domingo, 19 de agosto de 2012

Des mémoires témoins du XXe siècle : espoirs déçus


DES MÉMOIRES TÉMOINS DU XXe SIÈCLE :
ESPOIRS DÉçUS ET DÉFIS A RELEVER

       "Les mémoires, selon Encyclopédie Wikipedia, sont un genre littéraire au croisement de l’autobiographie, de l’histoire et du journal intime ]v. espoirs déçus et défis à relever[. Ils sont constitués de notes prises sur le vif, de pièces historiques (extraits de journaux, témoignages, correspondance…), de récits rétrospectifs en prose dans lesquels l’auteur assume son propre récit et prétend restituer la vérité des événements vécus (…). Dans les mémoires, l’auteur raconte sa propre vie mais en axant son récit sur des faits historiques ]v. XXe siècle [ auxquels il a assisté en qualité de témoin ou pris part en tant qu’acteur. "- www.fr.wikipedia.org, p.1.
        Dans ce cadre, observons la portée "des mémoires témoins du XXe siècle : espoirs déçus et défis à relever", chez des mémorialistes : hommes de lettres, hommes d’Etat, personnalité anonyme en raison de leur vie édifiante. "L’histoire durant le siècle qui vient de s’achever ]XXe siècle[ , lit-on dans l’appel à projet de DRAC Rhône-Alpes, a été marquée  par plusieurs grands conflits encore très présents dans le quotidien, notamment par leur dimension dramatique (événements tragiques, actes d’héroïsme, mémoires de perte.) Par delà la dimension commémorative, on s’efforcera de valoriser ce qui fait sens aujourd’hui à travers le traitement ]des mémoires témoins[ de ces événements conflictuels." - "A à PROJET : MEMOIRES DU XXe SIECLE EN REGION RÔNE-ALPES", www.culture.gouv.fr, p.1.
       Cela se verra à travers : I) Le devoir de mémoires témoins du XXe siècle, II) Les guerres, les génocides et la paix mémoires témoins du XXe siècle, III) Les hommes de lettres, d’Etat et anonymes et les mémoire témoins du XXe siècle, IV) Les procès, la vie concentrationnaire et carcérale et les mémoires témoins du XXe siècle, V) Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle.

       I- Le devoir de mémoires témoins du XXe siècle :

       En effet, le devoir de mémoire semble être la motivation profonde qui anime la plume des auteurs de mémoires témoins du XXe siècle dont nous aurons à parler ici. "Il n’est plus question, depuis les années quatre-vingt, " écrit Henry Rousso, que  du «devoir de mémoire». L’expression s’est répandue à proportion de son manque d’acception définie. Affirmation flottante qu’il est nécessaire de ne pas oublier, elle ne dit rien de ce dont il faut se souvenir ; elle postule avec une fraîche naïveté que le souvenir est un donné et non pas un construit sans cesse remodelé, taillé, selon les nécessités politiques et civiques d’une société, dans la masse des oublis, transferts, refoulés et forclusions. " - "Le syndrome de Vichy, 1945-198…", in «l’Essai» de Eric Vigne, Paris, Ed. qdpf, 1997, p.106.
     C’est ce qui émane à notre regard de : «Journal de Anne Frank» (1950) d’Anne Frank (Allemagne), «LE COURAGE DANS LA POLITIQUE» (1955)  de John F. Kennedy (USA), «L’aveu» (1968) d’Artur London (Tchécoslovaquie), «Papillon» (1969) de Henri Charrière (Venezuela), «Souvenirs littéraires» (1968) de Léon Daudet (France), «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» (1979) de Katia Rubinstein (Tunisie) et «L’esprit frappeur : CARNETS 1940/ 1973» de Georges Henein (Egypte). D’ailleurs, cela s’explique au dire de H. Rousso : "Le «devoir de mémoire», celui de rappeler aux exagérations ce que fut le cataclysme fasciste et nazi, conduit en réalité très souvent à une mythification (…). Au point que Primo Levi s’interrogeait (…) sur le devoir de vérité, différent du devoir de mémoire ]témoin[." – Op.cit., pp.106-107.              

     II- Les guerres, les génocides et la paix dans les mémoires  témoins du XXe siècle :
        
     En fait, c’est dès les années 1980 que commencent à se manifester, en France, selon H. Rousso, les mémoires témoins des guerres, des génocides et de la paix au XXe siècle. "C’est des années quatre-vingt que date, écrit-il, dans le discours politique et mémoriel français, la substitution d’Auschwitz, camp d’extermination des déportés raciaux juifs et tziganes, à Buchenwald, camp de concentration pour les déportés politiques (…). Un génocide dont, par ailleurs, on discute l’unicité ]UE [à l’heure où se produisent des génocides au Biafra puis au Cambodge ]v. en Palestine[, à l’heure où l’on commence à dénombrer les millions de victimes du stalinisme et du maoïsme ]v. sionisme[– victimes, il est vrai, conduites à la mort selon des critères autres que raciaux." – Op.cit., pp.103-104. En relatent les traces notamment :

      1- Les guerres, les génocides et la paix mémoires témoins du XXe siècle dans le «Journal d’Anne Frank», Paris, Ed. Calmann Lévy, 1950, de Anne Frank (1921-1945) :
             
       Certes, les guerres, les génocides et la paix dans les mémoires témoins du XXe siècle se répercutent pathétiquement à travers cette conclusion d’Ernest Schnabel, le biographe d’A. Frank, à cet égard : "Miep et Elli me disent qu’elles n’ont pas lu les papiers d’Anne Frank en 1944… Elles n’ont fait que les feuilleter et, voyant qu’ils appartenaient à Anne, elles les enfermèrent dans le coffre-fort. C’est ainsi que cette voix nous a été conservée (…). La voix survit seule aux cris des assassins ]nazis[ et domine les voix du temps ]XXe siècle[." – «SUR LES TRACES d’Anne Frank», Paris, Ed. Albin Michel, 1958, p.202. On lit dans ces mémoires édifiantes d’une personnalité anonyme plus précisément :

        + "Aujourd’hui] Vendredi 9 octobre 1942[, je n’ai pas que des nouvelles déprimantes à t’annoncer ]à Kitty, sa correspondante fictive[. Beaucoup de nos mais juifs sont petit à petit embarqués par la Gestapo, qui ne les ménage pas, loin de là ; ils sont transportés dans des fourgons à bétail à Westerbork, au grand camp pour les juifs dans la Drente Westerbork doit être un cauchemar (…). Nous n’ignorons pas que ces pauvres gens seront massacrés. La radio anglaise parle de chambre à gaz (…). Les Allemands sont dingues en punition". (pp.59-60).

       2- Les guerres, les génocides et la paix mémoires témoins du XXe siècle dans Les «Souvenirs littéraires» de Léon Daudet, Paris, Ed. Bernard Grasset, 1968, (1867-1942) :

       Dans la préface de «Souvenirs littéraires» de Léon Daudet affirme ouvertement : "C’est de ce siècle que sort Léon Daudet. Parmi toutes les figures de l’inoubliable auteur du Voyage de Shakespeare, c’est celle de mémorialiste qui nous retient aujourd’hui." (p.). L. Daudet préfigure ces méfaits du XXe siècle dans souvenirs d’homme de lettres face aux massacres de la Ie et IIe guerres mondiales en France, ainsi :

        + "Il paraissait, bon an mal an, avant la guerre ]1914-1918[, une trentaine de romans intéressants et d’une petite ou grande originalité. Pendant la guerre – où ont été fauchés ]génocide[, hélas ! tant de jeunes et vigoureux talents ! -, puis depuis la guerre ]l’entre-deux-guerre : 1918-1939    [ ont paru de nombreux ouvrages, traitant de la tragique épreuve, directement ou indirectement, et ajoutant ainsi une littérature à une littérature." (p.378).

       ]EN VISIONNAIRE, IL PRESAGEAIT DU GENOCIDE ETHNIQUE EN BOSNIE - HEZEGOVINE : 1992-1996 :

       + "Il ]Alphonse Daudet[ : 1840-1897[ prenait sous la lampe un numéro de la «Revue des Deux Mondes», ajustait son lorgnon et regardait le titre avec une moue familière : «Parbleu : la Bosnie et l’Herzégovine ! Avez-vous remarqué ]à Charcot : 1825-1893[ la quantité d’études sur la Bosnie et l’Herzégovine qui paraissent dans la «Revue des Deux Mondes»? " (p.111).

       3- Les guerres, les génocides et la paix mémoires témoins du XXe siècle dans «L’aveu» d’Artur London (1915-1986), Paris, Ed. Bernard Gallimard, 1968 :

       Comme ce fut le cas d’Artur London, les guerres, les génocides et la paix constituent la substance moelle de ses mémoires témoins du XXe siècle, dans «L’aveu», durant la guerre civile d’Espagne, la résistance contre les nazis en France, pendant la IIe guerre, et la purge stalinienne, dont il fut victime, en Tchécoslovaquie (1951-1956). "Quant aux rescapés de cette sombre période, indiquent Paul Ricoeur et Michel de Certeau, ils ressentent l’urgence, celle de témoigner, de livrer leur mémoire aux générations futures par tous les moyens mis à leur disposition (…). D’où la fonction de ceux qui vont encadrer ces mémoires." - "Paul Ricoeur, Michel de Certeau et l’Histoire : entre le dire et le faire", www.elec.enc.sorbonne.fr, p.8. Ce qui ressort de cet extrait de «L’aveu» d’A. London :

      + "Je ]A. London[ dans la cour de la sinistre prison médiévale de Poissy, en septembre 1943 ]la guerre[, parmi quatre-vingts autres détenus politiques, tous condamnés à des peines très lourdes. Des détachements de police vichyste et allemande, armés jusqu’aux dents, attendaient que la direction de la prison nous remette entre leurs mains. Généralement, c’est ainsi que l’on agissait pour les convois d’otages que l’on emmenait fusiller ]génocide[." (p.164).

       ]LORS DE LA PURGE STALINIENNE EN EUROPE DE L’EST : 1951-1956 [ :
      + "Qui aurait pu penser, s’interrogea-t-il, qu’en Tchécoslovaquie ]1932[, pays de vieille civilisation, de traditions démocratiques, on irait plus loin encore qu’en Hongrie, en Pologne ]1956[, en Roumanie ]1955[ : onze condamnations à mort ! Trois à perpétuité ]génocide[!  "(p.432).

      4- Les guerres, les génocides et la paix mémoires témoins du XXe siècle dans «Papillon» d’Henri Charrière (1906-1973), Paris, Ed. Robert Laffont, 1969 :

      On relève dans «Wikipedia» cet élargissement des mémoires à ceux des personnes anonymes en raison de leur vie exemplaire, comme ici celle de l’ex- bagnard franco-vénézuélien Henri Charrière : "Régulièrement, des personnalités anonymes entreprennent d’écrire leurs mémoires en raison de vie édifiante…" – Op.cit., p.3. Quant aux guerres, aux génocides et à la paix mémoires témoins du XXe siècle dans «Papillon» d’Henri Charrière, on relève dans la préface de Jean-Pierre Castelnau cette remarque génocidaire : "C’est suffisant. Car Charrière n’a pas voulu écrire un livre d’historien (…), ce qui apparaît comme l’extraordinaire épopée d’un homme qui n’accepte pas  ce  qui peut y avoir de démesuré " à l’excès entre la compréhensible défense d’une société contre ses truands et une répression à proprement parler indigne d’une nation civilisée." (p.11). Charrière en dit dans son récit mémoriel :    

     + "Je foule l’ignorance du peuple français, son manque d’intérêt ou de curiosité pour savoir où vont et comment sont traitées les cargaisons qui tous les deux ans partent de Saint-Martin-de-Ré (…). Je foule qu’aucun organisme ou association n’interroge jamais les responsable de ce système pour leur demander comment et pourquoi dan le chemin de la pourriture disparaît chaque deux ans, quatre-vingts pour cent de sa population.  Je foule les bulletins de décès de la médecine officielle : suicides, misère physiologique, mort par sous-alimentation continue, scorbut, tuberculose, folie furieuse, gâtisme (…).  
       Mon voisin de gauche s’est suicidé. C’est ce que je comprends. Ils l’emportent. La porte se ferme. Le règlement a été strictement accompli puisque la porte a été ouverte et fermée en présence d’une «autorité supérieure», le chef de la Réclusion dont j’ai reconnu la voix. C’est le cinquième qui disparaît autour de moi en dix semaines ]génocides[." (p.253).

       5- Les guerres, les génocides et la paix mémoires témoins du XXe siècle dans «L’esprit frappeur : CARNETS 1914/ 1973» de Georges Henein (1906-1973), Paris, Ed. Encre, 1980 :

      Au sujet des guerres, des génocides et de la paix mémoires témoins du XXe siècle dans «L’esprit frappeur : CARNETS 1914/ 1973» de Georges Henein adresse une mise en garde présente et future contre les survivances néfastes, les rêves déçus et les défis à relever de notre temps. En ce sens, P. Ricoeur " et M. de Certeau assertent : Et une histoire, replacée par la mémoire dans le mouvement dialectique de la rétrospection et du projet, ne peut plus séparer la vérité de la fidélité qui s’attache en dernière analyse aux promesses non tenues du passé ]du XXe siècle [." – Op.cit., p.10. G. Henein y prône en l’occurrence :

      + "Il est pénible mais nécessaire de se convaincre que le nazisme n’a subi en 1945 qu’une défaite trompeuse. On n’assourdit pas l’univers durant plus de dix ans sans que l’air, après la chute du tyran, ne demeure pour longtemps saturé de toxines ]guerres, génocides et paix déçue[." (p.99).   

       ]IL EN ILLUSTRE LA RÉALITÉ PAR LES FAITS MARQUANTS DU XXe siÈcle [:   

       + "Le grand feuilleton de l’époque contemporaine, c’est la Révolution (…). Toute conscience ardente est ennemie de mémoire critique (…).  Le monologue révolutionnaire ignore les interruptions, les parties perdues, les espoirs piétinés – scories d’un rêve trop grand pour une seule vie. Cronstadt ]mutinerie des marins réprimée par l’ex-URSS : 1917-1921 [, la guerre d’Espagne ]1936-1939 [, le Front populaire ]de la gauche en France : 1936-1938[, les procès de Moscou ]1932-1936[, Budapest ]1956[ : autant de plaques ]de génocides[ vites décrochées des wagons, tandis que le train poursuit son aventure. Des voyageurs sont descendus, amers et meurtris, maudissant le paysage. Aux stations suivantes, ils sont remplacés par des passagers au regard intact ]sans mémoire[." (p.203). 
         
        III- Les hommes de lettres, d’Etat et anonymes et les mémoire témoins du XXe siècle :
      Une diversité d’auteurs de mémoires témoins du XXe siècle se révèle, allant des hommes de lettres, aux anonymes édifiants en passant par les hommes d’Etat en général. "Dans ce domaine, souligne Jean Bugarel, nous trouvons des exemples à toutes les époques et les auteurs de ces textes ne sont pas toujours des «écrivains» au sens professionnel du terme. Cela va des «livres de raison», aux «journaux personnels» (…), mais aussi aux chroniques des événements locaux" ou nationaux, jusqu’aux «mémoires» parfaitement rédigés et organisés, véritables monuments littéraires et qui souvent servent de sources pour les romanciers, comme par exemple les Mémoires du Cardinal de Retz ]1613-1679[ou ceux de Saint Simon ]1675-1755[. "- "Les différents sens du mot histoire", in «L’Histoire – 2, l’écriture de l’histoire», Paris, Ed. Marketing, 1980, p.224. Cela s’illustre parfaitement ici à travers les mêmes auteurs cités plus haut, dans :

       1- Les hommes de lettres et les mémoires témoins du XXe siècle :

        En vérité, hommes et femmes de lettres rédigent leurs mémoires témoins de leur temps. J. Bugarel avance à ce sujet : "Cette forme de littérature est apparemment de plus en plus abondante (…). "Cela va des chefs d’Etat aux gibiers de potence en passant par toutes les étoiles plus ou moins fugitives de tous les mondes (littéraires ]hommes de lettres[, sportifs, etc.) et même du «demi-monde». – Op.cit., p.225. Cela est perceptible notamment dans :

      A- Les hommes de lettres et les mémoires témoins du XXe siècle,  dans  «Souvenirs littéraires» de Léon Daudet (186è-1942), Paris, Ed. Bernard Grasset, 1968 :
    
      "Que désirait Léon Daudet, s’interroge Kléber Haedens dans la préface, quand il commençait à écrire ses Souvenirs ? Simplement, dit-il, fixer les physionomies de quelques grandes personnalités littéraires, politiques et scientifiques, telles qu’elles lui étaient apparues dans sa très heureuse enfance et sa jeunesse." (p.9). L. Daudet lui fait écho dans un passage des «Souvenirs littéraires» en affirmant avec minutie :

      + "J’écris ces «Mémoires» en pleine vie, ainsi que du fond du tombeau. Je ne veux ni flatter ni dénigrer. Peu me chaut de plaire ou de déplaire. Il ne manquait à cette poétesse expansive et raffinée ]George Sand : 1804-1876[, pour toucher tellement les cœur, que le renoncement à elle-même, que de ne plus interposer son image entre l’univers et la conscience qu’elle en prend (p.307). "

      ]IL AJOUTE À PROPOS DES HOMMES DE LETTRES DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES MONDIALES : 1918-1939[ :

        + "Voici une corbeille de personnages divers, quelques-uns importants, d’autres moins, qui sont autant de touches de couleurs dans le tableau artistique et littéraire de l’entre-deux-guerres. Morts ou vifs, ils contribuent à la perspective (…). Et si je glisse sur Rostand ]1868-1918[, mauvais écrivain, dont la pauvre ingéniosité, faussement héroïque, et le boursouflement lyrique sont d’ailleurs heureusement taris, si j’insiste à peine sur la métrique chronique, hideusement symétrique, d’Henri Régnier ]1864-1936[, le pendu constipé, vous comprenez bien que c’est par pure courtoisie. Il est à la portée de tout phasique de faire barboter des réminiscences romantiques ]XIXe siècle[ dans le jargon contemporain ]du XXe siècle  ". [(p.189, 214).  

       B- Les hommes de lettres et les mémoires témoins du XXe siècle,  dans «L’esprit frappeur : CARNETS 1914/ 1973» de Georges Henein (1906-1973), Paris, Ed. Encre, 1980 :

       Dès l’introduction de «L’esprit frappeur : CARNETS 1914/ 1973» signée le Caire, 1958, Georges Henein stipule d’emblée : "De si loin que l’on revienne, ce n’est jamais que de soi-même. Un journal est parfois nécessaire pour dire qui l’on a cessé d’être." (p.7). Des hommes de lettres et des mémoires témoins du XXe siècle, il dénonce en particulier l’inanité en clamant :

        + "G.H. ne portait aucun masque. Son visage se dérobait à la lumière crue. Que cette époque est riche de personnages à la fois typés et insaisissables ]hommes de lettres[ (…) ! Le grand écrivain est fuyant. Vous êtes en avance, il est en retard. En retard de deux millénaires ]XXe siècle[ (…). La vérité, c’est que les hommes ont plein la bouche de leur histoire, qu’ils geignent sur le passé quand le présent défie leur mémoire, hélas, que l’extase d’une sensation prénatale ou d’une  fête intemporelle ne peuvent guère interrompre le déferlement de sang qu’on appelle existence. "(pp.219-221). 

]     CONCERNANT LES HOMMES DE LETTRES DU XXe siècle , G. HENEIN DÉNONCE AVEC IRONIE[ :

        + "Tout le monde y passe. Chacun en prend pour ses prétentions à la vérité : Mauriac ]1885-1970 [, Aragon ]1897-1982, et sa Triolette  ]1996-1970[, Sartre  ]1905-1980[,  (que Céline n’appelle jamais autrement que Tartre),  Minou Drouet ]1955[, les Tartares  ]déportés par Staline : 1944-1945[, Truman ]1884-1972[, Montherlant ]1896-1972[, et j’en oublie des dizaines (…). Chose étrange, Céline ]1894-1961[, me fait songer à Bossuet ]1627-1704[ (…). Je n’hésite pas à tenir Céline pour le Bossuet de la voierie contemporaine ]XXe siècle[." (p.128).  

       2- Les hommes d’Etat  et les mémoires témoins du XXe siècle :

       Dans son allocution, Régis Debré, président du jury du livre politique 2008, affirme : "Un présent excitant, mais sans traces ni lendemain. Ceux qui l’ont faite, l’histoire, nous ont légué, et ce n’est pas un hasard, des Mémoires d’Etat – pensons à Joinville, à Sully, à Richelieu, à Louis XIV, à Guizot, à Thiers, tous historiens ou mémorialistes. Et ceux qui ont fait la République furent aussi des lettrés passés de la bibliothèque au forum, Saint-Just, Lamartine, Clemenceau, Jaurès, Blum, Mitterrand." - "LA JOURNÉE DU LIVRE POLITIQUE", www.assemblee-nationale.fr, p.1. Nous nous reporterons en cela à : «LE COURAGE DANS LA POLITIQUE» (1955)  de John F. Kennedy (USA) et «L’aveu» (1968) d’Artur London (Tchécoslovaquie) :

       A- Les hommes d’Etat et les mémoires témoins du XXe siècle,  dans «LE COURAGE DANS LA POLITIQUE» (1955)  de John F. Kennedy (1906-1973), Traduction Yvonne Guilloux, Paris, Ed. Séquoia, 1980 :

       Le règne de l’individu universel est, selon Luc Ferry et Alain Renaut, de redonner sens au sujet, à la raison et à l’éthique qui régissent son existence au XXème siècle. ״ Comment comprendre la présence conjointe, dans notre univers intellectuel, se demandent-ils, d’une condamnation de la subjectivité fondatrice, comme racine lointaine de l’asservissement totalitaire ou technocratique, et le recours, pour décrire et dénoncer cet asservissement, à une certaine idée de l’être humain comme celui auquel, se trouve refusé toute possibilité (et donc tout droit) d’être le fondement de ses propres pensées et de ses propres actes, d’être un sujet et non point un objet, support chosifié d’une manipulation infinie ?״ – ״ L’idéologie allemande Homo Aequalis II. France-Allemagne et retour, 1991״ de Louis Dumont, l’Essai, Op.cit., pp.125-126. C’est ce à quoi s’affronte J.-F. Kennedy dans «LE COURAGE DANS LA POLITIQUE» :

      + ״ En 1955, écrit John William Ward, lorsque Harper and Brothers publiaient « Le courage dans la politique », John F. Kennedy était « Jack » Kennedy, jeune sénateur de l’Etat du Massachusetts. Si l’auteur n’avait poursuivi sa carrière jusqu’à la présidence des Etats-Unis et surtout, s’il n’avait pas été assassiné à Dallas avant d’avoir pu faire jouer, dans l’exercice de ses fonctions, toute la passion qu’il avait apportée à la présidence, « Le courage dans la politique » « Le courage dans la politique » ne serait guère qu’un livre intelligent et intéressant dont on se souviendrait peut-être, mais sans que ce souvenir soit chargé de sentiments intenses qu’il suscite aujourd’hui. ״ – « AUTEURS AMERICAINS CONNUS ET MECONNUS, NOUVLLES PERSECTIVES » de Hennig Kohen, Montrouge, Ed. Nouveaux Horizons, 1976,
p.418. On pourrait en citer à titre d’exemples :
       [LORSQU’IL MENTIONNE LE COURAGE POLITIQUE D’HOMMES D’ÉTAT AMÉRICAINS PASSSÉS ET CONTEMPORAINS] :

      + ״ Les héros de Kennedy, ajoute W. Ward, ont, bien entendu leurs propres critères, dont la plupart ont leur valeur et sont universellement reconnus. Edmond G. Ross, du Kansas, déserte, pendant la Reconstruction, l’aile extrémiste du partie Républicain parce que celle-ci essaie de faire destituer le résident Andrew Johnson [1808-1875], par le Congrès (…).  Il défendit fermement ses positions au nom de sa foi en la doctrine de la séparation des pouvoirs, instituée par la Constitution, car il était convaincu que (…) le pouvoir exécutif deviendrait  le jouet des caprices du Congrès et que l’équilibre du système défini dans la Constitution par les pères fondateurs serait détruit. ״ – Op.cit., pp.424-425. Ou bien  dans :

      + ״ Décrivant l’opposition du sénateur libéral mais isolationniste du Nebraska, George W. Norris, remarque W. Ward, à l’engagement international [à la SDN :1919] de Woodrow Wilson [1856-1924], Kennedy note : «Qu’importe, aujourd’hui, de savoir si Norris avait raison ou tort. Ce qui compte, c’est le courage avec lequel il a soutenu ses convictions.» ״ – Ibid. Ou encore:

     + ״ Robert Alonzo Taft, (…), rapporte Ward, sénateur conservateur de l’Ohio, fit un geste  de provocation gratuite pour attaquer la légalité des procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis [1939-1945]. Rien ne justifiait cette prise de position. Ce faisant, Taft compromettait les chances qu’il avait d’être nommé candidat à la présidence par son parti, ambition suprême de sa vie politique .״ – Ibid., p.25.

     Pour en résumer la portée de témoignage mémorielle du XXe siècle , Ward conclut : ״ Surgie des ombres de la mort [1917-1963], la personnalité de Kennedy revit et s’exalte dans la mémoire, le cœur et l’esprit de ses concitoyens. Elle a pris la valeur d’un symbole, elle incarne l’idéal, les vœux et les aspirations que les Américains souhaitent pour leur pays et pour eux-mêmes. ״ – Op.cit., p.417.

    B- Les hommes d’Etat et les mémoires témoins du XXe siècle,  dans «L’AVEU»  d’Artur London (1915-1986), Paris, Ed. G, 1968 :

   A propos des hommes d’Etat  et les mémoires témoins du XXe siècle,  dans les mémoires témoins du XXe siècle,  dans «L’AVEU»   d’Artur London, il serait loisible d’évoquer avec Régis Debray cette réflexion d’André Malraux (1901-1976), tirée de la bouche de Garine, le héros de son roman  les «Conquérants»  (1928) : ״ «Quels ivres valent la peine d’être écrits, hormis les Mémoires ?», demandait Garine dans les Conquérants. On sait que les Mémoires d’hommes d’Etat ressemblent trop à des plaidoyers pro domo – il y a des exceptions, heureusement -, pour marquer durablement l’histoire littéraire, qui était jusqu’à il y a peu le moins précaire, le moins friable de nos héritages. Il faut choisir entre deux types de candidature : l’une au pouvoir immédiat et tangible, mais combien fugace, l’autre, à la longévité des imaginaires, qui fait les vraies emprises [v. procès].״ – Op.cit., p.3. Ce dont A. London, ex-Vice-ministre des Affaires étrangères tchécoslovaque, tombé et discrédit et réhabilité (1951-1956) témoigne pathétiquement dans ces extraits de «l’Aveu» :

     +  ״ Ossik – Osvald Zavodsky, le chef de la Sécurité d’État – est mon ami depuis la guerre d’Espagne et la Résistance en France [1936-1945] (…). Notre passé commun devrait être pourtant à ses yeux une garantie (…). Au ministère des Affaires étrangères, ma situation devient intenable .״ (p.15).

     [PUIS CE FUT SON ARRESTATION DANS UNE RUE DE LA CAPITALE] :

    + ״ Trois cents mètres plus loin [filé en voiture], au moment où je m’engage dans la ruelle qui longe le Palais Toscan, une des voitures me double, me fait une queue de poisson et, s’arrêtant piles, me barre la route. Six homes armés jaillissent des deux voitures, m’arrachent de mon siège, me passent les menottes et me jettent dans la première voiture qui part en trombe. J’exige de savoir qui sont ces hommes. On me bande les yeux. « Ferme-la ! Ne pose pas de questions ! Tu sauras assez tôt qui nous sommes ! »״ (p.26).

   [APRÈS LA MORT DE STALINE EN 1953, L’ÉTAU DE L’OPPRESSION SE DÉSSERT ET A. LONDON TENTE DE SE RÉABILITER] :

   + ״ «À Ceux de mes camarades qui disent : ‘Il aurait fallu tenir !’ je rappelle que j’étais entre les mains du Parti, accusé, jugé, condamné par lui… Dans de telles conditions, comment se battre si l’ennemi qui est devant vous est le Parti et les conseillers soviétiques et que toute ‘lutte est considérée comme une lutte contre le Parti et l’Union Soviétique’ ? (…).

     « Quelques mois après avoir écrit et transmis ces dernières pages, le discours prononcé par Khrouchtchev [1894-1971], en février 1956, au XXe Congrès du Parti de l’Union soviétique, confirmera le contenu de mon rapport (…). En octobre, la commission m’annonce que le Bureau politique statuera prochainement sur mon sort. ״ (pp.606-607).

    3- Les hommes et les femmes anonymes et les mémoires témoins du XXe siècle :
De ce qui est des hommes et des femmes anonymes et les mémoires témoins du XXe siècle, on relève dans Wikipedia : ״ L’expérience des camps de concentration a donné lieu à de nombreux témoignages (…). Régulièrement des personnalités anonymes entreprennent d’écrire leurs mémoires en raison de leur vie édifiante, de la singularité de leur profession [vie] passée, de leur ancienne appartenance à une organisation [incarcération injuste] criminelle …״ – Op.cit., p.2-3. C’est le cas dans: (1950) d’Anne Frank, «Papillon» (1969) de Henri Charrière (Venezuela), «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» (1979) de Katia Rubinstein (Tunisie).

   A- Les hommes et les femmes anonymes et les mémoires témoins du XXe siècle dans «Journal de Anne Frank» :

    Dans sa conclusion de sa biographie, Ernest Schnabel écrit à propos du «Journal de Anne Frank» d’A. Frank et de ses semblables, victimes des camps de concentration nazis (1939-1945) : Une entre des millions de voix qui se sont tues. Elle nous apprend comment des millions d’êtres ‘ont parlé, mangé, vécu’.
 La voix survit seule aux cris des assassins et domine les voix du temps [XXe siècle].״ – «Sur les traces d’Anne Frank », Op.cit., p.202. Par ailleurs, Daniel- Rops (1901 – 1965) notait dans la préface du livre : "Anne Frank n’en n’était pas encore à l’âge où, écrivant ]à 13 ans [ un journal, un adulte (surtout s’il est homme de lettres) pose devant la glace et pense à la postérité (…). Même des Allemands, même des nazis, elle parle sur un ton qui montre qu’elle n’avait point désespéré des hommes  ]du XXe siècle[ ." (pp.7 - 8). En est témoins les passages suivants de journal :

           + "Ma sœur Margot naquit en 1926 à Francfort-sur-le-Main ]en Allemagne [. Et moi, le 12 juin 1929. Etant juifs à 100%, nous émigrâmes en Hollande en 1933 (…). Bien sûr, la vie n’était pas sans émotions pour nous, puisque le restant de notre famille était encore aux prises avec les mesures hitlériennes contre les juifs. A la suite de la persécution de 1938, mes deux oncles maternels s’enfuirent, et arrivèrent sains et saufs aux Etats-Unis (…). Après 1940, notre bon temps allait rapidement prendre fin : la capitulation, et l’invasion des Allemands nous amenant la misère." (pp. 16-17).

           ]A. FRANK FAIT ENSUITE IRONIQUEMENT ŒUVRE DE PROPHETIE SUR LA DETRESSE DES VIVANTS ET DES MORTS DONT ELLE-MêME, EN 1945, DE LA SECONDE GUERRE DU XXe SIECLE [ :

        + "Des centaines d’avions survolent la Hollande pour bombarder et mettre en ruine les villes allemandes ; et chaque heure, des centaines d’hommes tombent en Russie et en Afrique du Nord ]v. Maroc, 1943[. Personnes n’est à l’abri, le globe entier est en guerre, et bien que les alliés gagnent du terrain, on n’en voit pas encore la fin (…). Nous sommes tellement égoïstes que nous nous permettons de parler de «l’après-guerre », en nous réjouissant de perspective de vêtements neufs et de souliers neufs, tandis que nous devrions économiser chaque sou pour sauver les gens en détresse après la guerre, ou du moins tout ce qui reste à sauver." (p.88). 

     B- Les hommes et les femmes anonymes et les mémoires témoins du XXe siècle dans «Papillon» de Henri Charrière :

       Parmi les hommes et les femmes anonymes et les mémoires témoins du XXe siècle, il y a Henri Charrière dans «Papillon». Jean-François Revel écrit à ce propos en post-face de ce mémorial d’ex-forçat anonyme : "Il semble doc que ce texte à la fois narratif et non documentaire, objectif et poétique, fait de mémoire ou d’imagination (car en l’espèce la différence importe peu) ne puisse réapparaître désormais que de façon sporadique, de loin en loin, en quelques livres aberrants, imprévisibles, hors l’histoire ]du XXe siècle [, impossibles à susciter, à prévoir." (pp.515-516). H. Charrière en restitue à propos de la barbarie inhumaine du monde carcéral notamment :

      + "J’examine la cellule où l’on m’a fait entrer. Jamais je n’aurais pu supposer, ni imaginer, qu’un pays comme le mien, la France, mère de la liberté dans le monde entier, terre qui a accouché des Droits de l’homme et du citoyen, puisse avoir, même en Guyane française, sur une île perdue dans l’Atlantique, grande comme un mouchoir de poche, une installation aussi barbarement répressive que la Réclusion de Saint-Joseph (…). Je pense immédiatement : « Ici, à la 234, va essayer de vivre sans devenir fou Charrière, dit Papillon, pour une peine de deux ans, soit sept cent trente jours. A lui de démentir le surnom de « mangeuse d’hommes » qu’a cette Réclusion." (p.242).

       ]CONDAMNE INJUSTEMENT AU BAGNE A VIE, IL EST LIBERE, 13 APRES, EN  A LA SUITE D’UN PUTCH SURVENU AU VENEZUELA EN 1944 :

    + "C’est à cause d’une révolution que je me trouve à la veille d’être libéré. Un coup d’Etat, moitié civile moitié militaire ]v.1948 [, a fait tombé le président de la République de son fauteuil, le général Angarita Medina, l’un des plus grands libéraux qu’a connu le Venezuela. Il était si bon, si démocrate qu’il n’a pas su ou voulu résister au coup d’Etat (…).Certainement que ce grand militaire démocrate n’était au courant de ce qui se passait à Elderado ]le bagne [.

    De toute façon, un mois après la Révolution, tous les officiers sont changés. Une enquête est ouverte sur la mort du « ronque »  par la « purge ». Le directeur et son beau-frère disparaissent pour être remplacés par un ancien diplomate - avocat.

      - Oui, Papillon, je vais vous mettre en liberté demain, mais je voudrais que vous emmeniez ce pauvre Picolino à qui vous intéressez (…). J’espère qu’avant cinq ans vous serez mon compatriote par une nationalisation qui vous donnera une nouvelle patrie. Que Dieu vous accompagne !" (pp.504-505).


      C- Les hommes et les femmes anonymes et les mémoires témoins du XXe siècle dans «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» de Katia Rubinstein :

     On lit sur la quatrième de couverture de «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» de Katia Rubinstein une autre empreinte des femmes anonymes et des mémoires témoins du XXe siècle relatant : "Tunis à l’époque coloniale ]1881-1956 [, vue par une petite fille du quartier du Port (…). Parallèlement pourtant, le fait colonial ]au XXe siècle [, et son cortège de misères, le puritanisme de son éducation lui inoculent le virus de la honte et de la culpabilité (…). Avec l’indépendance de la Tunisie, c’est l’émigration à Paris : confronté à la réalité, le mythe s’écroule et laisse brutalement l’adolescente déracinée face au néant (…). Un voyage poétique au Pays de la Mémoire où l’écriture, aux mains d’une fillette, redevient jeu et musique."  A cet égard K. Rubinstein évoque à travers des coupures de presse:

          ]SUR L’INDEPENCE DU MAGHREB :

      + "Le 1er Janvier 1952 PROCLAMATION OFFCIELLE DE LA LIBYE
          COMME ETAT INDEPENDANT ET SOUVERAIN." (p.129).

        "DECLARATION COMMUNE FRANCO - MAROCAINE
          PROCLAMANT L’INDEPENDANCE DANS L’INTERDEPENDANCE   
         ]1955-1956 [."

        "L’INDEPENDANCE DE LA TUNISIE PROCLAMEE ]1956 [." (p.255).

         ]SUR LE RESTE DU MONDE LIBRE:

     + "LE PACTE ATLANTIQUE ]1949 [.A ETE SIGNE HIER. M. Truman      
          ] 1884 -1972 [ affirme : « UNE TROISIEME GUERRE MONDIALE
          POURRA ÊTRE EVITEE GÂCE A CE TRAITE »." (p.23).

         "VIVE EMOTION A LONDRES.
    
          LE CHAH SIGNE LES DECRETS DE NATIONAZLISATION DES
          PETROLES IRANIENS ]1951[." (p.82).

         "L’EGYPTE DéNONCERAIT DANS UNE DIZAINE DE JOURS LE
         TRAITE DE 1936.

         L’ambassadeur des Etats-Unis en Egypte. La démarche américaine avait    
         pour but de tenter un nouvel effort afin de persuader le gouvernement  
         égyptien d’assouplir son attitude dans la question du contrôle de la
         navigation dans le canal de Suez ]1956 [." (pp.89-90).

        "BERLIN-EST SE REVOLTE CONTRE LE GOUVERNEMENT   
         COMMUNISTE.
        
         Les troupes soviétiques appuyées par des tanks interviennent contre les   
         Manifestants ]1948-1949 [." (p.150-151).

     IV- Les mouvements contestataires et leurs héros dans  les mémoire témoins du XXe siècle :  

        A considérer la quatrième de la couverture de «L’esprit frappeur : CARNETS 1940/ 1973» de Georges Henein, il y a lieu de commémorer les mouvements contestataires et leurs héros dans les mémoire témoins en tant qu’aventure du XXe siècle. « La mémoire, y relève-t-on, elle aussi, a ses marges jaunies, propices à tous les dépaysements. Dans cette frange baignée d’un jour incertain qui ni tout à fit l’aube, ni déjà le crépuscule, le passé garde une jeunesse médusante, le passé demeure un aventure." Cela nous amène à évoquer notamment les mouvements contestataires autour des héros comme Alfred Dreyfus (1859-1935), Nicola Sacco (1891-1921) et Bartolomeo Vanzetti (1888-1921), Julius Rosenber (1918-53) et Ethel Rosenberg (1915-1953) et Mai 1968, dans «L’aveu» (1968) d’Artur London, «Papillon» (1969) de Henri Charrière, «Souvenirs littéraires» (1968) de Léon Daudet, «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» (1979) de Katia Rubinstein et «L’esprit frappeur : CARNETS 1940/ 1973» de Georges Henein. Ainsi verra-t-on chronologiquement :

       A- Les mouvements contestataires et leurs  héros dans les mémoire témoins du XXe siècle autour d’Alfred Dreyfus dans «Souvenirs littéraires» de Léon Daudet : 
     
       Kléber Haedens écrivait dans la préface de «Souvenirs littéraires» de Léon Daudet à propos de l’implication dans le mouvement contestataire en France autour de l’affaire Dreyfus, en précisant : "Drumont, la France juive (1886), la fondation de la Libre Parole (1882), tout cela, bientôt compliqué par l’affaire Dreyfus, devait entraîner Léon Daudet dans un courant dont il mettrait longtemps à sortir (…). Dans Paris vécu (1930), Léon Daudet déclare avec fermeté qu’il s’est depuis longtemps détaché de l’antisémitisme." (12). On pourrait lire dans «Souvenirs littéraires» à ce sujet en corrélation avec Emile Zola (1840-1902) l’auteur de "J’accuse" dans l’Aurore (1898) et d’Edmond Goncourt (1822-1896) :

    + "Ayant besoin d’un patron, Zola choisit Claude Bernard et, à distance, cela est d’un joli comique (…). Dès ses débuts, il avait déifié la Vérité, l’avait campée, la plume à la main, entre le dépotoir et la morgue et n’entendait pas qu’on le contredît là-dessus (…). Capable de dissimulation, il détestait Edmond Goncourt, qui le lui rendait bien. Goncourt était (…) un aristo. Avant  « la France juive »   ] l’affaire Dreyfus [, il méprisait les juifs. Son horreur du parlementarisme était absolue. La démocratie e faisait positivement vomir." (p.54).

       Il s’agissait précisément, d’A. Dreyfus (1859-1935), capitaine français, qui fut condamné, en décembre 1894, au bagne (en Guyane, île du Diable), pour espionnage au profit de l’Allemagne. En 1896, le commandant Picquart accusa le commandant Esterhazy, qui fut acquitté. La famille Dreyfus mena campagne et Zola publia dans l’Aurore, en janvier 1898, une lettre ouverte au président de la République (« J’accuse ») et fut condamné à un an de prison ferme. Cela fit éclater l’Affaire Dreyfus. La France fut partagée en dreyfusards et antidreyfusards. En 1906, le jugement, reposant sur un faux dû au colonel Henry, fut cassé et Dreyfus réintégra l’armée. En 1930, on découvrit que le coupable était Esterhazy – « D.H.» 2003, Ed. Hachette, 2002, p.495.

        B- Les mouvements contestataires et leurs  héros dans les mémoire témoins du XXe siècle autour  de Sacco et Vanzetti dans  «L’aveu» d’Artur London :

        Historiquement, l’affaire Sacco et Vanzetti fut une affaire judiciaire américaine. Elle eut pour héros deux anarchistes, immigrés italiens, Nicola Sacco (1891-1927) et Bartolomeo Vanzetti (1888-1927), condamnés à mort pour meurtre en 1921 et exécutés en 1927 sans que leur culpabilité dans un hold-up fût prouvée. Le mouvement contestataire de soutien de leur cause recouvrit toute l’Europe – Op.cit., p.1434. Du fait, les mouvements contestataires et leurs  héros dans les mémoire témoins du XXe siècle s’articule ici autour de Sacco et Vanzetti tel qu’on le constate dans ce passage de «L’aveu» d’Artur London :

       + "Je me retourne vers ma propre enfance. Ma prise de conscience avait commencé avec l’affaire Sacco - Vanzetti, quand cramponné à la main de mon père, j’essayais de chanter, à l’unisson des centaines d’hommes et de femmes qui m’entouraient, l’ «Internationale » dont je commençais à connaître les paroles. On avait assassiné Sacco et Vanzetti malgré l’immense cri de protestation qui avait secoué le monde : ils étaient innocents ! " – Op.cit., pp. 367-368.

     C- Les mouvements contestataires et leurs héros dans les mémoire témoins du XXe siècle autour des Rosenberg dans «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» de Katia Rubinstein :

     Quant aux mouvements contestataires et leurs héros dans les mémoire témoins du XXe siècle autour des Rosenberg dans «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» de Katia Rubinstein, il serait nécessaire pour plus de clarté de rappeler l’affaire judiciaire américaine qui eut pour héros Julius Rosenberg (1918-1953) et sa femme Ethel Rosenberg (1915-1953) qui furent accusés d’avoir transmis des « secrets atomiques » aux soviétiques. Ils furent condamnés à mort par électrocution, sans preuves suffisantes, malgré un large contestation international de soutien pour leur cause – « D.H.», Op.cit., p.1417. Laconiquement, K. Rubinstein en rapporte la manchette suivante :

      + "LES ROSENBERG SONT EXECUTES" (p.150).
   
     D- Les mouvements contestataires et leurs héros dans les mémoire témoins du XXe siècle autour de mai 1968 dans «L’esprit frappeur : CARNETS 1940/ 1973» de Georges Henein :

      Pierre-Henri Simon écrit à propos du mouvement contestataire de Mai 1968 de façon exaltante : "Je pense que l’on voit mieux les choses en pensant que la contestation est un moyen nécessaire de la culture ; car que ferions-nous et que serions-nous sans la fonction critique qui nous apprend à distinguer le faux du vrai, le poison du remède, le conformisme sociologique de la transcendance spirituelle, et la sagesse pratique de Créon de l’héroïsme d’Antigone (…). Ce qui m’a touché, dans la révolte de la jeunesse en mai 1968 et ce qui m’en fait espérer un bien, ce n’est pas la violence doctrinaire de la contestation, mais ce qui l’animait sourdement dans les cœurs : un besoin de sympathie, une force d’amour, un goût de bonheur, un sentiment de justice." – « PARIER POUR l’HOMME », Paris, Ed. du Seuil, 1973, p.110. Ce à quoi semble faire écho G. Henein dans cet extrait de L’esprit frappeur : CARNETS 1940/ 1973» :

      + "MAI 1968
          DESOBEISSANCE…Aurore boréale dont on ne fera jamais un crépuscule (…).
          André Breton ]1896-1966[  n’a pas vécu le moment de délire partagé qu’il avait le plus attendu, ce mois de Mai, de 1968, où toutes les écoles étaient abolies, sauf celle d’un certain surréalisme. Le hasard pour ne fois maléfique, lui a joué un vilain tour de le faire mourir avant." (p.198).

        V- Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du  XXe siècle :

        Concernant les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle, P.-H. Simon remarque  avec dépit : "On ne saurait être persuadé plus que je le suis que tout ce que nous savons de plus certain de l’histoire est que son étoffe est tragique et non logique ; je ne prophétise pas que cette loi d’airain ne s’assouplira pas dans un avenir meilleur ]espoirs déçus [, mais je constate que le spectacle du temps présent ]XXe siècle le confirme : le socialisme, à peine s’est-il intégré dans une nation, accepte les règles du jeu de la volonté de puissance et la raison d’Etat ; et libération des peuples colonisés change les formes de l’inégalité et les modes de l’oppression plutôt qu’elle ne les supprime." - « PARIER POUR l’HOMME », Op.cit., pp.32-33. Dans cette perspective, les mémoires étudiées révèlent placidement et espoirs déçus et défis à relever du XXe siècle finissant.

            A- Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «Journal de Anne Frank» (1950) :

         L’implication des mémorialistes dans l’histoire de leur temps est, selon Wikipedia, est signe de leur engagement spirituel et politique : "La frontière devient floue entre journal, mémoires, souvenirs et récits autobiographiques. Certaines œuvres restent des mémoires de tradition. «Charles de Gaules (1890-1970) est l’auteur de « Mémoires de guerres » et de « Mémoires d’espoir », œuvres consciencieuses, ornées d’un grand style (…). Certains leaders spirituels et politiques, Gandhi ]1869-1948 [, Nehru ]1889-1964, Thomas Edward Lawrence ]1885-1930, Tenzin Gyatso (l’actuel Dalaï lama – né en 1935) ou Malcolm X ]1925-1965, ont laissé des autobiographies engagées." "Caractéristiques du genre", Op.cit., p.1. Sur les espoirs déçus du XXe siècle, citons notamment : 

        Du fait, les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «Journal de Anne Frank» s’articulent autour de Churchill ]1874-1965 [, et de Gandhi ]1869-1948 [, symboles de la libération des colonisés de la non-violence et de la paix dans le monde. Elle les évoque dans ce passage en 1943 :

      + "Pim s’attend au débarquement d’un jour à l’autre. Churchill a eu une pneumonie, dont il s’est rétabli lentement. Gandhi, le libérateur des Indes, fait la grève de la faim, une fois de plus." (p.92).

      B- Les espoirs déçus dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «LE COURAGE DANS LA POLITIQUE» de John F. Kennedy (1961) :

       Par ailleurs, les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «LE COURAGE DANS LA POLITIQUE» de John F. Kennedy s’articulent autour de la garantie de l’Etat de droit et de la liberté individuelle, tel que le résume John William Ward :
   
       + "L’intégrité du système politique tel qu’il est incarné dans la  Constitution, le respect de la suprématie du droit, la croyance en une supériorité de la loi qui transcende les vœux de la majorité passagère, voilà des bases estimables sur lesquelles peut se fonder une action, et bien des Américains se trouvent à l’aise sur ces bases (…). Répétons-le, le sujet que traite Kennedy, ce n’est pas la sagesse ou le bon droit dans l’action politique. C’est le courage qu’il faut pour agir." – Op.cit., p. 426.

    C- Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «Souvenirs littéraires» de Léon Daudet (1968) :

    De plus, les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «Souvenirs littéraires» de Léon Daudet s’articulent autour de la démocratie, le prix des denrées la vie cause d’une grande guerre et la lutte contre le crime organisé sévissant de par le monde. On y relève par exemple :  
       
      ]AU SUJET DE LA DEMOCRATIE ET DE SES LIMITES:

    + "Le 16 novembre 1919, j’ai été élu, au scrutin de liste, député du troisième secteur de Paris (rive gauche et XVIe arrondissement). Entendons-nous bien, député ROYALISTE, et au cri de « Vive le roi ! ». Ce fut chez les républicains une stupeur générale. On n’imaginait pas qu’un tel événement fût possible (…). Je me rendis compte que deux principe commandent aux assemblées démocratiques : l’ignorance et la peur (…). A l’heure où j’écris, tout homme de bonne foi doit conclure à l’antinomie fondamentale de la patrie et de la démocratie (…). Clémenceau se retirant, un cabinet Millerand lui succéda (…). C’était détruire, dès le début, la portée des élections nettement réactionnaires du 16 novembre, et ramener dans la place l’ennemi." (pp.446-447).

   ]AU SUJET DU COÛT DE LA VIE ORIGINE DE LA GUERRE [ :

   + "D’Avenel se donne comme « bien pensant » - pour employer l’horrible formule des conservateurs -, mais il flatte les puissants du jour et nul ne s’esclaffe comme lui aux plus séniles plaisanteries (…). Sa grande idée, c’est que la question du ventre, le taux de l’argent, le prix des denrées mènent le monde ; que la politique est subordonnée à l’économique, et que la crise du pain, du coton ou celle du charbon ont plus d’importance qu’une grande guerre." (pp.239-240).

        ]AU SU SUJET DE LA LUTTE CONTRE CRIME ORGANISE SEVISSANT DE PAR LE MONDE [:

      + "Crime de la nature, crime de l’homme, c’est tout un (…). Nul ne sait. Nous n’en sommes encore qu’aux hypothèses. En voici une : dans le courant de l’année 1912, se forma, agit, puis se dissipa une association de malfaiteurs, dite « bandits en automobile », d’une audace extraordinaire (…), qui répandit la terreur pendant plusieurs semaines,sema la mort violente, et disparut elle-même dans la mort violente, avec un courage stupéfiant (…). On parlait d’un bandit du nom de Bonnot (…). Des paris s’engageaient : quel est le chef ? Je croyait que c’était Bonnot (…). J’ai assisté à la prise et la mort tragique de Bonnot, dans une petite bicoque en planches, près de Choisy-le-Roi …" (pp.388-391).
   
      D- Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «L’aveu»  d’Artur London (1968)  :

      De la même manière, les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle s’articulent autour de la S.D.N. et des procès de Moscou (1934) tel que les décrit ces extraits de «L’aveu»  d’Artur London :
   
       ]AU TEMPS DE LA S.D.N. ET SA MISSION PACIFIQUE PENDANT LA GUERRE CIVILE EN ESPAGNE :
   
      + "« De cette manière, les référents ]les agents de la police politique  finissent par faire de chaque accusé un loup pour les autres. Ces méthodes infernales ont pour résultat de faciliter la fabrication en série des faux les plus grossiers, les plus abominables sur votre « trahison » et vos « crimes » (…). On la formule ainsi :
       « London a rendu possible l’entrée de la Commission internationale de la S.D.N. dans les campements où se trouvaient les volontaires tchécoslovaques pour lui permettre de s’entretenir individuellement avec eux, leur faire remplir des questionnaires… C’est ainsi qu’il a pratiqué l’espionnage à l’échelle internationale… Je ]A. London [ me souviens de ces jours d’automne 1938 où, sur proposition du gouvernement républicain espagnol, la Société des Nation avait décidé le retrait de toutes les forces étrangères d’Espagne. Pour vérifier l’application de cette décision par les deux parties belligérantes, une Commission internationale fonctionnait tant sur le territoire occupé par Franco qu’en territoire républicain.» " (p.166).

    ]AU SUJET DES PROCES  DES PURGES POLITIQUES A MOSCOU (1934)  ET A PRAGUE (1951) SOUS REGIMES TOTALITAIRES:

   + "Pendant tant de mois ]de détention, ce qui m’a tenu, c’est la pensée de pouvoir, au cours du procès, dénoncer publiquement les illégalités (…). Et je ne suis pas le seul à reconstituer dans ma mémoire les procès de Moscou, pour tenter d’y découvrir des moyens de résistance, ou plutôt les pièges qu’on peut encore nous tendre (…). Mais cela ne marche pas. Ceux qui ont inventé la conspiration, ont pris soin d’inventer tout ce qui doit l’accompagner, la garnir, l’habiller en fait d’espionnage, d’assassinats et autres crimes (…). Je revois malgré moi le Moscou du temps des purges et des procès." (p.359).

     E- Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «Papillon» de Henri Charrière (1969) :

     En outre, les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «Papillon» de Henri Charrière s’articulent autour de la démocratie, le chômage, la corruption et de la liberté de la presse. On en décrypte la trace dans les extraits suivants :

     ]AU SUJET D’UN EXEMPLE DE DEMOCRATIE LIBERALE NAISSANTE:

   + "Un coup d’Etat, moitié civil moitié militaire, a fait tomber le président de la République de son fauteuil, le général Angarita Médina, l’un des plus grands libéraux qu’a connu le Venezuela. Il tait si bon, si démocrate, qu’il n’a su ou voulu résister au coup d’Etat. Il s’est catégoriquement refusé, paraît-il, à faire couler le sang entre Vénézuéliens pour se maintenir à son poste." (p.504).

    ]AU SUJET D’UN SYSTEME JURIDIQUE CORROMPU PAR LA CUPIDITE [  :

  + "En effet, si je ]H. Charrière [suis innocent du meurtre pour lequel un procureur, des poulets et douze fromages m’ont envoyé aux durs, cela n’a pu se faire que parce que j’étais un truand. C’est parce que j’étais vraiment un aventurier que, facilement, on a pu tisser autour de ma personnalité ce fatras de mensonges. Ouvrir les coffres-forts des autres n’est pas une profession bien recommandable et la société a le droit et le devoir de se défendre (…). Mon passé ne peut être effacé d’un coup d’éponge, je dois me réhabiliter moi-même, à mes propres yeux d’abord, et aux eux des autres ensuite." (p.506).
        ]AU SUJET DU CHÖMAGE ET DES HOMMES VIVANT AU SEUIL DE LA PAUVRETE :

       + "Pénitence Rivers, c’est le nom du quartier, est un coin des Indes ou de Java. Les jeunes femmes son admirablement belles et les vieillards portent de longues robes blanches. Beaucoup marchent pieds nus. C’est un quartier pauvre, mais tout le monde est vêtu proprement. Les rues sont mal éclairées (…). Toute la journée, je me suis promené dans le quartier hindou de Georgetown (…). Ici, ça va être dur, très dur de se faire une situation acceptable. Le Guittou, Juliot Petit-Louis sont loin d’être des imbéciles et ils travaillent pour cinq dollars par jour. D’abord il me faut apprendre à vivre en liberté ]ex-bagnard[, résoudre toutes ces inconnues (…). Je n’ai jamais travaillé de mes doigts. Un tout petit peu électricien. N’importe quel manœuvre électricien en sait plus que moi. Je dois me promettre une seule chose à moi-même : vivre proprement, tout au moins le plus dans une morale à moi." (pp.450-451).

       ]AU SUJET DE LA CENSURE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE ET DU DELIT D’OPINION:

      + "Au Diable, officiellement on ne doit pas envoyer des bagnards de droit commun mais seulement les condamnés et déportés politiques. Un vieux avec une barbe blanche, nous ]Charrière et Chang [ a croisés sur le chemin qui fait le tour de l’île au bord de la mer. C’était un journaliste ]M. Santori[  de Nouvelle Calédonie qui, pendant la guerre de 1914, écrivait contre la France en faveur des Allemands." (pp.389-390).

          F- Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» de Katia Rubinstein (1979) :

        D’ailleurs, En outre, les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle s’articulent autour de la démocratie, l’O.N.U., la guerre israélo-palestinien, le monopole pétrolier au Moyen-Orient, dans «Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale» de Katia Rubinstein. On y rencontre les stigmates dans les manchettes de la presse suivantes :

       ]AU SUJET DES DIFFICULTES DE L’O.N.U. A RETABLIR LA PAIX DANS LE MONDE :

       + "PEKIN REJETTE LES PROPOSITIONS DE L’O.N.U. pour un cessez-le-feu en Corée ]1950-1953 [" (p.43).
     ]AU SUJET DU CONFLIT INTERMINABLE ISRAELO-PALESTINIEN (DEPUIS 1949)[  :

     + "LA TRÊVE A NOUVEAU ROMPUE A LA FRONTIERE SYRO-ISRAELIENNE

      Avec discrétion, et sans rien brusquer, la diplomatie américaine s’efforce d’être l’arbitre entre le monde arabe et la Grande-Bretagne pour faciliter au Moyen-Orient la transition de la tutelle britannique à la pleine souveraineté." (p.89).

    ]AU SUJET DU MONOPOLE PETROLIER AU MOYEN-ORIENT (DEPUIS 1953)[ :

   + "LA NATIONALISATION DES PETROLES IRANIENS a fait l’effet d’une bombe dans tout l’Orient." (p.43).

   G- Les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle dans «L’esprit frappeur : CARNETS 1940/ 1973» de Georges Henein (1980) :
 
      D’ailleurs, les espoirs déçus et les défis à relever dans les mémoires témoins du XXe siècle s’articulent autour de l’étrangeté de ce siècle et les Droits de l’homme dans «L’esprit frappeur : CARNETS 1940/ 1973» de Georges Henein. L’auteur préconise notamment :

      ]AU SUJET DE L’ETRANGETE DE CE XXe SIECLE DE RESIGNATIONS SUBVERSIVES [

      + "Siècle étrange ]le XXe siècle [, qui tient à la fois du nid d’aigle et de la souricière, et où l’homme finit par dire qu’il en sait trop pour être libre (…). De là vient que tant de choses sont aujourd’hui au point mort et que les mouvements d’émancipation ont dû, l’un après l’autre, s’installer dans un état singulier et quelque peu morbide que je désignerai du nom de « résignation subversive »." (p.35).

      ]AU SUJET DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA MODERNITE[ : 

      + "Quand les hommes tiennent lieu d’institutions ]des Droits de l’homme [, ils doivent devenir des dompteurs de loups (…). L’homme ne comprend plus très bien les machines qui les conduisent ni les chefs qui le gouvernent. Il commence sa vie au charbon et la termine a neutron. On lui annonce que d’ici vingt ans, les morts pourront ressusciter (…). Etre moderne consiste le plus souvent à renoncer à tout équilibre pour mieux échapper au vertige. Quel est cet homme qui ne relève pas des lois humaines ? " (pp.200-201).

    Un véritable réquisitoire d’espoirs déçus et de défis encore à relever se dégage de ces mémoires témoins contre le XXe siècle révolu, touchant un déficit général en matière notamment : de démocratie, de droits de l’Homme, de lutte contre le crime organisé, de crédibilité de la S.D.N., puis de  l’O.N.U., de statut quo de la guerre israélo - palestienne, de conflits de monopoles pétroliers, de prix des denrées alimentaires, leviers économiques des guerres, de résorption du chômage et de la pauvreté dans le monde, de besoin de réformes des systèmes judiciaires, primauté de l’Etat de droit, etc.


    En définitive, des mémoires témoins du XXe siècle révolu et du réquisitoire lourd de conséquences des espoirs déçus et des défis à relever futurs qui en déoulent, nous pouvons en brosser à grands traits le tableau avec Pierre Quillet en ces mots : "La révolution est un épouvantail délavé par les intempéries du siècle. En réalité, dans notre monde réduit aux dimensions d’un village électronique, les pouvoirs contemporains ]anti-démocratiques [ sont bien plus vulnérables que les despotismes d’autrefois, mais par des opérations intérieures à leurs structures, du type « révolutions de palais », lutte de factions, règlement de compte du « milieu », terrorisme, « entrisme » (noyautage), lobbies, chantages… La doctrine des « sanctuaires » (sous « parapluie nucléaire ») est tombée en dérision. Les U.S.A. seront gangrenés par un « Black Power » réactivé, (…) par des « Frères Musulmans » au goût d’après-demain (…). Le prix du pétrole est calculé selon la règle du « minimax » de la théorie des jeux de stratégie ; il en sera bientôt de même pour l’uranium. Les prétendues « lois » de l’économie politique ne sont de plus en plus que la simple expression de la politique économique des Etats, dont la modeste ambition, dissimulée par des programmes déclamatoires, est seulement d’éviter le pire." – "Histoire, guerre, stratégie", in «L’Histoire – 2, l’écriture de l’histoire», Op.cit., pp. 108-109.
     
 
                                                  Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED
                   




           
       



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