sábado, 20 de julio de 2013

L'archéo-histoire des vestiges arabo-musulmans en France



L’ARCHÉO-HISTOIRE DES VESTIGES ARABO-MUSULMANS

EN FRANCE MÉDIÉVALE  ET MODERNE


      Partant de cette objection archéo-historique d’A. Lhotellier citant A. Einstein (1879-1955): “Mais tout travail de vérité engendre lutte avec le passé, l’acquis, le certain. «Il est plus difficile de détruire un préjugé qu’un atome, disait Einstein» - “Formation 1 , Paris, Ed. Payot, 1974, p.55.”, on n’hésiterais pas à souscrire au fondement d’une problématique méconnue à ce jour, celle de “l’archéo-histoire des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et moderne”.Sur ce point, il est éclairant de rejoindre Michel Faucault (1926-1984), dans cet citation d’“Encyclopaedia Universalis France”: “Chez Foucault, le rapport du sujet à la vérité n’est pas réfléchi depuis le lien intérieur de la connaissance, mais construit à partir du rapport extérieur de l’histoire [v. l’archéo-histoire] (…). Cette désignation [dite « archéologique»] a une très forte valeur polémique: par ce concept d’«archéologie», il s’agit d’abord de s’opposer à la conception traditionnelle de l’histoire classique des savoirs [consacrés]. Là se décide un premier rapport important à la vérité (…). La vérité alors a valeur de partage [de réciprocité], permettant de séparer  les énoncés précurseurs ou intuitions géniales [archéo-historiques] des théories erronées  et autres idéologies [théologico-politiques].” – “MICHEL FOUCAULT: PHILOSOPHE DE LA LIBERTE”, www.1libertaire.free.fr, p.1.

       Or, l’image idéologico-politique de l’Arabe et du Musulman, appelés “Sarrasins” est évoquée, en France médiéval et moderne, dans les traités théologiques, les chroniques, les almanachs, les mythes littéraires, les plaquettes, les guides touristiques, etc., ce que Christopher Luken relate en ces termes: “«Dans Héros et Sarrasins», N. Daniel commence par rappeler que «le “sarrasin”» est entré en usage dans l’Antiquité grecque et latine et signifiait simplement “arabe”. Après l’essor de l’Islam et tout au long du Moyen Âge, les auteurs savants et les historiens employaient “sarrasin” dans le sens d’“arabe” ou de “musulman”, ou dans le deux, selon le contexte”.- “Les Sarrasins ou la malédiction de l’autre”, www.medievales.revues.org, pp.7-8. S’ensuit l’archéo-histoire en France de ces vestiges, articulée comme suit: I) L’arhéo-histoire des vestiges toponymiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne, II) L’arhéo-histoire des vestiges théologico-politiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne, III) L’arhéo-histoire des vestiges myho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne IV) L’arhéo-histoire des vestiges chronico-monumentaux arabo-musulmans en France médiévale et moderne.

        I- L’arhéo-histoire des vestiges toponymiques arabes en France médiévale et moderne:

        Selon l’historien Edouard Baratier (1923-1972), il y a une méconnaissance certaine entre autres des vestiges toponymiques arabes en France médiévale et moderne dont seules des fouilles archéologiques sauraient en rendre compte. “D’après les textes, indique-t-il, les bandes sarrasines [sens péjoratif] étaient installées à poste fixe au Fraxinetum. La commune actuelle de La Garde-Freinet conserve encore aujourd’hui ce toponyme qui désignait probablement au Xe siècle, l’ensemble de la région qui s’étend entre le massif des Maures et la mer, d’Hyères [arr.de Toulon] à Fréjus [ch.l. du cant. du Var, à l’embouchure de l’Argens] Si la tradition fixe le centre principal et fortifié des Sarrasins au fond du golfe de Saint-Tropez (peut-être à Grimaud [ch.-l. de c. (Var), arr. de Draguigan, dans les Maures] qui était au Moyen Âge le centre le plus important de la région), ils ont pu aussi établir plusieurs points fortifiés le long de la côte afin de protéger leurs liaisons maritimes avec les pays musulmans d’outre-mer. Quelques historiens, d’après certaines descriptions d’ailleurs imprécises, situent dans la presque’île de Giens, et à l’Almanarre près d’Hyères [petit archipel français de la Méditerranée], l’établissement principal des Maures [des Musulmans], d’autres leur attribuent des tours apparemment romanes, sises le long de la côte, et notamment celle de Sanary et du Revest dans la région toulonnaise (…).
     
       On doit se résoudre à ne rien savoir durant ces périodes toubles du VIIe au Xe siècle sur les régions provençales à l’est d’Aix et de Marseille et, de la Durance aux Alpes. Seules des fouilles archéologiques pourraient peut-être nous éclairer à ce sujet.” – “Histoire de Provence”, Paris, Ed. Privat, 1969, pp.108-111. Ainsi pourrait-on évoquer archéo-historiquement les vestiges toponymiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne suivants:

         I.1- Les vestiges toponymiques littoraux arabo-musulmans en France médiévale et moderne:

         En effet, on pourrait malgré tout esquisser l’archéo-histoire des vestiges toponymiques littoraux arabo-musulmans en France médiévale et moderne, tel qu’elle se manifeste à travers:

a-     Le port sarrasin de Maguelone:

           Certes, un article du Net mentionne le port sarrasin de Maguelone (village de la Ville-neuve-les-Maguelone, arr. de  Montepellier sur la côte du Languedoc) en précisant: “L’Espagne tombe et, en 715, les Pyrénées sont franchies par les Arabes. La Septémanie [Région de Gaule qui s’étend des Pyrénées au Rhône, vestige de l’Etat wisighotique, depuis 507] passe sous cette domination en 719. Maguelone, en raison de sa position clef, devient port sarrasin [musulman] (…). Malgré l’envahisseur [musulman], la liberté du culte [des religions du Livre: l’Islam, le christianisme et le judaïsme] est maintenue sur l’île.” – “Invasions des Wisighos et des Arabes”, www.decouvrir-1-herault.com, p.1.

b-    Le port sarrasin de Saint-Tropez:
  
      Le port de pêche et balnéaire actuel de Saint-Tropez était, selon E. Baratier, le centre principal fortifié des Sarrasins et l’un des points de leur liaisons maritimes avec les pays musulmans d’outre-mer. “Si la tradition, écrit-il, fixe le centre principal et fortifié des Sarrasins au fond du golfe de Saint-Tropez (peut-être à Grimaud [arr.de Draguignan, dans le massif des Maures] qui était au Moyen Âge le centre le plus important de la région), ils ont pu aussi établir plusieurs points fortifiés le long de la côte afin de protéger leurs liaisons maritimes avec les pays musulmans d’outre-mer.” – Op.cit., Ibid.

c-     Le port sarrasin de La Garde-Freinet:
    
     Aussi découvre-t-on, avec Philippe Conrad, l’archéo-histoire du port sarrasin de La Garde-Freinet (comm. du Var, arr. du Draguignan à l’embouchure de l’Argens sur la Méditerranée) du IXe et Xe  siècles. “Durant les IXe et Xe  siècles, répertorie-t-il, la Provence subit également les effets des attaques musulmanes. Marseille (en 838 et 848) et Arles (en 842 et 850) en sont victimes. En 890, des pirates venus d’Espagne [les Arabo-Musulmans, sens péjoratif] installent à Fraxinetum – La Garde-Freinet – à l’ouest du comté de Fréjus, une base [littorale] analogue à celle établie en Italie à l’embouchure du Liri.” – “La conquête musulmane de l’Occident”, www.clio.fr, p.7.

        I.2- Les vestiges toponymiques lapidaires arabo-musulmans en France médiévale et moderne:

        Toutefois, les vestiges toponymiques lapidaires arabo-musulmans révèlent une archéo-histoire autre de la France médiévale et moderne. C’est ce qu’annonce Pierre Ripert, sur la quatrième couverture de son “ALMANACH HISTORIQUE”: “C’est la raison de cet almanach. Vous montrer une autre France, celle des sites légendaires, vous raconter des événements historiques oubliés [une archéo-histoire]…” – été 1998, Ed. Actualité de l’Histoire. On relève dans un article du Net à ce sujet, les vestiges lapidaires en France: “Quant aux dolmens et menhirs, caps barrés et enceintes préhistoriques, ils parsèment toute notre région des Cévennes (Mont-Lozère, Causse-de-Sauveterre et Causse-Méjean).” – “Le Gévaudon et l’histoire de France à travers les Cévennes”, www.cevennes.free.fr, p.1. En ce sens, Myriam Philibert mentionne les vestiges toponymiques lapidaires sarrasins (arabo-musulmans) en France médiévale et moderne tels que:

        a- Le Rocher des Sarrasins du Lanslebourg-Mt-Cenis dans Le Savoie:
      
       Un amalgame se produit souvent entre le toponyme lapidaire sarrasins (arabo-musulman) et son corresondant hagiographique chrétien en France médiévale et moderne. Ainsi est-il du Rocher des Sarrasins du Lanslebourg-Mt-Cenis dans le Savoie (Région de France limitrophe de la Suisse et de l’Italie, correspondant au département de Savoie et de Haute-Savoie, dans la région du Rhône-Alpes). “Vers Lanslebourg-Mt-Cenis, haut lieu de l’art rupestre protohistorique, écrit-elle. Citons, le Rocher des Sarrasins [des Arabo-Musulmans] avec une spirale et une idole gravée; la Pierre des Saints ou Pierre de Chantelouve où se voit les empreintes en forme de pied (…), la Pierre du Soleil et son étrange labyrinthe. ” – “ALMANACH”, Op.cit., p.19. S’ensuit:

        b- La Pierre Percée ou la Pierre des Arabes de Draché à Ste-Maure-de-Touraine:

         On rencontre à Draché (comm. du Drachiacum, créée en 1080, sise à l’ouest du site de la bataille de la Chaussée des Martyrs arabes à Poitiers, en 732), la Pierre Percée ou Pierre des Arabes, dotée de pouvoirs merveilleux de guérison et de porte-bonheur matrimonial, vers Ste-Maure-de-Touraine (Région ancienne et province de France, plus vaste que le département d’Indre-et-Loire, ayant pour capitale Tours). “Draché. Vers Ste-Maure-de-Touraine, cite M. Philibert, la Pierre Percée ou Pierre des Arabes est un curieux menhir, de plus de 4 m de haut, et comportant une perforation naturelle dotée de merveilleux pouvoirs de guérison. On échangeait aussi des bouquets de fiançailles à travers ce trou [comme porte-bonheur].” – Op.cit., p.50.

        c- Les Grandes Pierres des Sarrasins de Balbigny à Près-de-Fleurs, dans le Lyionnais:

         A Balbigny (comm. Française du département de la Loire et de la région du Rhône-Alpes), il y a les Grandes Pierres de Près-de-Fleurs, une allée aujourd’hui disparue dont la construction est attribuée aux Sarrasins [aux Arabo-Musulmans]. “Balbigny. Près-de-Fleurs, signale M. Philibert. Une grande allée couverte, maintenant disparue, Les Grandes Pierres semblent devoir leur construction aux Sarrasins, bien que certains y voient un tombeau et d’autres l’oeuvre de druides [les Celtes, anciens habitants de la Gaule].” – Op.cit., p.58.

           Il s’avère que l’archéo-histoire des vestiges toponymiques littoraux et lapidaires arabes en France médiévale et moderne conservent une réalité sur le terrain dans le Savoie, la Touraine, le Lyonnais, etc. Ce qui confirme l’idée d’E. Baratier d’une archéo-histoire des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et moderne: “On doit se résoudre à ne rien savoir durant ces périodes de troubles du VIIe au Xe siècle sur les régions provençales [arabo-musulmanes ou sarrasines] qui s’étendent à l’est d’Aix et de Marseille et, de la Durance aux Alpes. Seules des fouilles archéologiques [archéo-historiques] pourraient peut-être nous éclairer à ce sujet.” – Op.cit., p.2. Or, cela pourrait être plus éclairant par l’apport d’une archéo-histoire des vestiges théologico-politiques et hagiographiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne.

       II- L’arhéo-histoire des vestiges théologico-politiques et hagiographiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne:

       Il s’agit d’abord d’une image polémique du Sarrasin (de l’Arabo-Muslmans) véhiculée à travers une archéo-histoire des vestiges théologico-politiques arabo-musulmans, fondée sur des traités des chroniques, des almanachs et des hagiographies chrétiens, très répandus en France médiévale et moderne. Suivant John Tolan, C. Lucken remarque notamment: “Comme le souligne en effet pour commencer J. Tolan, «la construction d’une image polémique des Sarrasins [des Arabo-Musulmans] commença avant l’essor de l’Islam [v. Prophétie biblique]». La description qui en fut donnée préexistait leur apparition: «les Chrétiens du Moyen Âge qui essayèrent de comprendre, de définir et de caractériser l’Islam étaient tout sauf des “observateurs objectifs et détachés”. Leur perception des Musulmans [des Sarrasins] s’appuie moins sur l’Islam que sur leur préconceptions chrétiennes de l’histoire et de la géographie divine [chrétienne] (…). Aurement dit, quand les Chrétiens du Moyen Âge se penchèrent sur l’Islam, ils le firent à travers le filtre de la Bible et d’auteurs [chrétiens] tels qu’Eusèbe [de Césarée, 265-340], Jérôme [St, 347-420], Augustin [St, 354-430] et Isidore de Séville [St, 560-636].»” – Op.cit., p.2. Ainsi pourrait-on observer:

       II.1- L’archéo-histoire des vestiges théologico-politiques arabo-musulmans dans les traités chrétiens en France médiévale et moderne:

       Plus proches des récits légendaires que de l’histoire sont les traités polémiques chrétiens, ayant traits à l’archéo-histoire des vestiges théologico-politiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne. “Ces différents traités polémiques [chrétiens], constate C. Lucken, entendent réfuter les croyances visées à partir de leurs propres écrits. Ils utilisent pour cela les moyens rhétoriques et dialectiques de l’argumentation logique et de la disputatio prônés par la scolastique  naissante, sur le modèle notamment du Cur deus homo d’Anslme de Cantorbéry [1033-1109] (qui met en scène l’auteur face à un Juif et un Musulman) et des ouvrages d’Abélard [Pierre, théologien français, 1079-1142] (…). Pourtant, une telle guerre de mots n’est pas assimilable à un combat armé [contre l’Islam], même si elle y contribue.” – Op.cit., p.4. Cela est perceptible dans:

      a-“Description des derniers temps” de Méthode de Patara évêque d’Olympe (m.v.311):


       C’est un texte écrit en syriaque vers 692, par un pseudo-Méthode référant à la révélation accordée par Dieu à Méthode de Patara, évêque d’Olympe, mort vers 311, revêt un caractère prophétique et emblématique de la façon dont la pensée chrétienne a procédé pour répondre à l’expansion de l’Islam, notamment ici en France médiévale et moderne. Il est cité et commenté par C. Lucken en ces termes: “Je commencerai par citer la Description des derniers temps du pseudo-Méthode (…). Ce texte a été écrit en syriaque vers 692, soixante-dix ans environ après le début de l’ère musulmane (…). Cette “Description des derniers temps est précédée d’une préface affirmant qu’elle provient de la révélation accordée par Dieu à Méthode de Patara, évêque d’Olympe, mort vers 311: elle est pourvue d’une origine [présumée] divine, destinée à fonder la vérité de ses propos, et d’un auteur [clerc catholique] dont la légitimité est capable d’en garantir l’authenticité. Mais ce dispositif apocyphe [d’auto-légitimation] n’est pas seulement une stratégie destinée à en justifier la lecture [le message]; il permet aussi de faire passer ce texte pour un écrit prophétique [un dogme].  
  
         Annonçant ce qui doit arriver, il l’inscrit du même coup dans le cadre d’une conception théologique [théologico-politique] de l’histoire [v. l’archéo-histoire]. Les invasions [les ouvertures]  arabo-musulmanes auraient été prévisibles: elles répondraient à un principe de causalité qui en prédétermine l’existence et permet d’en expliquer la nature (…). Ils [les Arabo-Musulmans] correspondent aux nations associées [amalgame péjoratif] à la Bête [cliché de l’Antéchrist] contre lesquelles le chevalier christique de l’Apocalyse a entrepris de faire la guerre, le manteau trempé de sang et une épée sortant de la bouche (au lieu de la parole des apôtres pour répandre l’Évangile [v. le Coran]). L’altérité de l’Islam est pensée sur le mode de la répétition. L’autre [l’Arabo-Musulman] n’est pas vraiment différent de ce que l’on connaît [la Bible]: il est toujours plus ou moins le même [image stéréotypée]– c’est-à-dire, ici le diable [le méconnu].” – Op.cit., Ibid. C’est aussi un fait de l’archéo-histoire des vestiges théologico-politiques arabes d’une réfutation apocryphe et d’une propagande belliqueuse chrétienne contre l’Islam, lors de son expansion en France médiévale et moderne.

      b- La Lettre de Pierre le Vénérable à l’abbé de Claivaux pour une nouvelle réfutation de l’Islam:

       Tout en menant une polémique théologico-politique contre l’Islam dans son traité Contra sectam Saracenorum, Pierre le Vénérable, abbé et réformateur de Cluny (1022-1156), préconise une guerre spirituelle contre les Musulmans, et ce à l’opposé du militarisme de ses  coreligionnaires des Croisades. C’est ce que restitue C. Lucken, dans sa fameuse boutade:

     “«Je vous attaque par la parole, affirme notamment Pierre le Vénérable, au seuil de son Contra sectam Saracenorum, non par les armes mais par l’amour [le sophisme].» (…). Pourtant, une telle guerre de mots n’est pas assimilable à un combat armé, même si elle y contribue [par diversion] (…). Dans la lettre qu’il envoya à l’abbé de Clarvaux en compagnie du dossier de textes qu’il avait réuni à Tolède, Pierre le Vénérable le priait de composer une nouvelle réfutation [coup de fouet dans l’eau] de l’Islam pour compenser l’échec de la Risâlat [al-Kindî, 800-870]. Saint Bernard [1090-1153] ne répondit pas. On ne connaît pas ses motivations, mais on peut supposer qu’il estimait avoir déjà dit ce qu’il avait à dire dans [traité] Éloge de la nouvelle chevalerie (composé entre 1129 et 1136), et qu’aux arguments [au dialogue] qu’il lui aurait fallu avancer pour démontrer la supériorité du Christianisme sur l’Islam, il devait préférer la croisade [la guerre sainte] qui mène le Chrétien au martyr (alors que se préparait la deuxième Croisade, lancée en 1146, suivie en 1150 de la troisième Croisade [le paradoxe]) (…). On peut alors comprendre les réticences de Bernard de Clairvaux.” – Op.cit., p.5.

      c- Le Livre du Gentil et des Trois Sages de Raymond Lulle pour une campagne spirituelle contre l’Islam:

        Parallèlement aux Croisades, les traités polémiques des clercs catholiques contre l’Islam tentent une vaine campagne spirituelle de conversion contre ces prétendus infidèles par le débat théologico-politique relatif à la foi, comme “Le Livre du Gentil et des Trois Sages ” (1270-1271) de Raymond Lulle (1235-1315). “Le Livre du Gentil et des Trois Sages, lit-on dans un article du Net, est la première oeuvre de Raymond Lulle. Dans le prologue et l’explicit de la rédaction catalane que nous traduisons, l’auteur signale qu’il rédigea ce livre d’abord en arabe [public savant arabophone ciblé]. Cette première rédaction, effectuée en 1270-1271, ne nous est pas parvenue; elle est antérieur au “Livre de Contemplation” qui date des années 1271-1273, lui aussi rédigé d’abord en arabe, dans lequel Raymond Lulle cite “Le Livre du Gentil et des Trois Sages” (…). La période des Croisades [des guerres chrétiennes armées contre l’Islam] est alors périmée et l’on songe  davantage à une entreprise [d’incursion] spirituelle contre les infidèles juifs ou musulmans [sens péjoratifs]. Dans ce contexte, Raymond Lulle  cherche à promouvoir une campagne pacifique [un pur pharisaïsme] contre l’Islam.” – www.lyber.eclat.net, p.1.

       Pour sa part, C. Lucken en dévoile l’échec en remarquant: “Celui-ci [Raymond Lulle] affirme avoir voulu consacrer sa vie à convertir le Sarrasins [les Arabo-Musulmans] (…). Pourtant, l’échec des débats organisés avec les Musulmans et les entreprises missionnaires destinées à les convertir, plutôt que d’être attribué aux limites de l’argumentation logique [le sophisme fanatique] dans sa capacité à fonder en raison la doctrine chrétienne [en soi], sera imputée au refus des Sarrasins [des Musulmans] de se soumettre aux arguments [polémiques et unidimentionnels] qui leur sont opposés. Sans la raison [souveraine], il ne semble plus y avoir de terrain commun permettant d’instaurer un échange [un dialogue] et de construire une entente [une coexistence pacifique]. Il ne restera guère que l’usage de la force [les Croisades].” – Op.cit., p.6. Ainsi se précise l’impact négatif des traités des clercs catholiques sur l’archéo-histoire des vestiges théologico-politiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne.

       II.2- L’archéo-histoire des vestiges hagiographiques arabo-musulmans dans les traités chrétiens en France médiévale et moderne:

        Par ailleurs, l’archéo-histoire des vestiges arabo-musulmans dans les traités des clers chrétiens en France médiévale et moderne pourrait aussi s’éclairer, selon E. Baratier, par les récits de la vie des saints  chrétiens, au-delà de tout souci    hagiographique de leurs auteurs. “Ainsi, suggère-t-il, les vies des saints, malgré le souci hagiographique de leur auteur et leur composition souvent très postérieure aux événements, peuvent cependant fournir à l’historien [v.archéo-historien] quelques éléments intéressants. Elles montrent en tout cas comment  se sont formés et développés durant les siècles postérieurs des récits légendaires [des hagiographies] sur l’occupation de la Provence par les Sarrasins [les Arabo-Musulmans] et leur expulsion [totale présumée].” – Op.cit., p.7. En témoignent les récits hagiographiques suivants:

a-     L’Antapodosis” de Liutprand, évêque de Crémône sur les Sarrasins en Provence:

         De plus, E. Baratier poursuit, dans “Histoire de Provence”, l’évocation du récit hagiographique “Antapodosis” de Liutprand, évêque de Crémône (ville d’Italie), mort en 972, et qui vécut une grande partie de son existence à la cour de Hugues de Provence (ou Hugues d’Arles), roi d’Italie [et de Provence], où il raconte l’installation et le départ des Arabes par la permission de Dieu du L’oppidum (ville fortifiée), située aux confins de l’Italie de la Provence, appelé Fraxinetum, ou le mont Maure (Arabe). Il en commente les péripéties parcellaires par la mort précoce de l’auteur, comme suit: “Le récit de Liutprand sur l’arrivée des premiers envahisseurs [des Arabo-Musulmans] est certainement moins authentique que celui de l’attaque [après la capture présumée, dans le Valais, de Saint-Mayeu, abbé de Cluny par les Musulmans] du réduit sarrasin [du Fraxinetum] par l’armée de Hugues et la flotte grecque. Composé d’après une tradition difficile à vérifier, il est cependant assez vraisemblable dans son allure générale. L’arrivée par mer d’un petit groupe d’Infidèles [désignation péjorative des Musulmans] est due au hasard [la permission de Dieu selon Liutprand].” – Op.cit., p.6.
 
      Liutprand prêcha l’extermination des hommes criminels [les Arabo-Musulmans] et incrimine le roi Hugues d’en avoir laisser fuir vers le mont Maure. “Celui-là seul connaît le nombre de victimes [du seul côté chrétien] qui est chargé d’écrire leurs noms dans le livre des vivants [l’hagiographie]. De quelle façon abominable, ô roi Hugues [St.,1024-1109], tu as tenté de défendre ton royaume! Hérode [roi de Judée, 40-4 av.J.-C.], pour n’être pas privé de son royaume terrestre, a fait tuer un grand nombre dinnocents [obscurantisme], toi au contraire, pour obtenir le même résultat, tu as laissé s’enfuir des hommes criminels [préjugé fanatique] et qui méritaient la mort [le génocide].” – Op.cit., p.6.

      b- La capture de Saint-Mayeul, abbé de Cluny cause de l’expulsion définitive des Arabes de Provence:

       D’ailleurs, E. Baratier rapporte les vestiges hagiographiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne, à travers le récit de la capture contestée de Saint-Mayeul, abbé de Cluny (1090-1153) par les Musulmans qui mobilisa la chrétienneté contre eux et aboutit à leur prétendue expulsion définitive de la Provence (du Fraxinetum).

      “L’empereur Otton Ier [(912-973), roi de Germanie et d’Italie (951-973), et premier empereur du Saint Empire romain germanique (962-973)] avait engagé en 953 des négociations avec le calife de Cordoue [Abd al-Rahman III, 891-961] pour obtenir le rappel des bandes [les armées] musulmanes des Alpes. Après avoir réorganisé le pouvoir impérial en Italie, il se préoccupe à nouveau en 968 d’une action à entreprendre contre les Sarrasins [les Arabo-Musulmans]. Ce projet ne peut aboutir, mais l’idée était dans l’air et sa réalisation fut provoquée quatre ans plus tard, à la suite de la fâcheuse capture par une bande [une armée] sarrasine, au col du grand Saint-Bernard, de Mayeul, abbé de Cluny [1090-1153] et de plusieurs pélerins et voyageurs. Mayeul issu d’une illustre famille provençale, était particulièrement lié avec Gillaume [St, 755-812] comte d’Arles. Sa fonction à la tête la congrégation clunisienne en faisait un personnage [hagiographique] de premier plan et sa capture eut un immense retentissement. Les moines payèrent rapidement l’énorme rançon de 1000 livres d’argent qui avait été réclamée et des pourparlers s’engagèrent pour organiser une vaste coalition dans le but de déloger les Sarrasins des Alpes et de Provence.

      On n’est pas beaucoup mieux renseigné sur l’expulsion des bandes [péjoration] que sur leur installation. La date même de la capture de Mayeul a été contestée: d’après les meilleures estimations, il semble bien qu’il ait été fait prisonnier la nuit du 21 au 22 juillet 972 et que ce soit durant les deux années qui suivirent que se déroulèrent les diverses opérations qui amenèrent le départ des Sarrasins (…). Les vies de Saint-Mayeul parlent d’une bataille livrée dans les Alpes à la bande qui avait capturé Mayeul, puis de la prise du Freinet, favorisée par la complicité d’un traître.” – Op.cit., pp.3-7. Or, il est reconnaître archéo-historiquement avec C. Lucken citant J. Tolan, le réflexe d’autodéfense des clercs catholiques contre l’Islam, systématiquement défiguré, pour ôter aux leurs toute envie de s’y convertir et susciter chez eux celle de le combattre aveuglément. “Il [Norman Daniel] remarque aussi qu’il s’agissait pour les clercs [les auteurs de traités et les hagiographes] de fortifier la foi des Chrétiens exposés au contact de l’Islam en leur présentant une image dégradée de cette religion qui leur ôtrerait l’envie de s’y convertir et de discréditer en même temps une civilisation et une culture rivale qui florissaient à ses frontières ou dans les terres auxquelles le Christianisme restait attaché [la péninsule ibérique, etc.].” – Op.cit., p.6. Dans optique, versent également les récits mytho-littéraires arabo-musulmans.

       III- L’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne:

        L’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne peut aussi se retrouver, outre leur caractère polémique et mystificateur, dans les mythes et légendes littéraires des chroniqueurs et des troubadours, postérieurs de cinq siècles (au temps des Croisades), aux événements évoqués [VIIIe-XIe siècles] . Et tel que le remémore un article du Net, il faut reconnaître la nécessité de cette discipline: “A défaut de traces [vestiges] tangibles importantes, marquant leur séjour de quarante ans dans notre région [la Septémanie], les Musulmans en ont, en tout cas, laissé dans l’imaginaire collectif [de la France médiévale et moderne]. Ce dernier a été abondamment nourri par les chroniqueurs catholiques qui, souvent plusieurs siècles après ces événements [VIIIe-Xe siècles], en pleine période de Croisades [XIe-XIIIe siècles.], les [les Arabo-Musulmans] présentaient systématiquement sous  leur aspect destructeur [image polémique], si bien que maintes légendes villageoises [mythes littéraires] s’y sont référées pendant des siècles.  Par ailleurs, c’est souvent en prenant comme sujet ces affrontements entre Islam et Christianisme que les premières chansons de geste [les mythes littéraires], écrites en français, sont apparues.”– “Septimanie Musulmane”, www.occitania.fr, p.1. Encore verra-t-on l’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans, en France médiévale et moderne.
        III.1- L’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabes en France médiévale et moderne:

        L’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne montrent le caractère polémique et clérico-centrique qui les anime contre l’Islam, les Arabo-Musulmans (les Sarrasins) et leur civilisation en général. Marcel Braunschvig remarque sur ce point, dans “Notre littérature Etudieé dans les Textes, I ”, les procédés déformateurs usités par les clercs occidentaux pour les discréditer aux yeux de leurs coreligionnaires, et ont ainsi orienté la littérature profane de propagande anti-sarrasine, des Croisades à nos jours. “Suivant la thèse postérieure de Joseph Bédier [1864-1938], les chansons de geste [les mythes littéraires sarrasins] n’auraient pas une origine populaire, mais une origine savante: elles auraient été composées par des poètes de métiers [les troubadours et les trouvères] avec la collaboration des clercs (l’Eglise serait ainsi le berceau des épopées aussi bien que des mystères [des hagiographies]). Elles ne seraient pas des oeuvres historiques contemporaines des événements qu’elles retracent, mais des fictions qui idéalisent des personnages morts depuis longtemps et qui poétisent des faits remontant à un passé lointain (les chansons de geste datent toutes du XIIe siècle et du XIIIe siècles, et les héros épiques réels ont vécu du VIIIe siècle et du Xe siècle).” -  Paris, Ed. Armand Colin, 1962, pp.13-14. D’où ainsi le recours aux procédés littéraires déformateurs des quiproquos identitaires, paramilitaires et mythico-légendaires.

       a- L’archéo-histoire des quiproquos identitaires des vestiges mytho-littéraires arabes en France médiévale et moderne:

       Du fait, C. Lucken, citant le livre “L’Islam dans l’imagination européenne au Moyen Âge”, paru en 2002, de J. Tolan, souligne, dans le sens des quiproquos identitaires, l’image déformée des Sarrasins et de la religion musulmane en France médiévale et moderne, en précisant: “Le livre de J. Tolan se veut un complément à “Islam et Occident” [1984] de N. Daniel. Celui-ci montrait comment, du XIIe siècle au mileu du XIVe siècle principalement, les clercs du monde occidental ont construit une image méconnaissable de la religion musulmane (…). Dans “Héros et Sarrasins”, consacré aux attitudes «non officielles» envers l’Islam, il répertorie les différentes caractéristiques [les quiproquos] attribuées aux Sarrasins dans les chanson de geste pour constater que ce  sont principalement des stéréotypes [des préjugés théologiques] produits par une «convention littéraire» [une vision cléricale] ignorant complètement les véritables Musulmans…” – Op.cit., p.6. De là les quiproquos identitaires des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne, dans:

        + “La Chanson de Roland, dans la geste de Charlemagne(Fin du XIIe  et début du XIIIe siècles ):

         A vrai dire, l’archo-histoire du quiproquo identitaire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans dans la Chanson de Roland, une séquence de la geste de Charlemagne (742-814), consiste à substituer les Sarrasins aux montagnards basques en leur imputant tous les crimes narrés par  l’auteur (anonyme) de ce texte. “Ce poème, qui compte 4000 vers, écrit M. Braunschvig, est divisé en trois parties: Roland trahi, Roland mort, Roland vengé. Il se rattache à des faits historiques, modifiés par la légende [v.l’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans]. Roland, comte de la marche de Bretagne, tombé dans une embuscade, le 15 août 778, à l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne qui traversait les Pyrénées au retour d’une expédition victorieuse en Espagne, devient dans le poème le neveu de Charlemagne et le fiancé d’Aude, soeur de son compagnon Olivier. Les montagnards basques, qui avaient surpris, pillé et massacré les Francs dans le défilé de Roncevaux, sont remplacés par les Sarrasins [les Arabo-Muslmans]. Le désastre est attribué à la trahison de Ganelon.” – Op.cit., pp.16-17.

        De ces quiproquos [ou contre-vérités fantaisistes] identitaires des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne est née une opinion collective chrétienne et occidentale hostile envers l’Islam que seule une achéo-histoire objective saurait réellement clarifier. Ce dont C. Lucken, citant N. Daniel, dit: “N.Daniel consacre pourtant un chapitre entier d’«Islam et Occident» [1960] à expliquer «la construction d’une opinion collective» commune à l’ensemble de la chrétienneté médiévale [v. la France].  Il y souligne notamment l’usage répété des lieux communs [calomnies, préjugés stéréotypés] caractéristiques d’une pensée fondée sur la tradition et les respect des autorités [cléricales] (…). C’est pourquoi l’on préférait les données de l’héritage polémique [théologiques des Croisades] aux fruits de l’observation personnelle. C’est pourquoi légalement, les hommes [les Chrétiens] qui vivaient en terre d’Islam choisirent ou acceptèrent des contre-vérités fantaisistes sur les questions islamiques. C’est pourquoi, encore, l’Occident latin a formé un canon de croyances plus ou moins invariables sur l’Islam.” – Op.cit., Ibid.

        b- L’archéo-histoire des quiproquos paramilitaires des vestiges mytho-littéraires arabes écrits en France médiévale et moderne:

        Néanmoins, les quiproquos paramilitaires des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne est perçue parfaitement à travers ce qui les perpétue mytho-littérairement, dans les mémoires collectives locales et nationales françaises. “A côté des relations littéraires [v. les chansons de geste], presque chaque micro-région, dit un article du Net, a son propre souvenir des Sarrasins [des Arabo-Musulmans] ou des Maures [image polémique], car tel était le nom sous lequel on [les clercs et troubadours] les connaissait, et maints érudits locaux [chroniqueurs]ont publié des plaquettes décrivant cette époque dans leur village, celle qui est consacrée à cette bataille de Meynes [Narbonne, 759]  – un village situé près de Remoulins [ch.-l. de c., arr. de Nîmes, sur le Gard] – qui opposa Francs et Sarrasins [Arabo-Musulmans], plaquette qu’Emmanuel Leroy Ladurie [historien français, né en 1929] a voulu bien préfacer.” – “Septimanie Musulmane”, Op.cit., p.2. Et c’est le cas dans:

        + “La geste de Guillaume d’Orange(XIIIe siècle):

         De même, les images de “vague islamique”, de “pirates”, de “pillards”, de “dévastateurs”, de “pseudo-conquérants” constituent les quiproquos paramilitaires des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans, dans l’archéo-histoire de la France médiévale et moderne. “Après avoir balayé l’Afrique du Nord et l’Espagne, rapporte mytho-littérairement Philippe Conrad, la vague islamique vient se briser en Gaule sur la résistance franque mais, pendant près de trois siècles [paradoxe], des bandes de pirates sarrasins vont maintenir l’insécurité sur les côtes provençales et italiennes tout en réalisant des incursions profondes dévastatrices à l’intérieur des terres [quiproqos paramilitaires sarrasins]. Il s’agit désormais davantage de raids de pillage que d’un projet de conquérant mis en oeuvre au nom de l’expansion et du triomphe de la foi nouvelle [image dégradé de l’Arabo-Musulman]. Au moment où il [l’Occident chrétien] tente de faire face par ailleurs aux entreprises des pirates scandinaves et des hordes magyares  [quiproquos indentitaires et paramilitaires sarrasins] qu’il finira par assimiler, l’Occident chrétien doit compter avec la persistance de cette menace [quiproquos paramilitaires] jusqu’au milieu du XIIIe siècle.” – “La conquête musulmane de l’Occident”, www.clio.fr, p.6. Ce que justifie dans la chanson de geste les atrocités à sens unique prêtées aux Sarrasins (aux Arabo-Mustumans), tous punis par le héros chrétien St. Guillaume, sur incitation de son épouse, Guimourc, la princesse musulmane de Narbonne, conquise et  christianisée. Comme dans:

       “Guillaume, isolé, résument J. Bogaert et J. Passeron, doit abandonner le corps de Vivien pour faire face à l’attaque du roi Alderrufe [Abd al-Malik ibn Mughit, à Narbonne, en 793]. Tous les Français son tués ou faits prisonniers [quiproquos paramilitaires arabo-musulmans]. Gillaume revient seul à Orange. Le portier ne le reconnaît pas et appelle Guibourc [sa femme, princesse musulmane vaincue de Narbonne, Orable, baptisée chrétienne]. Celle-ci vient elle-même, à la porte, voir qui est ce cavalier, revêtu d’armes sarrasines [déguisé sous l’armure d’Ablderrufe qu’il a tué]. Tandis qu’il parlemente, Guibourc [plus fanatique que jamais] voit passer à quelque distance un convoi de cent prisonniers chrétiens malmenés par sept mille Sarrasins [quiproquos paramilitaires arabo-musulmans]. Son mari aurait-il supporté pareil spectacle? Guillaume [cavalier miraculé] met en fuite les païens [les 7000 Arabo-Musulmans] et délivre les [100] prisonniers chrétiens. Alors, il se fait reconnaître de Guibourc; les portes [de la ville] lui sont ouvertes aussitôt.” – “MOYEN- AGE”, Paris, éd. Magnard, 1954, pp.48-49. En somme, l’archéo-histoire des quiproquos paramilitaires des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans montre bien l’image dégradée des Sarrasins (des Arabo-Musulmans), façonnée par les clercs catholiques, en réduisant ces derniers à de simples hordes brigands, sans foi ni loi, dans l’imaginaire collectif de la France médiévale et moderne.

b-    L’archéo-histoire des quiproquos légendaires des vestiges mytho-littéraires arabes en France médiévale et moderne:

      Il en va de même de l’archéo-histoire des quiproquos légendaires (de héros miraculés chrétiens) des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne. “Je ne puis contester ici de façon plus argumentée une telle conception de la littérature, déclare en interrogativement N. Daniel. Je me contenterai de demander comment on peut affirmer que les «Sarrasins» des chansons de geste ne disent rien sur les «Sarrasins» au sens d’«Arabes» ou de «Musulmans» du seul fait qu’il s’agirait de fictions [quiproquos légendaires arabo-musulmans]. Sans les réduire pour autant à n’être que des oeuvres [mytho-littéraires]de propagande, leur emploi de ce terme [de Sarrasin] est-il vraiment différent de ce que l’on trouve chez les théologiens [les clercs catholiques] (et inversement)? Les Sarrasins que l’on rencontre chez ces derniers ne sont-ils pas aussi de pures fictions [des contrevérités fantaisistes chrétiennes]? Enfin, de tels procédés [quiproquos légendaires sarrasins] sont-ils sans influence sur la réalité [v.l’archéo-histoire]?” – C. Lucken, Op.cit., p.8. En constitue la preuve archéo-historique:

        + “La Chanson de Roland, dans la geste de Charlemagne(Fin du XIIe siècle-début du XIIIe siècles ):

        Cependant, les héros chrétiens miraculés de la chanson de geste de Charlemagne ont pour source les légendes villageoises des chroniqueurs catholiques de l’époque des Croisades, cherchant à les inciter au martyr, en faisant l’apologie de leur supériorité spirituelle et de leur victoire sur les Arabo-Musulmans, voués à la défaite par des interventions divines dans les combats. Ainsi est-il du duel du roi  chrétien Charlemagne alors vaincu, soutenu par l’Ange Gabriel contre Baligant, le roi musulman de Babylone [Bagdad, en 762], dans les vers suivants:

        “L’émir est vraiment de grande vigueur [fait naturel]./ Il farppe Charlemagne sur son heaume d’acier brun,/ Sur la tête il le lui a brisé et fendu;/ Il abat son épée sur les cheveux fins bouclés,/ Enlève de la chair une grande pleine paume et plus:/ A cet endroit l’os reste tout à nu./ Charles chancelle, pour un peu il est presque tombé [fait naturel]:/ Mais Dieu ne veut pas qu’il soit tué ni vaincu:/ Saint Gabriel est revenu vers lui,/ Et lui demande: «Roi Magne, que fais-tu?»// Quand Charles entend la sainte voix de l’ange,/ Il n’a plus peur ni crainte de mourir;/ Il lui revient vigueur et connaissance./ Il frappe l’émir de l’épée de France,/ Lui rompt son heaume où les gemmes reluisent,/ Tranche sa tête d’où s’épand la cervelle/ Et tout son visage jusqu’à sa barbe blanche,/ Que mort l’abat senz nule recuvrance [quiproquos légendaires arabo-musulmans]./ «Munjoie!» escret pur la reconuisance.” – “LE MOYEN-AGE”, Op.cit., pp.40-41. L’imaginaire collectif en est fortemenent nourri, tel qu’on le lit dans l’article du Net:

    “Ce dernier [l’imaginaire collectif chrétien français] a été abondamment nourri par les chroniqueurs [v.les trouvères] catholiques qui souvent plusieurs siècles après ces événements [l’archéo-histoire des vestiges arabes], en pleine période des Croisades, les présentaient systématiquement sous leur aspect destructeur [quiproquos identitaires, paramilitaires et légendaires], si bien que maintes légendes villageoises [vestiges mythico-littéraires  sarrasins] s’y sont référées pendandant des siècles [la France médiévale et moderne].” – “Septémanie Musulmane”, Op.cit., p.1. Ou encore dans:

      + “La geste de Guillaume d’Orange(XIIIe siècle):

      En outre, dans la chanson de geste, l’archéo-histoire discerne les quiproquos légendaires des vestiges mytho-littéraires arabes dans la sainteté même de Guillaume d’Orange, présenté à tort comme l’invincible vainqueur absolu des guerres franques contre les Sarrasins (les Arabo-Musulmans) en France médiévale et moderne.

     “On citera bien sûr, lit-on dans le même article, le cycle de chansons de geste consacrées à Guillaume d’Orange, prince franc, nommé comte de Toulouse [755-812] par Charlemagne [742-814], qui passa toute sa vie à guerroyer contre les Musulmans et qui [après la mort de Guibourc, sa femme, princesse sarrasine christianisée], en 806, se retitra au monastère de Gellone, qui au XIIe siècle, prit le nom de Saint Guilhem le Désert [comm. de l’Hérault, arr. de Montpellier]. Mais ce saint [Guillaume d’Orange, ou de Toulouse] que les chansons de geste présentent comme toujours victorieux, fut, dans la réalité parfois moins heureux. Et s’il entra vainqueur, en 801, à  Barcelone libérée, la réalité auparavant, fut parfois plus dure, comme en 793, où, accouru au secours de Narbonne, il subit une écrasante défaite, auprès de Villedaigne, des mains d’Abd el Malek [ibn Mughit], général de l’émir de Cordoue [Abd al-Rahman III] (…). En tout état de cause, ces incertitudes en disent long sur l’état de connaissances sur cette époque troublée [v. l’archéo-histoire].” – Op.cit., pp.1-2. Bref, quiproquos légendaires, ou identitaires et paramilitaires marquent profondément l’archéo-histoire des vestiges mytho-littéraires arabo-musulmans en France médiévale et moderne.

       IV- L’archéo-histoire des vestiges chronico-monumentaux arabes en France médiévale et moderne:

       Vu la rareté des textes historiques dignes de foi concernant les vestiges arab-musulmans en France médiévale et moderne, en  l’absence d’une archéo-histoire chronicale et monumentale, E. Baratier prône en l’occurrence: “L’installation des Sarrasins [des Arabo-Musulmans] sur la côte Maure pendant près d’un siècle, les ravages quils firent subir à la Provence (…) tiennent une grande place dans l’histoire et surtout les légendes [les images polémiques chrétiennes]. Sur ces événements les textes dignes de foi sont rares et le mystère [l’ignorance chronicale et monumentale arabo-musulmane] qui recouvre cette période a suscité des affabulations qui ont frappé et frappent encore l’imagination populaire [l’imaginaire collectif français]. Les chroniques arabes et byzantines [les récits chronicaux] ne font aucune allusion à cette installation des Sarrasins en Provence et les annales franques la mentionnent très sommairement [par images polémiques dégradées], ce qui ramène l’importance de ces incursions à leur juste valeur de troubles régionaux [des luttes politiques dues au couronnement de Louis de Provence et à l’élection de Boson à Mantille, en 890].” – Op.cit., p.1. D’où le besoin de sonder l’archéo-histoire chronicale et monumentale des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et moderne.

       IV.1- L’archéo-histoire des vestiges chronicaux arabes en France médiévale et moderne:

       En vérité, les auteurs de chroniques (ou annales selon l’odre des temps) écrivaient jusqu’au XIIe siècle en latin. “L’histoire en langue vulgaire [le français national], note M. Braunschvig, commence avec les Croisades, c’est-à-dire au XIIe siècle (la première Croisade eut lieu de 1096 à 1099): ceux qui prirent part à ces expédition lointaines éprouvèrent le désir d’en faire [écrire] le récit. Jusque-là les chansons de gestes avaient servi d’histoire [populaire] aux lecteurs profanes qui ne comprenaient pas le latin.”- Op.cit., p.108. Ces récits chronicaux assimilent conventionnellement les Sarrasins (les Arabo-Musulmans) aux barbares antiques, idolâtres et dévastateurs du monde chrétien. A titre d’exemples, citons:

a-     La chronique de Saint Bède le Vénérable (673-735):

        En vérité, il s’agit, selon J.Tolan,  des réactions des auteurs latins des chroniques à l’arrivée des Sarrasins (des Arabo-Musulmans, en 711) en Europe. “Si Bède [Saint Bède le Vénérable] ne les [Arabo-Musulmans] distingue pas véritablement des autres «barares» [péjoration cléricale] qui envahissent l’Europe, avise C. Lucken, il en va différemment des chroniques composées en Espagne [islamisée]. Celles-ci tendent à inscrire les conquêtes musulmanes dans le cadre d’une histoire gouvernée par Dieu [v. prophétie biblique] (…). Avec les croisades, c’est au nord des Pyrénées et plus particulièrement en France que se déplace la pointe du combat contre les Sarrasins [l’archéo-histoire chronicale] (…). Assimilant les Sarrasins [les Arabo-Musulmans] aux païens du monde antique dont les cultes paraissent destinés à des statues, la plupart de ces textes considèrent leur religion comme une forme d’idolâtrie [quiproquos polémiques chrétiens].” – Op.cit., p.3.

b-    La chronique de Moissac (1337-1400):

        D’après Ph. Conrad, la Chronique de Moissac (ch.-l. de cant. de Tarn-et-Garonne, arr. de Castelsarrasins) évoque le massacre des Arabo-Musulmans de Septimanie, où ces derniers, soupçonnés de future  expansion vers l’Aquitaine et la vallée de la Loire, furent tous massacrés avec les habitants locaux, devant les murs  d’Avignon, par Childebrand et Charles Martel. Ce que résume l’article du Net, en ces lignes: “Les Musulmans se seraient-ils bornés à remplacer purement et simplement les Wisigoths de Septimanie [département des Pyrénées orientales, de l’Aude, de l’Hérault et du Gard], peut-être n’y aurait-il pas eu de réaction [militaire] franque, mais la multiplication, depuis leur base de Narbonne, de raids vers l’intérieur de l’ancienne Gaule [pésomption polémique] – en utilisant le corridor rhodanien, soit le seuil de Naurouze, vers l’Aquitaine et la vallée de la Loire – n’était, bien entendu, pas acceptable. Dès 737, ils [le Francs chrétiens du Nord] réagirent donc et une armée, sous le commandement de Childebrand (m. en 741), le frère de Charles Martel [685-741], le vainqueur de Poitiers [raid amplifié de 732], descendit en vallée du Rhône, la Bourgogne [région de l’est de la France]. Charles Martel en reprit le commandement devant les murs d’Avignon [ch.-l. du département du Vaucluse sur le Rhône], où suivant la Chronique de Moissac, toute la garnison musulmane fut massacrée, ainsi que ceux de ses habitants qui avaient accepter de pactiser avec les Mahométans.” – “Septimanie Musulmane”, Op.cit., Ibid.

        En un mot, cette vision cléricale négative des Arabo-Musulmans, ancrée dans les récits chronicaux est radicalement contredite par l’archéo-histoire et les historiens analystes modernes. “En fait, dénote l’auteur de l’article, le conquérant nusulman, conformément à ses pratiques de l’époque, comme rappelé plus haut, et comme  cela s’est passé en Espagne [l’Andalousie], permettaient, aux gens du Livre de pratiquer leur religion contre paiement d’un impôt spécifique, le dhimi, si bien que les populations locales s’accomodaient d’un occupant qui ne mettait pas à feu et à sang le pays, comme les chroniques, écrites plus tard, dans les abbayes carolingiennes, nous le laissaient entendre.”  - Op.cit., p.2. C’est aussi l’avis de l’historienne Jacqueline Caille et de ses collègues spécialistes du Languedoc, relatés plus loin en ces phrases: “Quant aux auteurs de la respectée “Histoire du Langudoc”, parue chez Privat, sous la direction de Philippe Wolf, ils pensent que «(les Francs), ces barbares venus du Nord, ne durent pas plaire beaucoup aux populations méridionales habitués à leur sort [leur convivialité avec les Arabo-Musulmans]. Ce qui explique peut-être la résistance rencontrée par Charles Martel au Siège de Narbonne» [en 759]…” – Ibid.  Ce que confirme l’archéo-histoire chronicale des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et moderne. Or, que dire, par ailleurs, de l’archéo-histoire urbanistique et socio-économique de ces vestiges?

         IV.2- L’archéo-histoire des vestiges urbanistiques et socio-économiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne:

         Parallèlement, l’archéo-histoire des vestiges urbanistiques et socio-économiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne est à  la fois discernable sous trois angles: urbanistique et socio-économique et socio-démographique. “Car un savoir [archéo-historique], avant d’être vrai ou faux, dirions-nous avec M. Foucault dans Universalis France, existe [est manifeste], c’est-à-dire qu’il distribue, selon des modalités historiques [vestiges urbanistiques ou socio-économiques sarrasins] (susceptibles de transformations), des positions subjectives [vision historique chrétienne], des régimes d’objets [monuments/ réalisations socio-économiques], des configurations conceptuelles [l’image polémique cléricale des Sarrasins], et informe des pratiques [économiques, socio-éducatives et socio-démographiques]. La formation archéologique [l’archéo-histoire] est en retrait par rapport à la disposition épistémologique: l’archéologie [archéo-histoire] décrit les conditions d’existence et de réalité du savoir, quand l’épistémologie en détermine les condition de vérité (ou de vérification). ” – Op.cit., p.2. D’où notamment:

a-     L’archéo-histoire des vestiges urbanistiques arabes en France médiévale et moderne:

        Certes, l’archéo-histoire des vestiges urbanistiques arabes en France médiévale et moderne ne manquerait pas de relever, malgré les dissimulations polémiques cléricales, les quiproquos et les escamotages théologico-politiques, maints exemples concrets de traces architecturales de cette présence séculaire des Arabo-Musulmans en France. Même négativement, on décèle, dans l’article du Net sur les Cévennes, plus d’une allusion toponymiques à ces vestiges arabes frappés officiellement d’interdit et d’opprobre cléricaux, tel que le révèle ce passage sur le Gévaudan: “Tout est langage. Ecoutons celui des châteaux au beau pays de Gévaudan [plateaux cristallin du Massif central, près de l’Antrac]. Il raconte et raconte encore, sans jamais se lasser, l’histoire [l’archéo-histoire] de chaque vallée et de ses hauts plateaux (…). Celle de la reconquête [chrétienne, non de la conquête sarrasine] sur les Wisigoths [d’Espagnols], les Sarrasins [les Arabo-Musulmans]…” -  Le Gévaudan et l’histoire de France à travers les Cévennes”, www.les.cevennes.free.fr, p.1. C’est ce que dément concrètement:

      + La muraille et le Château des Sarrasins entre Clermont et Royat :

       De la “Revue de l’art chrétien”, paru en1863, on pourrait décrypter l’archéo-histoire de l’antique muraille dites des Sarrasins, le Château des Sarrasins entre Clermont et Royat, dans la région de l’Auvergne. “Le voyageur qui voudra satisfaire ses goût archéologiques, y désigne-t-on, devra, en se rendant de Clermont [ch.-l. du département du Puy-de-Dôme et de la région d’Auvergne] à Royat [ch.-l. de cant. du Puy-de-Dôme, arr. Clermont-Ferrand], visiter quelques monuments [vestiges urbanistiques arabo-musulmans] que nous allons indiquer. L’antique muraille dite des Sarrasins est placée au milieu des jardins des Sables, et le peuple auvergnat, qui a gardé probablement un rude souvenir de l’invasion sarrasine, ne manque jamais d’attribuer aux Sarrasins [aux Arabo-Musulmans], si ce n’est à César [quiproquos identitaires chrétiens], tous les monuments portant un caractère d’antiquité qu’il ne peut comprendre [suspicion cléricale polémique]. Ce lien est désigné dans d’anciens titres sous le nom de Château des Sarrasins [des Arabo-Musulmans].” – www.france-pittoresque.com, p.1.

      + La Tour des Sarrasins dans le faubourg de Chamalière:

       De plus, la Tour des Sarrasins de l’église du bourg de Chamalière [comm. du Puy-de-Dôme, arr. près de Clermont-Ferrand] suscite la curiosité des archéologues, tel que le soutient l’article de la même revue:
     “Au milieu des magnifiques cultures maraîchères qui alimentent non seulement Clermont [anc. Capitale de l’Auvergne, ch.-l. du dép. du Puy-de-Dôme, d’où le pape Urbin II décida la Ier Croisade, en 1095], mais toute la partie montagneuse de l’Auvergne, s’élève une ancienne église ou chapelle. Sa façade, assez bien conservée, présente le caractère des édifices de transition du XIIe au XIIe siècle (…). A la suite des troubles de 1814, ce petit édifice a beaucoup perdu de son caractère pittoresque; on a cru devoir le fortifier. C’est du reste, le seul échantillon d’art militaire qui existe dans la division (…). On montrait encore, au XIXe  siècle, dans le village, les restes d’une tour carrée, appelée vulgairement [traditionnellement] Tour des Sarrasins; elle faisait partie, d’après les Mémoires de du Tillet, du château fortifié des comtes d’Auvergne, et plus tard des dauphins (…). Les archéologues s’arrêtent avec intérêt pour étudier l’église de Chamalière, qui, à travers ses constructions modernes, offre quelques détails curieux (…). Belleforest dit, en parlant des ruines qu’il a vues à Saint-Mart: «Ce prieuré de Saint-Mart porte face de grande antiquité, et faut que ce fût jadis quelque palais de seigneur [arabo-musulman], depuis converti en église, vu que les masures et reliques des bâtiments en font assez preuve ».” – Op.cit., p.1-3.

        + L’atrium de la Cathédrale de Narbonne transformé en mosquée:

        L’archéo-histoire des vestiges urbanistiques arabo-musulmans montre effectivement la cohabitation arabo-musulmane des gens du Livre en France médiévale et moderne. Selon J. Caille, le régime du protectorat musulman, aurait conduit au partage de la Cathédrale de Narbonne entre Chrétiens et Musulmans, par  transformation de l’atrium de la basilique de cette ville en mosquée (719-760). “De son côté, Jacqueline Caille, historienne de Narbonne, considère que (…) l’église de Narbonne [ch.-l. de l’Aude au pied des Corbières], y lit-on, a bénéficié des avantages du régime de protectorat réservé aux gens du Livre, que nous évoquions plus haut. Selon elle, il est vraisemblable que la Cathédrale dut être partagée entre Chrétiens et Musulmans, l’atrium de la basilique ayant, peut-être, été transformée en mosquée.” – “Septimanie Musulmane”, Op.cit, p.2. Quant aux vestiges socio-économiques arabo-musulmans, il faudrait se référer à:

        b- L’archéo-histoire des vestiges socio-économiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne:

       Concernant  l’archéo-histoire des vestiges socio-économiques arabo-musulmans en France médiévale et moderne, il est reconnaître la convivialité et l’esprit d’entreprise social et économique et démographique qui avait unifié les Sarrasins [les Arabo-Musulmans] gouvernants et les habitants gouvernées locaux, chrétiens ou non, durant leur installation en Septimanie, en temps de paix comme en temps de guerre contre le fanatisme aveugle de l’armée des Francs du Nord de Charles Martel. “Après la prise d’Avignon, indique l’auteur de l’article «Septimanie Musulmane», les Francs vinrent assiéger successivement Nîmes, Agde, Béziers où Musulmans, Wisigoths et descendants des Gallo-Romains luttèrent coude à coude contre les guerriers venus du Nord, comme à Nîmes au Château des Arènes, où les pierres noircies des arènes rappellent encore aujourd’hui [en 2008] les tentatives d’incendie faites par l’armée franque assiégeante (…). La deuxième hypothèse nous paraît plus logique car la brutalité de Charles Martel et de ses troupes [v. quiproquos paramilitaires sarrasins] semble accrue par le dépit de n’avoir pas pu prendre Narbonne, si bien qu’avant de remonter la vallée du Rhône, ils détruisirent Agde, Béziers, Maguelone et Nîmes qui leur avaient résisté, toutes populations confondues, tant leur réputation de férocité les avaient précédé.” – Op.cit., pp.1-2. Cela présuppose des vestiges socio-économiques et démographiques arabo-musulmans - projets sauvegardés, camouflés ou détruits,  dans ces  domaines.
 
       + La marine marchande dans le port de Maguelone en Septimanie:

        Contrairement à l’image discréditée tardive des Sarrasins (des Arabo-Musulmans), traités de vandales, d’idolâtres, de diaboliques et de brigands, prêchée par les clercs catholiques, les chroniqueurs et les troubadours chrétiens du XIIe et XIIIe siècles, on retrouve sous les décombres de l’archéo-histoire les vestiges des réalisations socio-économiques en France médiévale et moderne. “Certes, considère C. Lucken, cela est schématique (l’autre [le Musulman], au Moyen Âge, a aussi sa force de séduction [son image positive civilisatrice], comme comme le manifestent les pérégrinations chevaleresques [idéal d’un mode de vie moral et mondain] et autres voyages dans l’Autre Monde [le Monde musulman]: mais celui-ci [l’Arabo-Musulman] est toujours lié d’une manière ou d’une autre au monde infernal [l’image cléricale et polémique des Croisades]).” – Op.cit., p.10. Ainsi pourrait-on relever, les vestiges arabo-musulmans, concernant l’aménagement portuaire, dans l’article “Invasions des Wisigoths et des Arabes”:

       “La Septimanie (Narbonne) passe sous cette domination [des Arabo-Musulmans] en 719. Maguelone, en raison de sa position clef, devient Port Sarrasin [Musulman]. Les aménagements sont établis pour permettre aux navires d’accoster et de décharger leurs marchandises en toute sécurité [vestige arabo-musulman urbanistique portuaire]. Encore aujourd’hui [en 2008], le lieu dit «la Sarrazine» correspond au grau [chenal] où transitaient les bâtiments.” – Op.cit., p.1.

        + L’art de tapisserie introduit par les Sarrasins à Aubusson (la Creuse) en732:

         Archéo-historiquement, le journaliste Emmanuel Thévenon enregistre, parmi les vestiges socio-artisanaux arabo-musulmans en France médiévale et moderne, l’art de tapisserie introduit par les Sarrasins (les Arabo-Musulmans) à Aucusson (la Creuse) en 732. “Aubusson [ch.-l. d’arr. sur la Creuse, Ecole Nationale d’Arts décoratifs, Manufacture de tapisserie fondée par Colbert] (Creuse) est moins célèbre par son urbanisme – une curieuse petite ville toute en longueur au bord de la Creuse – que pour ses manifactures de tapisserie. La légende [tradition populaire] raconte que cet art y fut introduit par les Sarrazins en 732.  Fuyant Poitiers, ceux-ci, auraient trouvé refuge auprès du seigneur d’Aubusson.” – “Simple et austère”, www.diplomatie.gouv.fr, p.1.

         + Les Universités de Toulouse et de Montpellier doivent beaucoup aux Arabes:
          Dans le cadre des vestiges socio-éducatifs arabo-musulmans en France médiévale et moderne, l’archéo-histoire dévoilerait dans l’article “Histoire des Cévennes” que les Universités de Toulouse [XIe-XIe siècles] et de Montpellier [XIe siècle]  doivent beaucoup aux Arabo-Musulmans (aux Sarrasins) et aux Juifs, dans les études du droit, de la médecine et des lettres, comme celles de Bologne [XIIIe siècle] ou Salerne [XIe siècle] en Italie. “A la croisade même [1095], y dénote-t-on, les Français du Nord [Francs] remarquent la bravoure et le brillant des Méridionaux, mais aussi leur légèreté et leur sceptimisme [vestiges socio-éducatifs arabo-musulmans]. Par contre, bien avant la constitution régulière des universités de Toulouse et de Montpellier, les études sont florissantes, surtout le droit et la médecine, en second lieu les lettres.” – Op.cit., p.6.

          + Une souche démographique de Musulmans entre Poitiers et Tours:

          Tant du point de vue psycho-sociologique et que du point de vue démographique, l’archéo-histoire des vestiges arabo-musulmans en France médiévale et moderne manifeste, lors de la première Croisade, une différence spécifique entre les Français du Nord les Méridionaux du Sud. “Par opposition encore à la France du Nord, relève-t-on dans le même article, la civilisation toulousaine [la Septimanie Arab-Musulmane] est laïque [anti-cléricale]. L’Eglise a cependant, ici comme ailleurs, joué son rôle; dans le chaos [théologico-politique] du haut Moyen Âge, elle a été la seule armature [référence] du pays (…). A la Croisade même (1095), les Français du Nord remarquent la bravoure et le brillant [l’audace et l’intellectualisme] des Méridionaux, mais aussi leur légèreté [leur vivacité] et leur scepticisme [leur anti-claricalisme arabo-musulman].” – Op.cit., Ibid.  Par ailleurs, la survivance d’une souche démographique arabo-musulmane (sarrasine), autour du site de la bataille de Poitiers [732] est également évoquée dans l’article “Septimanie Musulmane”, cité ci-dessus.

     “Cette armée [d’Abd-el Rahmân al-Ghafiqi] se dirigea (…) vers le seuil du Poitou [anc. prov. de France, ayant pour cap. Poitiers], où contrairement à l’image d’Epinal traditionnelle, Charles Martel n’arrêta pas vraiment les «Arabes» à Poitiers [732], mais renvoya vers le Sud et la Septimanie [Narbonne] des guerriers musulmans, chargés de butin, qui n’étaient sans doute pas nombreux. Les Francs semblent d’ailleurs avoir été si peu sûrs d’eux qu’ils se retirèrent, semble-t-il, aussitôt au Nord de la Loire… La légende [la tradition populaire] veut qu’un certain nombre de Musulmans – blessés ou déserteurs – soient restés aux alentours du site de la bataille et aient fait souche [socio-démographique] dans le pays entre Poitiers [anc. cap. du Poitou, ch.-l. du dép. de la Vienne] et Tours [ch.-l. du département de l’Indre-en-Loire, cap. de la Touraine], où certains villages garderaient des traces [vestiges arabo-musulmans] de cette installation… Les Musulmans [les Sarrasins], après cette expédition, semblent avoir renoncé à leurs projets sur l’Aquitaine [prov. française, ayant pour cap. Poitiers, puis Bordeau] pour conforter leur installation en Septimanie [Narbonne].” – www.occitania.fr, p.1.

      Du fait, l’archéo-histoire des vestiges socio-économiques et socio-démographiques indique qu’il existe effectivement au-delà de l’image d’Epinal négative (polémique) chrétienne des Sarrasins (des Arabo-Musulmans), une autre concrète et positive des réalisations économiques, socio-éducatives et socio-démographiques encore vivaces de la conquête arabo-musulmane, en France médiévale et moderne, en 2008.

       En conclusion, l’archéo-histoire, prouve qu’au-delà de l’image arabo-musulmane des quiproquos et des contrevérités polémiques cléricales, chronicales et mytho-littéraires des Croisades, il y a bien une image positive et concrète des vestiges arabo-musulmans (des Sarrasins) en France médiévale et moderne, voilée par l’enseignement national clérical  et mytho-littéraire occidental sécularisé. C’est ce que dévoilent encore les oeuvres critiques des historiens N. Daniel, D. Iogna-Prat et J. Tolan. “Les trois (ou quatres) ouvrages de N. Daniel, D. Iogna-Prat et J. Tolan, explicite C. Lucken, invite toutefois le lecteur non pas à condamner simplement une période qui serait heureusement révolue [v.en apparence] (ce qui reviendrait à diaboliser le Moyen Âge [chrétien anti-musulman], comme l’autre [l’envers] d’une modernité compréhensive [esclave du passé]), mais plutôt à en sortir, c’est-à-dire comprendre ce qui a pu fonder la représentation des autres [des Arabo-musulmans, etc.] dans la société chrétienne occidentale et à en retrouver du même coup l’héritage [v.les vestiges arabo-musulmans], plus ou moins dissimulé au sein même de la société contemporaine [v. la France médiévale et moderne]. Celui-ci continue en effet à se faire sentir aussi bien dans les phénomènes d’exclusion que dans la manière d’appréhender les question identitaires [les Sarrasins, etc.]: qu’il s’agisse de prôner un repli nationaliste ou religieux, ou de revendiquer les respect de valeurs (apparemment) universelles [v. les Croisades] s’autorisant d’une raison commune à l’humanité dont les autres seraient dépourvus.” – “Les Sarrasins ou la malédiction de l’autre”, Op.cit., p.10.

                                                                       Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED      

      
        

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