martes, 3 de octubre de 2023

Petite anthologie bilingue de la poésie des catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes : 554-2023, Dr. SOSSE ALAOUI Med.

 

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite anthologie bilingue de la poésie des catastrophes

 naturelles des épidémies et des famines chez

les poètes arabes : 554-2023

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maroc

2023

 

Préface

 

     A vrai dire, les turbulences naturelles ont toujours accompagné la vie de l’homme et marqué sa mémoire poétique, et à la lumière des cas tragiques actuels, nous avons opté en sonder la portée arabe, à travers une : «Petite anthologie bilingue de la poésie des catastrophes naturelles des épidémies et des famines chez les poètes arabes : 554-2023». En témoigne de prime abord la représentation générale qu’en fait Bertrand Vidal : «Après les tempêtes de Décembre 1999, après le tsunami en Asie de 2004, après la crise financière de 2008, après le séisme dévastateur à Haïti, après le désastre humain et environnemental de Fukushima, [v. séisme d’Al Haouz-Marrakech, au Maroc, 2023], etc. - la liste pourrait-être longue […]. Interpréter la catastrophe participe de deux pôles : l’explication du désastre […] mathématique, technique, politique et logique, soliloque incommunicable, demeure une large part constituée de représentations collectives […]. Alors si, assurément, l’idée n’est pas neuve, déjà au siècle dernier Paul Valéry [v. poète, essayiste] remarquait la multiplication de l’idée de désordre et de confusion. […] La catastrophe et le désastre entretiennent une étrange relation à la mémoire. […] Et pour poursuivre avec Georges Bataille [v. poète, essayiste], nous pensons qu’il a été le seul, […], à proposer un concept opératoire […] ce qu’il nommait la forme de l’informe. […] Ainsi comme nous venons de le laisser supposer, la socialité contemporaine ne peut se faire que dans le partage d’émotions fortes, c’est là où l’on ressent du lien, du partage, de la religion [v. de la poésie comme mystique salvatrice], rappelant « l’homme du ressentiment » cher à Max Scheller : sympathie et empathie [v. recours à la poésie] de l’extrême.» - «Les représentations collectives de l’événement-catastrophe : étude sociologique sur les peurs contemporaines », www.theses.hal.science, pp.18-143. D’où ici les faciès suivant :

 

 I. Catastrophes naturelles épidémies et des famines chez les poètes arabes préislamiques : 554-709.

II. Catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes médiévaux :  965-1267.

III. Catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes modernes :  1908-2023.

IV. Catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes postmodernes :  1988-1997.

V. Etat du monde actuel des catastrophes naturelles des épidémies et des famines chez les poètes arabes :  554-2023.

VI. Fonctions dévolues à la poésie et ses limites chez les poètes arabes :  554-2023.

 

   I. Catastrophes naturelles épidémies et famines et chez les poètes arabes préislamiques : 554-709 :

 

     Aussi des catastrophes naturelles, épidémies et famines et chez les poètes arabes préislamiques : 554-709, Salim Gasti rapporte : «Les œuvres poétiques    demeurent pour l’histoire des documents indispensables. Cela tient, me semble-t-il, au rôle dévolu à la poésie de cette époque et aux rapports qu’elle entretenait avec le milieu social », écrivait Muḥammad ‘Abd al-Salâm, dans Le Thème de la mort dans la poésie arabe, des origines au deuxième siècle de l’hégire. Les poèmes antéislamiques [v. ici préislamiques] sont formidablement vivants, car leurs sujets sont toujours concrets : ce sont des sortes de récits versifiés. Les poèmes des mu’allaqât, œuvres inépuisables, emblématiques de la période préislamique, sont représentatifs d’un espace-temps en évolution : guerre et paix, richesse et pauvreté, mort et vie [v. catastrophes naturelles et désastres] transmettent la vision d’une époque ancrée dans l’horizon du désert, ils contiennent une évocation nostalgique de la femme, de la nature et abordent la question de la mort [v. ici catastrophes naturelles etc.]. […] Étudier dans les poèmes les événements historiques, les groupes sociaux en présence et les mentalités collectives ne consiste pas seulement à les reconstituer et à les comprendre, mais aussi à participer à la connaissance du mouvement global d’une société… » - « Le héros et la mort dans la poésie arabe épique : Antara et la recherche de la reconnaissance tribale», www.cairn.info, p.1.

 

    II. Catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes médiévaux :  965-1267 :

 

     Quant aux catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes médiévaux :  965-1267, Shathil Nawaf Taqa évoque : «« La poésie est le diwan des Arabes. » […] Miroir de la pensée arabe, on retrouve dans la poésie toutes les valeurs que les Arabes chérissent, les différents modes de vie qu’ils ont choisis, leurs idées de l’amour, de la douleur [v. catastrophes naturelles, et.], de l’orgueil, de l’honneur et du plaisir. […] Avant-gardiste, cette poésie [v. la poésie arabe médiévale] l’est par sa spontanéité […] se montre indifférente aux sujets classiques de la poésie traditionnelle poésie [v. préislamique], comme la vaillance du chevalier, l’amour courtois ou le cheminement mystique. Toutefois, l’héritage du classicisme [v. préislamique] n’est pas répudié […] à Bassora et Koufa (Irak), sanctuaires de la grammaire à son époque, affiche une connaissance remarquable de l’arabe. […] La forme noble de la poésie arabe est la qasida, héritée de l’antique poésie préislamique, mûrie pendant des siècles, puis formalisée aux VIIe et IXe siècles par les grammairiens arabes et illustrée par les grands poètes [v. poètes arabes médiévaux] de Bagdad à la même période. […] Les Arabes peuvent dorénavant parler l’universel. […] De la poésie antéislamique à la poésie omeyyade [v. poésie arabe médiévale], […] ces grands poètes réunis célèbrent une langue dont la richesse et la diversité sont inépuisables.» - « Poésie arabe : les dix auteurs classiques et modernes à lire absolument », www.middleeasteye.net, p.1.

 

   III. Catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes modernes :  1908-2023 :

 

     Relatant les catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes modernes :  1908-2023, notons avec Gustave Dugat à cet égard : «Sous la dynastie Omeyyade, la poésie conserve encore son cachet primitif.  […] Puis lorsque les Turcs bouleversent les Etats arabes et s’emparent de l’Egypte, en 1517, la poésie n’est plus représentée que par des poètes du dernier ordre. Les temps modernes, […], commencent avec le XVe siècle.  […] De nos jours, nous voyons bien encore en Orient quelques poètes […] ; mais la poésie, telle qu’elle brilla jadis, n’est plus ; elle s’est éteinte avec la nationalité arabe et devant la pression de l’Europe. L’antique poème des arabes ; la Caçida, est devenu sous la plume moderne, un tribut banal présenté par la bassesse intéressée à la vanité orgueilleuse. […] […] Dans deux chapitres de son livre, M. Ahlwardt distingue deux genres qui se mêlent constamment dans la poésie arabe [v. poésie arabe traditionnelle], le genre lyrique et le genre descriptif […]. La poésie ne pouvait plus être dramatique […] l’étude de l’homme n’était pas possible […] la femme, mise en dehors de la vie sociale, n’inspirait aucune de ces passions qui font les héroïsmes, les dévouements, les catastrophes.» - «Catastrophes dans la poésie arabe», www.books.google.co, pp.455-456.

 

     IV. Catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes postmodernes :  1988-1997 :

 

      Du fait, les catastrophes naturelles Epidémies et famines chez les poètes arabes postmodernes :  1988-1997, nous amènent à remarquer avec Pierre Ouellet à cet effet : «Le poème compte et raconte depuis la nuit des temps, comme le montre à sa façon la clavicule [v. le recueil : Clavicules du grand jeu poétique, 1936] de Daumal. Il n’en va pas autrement à notre époque, qu’on qualifie de posthistorique, de posthumaine, de postpoétique [v. ici poètes arabes postmodernes]. […] Le poème n’existe qu’à sa limite […].  L’Histoire qui se crée, grâce au poème qui est creare au sens originaire […] — « croître, faire pousser, faire naître, faire grandir », au plus près de la Nature, qui […] devient —, n’est pas tant l’histoire du passé, […] sa capacité de défaire le passé pour lui faire un avenir, […] et retrouver son chemin de l’autre côté… […] L’entretien du monde, la maintenance du réel, l’employé de soutien qui fait de l’être ce qui nous soutient et de nous-mêmes ceux qui le soutiennent. […] On ne rencontre le monde qu’en s’affrontant à lui, […], ce qu’on y trouvait étant l’ennemi, l’obstacle. Rencontrer la barre, dans le langage de la navigation […] : le poème « rencontre » la barre à chaque tournant de vers ou de strophe[v. le poème remède aux maux naturels] ; […] pour « contrer » toute stase [v. arrêt vital] qui pourrait lui être fatal et « encontrer » le mouvement inconnu des vagues [v. Catastrophes naturelles, etc.] qui se dressent devant lui à seule fin qu’il les saute [v. les dépasse] comme autant d’obstacles [v. de désastres] et y sursaute devant autant de « scandales », seule façon de le tenir en éveil devant cette mer d’intranquillité [v. d’insécurité naturelle] dont notre monde est fait… et en quoi il se défait [v. Catastrophes naturelles, etc.].» - «La poésie malgré elle», www.erudit.org/fr, p.1.

 

   V. Etat du monde actuel des catastrophes naturelles épidémies et famines chez les poètes arabes :  554-2023 :

 

    Pour cerner l’état du monde actuel des catastrophes naturelles, épidémies et famines chez les poètes arabes :  554-2023, revisitons-le à travers cette réflexion judicieuse de Guillaume Métayer, en indiquant : «La poésie ne peut que subir de plein fouet ce mouvement [v. ici la poésie moderne et postmoderne], trop critique et trop analytique sans doute pour être elle-même à son origine. […] La moralisation postmoderne craint d’occasionner, à l’instar des autres morales, une tonalité élégiaque [v. ici la poésie arabe préislamique et médiévale] face à la nature perdue. Or, même si elle dénonce cette nature comme création artificielle, elle sait qu’elle va créer un manque douloureux, celui de bien des repères, nationaux par exemple : en abandonnant la foi en la réalité et l’authenticité de la nation, […] inatteignable, ce qui les plonge dans l’hébétude et l’amertume, et les prive d’un important excitant à l’action, celui de leurs ancêtres et peut-être du début de leur vie. […] L’histoire contemporaine [v. l’état du monde sinistré actuel] est donc déjà doublement filtrée par des références à la Seconde Guerre Mondiale et au Moyen Âge : la mise en évidence de ces répétitions n’est-elle pas le signe d’une tendance à simplifier l’histoire en mythe, en un «mythe de l’éternel retour» [v. catastrophes naturelles, etc., récidivantes ], pour citer Eliade ? […] Ce retour mille ans en arrière, jeu avec le millénarisme, est un grand thème de cette poésie. […] Pourtant nous sommes peut-être déjà dans l’«après», l’après d’une catastrophe. La récurrence de l’image du déluge semble le signaler. Dans «Tu sais que je me trompe», un de ses poèmes les plus célèbres, il est déjà question de déluge.» - «Etudes et réflexions Istvan Kemény et l’histoire ou l’éternel retour du mythe [v. ici la poésie arabe]», www.academia.edu, pp.46-17.

 

    VI. Fonctions dévolues à la poésie et ses limites chez les poètes arabes :  554-2023 :

 

     Des Fonctions dévolues à la poésie et ses limites chez les poètes arabes :  554-2023, en tant que thérapie humaines contre les sinistres, Jérôme Melançon édicte grosso modo : «Entre les catastrophes et les désastres que nous vivons, isolément ou ensemble, il peut être difficile de garder l’espoir. La poésie nous aide à endurer, à trouver notre voix et sa réponse, à retracer le passé pour ouvrir de nouvelles voies, et peut-être surtout à apprendre à ne pas séparer et soupeser le mal et le bonheur. […] La poésie n’y règlera rien, sauf qu’il faut bien vivre – et que nous voulons une bonne vie. Nous devons bien trouver des moments de réconfort, de beauté et de joie. […] Les maux présents nous touchent quotidiennement. Les mots nous manquent pour exprimer cette expérience, pour exprimer et vivre de manière plus consciente nos inquiétudes, nos solidarités. […] Nous devons refaire la langue, le langage lui-même, chaque jour ; faire des phrases qui n’ont jamais été dites, dire des phrases toutes faites dans des moments inusités. […] La poésie pousse cette nouvelle expression encore plus loin que la vie quotidienne. […] La poésie ne règlera rien aux maux et désastres du présent, et pas plus à ceux du passé. Leurs contrecoups nous suivent, tant en diminuant notre capacité à trouver une place dans le monde que par le legs des générations passées [v. la poésie béatifiante contre les sinistres].» - «La poésie, en pleine catastrophe», www. franco presse.ca, p.1.

 

      Pour conclure cette brève préface d’une : «Petite anthologie bilingue de la poésie des catastrophes naturelles des épidémies et des famines chez les poètes arabes : 554-2023», outre la poésie, prônons-y, avec Franck Bousquet, notant : «En avril dernier, lors d’une conférence [Le 06 mai 2013] en marge des réunions qui rassemblent tous les six mois les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales à l’initiative de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, les hauts représentants de Djibouti, du Yémen et du Maroc ont présenté leurs programmes respectifs de gestion des risques. […] Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), les effets des catastrophes naturelles se conjuguent à ceux du changement climatique, de la rareté de l’eau et de l’urbanisation, et ces interactions posent un problème de plus en plus grave aux responsables politiques. Alors que le nombre de catastrophes naturelles à travers le monde a presque doublé depuis les années 80, il a pratiquement triplé dans la région MENA. Au cours de ces dernières années, les inondations et les sécheresses ont été particulièrement dévastatrices dans la région, entraînant un nombre considérable de décès mais aussi d’importantes pénuries d’eau, des pertes économiques et un impact négatif sur le plan social. En termes de prévalence, les tremblements de terre occupent le deuxième rang, avec des répercussions qui affectent la vie des populations […]. Cela implique de prendre immédiatement des mesures, et cela en collaborant les uns avec les autres. […] Agissons dès maintenant : la gestion du risque de catastrophe n’attend pas.» - «Catastrophes naturelles dans le monde arabe : Prévenir plutôt que guérir», www.blogs.worldbank.org, , p.1.                                                                            


                                                                                               L’auteur

 

 

 

 

 

 

 

 

I. Extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles

 des épidémies et des famines chez les poètes

 arabes préislamiques : 554-2023

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     Des extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles des épidémies et des famines chez les poètes arabes préislamiques : 554-2023, citons notamment :

1. Umayya b. Abi al-Aid (630-708), à propos des

sécheresses et des inondations 

 

      Né en 630, près de la Mecque, et mort en 708, Umayya b. Abī al-Aid, est un poète arabe. Il appartient à la tribu poétique des Hudeilites qui habitait, à l’ouest de la Mecque. Il est facilement identifiable, à la fois poète de l’époque omeyyade de la tribu des Huḏayl (Régis Blachère, Histoire de la littérature arabe, t. III, p. 601). Le patronyme de son poète suggère qu’il est de père inconnu. Dans le diwan des Hudayl, publié par Kosegarten, la poésie de Umayya b. Abi al-Aid commence, p. 176 (1854). Il est poète de l’époque omeyyade et de la tribu des Huḏayl (Régis Blachère, Histoire de la littérature arabe, t. III, p. 601). Il est cité dans : Diwan des Huḏayl (709), etc.

 

Au sujet d’un orage et des vents saccageant palmeraies

 

"أرقت لبرق واصب هب من بشر   

  تلألأ في أثناء أزمنة قمــــــــــــر    

تلقحه هيج الجنوب وتقبل الشمال        

 نتاجا والصبا حالب تمــــــــــري"

 

«J’ai été insomniaque guettant éclair et pluie venus en augure

Se flamboyant au temps de la mansion de la lune

Qu’alimente le vent agité du sud en accueillant le vent du nord  

Récolte vouée au frimas désaffectant mes palmeraies.»,  www.al-eman.com, p.1.

 

2. Abu Douad al-Iyyady (506-554), au sujet d’une

 épidémie de la peste

     Né en 506, dans la tribu arabe Iyyad al-Adnanide, et mort en 554, dit Abu Douad al-Iyyady, ou Jarya ibn al-Hajjaj ibn Bahr ib Adnan, est un poète arabe, préislamique. Il était réputé pour sa description des chevaux, panygériste, auto-glorifiant, etc. Il ‘est lamenté sur les gens de sa tribut victimes de la peste. Il est l’auteur de : Diwan (554), etc.

 

Au sujet d’hommes et parents éclipsés par

une endémie de la peste

 

"لا أعُدُّ الإقتارَ عُدْمًا ولكِـــــــــــنْ  = فَقْدُ مَنْ قدْ رُزِئْتُهُ الإعــامُ 
مِنْ رجالٍ مِنَ الأقاربِ فادُوا = مِنْ حُذَاقٍ هُمُ الرُّؤُوسُ العِظـامُ 

سُلِّطَ الدهرُ والمَنُونُ عليهِــــــــمْ = فلَهُمْ في صَدَى المقابِرِ هاـمُ   
وكذاكُمْ مَصِيرُ كُـــــــــــــــــلِّ أُناسٍ = سَوْفَ حَقًّا تُبْلِيهِمُ الأيَّـامُ." 

 

 

«Je ne considère ladrerie à manque mais

Un manque de ce qui m’afflige est néant

D’hommes de parents ayant été éclipsés

D’une peste s’attaquant aux têtes dignes

Ayant abattu la mort et le trépas sur eux

Dans l’écho des tombes se sont épandus

Tel que combien de voies à tous les gens

Plus tard les jours certes les éprouveront.», www.iasj.net, p. 134.

 

II. Extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles

 Des épidémies et des famines chez les poètes

 arabes médiévaux : 965-1267

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     Des extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles des épidémies et des famines chez les poètes arabes médiévaux : 965-1267, citons notamment :

 

1. Ibn al-Hazm al-Andalusi (), au sujet de la grêle de grosses pierres

et du froid qui ont frappé l’Andalousie en 1031

 

        Né en 994, à Cordoue, Espagne et mort en 1064, à Niebla, Ibn al-Hazm est un écrivain poète, historien, juriste, philosophe et théologien arabe andalou. Il a fréquenté la cour, ayant des liens familiaux avec Muzna, la mère d'Abd al-Rahman III. Rentré à Cordoue, il se met au service d'un autre omeyyade, Abd al-Rahman V et en devient le vizir. A sa chute, il est mis en prison et un pan de ses écrits détruits. Libéré, il quitte la vie politique et s’adonner à l'écriture, mettant ses connaissances encyclopédiques au service de ses convictions politiques et théologiques.  Il approfondit la doctrine zahirite et utilise ses méthodes pour l'ensemble des études coraniques. Il est l'auteur de :  Collier de la colombe (1064), etc.

 

Au sujet de la grêle de grosses pierres et du froid

qui ont frappé l’Andalousie en 1031

 

"يـــــــــﺎ ﻋﺑـــــــــــرُة أِﻫـــــــــــدﯾت ﻟﻣﻌﺗﺑـــــــــــر  

أﻗﺑﻠﻧـــــــــــــــﺎ اﷲ ﺑـــــــــــــــﺄس ﻣﻧـــــــــــــــﺗَﻘم   

أرﺳــــل ﻣــــلءٍ اﻷﻛُــــف ﻣــن ﺑــــــرد  

ﻓﯾــــــــــــﺎ ﻟﻬــــــــــــﺎ آﯾــــــــــــﺔ وﻣوﻋظــــــــــــﺔ     

 ﻛــــﺎد ﯾُـــــدﯾبُ اﻟﻘﻠــــوبﻣﻧظرﻫـــــﺎ    

ﻋ ّشــــــيةِ اﻷرﺑﻌـــــــﺎء ﻣـــــــن ﺻـــــــﻔرِ    

ﻓﯾﻬــــــــﺎ وﺛﻧــــــــﻰ ﺑﻌﻔــــــــو وﻣﻘﺗــــــــدر   

ﺟﻼﻣــــــد ﺗﻧﻬِﻣِــــــﻰ ﻋﻠــــــﻰ اﻟﺑﺷــــــر   

ﻓﯾﻬــــــــــﺎ ﻧــــــــــذﯾر ﻟكــــــــــل ﻣزدِ ﺟَــــــــــر   

وﻟـــــــو أﻋﯾـــــــرت ﻗﺳـــــــﺎوة اﻟﺣﺟـــــــر  

أن ﯾﺑﺗﻠﯾﻧـــــــــــــﺎ ﺑﺳـــــــــــــئ اﻟﻘــــــــــــــــــــــــــدر   

ﻣـــن ﺑﺄﺳــﻪ اﻟﻣﺗﻘـــﻲ ﻋﻠـــﻰ ﺣَــذر."

 

 «Ô la leçon offerte à qui y tire profit

Dieu nous y admoneste en revanche

Il envoie un plein des mains de froid

Et quels psaume et sermon en a-t-il

Il a failli y fendre les cœurs de sa vue

A un mercredi soir du mois de Safar

Lui double le pardon de sa puissance

Pierres qui s’abattent sur les humains

Avertissement envers à tout repenti

Même si la grêle a cruauté de pierres

A nous éprouver d’une vile destinée

Vu ce mal le pieux est sur ses gardes.»,www.mohamedrabeea.net, p.1.

 

2. Abou Tayeb al-Mutanabbi (915-965), au sujet

 d’une endémie de grippe

     Né en 915, à Kufa, et mort en 965, près de Dayr al-Akul, à Bagdad, al-Mutanabbi, ou Abou T̩ayeb Ahmad ibn al-Husayn, dit al-Mutanabbi, celui qui se prétend prophète, est écrivain et poète arabe irakien.  Il appartient à la tribu Kinda. Il vivait des louanges des rois, de leurs batailles, de satire, de sagesse et de philosophie de la vie commune. D'un caractère altier et aventureux, l'un de ses poèmes lui vaut son assassinat. Il est l’auteur de : Diwan al-Mutanabbi (965), Le Livre des Sabres, (2012), etc.

Au sujet les maux d’une endémie de grippe

"وزائرتي كَأنّ بهَا حَيَـــــــــــاءً

فَلَيسَ تَزُورُ إلاّ في الظّـــــــلامِ
بَذَلْتُ لهَا المَطَارِفَ وَالحَشَايَـــا
فَعَافَتْهَا وَبَاتَتْ في عِظامـــــــي
يَضِيقُ الجِلْدُ عَنْ نَفَسي وَعَنهــا
فَتُوسِعُهُ بِأنْوَاعِ السّقَــــــــــــــامِ
كأنّ الصّبْحَ يَطرُدُها فتَجـــــرِي
مَدامِعُهَا بأرْبَعَةٍ سِجَـــــــــــــامِ  
أُرَاقِبُ وَقْتَهَا مِنْ غَيرِ شَــــــوْقٍ

مُرَاقَبَةَ المَشُوقِ المُسْتَهَــــــــــامِ
وَيَصْدُقُ وَعْدُهَا وَالصّدْقُ شــــر
 
إذا ألْقَاكَ في الكُرَبِ العِظــــــام ".

«Ma visiteuse , comme pleine de timidité, 
ne me visite que dans l'obscurité. 
Je lui ai offert mes membres et mes organes 
elle s’en détourne passe la nuit dans mes os. 
Ma peau nous oppresse tous les deux 
le matin je la chasse sans ménagement 
Et en larmes elle s’enfuit aux tous azimuts  
puis J'attends avec angoisse son retour 
Comme un nostalgique tant si anxieux. 
Elle demeure fidèle à son rendez-vous , 
mais que faire de la fidélité de celle 
qui vous ronge et les genoux et les os
.», www.de-plume-en-plume.fr, p.1.

 

3. Ibn Khafaja (1058-1138), au sujet d’un orage tonnant

nocturne aux crues foudroyantes

 

    Né en 1058-, à Alcira, en Espagne, et mort en 1138, Ibn Khafadja, ou Ibrahim Ibn Abi l-Fath, est un poète arabe andalou. Il a célébré surtout la nature de l’Andalousíe. l a vécu entre l'époque des taïfas et des Almoravides, d’un tempérament libre et fier au de ne solliciter la protection d'aucun souverain de son temps. Il est l’auteur de : Diwan (1138), etc.

 

Un orage tonnant nocturne aux crues foudroyantes

 

"من ليلة الرعد فيها صرخــــــــــة

لا تستطابُ، ُ وللحياٍ إيقـــــــــــــاع

خلعت على رداء غمامــــــــــــــــة

والريح قد صدع الظلام كانـــــــــه

كانه وجه مضيئ شف عنه قنـاع

فرفلت في سمل الدجى كانمـــــــا

رقزع السحاب في جانـبيه رقاع."

 

«De la nuit d’orage retentit un tonnerre

Détestable devient à la vie une cadence

Me recouvrant du manteau d’une nuée

Et le vent y assourdissant toute l’opacité

Tel une figure lumineuse se démasquant

Et je suis hérissé loques de l’aube tel que

La nuée flottante avec ses côtés en crues.», www.mohamedrabeea.net., 154.

 

4. Usama ibn Munqidh (-10951187), au sujet du séisme

qui a frappé la forteresse de Shaizar en Syrie

 

    Né en 1095, à Shaizar, en Syrie, et mort en 1187, à Damas, Usama ibn Munqidh est un prince syrien de la famille tenait le château de la ville de Chayzar sur l'Oronte, entre la prise et la perte de Jérusalem par les croisés. Il ne quitte sa cité natale que pour des missions à Damas, au Caire, en Irak, et conduire des expéditions militaires, banni de son oncle, par jalousie (1131). Il se met au service des Bourides de Damas, des Zenghides d’Imad ed-Din Zengi, des Ayyubides, des Fatimides et des Artuqides. Courtisan au Caire, il trempe dans un complot de palais, qui lui vaut son bannissement. Il perd la majeure partie de sa famille, au séisme de Chaizar, encore aux mains des Arabes (1157). Il est l'auteur de :  Diwan (1187), etc.

 

Le séisme qui a frappé la forteresse de Shaizar

et ses habitants en Syrie

 

"ماتوا جميعا كرجع الطرف وانقرضـوا

                                                       هل ما ترى تارك للعين إنسانـــــــــــــا

لم يترك الدهر لي من بعد فقدهمــــــو

                                                       قلبا أجشمه صبرا وسلوانــــــــــــــــــا

فلو رأوني لقالوا: مات أسعدنــــــــــــا

                                                       وعاش للهم والأحزان أشقانــــــــــــــا

بادوا جميعا، وما شادوا، فواعجباــــــا

                                                       للخطب أهلك عمارا وعمرانــــــــــــــا

هذي قصورهمو صارت قبورهمـــــــو

                                                       كذاك كانوا بها من قبل سكانــــــــــــا"

 

«Ils sont tous morts en un clin d’œil

Le vois-t-il y laissant l’œil sa pupille

Le temps ne m’a laissé à leur perte

De cœur à patience et consolation

Diront à me voir mort notre joyeux

Et vit souci et chagrins notre dépit

Tous péris sans bâtir que merveille

Un mal qui abat habitants et foyers

Là leurs palais mus en leurs tombes

Tel qu’ils y étaient ses ex-habitants.», www.cle.ens-lyon.fr, p.1.

 

5. Ibrahim ibn Abderrahim (1325-1389), au sujet de

la peste en Egypte, en 1375

 

    Né en 1325, en Egypte, et mort en 1389, à Damas, en Syrie, Ibrahim ibn Abderrahim ibn Jamâa, est un écrivain, poète et juge arabe égyptien. Il étudie auprès de son grand-père, le juge, Burhan Ed-Din ib Zin al-Din de son père et de son oncle. Il a suivi les cours des cheikhs égyptiens tels que Yahia ibn al-Msri, Youssef al-Dilaci et al-Maydumi, etc. Il était aimé de tous pour sa franchise contre le mal en présidant le collège de ses pairs savants. Il est devenu prédicateur d’al-Qods, Jérusalem, puis en Syrie jusqu’à son décès. Il est l’auteur de : Diwan (1389), etc.

 

Au sujet de la peste qui a frappé l’Egypte, en 1375

 

"وما بمصر من المؤلمـــــــــــــــــات

فذو اللب يرتضي يسكـــــــــــــــــــن

فترك وجور وطاعون وفرط غــــلاء

وهم وغم والسراج يدخــــــــــــــن."

 

«Et de tout ce qu’il y a en Egypte d’afflictions

Le sage y consent et tout en se rassérénant

De Turcs injustice peste et l’extrême cherté

Et de souci d’angoisse et la lumière fumant.», www.mohamedrabeea.net, p.1.

 

III. Extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles

des épidémies et des famines chez les poètes

 arabes modernes : 1908-2023

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       Des extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles des épidémies et des famines chez les poètes arabes médiévaux : 965-1267, citons notamment :

 

1. Khalil Moutran (1872-1949), au sujet d’une endémie

de la cataracte incurable

 

      Né en 1872, à Baalbek, en Syrie ottomane, et mort en 1949, au Caire, en Egypte, Khalil Moutran est un écrivain, poète et journaliste libanais. Il a vécu à Paris. Ses parents sont originaires d’Haïfa. Il suit ses cours à l'école grecque-catholique de Beyrouth, où il apprend l'arabe et le français. Il voyage en France, ayant prévu de s'établir au Chili (1890). Mais il choisit de vivre en Égypte où il travaille comme rédacteur au journal Al-Ahram (1892). Il collabore aux journaux Al-Mu’yyad et Al-Liwa. En 1900, il fonde son bimensuel, Al-Majalla al-misriyya (1900-1909). Trois ans plus tard, il fonde le quotidien : Al-Jawa'ib al-misriyya, en soutien au mouvement nationaliste de Mustafa Kamil (1903). Il collabora avec le poète égyptien Hafez Ibrahim dans la traduction des ouvrages sur l'économie politique et littéraires français et anglais. Il est l’auteur de : Diwan-al-Khalil (1908), etc.

 

Au sujet d’une endémie de la maladie de

la cataracte incurable

 

"دَاءٌ أَلَمَّ فخِلْتُ فيهِ شِفَائــــــــــــــي * من صَبْوَتي، فتَضَاعَفَتْ بُرَحَائـــــــي

يَا لَلضَّعيفَيــــنِ! اسْتَبَدَّا بــــي، ومـَا * في الظُّلْمِ مثلُ تَحَكُّمِ الضُّعَفــــــــــــَاءِ

قَلْــــبٌ أَذَابَتْهُ الصَّبَابَةُ وَالجَـــــــــوَى* وَغِلاَلَةٌ رَثَّتْ مِــــــــــــــــــنَ الأَدْوَاءِ

إِنِّي أَقَمْـــتُ عَلَى التَّعِلَّةِ بالمُنَـــــــى * في غُرْبَةٍ قَالُوا: تَكُونُ دَوَائــــــــــي

إِنْ يَشْـــفِ هَذَا الجسْمَ طِيبُ هَوَائِهَا * أَيُلَطِّفُ النِّيرَانَ طِيبُ هَـــــــــــــوَاءِ؟

عَبَثٌ طَوَافــــِي في البلاَدِ، وَعِلَّـــــةٌ * في عِلَّةٍ مَنْفَايَ لاسْتِشْفَـــــــــــــــاءِ

مُتَفَرِّدٌ بصَبَابَتــــي، مُتَفَـــــــــــــــرِّدٌ * بكَآبَتي، مُتَفَرِّدٌ بعَنَائِـــــــــــــــــــي

تَغْشَى البَرِيَّةَ كُدْرَةٌ، وَكَأَنَّهَـــــــــــــا * صَعِدَتْ إلَى عَيْنَيَّ مِنْ أَحْشَائــــــي

يَا لَلْغُرُوبِ وَمَا بهِ مِنْ عِبْـــــــــــرَةٍ * لِلْمُسْتَهَامِ! وَعِبْرَةٍ لِلرَّائـــــــــــــي!

وَخَوَاطِرِي تَبْدُو تُجَاهَ نَوَاظِـــــــرِي * كَلْمَى كَدَامِيَةِ السَّحَابِ إزَائــــــــــي

وَالدَّمْعُ مِنْ جَفْني يَسِيلُ مُشَعْشَـــعَاً * بسَنَى الشُّعَاعِ الغَارِبِ المــترائــــي

فَكَأَنَّ آخِرُ دَمْعَةٍ لِلْكَوْن ِ قَـــــــــــــدْ * مُزِجَتْ بآخِرِ أَدْمُعِي لرِثَائــــــــــــي

وَكَأَنَّني آنَسْتُ يَوْمِي زَائِلـــــــــــــاً * فَرَأَيْتُ في المِرْآةِ كَيْفَ مَسَائـــــــي."

 

«Un mal m’a affecté j’y ai cru ma guérison

Mon idylle et sont aggravés mes angoisses

Le cœur que fondent l’amour et la passion

Je suis mis entre l’infection et l’espérance

En un exil disait-on qu’il y est ma guérison

Vaine est mon errance au pays de maladie

Maladie en mon exil pour avoir rémission

Envahit le sol fauve une ombre comme si

Elle est montée de mes tripes à mes yeux

Ô le soir et ce qu’il en rapporte en larmes
A l’amant et de preuves et au regardant !
Et mes pensées passent devant mes yeux
Affectés en moi telles de sanglantes nues
Et les pleurs de mes cils luisent s’écoulant
Illuminés des lueurs du couchant entrevu
Comme si une dernière larme de l’univers
Se mêle à mon ultime larme à me pleurer
Et comme si, ressentant mon jour tomber,
Je y vois en miroir venir le soir de ma vie
!», www.analbahr.com, p.1.

 

2. Badr Shakir al-Sayyab (1926-1964), au sujet d’une pluie diluvienne

dévastatrice en Irak

 

    Né en 1926, à Djaykur de Bassora, Irak, et mort en 1964, au Koweït, Badr Shakir al-Sayyab est un écrivain, poète et traducteur irakien. Il est l’initiateur incontesté de la poésie arabe moderne et l'un des fondateurs du vers libre e, littérature arabe. Il a eu une enfance difficile après la mort de sa mère à l’âge de six ans. A la fin de ses études primaires à l'école Bab Sulayman, puis à l'école al-ahmudiyya, il poursuit ses études au lycée de Bassora, avant d'aller à Bagdad pour Dar al-Muʿallimin al-ulya, institution de formation des professeurs du primaire. Il se spécialise en littérature, arabe puis et anglaise, dont il a eu un diplôme universitaire (1945). Quelques mois après son nomination comme enseignant, il est licencié à cause de ses opinions politiques. Il s'installe en Iran, puis au Koweït. Il est l’auteur de :     Azhar dhabila, Fleurs fanées (1947), Azhar wa asatir, Fleurs et légendes (1948), Haffar al-qubur, Le Fossoyeur (1952), Unshoudat al-matar, Le Chant de la pluie (1960), Al-maʿbad al-gharîq, Le Temple englouti (1962), etc.

 

Au sujet d’une la pluie diluvienne dévastatrice en Irak

 

"أتعلمين أيَّ حُزنٍ يبعث المطرْ؟            

وكيف تنشج المزاريب إذا انهمرْ؟          

وكيف يشعر الوحيد فيه بالضياعْ؟          

بلا انتهاء ـ كالدَّم المراق، كالجياعْ،       

كالحب، كالأطفال، كالموتى ـ هو المط!

وَتَغْرَقَانِ في ضَبَابٍ مِنْ أَسَىً شَفِيفْ        

كَالبَحْرِ سَرَّحَ اليَدَيْنِ فَوْقَـهُ المَسَاء،         

أَكَادُ أَسْمَعُ العِرَاقَ يذْخرُ الرعودْ              

ويخزن البروق في السهولِ والجبال،       

لم تترك الرياحُ من ثمودْ                        

في الوادِ من أثرْ."                                


 

«Sais-tu quelle tristesse émane de la pluie

les gouttières sanglotant sous la charge

et cette errance qui prend l’esseulé sous la pluie ?

Sans fin, tels le sang versé, les affamés,

L’amour les enfants les morts : ainsi la pluie !

Ainsi la mer à la merci du soir déployant ses mains

Serait l’hiver tiède, l’automne qui tressaille

Mort et nativité, ténèbres et lumières 

Encore un peu et j’entendrai l’Irak

faire provision de tonnerres

Amasser les éclairs surs

les plaines et les monts

les vents ne laisseront, de Thamoud,

dans la vallée aucun vestige.», www.persee.fr, p.1.

 

3. Ahmad Chawki (1868-932), au sujet de l’inondation

de la Seine, à Paris, en France

 

       Né en 1868, au Caire, en Egypte et mort en 1932, au Caire, Ahmed Chawqi est un écrivain, poète et dramaturge arabe égyptien. Il est l'un des pionniers de la poésie arabe moderne, en y introduisant l’épopée en arabe dans le cadre du mouvement d’innovation littéraire arabe du XXᵉ siècle. Né d’un père turque et d’une mère grecque, en bonnes relations avec la cour du Khédive d'Égypte. Après son baccalauréat, il a suivi des études juridiques et obtient un diplôme en traduction. Il obtient emploi à la cour du Khédive Abbas II Hilmi, un an, puis il est envoyé faire des études de droit trois ans, en France, à l'université de Montpellier puis à Paris. Il y découvre des dramaturges Molière et Racine, les fables de La Fontaine. Il obtient un diplôme d'études juridiques (1893), et rentra en Égypte (1894). les Britanniques l'ont exilé, en Andalousie (1914-1920). De retour en Égypte, , il est couronné Amir al Choâara, Prince des Poètes (1927). Il est l’auteur de : Ach-Chawqiyyat (1932), etc.

 

Au sujet des dommages de l’inondation de la Seine,

 à Paris, en France

 

"ﯾـﺎ ﻓرﻧــﺳا ﻻﻋــدﻣﻧﺎ ﻣﻧـﻧـــــــــــــــــــــــﺎ   

 ﻟكِ ﻋﻧـــدَ اﻟﻌﻠــمِ واﻟﻔــنﱢَ ﺟــــــــﺳﺎﻣــــــﺎ   

ﻟطـــــفَ اﻟﻠــﻪُ ﺑﺑــــﺎرﯾـــــــــــــــــــسَ وﻻ 

ﻟﻘﯾــتَ إﻻِّ ﻧﻌﯾﻣـﺎ وﺳـــــــﻼﻣــــــــــــــــــــﺎ 

روﻋـــتَﱠَ ﻗﻠﺑــــﻲَ ﺧطــوبٌ روﻋـــــــــــــتَ 

ﺳـــﺎﻣرَ الأﺣﯾـــﺎءِ ﻓﯾﻬــﺎ واﻟﻧﯾﺎِﻣـــــــــــــــﺎ 

أﻧـــﺎ ﻻ أَدﻋـــو ﻋﻠــﻰَ ﺳــﯾنٍ طﻐــــــــــــﻰَ  

إن للـﺳﯾنِ وانِٕ ﺟـــﺎرَ ذﻣﺎﻣـــــــــــــــــــــﺎ."

 

«Ô France que nul nous prive y de tes bienfaits

Tant en matières de science que d’art géantes

Que Dieu ait accordé sa grâce à Paris et que ne

Rencontres-tu que jouissance et magnanimité

Ont terrifié mon cœur catastrophes et terrifié

En ayant veillé avec les vivants et les endormis

Je n’appelle pas malédiction sur Seine tyrannie

Car la Seine même abusive a tant de bienfaits.», www.mohamedrabeea. net, p.1.

4. Hafez Ibrahim (1872-1932), au sujet du séisme de

Messine, en Italie, en 1907

 

      Né en 1872, à Dayrout, en Egypte, et mort en 1932, au Caire, dit Le poète du Nil, Hafez Ibrahim est un écrivain et poète arabe égyptien. De père égyptien et de mère turque, décédés, alors âgé de quatre ans, il vit avec son oncle ingénieur, à Tanta. Il rejoint l'Académie militaire et en sort sous-lieutenant (1891). Il sert, cinq ans, au Soudan sous les ordres de Horatio Herbert Kitchener. Puis, il quitte l'armée et revient au Caire et devient (1911-1932), comme chef de la section littéraire de Dâr Al-Kutub, Bibliothèque nationale égyptienne. Il fonde avec Ahmed Chawqi, l’école de la poésie arabe néo-classique, par opposition à l'école moderniste de Khalil Moutran et Abdel Rahman. Il est l'auteur de :  Diwan (1932), etc.

 

Au sujet du séisme de Messine, à Reggio de Calabre,

en Italie, en 1907

 

"غضـب الله أم تمــــــردت الأر    ض فأنحت على بني الإنســان

غليان في الأرض نفــــس عنـه     وران في البحر والبركــــــان

ما لمسين؟ عوجلت في صباهـا    عاها من الردى داعيــــــــــان

خسفت ثم أغرقتم بــــــــــــــدت    الأمر كله في ثوانـــــــــــــــي

وأتى أمرها فأضـــــحت كأن لم    تــك بالأمس زينة البلـــــــدان

بغت الأرض والجبال عليهـJــــا    وطغى البـحر أيــما طغيـــــان

تلك تغلي حقدا عليها فتنـــــــشـ   ـق انشقاقا من كثرة الغليــــان

فتجيب الجبال رجما وقذفــــــــا    بشواظ من مارج ودخــــــــان

أين ريجيو وما كـــان فيهـــــــا   من بساتين وفتيـــــــات أوانس

وفتاة هيفاء تشوى عـلى الجمـ    ـر تعاني من حره ما تعانـــــي

وأب ذاهل، إلى النار يمشـــــي   مستميتا تمتد منه اليـــــــــــدان

باحثا عن بناته وبنيــــــــــــــــه   مسرع الخطو مستطير الجنـان

تأكل النار منه، لا هو نــــــــاج   من لظاها ولا اللظى عنه واني

غصت الأرض أتخم البحر ممـا   طوياه من هذه الأبــــــــــــدان."

 

«Est-ce l’ire de Dieu ou le sol en

Rebel s’est pliée sur les humains

Ebullition au sol est extériorisée

Eruptions en mer et dans volcan

Qu’a Messine soignée d’enfance

Et appelée à la mort à deux fois

S’est affaissée noyée et éclipsée

C‘est fait en quelques secondes

Son méfait venu il y est comme

S’Il n’y était la veille la belle cité

S’y sont imposés terre et monts

Et la mer s’y est tyrannisé si fort

Et Là la mort est noire en fumée

Et ici la mort rouge couleur vive

Où est Reggio où ce qu’il y avait

De jardins fleuris et jeunes filles

La jeune fille brûlant sur braises

En endurant ce qu’elle y endure

Et un père hagard au feu s’en va

En persistant les mains tendues

Le feu le dévore n’y est pas sauf

De sa chaleur qui ne le délaisse

La furie de terre a saturé la mer

De ce qu’il a replié de ces corps.», www.jilrc.com, p.1.

 

5. Youssef Ghoussoub (1893-1972), au sujet d’une endémie

de tuberculose mortelle

 

    Né en 1893, à Bayt Chabâb, et mort en 1972 Youssef Ghoussoub, au Liban est un écrivain, poète, romancier essayiste et traducteur libanais. Il reçoit ses études primaires à l’école jésuite Karna Chahrane. Il était l’élève de Wadie Aql. Il voyage en Italie pour apprendre l’arabe, puis à Lyon, tente d’écrire la poésie en français. Il revient au Liban pour écrire aux journaux Al Bachir et Al Maarid (1924). Il préside la plume de la traduction au haut-commissariat, à Beyrouth. Il est l’auteur de : Akhaq wa Mashahi, Morale et Vues (1924), Al Qafas al Mhjour, La Cage déserté (1927), Al Awsaja al Multahiba, La Ronce enflammée (1936), etc.

 

Au sujet d’une endémie de tuberculose mortelle

 

"نثر الخريف على الثرى أوراقه
فتناثرت كتناثر العبــــــــــــــرات

يتركن أغصانا الفن عناقهـــــــــا
ويقعن فوق اﻷرض مضطربــات

فكأنهن إذا خفقن جوانحـــــــــي
وحفيفهن كأنه زفراتـــــــــــــــي
زفرات مصدور تقارب يومــــــه
فحياته معدودة الساعــــــــــات."

 

«L’automne dispersé sur le sol ses feuilles

Elles se sont dispersées comme des pleurs

Elles cèdent les branches et bras coutume

Et tombent sur la terre toutes perturbées

Tel que mes cottes lorsqu’elles y palpitent

Et leur bruissement telles mes expirations

Expirations d’un poitrinaire au jour proche

Dont la vie en heures y était à surcompter.», www.web.facebook.com, p.1.

 

6. Al-Fayturi (1920-2015), le déluge noir par-dessus

le barrage rocheux

 

     Né en 1920, au Darfour, au Soudan, et mort en 2015, Rabat, au Maroc, Al Fayturi, ou Muhammad Al Fayturi est un écrivain et poète arabe soudanais. Il est le fils d’un sheikh soufi local et d’une femme du Golfe. Il a passé une grande part de son enfance en Egypte, où il a étudié la littérature. Il a travaillé comme journaliste dans plusieurs pays de la région. Il est l’auteur de :  Aga'nni Afriqia, Chansons d’Afrique (1953), Ashiq meen Afriqia, L’Amoureux venant d’Afrique (1965), etc.

 

Au sujet du déluge noir par-dessus un barrage rocheux

 

"ها هو ذا الطوفان الأسود...

يعدو عبر السد الصخري        

ها هي ذا افريقيا الكبرى...  

تتألق في ضوء الفجر."           

 

«Et voilà que s’abat le déluge noir

Courant par-dessus le barrage rocheux

La voilà la grande Afrique,

Incandescente aux premières lueurs de l’aube.», www.lafriquedesidees.org, p.1.

 

7. Nazik Al-Mala'ika (1922-2007), au sujet du cólera

en Egypte en 1947

 

     Née en 1922, à Bagdad, et morte en 2007, au Caire Nazik Al-Mala'ika est une écrivaine et poétesse arabe irakienne. Elle est considérée comme la poétesse irakienne contemporaine la plus illustre, pour avoir été la première à écrire la poésie des vers libres en arabe. Elle est issue d’une famille cultivée dont la mère est poétesse et le père professeur de lettres. Elle obtient son diplôme du Collège des arts à Bagdad (1944), puis un master en littérature comparée, à l'université du Wisconsin à Madison, aux USA. Elle a enseigné dans nombre d’écoles et universités, dont l'université de Mossoul, l’université de Bagdad. Elle fuit avec sa famille l'Irak pour le (1970), puis pour Le Caire, à l'invasion de ce pays par Saddam Hussein (1990). Elle est l’auteure de : Ashiqat al-Layl, L'Amante de la nuit (1949), Qararat al-Mawja, Gouttes de la vague (1957), Chamatu al Qamar, Arbre de la Lune (1968), etc.

 

Au sujet du cólera en Egypte en 1947

 

"استيقظَ داءُ الكوليرا                 

حقْداً يتدفّقُ موْتورا                  

هبطَ الوادي المرِحَ الوُضّاءْ       

يصرخُ مضطرباً مجنونا             

لا يسمَعُ صوتَ الباكينا             

في كلِّ مكانٍ خلَّفَ مخلبُهُ أصداءْ

في كوخ الفلّاحة في البيتْ         

لا شيءَ سوى صرَخات الموت."

 

«En la personne du cólera cruel la mort se venge

Le silence amer

Rien que l’écho de Dieu est Grand

Même le fossoyeur a succombé n’est plus appui

La mosquée a perdu son muezzin

Le mort qui va l’officier il n’y a que cris et soupire

L’enfant sans mère et père pleure au coeur brûlé

Et demain nul doute il le captera le méchant mal.»,www.aljazeera.net, p.1.

 

8. Muhamad Al akhdar Assaihi (1918-2005), au sujet du séisme

del Asnam-Bouira, en Algérie, en 1954

 

     Né en 1918, à Touggourt, en Algérie, et mort en 2005, Alger, Muhamad Al akhdar Assaihi est un écrivain, poète arabe algérien.  Il a animé l’anecdote, aux côtés de Uthmân Bûguettaia, des émissions culturelles et récréatives à la Radio nationale dont Alwan et Namâdhidj. Il a appris le Coran des chouyoukh de son village. Il l’enseigne ensuite aux enfants durant plus de deux ans. Il se rend à Guerara pour devenir, disciple du chaikh Bayudh. Il quitte son pays pour Tunis pour poursuivre ses études à l’Université Zitouna (1935-1939). Il revient à Touggourt, où il participe avec un groupe de jeunes à l’association d’arts dramatiques 'Al-Amal' (Espoir) créée par Adamou Brahim, ainsi qu’un groupe de scouts et de l’école El-Falah. En 1952, il quitte Batna, où il enseigne pour Alger. Il rejoint la Radio nationale en tant que producteur, et l’interrompt à l’Indépendance. Il prend sa retraite (1980). Il est l’auteur de : Hamassat wa Sarakhat (1967), Alwan bilâ talwin (1976), Djamr wa Ramad (1980), etc.

 

Au sujet du séisme del Asnam-Bouira, en Algérie, en 1954

 

"وقفة حول هذه الأطلال             

أيها الضاحكون للآمال              
لهف نفسي على أوانس غيد      

كالدمى تحت هذه الأطلال           
وصغار مثل الملائك طهرا          

قد تربوا في نعمة و دلال           
وشيوخ ذوي وقار عليهم          

من جلال المشيب أي جلال          
ضرجوا بالدماء في غير حرب     

أو سيوف لدى الوغى ونصال      

ورجال مثل الأسود صعودا          

وثباتا في الخطب أي رجال          
صرعتهم من الزلازل هوجاء       

على غير أهبة للنزال                   
حين هز الدجى دوي مخيف          

يتحدى الرعود في الأفق عنفا      

فيهد الربى و شم الجبال              
منظر الشامخات تهوي إلى الأرض

وتغدو في قبضة الزلزال              
وصراخ النساء يندبن قتلى            

سقطوا فجأة بدون قتال                

وأب كاليتيم يحيا شقيا                  

بعد أن كان ذا بنين و مال              
أيها الناس رحمة ببقاياهم              

فهم إخوة على كل حال                
ارحموا يائسا و طفلا يتيما            

و جريحا ممزق الأوصال                
عوضوهم بعطفكم ما أضاعوا          

من سرور في هذه الأهوال.            

 

«Arrêt tour de ces ruines

Ô les rieurs pour espoirs

Ma peine de jeunes filles

Poupées sous ces ruines

Et petits anges de pureté

Bien choyé et tout gâtés

De vieux vénérés en vue

Cheveux blancs et dignes

Ensanglantés sans guerre

Ni épées conflit ni lances

En hommes lions dressés

Battus de séismes si forts

Sans préavis sont en duel

Et vibre l’aube écho effroi

Défiant orages à l’horizon

Y démolit colline et monts

Et bâtis hauts chus au sol

Par une poigne du séisme

Cri de Femmes aux morts

Tombés sans nulle combat

Père tel un orphelin peiné

Après ses enfants et argent

Ô gens pitié des survivants

Frères sont-ils dans ces cas

Ô Pitié d’orphelins et déçus

Blessés à membres lacérés

Compensez-les leurs pertes

La gaité parmi ces horreurs.», www.chlef.7olm.org, p.1.

 

9. Ahmed Toufiq (1943-), au sujet du séisme

d’Agadir en 1960, au Maroc

 

      Né en 1943, à Marigha, dans le Haut Atlas, au Maroc, Ahmed Toufiq est un écrivain, poète, universitaire et homme politique marocain. Il est l'actuel ministre marocain des Habous et des Affaires islamiques. Il fait ses études primaires et secondaires à Marrakech et obtient une licence en histoire, à la Faculté des lettres de Rabat (1968). Il est titulaire d'un Certificat d'archéologie et d'un diplôme de 3e cycle, de la Faculté des lettres de Rabat. Il devient vice-doyen de la Faculté des lettres de Rabat (1976-1978), où il enseigne. Il est ensuite nommé directeur de l'Institut des études africaines puis directeur de la Bibliothèque nationale (1989-1995). Il est nommé ministre des Affaires islamiques (2002), puis président de la Fondation de la mosquée Hassan II de Casablanca (2010), président délégué de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains (2015). Il est l'auteur de : Jarat Abi Mussa, Les voisines d'Abi Mussa (1997), Assayl, Le Torrent (1998), L'arbre et la lune (2002), etc.

 

Au sujet du séisme d’Agadir en 1960, au Maroc

 

"أكادير الشهيدة ما أصابا من الزلزال قد نشر الخرابـــــــــــــــا

فأين الشامخات من المباني وما لي لا أرى تلك القبابــــــــــــــا
أكادير الشهيدة ذاك رزء سقانا علقما واســـى وصــــــابـــــــــا
 أظلَّ سماكِ ليلٌ مدلهم فساد الصمت والمــــوت الرحابــــــــــــا
وقوض ما تشيد من قصور تناطح في تطاولها الســـحابـــــــــا
تحولت القصور إلى ركام يضم الــــناس شيبا أو شـــــــــبــاب
وأمست بعد روعتها قفارا فلم تسمع بها إلا غــــــــــــــــرابـــا
هناك ترى بقايا للضحايا وأشلاء ممزقة هـــــــــــــــــــــبــــاب

 جموع الباكيات من الأيامى يمزقن البراقع والثـــيابـــــــــــــــا
فكم من والد أضحى وحيدا فكم من طفل ينادي: أين بابــــــــــا

وكم ثكلى تصك السمع صرخا وتستجدي الأحبة والصحابــــــا
وأصوات الإغاثة في ارتفاع من الأنقاض تصطخب اصطخابــا

وأنات الجـريح بكل ناد تثير الهول، ما أقسى المـصابــــــــــــا
فمهلا أيها الزلزال مهلا فإن الجمع ينتحب انتــــــــــــحابــــــا

 

«Agadir martyre de ce qui l’a bité

Le séisme y a répandu le désastre

Où sont allés les hauts bâtiments

Et pourquoi ne vois-je plus dômes

Agadir martyre c’est une calamité

Nous a servi coloquinte et chagrin

Le silence et mort sur les parages

Englobant les gens jeunes et vieux

Fait de sa magnificence un désert

Tu n’y entends plus qu’un corbeau

Là-bas tu vois les restes à victimes

Et des chairs déchirées dispersées

Que de père y est devenu solitaire

Que d’enfant criant : où est papa 

Mère éplorée au cri assourdissant

Sollicitant parents et compagnons

Les voix d’appel secours s’élèvent

Des décombres mêlés et confuses

Suscitant l’horreur cruel est le fait

Ô tout doux séisme et là tout doux

Le monde pleure autant en pleure.», www.thakafamag.com, p.1.

 

10. Adonis (1930-), au sujet de la terre d’un pays

fracturée de part en part

 

      Né en 1930, à Qassabine, en Lattaquié, en Syrie, Adonis, ou Ali Ahmed Saïd, est un écrivain et poète arabe syrien. Jeune, il a travaillé dans les champs, mais son père le pousse à apprendre la poésie. Il est scolarisé au lycée français de Tartous (1942). En 1947, à l'insu de ses parents, il se rend à la ville voisine voir le président syrien Choukri al-Kouwatli. Saïd, voulant rejoindre à la pléiade des poètes locaux honorant le président. Écarté. Il insiste, et attire l'attention de ce dernier, qui accepte de l'entendre. Il décide alors de lui payer ses études1. Il obtient son baccalauréat à Lattaquié (1949). Puis il va à l'université de Damas et y obtient une licence de philosophie (1954). Il est l’auteur de : La terre a dit (1954), Tombeau pour New York (1971), Ismaël (1983), Le Temps des villes (1990), Mémoire du vent (1991), Le Poème de Babel (2000), Chroniques des branches (2012), Prends-moi, chaos, dans tes bras (2015), Syrie : un seul oreiller pour le ciel et la terre (2020), etc.

 

Au sujet de la terre d’un pays fracturée de part en part

 

"أنهض نحوﻙ ﻳﺎ ﺑﻼﺩﻱ                   

ﺃﺭﺿﺎ                                                                  

جسرا كالطفل يرضع أعمدته               

ورق تكلس فوق الكلام                            

أرضا                                                                      

ﺗﻨﻘﺼﻒ ﻏﺼﻨﺎ ﻏﺼﻨﺎ                               

ﺍلجدﺍﺭ ﻳﺼير ﺩﻣﻌﺎ ﻭﺍﻟﺪﻣﻊ ﺿﺤﻜﺎ  

ﺍﻟﻨﻬﺎﺭ ﻳﻜﺘﻬﻞ ﺟﻨﻴﻨﺎ ﺇلى الموت           

ﻛﻞ ﺷﻲﺀ ﻳﺴﺎﻓﺮ تحت ﺭﺍﻳﺔ ﺍﻟبرﺍﻋـﻢ

ﺑﺮﺍﻋﻢ ﺍﻟﻨﺸﻮﺭ ﻭﺍﻟﻘبر."               

 

«Je m’élève vers toi Ô mon pays

Terre

Un pont tel le bébé qui s’allaite de ses piliers

Un papier calcifié par-dessus la parole

Terre se fragmente de part en part

Le mur devient pleurs et les pleurs rire

Le jour mûrit fœtus pour la mort

Tout voyage sous la bannière des bourgeons

Bourgeons des limbes et la tombe.», www.jehat.com, p.133.

 

11. Anisa Aboud (1957-), au sujet du séisme qui a frappé

la Turquie et la Syrie en 2023

 

Née en 1957, à Jablât, en Syrie, Anisa Aboud est une écrivaine, poétesse, journaliste romancière et ingénieure agronomique arabe syrienne. Elle est titulaire d’un doctorat et membre de l’UEA. Elle est l’auteure de : Machkatu al Kalam, Plainte de la parole (2016), Kamisu al-Asila, Chemise des questions (2020), etc.

 

Au sujet du séisme qui a frappé la Turquie

et la Syrie en 2023

 

"لم تَعُدْ يا بحرُ صديقي

كيف لكَ أن تظلّ واقفاً

مبتسماً تتسلّى مع أمواجِكَ العاتية

ونحن قلوبنا في العراء

تبعثر شهقاتها في المطر.

وأنت رابضٌ في صمتك

في حيادك

نبكيكَ

أم نبكي علينا..

حتّى المآذن مالَ صوتُها

آه يا مدينتي

يا أهلي

يا سورية

يا وطني المنكوب. "

 

«Tu n’es plus Ô mer mon amie

Comment peux-tu rester debout

Souriant à t’amuser avec tes vagues géantes

Et nous ayant les cœurs en pleine nudité

Eparpillant leurs gémissements sous la pluie.

Alors que tu te tiens en silence

Dans ta neutralité

Te pleurer

Ou pleurer sur nous-mêmes…

Même les minarets ont la voix inclinée

Ô ma cité

Ô mes proches

Ô Syrie

Ô ma patrie sinistrée.», www.almayadeen.net, p.1.

 

12. Mohnnad Haider (1983-), au sujet du séisme qui a frappé

la Syrie et la Turquie en 1917

 

     Né en 1983, à Damas, en Syrie, Mohnnad Haider est un écrivain, poète, romancier, metteur en scène et cinéaste de courts métrages arabe syrien. Il a obtenu un master en administration culturelle en France, une licence d’arts dramatiques et un diplôme en sciences cinématographiques. Il est l’auteur de : Kama law anni atayt, (1997), Didda al harb, Contre la guerre (2014), Dimashq tartadi khuda, Damas porte un casque (2021), etc.

 

Au sujet du séisme qui a frappé la Syrie

et la Turquie en 2023

 

"يا سوريا الوحيدة                                                              

يا سوريا الحزينة كطفلة ضاعت في المقابر 

دموعك لا مجيب لها                                                        

وصوتك مخنوق في حناجرنا                         

نحن المرهونون للموت أبداً                                     

وحيدون دوماً                                                                       

معك                                                                                         

وأنت دوماً وحيدة."                                                            

 

«Ô Syrie seule

Ô Syrie triste telle une enfant perdue parmi les tombes

Tes pleurs n’ont pas eu de répondant

Et ta voix est étouffée dans nos gorges

Nous les précipités toujours à la mort

Toujours seuls

Avec toi

Et toi tu es toujours seule.», www.al-vefagh.net, p.1.

 

13. Ahmed Ben Maimoun (1949-), sujet des dommages

d’un séisme du passé au Maroc

 

    Né en 1949, à Chefchaouen, au Maroc, Ahmed Ben Maimoun est un écrivain, poète, et nouvelliste arabe marocain. Il a fait ses études primaires à l’école libre, Mohamed V, puis collège al Machichi et obtient son baccalauréat, au lycée Mohamed ben Abdellah à Larache (1967). Il rejoint la faculté des lettres et sciences humaines, à Fès, où il obtient la licence en lettres arabes. Il devient professeur (1972), et président de l’UEM (1999-2005). Il est l'auteur de : Takhtitat fi handasati al-fakr, Planification moderne pour ingénierie de la misère (1974), Mabahij Mumkina, Jouissances possibles (2008), Tati bi kabdi al-Jamr, Elle vient en tenant les braises (2012), LuaLua wa Habâa, Perle et poussière (2014), Bi al-Dawâa abatu Dilli, Par la Lumière, je Ressuscite mon Ombre (2017), etc.

 

Au sujet des dommages d’un séisme du

passé au Maroc

 

"بقليل هديرٍ عصَفت ذبذبةٌ دامتْ                                
بِضْعَ ثَـوَانٍ بجهات كانت هادئة في القلب،                  
وما بعُدتْ عنهُ أو طلبَتْ شيئًا،                                  
حتى لم تتمالك جدران أن ترفَعَ أستارًا عن أسرارٍ        
باحتْ بشهادات حظائر يسكنها أحفاد حضارات بـادت ،
لتحدّث أجداثٌ ثاوية من عهد ثمُودَ وعادٍ،                   

في عمق بوادٍ                                                         
في أمواج عاتية سوداءَ اصطخبتْ                             
في ساحات فنَاءٍ أعمَى،                                            

أطفأ أضواءً بعيون ما عادت تعرف ما سوف يجيءُ      
إلى أين يسير بنا هذا الليل الحالك حتى ننأى                
عن قفْرٍ أوسَعَ ساوَتْنا فيه ذبذبةٌ دَرَّتْ في القلبِ ينابيعَ   
أو ندنو من أحبابٍ ما وسعتهم دنيا                              
تركتهم فابتعدوا عنها، حتى باتوا تحت الأنقاض؟ "          

 

«Avec le petit bruit d’une vibration rugit durant

Quelques secondes à des lieux sereins au coeur

Ne s’en éloignant pas ne sollicitant rien,

A tel point que des murs lèvent des rideaux sur des secrets

Ils révèlent témoins à écuries abris de petits-fils de civilisés,

Pour parler à des cadavres là depuis Aâd et Thamūd,

Au fond d’une vallée

D’énormes vagues noires s’écrasant

Dans les aires d’un cour d’aveugle,

Eteignant les lumières des yeux en ignorant ce qu’il va arriver

Où nous mène cette nuit obscure pour nous éloigner

Du vide sauvage plus large nivelé de la vibration au cœur filets

Ou s’approchant des parents dont le monde n’a pas voulu

Délaissés ils s’en sont éloignés jusqu’à finir sous les décombres.»,  

www.assoual.com, p.1.

 

 

IV. Extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles

des épidémies et des famines chez les poètes

arabes postmodernes : 1908-2023

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    Des extraits illustratifs bilingues des catastrophes naturelles des épidémies et des famines chez les poètes arabes postmodernes : 965-1267, citons notamment :

 

1. Mikhail Naimy (1889-1988), au sujet d’un habitat

bâti antisismique et anti-météorologique

 

     Né en 1889, à Baskinta, au Liban, et mort en 1988, à Beyrouth, Mikhail Naimy est un écrivain, poète, critique littéraire, acteur, philosophe, dramaturge libanais. Il fait des études ecclésiastiques au séminaire russe de Nazareth, puis à Poltava. Il va aux États-Unis, où il s'installe (1911-1931), et y devient l’un des brillants représentants de la diaspora arabe du pays. Il revient, à Baskinta, au Liban (1932). Il poursuit ses études universitaires, à Rennes, en France, (1919). Il est cofondateur de la Ligue de la plume (1920). Il définit ainsi sa propre conception de la poésie d’exprimer ce que voit le regard intérieur du poète et en son cœur, devenant une réalité objective dans sa vie. Il est l'auteur de : Hams al-jufun, Chuchotement des paupières (1930), Diwan (1988), etc.

 

Au sujet d’un habitat bâti antisismique et

anti-météorologique

 

"سقف بيتي حديــد ** ركن بيتي حجــــــــــر
فاعصفـي يا ريــاح ** وانتحب يا شجــــــــر
واقصفي يا رعــود ** لست أخشى خطــــــر
سقف بيتي حــديد ** ركن بيتي حجـــــــــــر
لست أخشى العذاب ** لست أخشى الضـــرر
وحليفي القضــــــاء ** ورفيقي القـــــــــدر."

 

«Le toit de mon logis est de fer

Le coin de mon logis est pierre

Soufflez avec violence Ô vents

Et sanglotez très fort Ô arbres

Et détonnez tout fort Ô orages

Je ne crains nullement le péril

Le toit de mon logis est de fer

Le coin de mon logis est pierre

Je n’y redoute nulle tourmente

Je n’y crains aucune forfaiture

J’ai en tant qu’allier la destinée 

Et ai pour compagnon le destin.», www.goodreads.com, p.1.

 

2. Chawki Abdelamir (1949-), au sujet du fleuve du Tigre

catastrophe entre crue et sécheresse

 

     Né en 1949, à Nasriya, en Irak, Chawki Abdelamir est un écrivain, poète postmoderne, traducteur et journaliste arabe irakien. Abdelamir Chawki fait ses études universitaires à Bagdad, puis enseigné l’arabe dans en Algérie (1970-1973). Il est revenu en Irak pour faire son service militaire., il va en France pour poursuivre ses études supérieures de littérature comparée à la Sorbonne-Paris III (1973). Dans les années 1980, il y exerce des fonctions diplomatiques à l’ambassade du Yémen du Sud. Il est aujourd’hui directeur du bureau de coordination de Kitâb fî jarîda, à Beyrouth, un programme lancé par l’Unesco, pour diffuser dans la presse arabe partenaire, des textes ou des poèmes d’auteurs, à lire au plus grand nombre (1997). Il est l’auteur de : Épi des terres païennes (1990), Ababyl, Hirondelle (1993), Lieux sans terre (1997), L'obélisque d'Anail (2003), etc.

 

Au sujet du fleuve du Tigre catastrophe

entre crue et sécheresse

 

"إيهٍ يا نَهْري                                          
إمضِ بالطمي وبالسَوْراتِ وبالغرقى          
إمضِ بالنخلِ وبالقصبِ المُحتَرِقِ النجوى  
إمضِ بالخُبْزِ اليابسِ غَمَرَ الضفّةَ والمجرى
إمضِ بالشّمعِ العائمِ مَثْوى                      
إمضِ بالعُشْبةِ في نابِ الأفعى                  
إمضِ بتواشيحِ المندائيينَ أكفاناً أخرى       
إمضِ بالتيّار السيفِ رؤوساً تتْرى            
إمضِ تلك مزامير وتلاواتٌ شتّى."            

 

«Ô mon fleuve

Vas avec le limon, les félins et les noyés

Vas avec les palmiers et les roseaux brûlés en peine

Vas avec le pain sec qui encombre la rive et le lit

Vas avec les cierges du logis

Vas avec le brin d’herbe au croc du serpent

Vas avec les sollicitant d’autres linceuls

Vas avec le courant épée rasant têtes prospères

Vas-y ce sont des psaumes divers qu’on récite.», www.qannaass.com, p.1.

 

3. Sargon Boulus (1944-2007), au sujet de la vie au bord

d’un séisme en Irak, en 2017

 

     Né en 1944, à Habbaniyah, en Irak, et mort en 2007, à Berlin, en Allemagne, Sargon Boulus est un écrivain, poète, traducteur et journaliste arabe irakien.  Il est issu d’une famille assyrienne. Il est l’auteur de : L'éclat qui reste et autres poèmes (2014), etc.

 

Au sujet de la vie au bord d’un séisme

en Irak, en 2017

 

"أعيشُ على حافّة شِقّ الزلازل المسمّى         
أخدود القدّيس أندرياس...                          
يتخاطَفُ، بين آونةٍ وأخرى                         
تحتَ أساساتِ بيتي                                    
فيرتَجُّ لهُ                                                  
البيتُ.                                                    
بيتي،                                                       
عبر خلفيّات الحديقة                                  
صغيرٌ، على وقْعِ تلّة الانحدارات                   
نحو البحر                                                .
ذاتَ يوم سأقولُ لأمواجه                            :

سوف أطفو فيكَ على قُفَّتي أيها المحيط الهادي
وبضعة من كتُبي المفضّلة                             
مَحمولةٌ على ظهري                                   
عائداً من جديد إلى قصة الطوفان !"                   

«Je vis au bord d’une fissure de séisme

Rainure de saint Anderson… Et quel saint !

Il erre, d’un moment à l’autre,

Sous les fondations de mon habitation

Et l’habitation en vibre,

L’habitation

Mon habitation,

À travers les arrières du jardinet

Petit au rythme de la colline des descentes

Vers la mer.

Et un jour je dirai à ses vagues :

Je flotterai en toi dans mon coffin ô Océan Pacifique

Avec quelques-uns de mes livres préférés

Portés sur mon dos

En retour de nouveau au déluge !», www.alantologia.com, p.1.

 

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