jueves, 10 de abril de 2014

M. SIBARI DOYEN DE L'HISPANISME MAROCAIN



«SIBARI Y NOSOTROS» (SIBARI ET NOUS AUTRES),
UN VIBRANT HOMMAGE TRILITAIRE DE PATRICIO
GONZALEZ, J. MARIA CARDOSO ET AHMED
MGARA AU PÈRE DE L’HISPANISME MAROCAIN

     Mohamed Sibari est né à el Ksar el Kabîr, province de Larache (au Nord du Maroc), le 18 avril 1945. Il est journaliste, poète, nouvelliste et traducteur de langues espagnole et arabe. Il a étudié la littérature à Grenade (en Espagne). Il fut administrateur de l’Hôpital Provincial de Tanger et professeur au collège espagnol «Luis Vives» de Larache et l’un des fondateurs, en 1997, de l’«Asociación de Escritores Marroquies en Lengua Española» (AEMLE), président de l’«Asociación de Hispanistas de Larache Española» (en 2002), membre honorifique de l’«Asociación de Autores Autónomos de Canadá» et associé d’honneur à l’«Asociación de Art ‘Ocre & Oro-El artey el artista’» de Barcelone. Il fut notamment couronné du prix Pablo Neruda (2004) et de la médaille d’honneur civile du Roi Juan Carlos 1er d’Espagne (2003) . Il est le père de l’hispanisme marocain. C’est à quoi réfère l’ouvrage «SIBARI Y NOSOTROS» (SIBARI ET NOU AUTRES) de Patricio Gonzalez, J. Mari Cordoso et Ahmed Mgara, paru à Tétouan, chez Estrechando, en 2014.

       Il s’git en fait d’un vibrant hommage trilitère, rendu par ces co-auteurs hispano-marocains à celui qu’ils nomment, non sans raison : « le père de l’hispanisme marocain». Or, d’après  J. Bonells : «Après la romantique époque de l'hispanophilie et même hispanomanie, sous l'impulsion d'hispanologues ou hispanistes, à la fin du XIXe siècle, se constitue -notamment en France [v. au Maroc]- un hispanisme scientifique à la fois littéraire et historique, aujourd'hui défini par le ‘Dictionnaire de la Real Academia Española’, comme un "goût pour l'étude des langues littératures ou cultures hispaniques (…). Aujourd'hui, selon Augustin Redondo, peut être considéré comme hispaniste « celui qui parle [écrit en]espagnol, qu’il vive ou non en Espagne ou en Amérique latine, qui enseigne et diffuse cette langue au niveau universitaire et mène des recherches sur  la langue, les littératures, les civilisations, les cultures correspondantes." - «Hispanisme et hispanistes», in  «Dictionnaire des littératures hispaniques. Espagne et Amérique latine»,  Paris, Robert Laffont, 2009, pp. 664-665.  
        Ainsi José Maria Cardoso Arroyo y relate-il à l’adresse de Sibari : «Sibari a été le grand pilier de l’hispanisme des derniers temps, un professionnalisme dilaté dans le développement de ses fonction, d’abord son travail à l’hôpital de Tanger, ses poésies, ses livres, ses romans, ses récits et contes, toute une œuvre en expansion qui fit rayonner l’hispanisme en charme et valeur qu’il tenait à assumer. Son grand chant à sa cité adoptive, Larache, son grand Jardin des Hespérides, forgé de ses quotidiennes anecdotes et proverbes marocains.
         Ses grandes teintes de nostalgie nourries de trois cultures monothéistes, musulmane, juive et chrétienne des temps du Protectorat espagnole au Maroc.
        Et maintenant que le mot avec ses suaves facettes réunies en Sibari élevant son grand monde, se transformant en teinte d’amour en écrivant ses grandes élégies à un public qui  sera aisé de les lire et les écouter… aux anges.» (pp.20-21). 
        Par la même occasion, Patricio Gonzalez reconnaît : «Ahmed Mohamed Mgara, José Maria Cardoso et moi-même décidâmes dans notre groupe culturel ESTRECHANDO (le Détroit), de nous adonner à une écriture constante sur la vie, pleine de lumière, en plus sur l’un des pères de l’Hispanisme main, Mohamed Sibari (…). Dans les œuvres  de Sibari prévaut toujours son amour et le chant de Larache, son terroir, qui s’érige dans la narration d’anecdotes et des faits quotidiens, avec une grande sensibilité à les traduite en espagnol (…). Le temps du Protectorat fut ravivé par Sibari comme exemple de cohabitation  et d’identité ouvert, irrémédiablement perdu dans le cours de l’histoire et que justifie probablement son élection de la langue espagnole comme unique véhicule pour la narration.» (pp.25-27).
       Pour sa part Ahmed Mgara notifie : «Récapitulant sommairement, je puis dire que mes souvenirs partagés avec Sibari étaient nombreuses, pleines d’anecdotes, de respects partagé, d’affection d’amitié. Mais je ne peux éviter de crier aux quatre vents ce qui aura donné et ce que plus loin partager avec lui plus d’expériences… et être de son côté en maintes occasions, à parler, à discuter et, en définitive, à vivre un peu avec lui le véritable sentiment de la vie (…).  Dans un autre contexte, je dois mentionner que la littérature marocaine d’expression espagnol, entendons hispanisme marocain, perdit ces dernières années divers de ses représentants les plus remarquables, dont chacun d’eux avait sa spécialité. D’entre eux,  je peux citer les défunts MOMATA (Mohamed Mamoun Taha), Abdellah Djbilou, Mohamed Khallaf et à eux j’ajoute Sibari. Tous nous ont quittés sans préavis, même si la mort au fond n’avise pas, et tous nous sont restés dans l’oubli après des jours lointains et de projets improvisés qui sont restés au milieu du chemin, si quelque fois, ils se concrétiseront comme projets (…). Que le repos et la paix sur l’âme de l’ami, de l’idole littéraire des hispanistes marocains. Pour palier à la peine de la distance, il nous reste l’espérance d’une nouvelle rencontre.» (pp.43, 45, 58).
     Enfin, cet hommage vibrant que commémore ce livre rendu au père de l’hispanisme marocain, Mohamed Sibari, de part et d’autre de la Méditerranée, nous fait vivement penser à cette réflexion de Georges Henein : «Ungaretti parle du soleil qui annule. Or, c’est bien dans une paisible annulation du temps que la mémoire méditerranéenne élabore sa jeunesse. C’est cela qui fait du Méditerranéen un homme qui connaît plus facilement la passion que l’étonnement. Cette mer intérieure est un espace mental. On a cru cet enclos réservé à l’esprit de mesure, comme s’il n’était pas bordé par les rivages de la foi (…). La Méditerranée fut placée, une fois pour toutes, dans l’orbite de l’homme [v. l’hispanisme] et n’en n’est point sortie.» - «L’esprit frappeur», Paris, Ed. Encre, 1960, pp.14-15.
                                            Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
  

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