miércoles, 17 de noviembre de 2021

En cent ans le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr troisième lauréat du Prix Goncourt 2021, pour La plus secrète mémoire des hommes, Dr. Dr. SOSSE ALAOUI Med.

 

En cent ans le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr troisième lauréat du

Prix Goncourt 2021, pour La plus secrète mémoire des hommes,

sur l’ex-démis du titre le Malien feu Yambo Oulologuem

 

      Dr. SOSSE ALAOUI Med.

 

      A considérer l’Afrique subsaharienne, le couronnement de La plus secrète mémoire des hommes, roman du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr du Prix de l’Académie Goncourt 2021, il y a lieu d’évoquer l’enthousiasme dont fait preuve à son égard tv5monde.com, en l’annonçant en ces termes : «Mohamed Mbougar Sarr vient de remporter le plus prestigieux prix de littérature française avec son roman La plus secrète mémoire des hommes. Il est à 31 ans le plus jeune lauréat du prix Goncourt. Il est également le premier [v. le troisième francophone plus un à candidature démis] écrivain d'Afrique subsaharienne à remporter ce prix. En France et sur le continent africain, les messages de félicitations affluent. Florilège.  Le roman s'inspire du destin maudit de l'écrivain malien Yambo Oulologuem. » - «Prix Goncourt de Mohamed Mbougar Sarr, les félicitations affluent de France et d'Afrique », www.information. tv5monde.com, p.1. Sur ce, Soundouss Chraïbi souligne notamment : « Le 3 novembre, “La plus secrète mémoire des hommes”, éd. Philippe Rey et Jimsaan, remportait le prix Goncourt 2021. Il s’agit du quatrième roman du jeune écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr. […] La presse spécialisée prédisait sa victoire depuis des semaines. […]  Mbougar Sarr n’est pas pour autant le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à remporter le Goncourt, puisqu’en 2009 lui précédait Marie Ndiaye avec Trois femmes puissantes (éd. Gallimard). Le sacre de Mohamed Mbougar Sarr coïncide également avec le centenaire du premier auteur noir à recevoir le prix Goncourt : René Maran, 35 ans, pour Batouala [Ed. Albin Michel, 1921]. Avant La plus secrète mémoire. » - «Cinq choses à savoir sur Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021», www.telquel.ma, p1. Mais cela ne va sans objections sur les prix littéraires européens dédiés aux écrivains d’Afrique subsaharienne, tant sur le plan historique qu’esthético-littéraire.

 

     I. Les prix littéraires contestés en Afrique subsaharienne sur le plan historique :

 

     En effet, l’attribution au Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr du Prix de l’Académie Goncourt 2021, a eu des résonnances sur le plan historique. Ainsi pourrions-nous relever à ce sujet, en la circonstance, dans un billet de l’AFP en l’occurrence : «On assiste à une renaissance de l'attention du monde littéraire européen vis-à-vis de l'Afrique.», déclare à l'AFP Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l'université Sorbonne Nouvelle. Un "tir groupé de prix européens" qu'il qualifie de "frappant". Car les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux. Or cette année, ce sont eux qui raflent la mise. Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr [francophone] est devenu à 31 ans le premier écrivain [non pas historiquement] d'Afrique subsaharienne à remporter mercredi le Goncourt, Graal des lettres françaises, pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes". Le même jour, le Sud-africain Damon Galgut [anglophone] a décroché le Booker Prize, récompense la plus courue pour les romans écrits en anglais. Et le Nobel de littérature a été attribué cette année au Tanzanien Abdulrazak Gurnah [anglophone].  […] Sur les cinq auteurs africains lauréats du Nobel, quatre sont anglophones (le 5e est arabophone [Naguib Mahfouz]). Et la reconnaissance est encore plus difficile pour ceux qui écrivent en swahili, wolof ou autres langues du continent africain.» - «Prix littéraires : "tir groupé" pour les écrivains africains », www.lexpress.fr, p.1. Controversés démis, ou méconnus les lauréats africains des prix littéraires européens ont tous été contestés, voire effacés. En témoignent notamment :

  

        1- Le cas présent contesté sur le plan historique de Mohamed Mbougar Sarr du Prix de l’Académie Goncourt 2021, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes :

   

        A propos des objections historiques sur Mohamed Mbougar Sarr du Prix de l’Académie Goncourt 2021, objet en librairie d’un engouement jamais vu depuis L'Amant, de Marguerite Duras en 1984 et déjà salué par la critique,  selon Éric Chaverou le traitant de prodige des mots, en relate objectivement : «C'est le sacre d'un auteur et d'éditeurs méconnus voire inconnus du grand public : Mohamed Mbougar Sarr a été distingué, à seulement 31 ans, pour son quatrième roman : La plus secrète mémoire des hommes, coédité par Philippe Rey et Jimsaan. Le premier écrivain d'Afrique subsaharienne ainsi récompensé a obtenu six voix au premier tour, a annoncé Philippe Claudel, le secrétaire général de l'Académie Goncourt. Déjà salué par la critique, le romancier sénégalais et ses éditeurs obtiennent le titre suprême après Hervé Le Tellier, dont le roman L'Anomalie (Gallimard) avait généré l'an dernier en librairie un engouement jamais vu depuis L'Amant, de Marguerite Duras en 1984. […] Prodige des mots, Mohamed Mbougar Sarr mène dans La plus secrète mémoire des hommes une double quête. Celle de son alter ego, le jeune écrivain Diégane Latyr Faye, envoûté par Le labyrinthe de l'inhumain, le livre mythique de T.C. Elimane, un mystérieux auteur africain qualifié en son temps de "Rimbaud nègre". Façon pour Mbougar Sarr de rendre hommage à l'auteur malien Yambo Ouologuem, prix Renaudot accusé de plagiat et tombé dans l'oubli, à qui il dédie son œuvre.» - «Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021 pour "La plus secrète mémoire des hommes", www.franceculture.fr, p.1.

 

    Or, sur les prix littéraires européens attribués aux écrivains d’Afrique, Mohamed Mbougar Sarr lauréat du Prix de l’Académie, 2021, fait également l’objet de lauréat contesté africain sur le plan historique pour son roman La plus secrète mémoire des hommes, ce dont ressort sous la plume de Jean-Louis Kuffer, entre autres  :  «Après l’attribution du Prix Nobel de littérature au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah, méconnu du public francophone, celle du prix Goncourt au Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr fait également, pour beaucoup, figure de découverte. Est-ce par opportunisme idéologico-politique que des auteurs d’origine africaine se trouvent ainsi reconnus? Et s’agissant du Goncourt, les académiciens se referaient-ils une vertu en couronnant un jeune auteur (recommandation initiale du prix à sa fondation)... » - «Quand la meilleure littérature rassemble le Noir et le Blanc…», www.bonpourlatete.com , p.1. Ironie douce, suivant Nicolas Michel arguant : « Il y a une douce ironie dans le sacre littéraire et médiatique du jeune sénégalais Mohamed Mbougar Sarr (31 ans) qui vient de remporter le prix Goncourt 2021, la plus prestigieuse récompense littéraire française. Son nouvel opus est en effet tout entier construit autour d’une tragique histoire restée dans les annales : la fascinante trajectoire de l’écrivain malien Yambo Ouologuem, prix Renaudot en 1968 pour Le Devoir de violence, avant que des accusations de plagiat ne viennent entraver une carrière extrêmement prometteuse dans le monde des lettres et ne le poussent à s’effacer de la scène jusqu’à sa mort, le 14 octobre 2017, à Sévaré. » - «Prix Goncourt 2021 : Mohamed Mbougar Sarr, la littérature et la vie », www.jeuneafrique.com, p.1. Et plus antérieurement, c’était le cas de :

 

        2- Le cas antérieur contesté sur le plan historique du Gabonais René Maran du Prix de l’Académie Goncourt 1921 pour son roman Batouala :

 

       On pourrait en ce sens remonter historiquement au cas antérieur contesté du Gabonais René Maran du Prix de l’Académie Goncourt 1921, pour son roman Batouala, qui selon Le Petit Parisien, du 15 décembre 1921, a fait l’objet d’une controverse historique, à savoir : «Avec son roman Batouala, dont la préface fustige certains aspects du colonialisme en Afrique, l'écrivain René Maran remporte en 1921 le prestigieux prix littéraire. L'ouvrage suscite la controverse et la presse est divisée sur les mérites de cet « auteur exotique». Le 15 décembre 1921, les journaux parisiens révèlent le nom du nouveau lauréat du prix Goncourt, plus importante récompense littéraire française : René Maran, un écrivain de 34 ans, pour son roman Batouala. […]René Maran, né en 1887 dans le bateau qui mène ses parents guyanais à la Martinique, a fait ses études en France et occupe alors un poste d'administrateur colonial sur les lieux mêmes où se déroule son roman.» - «René Maran, premier écrivain noir à recevoir le Goncourt, www.retronews.fr, pp.1-6.

 

    Récemment, Amin Maalouf en évoque encore à cet égard : « En décernant, il y a un siècle, le Goncourt à Maran qui n’avait rien demandé, les dix de l’Académie ont choisi leur camp. Et accepté d’être les auteurs d’un attentat contre la bonne conscience métropolitaine. Le succès de Batouala fait l’effet d’une bombe. La presse se déchaîne et quelques semaines plus tard, quand ils reçoivent la nouvelle, les colons français s’étouffent. Au point que René Maran est contraint de démissionner [d'administrateur colonial à la Guyane]. Maran se doutait-il du scandale qu’allait provoquer son roman soumis au jury du Goncourt par son ami poète Manoël Gahisto ? Sans doute pas. Il a agi en homme libre et intègre, en témoin. […] Ce roman ne tâche même pas à expliquer : il constate. Il ne s’indigne pas : il enregistre » assure-t-il dans la préface qu’il rédigera 16 ans après le Goncourt. » - « René Maran, prix Goncourt 1921, était « Un homme pareil aux autres», www.webcache.googleusercontent.com, p.1. Pour terminer, citons le cas du double du lauréat du Goncourt 2021, terrassé par le critique fulminante, le Malien Yambo Ouologuem :

 

       3- Le cas antérieur contesté sur le plan historique du Malien Yambo Ouologuem prix Renaudot et du Prix manqué de l’Académie Goncourt 1968 pour son roman Le Devoir de violence :

 

     En ce qui concerne le cas antérieur contesté du Malien Yambo Ouologuem prix Renaudot et du Prix manqué de l’Académie Goncourt 1968, incarné dans le roman de Mohamed Mbougar Sarr du Prix de l’Académie Goncourt 2021, Valentin Etancelin en restitue le drame de l’ex-paria du titre, l’écrivain malien banni, à force d’allégations et rumeurs de plagiats, en spécifiant : « Prix Renaudot en 1968, Le Devoir de violence [du Malien Yambo Ouologuem] est une vaste fresque racontant le destin de l’empire imaginaire de Nakem et de la dynastie des Saïfs. C’est aussi une mise en accusation des notables africains et une déconstruction du système colonial. Accusé de plagiat, le romancier, disparu il y a quatre ans [en 2017], ne trouva guère de défenseurs en Afrique. Histoire tragique d’un roman grandiose qui pesa sur toute la vie de son auteur […] Dernière victime en date de ce sortilège, l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr qui, dans La plus secrète mémoire des hommes, prix Goncourt 2021, emprunte au romancier malien bien des éléments biographiques pour nourrir son personnage d’écrivain aussi génial que mystérieux, T. C. Elimane. » - «Derrière le Goncourt 2021, le destin tragique de Yambo Ouologuem Mohamed Mbougar Sarr a reçu le prix Goncourt 2021 pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes", une fiction qui s'inspire du discrédit qu'a vécu l'auteur malien Yambo Ouologuem. », www.huffingtonpost.fr, p.1.

 

    Et Valentin Etancelin de reprendre, plus loin, d’après Jean-Pierre Orban : «Aujourd’hui encore, bien des zones d’ombres demeurent quant à la personnalité d’Ouologuem et sa vie après la tragique affaire qui suivit la publication du Devoir de violence, aux éditions du Seuil, en 1968. […] Le scandale est tel qu’il pousse son éditeur, les éditions du Seuil, à rétropédaler. Le Devoir de violence est retiré du marché. Yambo Ouloguem, lui, se sent discrédité. […] S’appuyant sur les archives du Seuil déposées à l’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine), Jean-Pierre Orban signale un premier manuscrit envoyé fin septembre 1963 à l’éditeur. Refusé, classé sous le numéro 7646, ce texte porte déjà pour titre Le Devoir de violence. La note de lecture justifiant le refus est cruellement sans appel : « C’est un perroquet, non un homme, qui a voulu écrire ce roman à la française, avec des personnages français, en mêlant tristement les conséquences intellectuelles (ou autres) d’un roman feuilleton, d’un roman policier, d’un roman cochon et d’un manuel de philosophie. Non. » Si ces phrases signées d’un certain « Sylvestre » exhalent un violent racisme, elles résonnent aussi étrangement avec le destin à venir de Ouologuem. Ledit Sylvestre a rencontré l’auteur, qu’il a jugé « sympathique » et auprès duquel il a appris que le manuscrit représentait le fruit de cinq années de travail.», Op.cit., p.1.

 

    II. Les prix littéraires antérieurs contestés en Afrique subsaharienne sur le plan esthético-littéraire :

 

    Pour ce qui est des prix littéraires contestés en Afrique subsaharienne sur le plan esthético-littéraire, reprenons à titre d’exemples et dans le mêmes le cas de :

 

    1- Le cas présent contesté sur le plan esthético-littéraire du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr du Prix de l’Académie Goncourt 2021, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes :

 

    Toutefois, le cas présent contesté sur le plan esthético-littéraire du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr du Prix de l’Académie Goncourt 2021, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes, il faudrait le départager entre appréciations positive et dépréciation négatives. Ainsi est-il du jugement mélioratif de Florence Pitard indiquant : « Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr vient de recevoir le prix Goncourt 2021 pour «La plus secrète mémoire des hommes». Ce jeune auteur de 31 ans met en scène un héros qui est son double de papier, écrivain amoureux de la littérature en général et des lettres africaines en particulier. Il y fait preuve de beaucoup d’humour, de lucidité et d’une grande intelligence.» - « PORTRAIT. Mohamed Mbougar Sarr, le lauréat du prix Goncourt, auteur amoureux des lettres africaines», www.ouest-france.fr , p.1.

 

    Quant au revers esthético-littéraire à son sujet, il revient entre autres à Jean-Louis Kuffer excluant toute valeur esthético-littéraire de l’œuvre primée du Goncourt 2021, en martelant : «Est-ce par opportunisme idéologico-politique que des auteurs d’origine africaine se trouvent ainsi reconnus? Et s’agissant du Goncourt, les académiciens se referaient-ils une vertu en couronnant un jeune auteur (recommandation initiale du prix à sa fondation)... » - «Quand la meilleure littérature rassemble le Noir et le Blanc… », Op.cit., p.1. Reprenons ensuite le cas de :

 

    2- Le cas antérieur contesté sur le plan esthético-littéraire du Gabonais René Maran du Prix de l’Académie Goncourt 1921, pour son roman Batouala :

 

    S’agissant du cas antérieur contesté sur le plan esthético-littéraire du Gabonais René Maran du Prix de l’Académie Goncourt 1921, pour son roman Batouala, il est jugé d’abord positivement dans un article élogieux de Le Point Afrique, on relève : «Les éditions Albin Michel ne sont pas les seuls à proposer des exemplaires inédits du premier roman de cet ancien administrateur colonial d’outre-mer en Oubangui-Chari. Également indisponible depuis 1947, « Un homme pareil aux autres », de René Maran, a été lui aussi réédité par les éditions du Typhon. Son premier roman, Batouala, aura été le bon. […] En 1921, à seulement 34 ans, il devient le premier écrivain noir à obtenir le prestigieux prix Goncourt. À la parution de la nouvelle, celle-ci fait l’effet d’une bombe dans la France des années folles.» - «Un siècle après sa parution, les éditions Albin Michel rééditent Batouala, de René Maran (1887-1960), premier roman sur l’Afrique écrit par un écrivain Noir. Rene Maran, Prix Goncourt 1921 », www.lepoint.fr, p.1.

 

    En termes de verdict négatif, le même article indique, selon Le Petit Parisien : « Dans Le Petit Parisien, comme nous le rappelle La 1ère, l’accueil réservé à l’annonce de la victoire de René Maran est sans équivoque : « M. René Maran, administrateur colonial, domicilié à Fort-Archambault, à deux journées de marche du lac Tchad, au milieu de Noirs qui lui ressemblent comme des frères, a reçu hier le prix Goncourt. (….) Depuis l’année 1903, époque où fut décerné le premier prix Goncourt, c’est la première fois que les Noirs jouent et gagnent. (…) sa qualité de nègre (…) a séduit les dix de l’Académie Goncourt épris de couleur et d’étrangeté.», Op.it., Ibid., p. 1.

 

    3- Le cas antérieur contesté sur le plan esthético-littéraire du Malien Yambo Ouologuem prix Renaudot et du Prix de l’Académie Goncourt manqué 1968, pour son roman Le Devoir de violence :

 

   Certes, Le cas antérieur contesté sur le plan esthético-littéraire du Malien Yambo Ouologuem prix Renaudot et du Prix de l’Académie Goncourt manqué 1968, pour son roman Le Devoir de violence a fait l’objet d’un vif scandale de plagiat de toutes parts. Du point de l’appréciation d’Adrien Vial remarque du point vue éditoriale notamment : « Le 18 novembre 1968 vient néanmoins la consécration : Ouologuem reçoit le prix Renaudot, les ventes s’envolent (plus de 80 000 exemplaires en janvier 1969) tout comme les cessions de droits en langues étrangères (plus de dix). Le jeune auteur devient pour Le Monde « un être d’élite », « l’un des rares intellectuels d’envergure internationale que l’Afrique noire ait donné au monde ». Pour Le Figaro, il a désormais « uni le français le plus pur et l’Afrique la plus noire », quoique puisse vouloir dire cette expression ! » - «Yambo Ouologuem, destin d’un homme-livre […]  Avec la sortie du roman de Mohamed Mbougar Sarr et la résolution des questions de succession après la mort de Ouologuem, le 14 octobre 2017, les éditions du Seuil ont donné un accord de principe pour accueillir des offres de cession de droits en Afrique francophone.» - «Yambo Ouologuem, destin d’un homme-livre », www.afriquexxi.info, p.1.

    Par ailleurs, sur le plan de jugement esthético-littéraire négatif, cela bat le plein avec notamment, révèle le même auteur, évoquant à revers : « « Something new out of Africa ? » Tel est le titre violemment ironique d’un article publié le 5 mai 1972 dans le Times Literay Supplement. Le propos en est simple : Ouologuem a plagié It’s a battlefield, roman de l’écrivain britannique Graham Greene (1904-1991) paru en 1934. […] L’article du Times Literary Supplement renvoie en effet à un autre travail, celui d’Eric Sellin, publié dans une revue sur les littératures africaines de l’université du Texas : y est pointée, cette fois, la ressemblance entre Le Devoir de violence et Le Dernier des justes, d’André Schwarz-Bart, prix Goncourt 1959, publié aussi aux éditions du Seuil. Similitude des premières phrases, structures identiques... En France, c’est Le Figaro qui tire le premier, à boulets rouge, sous la plume de Guy Le Clec’h, avec un article titré « Ouologuem n’emprunte qu’aux riches ». […] Pour sa défense, Ouologuem invoque d’abord, dans une lettre au Figaro littéraire, «des guillemets dans [son] manuscrit déposé chez [son] avocat. […] Au-delà de la question du plagiat, la tragique histoire de Yambo Ouologuem offre un miroir sévère au milieu littéraire français qui peut y lire de tout à la fois sa grandeur et ses bassesses.» - «Yambo Ouologuem, destin d’un homme-livre», Ibid., p.1. 

    III. L’accueil mitigé tous azimuts consacré Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr Prix de l’Académie Goncourt 2021 pour son roman La plus secrète mémoire des hommes :

 

    Cependant, un accueil raisonné et sans réserve a été consacré à la nouvelle de l’attribution du Prix de l’Académie Goncourt 2021, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes, ainsi est-il de :

 

·  Le président Macky Sall du Sénégal se dit "fier de cette consécration"

 

      A l’annonce de l’attribution du Prix Goncourt du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, Le président Macky Sall du Sénégal l’a immédiatement félicité, selon tv5monde.com, en ces termes : « Je félicite chaleureusement notre compatriote Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prestigieux Prix Goncourt pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes". Je suis fier de cette belle consécration qui illustre la tradition d’excellence des hommes et femmes de Lettres sénégalais.» - « Prix Goncourt de Mohamed Mbougar Sarr, les félicitations affluent de France et d'Afrique », Op.cit., p.1.

 

·  L’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun sur la qualité littéraire d’abord :

 

      En marge de l’évènement sur sacre Goncourt Le Prix Goncourt du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, Tahar Ben Jelloun relate : « Le Prix Goncourt s’impose au niveau international comme le prix le plus prestigieux au monde, allant jusqu’à rendre le Nobel plus ou moins terne. […] La plus secrète mémoire des hommes» est sans conteste son œuvre majeure. Il raconte dans un style très personnel l’histoire d’un livre «Le Labyrinthe de l’inhumain» paru à Paris en 1938 d’un auteur qualifié à l’époque de «Rimbaud nègre», T.C. Elimane. Cet écrivain a mystérieusement disparu. […] Aujourd’hui, un Goncourt pour un Mohamed, serait une réponse cinglante à qui vous savez. Mais la dimension politique de ce prix ne doit en aucun cas remplacer la qualité littéraire. La politique vient après, quand on analyse l’impact d’un tel évènement. » - «Un Goncourt pour Mohamed ? », www.fr. le360.ma , p.1.

 

·  L’aveu de modestie et d’ambition pour ses pairs africains du lauréat lui-même l’écrivain Sénégalais

Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021 :

    

     A l’occasion de l’obtention par le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, du Prix Goncourt 2021, il déclare, selon   Fabien Randanne, à l’AFP : « J’ai eu beaucoup de chance, d’avoir été soutenu : ce n’est pas le cas de tous les écrivains africains. Ni de tous les écrivains tout court ! Je suis bien conscient qu’être un écrivain africain publié en France peut être compliqué, comme pour tous ceux qui viennent d’une marge, expliquait en septembre à l’AFP, Mohamed Mbougar Sarr, qui vit aujourd’hui à Beauvais (Oise). Mais c’est en train de changer. Que la littérature africaine reste largement à connaître, c’est aussi une chance pour elle.» - «Prix Goncourt 2021 : Qui est Mohamed Mbougar Sarr, premier lauréat d’Afrique subsaharienne ? », www.20minutes.fr, p.1.

 

·  M. Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l'université Sorbonne

Nouvelle, à Paris le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, Graal des lettres françaises :

 

     M. Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l'université Sorbonne Nouvelle

Déclare l’AFP, par la même occasion : « Un "tir groupé de prix européens" […] Car les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux. Or cette année, ce sont eux qui raflent la mise. Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est devenu à 31 ans le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à remporter mercredi le Goncourt, Graal des lettres françaises, pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes". » - « Prix littéraires : "tir groupé" pour les écrivains africains », Op.cit., p.1.

 

     En conclusion, tout en félicitant de tout coeur notre compatriote panafricain et lauréat francophone du Prix Goncourt 2021, le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, pour son monumental roman : La plus secrète mémoire des hommes, (Ed. Philippe Rey-Jimsaan, 2021, 448 p.), apport d’un nouvel air d’espérance pour l’avenir  triomphant des lettres et des écrivains(es) d’Afrique subsaharienne et entière, à la consécration des prestigieux prix et titres littéraires mondiaux, nous ne saurions mieux à cet égard mieux dire avec Tirthankar Chanda, soulignant en toute clairvoyance et profond humanisme : « C’est la quête de Diégane qui est au cœur de La plus secrète mémoire des hommes, récit magistral de la recherche du livre perdu. À la fois quête littéraire et enquête policière, la trajectoire du personnage narrateur est racontée comme une descente dans les enfers de l’histoire du XXe siècle. La colonisation, les guerres mondiales, la Shoah sont convoquées, appropriées, mises en scène avec les talents à la fois d’un peintre paysagiste et d’un conteur hors pair. […] À la fois conte traditionnel sur les maux de l’écriture et roman profondément moderne qui relie différentes formes de narration, temporalités, et voix, La plus secrète mémoire des hommes est un livre ambitieux dont les pages tutoient souvent les sommets de la créativité littéraire.» - «À la recherche de l’écrivain disparu, avec Mohamed Mbougar Sarr», www.rfi.fr, p.1.

 

                                                                                                  Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

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