lunes, 13 de mayo de 2013

L'ISLAM ET LA POESIE DANS LE MONDE


L’IMAGE DE L’ISLAM DANS LA POÉSIE MONDIALE
(DU MOYEN  ÂGE À NOS JOURS)

     Pour explorer «l’image de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours», il y a lieu de constater d’emblée avec l’article  d’Islam Web la parité d’une telle problématique pluriséculaire : «L’Islam est redevenu une source d’intérêt [image globale] pour les Occidentaux, et ce, que ce soit dans le domaine académique, scientifique, politique ou stratégique. Malgré une campagne occidentale généralisée contre l’Islam, faite de partis pris et d’hostilité déclarée [image dépréciative], il apparaît ici ou là des tentatives sincères de la part de certains Occidentaux de comprendre cette religion [image méliorative]. L e livre du docteur Muhammad ‘Ammâra, intitulé L’Islam selon l’Occident, donne des exemples de deux visions [deux images ici poétiques] occidentales de l’Islam, la négative [la dépréciative] et la positive [la méliorative], qui constituent un bon résumé pour qui veut obtenir des informations justes et équilibrées concernant la question des rapports entre l’Islam et l’Occident [v. le monde] et souhaite ne pas rester prisonnier des clichés, amalgames et partis pris. » - «La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis pris», www.islamweb.net , p.1. C’est ce que nous projetons de cerner ici à travers la poésie mondiale, du Moyen Âge à nos jours. D’où l’exploration notamment de :

     I. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours :

     Pour se rendre compte à priori de l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours, on pourrait relever sous la plume de Marcel Braunchvig en l’occurrence : «Notre littérature du Moyen Âge [v. en France], comme toutes les littératures [mondiales] débutent par la poésie ; et notre poésie débute par l’épopée (…). C’est aux poèmes français qu’il faut réserver le nom de chansons de geste (…). Suivant la thèse de Joseph Bédier, les chansons de geste n’auraient une origine populaire, mais une origine savante : elles auraient été composées par des poètes de métier avec la collaboration des clercs (l’Église serait ainsi le berceau des épopées aussi bien des mystères) (…). La plus célèbre de ces chansons est la Chanson de Roland (…). Il [ce poème] se rattache à des faits historiques modifiés par la légende (…). Les montagnards basques, qui avaient surpris, pillé et massacré les Francs [dont Roland] dans le défilé de Roncevaux, sont remplacés par les Sarrasins [les Musulmans].» - «NOTRE LITTÉRATURE ÉTUDIÉE DANS LES TEXTES», Paris, Lib. Armand Colin, 1925, pp.12-17. Il y va ainsi de :

       1. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie européenne  du Moyen Âge à nos jours :

       Concernant l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie européenne du Moyen Âge à nos jours, l’article d’Islam Web d’Islam Web rappelle notamment : «L’orientaliste anglais Gibb a dit quant à lui : « Est parfaitement justifiée l’allégation selon laquelle la poésie arabe a joué un grand rôle dans la création de la nouvelle poésie en Europe, à ce propos, même si nous ne pouvons pas adhérer à toute sa pensée, voici ce que dit très justement le professeur Makial : «S’il est reconnu que l’Europe médiévale était endettée économiquement auprès de ses Juifs , il est tout aussi vrai que cette Europe avait une grande dette envers les Arabes dans le domaine de la poésie narrative. Peu de gens nient [l’image dépréciative de l’’Islam] que l’imaginaire  qui imprégnait la littérature occidentale du Sud de l’Europe venait incontestablement du milieu culturel arabe  de l’Andalousie des premiers siècles de présence musulmane dans cette région ainsi que de la pensée qu’a pu produire cette civilisation chez l’homme andalou.» « La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis pris », Op.cit., Ibid. C’est ce dont témoigne la poésie européenne des pays suivant :

A-       L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en France  du Moyen Âge à nos jours :

   À propos de l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en France  du Moyen Âge à nos jours, Sigrid Hunke dépeint le climat culturel ambiant en ces termes : «C’est, e, effet, pendant sept cents quatre-vingt-un ans exactement que la civilisation arabe s’étendit sur la péninsule ibérique. Mais l’Occident ignora délibérément celle-ci. Au-delà des Pyrénées, les populations vivaient sourdes et aveugles aux portes du paradis des architectes, des poètes, des musiciens, des hommes de sciences et… de femme. Les peignant même sous le jour le plus sombre, elles le qualifiaient d’antre de sorciers et de nécromanciens, de pays où l’on offrait des sacrifices humains à Mahomet gardé par une légion de diables et de faux dieux [image dépréciative de l’Islam]. Pourquoi ? Par crainte sans doute de la dangereuse séduction que la vérité pourrait exercer. Ces populations ne purent cependant se boucher complètement les yeux et les oreilles. Elles furent touchées et séduites à plus d’un titre ...» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Paris, Ed. Albin Michel, 1963, p.314.  A titre d’exemple citons les poètes français illustrant cette image négative de l’Islam :

      + Anonyme  (XIe siècle) : « La chanson de Roland, LXXXVI» :

« Olivier dit : « A cela je ne vois pas de blâme.
J’ai les Sarrasins d’Espagne :
Les vallées et les montagnes en sont couvertes
Les landes et les plaines tout entières.
Grandes sont les armées de cette race étrangère.
Ici nous avons une bien petite troupe. »
Roland répond : « Mon ardeur s’en accroît.
Ne plaise au Seigneur Dieu ni à ses anges
Que jamais par moi France perde sa valeur!
J’aime mieux mourir plutôt que le déshonneur m’atteigne.
Pour bien frapper l’empereur nous aime davantage.»

                         (in MOYEN-AGE, Paris, Ed. Magnard,
                                               1954, p.13)
   
      + Agrippa D’Aubigné (1552-1630) : « Les tragiques » :

«… Les temples des païens, du Turc, de l’idolâtre,
Hausse au ciel l’orgueil du marbre et de l’albastre,
Et Dieu seul, au désert pauvrement hébergé,
A basti le monde et n’i est pas logé ! »
                         (in Anthologie de la Poésie française
                               Paris, Ed. Stock, 1941, p.265)
   
      + Mathurin Régnier (1573-1613) : « Sayre X » :
  
«Son teint jaune, enfumé, de couleur malade,
Feroit donner au diable et ceruze et pommade
Et n’est blanc en Espaigne  qui ce cormoran
Ne fasse renier la loy de l’Alcoran.»
                             (in Anthologie de la Poésie française
                                           Op.cit., p.290)

     + Max Jacob (1876-1944) : «La rue Ravignan» :

Cassez le tourniquet où je suis mis en cage !
Adieu ! barreaux, nous partons vers le Nil ;
Nous profitons d’un Sultan en voyage
Et des villas bâties avec du fil.
L’orange et le citron tapisseraient la trame
Et les galériens ont des turbans au front.»
                   (in Anthologie de la Poésie française
                                           Op.cit., p.623)

B.   L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en Russie  du Moyen Âge à nos jours :

     Pour ce qui est de l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en Russie  du Moyen Âge à nos jours, il faudrait rappeler son lien ombilical avec le reste de l’Europe, tel que le souligne Dimitri Sorokine : «Les premières lueurs d’une littérature russe originale, nationale, libérée du Slavon et de l’imitation servile des modèles occidentaux, d’une littérature qui attirera rapidement l’attention du monde entier, ne se manifestent à l’horizon de la culture russe qu’au début du XIXe siècle.» - «Napoléon dans la littérature russe», Paris, Ed. INLCO, 1974, p.13. Par ailleurs, comme l’indique S. Hunke l’Islam ne fut seulement la foi des Arabes : «Mêmes lorsque des maîtres étrangers, tels les Turcs,  les Seldjoucides, les Mamelouks ou les Tatars [dont Gengis Khan, Attila] prendront le pouvoir, ils se soumettront corps et âme à la civilisation, à la langue, à la manière de vivre et de penser des Arabes [des Musulmans].» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., p.221.  D’où par exemples :

     + Karamzine (1766-1826) : «Le héros à la manque» :

«Ils ne sont rien les Attila, les Gengis Khan,
Ils ne sont rien les Baty, les Tamerlan
En comparaison avec lui, avec sa férocité.
Is ont grandi dans les steppes,
Au milieu des animaux sauvages,
Aux siècles de la barbarie !
Mais lui, il n’est pas un homme mais un tigre féroce,
Car il est né à une époque éclairée…»
                     («Napoléon dans la littérature russe»,
                                           Op.cit., p.26)

     + Alexis Khomiakov (1804-1860) : «La patrie ingrate» :
  
    Selon Mircea Eliade avance que  le soleil  un symbole du christianisme comme la lune est un symbole de l’Islam lorsqu’il rapporte : «Le pèlerin islandais Nicolas de Therva, qui a visité Jérusalem au XIIe siècle, écrit du Saint Sépulcre [le tombeau du Christ] : « Là, c’est le milieu du Monde ; là, le jour du solstice d’été, la lumière du Soleil tombe perpendiculaire du Ciel. » - «Le sacré et le profane», Paris, Ed. Gallimard, 1965, p.37. Et Gérard Genette affirme de son côté : «La langue étant, de loin, le système de signes le plus élaboré et le mieux connu (…) : (le Croissant, emblème de l’Islam, la Croix [v. le soleil] symbole du Christianisme)… » - « FIGURES », Paris, Ed. du Seuil, 1966, p.189. Et c’est le symbolisme qui ressort du poème de Khomiakov :

«Il entra à dans Moscou la sainte…
Mais le feu de la sainteté
Détruisit la force de l’orgueil terrestre.
Celle qui dompte les orages,
Notre force – la croix russe !
………………………………………..
Et que devant le sommeil de sa tombe
Le monde dise en inclinant la tête :
Il n’y a point de grandeur sous la lune…»
                      («Napoléon dans la littérature russe»,
                                           Op.cit., p.210)

      2. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie américaine et antillaise du Moyen Âge à nos jours :

       L’image de la lune symbole de l’Islam, héritée de l’Europe par les poètes américains et antillais se profile parfois comme une simple métaphore délocalisée, mais ses connotations culturelles originelles ne demeurent pas moins vivaces et instructives. John Brown écrit en ce sens : «L’écrivain américain, aurions-nous dit enfin, a toujours été, et est encore, sollicité par deux traditions : la tradition nationale de son pays et celle de l’Europe [v. de l’Islam alors déprécié].» - «PANORAMA DE LA LITTÉRATURE COMTEMPORAINE AUX ÉTATS-UNIS », Paris, Ed. Gallimard, 1954, p.33. En attestent  les textes des poètes suivants :

       A. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie aux USA du Moyen Âge à nos jours :

       L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie aux USA du Moyen Âge à nos jours pourrait être illustrée à titre d’exemple par :

     + Thomas Stearns Eliot (1888-1965) : «La patrie ingrate» :

«La lune d’orage dérive
Vers l’Occident et Santa-Fe
Aux nues la Mort, le Corbeau planent
Sweeney défend l’Huis encornée

Orion s’enténèbre, et le Chien ;
Les mers contractées font silence ;
La personne en cape espagnole
Gravit les genoux Sweeneyens »
                (««PANORAMA DE LA LITTÉRATURE
                 COMTEMPORAINE AUX ÉTATS-UNIS », 
                                  Op.cit., p.483)

  + Edward Estlin Cummings (1888-1965) : «Les dames de Cambridge» :
«Les dames de Cambridge qui habitent des âmes meublées
Manquent de beauté et ont l’esprit confortable
(et aussi, munies des bénédictions protestantes de l’église
Des filles, pas parfumées, informes d’esprit)
Elles croient en Jésus-Christ et en Longfellow, morts tous deux,
S’occupent invariablement de tant de choses
… les dames de Cambridge s’en désintéressent, sur
Cambridge  si quelquefois dans sa boîte du
ciel, lavande et arrondi, la
lune cliquette comme un éclat de bonbon mécontent
                    («PANORAMA DE LA LITTÉRATURE
                     COMTEMPORAINE AUX ÉTATS-UNIS », 
                                  Op.cit., p.505)

       B. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie aux Antilles du Moyen Âge à nos jours :
       La diaspora négro-africaine des poètes noirs des Antilles loin de leur culture africaine originelle dont celle de l’Islam (v. le Sénégal) se trouve évoquée en ces termes par Jean-Paul Sartre : «Le héraut de l’âme noire a passé par les écoles blanches [v. chrétiennes], selon la loi d’airain qui refuse à l’opprimé toutes les armes qu’il n’aura pas volées lui-même à l’oppresseur ; c’est au choc de la culture blanche que sa négritude est passée de l’existence immédiate à l’état réfléchi (…). Un exile double : de l’exil de son cœur de l’exil de son cœur offre une image magnifique;  il est pour la plupart du temps en Europe (…) ; il rêve à Port-au-Prince, à Haïti. Mais ce n’est pas assez : à Port-au-Prince il était déjà en exil ; les négriers ont arraché ses pères à l’Afrique et les ont dispersés (…). Comme on comprend la plainte du poète haïtien [Léon Laleau] : «D’Europe, sentez-vous cette souffrance/ Et ce désespoir à nul autre égal/ D’apprivoiser avec des mots de France/ Ce cœur qui m’est venu du Sénégal.» - «ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE NÈGRE ET MALGACHE», Paris, Ed. PUF, 1969, pp.XV-XIX. D’où les exemples que voici :

    + Paul Niger (1917-1958) : «Je n’aime pas l’Afrique» :

«Je leur foutrai, moi, la paix nazérienne
Et je leur mettrai, moi, des croix dans le derrière,
Des romaines, des gammées, des lorraines jusqu’à ce qu’ils
En voient des étoiles.
Et les ferai monter par des sentiers arides jusqu’à la porte
Etroite
Et les laisserai dehors pour qu’ils blanchissent au soleil
Et ceux qui ne seront pas dignes d’être élus, je m’en vais les
Commettre à Mahomet.»
                  (««ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
                  NÈGRE ET MALGACHE», Op.cit., pp.95-96)  
                    
      + Jacques Roumain (1907-1944) : «Madrid» :

«C’est ici l’espace menacé du destin
la grève où accouru de l’Atlas et du Rhin
la vague confondue de la fraternité et du crime déferle
sur l’espoir traqué des hommes,
mais c’est aussi malgré les sacrés-cœurs brodés sur l’étendard
de Mahomet…
tous les vêtements du mensonge les signes démentiels du passé»
                  («ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
                    NÈGRE ET MALGACHE», Op.cit., p.112)

     3. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie asiatique du Moyen Âge à nos jours 

       L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie aux USA du Moyen Âge à nos jours remonte peut-être, selon Bernardo Cervellera à la fin du VIIe siècle lorsqu’il écrit : « La Grande Mosquée de Xian est peut-être un des lieux les plus anciens de l’Islam en Chine. Placée dans la zone de l’ancienne cité impériale, capitale de la dynastie Tang (6018-906), sa fondation remonte même, selon certains aux proches parents du Prophète de l’Islam. Au-delà des légendes, reste le fait que la foi musulmane est arrivée en Chine vers la fin du VIIe siècle, par voie de terre, parcourant la route de la Soie et arrivant à Xian (l’ancienne Chang’an), ou bien par voie de mer, en arrivant aux ports de Canton, Hangzhou, Zhangzhou. Contrairement à ce qui s’est passé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’Islam s’est diffusé en Chine de façon pacifique et à travers la voie du commerce. Quelques accrochages et diatribes avec les milices arabes du VIIIe siècle [v. image dépréciative de l’Islam] n’ont pas changé la situation de vie sociale tranquille entre Arabes, Persan musulmans et population locale.» - «Réalités et étrangetés de l’Islam chinois», www.oasiscenter.eu , p.1. D’où :
  
      4. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie contemplative en Chine du Moyen Âge à nos jours :

       En ce qui concerne l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en Chine du Moyen Âge à nos jours, la lune symbole de l’Islam se retrouve comme  image dépréciative entre autres dans la culture chinoise, tel que l’écrit Jean Marc Damien : «L a lune est une figure très présente dans de nombreuses mythologies et croyances folkloriques (…). De même dans tout le monde arabe [v. musulman], sudarabique, éthiopien (…). Symbole majeure de fécondité, elle était célébrée lors des fêtes de la Lune, qui était l’équinoxe d’automne et les hommes ne participaient pas à la cérémonie [v. image dépréciative de la lune].» - «Symbolisme et réalité : la Lune», www.jeanmarcdamien.unblog.fr , p.1. Ce dont rend compte le poème méditatif  classique suivant : 

     A. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie lyrique en Chine du Moyen Âge à nos jours :

       Il en va de même du poème lyrique classique ci-après :

    + «Splendeur de la Littérature de Dunhuang» (1900) : «Sud du Fleuve en contemplation» :

 «Lune au zénith
Boule d’argent vue de loin.
Nuit avancée, coups du veilleur finissant, se lève le vent,
Pour moi dissipe la nue autour de la lune
Illuminant l’ingrat de mon cœur.»
                  («Littérature classique », in «Littérature
                 Chinoise»,  Trimestre 1, 1988, pp.31-32)

         B. «Splendeur de la Littérature de Dunhuang» (1900) : «Folklore du Sud» :
          Il y va de même donc de même :

 «Vieilles lunes, mes épingles d’or séparées
Pour toi, mon jeune seigneur, j’ai versé des pleurs
Aussi vrais que les pins des collines du midi,
Plus de cœur à m’éprendre d’autrui.»
                   («Littérature classique», in «Littérature
                          Chinoise»,  Op.cit., pp.33-34)

    Du fait, et tel que le constate S. Hunke : Le fanatisme qu’on leur  impute [aux Musulmans], de même que leur prétendue implacable férocité [image dépréciative de l’Islam], ne sont que légendes destinées à semer la frayeur, que pure propagande ennemie [image dépréciative de l’Islam] démentie par les innombrables preuves de leur tolérance et de leur générosité à l’égard des vaincus (…). Néanmoins – et cela aussi fait partie du miracle arabe– dans des pays au destin aussi différent, sur le plan à la fois ethnographique et historique, que celui de l’Espagne, de l’Irak, c’est une civilisation uniforme et une remarquable harmonie qui se développa [image méliorative de l’Islam].» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., p.213. Parallèlement, cette image de l’Islam se traduit, par contre positivement, image méliorative, comme suit :

       II. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours :
  
        Pour ce qui est de l’image méliorative de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours, Hunke  rappelle : «La nature des rapports entre l’Occidents [v. le monde] et le monde arabe depuis la proclamation de l’Islam jusqu’à nos jours montre de façon exemplaire à quel point les sentiments et les passions peuvent dicter la façon d’écrire l’histoire. C’était chose compréhensible en un temps où une influence hétérodoxe était considérée comme indésirable parce que dangereuse (…). Ne serait-il pas temps dès lors de nous interroger, au-delà de ce qui nous sépare [image dépréciative de l’Islam], sur ce qui nous lie, sur ce que nous avons de commun [image méliorative de l’Islam]?» - «Le soleil d’Allah brille sur l’Occident», Op.cit., pp.10-11. Cela nous conduit à observer poétiquement par opposition :   

    1. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie européenne  du Moyen Âge à nos jours :

     Dans l’optique l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie européenne  du Moyen Âge à nos jours, Sir Thomas Arnold (1864-1930) a déclaré : «L’idée répandue se laquelle c’est l’épée (c’est-à-dire la violence et la force) qui a contraint les gens à embrasser l’Islam [image dépréciative de l’Islam] est très éloignée de la réalité. En fait, le dogme islamique est très tolérant envers les autres religions dont il respecte parfaitement les libertés religieuses. Le fait que de nombreuses communautés chrétiennes aient pu vivre en paix de longs siècles dans des sociétés politiquement et socialement dominées par des Musulmans est la meilleure preuve de la grande capacité de tolérance religieuse de l’Islam [image méliorative de l’Islam].» - « La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis pris », Op.cit., p.2.  D’où notamment :

     A. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie en France  du Moyen Âge à nos jours :

    À propos de l’image méliorative de l’Islam dans la poésie en France  du Moyen Âge à nos jours, il est à souligner avec George Sarton : « L’apparition de l’Islam e est l’un des événements qui influence le plus positivement l’histoire de l’humanité. La différence entre le Coran et les Évangiles est extrêmement grande ; en effet, le Noble Coran contient tous les éléments fondamentaux nécessaires à la vie du croyant (la religion e, tant que telle, la jurisprudence, la législation ou encore la langue). Les conquêtes arabes [musulmanes] ne furent pas le résultat d’une lutte entre les barbares  affamés [les Musulmans] et des populations urbaines policées, les premiers perturbant la vie tranquille des seconds, mais ce fut plutôt une lutte entre une religion nouvelle et une culture naissante et des cultures décadentes et aux abois. Le progrès authentique, c’est-à-dire l’amélioration notable et constante de la vie des sociétés et des hommes [image méliorative de l’Islam], ne eut se fonder sur le polythéisme et l’adoration de fausses divinités, mais sur une science basée sur l’amour de Dieu et de la Vérité ainsi que sur l’amour de la beauté et de la justice. » - «La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis pris», Op.cit., p.2. D’où à titre d’exemples dans la poésie française :

      + Florian, Jean-Pierre Claris de (1762-1794) : «LE CALIFE» :

«Autrefois dans Bagdad  le calife Almamon
Dit bâtir un palais plus beau, plus magnifique
Que ne le fut jamais celui de Salomon…
Près de ce beau palais, juste devant l’entrée,
Une étroite chaumière, antique  et délabrée,
D’un pauvre tisserand était l’humble réduit…
Le vizir veut d’abord, sans forme de procès,
          Qu’on abatte la maisonnette ;
Mais le calife veut que d’abord on l’achète.
Il fallut obéir : on va chez l’ouvrier,
On lui porte de l’or. Non, gardez votre somme,
           Répond doucement le pauvre homme ;
…Cet insolent discours excita la colère
Du vizir, qui voulait punir le téméraire,
Et sur le champ raser sa chétive maison.
           Mais le calife lui dit : non :
J’ordonne qu’à mes frais elle soit réparée ;
            Ma gloire tient à sa durée ;
Je  veux que nos neveux, en la considérant,
Y trouvent de mon règne un monument auguste :
En voyant le palais ils diront fut grand ;
En voyant la chaumière ils diront : Il fut juste.»
                         (F. Brunetière, M. Pellisson :
               «Morceaux choisis : Du XVIe au XIXe siècle»,
                          Lib. Delagrave, 1922, pp.191-192)

      + Théophile Gautier (1811-1872) : «Ce que disent les hirondelles» :

« Elles s’assemblent par centaines,
Se concertant pour le départ.
L’une dit : «Oh ! que dans Athènes
Il fait bon sur le vieux rempart !
… L’autre : «J’ai ma petite chambre
À Smyrne [Izmir], au plafond d’un café.
Les Hadjis comptent leurs grains d’ambre
Sur le seuil, d’un rayon chauffé.

J’entre et je sors, accoutumée
Aux blondes vapeurs des chibouks,
Et parmi des flots de fumée
Je rase turbans et tarbouchs.»
                                  (Ch.-M. DES GRANGES :
               «MORCEAUX CHOISIS DES AUTEURS FRANÇAIS»,
                                         Op.cit., p.987)

      + Victor Hugo  (1802-1885) : «Le poète s’en va dans les champs…» :

«Le poète s’en va dans les champs ; il admire,
Il adore, il écoute en lui-même une lyre…
L’orme au branchage noir, de mousse appesanti,
Comme les ulémas quand paraît le muphti,
Lui font de grands saluts et courbent jusqu’à terre 
Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre,
Contemplant de son front la sereine lueur,
En murmurant tout bas : C’est lui ! c’est le rêveur!»
                                            (Victor Hugo : «LES
                           «CONTEMPLATIONS», Ed. Bordas, 1966,
                                                     p.43)

     B. L’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en Angleterre  du Moyen Âge à nos jours :
   
     Au sujet de l’image dépréciative de l’Islam dans la poésie en Angleterre  du Moyen Âge à nos jours, on pourrait évoquer le point de vue d’Ezra Pound sur la sagesse humaine et la relativité du langage humain en rapport avec la poésie anglaise, en affirmant : «Le lange est dans les mains des écrivains, dans leur pouvoir. «Insulter des peuples laids et sans langue» mais ce langage ne sert pas seulement à enregistrer des hauts faits. Horace et Shakespeare peuvent bien proclamer sa vertu monumentale et mnémonique, cela n’épuise pas le sujet (…). La somme de la sagesse humaine n’est contenue dans aucune langue, à elle seule, n’est CAPABLE d’exprimer toutes les formes et tous les degrés de l’entendement humain (…). De temps à autre, les gens se mettent pratiquement, par fanatisme, à combattre les idées qui ont été «fixées» en une seule langue. D’une manière générale, ce sont les « préjudices de la nation (n’importe quelle nation).» - «a.b.c. de la lecture», Paris, Ed. Gallimard, 1966, pp.27-29. Ainsi est-il des exemples suivants :

      + Robert Browning (1812-1889) : «Le territoire de Mantoue» :

«La sagesse des Arabes sera partout ; que l’ombre
Cachait d’abord, ces colonnes finement faites,
Taillées comme un groupe de palmiers pour soutenir
Le toit, et tous les sommets s’embrassant,
Penchées ensemble ; dans l’esprit du sculpteur»
                                    (Ezra Pound : «a.b.c. de la lecture»,
                                                 Op.cit., pp.171-172)

      + Walter Savage Landor (1775-1864) : «Epithalamium» :

«Loin de Lainot et du Turc
Au pistolet et poignard,
Sans palais ni pinasse sous le feu,
Ni coup sec sur une corde fatale
La dernière chose qu’il eut faite
Et un nœud glissant qui s’arrête
                                      (Ezra Pound : «a.b.c. de la lecture»,
                                                      Op.cit., p.163)

      C. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie en Roumanie du Moyen Âge à nos jours :

       Partant de l’image méliorative de l’Islam dans la poésie en Roumanie du Moyen Âge à nos jours, on pourrait évoque r à cet égard cette remarque de Liviu Călin au sujet de la poésie roumaine : «Dans la poésie roumaine de l’entre deux guerres, ADRIAN MANIU fit entendre des cordes lyriques des plus intéressants,  au cours d’une activité de plus d’une cinquantaine d’années. Le poète use souvent de symboles [la lune symbole islamique] qu’il interprète originalité réelle et qu’il charge de sentiments humains souvent dramatiques. Amoureux de son pays, des vestiges qui gardent depuis des siècles l’empreinte d’une tradition de valeur [v. l’Islam], Adrian Maniu a composé, à l’aide d’éléments folkloriques fortement stylisés, un tableau polychrome de la physionomie spirituelle du peuple roumain.»  - «VOIX DES POÈTES», in «Revue Roumaine», N° 3 – 1965, p.12. En ce sens, citons de cette poésie par exemple :

        + Adrien Maniu (1891- ?) : «LA VIPÈRE» :

«Ta tête virginale et menue darde un œil de colère
Et sur ta nuque danse une goutte de lune.
Descendante d’un âge fabuleux et profond…
Tout ce qui fut et qui n’est pas encore,
Gardienne des remparts de rochers foudroyés,
Exempte de haine et de pitié,
Tu décoches des questions, et sans réponse
Les crânes s’amoncellent sous les ronces.
                                      («VOIX DES POÈTES», in «Revue
                                           Roumaine», Op.cit., p.13)

         + Adrien Maniu (1891-1968) : «L’ÂNE» :

«Et la bête se prend à penser. Ou pleure.
La croix sur son échine
Frissonne sur les blessures où les mouches butinent
Il sait bien qu’on dit «âne» aux gamins polissons,
Il sait bien qu’il n’apprendra jamais l’alphabet ni la danse,
Il croit aux cieux pleins d’épines que les étoiles lancent
Et à l’avoine d’or que recèle la lune.»
                                            («L’Âne», in «Revue
                                      Roumaine», Op.cit., pp.15-16)

       2. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie américaine et antillaise   du Moyen Âge à nos jours :

       Pour cerner l’image méliorative de l’Islam dans la poésie américaine  et antillaise du Moyen Âge à nos jours, il faudrait constater avec Henning Cohen notamment : « La recherche de l’identité américaine avait commencé depuis longtemps, probablement avec le premier colon [dont des matelots et des esclaves musulmans] qui, riche de son rêve, avait pris possession du Nouveau Monde encore inviolé. Cependant au cœur du XIXe siècle, la jeune nation était encore sous le joug des vieilles idées et des antiques opinions. Whitman remarque dans la préface de l’édition de 1855 de Feuilles d’herbe : « les opinions, les mœurs et la littérature ne sont pas encore soties de leur carapace, alors que la vie où elles plongent leurs racines a pris un aspect nouveau et des formes nouvelles.» - «AUTEURS AMÉRICAINS CONNUS ET MÉCONNUS : NOUVELLES PERSPECTIVES», Vanves, Ed Nouveaux Horizons, 1976, pp.192-193. C’est alors qu’on relève un reflet de cette image méliorative de l’Islam chez des poètes américains et antillais tels que :

          A. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie américaine du Moyen Âge à nos jours :

          En fait, parler de l’image méliorative de l’Islam dans la poésie américaine du Moyen Âge à nos jours revient à reconnaître son fondement religieux tel que le relate J. Brown : «Le catholicisme américain, lui-même, porte l’empreinte de l’influence calviniste quant il met l’accent sur l’importance de l’action aux dépens de la contemplation (…). Le puritanisme, pourtant, n’est pas la seule tradition d’origine européenne qui ait influencé l’homme américain. À première vue, même, les doctrines rationalistes du XVIIe siècle [v. Voltaire et l’Islam] auraient eu une importance plus grande dans sa formation (…). Le courant puritain nous l’avons dit, est celui qui apparaît dans la littérature.» -   «PANORAMA DE LA LITTÉRATURE COMTEMPORAINE AUX ÉTATS-UNIS »,  Op.cit., pp.30-31. D’où par exemple en poésie américaine ici l’image méliorative de l’Islam où la disparition du soleil (v. Christianisme) fait apparaître la pleine lune ou la boussole (v. Islam) :

         + Walt Whitman  (1819- 1892) : «Une scène d’amour avec la terre» :

«Terre aux arbres ensommeillés et fluides !
Terre du soleil disparu – terre des montagnes aux
                 sommets embrumés!
Terre que baigne le flot vitreux de la pleine lune à
                 Peine teinté de bleu!
Terre de lumière et d’ombre qui marbrent la
                 Surface du fleuve!  
                                           («Une scène d’amour avec la terre»,
                                           «AUTEURS AMÉRICAINS CONNUS ET
                                         MÉCONNUS : NOUVELLES PERSPECTIVES»,
                                                             Op.cit., pp.192-193)
                                 
          + James Agee  (1819- 1892) : «Une maison de métayer» :

Les deux parties d’un bouton cassé.
Dans les angles de bois intérieur, plus clair, une
Poussière grise ténue et une poussière brune plus
Granuleuse, non identifiable.
Dans une fente au fond du tiroir, une aiguille
Brillante dirigée vers le nord… »
                                                («Une maison de métayer»,
                                           «AUTEURS AMÉRICAINS CONNUS ET
                                         MÉCONNUS : NOUVELLES PERSPECTIVES»,
                                                             Op.cit., p.368)

          B. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie antillaise du Moyen Âge à nos jours :

          Pour ce qui est de l’image méliorative de l’Islam dans la poésie antillaise du Moyen Âge à nos jours, L. G. Damas note : «À la suite de tous ceux qui, dans la ligne de Langton Hughes, de Nicolas Guillen, de George de  Lima, de Jacques Roumain, de Césaire et de Senghor avaient pris sur eux, entre les deux guerres, de surmonter les contradictions d’une forme d’art créé par la ségrégation (…), une nouvelle génération d’écrivains, de poètes surtout, s’est levée qui reprenant le flambeau entend garder la flamme allumée. Et ce, non seulement aux USA, à Cuba, au Brésil, en Haïti, dans les West Indies, aux Antilles et en Guyane française, mais aussi sur l’ensemble du continent africain.» - « Nouvelle Somme de la Poésie du Monde noir», Paris, in «Présence Africaine», 1er trimestre 1966, p.57. A ceci correspond les textes des poètes afro-antillais suivants :

         + Aimé Césaire (1913-2008) : «Cahier d’un retour au pays natal, fragment» :

«Ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole
Ceux qui n’ont jamais su dompter la vapeur ni l’électricité
Ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel…
Ceux qui se sont assouplis aux agenouillements
Ceux qu’on domestiqua et christianisa…
Ma lune est ton soleil»
                  («ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
                    NÈGRE ET MALGACHE», Op.cit., p.57)

       + David Diop (1927- 1960) : «Celui qui a tout perdu» :

«La lune, maternelle, accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de joie, tam-tam de l’insouciance
Au milieu des feux de liberté.» 
                  («ANTHOLOGIE DE LA NOUVELLE POÉSIE
                   NÈGRE ET MALGACHE», Op.cit., p.174)

      3. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie asiatique du Moyen Âge à nos jours :

      Toutefois, l’image méliorative de l’Islam dans la poésie asiatique du Moyen Âge à nos jours est saisie  ici surtout à travers la lune comme symbole de l’Islam, ce dont Jean Marc Damien écrit : «En Asie, elle [la lune] est Ying par rapport au soleil le Yang (…). Elle est le froid : le nord quand le soleil est le chaud : le sud. Symbole majeur de la fécondité, elle [la lune] était célébrée en Chine lors de la fête de la Lune (…). Les Chrétiens comparent la Lune à Jean Baptiste dont il est dit « qu’il n’es pas la Lumière, mais le témoignage…». Pour les Musulmans, la Lune est un des signes de la puissance d’Allah. Tout comme Jean Baptiste qui est aussi l’un des prophètes chez les Musulmans « le dernier des prophètes Mohamed reflète Dieu comme la Lune comme la Lune reflète le Soleil… » -  «Symbolisme et réalité : la Lune», Op.cit., p.2. D’où par exemple cette image méliorative de l’Islam, dans les poèmes chinois et Japonais suivants :

       A. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie en Chine du Moyen Âge à nos jours :

      Pour comprendre le caractère mitigé du poète chinois vis-à-vis de l’image méliorative de l’Islam, il faut se rappeler la censure et le contrôles exercés par le pouvoir centrale chinois ses adeptes chinois lorsqu’il remarque : «L’Islam sinisé est typique d’un groupe ethnique appelé les Hui, répandu au Ningxia (Chine centrale), dans le Shaanxi, dans le Qinghai et Pékin (…). Leur foi se base sur les enseignements du Coran, ils pratiquent la prière à la mosquée, mais ne s’intéressent pas à la politique (…). La police surveille les mosquées, éloigne des écoles les enseignants qui professent une foi religieuse, censure poètes et écrivains qui traitent des thèmes liés à la religion, même s’ils le font de façon vague.» - «Réalités et étrangetés de l’Islam chinois», Op.cit., pp.2-3. D’où l’attitude religieuse perplexe du poète chinois dans le poème suivant :

       + Yu Pingbo (1900-1990) : «Le printemps dans le pavillon en jade» :

«Je tue le temps chez moi nonchalant
Soleil et lune me pressent mais comme l’âne traîne la meule je languis
Vaguement j’entends annoncer le déjeuner
Sorti de table je me couche
En rêvant dans mes rêves je m’embrouille
Fantastique ou réel ? et qui suis-je ?»
                                        («Le printemps dans le pavillon en jade»,
                                       in «Yu Pingbo, expert de littérature classique »,
                                        par Lu Yonpin in  «Littérature Chinoise»,
                                                             Op.cit., pp.31-32)

    A. L’image méliorative de l’Islam dans la poésie au Japon du Moyen Âge à nos jours :

     Il y va de même de l’ambiguïté l’image méliorative de l’Islam dans la poésie au Japon du Moyen Âge à nos jours chez les poètes mêmes les plus classiques de ce pays, tel que le révèle cet article Wikipédia : «À cause des grands troubles politiques que connaît le Japon à cette époque [Heian et début Kamatura], Saigyō exprime non seulement la peur du changement (aware), mais aussi la tristesse (sabi) et la solitude (kanashi) (…). Sa volonté de se détacher de la société et de contempler avec lucidité lui permet de mieux appréhender les transformations du monde (…). Sa poésie resta très influente au Japon durant plusieurs siècles… » - «Saigyō Hōshi»,  www.wikipedia.org , p.1-2. D’où le pâle reflet de l’image méliorative de l’Islam autocensurée dans le texte de ce poète :

      + Saigyō Hōshi (1118-1190) : «Sous les fleurs des cerisiers» :

«puisse le ciel
me faire mourir au printemps
sous les fleurs des
cerisiers
au deuxième mois
quand la lune est
pleine»
                 («Sous les fleurs des cerisiers»,
                           in « Saigyō Hōshi »,
                              Op.cit., pp. 2)

    En conclusion, au bout de ce tour d’horizon très sommaire sur «l’image de l’Islam dans la poésie mondiale du Moyen Âge à nos jours», image tant dépréciative que méliorative, franche ou obnubilée, il ne nous reste qu’à affirmer avec l’orientaliste allemande Sigrid Hunke : «L’Islam est sans nul doute de toutes les religions la religion la plus tolérante et la plus juste, nous affirmons cela sans aucun parti pris et en rejetant les jugements hâtifs et injustes qui tentent de noircir son image. Si nous ne pouvons pas faire disparaître ces erreurs historiques qui ternissent injustement la réputation de l’Islam et l’ignorance dont les gens font preuve à son égard, nous devons accepter ce partenaire et cet ami en le respectant et en le prenant tel qu’il est.» - «La vision occidentale de l’Islam, entre équité et partis pris», Op.cit., p.3.  

                                                              Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
     





           


                        


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