lunes, 9 de mayo de 2022

Petite anthologie des poétesses africaines contemporaines : 1889-2022, Dr. SOSSE ALAOUI Med.

 

Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite anthologie des poétesses africaines

 contemporaines résidentes et diasporiques

de langues littéraires internationales :

 1889-2022

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2022

Introduction

  A bien vouloir considérer le génie et l’impact littéraire majeur des poétesses africaines contemporaines s’exprimant dans des langues internationales tant résidentes que diasporiques, stipulons un corpus de 46 poétesses africaines, sur le thème : «Petite anthologie des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques de langues littéraires internationales : 1889-2022». Adama Ouane et Christine Glanz, en relèvent : «Dans toute l’Afrique, l’idée persiste selon laquelle les langues internationales de grande diffusion (arabe, anglais, français, portugais et espagnol) sont les seules voies d’ascension économique. […] En fait, le multilinguisme est de règle partout. […] Il n’est pas un problème susceptible d’isoler le continent de la connaissance et de l’émergence d’économies du savoir, véhiculés par les langues internationales de grande diffusion.» - « Pourquoi et comment l’Afrique doit investir dans les langues africaines et l’enseignement multilingue », www.littafcar.org , p.1. Conjointement, Boubacar Boris Diop en précise d’ailleurs : «Le fait que les écrivains nord-africains se tournent vers le monde arabe et ceux d’Afrique du Sud vers l’Amérique et l’Angleterre n’a en définitive rien d’étonnant : cela tient à la fois à un certain legs culturel et à leur langue d’expression littéraire. […] Même s’il existe une production très ancienne et de grande qualité dans les langues africaines (swahili, wolof ou yoruba) [l’Afrikaans] seuls sont considérés comme de vrais écrivains [v poétesses africaines] ceux [v. celles] qui utilisent le portugais, l’anglais ou le français. […] En tout état de cause, c’est la notion même de diaspora littéraire qu’il faudrait désormais repenser.» - «La littérature africaine : une aventure si ambiguë...», www.littafcar.org, p.1. Aussi se posent-ils à cet égard les axes thématiques suivants :

 

 I. L’axe thématique de l’espace géographique des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques en sept langues littéraires internationales : 1889-2022 :

 

  Concernant L’axe thématique de l’espace géographique des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques en sept langues littéraires internationales : 1889-2014, Fatima Sadiqi, Amira Nowaira, Azza El Kholy et Moha Ennaji soulignent en l’occurrence : « Définie comme la région côtière s’étendant de l’Égypte jusqu’en Mauritanie, l’Afrique du Nord a été historiquement liée à des cultures apparentées, situées plus au sud du continent. […] Ses écrits constituent un héritage précieux pour le monde moderne, même lorsqu’ils se contentent de souligner l’originalité des cultures côtières nord-africaines. En ce qui concerne l’histoire des femmes, on relève néanmoins autant de ressemblances que de différences entre les cultures sub-sahariennes et les civilisations de l’Afrique du Nord.» - «Des femmes écrivent l’Afrique - L’Afrique du Nord », https://www.karthala.com, pp.15-16.

 

   Parallèlement, C. Vettorato en souligne sur le plan diasporique : « Lorsque l’on songe à l’impact qu’a eu et que continue à avoir la présence de personnes d’ascendance africaine dans les Amériques, il est plus fréquent d’évoquer la musique, ou à la rigueur la religion, que la poésie. Pourtant, des États-Unis au Brésil en passant par Cuba, de nombreux poètes [v. poétesses africaines] ont fait chanter une muse aux accents africains américains. […] Après avoir questionné la notion de blackness et proposé une réflexion sur son application au travail poétique, […] par l’étude d’exemples. […]  Ce n’est pas un hasard si le terme blackness [v. le « fait d’être un Homme noir [v. femme poétesses africaines noires. […] Et pourtant, se passer de ce terme reviendrait à occulter une tradition entière qui, dans le sillage de la diaspora africaine des Amériques, a tenté de rendre compte d’une expérience singulière. […] L’oralité est la garante d’un rapport d’intimité avec le peuple noir, construit par ces poèmes autant qu’il les construit [Diaspora].» - «Blackness poétique et « altérité intime : les enjeux de l'oralité dans les poésies africaines américaines», www. cairn.info, pp. 437-457.

 

    II. L’axe thématique des langues internationales des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 :

 

    Quant à l’axe thématique des langues internationales des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-20212, Pius Ngandu Nkashama remarque à ce sujet : « Or, il s'est avéré que les littératures africaines, qu'elles soient de langue française ou de langue anglaise, ne se sont pas intégrées aux traditions littéraires occidentales, excepté justement, comme pour la littérature noire américaine par exemple, celle des Noirs Français ou des Noirs Anglais, que les anthologies ne reconnaissent pas encore. […] L’aire de la littérature négro-africaine recouvre donc, non seulement l'Afrique au Sud du Sahara, mais tous les coins du monde où se sont établies des communautés de Nègres, au gré d'une histoire mouvementée qui arracha au continent plus de cent millions d'hommes et les transporta outre-océan, comme esclaves dans les plantations de sucre et de coton. Du Sud des Etats-Unis, des Antilles tant anglaises que françaises, de Cuba, de Haïti, des Guyanes, du Brésil, rejaillit aujourd'hui en gerbes, l'écho de ces voix noires qui rendent à l'Afrique son tribut de culture : chants, danses, […] poèmes, […] dans tous les modes d'expression humaine [v. langues internationales] s'épanouissent des œuvres marquées du génie de l'Afrique traditionnelle, et qui témoignent de la profondeur de ces racines autant que de la vigueur de ses greffes  [Dispora]». – «   Littératures africaines avec Pius Ngandu Nkashama », www.cairn.info, pp. 5-24.

 

  Ainsi s’interroge Geneviève Bouffartigue en ces termes : « Était-ce la littérature [v. la poésie des poétesses africaines] produite en Afrique ou bien au sujet de l’Afrique ? La littérature africaine pouvait-elle traiter de tout ou devait-elle avoir un thème africain ? Devait-elle embrasser tout le continent africain ou le sud du Sahara, ou simplement l’Afrique noire ? Et en quelle langue [v. langues internationales] ? Devait-elle être écrite dans une des langues africaines indigènes ou englober l’arabe, le français, le portugais, l’afrikaans, etc. ? […] Je reconnais, bien sûr, que le problème […] n’est pas exactement le mien, mais j’ai le sentiment que la langue anglaise sera capable de soutenir le poids de mon expérience africaine. Cependant, il faudra que ce soit un anglais nouveau, toujours en pleine communion avec la maison de ses ancêtres, mais modifié pour s’accorder à son nouvel environnement africain.» - «L’écrivain africain et la langue anglaise», www.cairn.info, p.1.

 

III. L’axe thématique de l’invisibilité des textes des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 :

 

 Sur la question de l’axe thématique de l’invisibilité des textes des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 Laude Ngadi M. objecte notamment : « Or, malgré une production abondante, ce corpus demeure le parent pauvre des études critiques qui renvoient au champ littéraire francophone subsaharien. Les rares études qui lui sont consacrées portent principalement sur des textes édités à Paris, ceci aux dépens des œuvres publiées par les maisons d’éditions locales [v.  poétesses africaines de langue française  résidentes]. […] L’une des caractéristiques des manifestes [v. Poétesses africaines diasporiques de langue française] subsaharienne est la prégnance des discours proclamant une affiliation identitaire ou géographique. […] En analysant le phénomène globalement, il apparaît, d’un point de vue symbolique et historique, que la faible réception des manifestes des écrivains [v. des poétesses] d’Afrique subsaharienne francophone s’explique par le fait que les textes de ces derniers occupent une place secondaire, comparativement à ceux déjà très visibles des autres espaces – notamment des Antilles et des Caraïbes (Obszyński 2016).» - « Les manifestes et les programmes littéraires en Afrique francophone subsaharienne : à propos de ‘l’invisibilité’ du corpus dans la critique littéraire.», www.scielo.org.za, pp.1-3.

 

  Toutefois, Buata B. Malela y constate de son côté : «Ainsi dans les années 1980, notamment, sont apparus sur la scène littéraire des écrivains originaires d’Afrique postindépendance. […]  Cette observation permet […] d’enchaîner sur son principal sujet qui concerne davantage les écrivains [v. les poétesses] d’origine africaine vivant en France et dont le corpus se compose de textes publiés entre 2001 et 2003, même si cette période peut parfois être élargie à celle d’avant ou d’après l’intervalle en question. À partir de là, Husti-Laboye se demande comment cette littérature s’inscrit dans un contexte contemporain qu’elle pense nourri par les thématiques de l’immigration et de l’exil, fil conducteur de son ouvrage [v. l’invisibilité des textes des poétesses africaines] ; et son auteure de se demander encore comment cette littérature se situe par rapport à l’héritage dit africain [v. Dispora].» - « Les écrivains de la diaspora africaine francophone en France», www.journals.openedition.org, p.1.

 

    III. L’axe thématique des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 :

     Pour parler de l’axe thématique de de l’affiliation identitaire ou géographique des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 observons avec Jacques Barou, en particulier : « Bien que fréquemment associées dans les travaux sur les migrations, les notions de transnationalisme et de diaspora n’ont pas la même histoire ni le même sens. La première est apparue dans les années 1990 à la suite de la perception d’un certain nombre de changements intervenus dans le champ migratoire. En particulier, il a été constaté une grande complexification des trajectoires « classiques » pensées comme inscrites entre une société de départ, quittée de manière quasi définitive et une société d’arrivée, lieu d’un nouvel enracinement. On pouvait observer que les migrants, tout en étant installés de manière durable dans un pays, continuaient d’entretenir de nombreuses relations avec celui qu’ils avaient quitté quelquefois depuis une ou deux générations, voire davantage. […] Le concept de diaspora peut sembler a priori particulièrement idoine pour appréhender le phénomène de « déterritorialisation » des identités collectives, des cultures et des relations sociales que l’on observe dans le monde contemporain, phénomène qui dépasse la simple dispersion géographique [v. l’affiliation identitaire ou géographique] d’une même population et qui dispose aujourd’hui, à travers les techniques d’information et de communication, de moyens efficaces pour se renforcer, en diffusant et en entretenant la conscience d’une commune destinée. » - «Les immigrés d’Afrique subsaharienne en Europe : une nouvelle diaspora ? », www.journals.openedition.org, p.1.

 

IV. L’axe thématique de la misogynie et de force créative des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 :

 

 Or, pour ce qui est de l’axe thématique de la misogynie et de force créative des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022, Josette Lima dénonce notamment : «Etre femme et poète, voilà une qualité bien rare, qui plus est en Afrique ! Cette Afrique redevable dans ce domaine très particulier de la littérature - produit d'exportation par excellence - de toutes les tares misogynes alimentées par un Occident à la puissance mâle. Ainsi, les hommes non contents de s'arroger toute l'autorité et donc tous les droits, estimèrent qu'ils étaient les seuls capables de créer, les femmes étant reléguées une fois pour toutes dans le rôle de dévouées fourmis ouvrières, réduisant ainsi toutes leurs aspirations au mariage et au foyer. […] Inénarrable cheminement vers la réalisation complète de la femme. Mais l'histoire progresse et la conscience évolue. Aujourd'hui, les femmes se sont infiltrées dans quasiment tous les domaines jusqu'alors réservés aux hommes, notamment dans ce monde littéraire, où il n'y a pas si longtemps, juste au siècle dernier, une femme devait user de stratagèmes et être homme par son nom d'auteur pour faciliter son métier d'écrivain...» - «Poétesse d'aujourd'hui»,

 www.aflit.arts.uwa.edu.au, p.1.

Pr ailleurs, Angèle Bassolé Ouédraogo en relate également : «Les écrivaines africaines [v. des poétesses africaines] ont longtemps été considérées comme les grandes absentes de la scène littéraire africaine et les poètes [v. les poétesses], plus que quiconque, semblent avoir été oubliées de tous. Pourtant, c'est à ces dernières que l'on doit les débuts d'une écriture africaine au féminin. Souvent rebelles à l'ordre établi, les femmes de lettres dont il est question ici ont su braver les tabous, les traditions et des pratiques souvent hostiles pour se présenter en Prométhée dans les cercles littéraires africains. Les pages qui suivent ont pour but de présenter les écrits de quelques femmes poètes du Sénégal, de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso et de souligner la place importante occupée par la poésie dans l'ensemble de la littérature [v. la poésie féminine] négro-africaine.» - «En hommage aux pionnières de l'écriture féminine africaine : 1967-1997 », www.aflit.arts.uwa.edu.au, p.1.

 

V. L’axe thématique de la polémique de la présence aujourd’hui des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 :

 

Sur L’axe thématique de la polémique de la présence aujourd’hui des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022, signalons avec Joel Kouam paradoxalement : «Mieux encore, la plus-value de certaines figures féminines africaines dans la littérature ne saurait être omise. Comme le souligne Marina Ondo, la présence des écrivaines africaines aujourd’hui soulèvent toujours autant de polémique. Autrement dit, la littérature féminine africaine est-elle une expression féministe rachetant le statut de marginalisation d’infériorisation et d’inégalité de la femme, ou alors est-elle un simple moyen de penser la femme dans ce qui caractérise son univers personnel, son rapport avec elle-même, et sa conception du monde ?»- «Femme et Littérature africaine », www.assoclijec.e-monsite.com, p.1.

 

 Aussi, Raniya Yousif d’en souligner pertinemment : «Si les écrivaines africaines [v. des poétesses africaines de langue arabe résidentes] n'apparaissent pas en bonne place au niveau mondial, à quelques exceptions près, comme l'écrivaine sud-africaine Nadine Jardimo, qui a remporté le prix Nobel de littérature en 1988, cela n'enlève rien à un grand nombre d'histoires  patrimoniales, de proverbes populaires, les pâturages et l'artisanat que les femmes participent à la création dans les pays africains, et nous devons nous rappeler que le folklore en Afrique est une tradition orale qui n'est pas écrite dans la plupart des pays africains, et donc tous les villages et régions africains ont des créateurs et des poètes féminins [v. des poétesses africaines de langue arabe résidentes] , ainsi que ceux qui sont connus dans l'ouest du Soudan comme des pigeons qui recherchent la poésie et incitent à la constance dans les guerres et les affrontements. L'écrivaine soudanaise Hadia Hassaballah [v. la poétesse africaine soudanaise de langue arabe résidente] a présenté un document de recherche intitulé "Miroirs réalisés : l'identité dans les écrits des femmes, l'écriture des femmes soudanaises comme modèle." […] L'intérieur, auquel la culture de ses sociétés l'a restreinte, est devenue des cicatrices déformant l'âme, et la culture masculine à travers les âges a visé à nier la créativité, et même l'esprit sur la femme, et a résumé la femme comme un corps sans esprit. » - « La littérature féminine en Afrique entre folklore et masculinité lourde : écriture féminine émancipatrice et perceptions traditionnelles dominantes », www.aljasrah-net, p.1.

 

 VI. L’axe thématique des canons hérités et la construction d’un sujet lyrique des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 :

 

De l’axe thématique des canons hérités et la construction d’un sujet lyrique des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022, Gérald Purnelle remarque : «Comme les hommes, toute femme poète, dans sa façon de pratiquer la poésie, se situe forcément dans celle de son temps, qu’elle en adopte et reproduise les canons hérités, ou qu’elle tende à les modifier, les faire évoluer ou les remettre en cause. […] Chez les plus engagées dans leur écriture à l’égard de cette question, il s’agit bien de définir par soi-même son individualité dans l’articulation des deux termes que leur création mobilise : non pas tant féminité et poésie, mais femme et poète. Dans l’œuvre, cette individuation se traduira de diverses façons : la femme poète [v. la poétesse africaine] s’inscrit dans les avancées qui marquent la poésie [v. contemporaine] de son temps ; singulièrement (ici se manifeste aussi le facteur collectif) dans celles de ses aînées et de contemporaines ; mais surtout, à travers la construction d’un sujet lyrique relativement constant, elle assignera à l’écriture une fonction d’exploration de sa conscience de soi et de son rapport au monde.» - « Un siècle  de poésie féminine : De 1870 à 1970 », www.objectifplumes.be, p.1.

 

VII. L’axe thématique de l’édition et du lectorat africains des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022 :

 

 Au sujet de l’axe thématique de l’édition et du lectorat africains des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques : 1889-2022, Hugo Bréant observe notamment : «Parler des écrivaines africaines, c’est généralement mettre en lumière une exceptionnalité. […] Et aujourd’hui encore, de nombreuses écrivaines, c’est les poétesses africaines affrontent quotidiennement, […] les difficultés du monde de l’édition africain. Rarement éditées, jamais vendues dans les trop rares librairies des capitales africaines et donc fatalement coupées d’un potentiel lectorat africain, beaucoup de femmes, de toutes les générations, écrivent […] des recueils de poésie […] autour de thématiques très diverses, et pas nécessairement « féminines ». Et c’est cette «réalité féminine hétérogène» (Kassi, 2002, p. 44) encore inconnue qui pourrait pourtant offrir un véritable reflet des Afriques contemporaines, multiformes et en perpétuel mouvement.» - «De la littérature féminine africaine aux écrivaines d'Afrique », www.cairn.info, p.1.

 

   En guise de conclusion, relatons qu’à bien vouloir considérer le génie et l’impact littéraire majeur des poétesses africaines contemporaines s’exprimant dans des langues internationales tant résidentes que diasporiques, sur un corpus de 44 poétesses qui reste à élargir à l’avenir, à en citer les exemples ci-dessous, sur le thème : «Petite anthologie des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques de langues littéraires internationales : 1889-2022», il y a lieu de dire le déficit des études critiques littéraires dette pléiade féminine africaine. Ce que nous ont révélé les 7 axes thématiques (I-VII, ci-dessus). Ce à quoi aspire Katharina Städtler dans ce constat critique : «Chose rare, l'importante participation masculine à ce volume, mais pour l'instant exclusivement par des Africains : situation qui traduit la difficile conquête du canon littéraire par les auteures africaines qui souffrent de l'ignorance et du silence des critiques et des chercheurs blancs. Mais à la vue de ce volume une force est de constater avec l’éditrice "qu'il y a beaucoup de choses à voir et à dire sur la poésie des femmes africaines.» - «Études littéraires africaines», www. erudit.org, p.1.

 

                                                                                          L’auteur

 

                                                 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I. Poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques

 de langues littéraires internationales : 1839-2022

 

     Parmi les poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques de langues littéraires internationales : 1839-2022, citons :

 

1. Poétesses africaines contemporaines

résidentes de langue française

 

     Des Poétesses africaines contemporaines résidentes de langue française, citons :

 

·  Annette Mbaye d'Erneville du Sénégal

 

    Née en 1926, à Sokone, au Sénégal, Annette Mbaye d'Erneville est une écrivaine et poétesse sénégalaise de langue française. Elle fait l'école primaire et secondaire chez les religieuses de Saint-Joseph de Cluny à Saint-Louis. De 1942 à 1945, elle a fréquenté l'Ecole normale de Rufisque où elle a été influencée par les idées d'avant-garde de Madame Le Goff, la directrice de l'établissement. Annette Mbaye d'Erneville a poursuivi ses études à Paris où elle a obtenu un diplôme de journaliste de radio. En 1957, elle est rentrée au Sénégal et a lancé avec des amies un nouveau journal intitulé Femmes de soleil. Ce n'est cependant qu'en 1963 que cette revue, rebaptisée Awa, a pris son envol. Annette Mbaye d'Erneville a été directrice des programmes à l'office de radiodiffusion du Sénégal. Elle est l’auteure de : Poèmes africains (1965), Kaddu (1966), Chansons pour Laïty (1976), Picc l'Oiseau et Lëpp-Lëpp le papillon (2003), etc. A propos de :

 

La femme mère de l’homme nouveau en Afrique

 

Tu es homme, ce soir !

Tu es un homme, mon fils !

Gawlo !... chante cet homme nouveau

Jeunes filles aux seins debout

Clamez son nom au vent.

Selbé N’Diaye, fais danser ce petit homme.

Tu es un homme, mon fils.

Tu es un homme, ce soir.

Ils sont tous là :

    Ceux de ta lune première

    Ceux que tu nommes pères.

Regarde, regarde-les bien :

Eux seuls sont gardiens de la terre

De la terre qui a bu ton sang.

           www.babelio.com, p.1.

 

·  Werewere-Liking Gnepo du Cameroun

 

   Née en 1950, à Bondè, au Cameroun, Werewere-Liking Gnepo est une écrivaine et poétesse camerounaise de langue française. Elle a été élevée par ses grands-parents paternels dans un milieu traditionnel. Elle vit en Côte d'Ivoire depuis 1978, où elle se lance dans des recherches en traditions et esthétiques négro-africaines à l'université : Marionnettes, statuettes peintes, analyse du récit Kaydara, etc. Dans les années 1980, elle contribue au renouveau de l'esthétique du théâtre-rituel avec Marie-José Hourantier, metteur en scène, jusqu'en 1985. Elle est une auteure prolixe qui a touché à tous les genres ; mais surtout, sans doute au théâtre au sein de la communauté du Village Ki-Yi d’une réputation internationale. . A propos de :

 

La femme marionnette en Afrique

 

Les Marionnettes d’Afrique Viennent sur la place publique Révéler leur histoire atypique

Faite de beautés et de mystères De rêves et de merveilles

A léguer à la pérennisation De la pure enfance

Dans l’imaginaire de l’humanité

Et, en cette célébration mondiale 2018 de la marionnette

Je suis particulièrement fière et heureuse d’avoir été choisie Pour porter le Message de l’Union Internationale de la Marionnette En faveur de cette forme d’Art qui n’a pas encore fini

De révéler toute la richesse de ce patrimoine humain

A la meilleure conscience de toute l’humanité.

Et je prie tous ceux qui m’ont confiée cette noble mission

De recevoir ici toute ma reconnaissance et mon respect.

        www.unima.org/fr, p.1.

 

·  Véronique Tadjo de la Côte d’Ivoire

 

     Née en 1955, à Paris, Véronique Tadjo est une écrivaine et poétesse ivoirienne de langue française. Elle a été élevée à Abidjan. Son enfance a été marquée par de nombreux voyages entrepris en compagnie de ses parents et de son frère. Son père, d'origine ivoirienne, a été un haut fonctionnaire ; sa mère était peintre-sculpteur. Véronique Tadjo a un doctorat en Etudes Afro-américaines. Elle a beaucoup voyagé dans toute l'Afrique de l'Ouest, en Europe, aux Etats-Unis et également en Amérique latine. Elle a enseigné à l'Université Nationale de Côte d'Ivoire pendant plusieurs années. Actuellement, elle est écrivain et anime des ateliers d'écriture et d'illustration de livres pour les enfants dans plusieurs pays. Elle a reçu le Grand Prix Littéraire d'Afrique Noire 2005. Après quelques années passées au Kenya, puis en en Angleterre, Véronique Tadjo vit actuellement (2010) en Afrique du Sud.  A propos de :

 

La femme et le voile en Afrique

 

Il est des cris puissants

Où perce la misère

Et femmes voilées

Où se taisent les refrains

Il est aussi

Des poings fermés

Où battent

Les violences

Comme un homme enchaîné

À sa propre souffrance

Raconte-moi

La parole du griot

Qui chante l’Afrique

Des temps immémoriaux

Du fond de ma mémoire

Comme un serpent Totem             

Qu’apporterais-je

À mes enfants

Si j’ai perdu leur âme ?

     www.cairn.info, p.1.

 

·  Bernadette Sanou Dao du Mali

                   

Née en 1952 à Baguinda, à Bamako, au Mali, Bernadette Sanou Dao est une écrivaine, ex-ministre de l'Intégration Régionale, et poétesse malienne de langue française. A 11 ans, elle revient avec sa famille au Burkina Faso. Elle fait ses études secondaires au collège Notre Dame de Kolog-Naba de Ouagadougou où elle obtient le Bac en 1972. Elle poursuit ensuite ses études à Dakar, à Ohio University et à Paris (Sorbonne). Littéraire et linguiste de formation, titulaire d’une licence ès Lettres, d’un master en linguistique générale, d’un en linguistique africaine. Elle est l’auteure de : Manuels scolaires en jula,  et en français : Lire au Burkina livre de lecture CP1, publié avec Jeanne Sidibe, Larousse, 1986)., des récits pour enfants, des nouvelles, des poèmes, aussi bien en français qu'en langue nationale "Jula (1977-1985), etc. . A propos de :

 

La femme et les enfants d’Afrique

 

Je te parle du vent. De la menthe qui pousse. 

De l'immense gris au-dessus de nos têtes. 

Je te parle des ronces sous la pluie. 

Des jours qui nous dépassent. Des absents. 

Je te parle des poussières. Des orages. 

Du temps qui dégouline au fond du puits. 

Je te parle de la perte. Je te parle des miettes. 

Des instants bienveillants. Des cadeaux minuscules. 

Des cailloux dans la boue. Des fourmis qui veulent vaincre. 

Je te parle du vide. Des matins où tu rampes. 

De la peur des enfants. 

Je te parle de mes rêves. De ce qui nous déploie. 

De ce qui nous recroqueville. De la disparition. 

Je te parle de nous

De ce que nous sommes. De ce qu'il nous reste.

            www.bibliocezais.blogspot.com  , p1.

 

·  Esther Doko du Bénin

 

    Née en 1991, à Parakou, au Bénin, Esther M. Doko est une écrivaine et poétesse slameuse béninoise de langue française. Énarque et administrateure de formation. Elle est l’auteure de : Par la Sueur de mon Suaire (2016), Mémoire d’horizons (2019), etc. A propos de :

 

La femme et la foi d’un avenir meilleur en Afrique

 

Je crois qu'il y a des Soleils qui ne marcheront plus les tympans du destin

Des soleils amers et oppressants, versés en travers des voix d’ébènes

Pour les contraindre à épeler la Liberté en lettres de foi

Et Elle les a bus, ces Soleils, du bout de ces rêves tuméfiés

D'ailleurs, elle les a hissés en ses ciels bigarrés

Pour cracher à sa négritude le prix d’un sourire

Ou le sentiment d’un vœu inachevé

Pourtant chaque sentier couru au nom de la liberté

S’est éteint sous le poids des désirs prodigues de ses fils

Et végétant dans des cœurs où aucune politique ne la porte

Elle vacille, étranglée en des indignations hypocrites

Et Elle crie son crime, celui d’avoir cru aux Siens

Car ce n’est pas de ces Soleils qu’Elle a rêvé

      .

 

·  Nadège Noële Ango Obiang du Gabon

 

    Née en 1973, à Libreville, au Gabon, Nadège Noële Ango Obiang est une écrivaine et poétesse gabonaise de langue française. Elle écrit des nouvelles, du théâtre, du roman-photos, des scénarios et de la poésie. Elle est titulaire d'une thèse en économie (2009). Elle continue jusqu'à présent de rallier l'écriture et ses activités d'économiste. Elle est l’auteure de : Les chants ultimes des naufragés (2001), etc. A propos de :

 

La Femme en lutte pour son émancipation en Afrique

 

Diane mon destin ignoré

Le poète sait saisir les instants

Mais se perd faute de lucidité

Mon autre toile, emportée par le vent

Les tourments par milliers m’ont bercé

Parmi vous je vaincrai les ténèbres

      www.information.tv5monde.com, p.1

 

·  Mariem Mint Derwich de Mauritanie

 

    Née en 1964, à Nouakchott, en Mauritanie, Mariem Mint Derwich est une écrivaine et poétesse franco-mauritanienne de langue française. Elle est d’un père mauritanien et de mère française. Elle réside en France, où elle enseigne, et elle est tournée aussi entière, vers la Mauritanie, où elle officie en tant que journaliste. Elle est l’auteure de : Mille et un Je (2014), etc. A propos de :

 

La femme migrante en quête des siens fantômes en Afrique

 

Où sont les miens

dont je n’entends plus que des voix lointaines ?

Où sont les miens ?

Sont-ils dans le flanc des pirogues

dans la trace sur le sable

dans le vol silencieux d’un oiseau

dans l’aube qui blanchit la porte de la nuit ?

Où sont les miens

les miens racines

les miens maisons

Où sont-ils les miens d’ici

les miens d’ailleurs ?

Les miens sont fantômes

ils murmurent en moi

mais je ne sais pas où les trouver

Je n’ai qu’une valise

en elle dorment tous les secrets

les secrets miens

    www.barapoemes.net, p.1

 

·  Siham Benchekroun du Maroc

 

   Née en 1948, à Fès, Siham Benchekroun est une femme médecin, journaliste, écrivaine et poétesse marocaine de langue française. Elle obtient son Baccalauréat scientifique au Lycée mixte de Fès et poursuit des études de médecine au Maroc, à Rabat puis à Casablanca. Pionnière du journalisme médical marocain, elle fonde le premier groupe de presse marocain spécialisé dans la santé et y occupe les fonctions d'éditorialiste et de directrice de publication (1992). Elle édite d’abord une revue du corps médical, Espérance Médicale et d’autres professionnelles (pharmaciens, dentistes, sages-femmes). Elle cède ce groupe en 2008. Elle est l’auteure de : A toi (2000), etc. A propos de :

 

La femme régénérée par l’amour en Afrique  

 

en me donnant à toi

je me rencontre enfin

car il faut ton amour

pour que je naisse au monde

j’ai besoin de tes bras

pour apprendre à marcher

besoin de t’écouter

pour savoir m’entendre

besoin de te parler

pour me comprendre

tu es ce qui me manque

pour être moi

          www.sihambenchekroun.com, p.1.

 

2. Poétesses africaines contemporaines

diasporiques de langue française

 

     Des poétesses africaines contemporaines diasporiques de langue française, citons :

 

·  Clémentine Madiya Faïk-Nzuji du Congo

 

   Née en 1944, à Tshofa, au Congo, Clémentine Madiya Faïk-Nzuji est une écrivaine et poétesse congolaise de langue française. Docteur d'Etat ès Lettres et Sciences Humaines, Etudes Africaines, à l'Université de Paris III, elle a enseigné les littératures orales et la stylistique africaines, à l'Université Nationale du Zaïre (1972-1978), à l'Université de Niamey (1978-1980), à l'Université Catholique de Louvain en Belgique (1981). Elle fonde et dirige le Centre international des langues, littératures et traditions d'Afrique au service du développement (CILTADE) (1986). Ses nombreuses publications scientifiques se regroupent essentiellement dans les domaines des littératures orales, de la symbolique africaine et de l'interculturalité. A propos de :

 

La femme mère antimilitariste en Afrique

 

Ne pars pas mon chagrin

Tant que périront ces enfants

Sous le déferlement des crachats

De leurs fusils.

Ne taris pas ma larme

Tant que pleurera cette mère

Sur ses morts escortés

Ne tais pas ma voix

Tant que voleront les éclats

De leurs bombes atomiques

Ne cligne pas mon œil        

Tant que défileront les mendiants

Devant ma porte

Barricadée !

          www.blogs.letemps.ch, p.1.

 

·  Angèle Bassolet de Burkina Faso

 

    Née le 8 février 1967 à Abidjan en Côte d'Ivoire, originaire de Burkina Faso, Angèle Bassolet, née Ouédraogo, est une journaliste, universitaire, écrivaine et poétesse canado-burkinabé de langue française. Elle est directrice, fondatrice de la maison d’éditions Malalaïka basée au Canada. Elle a commencé à onze ou douze ans. Elle a milité avec ses frères, dans une association pour la libération de Nelson Mandela. Elle est aussi chercheuse à l'Université d'Ottawa, et titulaire d’une thèse de doctorat sur la poésie des femmes africaines d'expression française. Elle est l’auteure de : Sahélienne (1994), Burkina Blues (2000), Avec tes mots" édité (2004), Les Porteuses d'Afrique et Yennenga (2012), etc. A propos de :

Les mères-courages et la démocratie en Afrique

 

Elles sont Debout !

Les Mères-courage !

Debout !

Au carrefour des malheurs africains

Debout

Face à l'aube blafarde des indépendances manquées

Debout !

Au crépuscule des démocraties dévorantes

             www.aflit.arts.uwa.edu.au/BassoleO.html, p.1.

·  Virginie Sampeur d’Haïti

 

    Née en 1839, à d’Haïti, et morte en 1919, Virginie Sampeur est une nouvelliste, écrivaine et poétesse afro-haïtienne de langue française. Elle est la première épouse d’Oswald Durand et n’a publié que quelques poèmes éparpillés dans des revues et journaux de l’époque, des nouvelles publiées en feuilleton. Elle a d’avoir ouvert la voie à la poésie féminine d’Haïti. Sa séparation de Durand lui inspire un douloureux poème. Elle est l’auteure de : L’Abandonnée (1908), etc. A propos de :

La femme victime d’un ingrat en Afrique

 

Ingrat ! Vous vivez donc quand tout me dit vengeance !

Mais je n’écoute pas ! À défaut d’espérance,

Le passé par instants revient, me berce encor…

Illusion, folie, ou vain rêve de femme!…

Je vous aimerais tant, si vous n’étiez qu’une âme.

Ah ! Que n’êtes-vous mort !

               www.pleinelune.qc.ca, p.1.

 

·   Rim Battal du Maroc

 

      Née en 1987, à Casablanca, au Maroc, Rim Battal est une artiste, journaliste écrivaine et poétesse marocaine de langue française. Elle débute en se consacrant à la photographie artistique et à l’écriture après des études de journalisme à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication, ISIC, à Rabat. Depuis, 2013, elle est artiste résidente à la Cité Internationale des Arts de Paris et du Studio IWA de Casablanca. Elle est l’auteure de : Vingt poèmes et des poussières (2015), Latex (2017), Transport commun (2019), etc. A propos de :

 

Une femme victime à la quête de l’oubli en Afrique

 

J'ai enlevé à la douceur sa robe

pour être moi-même douceur un instant

la douceur avait un goût d'usine

et sa robe plastique brillant

Les écouteurs n'empêchent pas le monde

d'entrer par tous les trous

ni les glaces de bouillir autour

et il faut s'entraîner à l'oubli

et au pardon et réparer

pour triompher et survivre

Il pleut enfin et nous

passons entre les gouttes et nous en dérangeons d'autres

à celles que j'écrase contre mon crâne je dis

Sans m'excuser vraiment puisque je continue de marcher

            www.babelio.com, p.1.

 

·  Marie-Célie Agnant du Canada

 

        Née en 1953, à Port-au-Prince, Marie-Célie Agnant est une conteuse,         traductrice, professeure écrivaine et poétesse afro-canado-haïtienne de langue française. Elle quitte Haïti pour le Canada (1970). Elle est diplômée en français et espagnol et enseigne, en exerçant comme traductrice et interprète, plusieurs années, tout en travaillant comme assistante de recherche. Elle trouve son inspiration dans la réalité sociale contemporaine, le racisme, l’exil, l’exclusion et de la solitude la mémoire la condition des femmes. Elle est l’auteure de : Balafres (1994), Et puis parfois quelquefois… (2009) et Femmes des terres brûlées (2016), etc. A propos de :

La femme migrante nostalgique en colère en Afrique

 

nul frémissement

nulle voix

nulle main

seulement la certitude profonde de la colère

et l’angoisse

ce froid dans la poitrine

et puis parfois

quelquefois

ce regard infiniment triste

d’où émerge la nostalgie

brutale

ce cri

qui jamais ne s’endort

     www.pleinelune.qc.ca, p.1. 

 

·  Rim Battal du Maroc

   

         Née en 1987, à Casablanca, au Maroc, Rim Battal est une artiste, journaliste écrivaine et poétesse marocaine de langue française. Elle débute en se consacrant à la photographie artistique et à l’écriture après des études de journalisme à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication, ISIC, à Rabat. Depuis, 2013, elle est artiste résidente à la Cité Internationale des Arts de Paris et du Studio IWA de Casablanca. Elle est l’auteure de : Vingt poèmes et des poussières (2015), Latex (2017), Transport commun (2019), etc. A propos de :

 

La femme victime à la quête de l’oubli en Afrique

 

J'ai enlevé à la douceur sa robe
pour être moi-même douceur un instant
la douceur avait un goût d'usine
et sa robe plastique brillant
Les écouteurs n'empêchent pas le monde
d'entrer par tous les trous
ni les glaces de bouillir autour
et il faut s'entraîner à l'oubli
et au pardon et réparer
pour triompher et survivre
Il pleut enfin et nous
passons entre les gouttes et nous en dérangeons d'autres
à celles que j'écrase contre mon crâne je dis

Sans m'excuser vraiment puisque je continue de marcher

                     www.babelio.com, p.1.

 

·  Anna Greki de l’Algérie

 

      Née en 1931, à Batna, et morte en 1966, lors de son accouchement, à Alger, Anna Greki, ou Colette Grégoire, est une écrivaine et poétesse algéro-française de langue française. Elle passe son enfance dans le petit village de Menaa, dans les Aurès, où ses parents sont instituteurs. Elle fait ses études primaires à Collo, secondaires à Skikda, alors Philippeville, et Annaba, Bône. Elle obtient le baccalauréat à seize ans et poursuit des études de lettres modernes à la Sorbonne, en France. Elle y fait la connaissance d’un étudiant algérien, en histoire et philosophie Ahmed Inal, originaire de Tlemcen, membre du Parti communiste algérien. Elle quitte ses études et rentre avec lui en Algérie pour participer au combat pour l'indépendance et devient institutrice à Annaba, un an, puis à Alger pendant (1955). Revenue à Alger, elle est arrêtée par les parachutistes et, après une semaine de torture, elle est internée à la prison Barberousse, Serkadji, à Alger (1957). Elle y écrit ses premiers poèmes. Elle est transférée au camp de Beni Messous (1958). Expulsée d'Algérie elle est institutrice en Avignon (1959-1961), épouse Jean-Claude Melki et gagne Tunis au service du FLN (1960). Rentrée en Algérie à l'indépendance en 1962, elle signe ses poèmes : Anna Gréki. Achevant sa licence en 1965 Anna Gréki est professeur de français au lycée Abdelkader d'Alger. Elle est l’auteure de : Temps forts (1964), Algérie, Capitale Alger (1962), Juste au-dessus du silence (1965), etc. A propos de :

 

La femme bâtisseuse de liberté en Afrique

 

Par-delà les murs clos comme des poings fermés

à travers les barreaux ceinturant le soleil

nos pensées sont verticales et nos espoirs

L'avenir lové au coeur monte vers le ciel

comme des bras levés en signe d'adieu

des bras dressés enracinés dans la lumière

en signe d'appel d'amour de reviens ma vie

Je vous serre contre ma poitrine mes soeurs

bâtisseuses de liberté et de tendresse

et je vous dis à demain car nous le savons  

        www.poetesses.blog4ever.com, p.1.

 

·  Sapho, Danielle Ebuguy du Maroc

 

        Née en 1950, à Marrakech, Sapho, ou Danielle Ebuguy, est une chanteuse, romancière et poétesse marocaine de langue française. Née d’une famille juive de haute société, elle chante en plusieurs langues : français, arabe, anglais, espagnol, italien e hébreu. Elle y passe son enfance et son adolescence jusqu’à l’âge de seize ans, date de l’indépendance du Maroc (1956). Avec ses parents, elle part pour la France, à Lyon et à Paris et s’y inscrit à la faculté de lettres. Elle va à un pensionnat suisse. Elle découvre sa voie dans le théâtre, et suit pendant quelques temps les cours d’Antoine Vitez. Hervé Cristiani l’emmène auditionner au Petit Conservatoire de Mireille. Elle se fait passer pour une Québécoise sous le nom de Bergamote et commence alors à écrire des chansons. Elle est l’auteure de : Le Livre des quatorze semaines (2004), Juste avant de voir (2005), Guerre, Words y Plato (2009), Muleta, poèmes (2011), Blanc (2014), Aujourd’hui : Journal au bord (2019), etc.  A propos de :

La femme victime de la barbarie en Afrique

 

Un cri d'au-delà des mots

il lui souffle : écrit

et cela veut dire aussi

à ce moment

prends mémoire

de cette horreur

dans le récit de la barbarie

meurt la barbarie

écris !

     www.babelio.com, p.1.

 

·  Jamila Abitar du Maroc

 

        Née en 1969, à Marrakech, Jamila Abitar est une écrivaine et poétesse marocaine de langue française. Vivant en France, elle a la double nationalité franco-marocaine. Elle a suivi des études juridiques et a travaillé dans les services administratifs universitaires ainsi qu’à l’UNESCO. Elle est actuellement chargée des trois bibliothèques de la ville de Cachan, Val-de-Marne. Découverte par le poète Léopold Congo-Mbemba, elle est l’auteure de : L'Oracle des fellahs (2000), L’Aube sous les dunes (2001), Le Bleu infini (2009), À Marrakech (2012), etc. A propos de :

   

La femme victime d’un amant poète secret en Afrique

 

Je veux seulement entendre

ton cœur battre

de son plus beau poème

et le protéger dans le secret

de la nuit.

Où est ton corps transparent,

ta plénitude dans le chant du matin ?

La poésie, si difficile à recevoir,

me donne pour un temps,

le cosmos en héritage.

La marche décalée de siècle en siècle ;

et toutes les nuits tombées dans l’arrosoir de mes jours

     www.jamilaabitar.blogspot.com, p.1.

 

 

II. Poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques

de langues anglaise : 1977-2022

 

      Des poétesses africaines contemporaines résidentes de langue anglaise : 1839-2022, citons :

 

1. Poétesses africaines contemporaines

résidentes de langue anglaise

 

·  Ngozi Adichie du Nigéria

 

    Née en 1977, Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine et poétesse nigériane de langue anglaise. Elle est connue aussi comme militante féministe et femme politique. Elle est originaire d’Abba dans l’État d'Anambra, au sud-est du Nigeria. Elle vit entre Lagos et Washington. Elle est l’auteure de : Décisions (1997), etc. A propos de :

La vie écologique en mer et sur terre en Afrique

 

Je vois de multiples couleurs dans les dents salées de l’écume

Qui n’est pas un endroit à affronter sous le clair-obscur

L’arc-en-ciel disent-ils est rempli d’harmonies

Nous prendrons un virage gris pour l’affronter.

Des vents violents vocifèrent contre nous

Nous avalerons notre cœur dans notre ventre

Davantage de rides sur le visage salé du verre

Le balai des vents déblaie seulement la surface.

J’entends de multiples voix alentour de nous

Nous porterons l’habit vert des noix de kola

Le martin-pêcheur ramasse ses cordes à distance

L’eau salée les ramasse en elle

Les pales plongeantes des pagaies, les dauphins inconstants

L’eau salée les ramasse en elle.

L’eau va-t-elle nous ramasser dans sa chambre sibylline ?

Et nos silences s’estomper en antilopes galopantes ?

           www.printempsdespoetes.com, p.1.

 

·  Hawa Jama Abdi de la Somalie

 

     Née en 1996, au village rural de la région de Mudug, en Somalie, Hawa Jama Abdi, aveugle, est une écrivaine et poétesse somalienne de langue anglaise. Elle est issue d’une famille de pasteurs. Comme d'autres enfants de la région, elle et son frère s'occupaient des chèvres de la famille. Récemment diplômée du Somaliland Brail Center avec l'une des meilleures notes jamais enregistrées, elle n'a jamais cédé à sa cécité son désir d'apprendre. Elle prépare un diplôme de journalisme et pense obtenir un doctorat à l'avenir. Son travail humanitaire qu'elle entreprend dans son pays pour venir en aide aux jeunes aveugles. A propos de :

 

La Femme aveugle en quête d’un compagnon en Afrique

 

I lived in fear of you, day and night

It is a miracle world if I am standing in front of you, tonight

Since I am blind and cannot see anything

Come to my rescue and let your voice be my company

J'ai vécu dans la peur de toi, jour et nuit

C'est un monde miraculeux si je me tiens devant toi, ce soir

Puisque je suis aveugle et ne peux rien voir

Viens à mon secours et laisse ta voix être ma compagnie

                 www.theguardian.com, p.1.

 

·  Makémè Konaté de la Guinée

 

    Née en 2003, à Conakry, en Guinée, Makémè Konaté est une jeune écrivaine et poétesse guinéenne de langue anglaise. C’est une étudiante, activiste pour le droit des enfants et des femmes et présidente du cercle des jeunes filles battantes et Libres «Women and challenges» de Guinée. Elle dépeint sous toutes ses facettes la vie sociale dans son pays et en Afrique, selon son observation de la vie autour d’elle au quotidien. Elle est l’auteure de : Vagues de vers (2021), etc. A propos de :

 

La femme victime en lutte pour la justice en Afrique

 

Étant l’une des victimes,

connaissant les conséquences,

ne pas lutter contre

cette pratique serait

une injustice !

      www.google.com, p.1.

 

2. Poétesses africaines contemporaines

diasporiques de langue anglaise

 

      Des poétesses africaines contemporaines diasporiques de langue anglaise : 1938-2022, citons :

 

 

·  Grâce Akello de l’Ouganda

 

       Née en 1950, à Ktakwi, en Ouganda, Grâce Akello est une politique, essayiste, diplomate, écrivaine, poétesse, ougandaise de langue anglaise. Elle est issue d'une famille d'origine teso. Elle étudie l'administration sociale et le travail dans le domaine social à l'université Makerere. Elle s'exile comme réfugiée en Tanzanie, fuyant le gouvernement d'Idi Amin Dada (1979). Elle devient rédactrice pour des magazines au Kenya et en Tanzanie, puis rédactrice en chef adjointe du secrétariat du Commonwealth (1983- 1990). Elle épouse Hugh Mason est installée avec sa famille au Kenya (1983). Elle est l’auteure de : My Barren Song, (1979), etc. A propos de :

 

Femme pleurant les enfants affamés en Afrique

 

Teach me to laugh once more
let me laugh with Africa my mother
I want to dance her drum-beats
I am tired of her cries
Scream with laughter
roar with laughter
Oh, how I hate this groaning
Africa groans
under the load of her kwashiokered children
she weeps
what woman would laugh
over her children's graves

 

Apprends-moi à rire une fois de plus

Laisse-moi rire avec l’Afrique ma mère

Je veux danser au battement du tambour

Je suis fatiguée des pleurs

Crier avec des rires

Rugir avec des rires

Oh, combien je hais les gémissantes

L’Afrique gémissante

Sous la charge de ses enfants affamés

Elle pleure

Quelle pourrait rire

Sur les de ses enfants

 

www.everyandanythingcanbeapassion.blogspot.com, p.1

 

·  Maya Angelou du Ghana

 

     Née en 1938, à Saint-Louis, au Ghana, et morte, en 2014, à Winston-Salem, aux USA, Maya Angelou, ou Marguerite Johnson, est une chanteuse, actrice, universitaire écrivaine et poétesse américano-ghanéenne de langue anglaise . C’est une grande figure du combat pour les droits civiques des Africains-Américains. Elle travaille pour Martin Luther King à New York, suit le militant radical sud-africain Vusumzi Make en Égypte et côtoie Malcolm X au Ghana, au début des années 1960. En quittant le Ghana, en 1964, En quittant le Ghana, en 1964, elle écrit : Longtemps avant, on m’avait enlevée de force à l’Afrique. Elle est l’auteure de : I Know Why the Caged Bird Sings, (Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage (1969), Just Give Me a Cool Drink of Water 'Fore I Diiie (1971), And Still I Rise (1978), Now Sheba Sings The Song (1987), Phenomenal Woman: Four Poems Celebrating Women (1995), Celebrations: Rituals of Peace and Prayer (2006), etc. A propos de :

 

La femme décriant l’histoire mensongère en Afrique

 

You may write me down in history

With your bitter, twisted lies,

You may trod me in the very dirt

But still, like dust, I’ll rise.

Does my sassiness upset you?

Why are you beset with gloom?

’Cause I walk like I’ve got oil wells

Pumping in my living room.

Just like moons and like suns,

With the certainty of tides,

Just like hopes springing high,

Still I’ll rise.

 

Vous pouvez me rabaisser pour l’histoire

Avec vos mensonges amers et tordus,

Vous pouvez me traîner dans la boue

Mais comme la poussière, je m’élève pourtant,

Mon insolence vous met-elle en colère ?

Pourquoi vous drapez-vous de tristesse

De me voir marcher comme si j’avais des puits

De pétrole pompant dans ma salle à manger ?

Comme de simples lunes et de simples soleils,

Avec la certitude des marées

Comme de simples espoirs jaillissants,

Je m’élève pourtant. 

     www.poets.org, p.1.

 

·  Warsan Shire de la Somalie

 

     Née en 1988, à Nairobi, au Kenya, Warsan Shire est une écrivaine et poétesse britannico-somalienne de langue anglaise. Issue de parents somaliens réfugiés, elle arrive en Grande-Bretagne à l'âge d’un an. Elle est diplômée en écriture créative. En 2015, elle réside à Londres. Elle est rédactrice en poésie pour le magazine SPOOK et enseigne la poésie dans le monde entier et en ligne à des fins cathartiques et esthétiques. Elle est l’auteure de: Teaching My Mother How to Give Birth (2011), Ten: The New Wave (2014), Her Blue Body (2015), etc. A propos de :

 

La femme exilée apatride en Afrique

 

Ils ont mis le feu à la maison de ma tante,
j'ai pleuré comme les femmes à la télévision
plient au milieu
comme un billet de cinq livres.
J'ai appelé le garçon qui m'aimait en
essayant d’accorder ma voix
j'ai dit bonjour
il a dit warsan, qu'est-ce qui ne va pas, que s'est-il passé ?

J’ai prié,
et voici à quoi ressemblent mes prières ;
cher dieu
je viens de deux pays

L’un a soif
l'autre est en feu les
deux ont besoin d'eau

 

    www.thewallflowerscorner1-wordpress-com, p.1.

 

·  Amanda Gorman des USA

 

     Née en 1998, à Los Angeles, des États-Unis d’Amérique, Amanda Gorman est une écrivaine et poétesse afro-américaine de langue anglaise. Âgée de vingt-deux ans, elle est la plus jeune poétesse à avoir, selon la tradition, participé à la cérémonie d’investiture de Joe Biden le nouveau Président américain, à Washington (v. le 21 janvier 2021). , déclamé des vers célébrant une « Amérique unie ». Une incroyable prestation qui a d’ailleurs été saluée par de nombreuses célébrités. Elle est la première personne à recevoir la distinction de poète nationale de la jeunesse. Elle est l’auteure de: The One for Whom Food Is Not Enough (2015), etc. A propos de :

 

Femme à la quête de démocratie en Afrique

 

We've seen a force that would shatter our nation

rather than share it

Would destroy our country if it meant delaying democracy

And this effort very nearly succeeded

But while democracy can be periodically delayed

it can never be permanently defeated

 

La colline que nous gravissons,

une force qui va briser notre Nation,

plutôt que la partager

cet effort a presque réussi,

mais si la démocratie peut être

par instant retardée,

elle ne peut pas être

définitivement supprimée

www.afrik.com, p.1.

 

·  Joyce Mansour d’Egypte

 

     Née en 1928, à Bowden, en Angleterre, et morte en 1986, Paris, France, Joyce Mansour est écrivaine et poétesse surréaliste anglo-égyptienne de langue anglaise. D’une une riche famille cosmopolite, un grand-père d’origine syrienne transitant par l’Angleterre et faisant fortune en Egypte, elle vit aisément. Sa mère meurt cancéreuse (1943). Elle perd son jeune mari, à six mois de leur mariage (1947). La poésie devient son exorcisme personnel, elle-même que la maladie inspire et terrifie. Elle est l’auteure de : Cris (1953), Déchirures (1955), Rapaces (1960), Carré blanc (1966), Les Damnations (1967), Astres et désastres (1969), Anvil Flowers (1970), etc. A propos de :

 

La femme et les vices des hommes en Afrique

 

Tu veux que je meure lentement, lentement,

Que je murmure en mourant des mots d’enfant.

Les vices des hommes

Sont mon domaine Leurs plaies mes doux gâteaux

J'aime mâcher leurs viles pensées

Car leur laideur fait ma beauté.

     www.information.tv5monde.com, p.1.

 

·  Lorna Goodison de la Jamaïque

 

     Née en 1947, à Kingston, à la Jamaïque, Lorna Goodison est une écrivaine et poétesse américano-jamaïcaine de langue anglaise. Elle est une des grandes écrivaines antillaises de la génération née après la Seconde Guerre mondiale. Elle partage son temps entre la Jamaïque et Ann Arbor, Michigan, où elle enseigne à l'Université de Michigan. Elle est nommée poétesse lauréate de la Jamaïque (2017). Elle est l’auteure de : Tamarind Season (1980), I Am Becoming My Mother (1986), Heartease (1988), Turn Thanks (1999), Collected Poems (2017), etc. A propos de :

 

La femme mère une moitié opprimée en Afrique


Wedged across the hole in our
history
And sealed with
Blood wax.
It is the half that has
never been told,
Some of us
Must tell it.

 

Mère, une pierre a été

posée sur le vide de notre

histoire

Et scellée par de la cire de

Sang.

Il s’agit de la moitié qui n’a

Jamais été dite,

Certaines d’entre nous

doivent la dire.

  www.journals.openedition.org, p. 138.

 

III. Poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques

de langue espagnole : 1938-2022

 

Des poétesses africaines contemporaines résidentes de langue espagnole : 1938-2022, citons :

1. Poétesses africaines contemporaines

résidentes de langue espagnole

 

       Leila Bel Ghali du- Maroc

 

     Née en 1963, à Tétouan, Maroc, Leila Bel Ghali Leila Bel Ghali est une écrivaine et poétesse marocaine de langue espagnole. Elle fait ses études au Collège espanol Jacinto Benavente et Nuestra Señora del Pilar, ainsi qu’à l’Université Abdelmalik Saadi, de la même ville, au Maroc. Elle publie sa poésie dans des périodiques, journaux et revues marocains. Elle est l’auteure de : Hoy he Vuelto, etc. A propos de :

La femme victime revenue sur le lieu de son amour en Afrique

 

Hoy he ido al lugar de nuestros besosa

recoger lo que quedaba de tu aroma ;

la pequeña sonrisa rezagada,

la palabra postrera

que flotaba en el aire,

alguna sombra vaga de tu cuerpo,        

un eco, un gesto, un roce, una mirada.

No he vuelto para borrar la última huella

y que nadie sospeche de lo nuestro.

No, no. ¿Eso que importa?

Mi avaricia

de ti me ha hecho volver,

a ver si entre el silencio y la caricia

te dejaste olvidado algún deseo.

 

Je suis revenu à l’endroit de nos baisers

Je l’ai reconnu au reste de ton parfum ;

La petite fille au sourire tardif,

La parole dernière

Qui flotte dans l’air,

Quelque ombre s’éloigne de ton corps.

Un écho, un geste, un rocher, un regard.

Et que personne ne nous soupçonne

Non, non. Est-ce c’est important ?

Ma cupidité

Toi tu m'as fait revenir,

Pour voir si le silence et la caresse

Tu as déjà laissé oubli et envie 

    www.hispanismodelmagreb.com, p.1.

 

2. Poétesses africaines contemporaines

diasporiques de langue espagnole

 

       Des poétesses africaines contemporaines diasporiques de langue espagnole : 1938-2022, citons :

                                                                                                

·  Mary Grueso Romero d’Afrique du Sud

 

    Née en 1947, au canton de Chuare Napi, à Guapi, Cauca, en Colombie, Mary Grueso Romero  est une écrivaine et poétesse afro-colombienne de langue espagnole. Elle est la fille de Wilfredo Grueso et Eustaquia Romero, descendante d'esclaves zoulous d’Afrique du Sud, dont se révèle dans son œuvre d’inspiration libertaire et vengeresse du peuple noir afro-descendant.  Elle a vécu avec son grand-père Martín Romero et a fait ses études primaires au Collège San José de Guapi. Elle obtient un diplôme en gestion de projets culturels de l’Universidad del Pacífico (2001), un diplômé de la Spécialisation en Ludique et Récréation pour le Développement Social et Culturel de la Fondation Universitaire Los Libertadores (2003), et en accord de l’Université del Valle avec l’Unesco, un diplôme d'analyse et de production de textes (2004). Elle est l’auteure de : Zumbo Zurungo (2014), Negra palmera, poesía, tambor y mar (2020), etc.  A propos de :

 

La femme migrante à la quête de son origine en Afrique

 

No sé de donde vengo

si de Ghana, Angola o Argelia

de Malí, de Zimbabwe o Etiopía,

Solo sé que busco en los mapas,

Cual es el origen mio…            

 

Je ne sais pas d’où je viens

Peut-être du Ghana, d’Angola ou d’Algérie

Du Mali, du Zimbabwe ou d’Ethiopie

Je sais simplement que je cherche sur les cartes

Quelle est mon origine…

 

https://www.espaces-latinos.org/6-litterature-afro-latino-americaine

 

·  Maria Nsué Angüe de la Guinée Équatoriale

 

      Née en 1945, à Ebebeyin, Rio Muni, en Guinée Équatoriale, Maria Nsué Angüe est une poétesse guino-équatoriale de langue espagnole. Elle a émigré avec sa famille en Espagne où elle a découvert sa passion pour l’écriture en étudiant la littérature hispanique. Elle devient journaliste pour la télévision et le théâtre à Addis-Abeba en Éthiopie. Elle a été Ministre de l’Education Nationale, de la Culture et de la Femme dans son pays. Suite à des désillusions politiques, elle va résider à Madrid. Elle est rentrée au pays, après vingt et un ans d’exil politique s’occuper de l’éducation et de la culture des jeunes. Elle est l’auteure : Céïba, (1978), Légendes guinéennes, (1981), etc. A propos de :

La femme migrante nostalgique de la terre de son enfance en Afrique

 

A les terres llunyanes

de la meva infantesa

hi dorm un vell amic

al seu negre fossar.

I entre els seus dits tan erts

prem amb la seva força

la raó, tan austera

d’aquesta bogeria.

I així espero el final

del final que no arriba.

Tothom pensa de mi

que sóc boja fa temps

 

Dans les terres lointaines

de mon enfance

là-bas, un vieil ami dort

dans sa fosse noire.

Et entre ses doigts dressés il

presse de sa force

la raison, si austère

de cette folie.

Et donc j'espère que la fin

de la fin ne viendra pas.

Tout le monde me considère

comme un fou pendant longtemps.

     www.larevuedesressources.org, p.1.

 

·  Raquel Ilonbé de la Guinée équatoriale

 

       Née en 1938, sur l’île de Corisco, en Guinée, et morte en1992, Raquel Ilombé, ou of Raquel del Pozo Epita est une écrivaine et poétesse équato-guinéenne de langue espagnole. Elle est fille d’une mère guinéenne et d’un père espagnol. Il passe son enfance à Burgos, en Espagne. Elle étudie la musique et récital poème au Madrid Royal Conservatory. Elle est revenue seule en Guinée à la fin de sa vie après son mariage avec Macías Nguema et plusieurs déplacements personnels sans entrave durant un temps à San Francisco, aux USA et meurt à Madrid. Elle est l’auteure de : Ceiba I (1978), Ceiba II, posthume (2016), etc. A propos de :

 

La femme noire revendiquant son identité nègre le devoir

et le droit d’être digne et gai en Afrique

 

No quiero que me recuerden

que fuiste mi compañía,

del hedor que echa tu frente

se infectaron las campiñas.

Cementerio de cuervos es tu cuerpo

que comieron cobardía

entre extraña sinfonía,

de morteros, cencerros

y coros de ratas muertas.

 

Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi

Je ne veux pas qu'on se souvienne de moi

que tu étais ma compagnie,

de la puanteur qui jette ton front

les champs étaient infectés. […]

Le cimetière des corbeaux est ton corps

qui a mangé de la lâcheté

entre étrange symphonie,

de mortiers, de sonnailles

et des chœurs de rats morts

     www.escholarship.org, p.1.

 

·  Virginia Brindis de Salas de l’Uruguay

 

    Née en 1908, à Montevideo, et morte en 1958, en Uruguay, Virginia Brindis de Salas est une écrivaine et poétesse afro-uruguayenne de langue espagnole. Elle a été la première écrivaine afro-américaine à publier un recueil de poésie en Amérique du Sud. Elle contribue activement entre au journal artistique afro-uruguayen Nuestra Raza, fondé par le poète Pilar Barrios et sa sœur Maria et appartient au CIAPEN, cercle d’intellectuels, journalistes et écrivains noirs, à soutenir les artistes et intellectuels afro-uruguayens (1939-1948). Son œuvre attire l’attention notamment de Gabriela Mistral. Elle est l’auteure de : Marimorena (1946), Cien Cárceles de Amor, cent prisons d’amour (1946), etc. A propos de :

 

La femme noire toujours triste

En los bosques seculares

del Africa Virginal

Donde el león y el fiero chacal

aterran al colibrí.

Con las aves de los trópicos

hace el plumaje altanero.

Y donde canta el jilguero,

allí fue donde nací.

Si el sol, sol tostó

a mi frente, no igual a

mi corazón.

A la inspiración

de esta gran familia humana.

Aprendiendo los deberes

negros : no rechacen los placeres

que ensanchan al corazón.

NEGRO: SIEMPRE TRISTE

Tristezas de negros

tu canto es dolor, silencio,

humildad.

 

Dans les forêts séculaires

de l’Afrique virginale

Où le lion et le chacal féroce

terrifient le colibri.

Avec les oiseaux des tropiques

Au plumage hautain.

Et où le chardonneret chante,

C’est là que je suis née.

Si le soleil, le soleil a brûlé

mon front, et non

mon cœur.

À l’inspiration

de cette grande famille humaine.

Apprenant les devoirs

des Noirs : ne pas rejeter les plaisirs

qui élargissent le cœur.

NOIR : TOUJOURS TRISTE

Tristesse de noirs

ta chanson est douleur, silence,

Humilité.

     www.histoireparlesfemmes.com, p.1.

 

IV. Poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques

de langue arabe : 1953-2022

 

       Des poétesses africaines contemporaines résidentes de langue arabe : 1938-2022, citons :

1. Poétesses africaines contemporaines

résidentes de langue arabe   

 

·  Habiba Soufi du Maroc

 

      Née en 1953, à Marrakech, Habiba Soufi, ou Habiba l Hachemi Soufi, est une écrivaine et poétesse marocaine de langue arabe. Elle est titulaire d’une licence en aptitude pédagogique en Lettres. Elle a travaillé comme professeur et exerce à la branche de la recherche et l’évaluation, à l’Académie de la même ville. Elle est membre de l‘UEM ; vice-présidente de l’ALMC et membre de l’AFE. Elle est l’auteure de : Fawq al waraq, Sur le papier (1996), Dam’at al gil al hazin, La larme de la génération attristée (1997), Maraya ta'kisu imraa, Miroirs reflétant une femme (1998), Adam alladi, Adam qui (1998), etc. A propos de :

 

La femme aimée et aimante comblée en Afrique

 

أنت نهرٌ من الخيال تَمَرَّدْ         

بفؤادي فمال قلبي وعَرْبَدْ         

أنت يومي الذي أعذّب فيه        

وغدي أنت والمضيّ المجدد      

التقينا مع السعادة نحيا             

رَقَصَتْ أضلعي وقلبيَ زغرد     

ولثَمْنا الورود نبغي شذاها         

ورآنا الهزار نشدو فقلَّد            

 وأمرنا الغصون ترقص سكرى       

وعلى الورد إذ أشرنا تورَّد        

وأشرنا على الهناء فلبَّى            

 وعلى الطير أن يغني فغرد        

 

Tu es un fleuve imaginaire rebelle

Tu es mon jour où je suis torturée

Mon demain et le passé tu es

Rencontrés avec bonheur nous vivons

Mes côtes ont dansé et mon cœur a fait youyou

Nous avons baisé les fleurs en quête de leur parfum

Le rossignol nous vu chantant et nous imite

Nous mandons aux branches de danser enivrées

Et les roses d’un geste de nous se rosissent

Nous désignons le bonheur il obéit

Et à l’oiseau de chanter et il chante.

      www.almoajam.org, p.1.

 

·  Khadija Mae El du Maroc

 

        Née en 1957, Idawgugmar, près de Tiznit, Khadija Abi Bakr Mae El Aynine, est une écrivaine et poétesse marocaine de langue arabe. Elle et fille du cheikh Muhammad Taqi Allah Muhammad ibn al-Mukhtar al-Hawdi, y vivant à Wulad Tayma, au Sud du Maroc, est une femme de lettres et poétesse du Sahara marocain de langues arabe et hassanie. Elle appartient à la génération des poètes et poétesses marocains qui ont vécu l’indépendance nationale, accompagner la Marche du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume. Elle est nourrie de l’esprit patriotique nationaliste unitaire, et plus particulièrement au sud du Maroc. Elle est l’auteur de : chuddu alwahda, Serrez l’unité (1998), nafthtua aachiq, Balbutiement d’un amant (2001), etc.  A propos de :

 

La femme comblée et le joueur de luth en Afrique

 

  يا عازف العود قلبي بين أوتاره            

فاضرب على الوتر الحساس أو داره.      

                                                               غنيت لحن الهوى عذبا فمال بنا           

                                                               ومن ترنحه لا يخفي لإسكاره                

                                                              أمن مزامير داوود انتقيت إذن             

                                                                يا عازف العود فلتهنأ بمزماره          

 

Ö joueur de luth mon cœur est entre ses cordes

Touche sa corde sensible ou laisse-le

J’ai chanté un air d’amour pur qui nous inclinés

Et de son chancellement ne cachant son ivresse

Est-ce des psaumes de David est choix donc

Ö joueur de luth félicite-toi de son psaume

      www.ar-ar.facebook.com, p.1.

 

·  Wafae Lamrani du Maroc

 

      Née en 1960, à Ksar El Kébir, Wafaa Lamrani est une écrivaine et poétesse marocaine de langue arabe. Elle a été vice-présidente de la Maison de la Poésie, au Maroc (2001). Elle est titulaire d’une licence en littérature arabe ; à la Faculté des Lettres de Rabat (1982), d’un DES dans le même branche. Elle devient professeure à la Faculté des Lettres de Mohammedia (1985). Elle est l’auteure de : Ankhab : chir, Choix : Poésie (1991), Anin al Aali, Gémissement des hauteurs (1992), Fitnatu Al Aqsa, La tentation d’Al Aqsa (1996), Haya’tu Laki, J’ai préparé pour toi (2002), etc. A propos de :

 

La femme solitaire à la quête de la parole en Afrique

 

                                                                                   ماذا تقول الحكمة عن الجسد؟      

                                                                                      الوحدة أكثر سكانا من الملل       

أكثر إحساسا من الحجر             

                                                                                  لذلك منحت نفسي اليوم الثامن 

  كي يبذرني الحرف                   

وأصير توأما                            

وحتى يعيد إلي الموت الكلام       

وأشفى                                      

 

Que dit la sagesse du corps ?

La solitude est plus peuplée que l'ennui

plus sensible que la pierre »

C'est pourquoi je me donne le huitième jour

afin que la lettre me sème

et que je devienne sa jumelle

afin que la mort me restitue la parole

et que je guérisse

         www.poemes.co, p. 1.

 

2. Poétesses africaines contemporaines

de langue arabe diasporiques

 

·  Ahlam Mostaghanemi d’Algérie

 

       Née en 1953, en Algérie, Ahlam Mostaghanemi est une écrivaine et poétesse algérienne de langue arabe. Elle fait ses études universitaires à la Faculté d’Alger, puis à Paris pour préparer une thèse de troisième cycle sur la femme dans la littérature algérienne, dirigée par Jacques Berque. Elle y milite pour la démocratie, la liberté d’expression, la répression, la femme et l’amour. Elle est l’auteure de : Au havre des jours (1972), Écriture nue (1976), etc. A propos de :

                                                                                                   

يوم كتبت أحبك.. قالوا شاعرة 

تعريت لأحبك.. قالوا عاهرة  

تركتك لأقنعهم.. قالوا منافقة  

عدت إليك.. قالوا جبانة         

اليوم نسيت أنك موجود          

                                                                                                          وبدأت أكتب لنفسي            

  

La femme poétesse paria en Afrique

 

Le jour où j’ai écrit je t’aime...

Ils ont dit poétesse

Je me suis mise nue pour t’aimer...

Ils m’ont traitée de prostituée

Je t’ai quitté pour les convaincre...

Ils m’ont traitée d’hypocrite

Je suis revenue vers toi...

Ils m’ont traitée de lâche

J’ai commencé à être hantée par mes vers

Et à offrir mon corps nu à la glace

    www.journals.openedition.org , p.1.

 

·  Aïcha Al Moghrabi de la Libye

 

     Née 1956, à Benghazi, Aïcha Al Moghrabi est une écrivaine et poétesse libyenne de langue arabe. Elle a enseigné au primaire et au supérieur. Spécialisée en philosophie de l’art, elle est titulaire d’un master de l’Université de Gharyounis, de Benghazi, en Libye. Active dans le domaine du théâtre et la vie associative, elle est la fonde de plusieurs associations pour la création et la liberté de pensée. Elle a été molestée et a subi la prison comme son mari. Elle vit aujourd'hui à Carcassonne, en France, depuis 2015.  Elle est l’auteure de : Les bonnes choses (1986), Révéler le secret de ma féminité (1996), Princesse de papier (1998), Le silence des violettes (2007), La Vie virtuelle du bonheur (2017), Un baiser dans un timbre (2019), etc. A propos de :

 

La femme patriote invincible en Afrique

 

Libyenne de passion

Applaudissez ma chanson

Tout haut

Tripoli ne pleureras pas sa mort

Non, non, elle ne sera pas veuve

Elle ne sera pas vaincue

Elle ne sera pas triste

La mort ne sera plus encore

A tuer par balles

Ou par pendaison

Ou de poignard de nulle espèce

La mort a des visages

Comme une fête des noces

Et ce pays qui ressemble à l’hiver

Pieds nus

Sans pluie

Ni vêtement

Ni cœur que mord le chagrin

 

ليبية الهوى                        
صفقوا لأغنيتي                  
عاليًا                                 
لن تبكي طرابلس موتها        
لن لن تترمل                      
ولن تكون مغلوبة على أمرها
لن تحزن                           
فالموت لم يعد                    
قتلًا بالرصاص                 
أو شنقًا                               
أو طعنًا بأي لون                
للموت وجوه                     
كحقل الزفاف                    
وهذه البلاد التي تشبه الشتاء
حافيًا                                  
بلا مطر                           
ولا ثوب                           
ولا قلب يعضه الحزن        

       www.al-madina.com, p.1.

 

 

V. Poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques

de langue afrikaans : 1933-2022

 

            Des poétesses africaines contemporaines résidentes de langue espagnole : 1938-2022, citons :

 

1. Poétesses africaines contemporaines

résidentes de langue afrikaans 

 

·  Ingrid Jonker de l’Afrique du Sud

 

    Née en 1933, près de Kimberley, dans la province du Cap, en Afrique du Sud, Ingrid Jonker est une écrivaine et poétesse sud-africaine de langue afrikaans. Tôt, elle se met à écrire, à l’âge de 6 ans. En 1943, elle achève son premier recueil de poèmes, tout en entretenant une correspondance avec Dirk Opperman, un écrivain et poète sud-africain. Elle est l’auteure de : Ontvlugting, La fuite (1956), etc. A propos de :

 

La femme noire dénonçant la mort des enfants par balles

dans les rue en révolte pour en Afrique

 

The child is not dead

The child lifts his fists against his mother

Who shouts Afrika! shouts the breath

Of freedom and the veld

In the locations of the cordoned heart

The child lifts his fists against his father

in the march of the generations

who shouts Afrika! shout the breath

of righteousness and blood

in the streets of his embattled pride

 

L’Enfant n’est pas mort

 

L’Enfant n’est pas mort

L'enfant lève les poings contre sa mère

Qui tire sur l’Afrique ! Qui ire sur le souffle

De la liberté et le champ

Dans les lieux du cordon du coeur

L'enfant lève les poings contre son père

Dans la marche des générations

Qui tire sur l’Afrique ! Qui ire sur le souffle

De la justice et du sang

Dans les rues assiégées d’orgueil

         www.agora.qc.ca, p.1.

 

·  Ronelda Kamfer d’Afrique du Sud

 

     Née, en 1981, à Blackheath, près du Cap, en Afrique du Sud Ronelda Kamfer est une écrivaine et poétesse sud-africaine de langue afrikaans. A l’âge de 13 ans, ses parents, s'installent à Eersterivier, banlieue où règnent pauvreté, violence, drogue, guerre des gangs. Après son baccalauréat, elle exerce divers métiers — serveuse, employée de bureau, infirmière — tout en écrivant et en poursuivant des études à l'université du Cap-Occidental (1999), où elle obtient une maîtrise ès-lettres afrikaans et néerlandais (2011). Elle obtient aussi un diplôme en écriture créative de l'université Rhodes (2019). Elle est l’auteure de : Nu de slapende honden, Noudat die slapende honde (2010)20, Santenkraam, Grond/Santekraam (2012), Mammie, Hammie (2017), etc. A propos de :

 

La bonne fille africaine et les gangs

 

Goeie meisies join nie gangs nie

hulle raakie pregnant op dertien nie

hulle dra nie tjappies nie

hulle roekie weed nie

hulle tik nie

hulle djol nie saam met onderwysers nie

hulle speen nie saam met taxi drivers nie

hulle werk nie vir Shoprite nie

hulle is nie die cleaners nie

goeie meisies bly nie oppie Cape Flats nie

 

Good girls don’t join gangs

they don’t get pregnant at thirteen

they don’t wear tjappies

they don’t smoke weed

they don’t do meth

they don’t have sex with their teachers

or with taxi drivers

they don’t work for Shoprite

they are not the cleaners

good girls don’t live on the Cape Flats.

 

Bonne fille ne joins pas les gangs

qu’ils ne te fassent tomber enceinte à treize ans

qu’ils ne te fassent porter de tatouages

qu’ils ne te fassent fumer de hash

qu’ils ne te fassent de meth

qu’ils n’aient de sexe avec leurs professeurs

ou avec des chauffeurs de taxis

qu’ils ne te fassent travailler en faste food

ils ne sont pas propres

Bonne fille ne vis pas sur les plats du Cap

     www.poetryinternational.org, p.1.

 

2. Poétesses africaines contemporaines

de langue afrikaans diasporiques

 

·  Dionicia Moreno Aguirre de l’Afrique du Sud

 

     Née en 1960, à Cali Valle del Cauca, en Colombie, Dionicia Moreno Aguire est une écrivaine et poétesse colombienne. Elle fait des études en technique auxiliaires de comptabilité, à l’Instituto Commerciale Teófilo Roberto Potes et obtient une licence en ethnoéducation et Sciences Sociales. Elle est d’une licence en anthropologie appliquée de l’Institut Misionero de Antropología, de Medellín.et fait leadership afro-fémin, Droits de l’Homme, et politique publique l’Université Libre de Cali. Elle réalise un diplôme en Accompagnement processus indigènes Afro-colombiens, à l’Universidad FUCLA, Medellín. Por todos los silencios : Antología poética (2019), etc. A propos de :

 

La femme noire revendiquant le droit d’amour

contre tous les tabous en Afrique

 

Deja que el tiempo siga su paso...

Deja al silencio su rítmico andar,

deja sin pena, sin pudor y sin vergüenza

que la llaga

que tu amor ancló en mi corazón

no se cure jamás.

Deja guardado para ti

el bálsamo que curaría

tu desamor por mí.

Deja que mi herida se haga eterna

y que cada día sea

Ne laisse le temps suivre son chemin 

Ne laisse ta marche rythmée au silence

Pars sans pitié, sans pudeur et sans honte

Quel mal

Que ton amour est ancré dans mon coeur

Ne jamais être guéri.

Congé enregistré pour toi

Le baume qui guérirait

Ton manque d'amour pour moi.

Que ma blessure devienne éternelle

Et que chaque jour le soit

          www.dumas.ccsd.cnrs.fr, p.1.

 

V. Poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques

de langue portugaise : 1926-2022

 

            Des poétesses africaines contemporaines résidentes de langue espagnole : 1938-2022, citons :

 

1. Poétesses africaines contemporaines

de langue portugaise résidentes

 

·  Maria Odete da Costa Semedo de la Guinée-Bissau

 

       Née en 1959, à Bissau, en Guinée-Bissau, Maria Odete da Costa Semedo est une enseignante, écrivaine et poétesse Bissau-guinéenne de langue portugaise. Elle a été ministre, également et utilise dans ses œuvres, à la fois, le portugais et la langue créole de Guinée. Elle est la fondatrice de la revue Revista de letras, artes e cultura tcholona. Elle est l’auteure de : Entre o Ser e o Amar (1996), Histórias e passadas que ouvi contar (2003), No Fundo Do Canto (2007), etc. A propos de :

 

La femme victime revenue sur le lieu de son amour en Afrique

 

Em que língua escrever

as declarações de amor?

em que língua contar

as histórias que ouvi contar ?

… Falarei em crioulo?

Falarei em crioulo!

mas que sinais deixar aos netos deste século?

ou terei que falar nesta língua lusa

e eu sem arte nem musa

mas assim terei palavras para deixar..

 

Dans quelle langue écrire

des déclarations d’amour ?                                         

dans quelle langue conter 

des histoires que j’ai entendus dire ?

je parlerai en créole

mais quel signe laisser aux petits enfants de ce siècle ?

ou dois-je parler cette langue portugaise

et moi sans art ni muse

mais alors j'aurai des mots pour partir

      www.recantodopoeta.com, p.1

2. Poétesses africaines contemporaines

de langue portugaise diasporiques

 

·  Noémia de Sousa du Mozambique

 

     Née en 1926, à Catembe, au Mozambique, et morte en 2002, à Cascais, au Portugal, métisse, Carolina Noémia Abranches de Sousa Soares, est une journaliste, écrivaine et poétesse mozambicaine de langue portugaise. Elle étudie au Brésil et publier au journal O Brado Africano. Elle réside, à Lisbonne, où elle est traductrice (1951- 1964). Mais, à cause de son opposition à l'Estado Novo, elle doit s'exiler à Paris, où elle travaille au consulat du Maroc. C'est à cette époque qu'elle adopte le pseudonyme de Vera Micaia. Poétesse et journaliste dans les agences internationales, elle voyage à travers l'Afrique lors des guerres d'indépendance. Elle revient à Lisbonne en 1975 et y elle travaille à l'Agência Noticiosa Portuguesa, Agence de presse portugaise. Elle est l’auteure de : Sangue Negro, Sang Noir (1951), etc. A propos de : 

 

La femme migrante méprisée en Afrique

 

A ti, que nos exiges um passe
para podermos passear pelos
caminhos hostis da nossa
terra, diremos quem somos,
diremos quem somos:
— Eternos esquecidos na hora
do banquete, abandonam-nos
sempre na rua húmida,
reluzente de noite, e
oferecem-nos apenas o
espectáculo das janelas

iluminadas, dos risos
estrídulos, e a amarga ironia
das nossas canções negras
filtradas como aguardente de
cana por lábios finos e
cruéis...

 

A toi, qui nous exiges un

laissez-passer afin que nous

puissions emprunter les voies

interdites de notre terre natale,

nous dirons qui nous sommes,

nous dirons qui nous sommes :

−Eternels oubliés à l’heure du

banquet, on nous abandonne

dans la rue toujours humide,

les lèvres au regard envient

des gens installés à leurs

fenêtres éclairés, aux éclats de

rire méprisant nos chants

nègres filtrés comme l’eau de

vie par des lèvres fines mais

meurtries...

     www.google.com, pp.223-224.

 

·  Olinda Beja du Sao Tomé-et-Principe

 

      Née en 1946, à Guadalupe, dans la province portugaise de Sao Tomé-et-Principe, située en Europe, Olinda Beja est une écrivaine et poétesse santoméeanno-portugaise e langue portugaise. Menée à vivre au Portugal, à Viseu, elle devient une citoyenne portugaise, puis s'installe en Suisse.  Elle garde le contact avec sa famille, à Sao Tomé-et-Principe, territoire devenu indépendant, en 1975. Elle des études de langues modernes, en français et en portugais, à l'université de Porto, et devient enseignante en se consacrant aussi à l'écriture de poèmes et de prose (1976). Elle est l’auteure de : Bô Tendê ? (1992), Leve, Leve (1993), No País de Tchiloli (1996), Quebra-Mar, Brise-lames (2001), Água Crioula, Créole marine (2002), Aromas de Cajamanga, Saveurs de Cajamanga (2009), O Cruzeiro do Su, La croix du Sud (2011), À Sombra do Oká (2015), etc. A propos de :

 

La femme vieillie à la quête de la protection d’un compagnon en Afrique

 

en la sombra del oká reposarán mis días atados en silencio y en penumbra

será allí mi última casa, mi pájaro de fuego anclado en mis límpidos huesos

dispersos huesos alrededor del corazón de tu tronco

como algas que pernoctan en arenales parduzcos

allí se romperá la seda de las mañanas de los muros blancos de las casas de Guadalupe

como ropa de lavandera a orillas del Iô Grande

no habrá más sombras en mis sueños

el viejo ôká ha de proteger mis trayectos con su manto en verde

 

à l’ombre de oká reposeront mes jours en silence et pénombre

ce era ma dernière maison là-bas

mon oiseau de feu ancré dans mes os limpides

des os dispersés autour du cœur et du tronc

comme algues passant la nuit en bancs de sable brunâtre

là la soie du matin se brisera des lendemains des murs blancs des maisons de Guadalupe

comme vêtements de laveuses des rivages de rio Grande

il n'y aura plus ombre dans mes rêves

le vieux oká doit protéger mes trajets avec son manteau vert

      www.poetassigloveintiuno.blogspot.com, p.1.

 

    En conclusion, à cette modeste contribution d’une Petite anthologie des poétesses africaines contemporaines résidentes et diasporiques de langues littéraires internationales : 1889-2022», une suite plus exhaustive et plus élargie à l’avenir recouvrant l’ensemble de la production multilingue des poétesses contemporaines africaines tant résidentes que diasporiques. En ce sens, soulignons-en la portée universelle, avec Boubacar Boris Diop, en particulier : «Après tout, l’Afrique est un continent où les mêmes épreuves historiques modèlent depuis la nuit des temps des communautés humaines très semblables par leur spiritualité et leur mode de vie. […] Ici, les lignes de séparation, nombreuses et quasi invisibles, proviennent souvent de l’héritage colonial et des particularités de la lutte de libération nationale. […] Le fait que les écrivains nord-africains se tournent vers le monde arabe et ceux d’Afrique du Sud vers l’Amérique et l’Angleterre n’a en définitive rien d’étonnant : cela tient à la fois à un certain legs culturel et à leur langue d’expression littéraire. […] Même s’il existe une production très ancienne et de grande qualité dans les langues africaines (swahili, wolof ou yoruba) [l’Afrikaans] seuls sont considérés comme de vrais écrivains ceux qui utilisent le portugais, l’anglais ou le français. […] En tout état de cause, c’est la notion même de diaspora littéraire qu’il faudrait désormais repenser. » - « La littérature africaine : une aventure si ambiguë...», webcache.googleusercontent.com, p.1.

 

                                            Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

 

 

 

No hay comentarios:

Publicar un comentario