LES MOTIFS THEMES EROTIQUES
DU ZAJAL ET DU MOUACHAH ANDALOUS DES
TROUBADOURS ET POÈTES PAN-ARABOEUROPÉENS EN
PROVENCE EN FRANCE EN ESPAGNE AU MAROC EN EUROPE ET EN OCCIDENT
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
Faisant écho au concert musical
multiculturel, tenu en 2017, à Aix-en-Provence, sur le thème : «Les
chants judéo-andalous, une tradition méditerranéenne, dont Jérémy Hessas et
Pauline Guigou rapportent notamment : «La musique judéo-arabe a résonné
dans la synagogue d'Aix-en-Provence samedi soir. Echo lointain d'une époque où
juifs et arabes vivaient ensemble en paix et chantaient à l'unisson. Cette
association de chanteurs juifs et de musiciens musulmans s'est formée dès le
IXe siècle et la tradition qui perdure.
Pour cette soirée à la synagogue aixois, un imam, un pasteur, un archevêque ont
répondu à l'invitation au voyage et au partage.» - «Les chants judéo-andalous,
une tradition méditerranéenne», wwww.france3-regions.francetvinfo.frl, p.1.
Nous nous proposons de cerner ici :
« Les motifs thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des
troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France, en Espagne, au Maroc, en Europe et en Occident». A savoir à cet
égard, ce qu’en évoque déjà Richard Lemay,
en 1966 : «L’opinion selon laquelle la poésie lyrique provençale, ou
poésie des troubadours, serait née grâce aux afflux vivificateurs provenant de la Péninsule
Ibérique, n’est pas nouvelle. On la voit déjà poindre chez les Italiens du XVIe
siècle. [...] Si l‘utilisation de la rime ne peut plus être considérée comme une caractéristique exclusive de la
poésie arabe, il est par contre établi que les combinaisons spéciales de rimes utilisées par les troubadours dans
leurs strophes et refrains, proviennent, en plus ou moins droite ligne, des
muwashshahas et zajals andalous.» - «A propos de l’origine rabe de l’art des
troubadours», www.persee.fr, p..990. Nous
verrons en ce sens :
I. Des
origines des thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des
troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France, en Espagne, au Maroc et en Occident.
II. L’itinéraire
et l’expansion des thèmes érotiques du
zajal et du mouachah andalous des
troubadours et poètes pan-araboeuropéens en
Provence et en France.
III.
L’itinéraire et l’expansion des thèmes érotiques du zajal andalous des troubadours
et
poètes pan-araboeuropéens en Espagne et au Maroc.
IV. L’état
actuel des thèmes érotiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours
et poètes pan-araboeuropéens en Europe et en Occident.
I. Des origines des motifs théèmes érotiques du
zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en
Provence, en France en Europe en
Espagne et au Maroc. :
Pour appréhender les origines des thèmes érotiques du zajal et
du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en
France en Occident en
Espagne et au Maroc, le même
auteur Richard Lemay soutient la thèse de la racine arabe du zajal et du
mouachah des troubadours, en notant : «Nous nous proposons de verser ici au dossier de la
thèse de l’origine de l’art des troubadours une preuve inédite [...] touchant au cœur des relations
d’échanges culturels entre l’Espagne et l’Occitanie au XIIe siècle, pourrait
contribuer à replacer le problème historique
dans son véritable cadre, celui d’un phénomène normal d’acculturation,
d’ailleurs attesté dans nombre d’autres domaines. [...] Nous allons essayer d’établir que [...] : trobaire, et trobairitz,
trouvère et trovadore, viennent, en ligne droite d’une racine arabe, [tarab :
musicien du dawr lyrique] popularisée dans le dialecte roman espagnol au XIIe
siècle pour désigne le chanteur-poète
qui s’accompagne d‘un instrument de musique. » - - «A propos de l’origine
rabe de l’art des troubadours», Op.cit., p. 991. Par ailleurs, Karine Larissa Basset avance en ce sens : «L’arabe comme
langue originelle, s’ajoute aux ascendances du latin et du grec exclusivement
célébrés au XVIIIe siècle. La civilisation arabe - et c’est là une tendance
générale de l’évolution de la thématique sarrasine dans la littérature et l‘historiographie provençales
– rejoint la grande civilisation antique
dans un même fond culturel
méditerranéen, aux sources duquel la nation provençale puise ses racines. [...] Du coup, s’écroule un topo très tenace des
récits historiques : l’invasion musulmane dans le Midi n’est plus perçue
comme désastre mais au contraire comme un bienfait. » - « La
«Provence sarrasine» : Une altérité originelle face à l’histoire », www.persee.fr, pp.128-129.
De cette thématique sarrasine des troubadours
et poètes paneuropéens du zajal et du mouachah andalous des troubadours et
poètes pan-araboeuropéens en Provence, en
France en Occident en
Espagne et au Maroc, relevons dans notre corpus les motifs thématiques suivants :
1. A propos du code ou de la loi du fin’amor ou de l’amour courtois :
De
façon synthétique, relevons, quant au code du fin’amor ou à la loi de l’amour courtois, les motifs
thématiques issus de notre corpus,
notamment :
¤- L’évocation
de la dame, de la femme, voire de la
jeune fille comme sujets humains objets
d’amour;
¤- L’évocation de
l’espoir ou du désespoir des amants ;
¤- L’évocation de l’amour passion en quête de remède
auprès de l’aimée,
¤- L’évocation de l’amant ou de l’ami et de la mariée
et de l’époux ;
¤- L’évocation des
yeux et du regard ;
¤- L’évocation du
cœur, du sang, du feu, de la flamme et de mort ;
¤- L’évocation du la fontaine,
du ruisseau, de la rivière, du fleuve e la mer ;
¤- L’évocation
de la colombe ou de la palombe, des oiseaux, du verger, du jardin, des fleurs, des
Arbres, de l’herbe verte, de la
gazelle et de la biche ;
¤- L’évocation de la fenêtre, du balcon, de l’attente, de la
séparation, de l’éloignement, du
fol
amour, de la folie et de l’errance fatale ;
¤-
L’évocation de l’amant poète, troubadour
ou trouvère, du censeur, du dénonciateur, du
médisant, sujets humains hostiles aux amants ;
¤- L’évocation de l’âme, de la passion, de la compassion, de
la tristesse, de la peine, du désir, du
rêve, de la souffrance, de l’ivresse ;
¤- L’évocation du nom tu de l’aimée et du secret, du
langage amoureux;
2.
A propos de la chronologie et
l’univers des troubadours du fin’amor ou
de l’amour courtois :
Il y
va de la même façon de la chronologie
et de l’univers des troubadours
du fin’amor ou à la loi de
l’amour courtois à travers les motifs thématiques de notre corpus, tels que :
¤- L’évocation du temps d’aimer à travers le jour, la nuit,
l’aube et le point du jour;
¤- L’évocation du nom tu de l’aimée et du secret, du
langage amoureux;
¤- L’évocation des lieux géographiques de la campagne, de la
ville, du domicile d’aimée, porte et
Fenêtre, le balcon, de la rue ;
¤- L’évocation du soleil, de la nuit, de la lune, des
étoiles; de la terre, de la pluie, du
vent, et de la
tempête ;
¤- L’évocation de la vie voue à la mort, de l’éternité et du
temps de l’errance amoureuse de
l’amant poète et troubadour
pleurant l’aimée perdue ou inaccessible sans recours.
II. L’itinéraire et l’expansion des thèmes érotiques du zajal et du mouachah des troubadours et poètes panraboeuropéens en
Provence, en France :
Dans le cadre de l’itinéraire et l’expansion
des thèmes érotiques du zajal et du mouachah
des andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens
en Provence, en France, soulignons notamment,
Abel François Villemain remarque
l’itinéraire chevaleresque arabo-andalou du zajal et du mouachah vers la
Provence et la France, en indiquant : «Les chevaliers arabes, c’est
l’expression des chroniques, visitaient les cours des princes chrétiens
d’Espagne et de Sicile. Quelques-uns d’entre eux étaient, comme les
troubadours, poètes et guerriers. Ils
savaient langue des chrétiens
méridionaux ; et lus d’une fois le chant mêlé de chant de Calcanssor se
renouvela dans le palais d’un roi espagnol, en présence des chevaliers et
des dames. [...] J’imagine que les
chants rabes et espagnols avaient pu donner, par la musique même, le type de
cette poésie provençale, si rigoureusement asservie dans ses mètres. » - «Cours
de littérature française», www.books.google.fr, p.563. Certes,
pour illustrer textuellement motifs
thématiques sus-indiqués en Provence et en France, il est loisible de
citer :
1.
Des thèmes érotiques du zajal
et du mouachah des troubadours et poètes
pan-araboeuropéens en Provence :
Des thématiques du zajal et du mouachah andalous des troubadours
et poètes pan-araboeuropéens en Provence, citons en l’occurrence le chant
du poète Provence Jean Aicard :
·
Jean Aicard, Recueil du Parnasse contemporain III, Alphonse Lemerre, 1866 : sur le thème :
l’espoir, dans : «Mourir d’espoir de retour », en
Provence :
Né en 1848, à Toulon, dans le Var,
et mort en 1921, à Paris, Jean François Victor Aicard est un poète,
romancier et dramaturge français. En 1874, il publie Poèmes de Provence (1874).
qui font de lui le poète de cette région. En 1876, il collabore au troisième
recueil du Parnasse contemporain. Ce dont nus citons :
Mourir dans un espoir
- Je suis le poète qui
t'aime ;
Je veux qu'on dise, ô mon emblème :
Il fut Cigale : il a chanté
Tout l'été.
Tout l'été d'une vie
ardente et sans ténèbres,
Je veux chanter les fleurs, les blés, l'azur, l'amour,
Et quand viendront l'hiver
et les souffles funèbres
Mourir dans un espoir de gloire et de retour !
www.poesie-francaise.fr , p.1.
·
Hugo de Mataplana, Les derniers troubadours de Provence, par Paul Meyer, Librairie A.
Franck, 1871 : sur le motif thématique : l’espoir,
dans : «J’espère vous voir un jour», en Provence :
Né en 1296, à Gombrèn-Zaragoza, et mort en
1296, à Saragosse, Espagne, Muret, Hugo de Mataplana est un, poète provençal et
religieux de la Couronne d’Aragón. En 121, il participe à la bataille de Las
Navas de Tolosa, en 1212. La bataille de Muret a mis fin à la civilisation
hispano-mauresque de Provence.
De grâce voici ma courtoise demande
Je ne peux ni ne veux me
cacher de vous
Je suis Arnaut, qui pleure
et chante fort
Contraint je revois la
folie du passé
Et joyeux j’espère vous
voir un jour avant
Toutefois je vous implore par ce pouvoir
Qui vous guide au sommet
des étoiles
D’être raisonnable à cesser
ma souffrance!
www.en.wikipedia.org
, p
Au sujet de l’itinéraire et l’expansion
des motifs thématiques du zajal et du
mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens
en Provence, Éric Brognie indique : «Aujourd’hui, toutefois, il existe un consensus assez étayé sur la
question de la Transmission aux régions
d’Aquitaine, de la Narbonnaise, du Toulousain et du Languedoc, à travers les
califats de l’Espagne arabo-andalouse et les formes poétiques qui caractérisent
celle-ci, les cansos, les jarchas, le muwashah et le zajal, d’un certain nombre
de traits à la fois techniques mais aussi thématiques, à partir desquels se
créent non seulement une poésie originale mais aussi un nouvel art d’aimer, le
fin amor ou amour courtois.» - «L’influence des poètes arabes préislamiques sur
la naissance de l’amour courtois chez les troubadours de langue d’oc.», www.webcache.googleusercontent.com, p.2
2. Des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes panaraboeuropéens
en France :
Des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours
et poètes pan-araboeuropéens en France, évoquons parallèlement l’ode du poète français Victor Hugo :
· Victor Hugo, Odes et ballades, Hector Bossange, 1828: sur le
motif thématique : le désespoir, dans : «A une jeune fille», en
France :
Né en 1802, à Besançon, et mort en
1885, à Paris. Victor Hugo est un poète, dramaturge, écrivain, romancier et
dessinateur romantique français. Il est aussi un politique et un intellectuel
engagé, dans l'histoire des lettres françaises. Il est l’auteur de : Odes
et poésies diverses (1822), Odes et Ballades (1828), Les
Orientales (1829), Les Feuilles d'automne (1831), Les Chants du crépuscule (1835), Les
Châtiments (1853), etc.
Oh ! ne
vous hâtez point de mûrir vos pensées !
Jouissez
du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures
sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les
effeuillez pas plus vite que le temps.
Laissez
venir les ans ! le destin vous dévoue,
Comme
nous, aux regrets, à la fausse amitié,
À ces
maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
À ces
plaisirs qui font pitié.
www.poesie-francaise.fr , p.1.
De la même manière, concernant de l’itinéraire
et l’expansion des thèmes du
zajal et du mouachah andalous des
troubadours et poètes pan-raboeuropéens , en France, le même auteur Éric Broniet en relate : «Du Languedoc,
cette poésie et cet art
d’aimer remonteront vers le
Nord grâce à
l’influence d’Aliénor d’Aquitaine,
épouse de Louis
VII, roi de
France, fille du
célèbre troubadour, Guillaume
IX, comte de
Poitiers, duc d’Aquitaine.
Elle encouragea en
effet très fortement
le développement de
l’art poétique de
nombreux trouvères. Ce
trait culturel, lisible
à travers les
productions poétiques qui
l’engendrent, va durablement
façonner une nouvelle
sensibilité, créer de
nouveaux rapports humains en Europe, entre les hommes et les femmes, et
fonder une érotique, dont
on perçoit encore
de nos jours
les conséquences. Mais
évoquons d’abord, très
loin de l’Europe
et d’aujourd’hui, une
région qui fut
le réceptacle de
nombreuses influences et
le creuset matriciel
de ce que
nous léguèrent les troubadours.. »
- «L’influence des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour
courtois chez les troubadours de langue d’oc », Op.cit., Ibid.
3. Des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours et
poètes pan-raboeuropéens en Europe :
Pour ce qui est des thèmes
du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens, en
Europe, Denis de Rougemont soutient à juste titre : «Que toute la poésie
européenne soit issue de la poésie des troubadours au douzième siècle, c’est ce
dont ,personne ne saurait plus douter. « Oui, entre les onzième et douzième
siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise,
allemande, sicilienne, toscane, génoise, pisane, picarde, champenoise,
flamande, anglaise, etc.) était au préalable languedocienne, c’est-à-dire que
le poète, ne pouvant être que troubadour, était tenu de parler – et de
l’apprendre s’il ne le savait pas – le langage du troubadour, qui n’a jamais
été que le provençal.» [...] Des travaux plus récents ont décrit en détail
l’histoire et l’œuvre, dès le neuvième siècle, dans l’Islam, d’une école de
mystiques poètes qui devaient avoir plus tard pour principales illustrations al
Hallaj, al Gazali et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’Amour suprême,
chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du
Désir divin.» - «L’amour et l‘Occident », www.unige.ch, p.1. A titre d’exemples, des pays
d’Europe, citons :
· Émile Verhaeren, Les Flamandes,
Michel Otten, 1883, sur le thème : l’espoir,
dans : «Des chardons d’espoir», en Belgique :
Né en 1855, à Saint-Amand, en Belgique, et
mort en 1916, à Rouen, Émile Adolphe Gustave Verhaeren est un poète flamand belge,
d'expression française. Il est l‘auteur de : Les Flamandes (1883), Les
Flamandes (1883), Les Moines (1886), Les Soirs (1887), Les Débâcles (1888), Les
Flambeaux noirs (1891), etc.
Les
Apparus dans mes chemins,
Les
Campagnes hallucinées,
Et c’est
la paix ardente et vive, avec ses urnes
De
régulier bonheur sur ces pays de soir,
Où
s’allument, ainsi que des charbons d’espoir,
Dans la
cendre de l’air, les grands astres nocturnes.
www.babelio.com
, p.1.
· Lord Byron, Poèmes, Allia, 1998, sur le thème : l’espoir, dans : «Charmée par son désespoir»,
en Angleterre :
Né en 1788, à Londres, et mort en 1824, à : Missolonghi,
en Grèce, George Gordon Byron, ou Lord
Byron, est un poète classique et romantique anglais. Il est l’auteur de : Hours of Idleness
(1807), Bardes anglais et critiques écossais (1809), La Malédiction de Minerve
(1811), Childe Harold de Turner (1826), Poèmes (1958), Don Juan (2006), etc.
Tendresse
bleue de tes yeux, cheveux au beau choir,
Lustre
pâle de tes traits en la rêverie
- Où de
la peine, et si sereinement pétrie,
La
douceur paraît charmée par son désespoir -
Ont
posé sur moi une tristesse si claire,
Que -
Mais à ton cœur bienheureux, je sais le don
De
parfaites pensées coulant de purs filons -
Je te
croirais condamnée aux soins de la terre.
www.babelio.com , p.1.
Lord
Byron, Poèmes, Allia, 1998,
· Giacomo Leopardi, Poèmes, Alphonse
Lemerre, 1880, sur le thème : l’espoir, dans : «la voie de l’espérance», en Italie:
Né en 1798, à Recanati,
et mort en 1837, à Naples Giacomo Leopardi est un écrivain, poète et
philosophe italien, considéré comme le deuxième écrivain italien après Dante
Alighieri. La qualité de sa poésie lyrique et tragique lui a eu une influence internationale
sur des générations. Il est l’auteur
de : Discours sur la poésie romantique (1818), L'Infini (1819), Brutus le Jeune (1821), À
Sylvie (1828),
Le Genêt ou la Fleur du désert (1836),
Poèmes (1880), etc.
Ö lune
gracieuse, je me souviens,
À mes
yeux ton visage, car tourmentée
Etait
ma vie : et elle l’est, ni ne change,
0 lune,
mon amie. Et pourtant il m’est cher,
Au
temps de la jeunesse, lorsque s’étend encore
La voie
de l’espérance et qu’est courte la mémoire,
De se
ressouvenir des choses passées, encore
Qu’elles
soient tristes, et que l’angoisse dure !
wwww.poesiemuziketc.fr,
p.1.
·
J. W. V. Goethe, Flammarion, Poésies, 1992, sur le thème : l’espoir,
dans : «De l’orient, espère », en Allemagne:
Né en 1749, à
Francfort, et mort en 1832, à Weimar, Johann Wolfgang von Goethe est un poète,
romancier, dramaturge, scientifique, théoricien de l'art et homme politique
allemand. Il est l’auteur de : Pygmalion (1767), Prométhée, Prometheus
(1774), Chansons de société (1776), Ballades (1787),
Élégies
romaines (1788), Épigrammes vénitiennes
(1790), etc.
Minuit,
je dormais, au fond de moi veillait
Le cœur
plein d’amour, comme si c’était le jour ;
Parut
le jour, c’était la nuit pour moi,
Que
m’est le jour, tant qu’il puisse apporter.
Le
soleil se coucha ; main dans la main l’un à l’autre engagés,
Nous
saluâmes son dernier regard, bénédiction dernière,
Et les
yeux dirent, clairement dirigés dans les yeux :
De
l’orient, espère, espère, il reviendra.
www.adequations.org , p.1.
III.
L’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours en Espagne et au Maroc :
Concernant
l’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes panaraboeuropéens
en Espagne et au Maroc, Emilio del Pozo remarque
avec étonnement l’absence de relation manifeste entre la musique andalusi, au Maroc, et la musique andalouse et le flamenco, pourtant historiquement attestée, en
notant : «Le voyageur qui, de
passage au Maroc, va s’intéresser à la musique dite andalûsi sera surpris par
l’absence de relation entre celle-ci, ce que l’on connaît généralement en
Espagne comme musique andalouse, et le flamenco classique. Pourtant,
historiquement, ces trois styles sont
originaires d’al-Andalus. [...] Au 15ème siècle, ils [des habitants du
nord de l’Inde] arrivent en Espagne, où ils sont connus, depuis lors, sous le nom de gitanos (Gitans), une probable
distorsion du nom egiptano, puisqu’on
pensait qu’ils venaient d’Egypte. Un grand nombre de Gitans s’installa
dans la zone sud d’Al-Andalûs., et entra
en contact avec la population arabe et juive. C’est au sein de ce creuset de cultures que commencent à apparaître ce que, des
siècles plus tard, deviendra l’art flamenco» - «Sur les traces du flamenco», www.persee. fr,
p.1. D’où verrons-nous successivement, à
titre d’exemples, les thèmes du zajal et du mouachah des troubadours et poètes panraboeuropéens,
en Espagne.
1. L’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens
en Espagne :
Sur l’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens
en Espagne, Franck Mallet, dénote en 1998, dans ce sens : « Tout a
commencé il y a trente ans par un disque de l'Atrium Musicæ de Madrid,
mystérieusement intitulé Musique arabo-andalouse... Depuis, [...], les
spécialistes se sont aperçus [...] clairement leur appartenance aux trois
communautés religieuses peuplant alors l'Espagne. Aujourd'hui, la collection Hispanica balaie judicieusement pour la
première fois l'ensemble de la péninsule ibérique, y compris l'Espagne
hispano-musulmane. Arabe pendant plus de sept siècles, l'Espagne chrétienne a
hérité d'une pratique populaire musulmane, enrichie de plusieurs instruments,
reprenant notamment la forme de la romance [issue de la poésie lyrique du zajal
et du mouachah arabes en Espagne] , typiquement orientale. En retour, les
Hispano-Arabes expulsés ont conservé un aspect de la tradition savante
espagnole, présent encore aujourd'hui dans l'art vocal [...], en particulier au
Maroc. » - « Musiques espagnoles et arabo-andalouses », www.webcache.googleusercontent.com
, p.1. En suivant le même thème sur : « l’espoir », citons
de ce patrimoine poético-lyrique andalous des troubadours et poètes
pan-araboeuropéens légué à l’Espagne actuelle,
travers notamment :
·
Pedro Salinas, Poesías completas, Barral, 1971, sur le motif thématique : l’espoir,
dans : «Violons des espoirs», en Espagne:
Né en 1891, à Madrid, et mort en 1951, à Boston, Pedro Salinas est un poète espagnol
de la Génération de 27. Il suit des
cours de droit, de philosophie et de lettres de l’université centrale. Il est
lecteur d’espagnol à la Sorbonne (1914-1917). Muni d’un doctorat en langues et lettres, il
occupe une chaire, à Séville. Puis, il part enseigner en Angleterre, à l'université
de Cambridge (1922-1926).
Il influe grandement sur
les jeunes poètes andalous. Sa poésie réunit à la fois l’avant-garde et la
tradition. Il est l’auteur de : Poesías completas (1971), etc.
Violons des espoirs
Demain" Le mot allait,
délié, vacant,
de couleur, de baiser,
que j'ai laissé passer
près de moi aujourd'hui
En train ou en gazelles
m'arrivaient aigus,
sons de violons
des espoirs ténus
de bouches virginales.,
depuis des mers distantes,
d'immenses espérances
d'un amour sans final.
www.espacesinstants.blog.tdg.ch
, p.1.
2.
L’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du mouachah des troubadours et poètes pan-araboeuropéens
au Maroc :
Le Melhoun célèbre la poésie marocaine Fouad
Guessous affirme notamment :
« L’histoire du Malhoun remonte l’époque
arabo-andalouse. Les tribus Arabes conquérantes (Banou Hilal et Banou
Maâqil) se sont installées dans le Maghreb afin d’y propager l’Islam. La
transmission des chants arabes s’est faite durant cette époque et bien plus
tard, quand le Maroc faisait partie de l’Empire d’Al Andalous, le Malhoun
a commencé à prendre forme et s’est d’abord installé dans la région du Tafilelt
avant de se diffuser partout dans le pays. » - «Le Melhoun célèbre la
poésie marocaine », www.
culture
cherifienne.com , p.1.
Evoquons, à cet égard, le poète marocain Mohamed Loakira :
·
Mohamed Loakira, L'esplanade
des Saints et Cie, Marsam, 2007, sur le thème : l’espoir, dans : «On allait semer l’espoir»,
au Maroc :
Né en 1945, à Marrakech, Mohamed Loakira
est un écrivain et poète marocain. D’une famille marquée des chants et des
danses du Haouz, du Malhoun, du zajal,
de la musique Gnaoua, il fait ses
études primaires et secondaires dans sa
ville natale et des études supérieures, en Lettres, puis en Sciences de
l’Information, pratique le théâtre, s’initie à la musique et écrit sur la peinture. Il est l’auteur de : L'esplanade
des Saints et Cie (2007), etc.
Souviens-toi
On s'en allait dans les champs semer l'espoir
On retournait la ville comme la terre enceinte
on oubliait que la lumière pouvait enfanter une âme étrange;
Nous avons rêvé accroché au dernier espoir
de toi femme dans la demeure fraîche d'une ultime sagesse;
J'ai vu le sang couler J'ai vu le feu.
www.limag.com
, p.1.
En fait, de l’itinéraire et l’expansion des thèmes du zajal et du
mouachah andalous des troubadours et
poètes pan-araboeuropéens en Espagne et au Maroc, Gérard Zuchetto, Louis Aragon
indiquent de leur côté : «De nombreux Marocains d’un certain âge chantent
encore des romances (ballades) dont on peut retracer l’origine à la poésie
espagnole d’antan; on peut aussi entendre des chansons paraliturgiques dans une
langue teintée d’hébreu et de judéo-espagnol, de même que des chansons de
mariage, de récréation ou des poésies lyriques en « haketiá » (judéo-espagnol
marocain) et en «Ladino » (« Dzudez » et « Spaniol »). Séfarade désigne la
péninsule ibérique, en hébreu. Les Séfarades s’y sont implantés environ 500 ans
avant JC. [...] Lors de la Reconquista, elle a dû fuir l’Espagne. La langue de
ces chansons est un espagnol du quinzième siècle qui a peu évolué depuis, en
raison de la diaspora. Il s’est toutefois imprégné des différentes cultures où les
Séfarades se sont installés (dans le sud de la France, l’Italie, la Grèce, le
Maroc, la Turquie et les pays de l’Est). » - «Troubadours Caravane : Cansos de
trobar», www.art-troubadours.com, p.1.
IV. L’état actuel des thèmes
du zajal et du mouachah des troubadours
en Europe et Occident :
En ce qui regarde l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens
en Provence, en France en Occident
en Espagne et au Maroc, Marc Terrisse
souligne, en 2012, la présence associative manifeste de ce patrimoine commun interculturel, dans ces
pays, en dénotant : « L’association Le Regard de l’Autre a été créée
en 2012 pour travailler sur la présence de la civilisation arabo-musulmane en France de la
période médiévale jusqu’à la fin de l’époque moderne. [...] Cinq thèmes ont ensuite été sélectionnés à
l’aide du comité scientifique pour l’exposition. [...] : les événements
militaires liés à la conquête arabo-musulmane dans le sud de la Gaule et la
démystification de la bataille de Poitiers ; la présence arabo-musulmane en
Languedoc au VIIIe siècle et en Provence au Xe siècle ; les échanges
commerciaux entre les ports méditerranéens comme Marseille, Agde, Montpellier
et l’aire culturelle arabo-musulmane aux XII-XIIIe siècles ; la présence de
communautés musulmanes à Marseille et à Montpellier pendant cette période ;
enfin, la transmission de la culture arabo-andalouse en Languedoc et en
Provence par le biais des juifs séfarades au XIIe siècle.» - « La présence
arabo-musulmane en Languedoc et en Provence à l’époque médiévale », www.journals.openedition.org, pp.
126-128. Or, compte tenu des motifs thématiques
du code du fin’amor, amour courtois et de sa chronologie, sus-indiqués, une vue
panoramique de cette configuration poétique du zajal et du mouachah andalous
des troubadours et poètes pan-araboeuropéens actualisée, nous conduit à en témoigner florilèges
respectifs à l’appui, comme suit :
1. Florilège de l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah des
troubadours andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Europe :
En effet, le florilège
de l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens
en Europe, Éric Broniet remarque, 2017 : « Le sujet [...] porte sur l’émergence d’une nouvelle vision de
la femme et
de l’amour :
des poètes en
furent les témoins
sinon les incitateurs. Cette nouvelle
vision contribua à
la formation d’une civilisation
occidentale [d’Europe] originale
au XIe siècle de
notre ère, mais
aussi à la
création d’un des
axes les plus
essentiels de la
poésie française :
la thématique amoureuse.
Cette thématique n’irriguera
pas seulement la
poésie de la
Renaissance, le classicisme
français ou le romantisme. Jusqu’au surréalisme [XVIe-XXIe siècles], l’amour figure bien au
centre des préoccupations poétiques, ce dont témoigne entre autres Le Fou
d’Elsa, où Aragon revisite tout l’héritage arabo-andalou et remonte aux sources
de la poésie arabe de l’amour, le Majnoun Leila [Qais ibn al-Mulawwaḥ]. »
- «L’influence des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour courtois chez les troubadours de
langue d’oc. », Op.cit., p.2. D’où
en Provence les troubadours et poètes :
·
Cercamon, Poèmes lyriques, Honoré Champion (2009), sur le motif thématique : le fou d’
amour errant, dans : «Quand je la quitte, il me semble laisser mon esprit», en Provence :
Né et mort au XIIe siècle, en Provence, Cercamon
était un jongleur dont le nom est un pseudonyme signifiant « Cherche-monde »,
ce qui rappelle l'itinérance des jongleurs, allant de ville en ville et de
château en château pour vendre leur talent. Son activité poétique se situe,
dans la première moitié du XIIe siècle, à la cour de Poitiers, entre 1135 et
1152.
Hélas !
De l’amour
Hélas !
De l’amour je n’ai su conquérir
que tourments et chagrins ;
Pour une joie, je chavire.
Si extrême… Je n’ai jamais aimé autant !
Quand je suis avec elle, je suis ébahi
et ne lui dis rien de mon désir.
Quand je la quitte, il me semble
laisser
mon esprit et mon bon sens.
www.babelio.com, p.1
·
Guillaume IX d'Aquitaine, Les chansons, E. Langlois, 1914,
sur le thème : le code de l’amour courtois, dans : «Ma dame
m'éprouve», en Provence :
Né en 1071, au Poitou,
et mort en 1086, Guillaume IX d'Aquitaine, ou Guillaume VII, surnommé, depuis
le XIXe siècle le Troubadour, est le
comte de Poitiers, duc d'Aquitaine et de Gascogne et premier poète connu en
langue occitane. À son retour de
croisade, il répudie sa femme et prend pour maîtresse une femme mariée,
Dangereuse de L'Isle Bouchard, qu'il évoque comme une muse dans ses poèmes sous
le nom de Dangereuse, la Maubergeonne. Il est l’auteur de : Les
chansons (1914), etc.
Je n'adorerai qu'elle !
Ferai chansonnette nouvelle
Avant qu'il vente, pleuve ou gèle
Ma dame m'éprouve, tente
De savoir combien je l'aime ;
Mais elle a beau chercher querelle,
Je ne renoncerai pas à son lien
Si j'aime ma bonne dame,
Car sans elle je ne puis vivre,
Tant de son amour j'ai grand faim.
www.persee.fr, p.1.
·
Gace Brulé, Chansons, Kissinger, 2010, sur
le thème : le temps d’aimer, dans : «L’aube», Provence :
Né en 1170, à Champagne, et mort en 1220,
à Champagne, dans Île-de-France, Gace Brulé est un trouvère-troubadour chevalier
champenois. Réputé de ses contemporains, il crée sa propre interprétation des
thèmes classiques des ses zéjeles des troubadours du sud de la France : le désespoir de
l'amant ou du poète, le cœur épris d'une dame, les jaloux etc. Ses chants
présentent une seule idée centrale, dont sont montrés les côtés négatifs et
positifs. Trois en sont citées dans Le Roman de la Rose de Jean Renart. Il
est l’auteur de : Chansons (2010), etc.
Quand je vois l’aube du jour venir
Nulle rien ne doit plus tant haïr
Que faire de moi l’abandonné
Mon amie que j’aime d’amours
www.cairn.info,
p.1.
·
Frédéric Mistral, Œuvres poétique, Marcel
C.P.M., 1980, sur le thème : la fontaine, dans : «La fillette à la fontaine était
seulette», en Provence :
Né en 1830, à Maillane, Bouches-du-Rhône, et mort en 1914, prix Nobel de
littérature (1904), Frédéric Mistral, ou Frederi Mistral, est un écrivain, lexicographe
provençal français de langue occitane. Membre fondateur du Félibrige, de
l'Académie de Marseille, maître ès-jeux de l'Académie des jeux floraux de
Toulouse, Chevalier de la Légion d'honneur (1863). Par son œuvre, il veut réhabiliter la langue
d'oc et sa poésie épique : la qualité de cette œuvre est reconnue par de
nombreux prix. Il est l’auteur de : Mirèio (1859), Calendau (1867), Coupo Santo (1867), Lis
Isclo d'or (1875), Lou Tresor dóu Felibrige ou Dictionnaire provençal-français,
(1879), etc. D’où son chant en zajal sur une jeune fille de Provence :
Ce matin d'été la fillette
A la fontaine était
seulette.
Elle avait retroussé ses
manches, son jupon,
Elle nettoyait les
faisselles
Fromagères avec la prèle.
Saintes de Dieu! qu'elle
était belle
Quand dans le ruisseau
clair
guéaient ses blancs
petons
www.cieldoc.comf,
p.26
·
Louisa Paulin, Poèmes, Revue du Tarn, 1969, sur le thème : la colombe, dans : «Chanson de la colombe», en Provence :
Née en 1888, à Réalmont, dans le Tarn, et
morte en 1944, dans la même commune, Louisa Paulin est une institutrice et
poétesse française d'expression française et occitane. Malade, elle prend sa
retraite anticipée dans son village natal (1932). Lors d’une période d'activité
littéraire bilingue, elle étudie l'occitan qu'elle parlait sans l’écrire. Elle
obtient deux prix de l'Académie des Jeux floraux (1937) et le prix de poésie du Goéland pour son recueil Airs villageois. (1940). Devenue presque aveugle, elle dicte ses poèmes
et ses lettres aux amis Elle a été initiée à l'écriture par Lucien Naves,
paysan du Ségala, à Sainte-Gemme, rencontré en 1940.
Colombe,
ma colombe
Avec ce
cou si blanc
Dis-nous
qui t'a blessée
T'a
blessée en volant?
D'où
est venue la flèche
qui t'a
troué le cœur
Nous
voyons la blessure
Mais
non pas l'oiseleur.
Dites-lui
que je l'aime
Et
qu'il a mon pardon.
www.booknode.com,
p..1.
·
Franc Bardou, L'arbre de mèl, Troba Vox, 2010, sur le thème : la fenêtre, dans : «Je vois briller ta fenêtre», en
Provence:
Né à Toulouse en 1965,
Franc Bardou est u enseignant et poète occitan. En 1989, il collabore aux
revues de et Gai Saber. Il est l’auteur
de : Filh del Cèrç (1995), Cant del Cèrç - Musicalas (1996), La crida
(2003), Atlàs londanh (2006), et d'un manifeste littéraire cosigné par les
écrivains de sa génération au sein du Movement Descobertista (1996). Il est
l’auteur de : L’arbre de mèl (2010), etc.
Les ruelles tordues, en un jour, une nuit, se sont
vidées de bruit.
pour que la clarté brûlante emprisonne nos pas d'or.
En un désert d'été, de silence et de fête mariale,
j'écoute, au vent lumineux, l'écho lointain des clochers.
L'eau pesante du fleuve, en caressant les pierres, murmure :
elle conte à qui sait l'entendre le frisson des certitudes.
Mais, perdu au désert du matin, dans l'attente amoureuse,
je vois briller ta fenêtre comme une dernière étoile.
www.amazon.fr, p.1
2. Florilège de l’état actuel des thèmes du zajal et du mouachah andalous
des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Europe :
Toutefois, du Florilège de l’état actuel des thèmes du zajal
et du andalous des troubadours et poètes pan-araboeuropéens du sud et des
trouvères du nord de la France, il y a
lieu de rappeler, sans ambages, cette
réalité géo-historique poétique française
en relatant avec Jean Frappier : « Pour désigner
l’art d’aimer qu’ils mirent à la mode,
les troubadours usaient d’expressions comme [...] bon’amors et surtout fin’amors. Né à la fois
dans le Midi et dans le Nord [de la France] pour d’analogues raisons [v. le zajal et le mouachah arabo-andalous,
en Provence] qui paraissent tenir à des transformations sociale et à un
mouvement général de la civilisation – élargissement de l’économie et des
échanges commerciaux [notamment avec le monde arabo-musulman ibérique et
oriental], développement de la vie de cour, tendance de la noblesse et de la
chevalerie à se fermer, à se constituer en une classe héréditaire et à codifier
ses règles de conduite [sur le mode des taïfas arabo-andalous] .
[...] Si la canso-chanson [le
zajal et le mouachah arabo-andalous], où s’exalte la conception du fin’amor
peut-être regardée comme l’invention des troubadours (Guillaume IXX d’Aquitaine [...], a vécu
1011-1127) que les trouvères ont imitée, vers la fin du XIIe siècle seulement,
le roman [v. la sira d’Antar] [...] apparaît comme une création des poètes
d’oïl.» - « Vue sur les conceptions courtoises dans les littératures d'oc
et d'oïl au XIIe siècle », www.persee.fr, pp.137-138.
A cet égard citons en exemples, en
France :
·
Charles Cros, Le coffret de santal, Tresse,
1879, sur le thème : le fou d’amour errant, dans
: «Dans les nuits d’automne, errant par la ville», en France :
Né en
1842, à Fabrezan et mort le en 1888, à
Paris, Charles Cros, est un écrivain, poète et inventeur français. Il est l’auteur de : Plainte (1873), Le
Coffret de santal (1879), etc.
Le Collier de griffes, (1908), etc.
Dans
les nuits d’automne, errant par la ville,
Je
regarde au ciel avec mon désir,
Car
si, dans le temps qu’une étoile file,
On
forme un souhait, il doit s’accomplir.
Enfant,
mes souhaits sont toujours les mêmes :
Quand
un astre tombe, alors, plein d’émoi,
Je
fais de grands voeux afin que tu m’aimes
Et
qu’en ton exil tu penses à moi.
www.eternels-eclairs.fr, p.1.
·
François-Marie Robert-Dutertre, Les
loisirs lyriques, C. Vanier, 1866, sur le thème : le code de l’amour
courtois : «Si tu veux répondre à ma flamme», en France :
Né en 1815, à Ernée, dans la Mayenne, et mort en 1898, à Paris,
François Marie Robert-Dutertre est, un écrivain poète, homme politique
libre-penseur français. Il est l’auteur
de : Eloge de Voltaire (1877),
Les bataillons scolaires (1884), L'article VII et l'instruction des femmes (1879), etc.
Enfin, si
tu veux répondre à ma flamme, Enfin si tu veux
Combler
tous mes vœux,
Jusqu'au
dernier jour garde-moi ton âme, Jusqu'au dernier jour
Aime-moi
d'amour.
www.poesie-francaise.fr, p.1.
· Paul Verlaine, Poèmes Saturniens, Messin,
1890, sur le thème : la fontaine : «Les jets d'eau»,
en France :
Né en 1844, à Metz, et mort en 1896, à
Paris, archétype du poète maudit, Paul Verlaine est un écrivain et poète
français. Sa vie est bouleversée quand
il rencontre Arthur Rimbaud (1871). Leur vie débouche sur une scène violente, à
Bruxelles, où Verlaine blesse Rimbaud d'un coup de revolver, au poignet, jugé et condamné, à deux ans de prison. Il
renoue avec le catholicisme. Il est l’auteur de : Sagesse (1880), Jadis et Naguère (1884), Poèmes
Saturniens (1890), etc.
Au calme clair
de lune triste et beau,
Qui fait
rêver les oiseaux dans les arbres
Et
sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands
jets d'eau sveltes parmi les marbres.
wwww.jeandelacour.arsene76.f, p.1.
· Louis Aragon, Les yeux d’Elsa, la Baconnière, 1942, sur le thème : le temps d’aimer, dans : «Attendant une aube», en
France :
Né en 1897,
à Paris, et mort en 1982 dans la même ville, Louis Aragon est un poète,
romancier et journaliste français,. Avec André Breton, Tristan Tzara, Paul
Éluard, Philippe Soupault, il fut l'un des animateurs du dadaïsme parisien et
du surréalisme. La défaite de 1940 marque un tournant dans sa poésie se tourne
vers une réinterprétation de la tradition poétique ses zéjeles. Cela se
poursuit dans son recueil, Les Yeux d'Elsa (1942), pour montrer le lien entre
son lyrisme personnel et son engagement poétique. Aux débuts de la guerre civile espagnole, il
demande en vain une entrevue à Léon Blum pour le convaincre d'intervenir auprès
de la République espagnole.
Attendant
une aube
J'ai tout
mon temps d'homme passé
Sans
lendemain dans les fossés
Attendant
une aube indécise
La mort à
mes côtés assise
Enfant-roi
du palais chassé
La veille
où Grenade fut prise.
www.babelio.com p.1.
· Guillaume Apollinaire, Les
calligrammes, Gallimard. 2013, sur le thème : la colombe,
dans :
«Attendant une aube», en France :
Né en 1880, à Rome, polonais de l'Empire
russe, et mort en 1918 , à Paris, Guillaume Albert Vladimir Alexandre
Apollinaire de Kostrowitzky, ou Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain
français, critique et théoricien d'art . il est l'auteur de : La Chanson
du mal-aimé (1909), Le Pont Mirabeau (1912),
Zone (1913), Les calligrammes,
Gallimard (2013), etc.
Cette
colombe s'extasie
Annie et
toi Marie
Où
êtes-vous ô jeunes filles
Mais près
d'un jet d'eau qui pleure et qui prie
Cette
colombe s'extasie
Le jet
d'eau pleure sur ma peine.
Ceux qui
sont partis à la guerre
www.jacquesmottier.online.fr, p.1.
· Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Auguste Poulet-Malassis, 1857, sur le thème : la fenêtre, dans : «La lampe à la fenêtre», en
France :
Né en 1821, à Paris, et mort
en 1867, dans la même ville, Charles
Baudelaire est un poète français.
Tourné vers le classicisme (v. le
zajal provençal), nourri de romantisme, à la croisée du Parnasse et du
symbolisme, il chante la « modernité », dans un recueil bref ressemblant à une
plaquette: Les Fleurs du mal (1857), etc.
Il est
doux, à travers les brumes, de voir naître
L'étoile
dans l'azur, la lampe à la fenêtre,
Et la lune
verser son pâle enchantement.
Je verrai
les printemps, les étés, les automnes
Et quand
viendra l'hiver aux neiges monotones,
Je
fermerai partout portières et volets
Pour bâtir
dans la nuit mes féeriques palais.
vivelalecture.over-blog.com
, ,
p.1.
· Émile Verhaeren, Les Flamandes,
Michel Otten, 1883, sur le thème : l’espoir,
dans : «Des chardons d’espoir», en Belgique :
Né en 1855, à Saint-Amand, en Belgique, et
mort en 1916, à Rouen, Émile Adolphe Gustave Verhaeren est un poète flamand
belge, d'expression française. Il est l‘auteur de : Les Flamandes (1883),
Les Flamandes (1883), Les Moines (1886), Les Soirs (1887), Les Débâcles (1888),
Les Flambeaux noirs (1891), etc.
Les
Apparus dans mes chemins,
Les
Campagnes hallucinées,
Et c’est
la paix ardente et vive, avec ses urnes
De
régulier bonheur sur ces pays de soir,
Où
s’allument, ainsi que des charbons d’espoir,
Dans la
cendre de l’air, les grands astres nocturnes.
www.babelio.com
, p.1.
· Lord Byron, Poèmes, Allia, 1998, sur le thème : l’espoir, dans : «Charmée par son désespoir»,
en Angleterre :
Né en
1788, à Londres, et mort en 1824, à : Missolonghi, en Grèce, George Gordon Byron, ou Lord Byron, est un poète
classique et romantique anglais. Il est
l’auteur de : Hours of Idleness (1807), Bardes anglais et critiques
écossais (1809), La Malédiction de Minerve (1811), Childe Harold de Turner
(1826), Poèmes (1958), Don Juan (2006),
etc.
Tendresse
bleue de tes yeux, cheveux au beau choir,
Lustre
pâle de tes traits en la rêverie
- Où de
la peine, et si sereinement pétrie,
La
douceur paraît charmée par son désespoir -
Ont
posé sur moi une tristesse si claire,
Que -
Mais à ton cœur bienheureux, je sais le don
De parfaites
pensées coulant de purs filons -
Je te
croirais condamnée aux soins de la terre.
www.babelio.com , p.1.
· Giacomo Leopardi, Poèmes, Alphonse
Lemerre, 1880, sur le thème : l’espoir, dans : «la voie de l’espérance», en Italie:
Né en 1798, à Recanati,
et mort en 1837, à Naples Giacomo Leopardi est un écrivain, poète et
philosophe italien, considéré comme le deuxième écrivain italien après Dante
Alighieri. La qualité de sa poésie lyrique et tragique lui a eu une influence internationale
sur des générations. Il est l’auteur
de : Discours sur la poésie romantique (1818), L'Infini (1819), Brutus le Jeune (1821), À
Sylvie (1828),
Le Genêt ou la Fleur du désert (1836),
Poèmes (1880), etc.
Ö lune
gracieuse, je me souviens,
À mes
yeux ton visage, car tourmentée
Etait
ma vie : et elle l’est, ni ne change,
0 lune,
mon amie. Et pourtant il m’est cher,
Au
temps de la jeunesse, lorsque s’étend encore
La voie
de l’espérance et qu’est courte la mémoire,
De se
ressouvenir des choses passées, encore
Qu’elles
soient tristes, et que l’angoisse dure !
wwww.poesiemuziketc.fr,
p.1.
·
J. W. V. Goethe, Flammarion, Poésies, 1992, sur le thème : l’espoir,
dans : «De l’orient, espère », en Allemagne:
Né en 1749, à
Francfort, et mort en 1832, à Weimar, Johann Wolfgang von Goethe est un poète,
romancier, dramaturge, scientifique, théoricien de l'art et homme politique
allemand. Il est l’auteur de : Pygmalion (1767), Prométhée, Prometheus
(1774), Chansons de société (1776), Ballades (1787),
Élégies
romaines (1788), Épigrammes vénitiennes
(1790), etc.
Minuit,
je dormais, au fond de moi veillait
Le cœur
plein d’amour, comme si c’était le jour ;
Parut
le jour, c’était la nuit pour moi,
Que
m’est le jour, tant qu’il puisse apporter.
Le
soleil se coucha ; main dans la main l’un à l’autre engagés,
Nous
saluâmes son dernier regard, bénédiction dernière,
Et les
yeux dirent, clairement dirigés dans les yeux :
De
l’orient, espère, espère, il reviendra.
www.adequations.org , p.1.
3. Florilège de l’état actuel des
thèmes du zajal et du mouachah andalous
des troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Occident :
Par
ailleurs, le Florilège de l’état actuel des motifs thématiques du zajal et du
mouachah des troubadours en Occident [pan-araboeuropéens], est aussi
décrit quant à sa genèse par Mouna Hachim, en 2010, ainsi :
«Dans le sillage de ce rapprochement des frontières, nos pensées voguent
naturellement vers deux genres poétiques au destin fabuleux: le Mouachah et le
Zajal. Nés tous les deux en Andalousie, ils s’épanouissent non seulement au
Maghreb et en Orient mais marquent de leur empreinte l’Occident [en Europe], formant
selon le musicologue et philologue espagnol Julián Ribera «la clef mystérieuse
qui explique le mécanisme des formes poétiques des divers systèmes lyriques du
monde civilisé au moyen âge». [...] Principales caractéristiques: la liberté
métrique, la souplesse linguistique et le lien à la musique. Les premiers
Mouachahs (nom dérivé de Wouchah, ceinture incrustée) sont attribués au Xe
siècle à un poète aveugle de Cabra, Mouqaddam Ibn Mou’âffa se démarquant par un
refrain final, appelé khardja, composé en langue romane et caractères arabes
(l’aljamiado). » - « Voyage
poétique à travers le Mouachah et le Zajal », www.leconomiste.com , p.1. Ce nous nous citerons notamment :
· Juhan Liiv, Poèmes,
Pascal Galodé, 2013, sur le thème : le fou d’amour errant, dans : «Cœur
malade : Où donc finira le chemin ?», en Estonie :
Né en 1864 et mort en 1913, à , Juhan Liiv est écrivain
et poète estonien. D’une famille paysanne pauvre, il fréquente l’école par intermittence,
puis devient journalise (1885). une carrière de journaliste. En 1892, il se
consacre à l’écriture de nouvelles. Mais des troubles mentaux l’empêchent de
poursuivre dans cette voie. Interné dans un établissement psychiatrique, et en
t guéri (1894).
La brume noie mes volontés.
Cœur malade, esprit hébété.
Ah si la pluie pouvait cesser !
La brume au vent se disperser !
Où donc finira le chemin ?
Noire et profonde, la nuit vient.
S’il y avait au moins une étoile qui
luit !
www.litterature-estonienne.com ,
p.1 .
· Seamus Heaney, Death of a Naturalist, Faber & Faber, 1953, sur le thème : le code de l’amour courtois, dans : «la petite promise au petit mort»,
en Irlande :
Né en 1939, en Irlande du Nord,
Prix Nobel de littérature (1995), Seamus Heaney est un écrivain et poète irlandais. D’une famille de fermiers
pauvres. Il enseigne dans le secondaire puis à l’université à Belfast, Berkeley
et Harvard, aux États-Unis. Il occupe la chaire de poésie à l’université
d’Oxford. Il est l’auteur de : Death of a Naturalist (1953), etc.
S’aimaient-ils, ces deux enfants !
On eût dit, quand ils se retrouvaient,
La rencontre de deux chardonnerets.
Puis le petit passa, ainsi que passe
Une rose en bouton dans le jardin,
Mais l’autre resta, la petite
Promise au petit mort.
L’autre, il n’a pas poussé. De son
tendre
Petit cœur, sans raison maintenant,
Vont fleurissant des marguerites
Et des « ne m’oubliez pas »
www.amazon.fr , p.1.
· Kenneth Rexroth, Les poèmes d’amour de Marichiko, Eres, 2016, sur le thème : l’aube, dans : «Seule lueur dans
l’aube», aux USA :
Né en 1905, à South Bend,
dans l’Indiana, et mort en 1982, à Santa Barbara, en Californie, aux USA,
Kenneth Rexroth est un écrivain, journaliste, traducteur et poète américain. Après une adolescence dans les rues de
Chicago, il s’installe en à San Francisco (1927), puis en Californie. Ses
écrits en prose et sa poésie empruntent des genres variés, de l’élégie à
l’imitation des Anciens, au poème-méditation. Il est
l’auteur de : Les poèmes d'amour de Marichiko (2016), etc.
Seule
lueur dans l’aube
Le
bonheur de notre amour
Est
incompréhensible.
Aucun
soleil ne brille là, pas de
Lune,
pas d’étoiles, pas d’éclair,
Pas
même de lampe.
Toutes
choses rendues incandescentes
Par
l’amour qui illumine le monde.
www.poetpsy.wordpress.com , p.1.
· Pier Paolo Pasolini, Poésies, 1953-1964, Gallimard,
1980, sur le thème : la fontaine,
dans : «Fontaine de
rustique amour», en Italie
:
Né en 1922, à Bologne, et mort assassiné
en 1975, Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et
réalisateur italien. Il est l’auteur de : Poésies, 1953-1964 (1980), Avec les armes de la poésie
(1984), Poèmes oubliés, Actes Sud
(1996), Où est ma patrie (2002), La Nouvelle Jeunesse, 1941-1974 (2003), Feuilles de langues romanes (2008),
Je suis vivant (2011), etc.
Fontaine d’eau
de mon village.
Il n’y
a pas d’eau
plus fraîche que
dans mon village.
Fontaine de rustique
amour
Fontaine d’eau
d’un village qui
n’est pas le
mien.
Il n’y a
pas d’eau plus
vieille que dans
ce village.
Fontaine d’amour
pour personne.
www.halshs.archives-ouvertes.fr,
p.11.
· Rainer Maria Rilke, Œuvres poétiques et
théâtrales, Gallimard, 1997, le thème : la colombe,
dans : «Un vol de colombes»,
en Autriche :
Né en 1875, à Prague, et mort en 1926, à ,
Rainer Maria Rilke est un poète et écrivain autrichien. D’une famille le
destinant à la carrière des armes, il
est pensionnaire dans une école militaire avant d'être renvoyé pour inaptitude
physique (1891). Il étudie le commerce avant de revenir dans sa ville natale où
il devient journaliste et commence à
écrire. En 1896, il part pour Munich où il change son prénom René Maria en
Rainer Maria. Il vit en Italie, puis en Russie où il rencontre Tolstoï (1899).
Après la Première Guerre mondiale, il va
en Suisse où il se met à écrire. Il est l’auteur de : Poèmes épars
(1884),les Élégies de Duino (1920),
Étonne-toi,
vois comme nulle chose
ne désire le sol, et de fiable appui.
Dans l’Ouvert se jette le monde.
Vois, rayonnant, vois
un vol de colombes faire
demi-tour après avoir éprouvé leur espace.
www.books.openedition.org, p.1.
· Karel Hynek
Mácha, Le long poème Mai, Éditeurs
français réunis, 1960, sur le thème : la colombe, dans : «Mai
du soir où la tourterelle», en République Tchèque :
Né en 1901, Prague et mort en 1986, à
Prague, Karel Hynek Mácha est l ́un des représentants les plus importants du
romantisme tchèque. Il commence par écrire en allemand, langue de l’Empire
austro-hongrois, puis abandonne cette langue pour écrire uniquement en tchèque.
C’est un grand lecteur et sa poésie est influencée aussi bien par les chansons
de geste que par les œuvres de Shakespeare, Byron ou Goethe. Il est l’auteur de :
Le long poème Mai (1836), dont est extrait suivant :
C’était
un soir de 1ermai
Mai
du soir où la tourterelle
invitait,
de sa ritournelle
dans
la pinède, au temps d’aimer.
Des
rumeurs d ́amour dans la mousse ;
l’arbre
en fleurs feint d’amour mourir,
d’autres
mondes les soleils clairs
erraient
dans les strates d’azur,
comme
des larmes d’amour pur.
www.tripadvisor.fr , p.1.
·
Rachel Leclerc, Je n’ai pas cessé d’être..., La courte échelle,
2002, sur le thème : la fenêtre,
dans : «La fille qui rôde sous ta fenêtre », au Canada :
Née 1955. à la Nouvelle Gaspésie, au Québec, Rachel
Leclerc est une écrivaine, romancière et poétesse québécoise. Elle est
l’auteur de : Fugues (1984), Vivre n'est pas
clair (1986), Les Vies frontalières (1991), Rabatteurs d'étoiles (1994), Je ne
vous attendais pas (1998), Demain (2007),
etc.
Je n’ai pas cessé d’être l’ourse
la fille qui rôde sous ta fenêtre
qui t’appelle dans l’obscurité
toi le garçon aux yeux pers
mendiant un peu de ta chaleur
tu quitteras peut-être enfin ta
demeure
pour prendre la route avec moi
tu me livreras ton inquiétude
je t’imposerai ma bravoure et ma loi
alors nous arracherons des étoiles
www.lesvoixdelapoesie.com , p.1.
·
Pablo
Neruda, Vingt poèmes d'amour et une
chanson désespérée, Gallimard, 1998, sur le thème : la fenêtre,
dans : «J'ai vu de ma fenêtre», au Chili :
Né en 1904 à Parral, province
de Linares, au Chili, mort en 1973, à Santiago du Chili, Pablo Neruda, ou
Ricardo Eliecer Neftalí Reyes Basoalto, est un poète, écrivain, diplomate, homme
politique et penseur chilien. Il va au lycée pour garçons de Temuco, au Chili (1910
- 1920). Il étudie la langue et la
littérature française à Santiago et la pédagogie (1921.Il est l’auteur
de : «Crepusculario », Crépusculaire 1923), «
Veinte poemas de amor y una canción desesperada, Vingt Poèmes d’amour et une
chanson désespérée (1924), Residencia en la tierra, Résidence sur la Terre (1933),
etc.
Nous
avons encore perdu ce crépuscule
Et
nul ne nous a vus ce soir les mains unies
J'ai
vu de ma fenêtre
la
fête du couchant sur les coteaux lointains
Et je me souvenais
de toi le coeur serré
triste de la tristesse à moi que tu connais.
Où étais-tu
alors ?
Et parmi quelles gens ?
Quels mots prononçais-tu ?
Pourquoi peut me venir tout l'amour d'un seul coup,
lorsque je me sens triste et te connais lointaine ?
www.tropdamour.com , p. 8.
En conclusion, ce survol plus ou moins
sporadique d’un corpus limité, pris au hasard de la rencontre, centrée
sur : Les thèmes du zajal et du mouachah andalous des
troubadours et poètes pan-araboeuropéens en Provence, en France, en Espagne, au
Maroc, en Europe et en Occident»,
n’a pas été sans adéquation ni pertinence quant à l’objet étudié, de l’époque
médiévale à nos jours, et à sa portée
universelle, il siérait d’en déduire avec Éric Broniet : «Du Languedoc,
cette poésie et
cet art d’aimer
remonteront vers le
Nord [des trouvères] grâce à
l’influence d’Aliénor d’Aquitaine, épouse de
Louis VII, roi
de France, fille
du célèbre troubadour,
Guillaume IX, comte
de Poitiers, duc
d’Aquitaine [des troubadours]. [...].
Mais évoquons d’abord,
très loin de
l’Europe [via l’Occident] et d’aujourd’hui, une
région qui fut le réceptacle
de nombreuses influences
et le creuset
matriciel de ce
que nous léguèrent les troubadours. [...] On
retrouvera dans les
ballades [ou, métriques du bled] courtoises la
forme du zajal,
poème avec refrain,
et dans d’autres
formes poétiques provençales, la
forme du muwashaha,
avec souvent, dans
les poèmes occitans
les deux vers
argumentés placés au
début du poème
plutôt qu’à la
fin comme dans
la forme arabo-andalouse. [...] Les valeurs de l’amour courtois auront permis
cette action structurante et
civilisatrice au cœur
du monde occidental
[paneuropéen] à un moment
clé de son
Histoire et démontrent que l'influence du monde arabe sur
celle-ci n'a pas été anodine même si elle ne fut pas la seule à contribuer à
cette transformation.» – «L’influence
des poètes arabes préislamiques sur la naissance de l’amour courtois chez les
troubadours de langue d’oc.», Op.cit., pp. 2- 15.
Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED