femme justicière dans le roman

 social marocains de langue française 

 

·  Loubna Serraj, Pourvu qu’il soit de bonne humeur, Loubna Serraj, Ed. La croisée des Chemins, 2020, ou : la femme victime héréditaire des sévices des époux mais y opposant une résistance politique active :

 

  Née en 1979, à Khouribga, au Maroc, Loubna Serraj est une écrivaine, romancière, éditrice et chroniqueuse radio à Casablanca marocaine de langue française. Elle tient également un blog littéraire social et politique sur des sujets d'actualité. Diplômée en marketing (1997-2001), elle est titulaire d'un Master Spécialisé Finances à l'Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises - ISCAE (2007-2008). Après des années d'expérience, entre la France et le Maroc, au sein d'entreprises puis comme consultante, dans un cabinet qu'elle a créé, en stratégie éditoriale et marketing de contenu.  Elle est l’auteure : Pourvu qu'il soit de bonne humeur (2020), etc. 

 

Extrait 

 

  (C’est l’histoire de Maya et de sa petite-fille, Lilya. Maya se marie à 15 ans en 1939, brutalisée par son mari Hicham, hospitalisée, calvaire déjà vécu par sa grand-mère, rêvée par elle.)

 

   «Si la famille, la mère, les sœurs, ont compris le martyr que vit Maya, aucune voix ne vient s’élever pour faire cesser la violence meurtrière. Seul son dossier médical à l’hôpital témoigne des multiples fractures, viols, souffrances, maltraitances qu’elle a dû subir en silence pendant autant d’années. […] Pourtant Maya la soumise, Maya puits de douleur est une femme libre dans sa tête, indomptable et indomptée par celui qui rêvait de la soumettre. Les discussions avec son frère, sa participation à la révolte marocaine face à l’occupant, ses lectures, ses fleurs et ses rêves sont les témoins les plus évidents de cette liberté si chèrement acquise. » - www.domiclire.wordpress.com, p.1.

 

·  Leila Houari, Zeida de nulle part, Ed. L’Harmattan, 1985, ou : la femme migrante victime de sa difficulté de s’intégrer ni dans le pays hôte ni dans son pays d’origine se voue à une vie libre d’exil à l’étranger :

 

   Née en 1958 à Casablanca, Leila Houari est une écrivaine et romancière marocaine de langue française. Elle passe une partie de son enfance à Fès. Depuis 1965, sa famille s'est établie à Bruxelles où elle vit. Elle est animatrice dans un collectif d'alphabétisation. Elle est la seule auteure "beure" d'origine marocaine. Elle vit actuellement à Paris. Ces difficultés sont d’autant plus accrues lorsque le migrant est une femme arabo-musulmane soumise, face au patriarcat et à une tradition archaïque. Or face à ces injustices, elle cherche à se forger une identité mixte, métisse, qui relierait les deux rives de la Méditerranée. Elle est l’auteure de : Zeida de Nulle Part. Roman (1985), Ni langue ni pays (2018), etc.

 

Extrait 

 

     (Enfant, Zeida a émigré de Fès à Bruxelles avec sa famille. Ayant vécu les difficultés de l'intégration, elle retourne au Maroc, mais s’y voit étrangère et rentre en Belgique y vivre en de femme libre.)

 

   «L’exil lui avait bien plus appris qu'elle ne le croyait, l'exil était et serait toujours son ami [...] Rien n'était à justifier, ni ici, ni là-bas, c'était comme cela, un point c'est tout ! Chercher et encore chercher et trouver la richesse dans ses contradictions, la réponse devait être dans le doute et pas ailleurs.» - www.amazon.fr, p.83.

·  Nadia Chafik, À l'ombre de Jugurtha, Ed. L’Harmattan, 2000, ou : La femme migrante victime d’un amour en pleine guerre coloniale, devenue épouse, en captivité triomphante des difficultés de son intégration en sol étranger :

 

    Née en 1962, à Casablanca, originaire des Aït Sadden, Nadia Chafik, est une écrivaine et romancière marocaine de langue française. Elle obtient un Master arts et sciences de l'Université de Montréal, parallèlement à ses études de PH.D. (1988). Elle y assure des cours de littérature française. Elle est maintenant enseignante à l'Université Ibn Tofaïl, à Kénitra. Elle est l’auteure de : Filles du vent (1995), l'ombre de Jugurtha (2000), Tihya. La légende des papillons aux ailes déployées (2021), etc. 

 

Extrait

 

   (En 1925, par amour Catherine, ou Yezza, une jeune Parisienne est conduite aux montagnes du Moyen Atlas, colonie française en guerre, où elle triomphe de sa situation d’otage finalement intégrée.)

 

   «Elle devrait alors choisir un prénom berbère pour l'impie. Il était déjà trouvé ; elle s'appellerait désormais Yzza. […] Les paroles de Dehia accompagnaient des gesticulations exacerbées et des déhanchements ridicules qui caricaturaient la démarche dandinante de Catherine, provoquant le rire moqueur des femmes. — Qu'as-tu à me regarder ainsi ? Je ne fais pas danser les singes à la foire !. […] Devant eux, elle affichait ouvertement l'amertume de n'avoir pu exhiber le sang du saroual, comme elle aimait à le faire en de pareilles circonstances pour vérifier elle-mème la pureté de la jeune mariée. […] Une Tarumit restera toujours une Tarumit. Que dirai-je à Moulana quand il me rappellera auprès de lui ? » - www.grin.com , pp.92-107.

 

·  Noufissa Sbaï, L'Amante du Rif, Imp. Al Maarif El Jadida, 2004, ou : la femme victime d’un viol devenue enceinte et châtiée par sa famille qui la marie de force à un polygame de cinquante ans et à nouveau rejetée et recueillie par une institutrice militante féministe :

 

  Née en 1944, à Tanger, Noufissa Sbaï est une écrivaine et romancière marocaine de langue française. Elle s’est consacrée toute sa vie à la condition féminine. Elle est diplômée de l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, à Paris, et Licenciée de l'Université de Bordeaux en Civilisation Arabo-Musulmane. Professeure, enseignante auprès du MEN au Maroc, elle a participé, depuis 1979, au mouvement associatif marocain, en particulier à la création d'associations féminines nationales et internationales. Elle est l’auteur de romans : L'enfant endormi (1987) et L'Amante du Rif (2004), Femmes du silence (2006), etc.

 

Extrait 

 

  (Hayat, une femme écrivaine combative, préoccupée longtemps par la condition des autres femmes dont Camélia, ayant eu tort d'avoir aimé un trafiquant de drogue.)

 

    «De temps en temps, il me lançait des bouffées de kif sur le visage, dans la bouche […]. Je finis par m'évanouir et lorsque je repris mes esprits, je l'entrevoyais au-dessus de moi en train de m'asperger d'eau de Cologne, me giflant pour me tenir réveillée. Ensuite, il me balança contre le mur en me hurlant : réveille-toi "puta" et écoute-moi bien : désormais tu ne pourras vivre avec aucun autre homme que moi. Même si tu te maries avec ton cousin, tu me reviendras comme une chienne haletante, cherchant l'odeur du kif près de moi. Personne ne pourra aimer une fille qui a grandi au milieu de la fumée de notre délicieuse herbe, de notre jasmin, de notre menthe du Rif. Ha, Ha Ha.

Et il éclata de rire.» - www.lacroisee deschemins.ma, p.1.

 

·  Badia Hadj Nasser, Le voile mis à nu, Badia Hadj Nasser, Ed. Arcanteres, 1985, ou : La fille bourgeoise victime de son milieu traditionnel et de l’école française, devenue sans repères, à Paris, dans la vogue de liberté des années 1968 :

 

   Née 1938, à Tanger, Badia Hadj Nasser est une écrivaine et romancière marocaine de langue française. Elle vit entre Paris et Tanger. Elle se consacre à la psychanalyse sur le plan clinique et sur le plan de la recherche. Elle est l'auteure : Le voile mis à nu (1985), Les hédonistes (2009), etc.

 

Extrait

 

   (Yasmina Cheikh, petite bourgeoisie marocaine de Tanger, élève, circule la petite Yasmina, entre la maison et l'école française, venue à Paris, elle se perd dans la vogue des années 68.)

    «On ne craint rien pour moi [v. Yasmina] dans la rue. J’ai la poitrine encre plate.  […] J’ai tellement l’habitude d’être battue, sauvagement battue, parce qu’il faut m’éduquer, parce que l’enfance est un dressage. […] Je porte femme, deux boulets : déshonneur-honneur. Je suis un sexe à cadenasser. […] Je suis morte, enterrée, on m’a enterrée le jour où l’on m’a retirée du lycée pour me marier. […] Je suis claustrophobe. Chaque fois qu’il s’agit de mettre le voile, ma respiration se perd, je suffoque. Le bâillon a beau être parfumé, brodé, je suffoque.» - www.digitalcommons.usf.edu, p.1.

 

·  Leïla Bahsaïn, Le ciel sous nos pas, Leïla Bahsaïn, Ed. Albin Michel, 2019, ou : la jeune femme et son amie victime de leur audace à déjouer les traditions par l’alcool et se jouant de tout, face à une mère rude, contrebandière, dont la cadette et son mari se font intégristes, en France, à la cité des Petits Nègres)

 

    Née en 1982, à Salé, au Maroc, Fille cadette d’une famille de classe moyenne, Leïla Bahsaïn est une écrivaine et romancière franco-marocaine. A l’âge de huit ans, sa famille déménage à Marrakech, pour suivre le père qui travaille dans l’hôtellerie. Elle vit à Besançon. Après avoir été conseillère en réinsertion, elle s’occupe désormais d’une association qu’elle a fondée au Maroc, pour l’alphabétisation des femmes. A l’issue de ses études au lycée Hassan II, puis à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE), Leïla fait un master II en management à l’IAE de Besançon, d’où elle sort majore de sa promotion. Elle travaille en France où elle intègre le monde de l’entrepreneuriat comme consultante en ressources humaines, conseillère en insertion, puis directrice d’une Agence de communication à Besançon. Elle a reçu le prix de la nouvelle de Tanger. Elle est l’auteure de : Le Ciel sous nos pas (2019), etc.

 

Extrait 

 

  (L’héroïne et son amie, Kenza tentent de déjouer la tradition en se déguisant en hommes, prendre l’alcool, dont la mère fait de la contrebande pour vivre. Mais en France Tifa, la demi-sœur de l’héroïne, et son mari qui tombent dans l’obscurantisme, dans la cité française fictive des Petits nègres)

 

   «J’ai souvent rêvé d’être un homme. Pas nécessairement pour toujours. Juste le temps de me promener torse nu les soirs de canicule. Le temps de fumer une cigarette assise sur le trottoir. Le temps de courir dans les rues ou de danser sans que les têtes se retournent.» -

www.babelio.com, p.1.

 

II. La femme victime et justicière dans le roman polar marocain de langue française : 2005-2017

 

    Quant à la femme victime et justicière dans le roman polar marocain de langue française : 2005-2017, Fatima Ezzahra Saâdane fait état du polar marocain en ces termes : «C'est en 1991, que le célèbre écrivain marocain Driss Chraïbi publie son roman «L'inspecteur Ali». Suivront «L'inspecteur Ali à Trinity College» en 1995 et «L'inspecteur Ali et la CIA» en 1996. Des romans policiers qui mettent en action l'inspecteur Ali – hâbleur et provocateur- qui arrive toujours à démêler l'écheveau des crimes sur lesquels il enquête. Dans un style loufoque et sémillant, cette série de romans de Driss Chraïbi a été bien accueillie par la critique et les lecteurs. À l'instar de Driss Chraïbi, qui est considéré comme un des pères de la littérature marocaine d'expression française, le criminologue Miloudi Hamdouchi a publié plusieurs romans policiers en français, notamment «Les griffes de la mort», «Le chacal blanc» et «Nice dream». Avec un style simple et facile à lire, Hamdouchi tient ses lecteurs en haleine jusqu'à la fin.», www.maghress.com, p.1. D’où notamment :

 

1. La femme victime dans le roman polar marocain de langue française : 2005-2017

 

·  Ahmed Tazi, Le nu et la coupole, Ed. Eddif, 2008, ou : la fille, petite bonne assassinée, victime d’une ségrégation masculine de la société riche patriarcale :

 

    Né en 1950, à Fès, Ahmed Tazi est un écrivain, romancier marocain de langue française. Il est aussi économiste, et membre de l'Inspection générale des finances. Il vit à Rabat. Il et l’auteur de : Les yeux de Lalla Fdéla (2007), Le nu et la coupole (2008), Du pétrole et des outardes (2011), On achève bien les chevaux (2016), Du plomb dans l'hirondelle (2017), etc.

 

 Extrait

 

    (Aux thermes de Sidi Hrazem, en un village de paysan, Rahma, la petite bonne de la riche famille Manjour disparaît, déclenchant une enquête policière)

 

   «Les Manjour s’étaient installés à Sidi Hrazem pour une cure d’eau, le temps que s’adoucit la fournaise qui, chaque été, s’emparait de Fès, la brûlant au deuxième degré. […] Mais Khalid jeune homme malingre qui, avait hâte de terminer ses dix-sept ans, n’avait cure du thermomètre.  Le sien propre était branché sur d’autres émotions. Elle était là, celle qui bien plus tard, à chaque rencontre, lui apparaîtrait, un peu moins jeune, un peu moins belle, un poignard en pleine poitrine, un coup de poing dans la gueule, d’inexplicables tressaillements. […] il ne lâcherait pas Ghita [la petite bonne retrouvée morte] d’une semelle. La jeune fille serait coincée et ne pourrait plus se dérober.» - www.books.google.co.ma, pp. 4-24

 

·  Abdelkhaleq Jayed, Embrasement, Abdelkhaleq Jayed, Ed. L’Harmattan, 2011, ou : la jeune fille victime morte avortée e force par des villageoises au nom de l’honneur sauf et de son ainée réfugiée devenue fille de joie à la ville

 

  Né en 1942, à Casablanca, Abdelkhaleq Jayed est un écrivain, romancier marocain de langue française. Il est vice doyen, chargé de la Recherche Scientifique et de la Coopération, professeur de l’enseignement supérieur en langue, littérature et civilisation françaises, à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, à l’Université Ibn Zohr, à Kénitra. Il est l’auteur de : Embrasement (2011), etc.

 

Extrait 

 

  (Il s’agit d’une enquête, à Tighdwine, un village marocain reculé de l'Atlas central sur le meurtre classé de la cadette de Mimouna, avortée de force par les villageoises, au nom de l’honneur sauf)

 

    «Au moment où elle voulut traverser la rue qui séparait des Songes enchanteurs, un homme d’un certain âge, grand de taille, enveloppé dans un trois-quarts demi saison, de couleur beige, l’aborda et l’arrêta, le sourire aux lèvres. Mimouna [dont la cadette violée et avortée de force à mort par les villageoise] leva les yeux vers lui, le reconnut et tenta de se libérer de sa poigne de fer. L’inconnu tenait solidement dans ses deux peluches la main de la jeune femme qui, visiblement affolée, et tout en se débattant, se mit à l’insulter et à crier de toutes ses forces pour ameuter les passants. […] Je m’interposai entre l’inconnu et Mimouna. Je repoussai énergiquement le quidam qui n’opposa aucune résistance. Ama grande surprise, il détala immédiatement.», www.books.google.co.ma, pp.13-14

 

·  Amine Jamaï, Arabmageddon : Le Général marocain, Amine Jamaï, Ed. Casa-Express, 2016, ou : la jeune fille victime utilisée par profession comme arme et appât par un organisme onusien dans une enquête qui touche à la sécurité des Etats :

 

   Né en 1970, à Casablanca, Amine Jamaï est un écrivain, romancier marocain de langue française. Il est également directeur d’un cabinet de conseil en stratégie au Maroc. Il fait des études et un parcours professionnel en Europe, en Afrique et en Amérique. Il est l‘auteur de : Le général marocain. Le message caché (2015), Conspiration des ombres (2017), Arabmageddon (2018), Conspiration à Alger (2019), etc.

 

Extrait

 

  (Khalil, général marocain des forces spéciales, à la tête du MMCT, l'organisation de l'ONU spécialisée contre les meurtres de masse dans le monde)

 

     «Khalil pénétra dans la salle des réunions où l’attendaient les candidats pré sélectionnés.

    - Ivana, Michel, je vous en prie, asseyez-vous. J’ai lu vos CV, impressionnants… Michel, vous avez fait le MIT, Massachusetts Institute of Technologie, complété par un cursus en sciences politiques à Yale, plusieurs fois champion de tournois internationaux de poker, qui vous ont rapporté deux millions de dollar US cette année…

    Il se tourna :

    - Vous, Ivana, diplômée de Télécom Paris, puis l’école des services de renseignement russes, puis le FSB, les services de sécurité intérieure, maniement de toute sorte d’armes, arts martiaux.  Alors jeunes, pourquoi postuler chez nous ? Vos organes nationaux de sécurité auraient été plus sexy pour vous, non ?» - www.amazon.fr, p.1.

 

·  Imane Robelin, Pour tout l’or de Casablanca, Ed. Henry, 2014, ou : la femme bonne, victime d’une richissime femme jalouse qui l’accuse à tort de vol pour l’envoyer en prison :

 

   Née en 1969, à Rabat, où elle a vécu jusqu'à l'âge de dix-huit ans, Imane Robelin est une écrivaine et romancière franco-marocaine de langue française. Diplômée en économie de la santé, de l’université de l'université Paris I, elle enseigne à Londres, mère de trois enfants. Elle se consacre actuellement à l’écriture. Lauréate du Prix de la Nouvelle Francophone (2015), elle est l’auteure de : Jetlag Stories Royaume-Uni (2014), Pour tout l'or de Casablanca (2015), etc.

 

Extrait 

 

   (La m’damma, ceinture en or, de Madame Ouazzou, cadeau de son mari à la naissance de leur fils, est volée, celle-ci, par haine, en accuse sa bonne, auprès du policier Bachir, pour la jeter en prison.)

 

  «Quatre heures du matin, un samedi, ya ibad Allah ! Quatre heures du matin, un jour de repos ! Il y a des bnadem, des gens, qui s'en moquent, qui te prennent pour leur larbin, qui croient que tu n'as ni femme ni enfants. Ils t'appellent quand ça leur chante et tu dois y aller en courant. Cette fois-ci, c'était madame Ouazzou. Elle hurlait au téléphone. Je lui ai dit : À lallah ! Qu'est-ce qui se passe?» - www.book node.com

 

·  Éliette Abécassis, Clandestin, Ed. Albin Michel, 2003, ou : la femme responsable d’émigration, victime de son amour pour un clandestin sans papier qu’elle cache à la police quitte à fuir avec lui)

 

    Née en 1969, à Strasbourg, Éliette Abécassis d’une famille juive orthodoxe marocaine, est écrivaine et romancière franco-marocaine de langue française.  Son père, Armand Abécassis, enseignant de philosophie est un penseur du judaïsme et sa mère, Janine, professeur de psychologie de l’enfant. A 17 ans, elle va, à Paris, poursuivre des études en classes préparatoires littéraires, au lycée Henri-IV, puis entre à l'École normale supérieure, en sort agrégée de philosophie et enseigne à l'université de Caen. À 23 ans, elle part un an aux États-Unis à l'Université Harvard. Elle est l’auteure de : L’Or et la Cendre (1997), Qumran (2001), Clandestin (2003), Le maître du Talmud (2018), etc.

 

Extrait 

 

   (En train, un clandestin rencontre une femme juriste stagiaire, chargée des migrants au Sud de Paris. Signalé sans billet et sans papiers par le contrôleur, elle tente, par amour, sur le quai, de lui éviter la police, prête

même à fuir avec lui)

 

«Ils se sont regardés, l'un après l'autre, sans vraiment oser faire un pas. Ils étaient arrêtés sur le quai, qui se vidait peu à peu de ses voyageurs. Tous deux progressivement dévêtus par la foule. Bientôt, ils seraient sans protection, nus.» - www.babelio.com, p.1.

 

·  Yaniss La-Tchoutchouka, Les Lionnes de Tanger, Ed Edilivre, 2017, ou : la femme victime de son amour pour un homme et s’accusant à sa place pour un délit qu’ils n’ont pas commis :

 

   Né en 1984, au sud du Maroc, il grandit à Montpellier à Bordeaux, Yaniss La-Tchoutchouka est un écrivain, et romancer marocain de langue française.  Il va au Maroc pour un voyage d’affaires avec son père et son grand-père. il crée son skyblog en 2004 avec Nemo pour emblème.  Il est l’auteur de : À chaque pied sa babouche (2014), Les Lionnes de Tanger (2017), etc.

 

Extrait 

 

    (En avril 2010, à Tanger, Sarah China et son petit ami s’apprêtent à passer le contrôle de la douane du port, pour rentrer en France, lorsque les douaniers découvrent de la drogue dans leurs affaires, alors celle-ci s’accuse elle-même)

 

   «Il est clair que cette ville porte bien son nom à mon goût car ici même les personnes d’origine marocaine ne sont pas réellement chez elles Je suis au port de Tanger-Ville, ce port qui donne sur le détroit de Gibraltar. Derrière moi, quelques jours de vacances à Meknès qui s’achèvent et devant moi quatorze kilomètres de mer Méditerranée pour retrouver l’Europe et atteindre notre objectif : le port d’Algésiras. Je suis dans la file d’attente au volant de ma voiture avec Amine pour passer la douane et embarquer dans le bateau pour l’Espagne, dans tout juste quelques heures. Il est environ midi, nous sommes le 29 avril C’est long, très long, les douaniers prennent tout leur temps pour fouiller chaque parcelle des véhicules qui quittent le continent africain.» - www.docplayer.fr, p.1.

                    

·  Tahar Ben Jelloun, Partir, Ed. Gallimard, 2006, ou: la jeune fille petite ouvrière marocaine migrante victime  de son de défier naufrage et état d’exilée, pour refaire sa vie l’Europe:

 

    Né en 1956, à Tanger, Antonio Lozano est un écrivain et romancier maroco-espagnol de langue française. Il professeur de français à Agüimes, aux Canaries et dirige, depuis 1988, un festival international consacré au conte et à la créativité théâtrale. Il est l’auteur de : Partir (2006), Harraga (2008), Là, où vont mourir les fleuves (2014), etc.

 

Extrait 

 

   (Partir d’aventures est le rêve de Malika, Azel, malgré son amour pour Kenza, et bien d’autres jeunes, victime de la fuite vers le mirage européen)

 

   «Depuis que Malika avait vu les images des corps flottant diffusées par Canal Sur, elle ne rêvait plus. Elle les avait comptés, s’imaginant victime à son tour de ce malheur. Elle se mettait sur le dos, gonflait son ventre en fermant les yeux et flottait. La brume du matin caressait son visage, l’eau glacée glissait sur son petit corps et elle ne sentait rien. Elle jouait à la morte, se laissait entrainer par les flots, butait contre d’autres corps, puis revenait ver le large. Une vague puissante la jetait sur le sable. Des algues l’enveloppaient. L’eau continuait de la recouvrir, à la bercer comme si elle partait pour un grand sommeil. » -

www.rodin.uca.es, p.121

 

2. La femme justicière dans le roman polar marocain de langue française : 2008-2016

     

·  Pierre Assouline, Golem, Ed. Folio, 2005, ou : la fille d’une célébrité de jeux d’échec justicière d’un père accusé à tort de meurtre avec une policière enquêtrice de prouver son innocence)

 

   Né en 1953, à Casablanca, dans une famille juive séfarade, Pierre Assouline est un écrivain journaliste et romancier marocain de langue française. Il a passé son enfance à Casablanca avant d’aller suivre ses études, à Paris, à l’université et à l’Ecole des Langues Orientales. Son blog littéraire, La République des livres, accessible sur le site du journal Le Monde. Il est l’auteur de : La Cliente (1998), Double vie (2000), Lutetia (2005) etc.

Extrait 

 

   (Suspect du meurtre de son ex-épouse, morte dans un accident de voiture, Gustave Meyer, maître international d'échecs, Emma, sa fille, tente avec Nina, policière de l'innocenter, mais celui-ci part sur la trace de ses ancêtres de la shoah nazie)

 

    «- Il y en a bien un, un seul qui correspond : Piotrkowski, David.

-Et puis ?

- 1908.

- C'est lui, mon père. Je suis venu d'Argentine juste pour ça. Dommage que...

Il n'implorait pas, ne se lamentait pas. Il se voulait juste fidèle à l'honneur d'être vivant. […] Quelques minutes après, Gustave Meyer revenait accompagné d'un gardien du musée portant une échelle à l'épaule. Ils ne furent pas trop de deux pour y hisser le vieux monsieur et l'y maintenir au sommet sans risquer une chute. Tous les visiteurs s'étaient immobilisés pour contempler cette scène inédite : un homme juché dans les hauteurs, tout de larmes muettes, […], touchant du doigt une inscription, la touchant encore jusqu'à la caresser, ressuscitant en lui la souffrance de son père.» - www.babelio.com, p.1.

 

·  Rida Lamrini, Les rapaces de Casablanca, Ed. Marsam, 1999, ou : la jeune fille amie victime d’un meurtre des fils d’un élu puissant magnat impunis d’une société patriarcale :

 

   Né en 1948, à Marrakech, Rida Lamrini, est un écrivain et romancier marocain de langue française. Il a fait ses études secondaires au lycée militaire de Kénitra. Ingénieur d'Etat en informatique de l'ENSEEIHT de Toulouse, juriste en droit public de l'Université Mohammed V de Rabat, il s’adonne au commerce international et suivant le cycle supérieur de gestion de l'ISCAE, Institut Supérieur de Commerce et d'Administrateur des Entreprises, ainsi que des études de droit.  En 1982, il est Conseiller économique à l'Ambassade du Maroc au Canada. En 1991, il participe à l'opération microcrédit. Depuis 2001, il en préside l'association INMAA, partenaire de l'Etat dans le cadre de l'INDH (2005). Il est l’auteur de : Les Puissants de Casablanca (1999), Les Rapaces (2000), Le Temps des Impunis (2004), etc.

 

Extrait

 

   (En 1997, Talabi, un arrogant député et président de commune, affiche ses magouilles politiciennes avec Yasmina, dévouée aux enfants de rue. Mais le meurtre d’une jeune fille survient dans sa villa suspectant son fils et le fils de son beau-frère qu’il réussit à étouffer)

 

   «- Bachir, je suis inspecteur de police. […]

Comme pour marquer qu’il entre dans le vif du sujet Bachir […] réajuste sa veste. […]

- Je suis vos papiers [s’adressant au journaliste Youssef] parce que vous intéressez à un sujet qui me préoccupe. Il y a quelque temps j’ai été chargé d’enquêter sur le meurtre de Lamia, la jeune fille trouvée morte dans la villa de Yamani.

- Vous avez établi que son fils et celui de son beau-frère Talbi étaient impliqués dans le meurtre. Vous étiez à deux doigts de les confondre. Malheureusement vous avez été empêché de poursuivre l‘enquête. L’affaire a été classée. […]

Les deux hommes restaient silencieux.» - www.books.google.co.ma, pp. 101-103.

 

·  Dounia Charaf, Meurtres à Adarassane, Ed. Marsam, 2016, ou : la jeune fille victime professionnelle de mesures disciplinaires de son chef et son équipe myosines :

 

   Née en 1960, à Casablanca, Dounia Charaf est une écrivaine et romancière marocaine de langue française.  De retour à Casablanca, en 1978, au décès de son père, elle a passé la majeure partie de sa vie en France où elle est arrivée imprégnée de culture française, elle découvre le Maroc, un sol pétri d’imaginaire et de situations romanesques. Elle a découvert l’écriture en France, depuis ses onze ans. Elle est l’auteure de : L’Esclave d’Amrus (1993), Fatoum la prostituée et le saint (1998), Mbark et Juliette le mystère des colons allemands (2006), La Maison de Mama Ghoula, (2010), Les petites filles et l’oued (2012), Meurtres à Adarassane (2016), etc.

 

Extrait 

 

   (La flique Assia, nommée, pour motifs disciplinaires, loin de son commissariat, à Casablanca, à un petit poste. Mais une jeune fille sauvagement agressée disparaît de l'hôpital avec de petits garçons, occasion pour elle de montrer son savoir-faire.)

 

«Assia [agent de police exilée pour raison disciplinaire de Casablanca à un petit poste enquête en revanche sur une femme agressée disparue de l’hôpital] soupira et se leva, écœurée et découragée comme à chaque fois qu’elle devait s’occuper d’affaires de viols, lorsque les victimes se défiaient plus de la justice que de leurs agresseurs.» - www.collectifpolar.wordpress.com, p.1.