martes, 17 de mayo de 2022

Les traductions croisées des romans israéliens et arabes en hébreu et en arabe, Dr. SOSSE ALAOUI Med.

 

LES TRADUCTIONS CROISÉES DES ROMANS ISRAÉLIENS ET ARABES EN HÉBREU ET EN ARABE

      Dr. SOSSE ALAOUI Med.

     La problématique des traductions croisées des œuvres, littéraires en général, et des romans, en particulier, de l’hebreu en arabe et de l’arabe en hebreu, entre auteurs israéliens et leurs homologues demeurent à ce jour quasiment méconnues, voire litigieuses. Aussi proposerions nous, corpus de romans inhérents à l’appui de l’aborder sous le thème global suivant : «Les traductions croisées des romans israéliens et arabes en hébreu et en arabe». Dans cette optique exploratrice de ce domaine encore en friche, il siérait de rappeler avec l’écrivain Sadia Agsous, notamment : « Dans ce croisement des langues, l’arabe romanesque de Salman Natour et l’hébreu du traducteur Yehouda Shaharabani, il est question de croisement entre minorités palestinienne et juive arabe (Mizrahi) dans le contexte israélien qui subissent « un exil dans la souveraineté » (Shahrabani, 2015). Toutefois, il s’agit aussi d’un espace culturel qui donne voix et vie à l’identité et à l’altérité et qui transgresse les frontières entre marge et centre. […] De plus, ces derniers arrivants ont participé à la renaissance de la littérature arabe palestinienne en Israël et ont créé des départements de littérature arabe dans différentes universités israéliennes. Enfin, ils ont participé à la mise en place du champ de la traduction littéraire entre l’arabe et l’hébreu. […] Shahrabani a mis en place une maison d’édition Maktoob, l’unique dans le champ culturel juif-israélien qui fait la promotion de la littérature arabe et palestinienne par le biais de la traduction de l’arabe vers l’hébreu. Il est entouré par un groupe de traducteurs (translators’ Forum) qui se donne comme tâche principale de transmettre au lecteur hébraïque la culture de l’autre. » - «L’inquiétante étrangeté et l’effrayante angoisse du traducteur israélien face au roman palestinien», www.researchgate.net , pp.1-4. D’où corrélativement l’abord de :

I. Les traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe, dans les pays arabes : La problématique d’une médiation linguistico-culturelle :

1. La traduction croisée des romans arabes de l’hébreu en arabe : Contexte et motivations historico-littéraires

2. Les traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe : Editions et lectorat de réception littéraires.

3. Les traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe : La réappropriation historique et identitaire des écrivains et des traducteurs hébraïques et arabes.

II. Les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu, en Israël : La problématique d’une médiation linguistico-culturelle :

1. La traduction croisée des romans arabes de l’arabe en hébreu : Contexte et motivations historico-littéraires

2. Les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu : Editions et lectorat de réception littéraires.

3. Les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu : La réappropriation historique et identitaire des écrivains et des traducteurs hébraïques et arabes.

 

    I. Les traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe, dans les pays arabes : La problématique d’une médiation linguistico-culturelle :

     A propos des traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe, dans les pays arabes : La problématique d’une médiation linguistico-culturelle, problématique dont rend compte de façon éclairante Amira Abd Elhafiz Emara, en ces termes : « La traduction de et vers l’hebreu est considéré comme un cas particulier avec lequel on traite de façon éclectique et davantage de prudence. Car la littérature [v. ici des romans]révèle ce que la politique ne dévoile pas. Mais, la traction entre l’hebreu l’arabe se fait inégalement dans le nombre de traductions entre ce qui a été traduit e l’arabe en Israël et les œuvres traduites de l’hebreu dans les pays arabe. […] C’est que les objectifs de la traduction de et vers l‘hebreu diffèrent des motifs de la traduction de et vers d’autres langues. […] certes, l’activité de la dite traduction s’est effectuée à l’ombre d’une confrontation politique violente entre le mouvement sioniste et Israël, d’un côté, le mouvement national palestinien et les pays arabes de l’autre.  Ce conflit a conduit à imposer à un dialogue hostile entre les deux côtés qui s’est reflété sur la politique de la traduction et sur l’attitude vis-à-vis de ces traductions. Il est évident dans de tel cas que l’évolution de la traduction soit liée aux climats politiques, les évolutions militaires et diplomatiques. […] La traduction [des romans] de [et vers] l’hebreu, littéraire en particulier [v. des romans arabes], est travail fondamentalement individuel, se faisant sans soutien des milieux gouvernementaux ni des institutions culturelles [v. arabes]. Et cela est l’envers de ce qui se passe en Israël. » - « La réalité de la traduction de la littérature de l’hebreu en arabe : Le cas du roman», www.portal.arid.my, p.152 Pour illustrer cela, citons à titre d’exemples les romans ci-après :

 

·  Victoria, Victoriah, Sami Michael, Tr. de l'hébreu en arabe Samir Naqqash, Ed. Calmann-Lévy, 1996, ou : L’humanité et le fond de chacun des caractères des juifs de Bagdad :

      Né en 1926 à Bagdad. Sami Michael est un écrivain et romancier irako-israélien. Jeune, il s'engage dans les réseaux clandestins de son pays, qu'il fuit, pour s'établie en Israël (1949).. Il étudie la littérature hébraïque et travaille comme hydrologue. Depuis 2001, Michael est le président de L'Association pour les droits civils en Israël (ACRI). Il est l’auteur de : Tous les hommes sont égaux - mais certains sont plus (1945),Tous les hommes sont égaux - mais certains sont plus, Shavim ve-Shavim Yoter (1974), Tempête parmi les palmiers, Sufa ben ha-D'kalim (1975), Refuge, Hasut (1977),  Victoria, Victoriah, tr. de l'hébreu en arabe (1995/1996), Eau Embrasser L'eau, Mayim Noshkim le-Mayim (2001), L'ABC va à la mer, Otiyot Holchot La-yam (2009), Diamant du désert, Yahalom Min Ha-Yeshimon (2015), etc.

 

L’humanité et le fond de chacun des caractères des juifs de Bagdad

    C’est le récit de vies de deux caractères montrant l’humanité et le fond de chacun d’eux sans jamais y sacrifier l’histoire pour faiblesse de caractère. Cela concerne les échanges qui ont eu cours par-dessus le temps vécu, celui des caractères des juifs de Bagdad.  C’est un long flashback avec des séries de moments de pointe, au présent, dans l’Etat d’Israël. On y poursuit la victoire d’une famille en grandes dimensions. Il y va du sort d’une Anglaise journaliste, fille d’un diplomate américain, David Dukes et d’un combattant sioniste pour la liberté, Sami Frey. -

www.calmann-levy.fr, p.1.

 

·  Et il y eut un matin, Liaku Sabahan, Sayed Kashua, Tr. de l'hébreu en arabe Samir Naqqash, Ed. Denoël 1996, ou : Un journaliste arabe israélien qui se réfugie dans l’alcool :

 

     Né en 1975 à Tira, issu d'une famille musulmane Sayed Kashua est un écrivain, romancier et journaliste israélien arabe, écrivant en hébreu. En 1990, il est admis dans un internat prestigieux à Jérusalem, l’Israel Arts and Science Academy. Il y découvre la littérature, y lit et fait ses études en hébreu. Il étudie la sociologie et la philosophie à l’Université hébraïque de Jérusalem. Il réside à Beit Safafa, avant de s’installer dans un quartier juif de Jérusalem-Ouest avec sa femme et ses enfants. Il vit actuellement à Chicago. En 2014, il déclare à la presse sa décision de quitter Israël pour aller vivre avec sa femme et ses enfants en Illinois, aux USA. Il est l’auteur de : Les arabes dansent aussi (2002), Et il y eut un matin, tr. en arabe (2006), La deuxième personne (2010), Les Modifications, Akov a’har chinouïm (2018), etc. 

 

Un journaliste arabe israélien qui se réfugie dans l’alcool

    C’est le récit d’un journaliste arabe israélien dont les évènements de l’Intifada d’Al-Aqsa bouleversent entraînent la situation professionnelle, qui passe du statut de journaliste apprécié, reconnu, à celui de «pestiféré» et qui par perdre son emploi. Il décide de rentrer dans son village natal vivre dans une grande maison construite par son père qui lui est réservée. Mais, il cache à son épouse sa situation professionnelle, faisant semblant tous les matins de se rendre à son travail. De plus, il déteste ce retour au village où la religion musulmane devient de plus en plus importante. Il se retrouve en situation difficile, écrasé, par la collectivité et obligé de mentir et se réfugie dans l’alcool. www.tel.archives-ouvertes.frt, p.48.

 

        1. La traduction croisée des romans arabes de l’hébreu en arabe : Contexte et motivations historico-littéraires :

    De la traduction croisée des romans arabes de l’hébreu en arabe : Contexte et motivations historico-littéraires, on pourrait en dire pour revenir à Sadia Agsous, cité ci-dessus, celle-ci y spécifie : «La rencontre par la traduction entre un écrivain palestinien et un traducteur juif-arabe dans l’espace conflictuel d’Israël-Palestine est d’abord en lien très fort avec les paramètres historiques propres à cette région. Dans ce croisement des langues, l’arabe romanesque de Salman Natour et l’hébreu du traducteur Yehouda Shaharabani, il est question de croisement [v. traduction croisée] entre minorités palestinienne et juive arabe (Mizrahi) dans le contexte israélien qui subissent « un exil dans la souveraineté » (Shahrabani, 2015). Toutefois, il s’agit aussi d’un espace culturel qui donne voix et vie à l’identité et à l’altérité et qui transgresse les frontières entre marge et centre. […] La traduction par Yehouda Shenhav-Shahrabani de Zakira (Mémoire) cède une place à « l’inquiétante étrangeté» et à cette angoisse, car il est aussi question d’un mouvement de réappropriation historique et identitaire : celle de l’écrivain qui reprend son histoire et sa mémoire en langue arabe et celle du traducteur qui se réapproprie à la fois son histoire, son identité et sa langue, son « arabe muet » (Almog Behar, 2004) dans l’espace juif-arabe en Israël.» - «L’inquiétante étrangeté et l’effrayante angoisse du traducteur israélien face au roman palestinien », Op.cit., pp.1-4. Citons à titre d’exemples, en ce sens :

 

·   La mariée libérée, Ha-Kalah ha-meshkakhreret, Avraham B. Yehoshua, Tr. de l'hébreu en arabe,

Samir Naqqash, Ed. Hakkibutz Hameuchad, 2001, ou : Des femmes israéliennes, Machsom Watch, et la traversée des frontières entre Israël et la Palestine:

 

      Né en 1936, à Jérusalem, Avraham 'Boolie' Yehoshua, ou de A. B. Yehoshua, est un écrivain et romancier israélien. Il appartient à la cinquième génération de juifs sépharades installés en Israël. Après ses études universitaires, à l'université hébraïque de Jérusalem, il devient enseignant. Il réside à Paris (1963-1967). Il rejoint l'université de Haïfa (1972). Après son service militaire dans Tsahal, il s’adonne à l’écriture. Il est engagé pour le processus de paix israélo-palestinien, et a participé à l'initiative de Genève. Il est l’auteur de : La Mariée libérée, Hakala Hameshakhrereth, Tr. en arabe (2001), Rétrospective (2012), Le Tunnel (2019), etc.

 

Des femmes israéliennes, Machsom Watch, et la traversée des frontières entre Israël et la Palestine

   C’est le récit d’un mouvement des femmes israéliennes, Machsom Watch, abordant la question de la traversée des frontières, réelles et métaphoriques, entre Israël et la Palestine. Les frontières sont faites pour être traversées, y dit-on, tant identitaires qu’israélo-palestiniennes s’entremêlant et se confondant. Les femmes du mouvement Machsom Watch se déplacent aux barrages de l’armée israélienne pour ouvrir un espace d’humanité, là où on l’a fait disparaître et pour dénoncer toutes les exhibitions du pouvoir militaire, en font un récit différencié en visant le caractère arbitraire des frontières physiques et que l’attitude des soldats participe à agrandir des frontières imaginaires. C’est le cas d’une Palestinienne, née en Israël, mariée à un Arabe chrétien des territoires occupés, sorte de double pris au piège de l’identité de l’autre, qui va se mettre à circuler dans les territoires de l’Autorité palestinienne avec sur le dos une identité complexe. - www.cairn.info, p.1.

 

 

·  Hirbat-Hiza, Yizhar Smilansky, Tr. de l'hébreu en arabe, Laurent Schuman, Ed. Galaade, 1949, ou : L'expulsion par l'armée israélienne de villageois palestiniens du village d'Hirbat-Hiza

      Né en 1916, à Rehovot, et mort le 2006, Yizhar Smilansky, ou S. Yizhar est un écrivain romancier et homme politique israélien. Il est un grand innovateur de la littérature hébraïque moderne. Il est élu à la première Knesset en 1949 sur la liste du Mapaï. Il est l’auteur de : Ephraim Hozer La-Aspeset, Ephraïm retourne à la luzerne (1938-1967), Hashavuy, Le captif (1948), Hirbat-Hiza, tr. en arabe (1949/2010), etc.

 

L'expulsion par l'armée israélienne de villageois palestiniens du village d'Hirbat-Hiza

C’est le récit, en 1948, de l'expulsion par l'armée israélienne de villageois palestiniens de chez eux dont le village d'Hirbat-Hiza. Le narrateur est mal à l'aise devant ces paysages bien ordonnés, la beauté et ce qu'on lui intime de faire dans les villages et particulièrement dans celui-ci. Imprégnée par une injustice, devant ces populations terrienne, vivant simplement, mais noblement. Les spectacles d'acharnement sur les plus fragiles, le met un état qu'il n'arrive pas à décrire. Par moment, c'est l'horreur absolue et tout cela se confond, avec cette envie que cela s'arrête. - www.babelio.com, p.1.

 

·  Riki, un enfant à Jérusalem, David Sahar, Tr. de l’hebreu en arabe Mohamed Hamza Ghunaym, Ed. Al Anbaa, 1983, ou : Riki, un enfant israélien à Jerusalem assiégée en 1947 :

     Né en 1926, en Palestine sous mandat britannique, et mort en 1997, à Paris, David Shahar est un écrivain et romancier israélien. Issu d’une famille établie en Israël depuis cinq générations, il passe son enfance à Jérusalem et en sonde les moindres recoins. Il obtient une licence de philosophie à l'université hébraïque, puis sert dans l'armée israélienne comme lieutenant d'infanterie (1948-1967). Il quitte son pays pour un long séjour en France (1941). Il mêle les cultures arabe, juive et chrétienne. Il est l’auteur de : Un voyage à Ur de Chaldée (1980), Les marches du palais par Shahar (1989), Riki, un enfant à Jérusalem, Tr. de l’hebreu en arabe (1986), L'agent de Sa Majesté (1983), Un été rue des Prophètes (1978), etc.

 

Riki, un enfant israélien, à Jerusalem assiégée, en 1947

   En 1947, lorsque les premiers affrontements éclatent entre Israël et les pays voisins, Riki n'a que dix ans. Il vit à Jérusalem avec sa famille et assiste, stupéfait, au siège de la ville. Malgré les bombardements, le manque d'eau, la famille dispersée, Riki garde son âme d'enfant. Curieux et intrépide, il va se mêler au conflit et, au fil des rencontres, découvrir la dure réalité de la guerre devient un terrain de jeu, jusqu'au jour où il voit mourir des gens qu'il connait. Le kibboutz est tout nouveau pour lui, mais il risque sa vie pendant le voyage en camion. -

www.babelio.com, p.1.

 

·  La route d’Ein Harod, Amos Kenan, Tr. de l’hebreu en arabe, La revue Al Karmel, Ed. Mahmud Darwich,

1984, ou : Rafi, un opposant, à Tel Aviv, en fuite sur la route d’Ein Harod, en 1948

 

      Né en 1927, à Tel-Aviv, et mort en 2009, d’une famille laïque socialiste, Amos Kenan, ou Amos Keinan, est un chroniqueur, peintre, sculpteur, dramaturge, romancier et commissaire d'expositions israélien. Il a fréquenté le mouvement de jeunesse Hachomer Hatzair. Mais dans les années de la puissance mandataire, il rejoint les rangs du Lehi, organisation clandestine dissidente de l'Irgoun. Il vit à Paris, en se consacrant à des activités artistiques et culturelles (1954-1962). En 1962, il revient en Israël où il devient journaliste et satiriste. Il illustre le paradoxe de la culture et de l'intelligentsia laïque israélienne, entre ses racines juives, son admiration de l'Occident et sa nostalgie d'un Orient, réel ou imaginaire. Il est l’auteur de : La route d'Ein Harod (1984), etc.

 

Rafi, un opposant, à Tel Aviv, en fuite sur la route d’Ein Harod, en 1948

C’est le récit de la prise du pouvoir par les militaires qui quadrillent le pays, en traquant les opposants, à Eretz Israël. Deux agents viennent arrêter Rafi, le narrateur, chez lui, à Tel Aviv, un homme, déçu, qui a participé à la guerre de 1948. Il les tue et décide de partir à Ein Harod, dernier point de résistance, lieu d’une bataille des pionniers qui y fondent le premier kibboutz.  Sur sa route, opprimé, il rencontre Mahmoud, un Palestinien paria. Les deux s’allient contre l‘ennemi commun, une parfaite machine de guerre. Arrivé sur les lieux, il n’y trouve aucun résistant, mais une source. -  ww.esprit.presse.fr, p.1.

 

     2. Les traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe : Editions et lectorat de réception littéraires :

 

      Sur les traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe : Editions et lectorat de réception littéraires, Amin Zaoui en relève les limites, en notant : «Le monde de l’édition se souvient de la cacophonie qui a eu lieu en Égypte en 2009, lorsque le ministre de la Culture égyptien avait proposé de traduire certains titres israéliens, principalement ceux d’Amos Oz et David Crossman. […] Bien que dix romans de Naguib Mahfouz fussent traduits en hébreu, de nombreux écrivains arabes hésitent encore à accepter la traduction de leurs textes dans cette langue. […] Depuis les années 1970 et jusqu’au jour d’aujourd'hui, la traduction de la littérature israélienne en arabe demeure tabou et sans stratégie.  Quelques titres ont été traduits : Hirbat-Hiza de Yizhar Smilansky, Le retour d’Ein Harod d’Amos Kenan a été traduit en arabe et publié dans la revue El Qarmal dirigée par Mahmoud Darwich, Victoria de Sami Michael, Une histoire d'amour et de ténèbres d'Amos Oz, Yasmine d’Eli Amir… Mais nous n’avons aucune idée sur la nature de la réception de cette littérature par rapport au lectorat arabe.  Il existe en Israël, comme ailleurs, une littérature humaine qui condamne la colonisation et la discrimination raciale, et qui suscite une bonne réception dans le monde à l’image des romans d'Amos Oz. […] Lire comme traduire est un partage et un courage ! » - «Pourquoi les Arabes ont-ils peur de traduire la littérature israélienne dans leur langue? », www.liberte-algerie.com, p.1. D’où par exemples les romans :

 

·  La Fille à la Chemise bleue, Gabriel Ben Simhon, Tr. de l’hebreu en arabe dialectal, Ayashi Eladraoui, Ed. Yedioth Books, 2013, ou : L’l’histoire d’amour d’un garçon immigré du Maroc et d’une Israélienne

      Né en 1938, à Séfrou au Maroc, Gabriel Ben Simhon, immigré en Israël à l'âge de dix ans, est un écrivain, professeur et romancier maroco-isrraélien. Il y a grandi et a, au cours de sa carrière universitaire, beaucoup étudié la culture marocaine à laquelle il réserve toujours une place spéciale dans son cœur pour la richesse et la diversité qui la caractérisent. Il est l’auteur de : La Fille à la Chemise bleue, tr. en arabe (2013/2021), Le dernier marocain (2021), etc.

 

L’l’histoire d’amour d’un garçon immigré du Maroc et d’une Israélienne

C’est le récit d’une l’histoire d’amour entre un garçon immigré du Maroc et une Sabra, une Israélienne née en Israël, amoureuse d’un survivant de l'Holocauste, dans le contexte des premières années de l'Etat d'Israël et de la grande aliyah, depuis le Maroc. - www.google.com, p.1.

 

·  Le vent jaune, David Grossman, Tr. de l’hebreu en arabe, Mahmud Darwish, éd. La revue Al-Karmil, 1987, ou : La vie des Palestiniens de la rive du Jourdain et la Bande de Gaza

      Né en 1954, en Israël, David Grossman est un écrivain et romancier israélien. Il vit à Mevasseret Zion, près de Jérusalem. D’un père issu de Galicie, il étudie la philosophie et le théâtre à l'université hébraïque de Jérusalem et travaille comme correspondant à Kol Israel, la radio nationale d'Israël. Il est l'un des présentateurs de Cat in a Sack, un programme pour enfants diffusé (1970-1984). Son livre Duel est la première pièce de théâtre radiodiffusée. Son œuvre, Le Vent jaune, où il décrit les souffrances imposées aux Palestiniens lui vaut l'accusation de trahison par le Premier ministre de l'époque, Yitzhak Shamir. Il est marié et père de trois enfants, Jonathan, Ruth, et Uri, qui a été tué au combat en 2006, au Liban. Il est l’auteur de : Le Vent jaune (1988), Une femme fuyant l'annonce (2011), Un cheval entre dans un bar (2017), etc.

 

La vie des Palestiniens de la rive du Jourdain et la Bande de Gaza

    C’est le récit qui décrit le chagrin de ses personnages dont le protagoniste, un vieillard, difficile, tendre et plein de trous, mais digne d’attention. Il met en lumière la vie des Palestiniens de la rive du Jourdain et la Bande de Gaza, leurs souffrances imposées par l'occupation de l'armée israélienne, en passant par le fameux discours d’Isaac Rabin, une heure avant son assassinat à la déploration de la mort e son fils au cours de l’agression israélienne sur le Liban en 2006. Tout en appuyant la paix et la solution des deux Etats et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant, en critiquant sévèrement les politiques des gouvernements successifs israéliens. Il jette un regard coléreux au legs sioniste en schizophrénie avec le pot-sionisme, en témoignant de son amour considérable tyrannique et complexe, tout croyant que la fondation de l’Etat d’Israël est une sorte de miracle, une politique nationale, humaine que leur est arrivé comme nation. - www.alquds.co.uk, p.1.

 

·  Rachel et Ezéchiel, Almog Behar, Tr. de l’hebreu en arabe Nayil Tokhi, Ed. Dar al Kutub khan, 2016, ou : Rachel et Ezekiel, jeunes mariés, ou la tension séculaire entre Juifs et Arabes, Oriental et Ashkenazi :

     Né en 1978, à Netanya, Israël, Almog Behar est un écrivain romancier critique activiste et cinéaste juif arabe isrélien. Il a pour langue maternelle l’hebreu et choisit d’apprendre l’arabe, la langue de ses grands-parents, adulte. Il traduit en arabe des œuvres en vers et en prose. Il est l’auteur de : Rachel et Ezechiel, Tachla wa Azqil, tr. de l’hebreu en arabe (2016), Je l’un des juifs, Ana Min al-Yahoud (2019), etc.

 

Rachel et Ezekiel, jeunes mariés, ou la tension séculaire entre Juifs et Arabes, Oriental et Ashkenazi

C’est le récit de Rachel et Ezekiel, jeunes mariés, selon un mariage arrangé par des marieuses et courent vite à une vie trouble. Il perd son emploi et leur situation financière devient critique et chacun d’eux e retire dans un monde à part. Lui est un juif oriental devient dévot après son mariage et se met à écrire de la poésie et se tourne vers la religion sécurité. Aussi un manque de communication s’approfondit dans le couple. Elle tombe enceinte. Rabbi Ovadia and et sa femme Mazal, responsables de l’arrangement, leur viennent aide, mais ils étaient sur le point d’une crise personnelle. Il y va de la réalité contemporaine de la tension séculaire entre Juifs et Arabes, Oriental et Ashkenazi, jeunes et vieux avec un grand courage et sensibilité. - www.ithl.org.il, p.1.

 

    3. Les traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe : La réappropriation historique et identitaire des écrivains et des traducteurs hébraïques et arabes :

 

    Pour ce qui est des traductions croisées des romans israéliens de l’hébreu en arabe : La réappropriation historique et identitaire des écrivains et des traducteurs hébraïques et arabes, Sadia Agsous précise à cet égard : «La rencontre par la traduction entre un écrivain palestinien et un traducteur juif-arabe dans l’espace conflictuel d’Israël-Palestine est d’abord en lien très fort avec les paramètres historiques propres à cette région. […] La langue arabe demeure son référent identitaire principal et la langue de sa littérature, cependant elle est relayée à la marge du discours culturel hégémonique. D’autre part, Yehouda Shahrabani appartient à la communauté juive arabe, connue en Israël sous le vocable Mizrahim. […] La présence en Israël des Juifs originaires des pays arabes était cruciale pour les Palestiniens, car les deux groupes partageaient la même langue. […] La traduction par Yehouda Shenhav-Shahrabani de Zakira (Mémoire) cède une place à « l’inquiétante étrangeté» et à cette angoisse, car il est aussi question d’un mouvement de réappropriation historique et identitaire : celle de l’écrivain qui reprend son histoire et sa mémoire en langue arabe et celle du traducteur qui se réapproprie à la fois son histoire, son identité et sa langue, son « arabe muet » (Almog Behar, 2004) dans l’espace juif-arabe en Israël. » - «L’inquiétante étrangeté et l’effrayante angoisse du traducteur israélien face au roman palestinien », Op.cit., pp.1-4. Citons là par exemples les romans :

 

·  Une histoire d’amour et de ténèbres, Amos Oz, tr. de l'hébreu en arabe, Elias Khoury, Ed. 2003, ou :

Le petit garçon qui recrée l’histoire de ses aïeux pour sa mère morte, en un village déserté :

 

     Né en 1939, à Jérusalem, et mort d'un cancer, en 2018, à Tel Aviv, Amos Oz, ou Amos Klausner, est un poète, romancier et essayiste israélien. Il est le fils unique de Yehuda Arieh Klausner et Fania Mussman, des immigrants sionistes d'Europe de l'Est ayant fui l’antisémitisme dominant. Son père avait étudié l'histoire et la littérature à Vilnius. Ses parents émigrent en Palestine mandataire au début des années 1930. Il est professeur de littérature à l'université Ben Gourion de Beer-Sheva et le cofondateur du mouvement La Paix maintenant et un fervent partisan de la solution d'un double État au conflit israélo-palestinien. Sa mère se suicide alors qu'il a douze ans. Cet événement est à l'origine de la série d'interrogations, dans son œuvre. Il rejoint le kibboutz de Houlda à quinze ans et adopte le nom d'« Oz », « force » en hébreu. IIs s'installent, sa femme Nily et lui, à Arad, au Néguev à cause de l'asthme de leur fils Daniel (1986). Après Nahal, il étudie la philosophie et la littérature hébraïque à l'université hébraïque de Jérusalem. Il est l’auteur de : Ailleurs peut-être (1966), Sous cette lumière flamboyante (1979), Une paix parfaite (1982), Un juste repos (1996), Seule la mer (2002) ; Une histoire d'amour et de ténèbres, tr. en arabe (2003), etc.

 

Le petit garçon qui recrée l’histoire de ses aïeux pour sa mère morte, en un village déserté

   C’est le récit d’un village dont les habitants ont déserté. Même les chats et les chiens les oiseaux sont partis. Un petit garçon y joue à recréer des histoires sur une demande de sa mère morte.  Il y poursuit l'existence tumultueuse de sa famille et de ses aïeux. Il quitte le quartier modeste de Jérusalem de sa naissance, pour un temps, en Ukraine et en Lituanie, vers les acteurs de la tragi-comédie familiale. Leurs vies sont parfois anéanties par la grande Histoire, en Europe rejetés, en Orient lieu d’hostilité, drames intimes, illusions perdues et rêves avortés. - www.babelio.com, p.1.

 

·  Yasmine, Eli Amir, Tr. de l’hebreu en arabe, Hossein Sarah, Ed. Dar al-Nashr Al Ahram wa Al Jumhuria, 2005, ou : L’amour contrarié par la guerre de l’israélien Nouri et de la palestinienne chrétienne Yasmine

     Né en 1937, à Bagdad, en Irak, Eli Amir est un écrivain et romancier israélien. Il émigre avec sa famille en Israël et est envoyé pour étudier dans un kibboutz (1950).  Ses œuvres font aujourd'hui partie du programme des écoles secondaires, promouvant la volonté de réconcilier juifs et palestiniens. Il entre dans le monde du travail grâce à un poste de coursier dans le bureau du Premier ministre, puis vers une carrière politique. Il devient alors conseiller aux Affaires arabes de Shimon Pères, Premier ministre de l’époque, puis directeur général de la division des jeunes immigrants au sein de l’agence juive. Il est l’auteur de : Bouc émissaire (1983), Le flyer de la colombe, alias Adieu, Bagdad (1992), L'amour de Saul (1998), Jasmin, Jasmine, l’arabe en hebreu (2005/2007), etc.

 

L’amour contrarié par la guerre de l’israélien Nouri et de la palestinienne chrétienne Yasmine

    C’est l’histoire déchirante d’amour de Nouri, en temps de guerre, un conseiller aux affaires arabes d’un ministre israélien, et de Yasmine, palestinienne chrétienne, de retour de ses études à Paris. Nouri succombe au charme de cette belle et intelligente jeune femme, mais qui le repousse, lui, en tant qu’occupant. Une passion contrariée, d’abord, puis acceptée, sublimée. Mais il est impossible de concilier l’inconciliable tant que la terre pour deux peuples est imprégnée de sang, de la violence et des chagrins durable. Cela a lieu au lendemain de la guerre des Six Jours de 1967. Il fait état d’un destin fatalement mêlé des israéliens et des palestiniens jusqu’à présent. - www.buchetchastel.fr, p.1.

 

·  Mozart était pas juif, Gabriela Avigur-Rotem, Tr. de l’hebreu en arabe, Salah Abbasi, Ed. Kullu Chayin Li Tibaa, 1992, ou : La saga diasporique de deux familles juives de la Russie Tsariste émigrant en Argentine et en Israël :

     Née en 1946, à Buenos-Aires, Gabriela Avigur-Rotem est une écrivaine et romancière israélienne. Elle immigre avec sa famille en Israël (1950). Elle étudie l'hébreu et la littérature anglaise et travaille plusieurs années comme professeur. Elle devient ensuite éditrice à la Haifa University Publishing House. Elle est l’auteure de : Mozart n'était pas juif, tr. de l’hebreu en arabe (1992/2008), Canicule et oiseaux fous (2001), etc. 

 

La saga diasporique de deux familles juives de la Russie Tsariste émigrant en Argentine et en Israël

C’est le récit fantastico-lyrique d’une saga familiale qui se déroule en Argentine, le long du siècle, débutant lorsque deux familles juives de la Russie Tsariste émigrent En Argentine autour du dix-neuvième siècle. Gidekels et les Gurmans s’expriment mêlant les langages du passé et du présent, yiddish, hebreu, espagnol et russe au sens d’une dislocation et d’une marginalité. Rafael Alberto Gidekel est capable de prédire l’avenir. Les représentations de deux familles se rencontrent finalement en Israël à reconstruire l’arbre généalogique en se rappelant la conversation entre Rafael et Regalo. Publié d’abord en hebreu pour des lecteurs israéliens, il revient 

vers le passé diasporique argentin, récupéré par le départ, des décennies, plus tard, pour Israël. -  www.digital commons.unl.edu, p.1.

 

    II. Les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu, en Israël : La problématique d’une médiation linguistico-culturelle :

 

    Parallèlement, les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu, en Israël : La problématique d’une médiation linguistico-culturelle entre langues sémitiques soeurs, Catherine Bedarida évoque en exemple notamment : «C'est juste avant que le conflit ne se durcisse que l'Israélienne de Tel-Aviv Yael Lehrer a fondé la maison d'édition Andalus en 2000, pour traduire la littérature contemporaine arabe en hébreu. « Bien qu'Israël se trouve au coeur du monde arabe, les lecteurs israéliens de langue hébraïque n'ont pas assez l'occasion de découvrir ces livres », explique la jeune femme, qui a eu l'idée du projet dans la foulée des accords d'Oslo, quand de nombreuses coopérations entre Arabes et Israéliens se mettaient en place. « Seulement 32 ouvrages de littérature moderne arabe ont été traduits depuis les années 1930, contre environ 400 romans français. » Pourtant, l'hébreu et l'arabe sont des langues sœurs. « Du fait d'une hostilité bien réelle et d'un certain racisme, explique-t-elle, les lecteurs, à la recherche de plaisir et de bons livres, ne peuvent imaginer que les romans arabes le leur procurent.» - «L'éditrice qui fait découvrir les auteurs arabes en Israël », www.lemonde.fr, p.1. En guise d’exemples, citons les romans :

 

·  Le scalpel, Kamel Riahi, Tr. de l’arabe en hebreu, Rim Ghanaïm, Dar al-Janub li-Nashr 1974, ou : Negro ou le surnom d’un blanc hérité d’un grand-père noir :

 

     Née en 1974, à Manafikh, en Tunisie, Kamel Riahi, est un écrivain, journaliste, critique et romancier tunisien. Il enseigne en Algérie. Il a été traduit en anglais, français, italien et hébreu. À son retour en Tunisie, il rejoint le ministère de la Culture, en tant que responsable d'animation culturelle. Son roman en arabe, Le scalpel, al-Mishraṭ, publié en 2006, est censuré par l'Arabie saoudite lors de sa réédition en 2012. Il est l’auteur de : Le scalpel, al-Mishraṭ, tr. de l’arabe en hebreu (2006), La Gorille, al-Ġūrīlā (2011), les amantes du goujat, ʻAshīqāt al-nadhl (2015), Un zéro pour le mort (2018), etc.  

 

Negro ou le surnom d’un blanc hérité d’un grand-père noir

    C’est le récit du narrateur à la première personne avouant apprendre que Negro était le surnom par lequel les gens appelaient son grand-père noir. Il se considère comme quelqu'un d’ascendance noire, même s’il n’est pas noir. Peut-être que son nez large appuie cette théorie. Ainsi, il est favorable aux Noirs idéologiquement, par héritage et par histoire. Il proclame que les Blancs, ne seront pas libérés tant qu’ils ne seront pas libérés des opinions racistes vis-à-vis des autres races et religions. C’est au prix d’une telle franchise que cette forme de confession et sa traduction vont faire double scandale et censure. - www.nawaat.org, p.1.

 

·  Azazel, Azāzīl, Youssef Ziedan, Tr. de l’arabe en hebreu, Bruria Hurvitz, Ed. Dar Churuq, 2009, ou : Le moine égyptien Hiba face à Azazel, Satan dans la Bible, et l'ange des divisions religieuses :

     Né en 1958, à Sohag, en Egypte, Youssef Ziedan est un écrivain, romancier et universitaire égyptien. Il est directeur du Département des manuscrits à la Bibliothèque d'Alexandrie. Il est élevé par ses grand-parents maternels à Alexandrie. Il y fait toute sa scolarité primaire et secondaire, puis rejoint à la faculté de Philosophie à l'université d'Alexandrie. Il y soutient une thèse de doctorat sur : La confrérie de Qâdir, Pensée, Méthodologie et Attitude. Il est l’auteur de : Azazel (2009), Le Nabatéen, An-Nabaṭī (2010), etc.

 

Le moine égyptien Hiba face à Azazel, Satan dans la Bible et l'ange des divisions religieuses

    La Malédiction d'Azazel se présente comme la transcription d'un manuscrit syriaque retrouvé par un chercheur au milieu de ruines antiques aux alentours d'Alep. Ecrit par Hiba, un moine égyptien du Vème siècle, le manuscrit raconte la vie du narrateur venu à Alexandrie pour faire des études de médecine et parfaire ses connaissances en théologie. Animé d'une foi fervente, Hiba est cependant vite horrifié par la violence religieuse des chrétiens, notamment par le lynchage de la grande philosophe platonicienne Hypathie. Parti ensuite à Jérusalem puis à Antioche, il est alors confronté aux controverses théologiques qui déchirent le christianisme : les partisans de Nestorius (un homme dont il a pu apprécier les qualités humaines) sont de plus en plus inquiétés par ceux de l'évêque tout-puissant Cyrille d'Alexandrie, jusqu'à leur exclusion définitive et leur persécution comme hérétiques. Ainsi triomphe Azazel (un des noms de Satan dans la Bible), l'ange de la division, voix intérieure qui pousse notre moine à tout décrire de ces turpitudes religieuses, comme de ses propres doutes et de ses passions amoureuses.- www.babelio.com , p.1.

 

    1. La traduction croisée des romans arabes de l’arabe en hébreu : Contexte et motivations historico-littéraires :

 

    Concernant la traduction croisée des romans arabes de l’arabe en hébreu : Contexte et motivations historico-littéraires, Sobhi Boustani en indique pertinemment : «Admettre comme une évidence le rapport qui s’installe entre l’œuvre littéraire et le contexte sociopolitique qui préside à sa genèse, c’est installer d’emblée la littérature arabe en Israël dans une problématique singulière. Régie par deux contextes plutôt conflictuels et discordants, l’un israélien immédiat et l’autre plus large, palestino-arabe, cette littérature est difficilement saisissable indépendamment de la conjoncture régionale. La littérature arabe en Israël — pour des raisons diverses — s’est imposée après la guerre de 1967 comme un élément essentiel dans les champs culturels et littéraires israélien et arabe. Un lien étroit et interdépendant s’est tissé entre la littérature palestinienne arabe dite de l’intérieur et la littérature arabe et palestinienne dite de l’extérieur.» - «Littérature arabe en Israël : vers une sensibilité nouvelle », www.journals.openedition.org, pp. 93-104. Ainsi est-il des exemples de romans suivants :

 

·  Zakira, Mémoire, Salman Natour, Tr. de l’arabe en hebreu, Yehouda Shenhav-Chahrabani, Ed. Dar al-Shourouk, 2009, ou : Les souvenirs des Palestiniens d’Israël lors de l’année charnière, de 1948

     Salman Natour, né en 1949 à Daliyat Al Carmel, et mort en 2016, à Tel-Aviv, issu d’une famille originaire d’Irak, est un écrivain, traducteur, sociologue, professeur à l’université de Tel-Aviv et romancier palestinien. Il a obtenu son diplôme dans le lycée de sa ville natale et a fait des études supérieures à Jérusalem, puis à Haïfa. Il devient rédacteur en chef de la section culturelle d’Al-Ittihad un journal. Il est membre de la minorité arabe palestinienne d’Israël. Il a traduit de l’arabe en hebreu : Elias Khoury, Abd el-Rahman Mounif, Mahmoud Ali Taha, Tawfik al-Fayad. Il est sociologue et professeur à l’université de Tel-Aviv. Sa vocation en tant que traducteur de la littérature arabe moderne étant, il a publié une trentaine de livres dont un en hébreu, un numéro en arabe et quatre livres pour enfants. Il est l’auteur de : C’est toi le meurtrier (1976), Ecrivain en colère – monologue israélien (1985), Mémoire, Zakira, tr. de l’arabe en hebreu (2009/2015), etc.

 

Les souvenirs des Palestiniens d’Israël lors de l’année charnière, de 1948

    C’est un récit évoque les souvenirs des Palestiniens d’Israël lors de l’année charnière, de 1948, symbole d’indépendance pour les Israéliens et de catastrophe pour les Palestiniens. Une date qui marque cette déterritorialisation des Palestiniens, selon les mots de Gilles Deleuze, de leur expulsion et leur départ massif pour l’exil. Le Sheikh y rappelle le périple des villageois palestinien de Siris, traités d‘Arabouche, lors de son retour au village natal. Expulsé alors avec sa famille, il est question pour lui d’un premier retour, une sorte de pèlerinage, depuis cette année fatale. Il arrive devant la porte d’une maison occupée par un artiste européen. Après hésitation et ce choc frontal, quasi historique, l’artiste lui demande, une fois installé confortablement à l’intérieur, de lui raconter son histoire. Celui-ci a été envahi par un sentiment de culpabilité pour avoir occupé la maison du Palestinien. Il décide d’abord de changer de maison pour fuir les fantômes des anciens habitants, mais ses cauchemars le suivront tout au long de ses déménagements et dans chaque maison jusqu’à ce qu’il décide de quitter pour toujours le pays. - www.inalco.fr, p.1.

 

·  Au revoir Acre, Ala Hlehel, Tr. de l’arabe en hebreu Ioni Mendel, Ed. Dar Al Ahlya, 20152014, ou : La ville de Saint-Jean-d’Acre, assiégée guerre meurtrière au Proche-Orient en mélanges de langues

     Né en 1974, à Jish, en Galilée, Ala Hlehel est un écrivain, nouvelliste, romancier, journaliste, dramaturge et scénariste arabe israélien. Il est également le fondateur du magazine en ligne Qadita.net, consacré à la littérature arabe, et qui consacre une, une exception dans le monde arabe. Il étudie à l’Université de Gaffa et travaille dans les médias imprimés, audio-diffusés et télévisés. Il vit à Faddan, au nord d’Israël. Il est l’auteur de : Le Cirque, Al-Sirk (2002), Au revoir Akka (2014), Carla Biruni, amante secrète (2012), Le Père, le Fils et l’Esprit errant (2008), Au revoir Acre tr. de l’arabe en hebreu (2015), etc.

 

La ville de Saint-Jean-d’Acre, assiégée guerre meurtrière au Proche-Orient en mélanges de langues

    C’est le récit, allusion à la ville de Saint-Jean-d’Acre, assiégée par Napoléon et à la situation particulière des Palestiniens citoyens d’Israël, une hybridation entre l’histoire et l’imagination. En 1799, Napoléon assiège Saint-Jean d’Acre en Palestine ottomane. La ville est tenue par un vieux gouverneur expérimenté et cruel : Ahmad Pacha El-Jezzar, « le boucher ». Après soixante-deux jours de siège, il lève le camp. C’est la fin de sa progression meurtrière au Proche-Orient. Cela est vu depuis l’intérieur d’Acre, sous le siège par les yeux de ses protagonistes : Haïm Farhi, conseiller juif d’El-Jazzar, Antoine Le Picard de Phélippeau, officier français émigré, Abd Al-Hadi Amal, le meilleur empaleur du Levant, El-Jezzar lui-même et d’autres. Les batailles sont rarement du siège, mais intérieures des héros face aux doutes ou à la peur, tentatives d’assassinat, escarmouches, violences diverses. Tout peut basculer à tout moment. L’Empereur a appelé les Juifs à revenir en terre d’Israël. Du français, du bosniaque et du turc-ottoman surgissent par moment. Cela donne l’impression de suivre les protagonistes dans leurs mélanges de langues. - www.sipourimveshirim.wordpress.com, p.1.

 

·  L'immeuble Yacoubian, Alaa Al Aswani, Tr. de l’arabe en hebreu IPCRI, Ed Dar Mirit Li-Nashr, Actes sud, 2002, ou : Des gens en proie à la corruption sociale, à l'islamisme, l’inégalité, l’absence de liberté :

     Né en 1957, au Caire, Alaa al-Aswany est un écrivain, romancier et dentiste égyptien. D’une une famille d'intellectuels, son père étant lui-même auteur, il fait ses études secondaires dans un lycée égyptien de langue française et a étudié la chirurgie dentaire aux États-Unis, à l'Université de l'Illinois à Chicago. En 2011, il prend une position active à la révolution égyptienne (2011). Cela lui vaut une poursuite par le parquet général militaire égyptien pour insultes envers le président, les forces armées et les institutions judiciaires égyptiens. Il est l’auteur de : L'immeuble Yacoubian, tr. de l’arabe en hebreu (2002/2007), Chicago (2006), Automobile Club d'Égypte (2013), etc.

 

Des gens en proie à la corruption sociale, à l'islamisme, l’inégalité, l’absence de liberté 

   C’est le récit d’un creuset socioculturel égyptien, en plein centre du Caire, des années 1930, où tous personnages se débattent dans une société rongée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, l'inégalité sociale, l'absence de liberté et la nostalgie du passé. Vestige d'un âge révolu, un immeuble s’érige, très représentatif de l'Egypte du XXIe siècle naissant. Au sein de son escalier se croisent et s'ignorent Taha, le fils du concierge, rêvant de devenir policier,  Hatem, le journaliste pervers, le vieil aristocrate Zaki, perdu dans ses souvenirs, Azzam, l'affairiste louche, bigot et lubrique, la belle et pauvre Boussaïna, qui veut travailler sans avoir à subir la convoitise d'un patron. Sans en juger, il y va d’un regard tendre sur des gens qui se débattent, pris tous dans le même piège, celui de la société, de l'homme, de ses vices et de ses faiblesses, de ses rêves et de ses échecs, un miroir pour indulgent n'est que plus effrayant. - www.babelio.com, p.1.

 

     2. Les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu : Editions et lectorat de réception littéraires :

  

      Du fait, des traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu : Editions et lectorat de réception littéraires ne vont pas sans problèmes, c’est ce qui en fait dépeindre à Sasson Somekh la situation complexe en échos, en ces termes : « Pendant des décennies, le monde arabe [v. limite de la réception d’un lectorat arabe des romans israéliens traduits en arabe] ignora la littérature hébraïque moderne dans laquelle il ne voyait qu’une excroissance de la culture européenne. […] Les œuvres d’écrivains comme Bialik et Tchernikhovski, Brenner et Agnon, Smilansky et Burla n’étaient jamais évoquées dans des forums littéraires arabes. […] Au cours des deux ou trois dernières années certains changements sont intervenus : la maison d’édition Dar al-Arabiya que dirige Amin al-Mahdi, s’est engagée dans un grand projet de traduction de textes littéraires israéliens. Deux romans ont déjà été publiés : Mon Michaël d’Amos Oz (sous le titre Hanna et Michaël) et Victoria de Samy Michaël. Le premier a été traduit par l’Égyptien Rafat Foudah, le second par un Arabe israélien, Samir Naggash. L’éditeur a pris soin de faire figurer, dans ses préfaces aux deux ouvrages, des prises de position idéologiques où il s’employait à justifier la traduction de littérature israélienne en termes politiques [v. problématique écrivains, traducteurs et éditeurs hébraïques en arabe].» - «Echos de la littérature hébraïque moderne dans les pays arabes», www.mfa.gov.il, p.1.

 

·  La Porte du soleil, Bāb al-shams, Elias Khoury, Tr. de l’arabe en hebreu, Yehouda Shaharabani, Ed. Dar al Andalus, 2002, ou : Le récit à un comateux de l’exode des gens du camp de Chatila depuis leur expulsion de Galilée en 1948 :

    Né en 1948, à Beyrouth Elias Khoury est un écrivain, romancier, dramaturge, critique, essayiste et chroniqueur littéraire libanais.  Il est le rédacteur en chef du supplément culturel du quotidien An-Nahar. Il est l'auteur de : Les Liens du cercle (1975), Le Voyage du petit Gandhi(1989), Un parfum de paradis (1992), La Porte du soleil (1998), Yalo (2004), Le Coffre des secrets (2009), Les Enfants du ghetto : Je m'appelle Adam (2018), etc.

 

Le récit à un comateux de l’exode des gens du camp de Chatila depuis leur expulsion de Galilée en 1948

Pour maintenir en vie son père spirituel, héros de la résistance palestinienne dans le coma, le narrateur lui raconte la vie des gens qui peuplaient le camp de Chatila, avant son démantèlement. Au chevet du malade dans un hôpital presque désaffecté du camp de Chatila, il raconte les événements de la guerre civile libanaise tout juste achevée, les épisodes marquants de sa propre existence et les itinéraires souvent douloureux d'une poignée d'hommes et de femmes happés par l'histoire, après leur expulsion de Galilée, en 1948. Dans sa fureur pour ranimer par le souvenir un corps végétatif, c'est tout un peuple qu'il lui fait vivre sous, d’un ton ample et poignant, considéré comme le récit par excellence de l'exode palestinien. - www.amazon.com, p.1.

 

·  Zuqâq al-midaqq, Al Mudaq Alley, L’impasse du Mortier, Naguib Mahfouz, Tr. de l’arabe en hebreu Isaac Schreiber, et Aam Ovid, Ed. Al Andalous, 1969, ou : Un passage du Caire où des habitants vivent encore le Moyen-Âge :

     Né en1911, au Caire, et mort en 2006, en Egypte, Prix Nobel 1988, Naguib Mahfouz est un écrivain et romancier égyptien. D’une famille de la petite bourgeoisie cairote, il fait des études de philosophie, à l’université Fouad Ier. Il a écrit dès l'âge de dix-sept ans et ses premiers essais dans les revues littéraires (1930). Licencié, il obtient un poste de fonctionnaire et se consacre à l’écriture romanesque de l’histoire de l'Égypte, ayant ont pour cadre le Caire contemporain. En 1994, une tentative d’assassinat par des fanatiques islamistes le prive de l’usage de la main droite. Il est l’auteur de : La trilogie du Caire : Impasse des deux palais, Le Palais du désir, Le Jardin du passé (1950), Les Fils de la Médina (1959), Zuqâq al-midaqq, Al Mudaq Alley, trad. de l’arabe en hebreu (1969), etc.

Un passage du Caire où des habitants vivent encore le Moyen-Age

   L'impasse du Mortier, où l'on écrasait graines et plantes pour les pharmaciens et les fumeurs égyptiens, se révèle un jour dans le Caire comme un astre. C’est la ville fatimide où des sultans et des mamelouks ont régné autrefois. C'est à présent un passage, orné d'un café aux arabesques multicolores. S’y rencontre le personnage de Bruegel, et des habitants qui vivent encore le Moyen-Age à l'heure de la Seconde Guerre mondiale. La marieuse, commère magnifique, le cafetier pédéraste et agent électoral, le rebouteur d'infirmes, le dentiste profanateur de sépultures, la belle Hamida, éblouie par son souteneur. Mais il y va aussi de Sayyid Ridwâne partant en pèlerinage pour La Mecque. C'est tout à fait la cour des miracles du petit peuple du Caire. - www. babelio.com , p.1.

 

      3. Les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu : La réappropriation historique et identitaire des écrivains et des traducteurs hébraïques et arabes :

    

       Toutefois, les traductions croisées des romans arabes de l’arabe en hébreu : La réappropriation historique et identitaire des écrivains et des traducteurs hébraïques et arabes s’y manifestent d’emblée. En témoigne pratiquement ici encore Sasson Somekh, en relatant : « Pour ce qui est de la littérature hébraïque [des romans d’écrivains israéliens] traduite en arabe en Israël, la situation est totalement différente de celle qui prévaut dans les pays voisins [v. arabes]. Depuis les débuts de l’indépendance, la littérature hébraïque fait l’objet de traductions en arabe effectuées par des juifs originaires des pays arabes [v. la réappropriation historique et identitaire des écrivains et des traducteurs hébraïques et arabes] (Ezra et Méir Hadad, Tuvia Shamoush, Eliahu Agasi et Aharon Zakaï, pour ne citer que les traducteurs les plus talentueux). Pendant les années soixante, ils ont été rejoints par des Arabes israéliens, notamment Rashad Hussein, Mahmud Abassi, Salman Natour, Zakki Darwish, Anton Shammas et Mahmud Ghanayim, traducteurs des grandes œuvres de la littérature hébraïque. […] Nous n’avons mentionné ici que les entreprises essentielles de traduction. Signalons toutefois aussi celles menées par des gens dont la connaissance de la langue de départ était carentielle et dont les traductions, le plus souvent fortuites, étaient nettement inférieures aux originaux. Depuis quelques années l’Institut israélien de traduction littéraire s’est lancé dans la traduction de littérature hébraïque en arabe et tente de trouver des maisons d’édition des pays arabes désireuses de publier les œuvres d’auteurs israéliens. En vue de son congrès, l’Institut a publié un volume remarquable renfermant une sélection des traductions faites par d’excellents professionnels. Mahmoud Kayyal, éditeur de la version arabe de l’ouvrage, rédige à l’heure actuelle sa thèse de doctorat à l’Université de Tel-Aviv, la première sur le thème de la traduction de la littérature hébraïque en arabe.» - «Echos de la littérature hébraïque moderne dans les pays arabes», Ibid., Op.cit., p.1. Ainsi est-il , par exemple, des romans qui suivent :

 

·  Sa'id le peptimiste, Ekhtayyeh, Emile Habibi, Tr.de l’arabe en hebreu, Anton Chammas, Ed. 1974, ou : , chez les extraterrestres :

      Né en 1922 à Haïfa, et mort en 1996, à Nazareth, en Israël, Émile Habibi est un écrivain et romancier arabe d’Israël. Il a été rédacteur en chef d'un quotidien arabe à Haïfa, Al Ittihad, L'Union. Son œuvre comporte plusieurs romans, des nouvelles et des pièces de théâtre, pour la plupart traduits en hébreu, en anglais, en russe et en bulgare. Il est mort en mai 1996 à Haïfa, en Israël. En 1992, il est le premier Arabe à obtenir le Prix Israël de littérature, et en 1990, le prix Al-Qods pour son œuvre littéraire du chef de l'OLP Yasser Arafat. Il est l’auteur de :

Les Aventures extraordinaires de Sa'id le peptimiste, tr.de l’arabe en hebreu (1974/1980), Péchés oubliés (1991), La terre des deux promesses (1996), etc.

 

Le peptimiste Sa'îd un Arabe dans l'État d'Israël chez les extraterrestres

Pour le peptimiste, individu qui se distingue à la fois de l'optimiste et du pessimiste, tout va pour le mieux, tel un Pangloss, tout pourrait aller pour mieux, non pour le plus mal. Cette philosophie, que Sa'îd a héritée d'une longue file d'ancêtres aux destins saugrenus et dérisoires, lui permet sans peine, croit-il, de s'adapter à sa destinée d'Arabe dans l'État d'Israël. Mais son zèle maladroit et péremptoire au service des puissants du jour ne tarde pas à susciter une série de catastrophes tragi-comiques, au point qu’il s'aperçoit alors qu'il est impossible de jouer le jeu quand les jeux sont faussés. Aussi se réfugie-t-il, enfin, chez les extraterrestres, ou en toute simplicité, dans la folie. D’une ironie subtile et mordante, mais ni laudative ni hargneuse, se forge une chronique de l'absurdité quotidienne, par un «Palestinien de l'intérieur», constituant certes une des grandes œuvres de la littérature arabe contemporaine de la dernière décennie. - www.amazon.fr, p.1.

 

·  Grande Femme des rêves, Ha-Isha Ha-Gdola Min-Ha-Chalomot, Yehoshua Kenaz, Tr. de l’hebreu en arabe, Salah Abbasi, Ed. Kullu Chaya Li Tibaa, 1973, ou : La lente désagrégation physique et mentale des habitants d'un vieil immeuble de Tel-Aviv :

     Né en 1937, en Palestine mandataire, et mort du coronavirus, en 2020, à Petah Tikva, Yehoshua Kenaz, v.  Thonier Ben Kenaz, un personnage biblique, est un écrivain, romancier, traducteur et journaliste israélien. Il fait des études de philosophie et de langues romanes à l'université hébraïque de Jérusalem, et poursuit sa formation en littérature française à la faculté des lettres de Paris. Il travaille pour le quotidien Haaretz où il est critique littéraire. . Il est l’auteur de : Grande Femme des rêves, Ha-Isha Ha-Gdola Min-Ha-Chalomot (1973), Infiltration, Hitganvut Yechidim (1986), titre Retour des amours perdues, Machzir Ahavot Kodmot (1997), Paysage aux trois arbres, Nof Im Shlosha Etzim (2000), etc.

 

La lente désagrégation physique et mentale des habitants d'un vieil immeuble de Tel-Aviv

    C’est le récit qui lors d’un été caniculaire, les habitants d'un vieil immeuble de Tel-Aviv, à la périphérie de la ville et de la société, endurent l'expérience d'une lente désagrégation physique et mentale. Shmoulik, chômeur et hanté par des visions étranges, aime Malka dont les fugues répétées aggravent sa folie, Tsion, chauffeur de taxi nocturne et vieux séducteur, délaisse sa femme et ses enfants dans l'attente, le Hongrois, un vieux célibataire, apprend avec son départ à la retraite, sa solitude et la proximité de la mort, le couple S, venu d'Allemagne, sans enfants, se voit persécuté par d'invisibles voisins, Rosa enfin, convoitant le grand Hongrois, vieille aveugle sensuelle hissée sur ses talons aiguilles, les yeux dissimulés par ses éternelles lunettes de soleil, se sent menacée par une ombre qui s'infiltre dans sa chambre. Il y va de la cruauté des rapports entre des individus terrifiés par la prise de conscience de la menace qui habite tout être humain. - www.babelio.com , p.1.

 

     En conclusion, il est à souligner la grande richesse et fécondité révélées tout  au long de ce bref parcours explorateurs d’un cursus de 22 œuvres romanesques, israéliens et arabes contemporains, sur le thème : «Les traductions croisées des romans israéliens et arabes en hébreu et en arabe», tâche d’une problématique complexe qui ne va pas sans difficultés linguistico-littéraires, historico-culturelles et éditorialo-politiques, voire de lectorats cibles, ce dont rend pratiquement compte Guillaume Ladrange, d’après la traductrice italienne Anna-Linda Callow, en constant fondamentalement : «Diversité dans la difficulté de la traduction, d’abord. Pour l’italienne Anna-Linda Callow, traductrice du prix Nobel Samuel Joseph Agnon, cette difficulté confine à l’intraductibilité. La nature de l’hébreu permet à Agnon une ironie constante, fondée sur des allusions à la tradition. […] L’ambivalence s’accroît encore d’une dimension politique. […] Unité dans le travail d’écriture, tout d’abord. Les traducteurs interrogés sont également écrivains, souvent poètes. La traduction ne se réduit pas à une technique, elle est une écriture à part entière. Cette dimension est souvent oubliée. […] Les traducteurs ne sont-ils pas aussi des hommes de l’ombre, souvent oubliés par les lecteurs et par la critique ? […] Le travail de traduction, par ailleurs, transforme à son tour l’écriture du traducteur. […] Être traducteur ne se réduit pas à un cursus. C’est le résultat d’une rencontre — avec un texte, un auteur, une langue [v. ici l’hebreu et l’arabe]. » - «Traduire l’hébreu : retour sur le documentaire de Nurith Aviv», www.bulac.hypotheses.org, p.1.

 

                                                                                     Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

 

 

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