domingo, 19 de agosto de 2012

L'image du Maroc et du Maghreb dans les REF-A : du terrorisme anti-colonial au terrorisme international


L’IMAGE DU MAROC ET DU MAGHREB DANS
LES REF-A: DU TERRORISME ANTI-COLONIAL AU TERRORISME INTERNATIONAL
         “Le Poisson chinois de bizarre à Tanger” de Jean Bommart (1958) et “Tuerie à Marrakech” de Gérard de Villiers (1995), à “Les Passagers pour Alger” I-II, de Cécil Saint-Laurent (1960), etc., on se croirait  tant face à la une des médias à sensation   que des jacquettes de romans noirs  ou d’espionnage franco-américains (REF-A), déclinant  l’image  d’un Maroc et d’un Maghreb terroristes -terrorisés. “On ne voit guère, note Guy Scarpetta, pourquoi nous irions chercher dans des romans des informations sur l’histoire de notre temps que nous pouvons trouver, par exemple, dans les journaux… Il s’agit (…), précise-t-il, d’explorer l’envers ou le négatif de l’image que nos sociétés donnent d’elles-mêmes.” – “Ce que seuls les romans peuvent dire”, “Le Monde diplomatique”  , Mars 2003, p.30.
      Partant des titres des  REF-A ci-dessus, l’envers et le négatif de l’image du Maroc et du Maghreb, foyers et cibles de terrorisme, oscillent thématiquement entre un terrorisme anti-colonial (1953-1962) et un terrorisme international (1962-2007). Cela s’observerait  notamment dans: 1) La définition et la genèse des REF-A, 2) L’image du terrorisme anti-colonial au Maroc et au Maghreb dans les REF-A (1953-1962), 3) L’image du terrorisme international au Maroc et au Maghreb dans les REF-A (1962-2007), 4) Le dénigrement dans et autour des REF-A.
        1- La définition et la genèse des REF-A:
        Comme définition et de genèse des REF-A (romans d’espionnage franco-américains), on pourrait citer a priori  celles  de deux articles du Net: “Le roman d’espionnage. Variante  politique du roman policier. Né dans l’entre-deux-guerres, il connaît un essor à partir de 1945 avec la guerre froide, la montée du communisme et l’angoisse de l’ère atomique.” – www.cafe.unimontreal.ca, p.2. Ou de façon contrastive: “Si le roman policier met en scène des intérêts privés, le roman d’espionnage fait appel à la raison d’Etat. C’est on s’en doute, un style en phase avec l’actualité politique et historique.” - “Un autre regard sur le polar”, www.noircommepolar.com, p.1.
       Quant au qualificatif “franco-américain” des REF-A, il se justifie, selon Patrick Pécherot, par l’imitation des auteurs français épigones des  Américains dans ce sous-genre du polar. “Les auteurs français ne font pas exception (…). Aussi, lorsque le hard boiled [lit. héros “dur à cuire”] traverse l’Atlantique à la fin de la seconde guerre mondiale, il trouve un terreau favorable à la greffe. Même si ceux qui cherchent alors à «faire américain» en reproduisent certains aspects (violence, exotisme de l’american way of life…) déconnectés d’une réalité sociale originelle qu’ils ignorent. Très vite, à côté des imitateurs et des tacherons du roman d’espionnage qui fleurit sur fond de guerre froide et de gaullisme barbouzard, arrivent les francs-tireurs de la contestation.” – www.pecherot.com,  pp. 1-2.
      Toutefois, l’image du Maroc et du Maghreb foyers et cimbles du terrorisme anti-colonial (1953-1962) et international (1962-2007) foclisée par les REF-A capte d’emblée  l’attention.
      2- L’image du terrorisme anti-colonial (1953-1962) au Maroc et au Maghreb dans les REF-A:
      Dans un témoignage sur la résistance anti-nazie en France, Henri Faure conteste l’image qu’en faisait les REF-A des James Bond et des O.S.S. 117, en arguant: “Pourquoi suis-je devenu un Résistant? Un terroriste? Ma réponse est simple: je ne pouvais accepter l’idée que ma patrie fût envahie et mise en esclavage (…). Maintenant, les James Bond, les O.S.S. 117, les espions venus on ne sait d’où, certains récits romancés de ce qu’a pu être notre action, présentent une image de la Résistance qui n’a rien de commun avec ce que nous étions en ce temps-là.” – “Etais-je un terroriste?”, www.war.megabaze.com, p.1.
      Ce serait  le cas de  l’image du terroriste anti-coloniale au Maroc et au Maghreb dans des REF-A tels: “Le Poisson chinois se bagarre à Tanger” (1959) de J. Bommart et “Les passagers pour Alger,I-II” (1960) de Cécil Saint-Laurent.
      A-L’image du terrorisme anti-colonial au Maroc et au Maghreb dans“le Poisson chinois se bagarre à Tanger” (1956-1962):
         Le conflit politico-miliaire (1953-1962) de la France et de la Ligue Arabe , sur l’indépendance du Maroc et du Maghreb, a été amplement évoqué dans les coupures de presse, citées par Katia Rubinstein dans “Mémoire illettrée d’une fillette d’Afrique du Nord à l’époque coloniale” tels que: “ POUR OBLIGER LA FRANCE A ÉVACUER L”AFRIQUE DU NORD [LE MAGHREB], LES DIRIGEANTS DE LA LIGUE ARABE PROJETTENT DE LA PRIVER DE PETROLE” – Ed. Stock, 1979, p.99. C’est dans ce même contexte que s’inscrit le REF-A, “Le Poisson chinois se bagarre à Tanger” (1959) du l’écrivain français Jean Bommart (1894-1979).
          C’est la mission du capitaine Sauvin, super-agent secret du DB (DGSE) français, dépêché pour démanteler le réseau des membres du siège de la Ligue Arabe à Tanger, suspecté de convoyer des armes au  FLN en Algérie (1954-1962), par le Nord-Est du Maroc. Et comme à l’accoutumée, il arrive  d’un tour de main à éliminer  le nommé Bouhamala, le chef du siège et ses agents, après avoir fait sauter leur  cache d’armes  et mis à sac leur siège et leur bateau convoyeur, au port de la zone dite internationale du Maroc sous domination étrangère.
         A cela faisait écho des titres de la presse au Maghreb comme: “MENACES PAR DES TERRORISTES DES COMMISSAIRES MAROCAINS SONT DÉCIDÉS A RÉSILIER LEURS FONCTIONS OFFICIELLES.” , ou: “SÉVÈRES ENGAGEMENTS AU SUD-EST DES AURÈS ET AUX CONFINS ALGÉRO-TUNISIENS : 1000 A 1500 NÉO-FELLAGAS SÉVISSENT EN TUNISIE.” – “Mémoire illettrée”, Op.cit., pp.163, 251. Collusion ou pas entre la presse et les REF-A, la propagande y fait rage ici contre le terrorisme (la résistance) anti-colonial au Maroc et Maghreb  (désignés: “terroristes”, ou “fellagas”).
        En vérité, J. Bommart, comme ses homologues des REF-A , appartient aussi au monde de la presse et de l’espionnage. “Diplomé des Hautes Etudes commerciales en 1921, dit-on sur le Net, il devient attaché de presse et représentant de l’Agence Havas en 1921 et 1922 à Belgrade, journaliste à l’Action française (…)., il écrit sur la suggestion de Benjamin Crémieux des nouvelles (1931) dont il prend le thème dans les intrigues internationales et les histoires d’espionnage qu’il a connues ou vécues.” – www.livrenpoche.com, p.1.
       Ainsi en va-t-il des “Passagers pour Alger” suivant.
       2- Le terrorisme anti-colonial au Maroc et au Maghreb dans “Les Passagers pour Alger”I-II (1954-1962):  
       Parallèlement, les titres de presse suivants décrit aussi le contexte géopolitique du terrorisme anti-colonial ( la Résistance ) au Maroc et au Maghreb romancé dans le REF-A “Les Passagers pour Alger, I-II” (1960) par l’écrivain français Cécil Saint-Laurent (1919-2000). C. Robinstein rapporte ainsi:  “LE 1er JANVIER 1952 PROCLAMATION OFFICIELLE DE LA LYBIE COMME ETAT INDEPENDENT ET SOUVERAIN.”  Ou: “DANS L’OUEST ORANAIS: 52 tirailleurs algériens passent du côté de 150 rebelles qui attaquent leur poste.” Ou encore: “DECLARATION COMMUNE FRANCO-MAROCAINE PROCLAMANT L’INDEPENDENCE DANS L’INTERDEPENDANCE.” Ou enfin: “L’INDEPENDENCE DE LA TUNISIE EST PROCLAMEE” – Op.cit., pp.129, 255.
        Or, le REF-A de C. Saint-Laurent narre la mission secrète d’un écrivain progressiste français Hanau, enquêtant documents et contacts personnels (Evian, Lyon, Alger, etc.) à l’appui sur le FLN et le terrorisme anti-colonial en Algérie et au Maghreb. Un récit polyphonique d’une fresque de personnages partant d’Evian pour l’Algérie et recueillant les échos  antagonistes du terrorisme (guerre) anti-colonial et des inépendances  imminentes des pays de la région.
         Le super-héros progressiste n’agit là qu’en témoin et en dénigreur mitigé d’une cause coloniale perdue en Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Lybie (1956-1962): “- Franchement, répond Hanau au directeur de l’hebdomadaire Self, ça m’embête de m’élever dans Self  contre les violences de l’armée et de la police françaises, alors que des documents qui m’ont été remis prouve jusqu’à quel degré d’horreur ont atteint les attrocités commises par le F.L.N., non seulement sur les Européens, mais sur des Musulmans eux-mêmes. Votre silence complice sur cet aspect-là de la guerre me gêne. Si vous voulez, je n’arrive pas tout à fait à comprendre le plaisir que vous trouvez à cacher des crimes du F.L.N., du moins à les estomper, pour mettre en vedette ceux de fonctionnaires français.” – Op.cit., p. 175.
       Et c’est le même Hanau, super-agent-propagandiste , qui infiltre e les membres du F.L.N algérien, à l’étranger comme  Youcef à Evian dans  ce passage du REF-A : “- Je vous envie vraiment! Nous autres, dans la Résistance, quand nous libérions notre pays, nous pouvions nous demander si par instants nous n’étions les jouets de puissances politiques et économiques qui nous utilisaient à des fins partisanes. L’admirable dans votre lutte à vous, c’est qu’elle est pure. Vous combattez pour vous faire une patrie: la patrie algérienne.” – Op.cit., p.74.
       L’arraisonnement de l’avion DC-3 Air Atlas par les Mistral de la 6ème Escadre de Chasse française avec à bord Ben  Bella  le 22 octobre 1956, en compagnie de Aït Ahmed, Lacheraf, Khider et Boudiaf y est dénigré en apparence par le soldat Bossac face au sous-officier Abdelhamid pro-colonial dans: “Quand nous avons appris l’arraisonnement de l’avion de Ben Bella, Abdelhamid a été enthousiasmé par ce succès de l’armée française. Je l’ai déconcerté en lui assurant que ce succès me faisait honte.” – Op.cit., p.129.
        La géographe Bernadette  rejette  l’idée d’un Maghreb inépendant en Méditerranée: “Il existe une unité méditerranéenne (…). D’ailleurs, le Maghreb, c’est une île. Le Maroc, l’Algérie, la Tunisie forment une île bornée par la Méditerranée , l’Atlantique et, au sud et à l’est, le désert [le Sahara].” - Op.cit., p.86. Ainsi, la propagande du super-agent polyphonique Hénau, alter égo de C. Saint-Laurent, incrimine l’image du terrorisme anti-colonial au Maghreb (1953-1962), par des figurant transitant entre la Suisse , la France et l’Algérie.  
      En outre, l’image du Maroc et du Magreb, foyers et cibles du terrorisme international (1962-2007) s’incarne aussi à travers à la fois “Le harem de Marrakech” (1977) de Michel Brice et “Tuerie à Marrakech” (1995) de Gérard de Villiers.
      3- L’image du terrrorisme international au Maroc et au Maghreb (1962-2007) dans les REF-A:
      En effet, l’image actuelle du Maroc et du Maghreb, foyers et cibles du terrorisme international (1962-2007), se trouvait déjà   dans les REF-A comme: “Le harem de Marrakech” (1977) de Michel Brice (alter égo de G. de Villiers) et “Tuerie à Marrakech” de l’écrivain français Gérard de Villiers ( Né en1928). La cause serait américaine selon  Michel Gueorguieff:
      “La fin de la guerre froide, consécutive à l’effondrement du système communiste, n’a pas accouché d’un monde plus sûr (…). La toute puissance américaine, économique et militaire, s’est affirmée et, comme en corollaire, la menace d’un terrorisme planétaire s’est exacerbée (…). Face à ce constat pessimiste (…), comment l’ancien genre populaire appelé «espionnage», aujourd’hui disparu sous ce vocable, a-t-il évolué? De quelles manières les auteurs prennent-ils en compte ce nouveau désordre mondial?” C’est ce que nous dévoilera  l’image du Maroc et du Maghreb, foyers et cibles du terrorisme international dans les REF-A sus-indiqués.
         A- L’image du terrorisme international au Maroc et au Maghreb dans “Le harem de Marrakech” (1962-2007):
      Présenté par Gérard de Villiers sous la signature de son alter égo Michel Brice, dans la collection Brigade Mondaine, “Le harem de Marrakch”(1977), se profile comme un REF-A dans la lignée de S.A.S. et autres O.S.S. 117, etc. “Le concept, lit-on dans «Billet Polar» à cet égard – sexe, drogue et enquête– ne nécessite aucun effet novateur. Au contraire : la recette, c’est un style narratif simple et clair, percutant et réaliste. Pour apparaître crédibles, les scénarios s’inspirent des «faits de société» du monde actuel autant que des faits divers (…). Un retour dans le classique: prostitution, trafic de chair humaine, peur, souffrance et complicité au plus haut niveau.” – www.bibliopoche.com, p.1.
         Toutefois, l’image du terrorisme international au Maroc (1962-2007) se projette dans les passages suivants de ce REF-A: “Konrad Müller reposa délicatement la bouteille de cristal Roderer dans son seau embué par les glaçons. Un respect avec ce genre de flacon qu’il avait appris à avoir au Biafra [Province nigériane en sécession de 1967 à 1970], à l’époque où, lieutenant de réserve de la Bundeswehr [l’armée d’Allemagne, depuis 1956], devenu mercenaire [terroriste international] d’une cause perdue d’avance (…). Affilié à des affaires de phosphate, pratiquement, la seule source de revenus du Maroc, il avait fini par faire son trou ici.. .” – Op.cit., p.77. Ou bien:
        “Basque espagnol, comme son prénom , d’emprunt, ne l’aurait jamais fait deviner, Willy, ex-mercenaire [terroriste international] lui aussi, était son associé, ou plutôt son homme de main (…). A eux deux ils écumaient deux affaires commerciales réussies” – Ibid. Ou encore sur leur trafic de chair humaine au Maroc:
         “A eux deux, depuis un an et demi, ils avaient livré au Moyen-Orient une bonne vingtaine de filles. Avec seulement trois ou quatre échecs. Mais un gain coquet.” – Op.cit., p.132. Et c’est au super-agent français Corentin de l’Office Centrale des Stups (l’OCS), ex-militaire français en Algérie, de les neutralise à Marrakech avec l’aide d’André M., ex-policier retraité du protectorat français et de Mohamed Mokfia, agent de la Sûreté Nationale marocaine. C’est ce qui transperce de ce passage:
       “- Clientèle sur place? Fit Corentin.
       Le vieux colonial creusa ses joues recuites.
       - Evidemment. Les Anglo-Saxons, surtout, sont de bons clients. Mais le vrai but des petits malins, c’est l’Afrique, l’Amérique du Sud et même, à ce qu’on dit, le Moyen-Orient, depuis quelque temps.” – Op.cit., p.159.
       Encore une fois, le super-agent occidental façonne l’image du Maroc et du Maghreb, foyers et cibles du terrorisme international et ses rebuts comme ce fut le cas plus haut du  terrorisme anti-colonial dans les REF-A. “Le héros est le détective (…). Rien ne peut lui arriver: une règle du genre postule l’immunité du détective [occidental].” – “Polar: Définition et fonction dans la société”, www.café.unimontreal.ca, p.1.  Il en sera de même de ce thème dans le  second REF-A: “Tuerie à Marrakech” (1995).
        B- L’image du terrorisme international au Maroc et au Magreb dans “Tuerie à Marrakech” (196-2007):
        De son côté, le REF-A “Tuerie à Marrakech” (1995), de l’écrivain et journaliste français Gérard de Villiers, forge presque sur le vif une image du Maroc et du Maghreb, foyers et cibles  du terrorisme international (1962-2007). “De Villiers, souligne-t-on dans Wikipedia, est connu pour écrire des romans en phase avec l’actualité (conflits ou menaces terroristes du moment) et pour visiter les théâtres d’opération.” – www.fr.wikipedia.org, p.1. Concernant son super-agent, employé de la CIA Malko , Edgar Davidian, remarque: “Auteur de ce personnage «flemmingien», d’un espionnage flamboyant, une sorte de James Bond à la française, c’est Gérard de Villiers.” – “Rencontre avec…”, www.libanvision.com, p.2. Et cela transparaît dans:
        “- … John [Melrose] avait recueilli une information importante, à Peshawar. Un groupe baptisé «Al Khatib al Maout» préparerait quelque chose contre le Maroc.” – Op.cit., p.33. Ou au sujet de laccident de l’avion ATR 42 de la RAM du 21 août 1994 près d’Agadir:
        “Que dire? Devant une femme aussi intelligente que Dalila, il était inutile de freiner. Malko choisit la franchise.
        - C’est exact, fit-il. Nous pensons que le Boeing 737 de la RAM a été saboté, qu’il y avait une bombe à bord. Pour tuer John Merlose.” – Op.cit., p.167. Ou bien suite à une rivalité entre agents algéro-américaine autour de Dalila, selon Stanley Hud, chef de la CIA locale:
       “ – C’est très possible  possible que ce fumier de Slimane Smaïn ait fait sauter l’avion. C’était mon hypothèse. Les services algériens ne recule devant rien et ils ont été en contact avec assez de terroristes palestiniens pour savoir comment s’y prendre. En plus, pour eux, tuer quelques Marocains en prime, c’est bon…” – Op.cit., p.175. Ou enfin, le rôle des Algériens Dalila, le général Slimane et le colonel Hattab dans un attentat fictif contre l’Hôtel de La Mamounia , simulacre de l’agression perpétrée, le 24 août 1994 contre l’Hôtel Asni à Marrakech: 
      “Dalila eut un sourire ironique.
       - Tu n’as rien compris! Le colonel Hattab a été chargé par sa hiérarchie d’une mission très «pointue» et totalement secrète: infiltrer des groupes islamistes pour leur faire commettre des attentats au Maroc en faisant porter le chapeau aux intégriste.” – Op.c it., p.243. Ou auparavant:    
         “ Malko venait de lui annoncer l’anéantissement du commando «Al Khatib al Maout», après la découverte des armes cachées. «Gulgudine» (Jaafar Benkirane) était hors  d’état de nuire …” – Op.cit., p.240. Ainsi, le super-agent de la CIA Malko de Gérard  Villiers, comme ses homologues des REF-A, anéantit le terrorisme international au Maroc et Maghreb (1962-2007). Sous couvertures vulgaires de roman de gare, SAS, avance Jean-Dominique Merchet, cache bien souvent plus de réalité que de fiction. Gerard de Villiers l’admet: «Je travaille comme un journaliste.» (…). Comme d’habitude, le prince autrichien Malko Linge, pigiste de luxe [invincible] de la CIA , est de la partie.” – “SAS Merci des renseignements”, www.liberation.fr, p.1. Or, dénigreurs et dénigrés, les REF-A  suscitent parfois la polémique.
         4- Le dénigrement dans et autour des REF-A:
          Les romans d’espionnage (ou REF-A) que nous avons abordés ci-dessus reflètent certes l’envers d’une image du terrorisme anti-colonial (1953-1962) et du terrorisme international (1962-2007) du Maroc et Maghreb. Vu le caractère quasi médiatique de leur sous-genre, ils suscitent parfois le dénigrement en eux et autour d’eux. “L’éthos [ou moeurs] des personnages baisse, réprouve-on sur le Net. Le héros n’est plus un détective distingué, c’est un hard boiled, un dur à cuire, solitaire, violent, désabusé, grossier et se trouvant à la limite de la légalité (…). L’investigation fournit presque toujours un supplément de connaissances à travers une vision insolite et un discours dénonciateur.” – “Polar…”, Op.cit., p.2.
        Autour du REF-A, “Le Crocodile islamiste” (2006) de Jean Le Carré consacré à la dernière guerre contre le Liban et le Hezbollah, une polémique s’est déclenchée, le 13.09.2006, entre l’auteur et les partisans de l’Eat hébreu, sur les colonnes du journal le Monde. “Quand un maître du roman d’espionnage se mêle de juger Israël à l’aune de ses préjugés, nargue Menahem Macina, il faut lui «remonter les bretelles» (…). Habité par un venin qu’il a peine à contrôler (la réunion de ces deux termes «zélote égaré », pour désigner Israël mériterait de figurer dans un florilège de métaphores antijuives), John Le Carré est à mille lieues de l’éthique de l’écrivain comme de celle du politique.” – “Contributeurs spécialisés”, www.upjf.org, p.1.
       Ce à quoi J. Le Carré rétorque: “Alors oui, comme nous en avions été avertis, Israël a fait au Liban ce qu’il lui avait fait il y a vingt ans (…). Il y a encore un mois à peine, les Etats-Unis faisaient du Liban le modèle de ce que les autres pays du Proche-Orient pourraient devenir. Le Hezbollah, pensait-on (…) allait peu à peu se muer en une force politique et non purement militaire. Et voilà qu’aujourd’hui l’Arabie entière célèbre cette force armée, la réputation de suprématie militaire dont jouissait Israël est en miettes et l’image dissuasive à laquelle il tenait tant ne dissuade plus personne. Et les Libanais sont devenus les dernières victimes d’une catastrophe globale qui est l’oeuvre des zélotes égarés et ne paraît avoir aucune issue.” – Op.Cit., p.3.
        Une pseudo-polémique semble encore opposer Frédéric Levêque à Maurice Lemoine,  journaliste et rédacteur en chef du Monde diplomatique et auteur d’un REF-A “Chavez Presidente” (2005), qui narre le coup d’Etat manqué, en avril 2002, au Vénézuela. “On peut se demander, s’interroge F. Levêque, pourquoi la forme du roman est privilégiée.” La réponse de M. Lemoine ne se fait pas attendre: “«Pour raconter cette réalité, écrire un roman est à mon sens ce qui était le plus adapté». En effet, commente Levêque, si ce livre intéressera évidemment les passionnés de l’actualité latino-américaine, il devrait plaire aussi aux amateurs de romans despionnage.” – “Le Vénézuela de Chavez”, www.voyageforum.com, p.1.
       La part du réel et de la fiction dans les REF-A y est aussi en cause. “Romancer la réalité, avise Lemoine, rend celle-ci passionnante, mais comment faire la distinction entre la réalité, les faits, les propos véritablement tenus par les protagonistes [réels] et la fiction? (…). Evidemment, quand je fais intervenir un agent de la CIA , comme je n’étais pas sous la table, je suis obligé d’inventer un peu, mais les logiques sont respectées.” – Op.cit.,pp.1-2. D’où donc l’envers et le négatif (écart entre réel et fiction) de l’image du Maroc et du Maghreb, foyers et cibles du terrorisme anti-colonial (1953-1962) et du terrorisme international (1962-2007), susceptibles de maintes polémiques  dans et autour des REF-A en question.
       En conclusion, que ce soit les REF-A de Jean Bommart, Cécil Saint-Laurent, Gérard de Villiers alias Michel Brice, ou Gérard de Villiers, l’image du Maroc et du Maghreb foyers et cibles du terrorisme anti-colonial (1953-1962) et du terrorisme international (1962-2007) ne prévaut que par celle du super-agent européo-américain (DB, CIA, etc.) qui la hante, détenteur de tous les secrets et vainqueur immunisé de l’axe du mal géopolitico-militaire, filtrant les peuples et les Etats de la région. Pour apprécier la portée idéologico-politico-médiatique des REF-A, il suffit de voir par exemple G. de Villiers affirmer: “mes  livres reflètent 80% de la réalité”, grâce aux connaissances d’“un réseau d’amis, de journalistes (AFP) et de diplomates”. Ce qui confirme la partiale vision du monde des REF-A.
                                  Dr. SOSSE ALAOUI MOHAMMED

      

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